14/06/2013
14:20:57
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Rencontre au sommet de la chaîne capitaliste (Rasken/Velsna)

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Depuis la récente prise de contact avec la Grande République de Velsna, tout s'était rapidement enchaîné et cette suite d’événements avait mené à ce jour. Ce jour, qui semblait si banal en apparence, était en fait la première fois où les représentants de Velsna et de Rasken se rencontraient en tête-à-tête.

Le 4 septembre 2012, à 10h, sur le tarmac de l’aéroport d’Eberstadt,


Edouard Mallet – Alors, c’est quel genre de pays, Velsna, monsieur le ministre ?

Axel Orndorff – Euh ….. Dis-moi, est-ce que tu trouves que Rasken est un pays capitaliste ?

Edouard Mallet – Je dirais oui, même si nous avons quelques entreprises nationales.

Axel Orndorff – D’accord, pour faire simple, on passe pour des communistes par rapport à eux.

Edouard Mallet – Comment ça ?

Axel Orndorff – Eh bien, vois-tu, là où à Rasken toute personne de plus de 18 ans peut voter et où son vote aura le même poids que n’importe quel votant, dans la Grande République de Velsna, c’est pareil. À quelques détails près, même si chaque personne peut voter, le poids de son vote dépend de la taille de son compte en banque. En gros, Velsna c’est le capitalisme incarné.

Edouard Mallet – Ah, c’est …. spécial comme système. Vous pensez que la rencontre va bien se passer ?

Axel Orndorff – De ce que j’ai compris, ils sont intéressés par certaines propositions que des acteurs Raskenois font, donc ça devrait aller. De toute façon, on aime l’argent, et eux aussi à partir de là, on devrait trouver un terrain d’entente.


Pendant que le ministre discutait avec son assistant, l’avion des représentants de Velsna entamait son atterrissage.
L'arrivée:

Dans un avion, cinq personnes partageaient une banquette luxueuse. Quatre d'entre eux buvaient les paroles du cinquième, comme si il s'agissait de paroles d'évangile. Dans la vie, tout avait sourit à Frederico DiGrassi: la meilleure éducation, les meilleures opportunités, les meilleures fonctions s'ouvraient à lui sans même qu'il n'ait besoin de le demander. Les sénateurs en cercle autour de lui écoutait chacune de ses remarques, écoutaient toutes ses prouesses dans tous les domaine imaginables, et ils riaient à ses plaisanteries, même les moins drôles. Tout le monde semblait aimer cet individu fondamentalement agréable qu'était Frederico DiGrassi.

Alors oui, certaines mauvaises langues auraient pu dire que Frederico ne méritait pas tout cela. Les mauvaises langues pourraient dire qu'il a obtenu sa place à l'école des arts nobles de Velsna parce que son père était un grand donateur de l'établissement. Certains sénateurs pourraient dire qu'il n'a hérité du poste de "Maître des Canaux" (HRP: Ministre des infrastructures) que parce son frère, l'un des plus puissants personnages de la République a fait pression pour l'y faire entrer. Certains pourraient aussi dire que Frederico n'a été envoyé à cette rencontre que pour l'éloigner de Velsna le temps que la situation politique chaotique de la cité soit gérée par son frère, Matteo. Certains pourraient même sous-entendre que Frederico est l'auteur d'un grand nombre de crasses politiques et privées...mais tout cela est faux, car Frederico est le meilleur dans tout ce qu'il fait. Du moins c'est ce que tout lui dit depuis qu'il est né, alors pourquoi serait-ce faux ?

Silvio DeMaria, amabassadeur de Velsna pour Rasken et présent pour cette rencontre lui demanda:
- Excellence, vous vous êtes saisie du dossier de Rasken comme votre frère vous l'avait demandé ?
- Bien évidemment !
- répondit de suite l'intéressé avant de poursuivre - Je connais Rasken comme si j'y était né maintenant. Aucune inquiétude à avoir. Ils ont encore un empereur, tu le savais Silvio ?
- Tout le monde le sait excellence...
- Je trouve ça drôle. Il y a pas vraiment de frontière claire entre exécutif et législatif. C'est beaucoup moins démocratique que chez nous. Mais tu sais, nous sommes à la lisière de l'Eurysie de l'est, je ne leur en tiens pas rigueur.
- Je n'en doute pas, excellence...Évitez juste de leur dire ça une fois que nous aurons atterri.
- Allons donc, je ne suis plus un enfant, Silvio ! Je sais me tenir.
- Évitez également les remarques vis à vis des femmes s'il vous plait, et les plaisanteries sur la guerre en Okaristan.
- Mais mes amis ici présents disent que ce sont les meilleures que j'ai fait depuis longtemps !
- Sauf votre respect excellence, ces excellences sénateurs se jetteraient du haut d'une falaise si vous leur demandiez. Je ne sais pas si ce sont de bons critiques...


L'avion finit par atterrir à Rasken, à l'heure pour recevoir l’accueil de leurs hôtes. Frederico ne se fait pas prier pour être le premier à en sortir. La délégation velsnienne se constituait comme suit:
- Frederico DiGrassi (Maître des Canaux de Velsna)
- Silvio DeMaria (ambassadeur de Velsna pour Rasken)
- Cinq sénateurs
- Deux représentants du Groupe de construction navale Laurenti Alfonso
- Trois licteurs (gardes du corps des sénateurs)

Frederico se lance en premier sous des airs de dandy, et vient faire ses salutations:
- Excellence, c'est un plaisir ! Nous avions hâte de vous rencontrer, je suis sûr que nous avons beaucoup discuter. Notre réseau diplomatique dans cette partie de l'Eurysie est assez peu dense et ce sommet était nécessaire parce que...

Silvio DeMaria fit signe à Frederico de s'arrêter avant que la blague sur les eurysiens de l'est ouvriers du bâtiment qu'il avait élaboré dans l'avion ne refasse surface face au ministre. Frederico se reprit:
- Bref, nous vous suivons.

Axel Orndorff – C’est un plaisir pour nous aussi de vous rencontrer, monsieur DiGrassi. Votre voyage s’est-il passé sans encombre ?


Pendant que Frederico DiGrassi répondait, il se tut rapidement avant de reprendre, ce qui n’échappa pas au ministre et à son assistant qui se regardèrent et sans se parler eurent la même pensée.

Axel Orndorff – Il allait dire une connerie ?
Edouard Mallet – Il allait dire une connerie.

Suite à cela, Axel Orndorff incita son interlocuteur à le suivre dans les voitures pour se rendre sur les lieux de la réunion.


Dans la voiture (un pick-up bien évidemment, héhé)

Axel Orndorff – Alors, dites moi, c’est comment la vie à Velsna ?

La délégation velsnienne, près d'une dizaine de personnes au total emboîtait donc le pas du comité d’accueil de Rasken. En s'apprêtant à monter dans les véhicules de l'escorte de Rasken et alors que DiGrassi se contentait d'admirer le paysage autour de lui, l'ambassadeur DeMaria fit remarquer au ministre Orndorff en contemplant les véhicules:

- C'est très habile de nous faire la démonstration de vos marques nationales dans le cadre de notre escorte, monsieur le ministre. En tant que sénateur, je n'ai cessé de presser le Sénat pour promulguer des mesures afin de stimuler l'industrie automobile locale. Les voitures teylaises et fortunéenes sont de très grande qualité, mais j'ai bien peur qu'elles étouffent notre marché...
DeMaria fut coupé brusquement par Frederico:
- Vous avez entendu parler de l'appel d'offre pour la création d'une compétition internationale de monoplace ? Pendant que Silvio ici présent s'adonnait à des tentatives pour perturber le principe de libre-concurrence au Sénat, j'essayais de faire rayonner notre pays à l'international en proposant à ce dernier la création d'une structure capable de s'inscrire dans ce championnat et faire rayonner l'industrie automobile velsnienne à l'international.
L'ambassadeur semblait dépité devant les déclarations de DiGrassi, mais il ne pouvait rien dire. Les autres sénateurs se tenant derrière les deux hommes semblaient donner raison au Maître des Canaux, comme à leur habitude, espérant peut-être une récompense à leur docilité.

DeMaria tenta d'ignorer la dernière déclaration de son homologue et rebondit sur la question du ministre Orndorff:
- Eh bien, je dirais que la conjoncture actuelle est extrêmement favorable. Magré l'instabilité gouvernementale qu'a traversé la cité dernièrement, nous avons toujours la confiance des investisseurs étrangers, à en juger par notre taux de croissance. De plus, les conflits qui prennent place en ce moment en Eurysie de l'est: Okaristan, Prodnov...ne semblent pas avoir eu des conséquences majeurs sur notre économie. Traditionnellement, nous importons et exportons peu dans cette région du monde. Mais avec notre rencontre d'aujourd'hui, cela pourrait peut-être changer, qui sait... Si vous désirez en savoir plus, je vous invite à consulter les rapports mensuels de notre Maître des Balances qui sont diffusés au grand public, preuve de notre transparence économique et de la confiance que font bien de nous accorder les marchés internationaux. Le Maître des balances Dino Scaela fait un excellent travail dans ce domaine...

L'ambassadeur fut encore coupé par le Maître des canaux:
- Dino ? C'est un con ! Tout le monde sait ça !
Cette fois-ci, l'ambassadeur sorti assez de ses gonds pour remettre le Maître des canaux à sa palce:
- Au fait, votre rapport sur l'état des infrastructures de notre République avance, Maître DiGrassi ? Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu dans l'ordre du jour du Sénat.
- Il est...en préparation. - lui répondit Frederico, quelque peu gêné -
- Bon, où en étions nous ? On m'a coupé.
Axel Orndorff et Edouard Mallet semblaient, non pas choqués, mais plutôt étonnés dans un premier temps quant à la capacité de DeMaria à rester calme devant cette impolitesse, puis satisfaits quand il remit en place le Maître des canaux.

Voici les pensées des deux Raskenois :

Axel Orndorff – Je vous plains, monsieur DeMaria, pour devoir travailler avec quelqu'un comme ça.

Edouard Mallet – Lui, à mon avis, il a eu toutes les portes ouvertes dès la naissance et on lui a toujours dit qu’il était génial.


Axel Orndorff – Je vois que cette voiture vous a tapé dans l’œil. Cependant, ce n’est pas pour faire l’étalage de nos marques nationales que nous avons pris cette voiture, c’est simplement celle utilisée par les membres du gouvernement.

Pour la course de monoplaces, nous en avons entendu parler. Cependant, ce n’est pas au gouvernement de s’inscrire à des courses. Vous devriez demander directement aux marques automobiles qui seront présentes, mais je ne vous garantis rien. Le sport automobile phare de Rasken, c’est le rallye. À voir s'ils seront intéressés.

Je vois, votre pays semble prospère, mais vous avez raison, la situation en Eurysie de l'Est ne semble pas se calmer. Certains de nos voisins ont décidé d’intervenir militairement en Okaristan pour chasser le gouvernement communiste. Pour notre part, nous n’avons pas l’intention d’intervenir dans ce conflit. Nous nous focalisons sur la reconstruction/modernisation de notre armée. Les seuls gestes que nous avons faits sont un don d’armement aux rebelles ainsi que la mise en place de structures d’accueil pour les réfugiés. Du fait de l’histoire de notre pays, nous savons ce que c’est que de devoir fuir son pays pour ne pas mourir.
L'ambassadeur fut satisfait de ne pas avoir besoin d'orienter le sujet pour que ce dernier aille dans la direction qu'il souhaitait:
- A propos de la situation politique que vous évaluez dans cette partie de la Manche Blanche, je pense que vous avez tout à fait raison excellence. Cet endroit a toujours été une poudrière, dont nos investissements relativement maigres dans cette partie du globe. Cependant, il convient de ne pas en nier non plus les opportunités que cette situation peut présenter. Je pense, à titre personnel, que le conflit est nécessaire au progrès technologique et au changement. Les périodes où l'innovation est à son paroxysme sont souvent des moments de l'Histoire particulièrement troublés, où la guerre provoque un besoin nouveau en armement et en moyen de tuer la personne qui se trouve en face de nous.

C'est là où je veux en venir, excellence. Rasken se situe dans une région bien plus propice au commerce et aux échanges que le Sénat de Velsna ne le pense, et peut-être même que vous le pensez également. Pour ma part, je ne vois pas l'Okaristan comme un vulgaire trou où envoyer des matériaux désuets pour que deux groupes de sauvages puissent continuer à s'entredéchirer. Non, je vois l'Okaristan comme un terrain d’expérimentation de notre armement. Et à ce que nous avons pu constater, vous disposez en la matière d'un arsenal tout à fait correct. Un arsenal dont Velsna se ferait à cœur d'en acquérir au prix fort, ou contre des avantages politiques et diplomatiques.

Donc pour vous résumer la situation: les traditionnels accords de libre échange qui marquent les débuts d'une relation avec Velsna ne sont pas la principale raison de notre venue, même si nous voulons que ce dossier avance également. Nous sommes ici pour conclure un partenariat dont la lucrativité est beaucoup plus concrète, en armement notamment.


Alors que le monologue de DeMaria touchait à sa fin, Frederico rajouta également un point qui paru lui tenir à cœur:
- Oublie pas les boules, Silvio.
- Les boules ? Ah oui, les mécènes qui arpentent les gradins de notre Sénat sont également à la recherche d'artistes raskenois à financer. Figurez vous, excellence, que Rasken acquiert par chez nous quelque renommée dans son soft-power. Nous voudrions donc également discuter de cela dans les accords qui se profilent.

Axel Orndorff – Il est vrai, même si cela est horrible à dire d’un point de vue moral, mais les guerres ont toujours été des périodes où l’innovation technologique faisait de grands bonds en avant.

Comme vous l’avez dit, nous disposons d’un arsenal militaire correct, mais nous sommes encore très loin de rivaliser avec les géants de ce monde tels que l’Alguarena ou les Pharois. C'est pourquoi, depuis quelques années, des centres de recherche poussent un peu partout à Rasken pour tenter de rattraper notre retard le plus rapidement possible.

Cependant, si notre arsenal vous intéresse, vous aurez tout loisir d'en discuter avec les acteurs du secteur comme Aether Industrie. De ce que l’Empereur Stanilas m'a dit, il ne voit aucune raison de s’opposer à la vente d’armement à votre pays, donc vous devriez être plutôt libre de vos mouvements à cet égard.

Frederico DiGrassi - Oublie pas les boules, Silvio.


Cette intervention de Frederico a légèrement fait sursauter Edouard Mallet, tant elle était inattendue et bizarre au milieu d’une discussion sur l'armement.

Voici ce qu’Edouard s’est dit :

Edouard Mallet – Les boules ? Il veut jouer à la pétanque maintenant ?


Axel Orndorff – Les boules ? Ah, vous parlez des petits personnages sous forme de boule qui représentent un pays ? Nous ne les avons pas conviés à cette rencontre car nous ignorions que vous vous y intéressiez, mais je peux toujours les contacter pour les inviter si vous le souhaitez. De mémoire, le studio Xunis ne se trouve pas loin du lieu de la rencontre.

Edouard Mallet – Ah, on arrive enfin à l’autoroute. Tiens, on l’a agrandie ?

Axel Orndorff – Oui, cette autoroute sert, avec deux autres, de test pour le Projet HSL ou High-Speed Line. Avec un abonnement d’environ 80 euros par mois, tu as accès à ces deux voies en plus. Prends les deux voies de gauche au péage et tends-leur ma carte, tous les membres du gouvernement en ont reçu une.

Edouard Mallet – Mais ça permet quoi de plus ? C’est juste deux voies en plus ?

Axel Orndorff – Tu peux rouler à 250 km/h au lieu de 150.

Edouard Mallet – Oh, ça me plaît ça.

Voiture 2, suivez-moi.




Après cette petite conversation qui a semblé ravir Edouard, les deux pick-up se sont engagés sur la HSL.


Edouard Mallet – Messieurs Orndorff, vous connaissez ma passion pour l’automobile, non ?

Axel Orndorff – Fais-toi plaisir, tu as bien travaillé le mois dernier.

Edouard Mallet – Merci, monsieur DiGrassi, monsieur DeMaria, je vous conseille de vous accrocher.


Après cette phrase et en bon passionné d’automobile, Edouard laissa la fenêtre ouverte pour écouter le rugissement du démon qui se trouvait sous le capot avant de la refermer pour le confort des passagers.



L'ambassadeur, dont l'attitude traduisait le caractère intéressant de cette discussion, répondit à la déclaration de son homologue avec une envolée rhétorique dont il était friand:
- Vous avez tout à fait raison. L'Alguarena et le Pharois disposent du meilleur catalogue d'armement de ce monde. Et vous vous demanderiez, de façon très légitime, pourquoi nous vous contactons vous plutôt qu'eux. Il ne faut pas prendre nos propositions d'achat d'aujourd'hui comme une transaction isolée. Tout ce que fait le Sénat de Velsna a un sens et un enjeu qui va au delà de quelques mitrailleuses.
Premièrement, ces pays se permettent de fixer des tarifs qui vont, je pense, bien au delà des vôtres. En second lieu, nous préférons être le client préféré d'un fournisseur d'armes correct que le 18ème client d'un bon fournisseur d'armes. Tertio, votre position géographique proche de la nôtre permet un transport rapide et efficace à notre sens.
Ensuite, nous pensons que ces pays que vous mentionnez et qui font souffler le froid et le chaud sur la géopolitique mondiale sont bien assez riches de clients innombrables pour prendre notre argent, à nous aussi. Donc, non, ce n'est pas qu'un enjeu d'achat d'armes, cela a également une portée politique. Nous ne faisons pas du commerce pour enrichir ceux qui sont déjà gras. Nous faisons du commerce pour nous enrichir nous, en premier lieu, mais également pour entretenir des rapports d'égal à égal avec les acteurs de notre dit commerce. Nous n'entendons pas éterniser ce système de monopole de tout par ces puissances, nous voulons créer de nouveaux rapports de force, renverser la table si vous préférez. Donc, nous en avons conclu que partant de tous ces points, il était plus sage de vous enrichir vous que le Pharois.


Frederico appuyait de son soutien tous les propos de son ambassadeur, mais les comprenait-il vraiment ? Toujours est-il que sa déception de savoir que le "mécénat" qu'il proposait à Rasken ne figurerait sans doute pas dans les accords d'aujourd'hui, fut rapidement éclipsée par la démonstration des performances de l'industrie automobile raskenoise. Mais si ce dernier profita de la pointe de vitesse, impressionnable qu'il était, l'ambassadeur DeMaria partageait avec moins d'enthousiasme cette "expérience". Celui-ci attendit la fin de la démonstration pour reprendre son souffle et rebondir sur les négociations:
- J'ai cru comprendre que vous disposiez d'un stock impressionnant de dispositifs radars et de transmission radio. Nous pourrions commencer par là...
Edouard Mallet vit que l’ambassadeur n’était pas très à l'aise avec l'accélération du véhicule. Même si le pick-up faisait presque 3 tonnes, ses 640 chevaux lui permettaient d’abattre le 0 à 100 en un peu moins de 11 secondes. Pour remettre l’ambassadeur à l’aise, Edouard accéléra plus progressivement jusqu’à atteindre la vitesse maximale, sur la HSL, celle-ci étant de 250 km/h.


Axel Orndorff – Il est vrai que nos industries de l’armement sont en train de produire les dispositifs dont vous parlez, mais dans l'état actuel, seule une petite quantité appartient réellement à Rasken. Les priorités de notre armée de terre sont ailleurs pour l’instant, et la quantité produite a été majoritairement achetée par le groupe de mercenaires nommé les Bérets Rouges.

Sur les 30 véhicules de transmission radio et véhicules radar, seules 10 nous appartiennent, mais comme les lignes de production sont encore en fonctionnement et que ces systèmes ne font pas partie de nos priorités actuelles, l’armée sera peut-être d’accord pour vous les vendre.

De plus, comme je vous l’ai dit, nos priorités sont ailleurs et sont plus consacrées à notre infanterie ainsi qu’à l’artillerie, c’est vraiment dans ces deux secteurs que notre industrie brille le plus.


Après cette petite discussion, Axel Orndorff appela son cabinet.


Axel Orndorff – Messieurs, si vous voulez bien m’excuser.

Allo, Iryna

Iryna Sayenko – Monsieur le ministre, que puis-je faire pour vous ?

Axel Orndorff – Pourriez-vous prendre contact avec le studio Xunis s'il vous plaît ? Nos invités ont très envie de leur parler. Demandez-leur de venir pour la rencontre d’aujourd’hui.

Iryna Sayenko – Bien, ce sera fait.

Axel Orndorff – Merci.




Une fois qu’il eut raccroché, il reprit la discussion avec ses invités.


Axel Orndorff – Bien, normalement, le studio Xunis devrait être présent pour la rencontre.
- Excellent, vraiment excellent. Je suis sûr que la présence de ce partenaire ne sera pas de trop à cette négociation. -répondit Frederico, visiblement rassuré -

DeMaria reprit rapidement le fil de la discussion:
- Oui, nous pourrions commencer nos discussions par cet aspect-ci. Nous cherchons un matériel de qualité et disponible immédiatement. Je vous rassure, il ne s'agit pas que de véhicules de soutien. Étant donné que vous m'avancez que l'inventaire de vos armées dans ce domaine est sujet à des limites, nous sommes prêts à revoir à la baisse notre demande en la matière, à condition bien sûr que le matériel commandé soit disponible immédiatement. Informez donc vos départements de défense que nous ne souhaiterions acquérir pour le moment que de deux véhicules de transmission radar et trois véhicules de transmission radio. Votre prix sera le nôtre, dans les limites de ce qui est acceptable au vu des prix actuels du marché évidemment.

Vous nous parliez d'équipements d'infanterie et vous lisez dans nos pensées, si je puis me permettre. Additionnellement à ces véhicules de soutien, nous voudrions faire l'acquisition d'un stock de mitrailleuses lourdes dont l'équivalent en terme de qualité serait le mk6 velsnien. De même, nous avons pu constater que vous vos forces étaient relativement bien motorisées. L'acquisition de 100 de vos camions de transport mk2 constituerait un véritable atout pour nos armées qui en ont bien besoin.

En tout cas ce qui est sûr, c'est que cette transaction, si elle s'avère être un succès, ne sera pas la dernière. L'intégralité de notre complexe militaro-industriel est consacré à l'établissement d'une flotte et d'une aviation d'importance et il se trouve que Velsna est constamment à la recherche d'un fournisseur fiable et qui réponde à des exigences de qualité. Nul doute que je pousserai au Sénat en votre faveur si nous devions choisir un fournisseur principal pour nos forces terrestres.

Bien entendu, il va sans dire que pour établir les termes de nos accords, nous vous proposons non seulement un contrat "classiques" qui se chiffrait en milliards de florius. Mais sachez que des accords d'un autre type peuvent aussi être avancés sur la table des négociations, comme des partenariats industriels, des contrats de développement, des exonérations de droit de douane ou encore des investissements dans nos entreprises respectives. Nous savons à quel point Rasken met en avant ses fleurons nationaux et vante leur développement en Manche Blanche, peut-être pourrions nous réfléchir à une implantation à moindre coût sur le territoire velsnien en échange d'une réduction sur le prix de votre matériel militaire. Qu'en pensez vous ? La balle est dans votre camp.
Axel Orndorff réfléchissait aux paroles de l’ambassadeur DeMaria. Si ce qu’il disait était sincère, alors Velsna pourrait devenir en quelques années un partenaire commercial des plus importants, voire même devenir un allié de poids pour concurrencer les autres nations de la Manche Blanche. Bien qu’une telle alliance aurait un poids conséquent dans cette zone, il savait que cela ne serait pas suffisant pour rivaliser avec les géants de ce monde. Cependant, cela en serait le premier pas.


Axel Orndorff – Bien, je vois que vous portez un grand intérêt au matériel produit dans notre nation. Et cela me fait plaisir de voir qu’une nation étrangère a de l’estime pour nos armements.

Je pense que l’acquisition de camions ne devrait pas poser de problème, notre stock étant conséquent, nous pouvons facilement nous séparer d’une centaine, de même pour les mitrailleuses lourdes. Mais je pense qu’il serait mieux d’en parler directement avec les personnes concernées.

Pour ce qui est des contrats économiques, cela aura de grandes chances d’intéresser nos industriels. Il me semble d’ailleurs qu’Apex souhaite s’étendre à l'international. Je crois que cela a déjà commencé avec Sent Julian et Sylva.


Axel Orndorff et ses invités continuèrent de parler durant tout le trajet et une dizaine de minutes après être partis, ils arrivèrent à destination.
DeMaria se sentait suffisamment à l'aise pour parler plus en détail de la diplomatie velsnienne à ses interlocuteurs:

- Me voilà rassuré. -répondit-il - Nous avons bien l'intention de conclure cette affaire aujourd'hui. Le Sénat a d'ores et déjà planifié la dépense d'une somme équivalente à 34 milliards de florius pour nos besoins de réarmement. Il serait dommage à votre industrie militaire de rater une partie de cette manne.

Concernant Sent Julian, je pense que vous faites le bon choix de vous implanter là-bas, ils sont réputés fiables et ce sont de bons payeurs. De notre côté, notre gouvernement a bien l'intention de favoriser lui aussi certaines entreprises à l'international, même si ces dernières ne sont pas détenues par l’État contrairement à Apex. Nos groupes de construction navale en particulier. Saint-Marquise est notre prochaine cible de choix si on en croit nos sénateurs. Vous devriez vous rapprocher d'eux également à mon humble avis. Il semblerait que quelques autres pays comme les nôtres soient susceptibles de se réclamer de la véritable liberté d'entreprendre, j'ai toujours conseillé au Sénat de se rapprocher d'eux.

A propos d'affaires "nautiques", nous pourrions également mettre sur la table des négociations un service d'escorte maritime des cargos d'Apex dans la Manche Blanche par nos navires si vous en faites le vœu. Nous avons pensé que cela serait un bon axe de travail dans nos tractations.

La délégation velsnienne allait attendre l'arrivée du convoi avant de continuer les négociations.
Quelques minutes plus tard, les voitures accompagnant les représentants velsniens arrivèrent sur les lieux de la réunion. Une fois sorti, Axel Orndorff présenta aux représentants velsniens toutes les personnes invitées. Dans l’ordre, il y eut :

-Stanislav Schützenberger (Empereur de Rasken)
-Oskar Brötzmann (PDG d'Apex Energy)
-Thomas Weber (PDG d'Aether Industrie)
-Lenny Lorenz (Chef du projet de recensement des hydrocarbures mondiaux de l'IRGI)
-Naomi Seidler (Responsable de la logistique et des stocks dans l’armée)

Une fois tout le monde présenté, le groupe commença à marcher vers la porte pour entrer dans le bâtiment. Mais au même moment, une personne arriva à pleine vitesse en vélo : Damien Serre, l'un des membres du studio Xunis.


Damien Serre – Je, je…

Axel Orndorff – D'abord, calmez-vous et reprenez votre souffle.

Damien Serre – J'ai fait aussi vite que j'ai pu, monsieur le ministre. J'espère que je ne vous ai pas fait attendre trop longtemps.

Axel Orndorff – Il se trouve que nous venons tout juste d'arriver.

Damien Serre – Ah, ça va alors. Je pensais arriver en retard.

Axel Orndorff – Mais votre secrétaire ne vous a pas dit que si vous arriviez en retard, ce n'était pas grave ? Vous avez été prévenu à la dernière minute, on aurait compris.

Damien Serre – Je... je ne m'en souviens pas.
(En fait si, elle allait lui dire, mais il a raccroché avant de partir le plus rapidement possible.)
Axel Orndorff – Bon, maintenant que vous êtes là, nous pouvons commencer, je pense.


Après cette arrivée spectaculaire, tout le groupe entra finalement dans le bâtiment pour commencer la réunion.



HRP: Faute de réponse de ta part, je te laisse commencer héhé.
La délégation velsnienne commença à faire un tour de table. Le Maître des canaux et l'ambassadeur présentèrent les quelques sénateurs représentant la République aux différents acteurs privés de Rasken présents dans la pièce. L'ambassadeur laissa DiGrassi débuter la réunion conformément à son rang:
- Bon, nous sommes tous là ? Je peux commencer ? Tout d'abord permettez moi de vous remercier de votre présence, c'est toujours un plaisir de tracter directement avec des spécialistes de vos secteurs respectifs...et pour une fois je ne parle pas de moi - fait-il en plaisantant, avant de reprendre sous le regard sévère de DeMaria - Cela permettra des accords rapides et bien définis. Je pense en toute modestie qu'à la fin de cette journée, nous serons tous plus riches de quelque chose, et nous espérons parvenir au point d'accord selon lequel une coopération économique et politique entre Velsna et Rasken peut s'avérer extrêmement profitable pour la Manche Blanche...et surtout pour nos deux pays. Sur ce, je laisse commencer son excellence le sénateur et ambassadeur DeMaria.

L'ambassadeur prit la suite:
- Merci excellence. Je vous propose messieurs, de diviser notre réunion en deux points afin de mieux nous y retrouver. En premier lieu un volet économique qui devrait davantage intéresser nos capitaines d'industrie ici présents pour enchaîner ensuite sur un volet politique.

Concernant cet aspect économique, je pense que l'on pourrait aller au plus simple en premier lieu, à savoir le contrat de mécénat culturel que nous proposons à Monsieur Damien Serrre, ici présent, qui s’élèverait à un équivalent de 800 millions de florius en unités économiques standard. Cela peut paraître pour le moins "décalé" mais...


DeMaria fut coupé par le Maître des Canaux qui eu l'air de se réveiller tout à coup:
- Mais nous pensons que cela donnerait une bonne image de Velsna à l'international si nous montrons de nous une image moderne qui ne boude pas les artistes. Le soft-power est une part intégrante de la stratégie de tout pays qui se respecte. Que pensez-vous de ce contrat, monsieur Serre ?

Le vieil ambassadeur se dépêcha de reprendre la main sur les négociations:
- Sur un autre sujet nous voudrions évoquer avec monsieur Lenny Lorenz ici présent, l'éventualité d'un contrat de prospection de gisements maritimes de nos eaux territoriales. Conformément à vos tarifs, celui-ci s’élèverait à un équivalent de 500 millions de Florius, soit 500 unités économiques standard. Je pense que nous pouvons régler rapidement ce point, tout comme pour le contrat de mécénat.

En revanche, c'est ici que nous attaquons la partie dure de nos négociations: les contrats d'armement. Comme je le disais plus tôt durant notre escorte à monsieur Orndorff, nous sommes particulièrement intéressés par un certain nombre de ..."produits" dont vous avez l'acquisition. Les demandes de fournitures de la Grande République de Velsna sont les suivantes:
. Deux véhicules de transmission radio mk6
. Un véhicule radar mk5
. 100 camions de transport mk2
. 1000 mitrailleuses lourdes mk6
. 5000 armes légères d'infanterie mk6 (optionnel)
. Un Pick-up de combat que nous avons l'intention d'utiliser à des fins expérimentales.
J'espère que ces demandes paraissent réalisables, d'autant que l'une de nos contraintes est que nous sommes pressés par le temps et que si possible, nous exprimons le souhait d'avoir une livraison dans des délais brefs. C'est à vous de fixer le prix, mais je ne saurais vous conseiller de prendre en considération les prix actuels du marché que proposent les fournisseurs existants. Les plus chers étant ceux de l'arsenal de l'Alguarena, les moins chers ceux de l'Empire du Nord.

Pour finir, nous disposons d'une proposition à l'intention de Mr Brotzmann d'Apex Energy ici présent. Nous vous proposons, en échange d'une participation financière de plusieurs de nos sénateurs à hauteur de 3% du montant total du portefeuille d'actions d'Apex, à consacrer la Marineria de Velsna à l'escorte de vos cargos de marchandises et de matériel circulant en Manche Blanche. La piraterie étant ce qu'elle est, cette idée me semble prometteuse, d’autant que La Marine de Rasken paraît encore embryonnaire. Nous pensons ainsi que cela constituerait une très bonne manière de nous...compléter sur le plan militaire.

Damien Serre était déjà sonné du fait d’avoir été invité ici. Appartenant à un petit regroupement d’artistes, il se retrouvait à une réunion où étaient présents des mastodontes de leur secteur, dont le PDG d’Apex Energy, des hauts gradés de l’armée, le ministre des Affaires étrangères, et même l’Empereur du pays. Cette situation le stressait, ce qui se fit remarquer dans sa réponse qui… n’arriva pas.


Oskar Brötzmann – Allons, déstressez un peu, Monsieur Serre. Le destin du monde ne se joue pas pendant cette réunion.

Damien Serre – Euh, oui, pardon, excusez-moi. C’est juste que je suis un peu stressé, vous voyez.

En tout cas, je suis très honoré que la réputation de notre petit studio ait franchi la barrière de la mer. Si j’ai bien compris, et au vu de la somme engagée, vous êtes intéressé par ce que nous proposons. Pourrais-je avoir un peu plus de détails à ce sujet ?
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