15/06/2013
19:52:00
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Rencontre Grand Kah-Velsna à Cerveteri: Intrigues de la cité sur l'eau III - Page 2

"Peu importe que le chat soit noir ou blanc tant qu'il attrape les souris." Elle haussa les épaules et se saisit du traité avec un remerciement, avant de le parcourir du regard et de le donner aux représentants afaréens.

"Je n'ai rien à suggérer. Camarades ?
Hm."

Mojiz al-Makki sembla réfléchir puis reposa les documents sur la table.

"Une suggestion concernant l'article un : il pourrait être utile d'ajouter une clause de protection des droits des minorités et des travailleurs migrants, ainsi qu’un mécanisme de coopération judiciaire en cas de litiges ou de crimes transfrontaliers. Le premier point peut-être superflu selon les législations en vigueur, mais le second point risque hélas de devenir utile, à terme. Peut-être simplement établir une ligne de communication entre nos cours pouvant nous permettre d'expulser correctement les contrevenants ou d'établir les conditions potentielles de punition ou détentions de transfrontaliers."

Sa collègue haussa les sourcils.

"Nous pouvons simplement nous entendre sur la création d'une commission bilatérale chargée de penser la question. Cela devrait suffire à ce stade."
DiGrassi écouta les doléances des délégués de Somagoumbé et de Gokiary. Puis leur répondit, à la fois compréhensif et quelque peu désolé:
- Vous avez tout à fait raison concernant la mise en place de mécanismes judiciaires trans-frontaliers. Je vous remercie de cette observation, cela aurait pu constituer une faille juridique. Nous ajoutons cela immédiatement. - dit-il en jetant un œil froid à son ambassadeur avant de reprendre - En revanche, du point de vue de la législation du travail, la République n'a pas la moindre compétence à ce sujet. Pour régler ce type de problème, il faudra que nous fassions des tractations auprès des conventions des différents secteurs, ce sont eux qui ont pouvoir de législation sur le sujet. Je vous renvoie à ce que je vous avait dit sur le système économique velsnien. Ainsi, je vous montre la correction que nous avons effectué. Voyez par vous-même.

Ceci est-il satisfaisait pour procéder à une signature ?

Matteo DiGrassi a écrit :
Accords de Cerveteri




Article 1 :
Les communes de Somagoumbé, de Gokiary et de Cerveteri s'engagent à émettre des garanties de libre-passage dans les conditions suivantes:

- A titre temporaire dans le cas d'évènements culturels et religieux et ce pour toute la durée des dits évènements.
- Dans l'optique d'assurer le regroupement familial à l'échelle des trois communes, l'obtention d'un visa ou d'un passeport national affilié à la République de Velsna ou au Grand Kah ne sera plus nécessaire pour le passage des frontières des communes de Somagoumbé et de Gokiary. Seul un justificatif d'identité et de regroupement familial restera exigé et délivré par les entités communales.
- Dans le cas du travail trans-frontalier, l'obtention d'un visa ou d'un passeport national affilié à la République de Velsna ou au Grand Kah ne sera plus nécessaire pour le passage des frontières des communes de Somagoumbé et de Gokiary. Seul un justificatif d'identité et de travail restera exigé et délivré par les entités communales.
- Dans l'optique de faire respecter les clauses énumérées précédemment, les trois communes sont tenues de procéder à la création d'une commission judiciaire inter-communale chargée de régler les différends provoqués par les éventuelles fraudes et crimes trans-frontaliers.

.
"Citoyens ?"

Les deux délégués Afaréens jetèrent un coup d’œil à la nouvelle close et acquiescèrent.

"La convention communale devrait accepter ce traité. Permettez-donc que je signe cette mouture au nom de l'Union." Elle frappa ses mains l'une contre l'autre puis s'exécuta. "Ce traité, s'il est approuvé par nos deux gouvernements, devrait amener à des changement très positifs sur le plan national. Et en ce qui concerne la situation locale, nous nous dirigerons vers du mieux. Du beaucoup mieux."
A son tour, une fois que son homologue ait signé les termes des accords, Matteo DiGrassi s'approcha à son tour du document. Il se penchait au dessus de ce minuscule dossier et pour la première fois depuis son arrivée sur la piste d'atterrissage de l'aéroport de Cerveteri, il souriait. Difficile à voir, difficile à satisfaire, difficile à vivre était l'Homme...sauf dans ces moments qui se sont fait si rares depuis le début de cette législature chaotique. Il apposa sa griffe sur ce bout de papier si précieux: M.D.

