15/06/2013
15:04:51
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TERMINÉ[Velsna-Loduarie]Entrez !

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Lettre mystérieuse reçu préalablement a écrit :
Bonjour,

Je me présente, je suis Lorenzo Geraert-Wojtkowiak. Je suppose qu'il n'y a pas de besoin nécessaire d'en dire plus. J'ai eu le grand plaisir de lire l'un de vos articles, que vous avez réalisé à l'occasion d'une visite mondiale de toutes les nations communistes.
Je souhaiterais en discuter avec vous.
Vous êtes invité à mon bureau, camarade.


Citation a écrit :
"Le communisme est l'avenir de notre monde. Viendra un jour, proche ou lointain, maintenant ou dans des siècles, où les travailleurs du monde entier se lèveront et se battront contre la bourgeoisie oppressante du capitalisme. Un jour, un soleil rouge se lèvera dans le ciel, et celui-ci sera la preuve qu'une société sans classes sociales, fondée sur une égalité parfaite, peut exister. J'ai confiance en cet avenir. La guerre que nous vivons est une litanie d'horreurs. Mais elle est nécessaire, car sinon nos idéaux et qui nous sommes seront écrasés comme de vulgaires insectes. J'ai confiance. "

Lorenzo Geraert-Wojtkowiak, La guerre civile Loduarienne, 2002.

Lorenzo attendait dans son bureau l'arrivée tant attendu du journaliste. C'était pas souvent que le journalisme étranger parlait presque en bien de la Loduarie, et il fallait en profiter. Bon, cela ne camouflait pas les différentes prises de positions anti-régime qui apparaissaient dans l'article, mais ce n'était rien de bien méchant. Vraiment rien.
Alors Lorenzo attendait. Encore et encore.
Une voiture arriva, et un soldat réceptionna la personne qui en sortit. Comme il est de coutume, le journaliste fut trimbaler un peu partout dans la vaste résidence de secrétaire général, pour lui faire perdre ses sens au visiteur, et également des possibles impressions de supériorité.
Il ne tarda pas à arriver en face de la porte, où le soldat toqua pour lui.

Entrez !
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Alors qu'il s'apprêtait à partir pour Kronos, Guiseppe Lauda fut retenu par un évènement imprévu. La réception de la lettre du secrétaire général fut pour le moins inattendue. L'article, en plus de ne pas être son meilleur depuis le début de son tour du monde selon son propre auteur, n'était pas particulièrement flatteur pour le chef d'état de la Loduarie. Pourtant, cette lettre était bien arrivée à sa chambre d'hôtel en pleine instance de départ.

Voir pour le croire...Lauda était bien là, devant le lieu de vie de l'un des personnages les plus énigmatiques de l'Eurysie, et le plus irascible selon la presse internationale. Le protocole loduarien fut déroutant et inquiétant à la fois. Ce bâtiment était à la fois grand et austère, lumineux et froid. Il était maintenant face à la porte qu'il était sur le point d'ouvrir. Elle grince juste assez pour que le bruit soit désagréable. Et face à lui se trouvait désormais Lorenzo Geraert-Wojtkowiak. Que pouvait-il bien vouloir à un simple journaliste travaillant pour une obscure rédaction d'un journal d'opposition à Velsna, et dont le nombre de lecteurs hebdomadaire n'était pas plus élevé que le nombre de spectateurs à aller voir un film de genre de Rus've.

Sa gorge était sèche, et il prit la parole le premier:
- Hum...Monsieur le Secrétaire général, c'est un plaisir de vous rencontrer. Vous êtes sans doute le premier sujet de l'un de mes articles qui accepte de me voir en personne dans le cadre du mon tour du monde socialiste. Dois-je bien vous appeler secrétaire général, ou préférez vous un autre terme ?

Enchaînant tout de suite sur le vif du sujet, il posa en premier la question qui occupait à ce moment précis le plus de place dans son esprit:
- Si je puis vous demander, quelle raison justifie ma venue ? Je dois bien avouer que je ne m'y attendais pas.
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Bienvenue, camarade. Je vous en prie, appellez moi seulement camarade. Vous n'êtes qu'un citoyen étranger en visite légale en Loduarie, vous n'avez pas nécessairement l'obligation de m'appeler camarade.

