23/06/2013
01:49:00
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La "Grande réconciliation": l'Intronisation du Triumvirat (Grand Kah-Zélandia-Teyla-Astérie) - Page 2

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Initialement, l’immense majorité des observateurs de la vie politique et diplomatique kah-tanais et internationaux s’étant intéressés à la question velsnienne avaient considérés que l’Union dépêcherait Meredith. La citoyenne Meredith était de ces personnalités qui cumulait le double avantage d’une grande crédibilité sur la scène intérieure du pays, eut égard aux nombreux succès du programme qu’elle avait défendue devant la Convention Générale, et extérieure, du fait de son calme apparent et de ses interventions à Kotios et au sein du LiberalIntern. Du reste elle était, avec le citoyen Caucase qui lui se désintéressait totalement de la scène internationale, l’une des leaders de fait du comité de volonté publique. Elle même avait commencée à se faire à l’idée. Un nouveau voyage en Eurysie. Se rendre sur le vieux continent, supporter l’oligarchie d’un régime déliquescent, manger des petits fours, donner des gages d’engagement minimaux, mettre en scène la présence kah-tanaise de ce côté du globe. Oui, c’était dans ses cordes.

C’était, évidemment, sans compter sur la citoyenne Sukaretto.

Rai était de ces personnes qu’on pouvait difficilement empêcher de faire ce qu’elle voulait faire. Ou plutôt, il était possible de limiter ses tentatives mais c’était prendre des risques politiques importants. C’était la première réalité à savoir sur la princesse rouge. La seconde, évidemment, est qu’elle adorait les petits fours.

Du point de vue de Meredith, on avait tout simplement cessé, progressivement, de l’informer des développements liés à la préparation de son départ pour l’Eurysie. Après un temps, comprenant que la situation était anormale, elle s’était renseignée auprès du commissariat aux affaires extérieures, lequel lui avait confirmé que, comme prévu, tout était en ordre et dans les temps pour le départ de Rai Sukaretto au Velsna.

Comprenant très bien ce qui s’était passé, et préférant ne pas supposer du nombre de faveurs que sa camarade avait dû exploiter pour prendre sa place, elle laissa aussitôt tomber. Ne pas se mettre en Rai et ses objectifs. Ne pas se focaliser sur quelque-chose d’aussi mineur. La citoyenne considéra passivement qu’elle avait un ambassadeur sur place, et que Rai, du reste, était une femme compétente. Elle lui passerait cette excentricité.


Rai Sukaretto était arrivée à l’ambassade kah-tanaise au Velsna avec quelques jours d’avance. Elle souhaitait profiter de l’occasion pour faire des affaires. Une volonté très assumée. Cette femme n’était pas seulement une représentante importante à la convention générale, mais aussi une égérie de mode - n’avait-elle pas relancée les mouvements néo-punks ? - et la représente d’une des Zaibatsus kah-tanais les plus populaires - à défaut d’être influente : la Fondation Sukaretto, organisme de charité autant que de mécénat. Et la Fondation espérait s’implanter durablement dans la région.

Ce mélange d’objectif public et privé (bien que le terme avait très peu de sens, dans une perspective kah-tanaise), tendait tout de même à déplaire à son hôte. Le citoyen Edmeon était de la vieille école. Il n’avait pas pris le pas de cette nouvelle école qui faisait mine de goûter au privé. L’illusion était un peu trop parfaite, sans doute. Il devait craindre que Rai – et ses pairs – ne deviennent le masque qu’ils portaient. Que ces coopératives immenses, émanations tout aussi citoyennes que les communes et syndicats, ne deviennent un jour d’authentiques mégacorporations.

Ou peut-être qu’il considérait très prosaïquement que si Rai était ici pour défendre la Fondation, elle devait s’en tenir à cela et laisser un autre s’occuper de la politique diplomatique. Peut-être, en fait, s’était-il préparé à recevoir Meredith et n’appréciait pas ce changement de dernière minute.

Il n’exprima rien en termes clairs et Rai décida d’ignorer l’hostilité silencieuse qu’elle ressentait. L’homme se comportait tout à fait cordialement et faisait de son mieux pour être un bon hôte. Ce qu’elle percevait de son opinion n’avait de toute façon aucune forme d’importance : ils étaient, tout deux, en mission ici.