Il se redressa, sentant au passage revenir une migraine dont il cachait aussi bien qu'il pouvait les effets, et se tourna vers Actée et les délégués du Grand Kah:
- Excellence. Je pense que nous pouvons être fiers de nous aujourd'hui. Ces accords peuvent sembler triviaux, mais ils vont sans doute changer un grand nombre de choses dans la vie de beaucoup de personnes. J'ose espérer que Pascal ici présent ainsi que vous, excellences de vos communes respectives, n'aient plus à vous plaindre à ce sujet à l'avenir et travaillez dans la concorde.
- Cerveteri ne te décevra pas, Maître DiGrassi ! Tu as la gratitude éternelle de notre Sénat et de notre cité. Viens dans mes bras.

Pascal Andreotti fit une légère révérence au Maître de l'Arsenal, qui refuse cependant de bon cœur l'étreinte du Premier Magistrat pour lui préférer une bise plus conforme à l'habitus velsnien, accompagné du tutoiement qui fit rupture avec le caractère formel de tout le reste de cette rencontre. Au passage, il lui glissa une remarque qui aurait pu paraître déplacée pour n'importe qui dans ce contexte, sauf pour lui:
- Et la prochaine fois que tu reviens à Cerveteri, Maître DiGrassi, je veux que tu reviennes moins pâle et moins maigre. Je veux que tu manges, tu as mauvaise mine. Et arrête de fumer comme ça, je senti à la sortie de la voiture.
- Je tâcherai de t'écouter, Pascal.


Le protocole reprit son cours lorsque DiGrassi tendit sa main vers Actée pour l'empoigner:
- Excellence, j'espère que nous aurons le plaisir de nous croiser de nouveau. Votre rhétorique aurait sans doute sa place au Sénat de Velsna. Oh. Et, est-ce qu'à tout hasard vous connaîtriez l'auteur d'un article provenant du Grand Kah, sur la violence dans les sociétés de Paltoterra ? Si tel est le cas, vous pourriez lui dire que son travail a un lecteur assidu à Velsna, et si il est possible de réaliser une traduction velsnienne de son travail ? Je vous souhaite un bon voyage de retour, excellences. Le Magistrat Andreotti va se faire un plaisir de vous raccompagner.




Alors que les étrangers sont sur le départ et que la grande porte du salon se ferme enfin, DiGrassi s'affaisse dans un fauteuil. Il sort son étui à cigarettes argenté de sa poche comme un réflexe à sa migraine, mais pose ce dernier sur la table à la pensée du conseil d'Andreotti. L'ambassadeur Pedretti, toujours à ses côtés, lui demande:
- Maître DiGrassi, je me demandais...l'histoire de votre arrivée à Velsna, celle que vous avez raconté...elle est vraie ?
Le Maître de l'Arsenal se tourna vers lui et marqua une pause avant de répondre:
- Est-ce important se savoir si c'est vrai ou faux ? Tu sais ce qu'on dit sur les mensonges que l'on se répète à soi-même assez longtemps, pas vrai ? Ils finissent toujours par sonner vrai. Alors je ne te répondrai pas, Riccardo.

Avant que DiGrassi nui puisse préparer son départ du Sénat, un sénateur en panique ouvrit violemment les portes du salon:
- Maître DiGrassi ! Un message de Velsna ! La Patrice Dandolo est mort !
Il y eu un très long silence, l'ambassadeur était figé dans un regard d’effroi tandis que le maître de l'Arsenal arrêta de jouer avec son étui à cigarettes. De la surprise à l'annonce ? Il en eu peut-être... De la tristesse ? Un choc ? La moindre réaction ? Il n'en eu aucune. Il ne ressentait rien, et sa seule question fut:
- Où est Scaela en ce moment, le sais-tu, Riccardo ?
- Aux dernières nouvelles il terminait son entretien à Velsna avec les zélandiens. En toute logique il devrait être sur place...
- Cela veut dire qu'il est déjà en train de tracter avec les sénateurs pour l'élection du prochain Patrice. Je pars de Cerveteri dans l'heure. Au moins, la rencontre d'aujourd'hui m'aura garantit la fidélité de cette cité.
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