Il lui désigna une chaise, en face du bureau Loduarien, plus petite et moins garnie que celle de Lorenzo, mais néanmoins assez confortable.
Il est important de noter qu'on peut trouver de tout sur le bureau. Un drapeau Loduarien miniature est placé à côté d'un ordinateur semblant assez vieux, côtoyant lui-même nombre de dossiers (dont beaucoup portent la mention "secret défense"). Un dossier tout simple est posé à la gauche du Secrétaire Général, un article de journal (le Libéré Loduarien) également , et juste à côté se trouve un verre (vide), une bouteille d'alcool (vide) et un cadre photo, contenant une photo de Lorenzo et de sa conjointe, Aube Thora, vice-amirale de l'armée de mer. Les deux sembles avoir été pris dans un moment de bonheur intense, chose qui se ressent quand un regarde la photo.
Néanmoins, en regardant plus loin vers la droite, on remarque quelque chose de bien plus grave, par rapport à l'ambiance à gauche : un pistolet (chargé) côtoie un téléphone de qualité militaire (rouge) et un simple bouton rouge. Bouton néanmoins protégé par une fine couche de verre.
Le Secrétaire Général, habillé de son habituel et sobre uniforme militaire, fit un geste en direction de la bouteille vide.

Vous voulez peut-être boire quelque chose ? J'ai de tout, alors dites, dites.

Puis il rentra dans le "vif" du sujet.

À vrai dire, votre invitation en ce lieu à été un peu spontanée. J'ai eu le plaisir de lire votre dernier article, qui néanmoins, vous le conviendrez, comporte une bonne partie de critiques à mon égard. Ce n'est pas le problème, rassurez vous. Mais j'aimerais savoir, ayant constaté que vous n'aviez pas une vision si négative, en tout cas bien moins que certains journaux propagandistes étrangers. Quel est votre véritable vision de la Loduarie, et surtout de la mienne ? Je suis curieux.
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Lauda vit l'arme exposée près du secrétaire-général et eu une appréhension. Mais il était trop tard pour hésiter: cela serait peut-être la seule fois qu'il pourrait avoir une entrevue avec cet Homme.

- Merci pour la proposition, mais j’essaie de ralentir l'alcool - répondit le journaliste avant d'enchaîner - A titre personnel, je n'ai rien contre la Loduarie ou même contre vous. La mission que je me suis fixé en ce moment même est la suivante: parcourir tous les États du monde se réclamant de la famille politique du socialisme, et revenir à Velsna avec de nouvelles idées qui m'aideront à réformer mon pays. Mon but est d'analyser de manière factuelle le fonctionnement de ces États, dont le vôtre, ainsi que leur Histoire, qui pourrait m'aider à expliquer la trajectoire qu'ils ont prise. J'ai déjà visité Communaterra, qui m'a laissé une impression positive, surtout du point de vue de son organisation en comités locaux d'ouvriers.

Mon article peut être qualifié de sévère sur certains points, mais ce n'est pas à des fins d'hostilité envers la Loduarie. Du point de vue économique, aujourd'hui la Loduarie paraît être, avec le Grand Kah, le seul pays socialiste capable de rivaliser avec les nations libérales, je l'ai déjà mentionné dans mon article. Mais je pense aussi que certains évènements dont vous avez été l'acteur ont été très dommageables pour le mouvement. Si Velsna doit un jour suivre une voie qui la rapproche du socialisme, je ne puis qu’espérer que cela soit différent de ce qui est arrivé en Loduarie.

Donc si je puis le résumer ainsi, je ne pense rien de vous personnellement, je me contente de commenter vos actions et je tente de déduire si à long-terme elles sont positives ou négatives pour le mouvement socialiste de manière générale. Vous êtes...un personnage pour le moins intéressant, camarade secrétaire général, et les socialistes à Velsna, qui sont pour l'instant condamnés à l'opposition ou la clandestinité regardent souvent d'un œil tout aussi intrigue que le mien ce qui se passe chez vous. Tout comme moi, eux aussi ne savent pas encore vers quelle forme du socialisme aller.