Le jour de l’intronisation du Triumvirat, les deux représentants kah-tanais arrivèrent à la tête d’une délégation très réduite. Loin d’exiger un cortège de motards, des gardes du corps, des couloirs sécurisés, les citoyens kah-tanais s’assumaient comme tels : des citoyens. Dans la plus pure logique du « cool kah-tanais », cette politique esthétique qui visait à représenter l’Union comme à la pointe de la modernité, les officiels communaux brillaient par leur look, le branding qu’on leur avait associé. S’ils n’étaient sans doute pas aussi richement vêtus que les autochtones, leurs tenues brillaient par leur modernité. Le but était aussi de faire passer un message : nous ne sommes pas des politiciens comme les autres. Nous sommes l’avenir et, par conséquent, nous détonons.

Ce qui détonait, aussi, c’était la teneur des discussions entre les deux représentants. Encore que pour ça il fallait les entendre. De loin, ils semblaient s’entretenir de banalités d’usage, saluant poliment les représentants passant à portée.

Les deux approchaient doucement des marches du palais. Ils s’immobilisèrent.

« Pourquoi vous ?
– Je suppose que vous voulez dire "pourquoi vous et pas Meredith" ?
– Ou Caucase. Ou le chiffre. La convention me demande de maintenir des relations saines avec ce régime mais les commissaires se penchant sur son cas sont tous des radicaux.
– Nous sommes tous égaux Edmeon. Moi ou un autre ça ne change rien : nous appliquons la même ligne.
– Je suppose que nous pouvons faire comme si c’était le cas, Rai. »

Il le va la main à l'adresse des quelques photojournalistes venus immortaliser l'évènement puis tendit son bras à la princesse rouge, qui le saisit. Tout deux entrèrent dans le palais. Rai était souriante comme à son habitude. Edmeon affichait lui-même un air avenant.

« Le comité estimable me manque, soupira-t-il enfin.
– J'y siégeais déjà ! Certains diront même que nous étions plus radicaux à l'époque.
– Au moins nous savions à quoi nous en tenir. »

Rai acquiesça. Elle ne pouvait pas lui donner tort. La convention avait nommé le comité de reconstruction dans le but de consolider l’Union et de remettre à plat les tensions qui avaient commencées à émerger entre mouvements radicaux et modérés. Le pari avait réussi grâce aux efforts et à la bonne volonté des partis impliqués, mais avait durablement brouillé les pistes quant aux éthiques de chacun. Les radicaux menaient des politiques modérées, les modérés se compromettaient en pensées ouvertement révolutionnaires, le mélange total et absolu assassinait la politique au profit du pragmatisme : ce comité d’union pouvait aussi bien amener à un apaisement total de la situation politique intérieure qu’à une confusion très largement en faveur des radicaux les plus durs.

Edmeon était plutôt un réformiste. Elle comprenait donc son mécontentement. Elle lâcha le bras de l’ambassadeur et fit un geste vers certaines des délégations.

« Les Zélandiens. Ici il faut les considérer comme de l’OND ou du LiberalIntern ?
– Je pense qu’il faut avant tout les considérer comme des zélandiens. »

Il les fixa brièvement puis passa à autre chose. Rai acquiesça.

« Et Teyla… C’est leur reine ? » Elle eut un sourire de dérision. « En tant que princesse je suis sûre que nous aurions un tas de choses à nous dire.
– Les nobles eurysiens ont ignorés l'empire.
– Et moi je l’ai décapité. Nous sommes faits pour nous entendre. Non ? »

La question était rhétorique, aussi résista-t-il à la tentation de lui répondre. Il se contenta de sourire et de se diriger vers les différents représentants Velsniens.

« Allons saluer nos hôtes. Nous badinerons plus tard.
– Ouvrez la voie, Macduff. »
(HRP: le discours d'introduction aura lieu à la fin des dialogues/actions des joueurs déjà engagés dans un conversation avec un ou des personnages)

RP Astérie:

La jeune femme au masque fit transparaître quelques émotions à travers ce dernier : une pointe de déception, suivie d’une certaine curiosité à l’adresse de son interlocuteur :
- Ce que vous me dites me paraît…intriguant. Les services de renseignement astériens ont-ils un budget qui leur est propre ? Sont-ils obligés de référer à leurs concitoyens de ce qu’ils dépensent, et pourquoi ils le dépensent ? Peut-être la somme demandée est trop conséquente, un soutien financier de l’envergure que vous entendez raisonnable sera toujours le bienvenu. Car il s’agit de la raison même pour laquelle j’ai fait appel à votre aide. Un réseau, tel que celui que je conçois, a besoin de fonds pour fonctionner, et mener à bien la tâche que j’entreprends : à savoir aboutir à la fin de ce Triumvirat, et de cette République telle qu’elle a été faite.
Je ne sais qui ce qui adviendra de Velsna quand tout sera terminé. Ce n’est pas à moi de décider, ce n’est pas mon rôle, mais à son peuple. La seule promesse que je peux vous faire, c’est que d’ici un an les trois personnes qui fêtent ce soir seront mortes. C’est à vous de décider, la balle est dans votre camp.


Alors que les deux conspirateurs commettaient leur forfait, un couple vint aux jardins en ce début de nuit humide. Les deux amants passèrent devant la jeune femme et Roberto. Ils s’éloignèrent pour se pencher au balcon, mais pas suffisamment pour inviter à l’imprudence. La femme au masque répondit alors à la dernière requête à voix :
- On dirait que nous ne sommes plus seuls. Je vous laisse réfléchir à tout ça. Profitez un peu de la fête et revenez me voir dans la soirée quand vous aurez prit une décision, ou si vous avez une contre-proposition à me faire. Je suis ouverte à tout. – Puis, elle reprit, la voix bien plus en avant – Vous devriez venir en salle de réception, je crois qu’il y a un petit concours de rhétorique avant le discours. Bonne soirée.

Roberto était dorénavant seul, si on excepte la présence de ces gens qu’il parvenait à peint à distinguer dans la pénombre et les lumières de la nuit. Le vêtement austère, en rupture avec l’ostentatoire. La chaleur de la cigarette au bec de l’homme qui se voit à travers la nuit. Un couple discret, dont l’âge semble déjà avoir rattrapé les amants dont la complicité est évidente. Roberto peut entendre à demi-mots la compagne :
- Les maux de crâne, est-ce que ça va mieux ?
- J’ai connu mieux, Sofia. Je crois que j’ai besoin de vacances… Je crois que c’est ce que je ferai lorsque tout ça sera fini. Des longues vacances. Certains jours, je me dis : « Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas péché. Et si je vais à la pêche, là, maintenant ? ». Et l’instant d’après je me souviens que cet enfant de putain qui se pavane dans la salle de réception est le premier à me souhaiter bon voyage.
- On partira ensemble avec les enfants. Une fois que tout cela sera fini. En attendant, rabats-moi un peu ce costume. Tu as un discours à faire, tu te souviens ?
– lui dit-elle en resserrant le nœud papillon autour de son cou – On a une cité à gouverner.
- Cet endroit ne se gouverne pas. Je te l’ai déjà dit…



RP Grand Kah :

Comme pour toutes les autres délégations étrangères, les envoyés du Grand Kah se présentèrent à l’annonceur et à ses suivants et petites mains, se chargeant de leurs atours et de leur mis en ordre dans des vestiaires dédiés. Les licteurs du Sénat reconnurent bien vite les extravagants « gens du sud », comme beaucoup de velsniens appelaient l’intégralité des habitants vivant au-delà de Fortuna et de Manche Silice. Ils leur firent part de la même marque de déférence dont ils gratifiaient les sénateurs qu’ils défendaient au péril de leurs vies.
L’annonceur les gratifia des égards dignes des émissaires de la puissance qu’ils étaient :
- Votre excellence ambassadeur, excellence Sukaretto. C’est un privilège de faire votre accueil ce soir. Le discours d’introduction n’a pas encore eu lieu, mais ne saurait tarder. Les triumvirs auront grande hâte de venir à vous après ceci. Je vous invite donc à profiter de l’exercice rhétorique offert par deux sénateurs en salle de réception pour patienter, ou à profiter du fumoir, du petit salon et des jardins. Si vous ne connaissez pas les exercices rhétoriques velsniens, je pense que ce divertissement pourrait vous intriguer. Voyez cela comme un mélange de discours anciens et de théâtre, et qui permettent souvent aux sénateurs de se préparer pour des sessions parlementaires. Je crois que ces excellences Guistiniano Paula et Sylvia Feiretti ont choisi « Complainte d’Appius devant le péril des achosiens » ce soir.
La grande estrade qui trônait dans la salle de réception en son milieu était en effet occupée par les deux représentants, autour desquels s’était regroupé une certaine audience, composée pour beaucoup de leurs confrères. Guistiniano, qui paraissait déjà aviné donnait la partition à Feiretti, qui devait répondre par le discours précis que ce dernier lui avait donné sans que cette dernière ne pu le relire au préalable. Le discours donné ce soir, fut très en accord avec la raison pour laquelle tous se rassemblaient ce jour-là. La complainte d’Appius relatait la nomination d’un Triumvirat au lendemain de grandes catastrophes militaires :

O dieu ! Si les enfants de Fortuna et de Léandre n'ont point encouru ta haine, si notre cité n'est point condamnée sans retour, vois où en est-elle réduite. Regarde la terre de Velsna qui s'écroule, et que ton visage propice détourne la tempête qui menace les restes de notre peuple. Les montagnes du Zagros ne nous protègent plus, l'adversité nous accable. Le fleuve de l’Arna, les plaines d’Umbra, noircies de notre sang, la rivière de Lavinium devenue fameuse par les trophées que ramassèrent les achosiens, ô contrées désastreuses. Mais pourquoi rappeler ces souvenirs ? N'en est-il pas de plus affligeants ? J'ai vu les eaux du lac Vadimon grossies de notre sang, et chargées des cadavres de nos enfants. J'ai vu le Maître de l’Arsenal tomber sous les traits ennemis. Esprits de nos pères, que j'adore à l'égal de dieu, je vous atteste ! J'ai cherché dans le carnage des ennemis une mort digne de la grandeur de votre sacrifice, mais les destins jaloux m'ont refusé comme à eux de mourir sous les armes. Car nos pères m’ont confié, que ma mort ne sauverait pas la cité, qu’il faille donc trouver trois hommes forts pour s’acquitter de ce grand devoir. Nos pères m’ont dit d’aller voir sur la terre de Manche Silice, de là où leurs propres pères étaient nés. Car c’est là que nous y trouvâmes le Triumvirat.


L’audience applaudit, la sénatrice Feiretti n’avait pas fait la moindre faute. Il ne restait plus à la délégation de s’installer à sa table en attendait des trois hôtes de la soirée.
Le Secrétaire Général S. Bruggink répondit à DiGrassi.

Concernant des changements de régime des communes, non, cela n'arrive pas souvent. C'est même la première fois. Ce qui m'étonne surtout, c'est que les Ultra-Libéraux d'Amstergraaf n'aient pas proposé ce changement plus tôt. Concernant la préparation de cette prise de pouvoir par l'élite économique de la commune, je pense que ces derniers ont dû préparer leur coup depuis un certain temps. Il faut savoir qu'Amstergraaf, si vous me permettez la comparaison, est en quelque sorte l'Alter Ego de Velsna. En bien plus sombre, et aux mœurs beaucoup (beaucoup) plus dissolues. Les grands d'Amstergraaf ont tous leurs réseaux de fidèles et de clients, qu'ils ont dû faire jouer afin de mieux faire passer ce changement.

G. Rutter reprend alors — « Il n'y a cependant pas de quoi s'inquiéter. La seule question que nous nous posons, c'est est-ce que Amstergraaf ira encore plus loins dans son autonomie, ou non ? »

Quand Scaela se joint à ce, maintenant, à ce petit groupe, les Secrétaires Fédéraux le salut et Mlle. F. Wessel répond alors à ce dernier.

Oh ! Mon confrère Rutter ici présent a lui aussi choisit la Marine pour son service militaire. Bien qu'il y soit resté beaucoup moins longtemps lui [haussement de sourcils de l'intéressé]. En-tout-cas Mr. DiGrassi, sacré carrière qui montre que vous êtes prêts à tout pour Velsna, ce qui est très franchement admirable.

Une fois les DiGrassi partis, salués par le groupe de Zélandiens, F. Wessel reprit à l'attention de Scaela.

Si vous avez voulu nous impressionner, Monsieur. Sachez que dans mon cas, c'est réussi. Dans celui de mes confrères, je ne m'aventurai pas à tenter de savoir ce qu'ils en pensent tellement le risque de noyade dans leur flot de pensées ininterrompu est grand.
De plus, j'ai cru comprendre que vous étiez un très grand mécène et amateur d'art ? Si la peinture Zélandienne vous intéresse, sachez aussi que Zélandia est très connue pour ses De Kappel, du nom d'un peintre Zélandien lui-même très connu, du XIXe siècle, prénommé : Jan Vincent van De Kappel. J'ai des contacts qui savent où s'en procurer, si cela vous intéresse ?
Roberto était resté pantois. Entre ce qui semblait être une fugue de la part de la jeune femme et les propos tenus par le couple âgé, le cerveau du jeune était en ébullition... Décidément, les tensions politiques étaient bien plus exacerbées qu'il ne l'avait imaginé...

Roberto ne pouvait pas laisser filer la femme comme ça. Il aurait voulu lui répondre. Il se releva, et se dirigea vers la petite salle réservée aux serveurs. Il s'empara d'un plateau en argent, disposa quelques verres soigneusement remplis, s'enfila un chiffon blanc autour du bras gauche, souffla un bon coup, et se redirigea vers la salle de séjours... Il se mit à penser aux endroits où l'on pouvait poser une bombe. Le piano semblait un endroit idéal. Le pianiste toucherait une note et... boum, plus d'emmerdeurs. Ou alors il pourrait verser quelques gouttes de poison dans ses gobelets en faisant le plus de victimes possibles.

Il zigzagua à travers les gens avec une aisance remarquable, louvoyant entre les tables. Il eu l'honneur (tu parles !), de servir un verre de champagne à la reine Catherine. En tournant subrepticement la tête vers la droite, il entrevit la jeune femme qui lui souriait timidement, comme une fille tombée éperdument amoureuse.

Roberto s'avança à grands pas vers elle. Il lui dit :

Madame, je suis certain que vous n'avez qu'une envie, goûter ce champagne !

Avant qu'elle ne réponde, il souleva un verre. Faisant croire à une maladresse, il renversa l'intégralité du contenu du verre sur la tenue de la jeune femme. Celle-ci, d'abord étonnée, esquissa un léger sourire devant la ruse du jeune homme, qui voulait se servir de se prétexte pour l'amener à la salle de bain pour y continuer la discussion sereinement.
La Reine n'était pas étonnée par la réponse de son interlocuteur. Dans un régime comme celui-ci, il fallait s'attendre à des hommes n'ayant pas peur de la mort. Non, en fait, elle était étonnée par une partie de la réponse du Triumivir. L'homme s'imaginait une mort tranquille et paisible, dans un pays comme celui-ci où les intrigues politiques ne sont pas du même niveau qu'à Teyla. À Teyla, on fait fuiter des off aux médias nationaux, en espérant que ceux-ci influencent l'opinion publique. On débat et balance des piques sur les plateaux télé et à l'Assemblée nationale. La Chambre des Nobles, la chambre haute, semble à ce jour, la seule à être épargnée par les querelles politiques. La politique au sein de la Grande République paraît bien plus brutale aux yeux des teylais. Les intrigues bien plus personnelles et violentes. Il serait apparu tout à fait normal de voir un triumvir ou sénateur mort déjà. D'ailleurs, cela n'est pas pour rien que le Royaume de Teyla s'inquiète pour Vinola, cette vision violente de la politique Velsienne fait partie des inquiétudes.

« Pourquoi je vous pose cette question ? Les renseignements du Royaume de Teyla, estime que l'intrigue politique ouverte risque de changer les rapports internes et externes. Nous avons rarement vu des positions aussi différentes, marquées entre les candidats pour le poste de Patrice. Nous serions d'accord pour admettre que cela attirera les puissances étrangères. Après tout il y a en trois ce soir. Bien que nous avons été invités. Mais Votre Excellence, cette présence est officielle. Nous connaissons la Loduarie Communiste, hélas bien trop. Elle cherche à déstabiliser l'Eurysie et les pays qu'elle estime être dans sa zone d'influence.

Ses bombardements en Okaristan, le survol de votre nation qu'elle a entrepris montre qu'elle estime que la Grande République de Velsna est dans sa sphère d'influence. Elle sera prête à agir de manière discrète et officieuse. Nous ne savons pas à l'heure actuelle si la Loduarie agit ou non pour renverser en sa faveur le gouvernement de la Grande République. Mais soyez assuré de l'expérience de notre nation contre Lorenzo. Il a dit face à face lors d'une rencontre qu'il utilisera que la force brute, car il ne croit plus qu'en ca. Alors Votre Excellence, vos services de renseignements sont-ils prêts ? Votre service de sécurité, est-il prêt ?

Le Royaume de Teyla est prêt à fournir son expérience, a envoyé des agents pour vous aider. Même s'il le faut à assurer votre sécurité et celles de tous vos collègues à travers ses forces de sécurité. »



La Reine remercie l'homme qui lui servit son verre de Champagne. Elle avait fait la promesse de ne pas boire, mais voilà que cette promesse du s'envoler par politesse. Éviter de fâcher le serveur et les hôtes. Lorsque le verre fut renversé, la Reine jette un coup d'œil sur la situation. Attentivement, elle observa la situation. Le service d'ordre de la Reine, lui surveilla la situation de loin, tout en laissant la gestion de la situation aux Velsniens.
RP Zélandia :

DiGrassi esquissa quelques politesses, en guise de réponse aux compliments de Wessel à son adresse sur un sujet dont lequel il ne souhaitait pas s’aventurer. Le triumvir restant ne se priva pas de se fendre d’un commentaire après sa « fuite » :
- Il ne boit pas, il ne fume pas, il ne rit pas…Parfois je me demande s’il a été jeune un jour…bref ce n’est pas une grande perte, il n’a jamais pu tenir une conversation sur un autre domaine du modélisme naval de toute manière. – plaisante-t-il avant de reprendre aussitôt Wessel - Vous connaissez des possesseurs de tableaux de De Kappel ? Évidemment que je veux vos contacts, quelle question ! Ma dernière acquisition zélandienne était un Bruyne daté de 1562, je suis particulièrement friand des toiles de la renaissance zélandienne en ce moment (HRP : j’ai assez peu d’infos sur ton art à cette période-là, mais j’ai imaginé un Bruegel ou un Rembrandt), et les prix à Velsna ne font que monter. J’ai dû remuer ciel et terre pour mettre la main dessus. A croire que j’ai de la concurrence…mais il y a un monde entre concurrencer et surpasser, n’est-ce pas mes amis ?
Mais le clou de ma collection, c’est bien entendu ceci. Voici « Fondation » !


Drapeau

Dino Scaela montra le tableau de maître trônant dans la salle de réception, une immense toile aux dimensions impressionnantes :
- Pas mal non ? Elle dépeint l’arrivée des fondateurs de notre cité sur la lagune. Et le tracé des limites primitives de Velsna qu’ils auraient fait à l’aide de l’araire d’une charrue. Là encore, cela m’a coûté les yeux de la tête. Il n’existe pas de copie pour cette toile, c’est un original du XVIIème siècle. Je m’étais dit que cela ferait un très bon décor, thématique pour notre soirée…et puis j’aime le message. Cette peinture sonne comme un nouveau départ. C’est peut-être ce qu’il nous faudrait, un nouveau départ, sur de nouvelles bases avec des Hommes forts au pouvoir. Mais bref, je m’égare. Je vais devoir vous laisser, je crois que c’est l’heure du discours. Je vous conseille de commencer à vous installer. N’hésitez pas à revenir me voir dans la soirée.
Scaela s’excusa avant d’aller rejoindre la table des triumvirs. Il est rejoint quelques instants après par DiGrassi et son épouse, revenus des jardins du palazzio. Ne manquait plus que le troisième homme…


RP Astérie :

La jeune femme au masque avait été presque contrainte par la force des choses à se rendre en salle de bains, attirant par la même occasion l’attention d’une partie de l’assistance, qui ne manqua pas de remarquer le comportement sans-gêne d’un « vulgaire serveur » qui a osé renverser le verre d’un l’alcool valant davantage que trois de ses salaires, sur une robe qui coûtait probablement autant que sa voiture de fonction.
Elle était visiblement agacée, voire gênée de se retrouver nez à nez aux toilettes avec son contact astérien. Quelque peu surprise par les méthodes par lesquelles son interlocuteur essayait d’attirer son attention. Elle lui demanda alors :
- Oui ? Vous avez déjà pris votre décision concernant ma proposition ? Ou vous désireriez me faire une contre-proposition ? Vous auriez peut-être pu trouver une autre solution pour m’amener à parler avec vous que de mettre de l’alcool puant plein ma robe à 900 florius…Je vous enverrai la note de mon blanchisseur par la même occasion…Faites vite, nous allons manquer le discours de nos « hôtes adorés ».


RP Teyla :

Vinola était agréablement surpris par la lecture de la situation politique actuelle de la part d’une tête couronnée, lui qui semblait avoir affaire à un « antique reliquat de représentation du pouvoir », comme le sont beaucoup de souverains dans des monarchies constitutionnelles. Mais il semblait que la reine Catherine était bien davantage que cela finalement… Scaela était le roi de trèfle, DiGrassi le roi de pique…mais Teyla penchait plutôt pour le roi de cœur qu’était Vinola. Une belle carte, un bon orateur qui pouvait raviver les passions avec un seul discours, un bon velsnien. Mais Vittorio était également audacieux, voire téméraire, et ses observations sur la Loduarie l’étaient peut-être aussi :
- Votre majesté. Nous connaissons la réputation des loduariens, d’où mes propos à leur encontre. Mais la Loduarie est comme une épée en fer noir, dure et rigide : tranchante et puissante. Mais c’est une épée lourde, qui ne fait peu de cas de la finesse et de la subtilité requise pour procéder à des opérations d’infiltration d’envergure. C’est une épée froide et dure, mais qui a tendance à casser plutôt que plier. Les loduariens sont des brutes qui ne connaissent que la force, pas des espions.
De ce point de vue de l’espionnage, nos services surveillent de près la Loduarie, mais curieusement, ce n’est pas leur premier client…Nos renseignements sont davantage inquiétés par le Grand Kah de ce point de vue-là. Vous savez ce que c’est : une petite fondation humanitaire par-ci, un soutien dissimulé à un sénateur par-là... Je ne me fais pas de soucis de ce point de vue là non plus, quoique…ces socialistes ont peut-être mal pris mon refus de les laisser implanter leurs entreprises à Velsna en échange d’un soutien politique. Cette proposition était d’une grossièreté… Et puis, il y a quelque chose de très étrange chez eux, vous ne trouvez pas ? Presque angoissant.
En revanche, j’ai beaucoup plus d’aisance à parler avec vous, votre majesté. Et vous savez quoi ? J’accepte votre proposition. Bien sûr, cela sous-entend de la discrétion. Mes adversaires politiques pourraient très bien se servir des relations étroites que j’entretiens avec une puissance étrangère, et cela serait vu comme de l’ingérence. Donc, que tout ceci ne sorte pas de cette pièce. Sur ce, je vais devoir vous laisser pour l’instant votre majesté. Ce discours ne se fera pas sans moi. Passez me voir plus tard dans la soirée, j’aurais autre chose à vous demander.

Le triumvir se leva de son canapé de velours dans lequel il était avachi durant toute sa conversation avec la reine. Il lui fit un baise-main, sans savoir si oui ou non cela constituait une convention sociale acceptable à Teyla. L’audace et la témérité. Il s’éclipsa, le pas assuré.
C'est F. Wessel qui continue la conversation du côté des Zélandiens.

Oh ! Vous savez, je connais deux autres personnes qui ne savent pas s'amuser, du moins comme des êtres humains normaux, et dont leurs yeux ne brillent que lorsqu'ils dissertent sur leur(s) passion(s) du moment [regard en biais vers les deux intéressés dans son dos. Ces derniers font comme s'ils n'avaient pas entendu]. Sinon, dès mon retour en Zélandia, je vous ferais parvenir mes contacts du monde artistique ! Par ailleurs, il est vrai que les Bruyne's sont très à la mode en ce moment. Il faut dire que c'était un artiste reconnu à son époque, et qu'il est encore reconnu de nos jours.

Face à la pièce maîtresse de Scaela, F. Wessel reprit.

Oh ! Peinture très majestueuse en effet. Qui en est l'artiste ? En-tout-cas, vous avez raison de dire que ce tableau représente très bien l'évènement qu'est l'avènement de ce Triumvirat.

À l'évocation d'un homme fort pour gouverner par Scaela, S. Bruggink reprend alors : — « Il est vrai, qu'en temps de crise par exemple, la venue d'un homme fort peut être "providentielle", mais l'Histoire a pourtant prouvée à plusieurs reprises, que la fin de ces hommes forts est très souvent, peu flatteuse. Quand ce n'est pas ledit homme fort qui, grisé par le pouvoir, fait plus de mal que du bien commun qu'il était censé défendre, si cet homme fort reste intègre à son devoir, il finit tout de même par être détesté à la fin quand ses actions, qu'il a mené pour ledit bien commun, sont mises à la lumière du jour. »

Lorsque Scaela parti à la table des Triumvirs afin de préparer son discours, les Zélandiens le saluèrent et partirent à leur tour rejoindre la table qui leur avait été attribuée.


Note HRP
Les "De Kappel" sont des Van Gogh's. Pour l'art Zélandien pendant la Renaissance, ça va partir sur du Rembrandt, Bruegel et de manière générale les artistes flamands et néerlandais de cette époque. Sinon, c'est aussi (et surtout des peintures marines : pour le genre abordé).
(HRP: Je compte lancer le discours sous peu, les joueurs qui ont encore une opportunité de terminer une conversation avec un personnage peuvent encore le faire d'ici là)
Roberto lâcha un petit rire, un peu moqueur.

Vous m'excuserez. Je ne savais pas qu'une révolutionnaire comme vous s'inquiéter d'une robe qui pourrait nourrir une famille populaire pendant des semaines.. Mais bon. Non, je ne suis pas là pour vous affirmer ou vous infirmer quoi que ce soit. Mais vous êtes partie si vite tout à l'heure. Voilà ce que j'ai à vous dire... ici, mes moyens sont limités. Je ne peux comme vous vous en doutez pas vous affirmer que l'Union vous apportera une aide. Ils m'ont envoyé ici pour vous rencontrer, n'oubliez pas qu'ils n'avaient aucune idée de comment cette aide allait se traduire. Cela dit, je ne voudrai pas parler au nom de la Diète, mais l'Union, aussi libertaire soit-elle, se sent un peu ombragée par le Kah et le Pharois, et même si les actions au Prodnov ont pu mettre quelques secondes l'Union sur le devant de la scène en tant que défenseuse des opprimés, une opération en soutien aux révolutionnaires velsniens... Voilà qui pourrait rapporter gros. Mais d'ici, dans ce misérable palais, je ne peux pas vous promettre grand-chose. Je pense que vous avez deviner ce qu'il vous reste à faire. Venez à Liatina, seule ou non. Sur place, nous serons plus libres et nous n'aurons pas besoin de nous déguiser vulgairement pour causer chaos. A ce propos, le prochain bourge qui me donne un ordre je lui fout le verre de champagne dans le cul...

Souriant toujours gaiment comme un enfant immature, mais dans le fond sérieux, il se mouilla les mains avant d'éclabousser avec les gouttes qui y perlaient la robe de son interlocutrice.

L'eau est toujours d'un bon effet pour soulager les maux causés par l'alcool. Bon écoutez, je ne pense pas m'éterniser ici longtemps. Donc à moins que vous n'ayez quelque chose à me dire... Je vais me retirer en attendant impatiemment de recevoir une lettre confirmant votre arrivée à Liatina.
RP Astérie :

La jeune femme au masque rétorqua à « Roberto Bacchia » les mots suivants :
- Sans vouloir me surestimer, je suis une personnalité publique. Si on entend parler de ma disparition à Velsna, le triumvirat en entendra parler également. Et il ne faut pas oublier que ces magistrats ont le droit exceptionnel durant six mois de « proscrire » qui il veulent sur motif de haute trahison. Autant dire que si on apprend ma présence en Astérie, je ne passerai pas la semaine qui suit. Mais votre proposition est honnête, je trouve, et ma proposition est la suivante : vous aurez la visite d’un membre de mon mouvement. Il vous dira bien plus en détails ce que nous désirons et comment l’obtenir. Et il a l’avantage de ne pas être un visage connu. Qu’en pensez-vous, monsieur « verre à champagne dans le cul » ?


Acte II de la rencontre: Le discours du Triumvirat


Bientôt, les convives furent encouragés à rejoindre la salle de réception pour assister au discours inaugural de la soirée. Il y avait là l’élite politique d’une nation qui regardait en direction de cette petite estrade où Scaela fut rejoint sur le tard par DiGrassi et Vinola. Puis soudain, au signal des licteurs, les sénateurs firent silence, laissant la parole à l’initiateur de cet évènement, qui sans nul doute allait marquer l’imaginaire politique velsnien.

Mes frères et mes sœurs, mes excellences sénateurs et sénatrices. Je n’ai pas peur de vous appeler fratrie, car c’est ce que nous sommes les uns pour les autres dans cette salle : une fratrie. C’est ce qu’étaient les fondateurs de notre cité lorsqu’ils ont sont arrivés sur ces berges. Des individus n’ayant plus de nation, plus d’attache, plus de foyer, plus rien. Mais des individus audacieux, entreprenants, courageux, des visages rayonnants de ce qui s’offre à eux…tout comme je les vois en face de moi dans cette pièce. Regardez-vous, regardez votre voisin, et dites-vous : voici un frère !

Vous êtes tous magnifiques ce soir. Comptez le nombre de bagues à vos doigts, et vous mesdames, comptez le nombre de diamants sur vos parures et vos colliers. Pas mal pour des descendants d’exilés, pas vrai ? Je sais ce que vous me direz : mais Triumvir Scaela, je n’ai eu besoin de personne pour gagner tout ce que je possède ! Et vous auriez raison, tout en oubliant quelque chose de très important toutefois. Notre prospérité a un cadre, elle s’inscrit dans quelque chose qui nous dépasse en tant qu’individus. Les loduariens vous répondront que la prospérité est le fruit du travail du glorieux leader. Les Etats-Nations vous diront que c’est le sentiment d’appartenance à un peuple qui conditionne notre existence. Les religieux orientaux de la lointaine Vélésie rétorqueront quant à eux que c’est dieu qui est à l’origine des aléas de la vie. Mais nous savons que nous fonctionnons autrement ici, toutes ces solutions ne sont pas l’origine de notre force. Je vais vous répéter, excellences sénateurs et sénatrices, chers ambassadeurs de l’étranger, je vais vous mettre dans la confidence d’un secret que vous ne révélerez pas à qui que ce soit : le secret de la résistance de Velsna à travers toutes les épreuves que notre cité à dû aborder.

Nous ne sommes pas un Etat-Nation, nous ne sommes pas non plus dans un Etat de dictature personnelle, pas plus que nous sommes des théologiens. Non, nous sommes davantage que cela. Vous vous dites que Velsna n’est que le nom d’une ville ou d’un pays, et là vous auriez tort. Velsna n’est pas une ville, c’est une cité. Nuance. Velsna est un corps civique davantage qu’un lieu. Mettez tous ces palais dont celui-ci en ruines, détruisez le Palais des Patrices, dispersez ses habitants et rasez la ville…mais vous ne détruirez pas Velsna pour autant. