15/06/2013
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[Empire du Nord, Loduarie, Sylva, Tanska, Teyla] Entre impérialistes - Page 2

Très bien.

Lorenzo se relâcha dans son fauteuil.

Nous acceptons une médiation entre ma Nation, l'OND et la Tcharnovie à propos de l'Okaristan dans le but de mettre en place un référendum à propos de l'autodétermination des Peuples en Okaristan. Mais néanmoins, nous accepterons ceci selon certaines conditions.
Primo, la Loduarie obtient le droit de se déployer militairement en Okaristan, ce par une présence terrestre et aérienne, afin d'assurer par la suite que nos intérêts ne seront bafoués.
Secundo, la Tcharnovie et les révolutionnaires qu'elle soutient doivent s'engager à établir un cessez-le-feu permanent. Il en va de même pour le gouvernement communiste Okaristanais, et ça nous nous en chargeons. Et pour finir, une fois que ce référendum aura été mis en place et que des résultats auront étés obtenus, l'intégralité des forces militaires étrangères à l'Okaristan devront partir du territoire Okaristanais, selon un ordre de départ préétabli à la médiation. De plus, il sera fait mention, dans la constitution Okaristanaise, la notion de neutralité absolu de la nation Okaristanaise et son interdiction d'accueillir des troupes étrangères.

Besoin de préciser, ou j'ai été assez clair ?
- Vos conditions sont à sens unique. Vous réclamez le droit d'avoir une présence militaire permanente en Okaristan pour défendre vos intérêts, mais nous sommes donc lésés. Vous réclamez le départ des troupes étrangères hormis les vôtres. Vous comprenez aisément que c'est un énorme risque pour nous que les garanties de paix ne sont pas là. Alors la solution envisageable serait que toutes les armées, y compris la vôtre, partent, ou que nous assurions tous une présence militaire de façon à avoir une ébauche de stabilité par le statu quo.
Visiblement, je n'ai pas été assez clair : dans toutes les armées étrangères à l'Okaristan, j'incluais également l'armée Loduarienne. Nous partirons quand nous aurons l'assurance que tout se passera bien pour l'Okaristan.
-Je tiens à préciser qu'une telle mesure doit être mise au vote aux membres de l'Organisation des Nations démocratiques, si tenté que nous l'acceptons ici. Il est évidant que si l'accord reste ainsi, le Royaume de Teyla pourra difficilement voter pour. Les raisons évoquées par les représentants Nordiste sont tout à fait légitime.
Ma proposition est à prendre ou à laisser. Nous pouvons très bien le faire sans vous, d'ailleurs.
- La Loduarie est étrangère à toute notion de vote. Elle est étrangère à toute notion de droit, je n'ose imaginer ce qu'il en est réellement de la notion d'auto-détermination dans un bureau de vote gardé par un soldat loduarien avec un soldat loduarien surveillant que le citoyen okaristanais vote correctement. En l'état, si cela doit se faire sous direction loduarienne, il est évident que Tanska refusera tout simulacre de vote sous diktat loduarien. Si il doit se faire sous médiation internationale avec des observateurs assurant la réelle liberté du vote, nous pourrons en discuter.
Alexandra eut un hoquet et manqua de rougir devant sa maladresse : elle ne pouvait ainsi engager l'OND, chose qu'elle rattrapa immédiatement avec tact.

-Tel que le fait remarquer monsieur Rousseau, Sylva ne peut parler au nom de l'OND ni l'engager. Dès lors le mieux qui puisse être espéré de cette rencontre est l'accord des membres présents uniquement, et une discussion sur le sujet au sein de l'OND pour avoir l'éventuelle approbation du reste des membres.
Il est aussi à noter que la Tcharnovie également est à convier à la question, chose qui ne pourra se faire qu'une fois cette rencontre-ci terminée.

Rassurée de voir les interventions suivantes se concentrer sur Lorenzo plutôt que sa maladresse, elle poursuivit.

-Concernant les conditions énoncées, plusieurs points doivent être abordés.
Primo, si chaque pays participant à la médiation du référendum peut s'impliquer pour assurer la sécurité, cela doit rester dans une mesure raisonnable. Nous ne sommes pas là pour annexer l'Okaristan et bafouer toute sa souveraineté, exclusivement l'appuyer dans le dialogue.
Secundo, tous les acteurs impliqués doivent s'engager à ce cessez-le-feu, y compris la Loduarie.
Tertio, l'organisation du référendum devra être fait avec le plus grand sérieux et formalisme. Aucun doute ne devra être laissé sur la fiabilité du processus et, quelque en soi votre opinion sur nos modèles démocratiques, ils se suffisent pour assurer des votes sains : des décomptes publics effectuer sous surveillance dans chaque agglomération sont déjà bien suffisants pour limiter les risques de malfaçon. Il suffira que l'opération soit surveillée par des représentants de chaque médiateur et le doute sera exclu.
Quarto, toutes les décisions concernant la neutralité et l'accueil de troupes étrangères reviennent à l'Okaristan et elle seule. Ainsi elle sera libre de demander aux nations présentes de maintenir sur place des forces, du moment que la décision résulte d'une véritable volonté populaire et non de manipulations.
Il n'y a que sous ces conditions-ci que le référendum saurait offrir, selon Sylva, des résultats honnêtes et constructifs. Je laisse à tous les présents le soin d'ajouter ou rectifier des éléments.
Mais avant, je tiens à rappeler que non, la Loduarie n'a aucunement à imposer ses conditions, auprès de l'OND ou de l'Okaristan. Et il va de soi que toutes tentatives de la Loduarie de persister dans cette direction contre tous ne saurait apporter la moindre paix quoique vous aviez essayé d'en dire précédemment. Au mieux, vous épuiserez vos forces.

Elle hésita à mentionner qu'elle se ferait un plaisir de voir la Loduarie perdre hommes et matériels en Okaristan mais évita, non pas diplomatie pour éviter d'offenser le secrétaire, mais parce que ce serait particulièrement nihiliste pour les habitants de l'Okaristan qui en souffriront en première ligne.
Lorenzo sembla rester calme.

Bien, bien je prends note de vos informations et critiques.

Mais il se crispa.

Non, j'en ai rien à faire en fait.
J'ai précisé que mes conditions n'étaient pas discutables, alors ça ne sert à rien de revenir dessus. Ou même de tenter de me convaincre de les changer.
Alors comme je l'ai dit : c'est à prendre ou à laisser. Et en l'état, que l'OND participe ou non au discussions à venir à propos de l'Okaristan, cela ne change rien. De toute manière, comme je l'ai déjà dit également, nous n'avons vraiment pas besoin de vous à ce propos.
Néanmoins, je ne suis pas venu ici pour parler de l'Okaristan, n'est-ce pas ? Je suis venu ici pour participer à un sommet de détente, pas pour parler du sort d'un pays dont vous ne connaissiez même pas l'existence il y a quelques temps.
Et en l'occurrence, je n'ai toujours pas vu la couleur de ne serait-ce qu'un seul accord entre la Loduarie et l'OND visant à une redescente drastique des tensions. Allons nous y venir, ou je peux d'ores et déjà reprendre mon avion et repartir en Loduarie, où il me reste des choses importantes à faire ?
Alexandra était outrée par l'attitude d'adolescent du secrétaire, faisant remonter ses instincts maternels qui la poussaient à le réprimander. Elle en vint à se demander si c'était le manque qui braquait ainsi Lorenzo, son addiction à l'alcool n'ayant été assouvie depuis... plus d'une heure ? Fortement elle déclara alors :

-Messieurs, nous avons beaucoup discuté, il est temps de faire une pause. Nous pouvons en profiter pour prendre un apéritif.

Le greffier enregistrant la réunion lança un regard surpris à la Duchesse.

-Mais il n'est que trois heures et quart ?

-Hé bien, un quart d'heure de travail acharné, dans bien des milieux c'est suffisant pour justifier une pause.

Et sans demander l'avis de qui que ce soit, fut interrompu un bon quart d'heure supplémentaire la réunion, tandis qu'étaient mis à disposition des apéritifs alcoolisés (alors que la tradition sylvoise évitait normalement cela pendant les prises de décision. Elle se servit un fond de rhum blanc qu'elle siffla d'une traite tout en montrant aux représentants les différentes boissons disponibles : rhum blanc ou vieux, ti-punch ou punch coco, planteur, champagnes et vins renommés de l'Arche, et surtout, une bouteille de vodka glacée avec un verre spécifiquement dédié. Quinze minutes passèrent, laissant à chacun le temps de s'imbiber à souhait (bien qu'était aussi à disposition eau et cocktails non alcoolisés). Reprit ensuite la réunion durant laquelle la Duchesse était un peu plus sereine. Si elle n'avait pas beaucoup bu, elle l'avait fait à un rythme suffisant pour faire effet sans non plus obscurcir son esprit.

-Bien, camarade Lorenzo, reprenons. La question de l'Okaristan est, sans être centrale, un point important pour un apaisement entre la Loduarie et les nations représentées ici (et peut-être ultérieurement l'OND dans son ensemble, mais après délibération interne). En effet, c'est à cause de la crise en Okaristan que la Loduarie entretient un blocus envers l'Empire du Nord ce qui suffit à initier de facto des tensions avec ses alliés, donc l'OND.
Résoudre au niveau de l'Okaristan les tensions qui nous opposent serait un premier pas vers un apaisement général. Vous comprendrez donc que l'attitude... hmm... radicale et obstinée à ne pas vous concerter avec l'Okaristan et les nations impliquées sur place vont juste accroitre les tensions.
Maintenant vous avez indiqué ne rien avoir à faire des avis exprimés concernant vos conditions... ma foi. Alors exprimez clairement la vision de la Loduarie sur les détails qui font défaut : comment se dérouleront les votes et les décomptes, quelle force sera sur place pour assurer la sécurité, quelle place du gouvernement et peuple de l'Okaristan dans cette décision ?
Lorenzo prit la pause qu'on lui offrait avec gratitude. Après ce temps de tension inutile à son sens, il n'allait pas dire non à une petite pause, et qui plus est un remontant alcoolisé.
Même si à la vue de la seul bouteille de Vodka disponible et du seul verre qui allait avec, il se sentait très mis à l'écart. Mais ce n'était pas un problème. Il se servit un verre, qu'il siffla immédiatement, puis un deuxième...
À la fin de la pause, il avait vidé la bouteille de moitié. Ce n'était pas en soit un problème; depuis sa jeunesse, il avait toujours très bien tenu l'alcool.

Bien. Vous n'en demordez pas.

Il se frotta le visage des mains.

Qu'il en soit ainsi. Notre objectif, de part notre déploiement en Okaristan, ne sera pas de soumettre la population à un quelconque choix forcé. Nous ne sommes pas idiots. Notre force armée a qu'un seul objectif : garantir le fait que ces élections se passent bien, et également que personne ne cherche à interférer de manière négative dans ces élections. Les Tcharnoves, présent militairement là-bas, pourrait chercher à faire capoter les élections par exemple, ou bien les mercenaires qu'il ont employés, auquels je n'accorde aucune confiance. De plus, nous représenterons l'état Okaristanais légitime, état auquel personne ne lui a toujours demandé son avis. Rien que notre présence contriburait à faire en sorte que l'état Okaristanais laisse les élections se dérouler correctement.
Nous ne menacerons pas et nous ne soumettrerons pas. La force militaire que nous comptons déployer sera une force de maintien de la paix, rien de plus.
Quand à la place du peuple Okaristanais, elle sera aux urnes, et celle de leur état, elle sera à l'organisation, organisation qui sera réalisée conjointement avec la Loduarie et les pays médiateurs.

J'ai enfin répondu à vos questions ?
En comptant la pause, la rencontre n'avait duré qu'une demi-heure. Elle semblait pourtant s'être étendu sur des semaines. La Duchesse déclara en conséquence en réponse à Lorenzo :

-Bien, tel qu'exprimé, les objectifs de la Loduarie Communiste que vous partagez conviennent à Sylva. Je laisse aux membres présents l'initiative d'exprimer l'opinion de leurs nations. Le principal problème serait la confiance accordée à la Loduarie pour atteindre, via des méthodes... saines, ces objectifs. Et de par vos propos précédents, vous ne paraissez y prêter la moindre attention.

Elle se frotta les yeux un moment avant de reprendre.

-Bon, je vais devoir confesser que cette réunion ne saura aller plus loin, tel que nous l'avons constaté. De là je me dois d'assumer d'indiquer clairement les issues qui s'offrent à nous : camarade Lorenzo, acceptez l'implication des membres ici présents pour contribuer à la médiation en Okaristan, de façon à certifier que les procédés employés sur place pour effectuer la transition ou le maintien en place du régime seront valides et légitimes. Refusez, et les membres volontaires à intervenir avec votre accord le seront aussi sans. Dans un choix, nous avons un axe pacifique, dans l'autre, un enlisement du conflit. Mais autrement, rien d'autre ne saura être tiré de cette rencontre de laquelle Sylva saura tirer des leçons.
Maintenant je vais parler au nom du Duché uniquement : nous avons pour ferme volonté de maintenir la paix. Quand les conflits ont éclatés en Tchétchérie lorsque la Tcharnovie n'était pas encore nommé tel quel, nous avons milité pour une issue pacifique. Désormais que la Tcharnovie intervient en Okaristan, nous ferons de même avec l'accord ou non de la Loduarie. Autant dire que nous deux, nous interviendrons quelqu'en soit l'avis des autres, qu'il est fort probable que ce soit le cas d'autres, et qu'il faut dès lors mieux nous coordonner pour obtenir un résultat probant plutôt qu'un simple carnage.
Camarade Lorenzo, si vous n'avez rien à ajouter, ce qui semblait être le cas en vu de votre absence d'intérêt expressément dite précédemment, alors nous pourrons conclure cette rencontre là-dessus. Libre à la Loduarie ou non de s'ouvrir à une résolution collective de cette crise.

Et sur ce elle n'en dit pas plus. La réunion s'achèverait là si personne d'autre n'avait réellement volonté d'aller plus en profondeur.
Je suis en faveur d'une résolution pacifique du conflit.
J'accepte vos demandes d'intervention, à condition que vos forces ne cherchent pas à surpasser les forces Loduariennes.

Je vous laisse donc la charge de contacter la Tcharnovie pour arriver à une médiation convenable.
Mais veuillez ne pas oublier ceci, l' une de mes conditions même. Dès que tout cela sera terminé, toute armée étrangère à l'Okaristan devra quitter l'Okaristan. Y compris l'armée Loduarienne.
Sans oublier, bien entendu, la mention faite relative à la neutralité qui sera faite dans la constitution Okaristanaise.
Aucune armée ne pourra rester sur le sol Okaristanais. Aucune. Ou ne nous refusons d'emblée.
Nous avons déjà expérimenté par la passé ce qu'il se passait lorsque des forces d'invasion restaient après les accords de paix. Regardez le Prodnov maintenant, vous aurez le résultat.
J'espère être clair.
C'est sur ces déclarations de Lorenzo que s'acheva la rencontre, puisqu'il était de toute façon inenvisageable d'en obtenir davantage. Alexandra, qui pensait après lecture de la missive engagée du Secrétaire loduarien qu'il serait volontaire à faire avancer la situation, avait avec amertume constatée que la situation globale allait rester inchangée. Les représentants de Tanska et Teyla n'avaient même pas réellement eu l'occasion de s'exprimer et trouver d'entente sur le survol de leurs territoires. Mais auraient-ils pu en trouver ? Sylva allait tirer d'importance leçon de cette rencontre.

Quoi qu'il en soit, elle ne dérogeait pas à la tradition en se concluant sur un (nouvel) apéritif avec les mêmes boissons à disposition que durant la pause. La Duchesse déployait ses derniers efforts avant que ne se concluent définitivement la rencontre, qui se résumait à un coup d'épée dans l'eau. Certes, il restait à contacter la Tcharnovie, mais la position rigide de Lorenzo couplée à son passif en Chérchérie ne laissait que peu d'espoir sur la conclusion de cet échange à venir.
Lorenzo s'avérait déçu de ce sommet. La question soulevée au départ, qui était la résolution des tensions entre l'Empire du Nord et la Loduarie, n'avait pas été résolue, tandis qu'on avait passé trop de temps sur un conflit mineur, qui ne concernait pas la moitié des personnes présentes ! Lorenzo s'avérait déçu, très. En l'état, rien n'avait été fait et... Le blocus Loduarien, lui était toujours à l'œuvre. Aucune véritable discussion, aucune véritable déclaration, juste pour le moment, quelques engagements, qui allaient d'ailleurs s'effondrer d'un coup et faire fuir le Duché de Sylva la queue entre les jambes à la première crise venue, comme allait nous démontrer le futur.

Lorenzo prit par à l'apéritif de fin seulement 10 minutes, le temps de prendre un verre d'alcool fort et de dire quelque chose en "privé" à la Duchesse.

Vous savez, de ce que je viens de voir, vous avez visiblement beaucoup à apprendre, niveau diplomatie. Vous m'avez bien appâté ici, me faisant miroiter des choses qui n'ont pas eu lieu, n'ont pas été décidé et que vous n'avez pas jugé utile de mettre sur la table, visiblement.
Mais soit. Vous avez fait vos choix, et je le respecte. Vous avez une confiance relative de ma part, alors n'échouez pas. Vous pensiez avoir déjà beaucoup de pression sur les épaules à l'organisation de cette rencontre, vous en aurez encore plus à l'avenir. Bonne chance.


Tels fut ses mots, et sa conclusion fut de siffler un verre d'alcool, avant de partir.

Un avion Loduarien quitta le sol du Duché de Sylva. Il pensait partir en ayant changé quelque chose dans le monde ; rien n'allait changer, mais tout allait empirer.
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