Et plus prosaïquement, vous faites vendre du papier, camarade secrétaire-général. La presse eurysienne est un miroir déformant qui tend à dénaturer tous les sujets qu'elle couvre. Aussi, j'avais...ce besoin de me rendre compte par moi-même de ce que vous étiez. Cet article n'en est que le bilan. Mais si vous le jugez injuste, je suis prêt à vous laisser la parole et à vous poser des questions...Qu'en dites vous ?
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Vous savez, j'ai également de l'eau. Et nombre de boissons sucrés. Et bien d'autres.

Mais soit. J'apprécie votre objectivité. Une telle objectivité est rare, dans le monde. Je prends également note de ce que vous dites à l'égard de mon pays. Voyez-vous, même si la Loduarie n'en donne pas l'air, nous avons une culture de la Démocratie. Certes, arrangé à notre sauce, et sûrement bien moins libéral qu'ailleurs, je le reconnais.
Mais quand je suis arrivé au pouvoir, j'ai tenu à ce qu'il subsiste en Loduarie une forme d'opposition. Le principal objectif derrière cet autorisation de ma part est simple : avoir le maximum d'avis possible pour améliorer le pays toujours plus. Les avis de chacun comptent, et vous savez que, dans chaque pays, partout où il y aura une opposition, celle-ci s'empressera de soulever les problèmes que le pouvoir ne résout pas. Ainsi, le mode de fonctionnement Loduarien est ainsi. Nous trouvons les problèmes, et nous les résolvons. Aussi simple que cela. Certes, cela peut se traduire par une violence accrue parfois, ou bien par des mesures fortes, mais je mets un points d'honneur à ce que chacune des mesures que nous prenions ne causent aucun plus gros problème par la suite, et que ces mesures soient les plus efficaces pour régler les problèmes existants.
C'est une telle politique qui a permis à la Loduarie de retrouver une économie puissante à l'international, et plus globalement de pouvoir nous imposer face à nos ennemis naturels, dans le but d'aider le monde communiste aussi bien que socialiste à remporter cette bataille que l'être humain se livre.
Vous dites par ailleurs que le Kah est l'un des seuls pays socialistes à pouvoir faire face, avec la Loduarie, aux capitalismes. Je nuancerais ce propos par une chose. Si il est certain que le Kah peut faire face à ses ennemis sans problèmes, il faut noter que les Kah-Tanais ont perdu la flamme révolutionnaire qui les animaient par le passé. Cette flamme là, nous Loduariens l'avons encore, et en plus de l'exploiter continuellement, nous la ravivons tous les jours.

Les journaux étrangers m'amusent bien. Ils sont particulièrement drôles. Le nombre de théories que j'ai vu fleurir à propos de ma personne... On dit ce qu'on veut, mais ils ont de l'étranger. Mais certains étrangers mettent leur imagination à contribution des mauvaises choses. Si les journaux peuvent me faire rire, le fait qu'un rapport très sérieux provenant d'un état très sérieux prétende que je suis fou à lier, et bon à balancer dans un asile m'énerve assez. Pas au point de m'enrager, mais cela me rend... Comment dire... Assez pessimiste sur certaines choses. Cela me rend septique et méfiant.

Je ne trouve pas votre article injuste. Il y a juste quelques petites choses fausses, comme le nombre de morts causés par la révolution.
Mais néanmoins, si vous souhaitez m'interroger, libre à vous. Cela donnera l'occasion au monde de reconsidérer sa position par rapport à ma personne. Ou l'agraver, nous verrons bien.
2009
Lauda fut surpris de l'ouverture à la parole du secrétaire général, il ne s'y attendait pas. Peut-être était-ce le bon moment de poser des questions qu'il n'aurait sans doute plus l’occasion d'adresser. Il allait peut-être devenir le seul journaliste de toute l'Eurysie à arracher des réponses que l'on pourrait qualifier de franche à un Homme qui terrorise le reste du continent. Il sors un bloc-note de la poche avant de sa veste et pose sur son nez de grosses lunettes carrées, l'interview commence:
- Permettez moi de reprendre ce que vous venez de me dire, camarade secrétaire général. Qu'est ce qui vous fait dire que vos intérêts ne sont plus alignés sur ceux du Grand Kah. Est-ce une raison idéologique ? Le Grand Kah, selon vous, s'est éloigné de dogmes auxquels vous êtes favorables pour devenir plus complaisait à l'égard des régimes capitalistes ? Si oui, lesquels ? Ou alors est-ce des différents purement politiques qui vous ont éloigner par le passé ?

Autre question. Vous dites que la Loduarie a adopté des principes assimilés à ceux d'une démocratie. Hors, je me permets de reprendre la constitution de la Loduarie à la lettre. Dans l'article 1, le rôle du secrétaire général est défini comme étant le seul individu à même d'encadrer les lois selon la philosophie socialiste en vigueur en Loduarie. Philosophie qui si on en croit également la'rticle 1, est définie...également par vous. De plus, il n'y a aucune limite claire entre les pouvoirs exécutifs et législatifs étant donné que vous avez également le pouvoir de proposer la loi, de la discuter et de la voter. Je ne suis pas politologue de formation, mais il semblerait que ce système puisse aboutir à des formes de dérives de monopolisation du pouvoir par votre seul bureau. Et à ce que j'en ai vu en Loduarie, c'est déjà le cas. De même, je suis curieux de savoir dans quel contexte et selon quelles modalités l'état de dictature militaire peut-être appliqué ? L'article 5 de la constitution en tout cas, n'évoque que votre bon vouloir pour mettre en place cette mesure. A Velsna, il y a un état semblable par exemple, le trumvirat, que je réprouve fortement certes, mais dont l'instauration est décidée par un Sénat.

Sur le point de la violence en Loduarie que vous avez l'air de reprendre de mon article, vous affirmez donc que c'est grâce à de telles mesures d'exception que le pays a pu se relever. Vous confirmez ?
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À vrai dire, nous traitons encore avec les Kah-Tanais car ils restent néanmoins puissants, très puissants. Aussi bien militairement que économiquement. Nous n'avons pas le choix. Le problème avec le Kah, c'est que en effet, ils deviennent complaisants avec les régimes bourgeois du monde entier. Ils traitent avec les ennemis du peuple aussi facilement qu'avec leur propre famille politique, et cela amène parfois à un choc d'intérêts puissant. Trop puissant. Et... Leur système économique a muté. L'économie socialiste n'existe plus pour eux, et le capitalisme a fait son œuvre. Cela les rends vulnérables. Une simple petite crise au Pharois a vu naître une crise économique sans précédent au Kah. Ce qu'ils ont perdu à ce moment là... Ça dépasse l'ordre de l'imaginaire. La seule raison pour laquelle nous traitons encore avec eux, c'est parce qu'ils sont de gauche, et puissants. Et encore. Ils ont causé une telle fracture entre nous de part leurs interventions militaires à notre encontre, une fracture qui ne risque pas d'être réparée de si-tôt.

Concernant la Démocratie Loduarienne... Je suis d'accord avec vous à propos du fait qu'elle est imparfaite. Trop imparfaite. En effet, elle m'accorde énormément de pouvoirs, mais il faut garder à l'esprit que cette constitution a été écrite à un moment où la Loduarie se devait d'être forte et réactive. Je me devais d'avoir un pouvoir solide pour remettre la Loduarie sur les rails, comme il se doit. Et regardez aujourd'hui. Le train Loduarien avance à toute vitesse.
Vous semblez également vous inquiétez des dérives de mon pouvoir. Je vous rassure là aussi. Si j'ai de grands pouvoirs, je me pose des gardes fous pour éviter de déborder. Sur la totalité des lois Loduariennes, 75 % est discutée, votée et décidée à L'ADPLC. Moi, je me charge de tout ce qui concerne le militaire, et une petite partie de tout le reste. Si j'ai de grands pouvoirs, je n'exploite qu'une seule partie de ceux là. Du moins je l'espère.

L'état de Dictature Militaire, quand à lui, est spécial. Certes, je peux le déclarer à tout moment. Je peux le déclarer là maintenant, en face de vous. Et je peux l'annuler 3 secondes après.
Là encore, j'ai des gardes fous. L'état de Dictature Militaire, je ne me l'autorise à l'enclencher que quand la Loduarie, et le peuple Loduarien, est menacé, que cette menace soit légère ou imposante. Dès que la Loduarie est en danger de mort, je reprends les rênes. D'une manière brutale, certes, mais dans ces cas là, c'est nécessaire.
J'aurais pu le déclencher à l'occasion de la crise avec l'OND. Je ne l'ai pas fait, par acquis de conscience.

La violence, elle, a bel et bien été nécessaire également. Légitime, non, jamais la violence sera légitime, mais nécessaire, en Loduarie toujours. Cela ne sert à rien de le nier. Aujourd'hui, la violence n'est presque plus présente en Loduarie. Mais elle fut nécessaire. Très nécessaire.
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Encore une fois, les réponses du secrétaire général paraissaient claires et précises. Ce n'était pas ce que le journaliste avait perçu durant son rapide séjour dans le pays mais son interlocuteur paraissait fermement convaincu de la sincérité de son argumentaire quant à la démocratie. "Je ME pose des gardes-fous", "Je ME l'autorise à le déclencher..." Etait-il convaincu dés le début par ce modèle politique ? Où est-ce qu'il s'est tellement menti à lui même qu'il a fini par croire à ses propres mensonges ? Toujours est-il que le sujet avait l'air sensible et que ce dernier, Lauda pouvait l'étudier rien qu'en lisant la constitution. Autant passer sur un autre sujet. Ce dernier repris la parole:

- Hum. Eh bien très bien. Pour ce qui est du Grand Kah, c'est ce que j'ai cru comprendre en effet. Ces derniers auraient adopté un modèle...disons...hybride. Un modèle autogestionnaire, mais davantage tourné vers l’extérieur que Communaterra. Je ne m'y suis pas encore rendu mais je compte bien le faire pour compléter ma série d'articles. Tout cela débouche sur une question de ma part: pour vous il n'y a pas de perspectives d'une "Internationale socialiste" possible ? Qui puisse fédérer tous ces courants ? Une tentative avait été faite avec l'UNCS, mais qui s'est avérée être un échec.

Autre question sur un autre sujet, davantage d'actualité. Je ne pouvais évidemment pas faire d'interview de votre personne sans évoquer les évènements survenus récemment à la frontière teylaise. Nous avons tous suivi l'affaire, mais celle-ci a été tour à tour amplifiée, rendue floue, ou tout simplement faussée par beaucoup de médias. Quel est votre récit de cet évènement ? Et les soldats à qui on attribuerait ce drame doivent-ils s'inquiéter de sanctions disciplinaires, voire juridiques et pénales ? Et finalement, selon vous, qui est responsable ?

Sur le sujet de la politique internationale, j'ai également quelques questions concernant l'Okaristan. Ce sujet aussi me paraît indispensable à aborder dans le contexte actuel. N'avez vous pas peur que toute cette affaire et cette intervention disons...musclée, malgré les revendications de légitimité de part et d'autre, n'ait finalement fait qu'écorner votre image à l'international ? L'intervention suscite des débats jusque dans les pays socialistes où on vous reproche parfois d'imposer sa voie à l'Okaristan quand elle devrait choisir d'elle même son destin. De plus, le gouffre entre la Loduarie et les autres nations d'Eurysie n'a fait que se creuser ces dernières semaines, au risque d'une guerre généralisée. Ce qui m'encourage à poser la question suivante: êtes vous prêts à faire un compromis qui puisse désamorcer la situation avec les puissances capitalistes ?
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À vrai dire. Je vais vous révéler quelque chose d'assez confidentiel pour le moment, alors j'apprécierais que vous teniez votre langue à ce propos.
Dans les prochains mois, je vais tenter de remettre sur pied une nouvelle Internationale Socialiste et Communiste. Mais le projet n'est pas abouti, et va sûrement rencontrer de nombreux et gros obstacles. Les premiers provenant des pays concernés, et le second provenant de L'UNCS même. Mais j'ai confiance.

Vous tenez vraiment à vous embourber dans l'affaire des deux civils morts ? Soit.
2 citoyens Teylais sont morts pour avoir joué aux cons en terre Loduarienne. Si on se réfère aux ordres donnés aux soldats Loduariens, ceux-ci avaient l'autorisation d'ouvrir le feu. Les deux soldats impliqués n'ont rien à craindre. Ce serait faire preuve d'injustice, pour satisfaire un pays qui ne souhaite que voir notre effondrement. De plus, les deux soldats ont étés très réglementaires, ce qui nous a permis de mener une enquête solide. Si celle-ci avait révélé que nos soldats avaient commis une quelconque bavure, vous n'aurez jamais entendu parler d'eux. Point final.
Les responsables de cette situation sont Teylais. Et ils sont morts.


Lorenzo eu un petit rire.

Concernant l'Okaristan... Nous nous sommes engagés, vis-à-vis du Duché de Sylva, à mener un processus de paix en Okaristan, dans l'objectif de donner à l'Okaristan une liberté totale. Je ne vais pas vous mentir. Si nous sommes intervenus en Okaristan, c'était d'abord pour nous débarrasser des forces Tcharnoves là-bas. L'objectif n'était pas d'éliminer les mouvements révolutionnaires Okaristanais. En étant franc, j'avais strictement rien à foutre de la situation en Okaristan. En étant totalement franc. Ce n'est pas les révolutionnaires le problème. Le problème, c'est les pays qui se sont mêlés d'une crise qui ne les concernaient pas. Alors même que certains de ces pays vivent avec la menace d'un éclatement généralisé !
Cette guerre est devenue une guerre idéologique, irrémédiablement. Nous avons tenté des pourparlers. Ceux qui devaient s'en charger ont finalement abandonné, en partant la queue entre les jambes. Alors oui, il est possible que nous imposions notre modèle aux Okaristanais. Mais dans le cas présent, c'est nécessaire. Encore une fois.
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Lauda sentait bien qu'il ne serait pas possible de rester très longtemps sur le sujet des civils teylais et de l'Okaristan. Quitte à rassembler des informations, il vaudrait mieux être en vie pour les diffuser:

- Merci pour ces réponses...franches, camarade secrétaire général. On m'avait prévenu pour cet aspect de votre personne. J'aurais une dernière série de questions et je pense que ce sera bien suffisant, si vous le permettez bien évidemment.

Beaucoup de chefs d'état et de diplomates vous prêtent en effet cette attitude que ces derniers qualifient volontiers...d'irascible dans le cadre des rencontres et des sommets internationaux. Si je puis me permettre: est-ce une stratégie rhétorique de votre part destinée à déstabiliser vos interlocuteurs ? Où est-ce un trait de personnalité qui ressort chez vous ? Et de manière générale, approuvez vous ces descriptions que l'on fait de vous ?

Une autre question particulièrement sensible: qu'avez vous à dire aux observateurs étrangers qui prétendent à l'existence de camps de travaux forcés en Loduarie où les prisonniers auraient pour tâche d'extraire de l'uranium des sous-sols du pays ? De tels camps existent-ils ?

Enfin, dernière question pour nos lecteurs et auditeurs velsniens. Quelle est votre attitude officielle vis à vis du gouvernement de la République de Velsna ?
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Il est vrai que je peux me montrer violent à l'occasion des sommets internationaux. Il est vrai que je peux me montrer menaçant. À vrai dire, je suis comme ça naturellement. Il est vrai que j'ai tendance à voir la menace un peu partout, je le reconnais. Vous auriez fait la guerre à la même intensité que moi, vous comprendriez aisément ceci.
Et depuis le début des Années Sombres, et depuis la mort de mes parents, je suis devenu sanguin. Très violent parfois. C'est pour ça que je bois, d'ailleurs. Étrangement, au lieu de m'exciter, l'alcool me calme. Je ne sais toujours pas pourquoi, d'ailleurs. Je ne saurais sûrement jamais, et cela me semble toujours aussi étrange, après tant de temps passé à boire.

Concernant les camps auquels vous faites allusion, j'ignore où vous avez pu trouver cette insulte à l'encontre de mon pays, mais sachez qu'elle est fausse.


Lorenzo sembla tout d'un coup plus crispé et plus sec. Son regard s'attarda sur l'arme à côté de lui.

Oui, cette affirmation est fausse. Ce serait mentir que de dire que nos détenus ne sont pas mis à contribution. Mais, voyez vous, il n'y a pas de camps en Loduarie. Non, cela est une partie de la propagande capitaliste de L'ONC, visant à nous affaiblir et à retourner l'opinion du monde contre nous. Point.

Enfin, vous m'avez posé une question à propos de votre nation. Malheureusement, je ne suis pas tant que ça la situation en votre pays, alors je serais ravi que vous puissiez me faire un petit résumé, avant que je prenne position.
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- Je comprends, les séquelles de la guerre épargnent rarement les Hommes. J'ai cru reconnaître chez vous ce que j'avais pu observer lors de précédents reportages en Communaterra et en Afarée. Je note votre réponse.

A propos de la question des camps, ces informations proviennent en effet de puissances hostiles à la Loduarie. D'autant plus depuis que l'ONC, lors de sa guerre contre Kronos, a revendiqué la libération de camps de travail dans les régions occupées en Afarée. Mais soit, il s'agissait seulement d'une question pour connaître votre opinion sur le sujet.

Pour finir, la dernière question était d'ordre facultative, loin d'être la plus importante. Mais si vous vous intéressés à la situation interne de ce pays, sachez que c'est en partie pour les socialistes velsniens que j'écris toutes ces enquêtes, dans tous les pays du bloc socialiste. Pour leur faire comprendre qu'il y a plusieurs modèles possibles et que rester sous le joug d'un régime censitaire qui se rabaisse à traiter avec l'Empire du Nord n'est pas une fatalité.



Lauda paraît satisfait de son interview. Il a pu poser à son interlocuteur la plupart des questions qu'il avait à sa disposition, malgré le fait que les réponses ont parfois été tranchées et vite expédiées. Il lève le nez de son carnet de notes et retire ses lunettes avant de s'adresser au sujet de son enquête:
- Camarade secrétaire général, je pense que nous en avons terminé, à moins que vous souhaitez ajouter quelque chose. Ce fut un plaisir de m'entretenir avec vous. Le résultat de notre entrevue sera publié lorsque j'aurais achevé mon grand tour des nations socialistes.
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Lorenzo prit un air jovial.

Bien, merci pour vos questions. Ce fut un plaisir de vous accueillir en mon bureau ! Vraiment. J'espère que cela vous aura été franchement utile, aussi bien à vous que à moi. Venez, je vais vous raccompagner vars la sortie.

Il fit signe au journaliste de se lever.
Avant de brusquement changer d'avis. Son air jovial disparu d'un coup pour laisser place à son sérieux militaire. Quand on le voyait ainsi, ce n'était jamais bon.

Attendez. Asseyez vous deux petites minutes.
Vous dites que vous menez actuellement un tour du monde des natse revendicant de l'idéologie communiste et socialiste, n'est-ce pas ? Donc cela inclue, bien entendu, un départ pour le Kronos. Si tel est votre projet, je vais devoir m'obliger à vous retenir un peu plus longtemps que prévu. Pour des questions assez sombres. Dites-moi, quel est votre projet là-bas ?
Soyez clairs. Le Kronos n'est pas un endroit à prendre à la légère. Vraiment pas. Si vous pouvez vous croire en danger en Loduarie, sachez que c'est pire au Kronos. Si vous pouvez sentir que le peuple Loduarien vit bien, sachez que cette sensation n'existe pas au Kronos. Si vous pensez que la situation démocratique est déplorable en Loduarie, sachez qu'elle a été noyée au Kronos.
Je vais devoir vous retenir un peu, en effet. Il en va de votre sécurité, à vrai dire. Il vaut mieux que vous restiez en vie, si vous voulez rendre compte de ce que vous avez vu dans le monde communiste, et plus particulièrement au Kronos.


Lorenzo avait conservé un air grave et lent. Il ne rigolait pas. De mémoire, personne ne l'avait jamais vu aussi sérieux.
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Lauda fut quelque peu prit au dépourvu par le changement d'attitude soudain du secrétaire général. Il babilla alors en guise de réponse:

- Camarade secrétaire général, je suis...flatté par l'attention que vous portez soudainement à ma sécurité. En effet, Kronos est dans la liste des sujets de mon reportage. J'ai bien conscience qu'il s'agit d'un endroit peu sûr. La guerre avec les nations capitalistes n'a pas rendu le quotidien facile aux habitants de l'Afarée kronienne, mais je ne veux pas fausser le résultat de l'étude comparative que je suis en train de mener, il est de mon obligation de m'y rendre. Sans quoi, on pourrait estimer que mon enquête serait incomplète. Sans cela, tous les reportages que j'aurais mené en Communaterra, au Grand Kah et en Loduarie n'auraient servi à rien, pas même l'interview que je viens de faire de votre personne.

Et justement, une visite là-bas serait l'occasion de constater les ravages que l'ONC a commis à Kronos. Il serait bon que ce conflit ait une couverture médiatique digne de ce nom, loin de tout ce que ces nations ont diffusé jusqu'à présent. Le thème de la reconstruction du pays après leur défaite pourrait donner un sujet fascinant, vous ne pensez pas ? Il serait l'occasion de voir si le régime en place souhaite s'évertuer dans le modèle qu'il propose, ou si il tente quelque chose de nouveau. Non ?
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Le Kronos... Il est le lieu de beaucoup de choses. Énormément de choses. Si vous tenez à y aller, je ne peux pas vous en empêcher. Mais je tiens à vous prévenir préalablement. Au Kronos, vous risquerez d'être fiché immédiatement à votre arrivée. Vous serez surveillé, peut-être traqué. Chaque petit mot que vous pourrez dire, ou écrire, sera saisi et consigné dans un dossier. Le moindre de vos gestes sera susceptible de jouer contre vous. La moindre de vos paroles. Chaque chose, au Kronos, compte. Chaque fichue petite chose. En posant un pied au Kronos, on risque toujours très gros. On le paie parfois de sa vie. Si certaines pratiques Loduariennes ont pu vous faire peur, sachez que nous sommes des plaisantins face au Kronos. Le Kronos est une dictature brutale, cela je le reconnais. Mais ils restent nos alliés. Enfin.

Je peux vous aider à poser un pied au Kronos sans que vous soyez embêtés. La Loduarie a beaucoup fait pour le Kronos, et notre influence là-bas est énorme. Nous disposons d'une force armée permanente, d'un réseau de contre-espionnage, et autres choses. Nous sommes les derniers alliés du Kronos encore debout, et celui-ci sait que sans nous, il ne peut rien faire. Le gouvernement Kronien le sait. Donc, si vous partez au Kronos, sous l'égide de la Loduarie, rien ne vous sera fait. Je vous le garanti. Nos services peuvent vous concevoir un laisser-passer, et vous serez assurés d'être tranquille au Kronos. Bien entendu, vous n'êtes pas tenu de respecter les ordres absolus Loduariens en matière de journalisme, mais en matière de sécurité, si. Je préfère vous voir publier vos articles encore en vie plutôt qu'apprendre dans un rapport que vous avez été expédié au poteau.

De plus, sachez que le territoire actuellement contrôlé par le Kronos n'est que la partie Eurysienne. Celle-ci à été épargnée par la guerre, la Loduarie y a veillé. Mais la partie Afaréenne, elle fait sécession. Nous n'avons presque plus aucun contrôle sur la région, malheureusement. C'est cette partie qui est touché par la guerre de L'ONC. Et c'est cette partie qui est contrôlé par L'ONC.

Cependant. Si vous partez au Kronos, j'exigerais de vous que vous reveniez me voir en Loduarie à la fin de votre "visite". Au Kronos. Vous pourrez publier sans problème après cela.
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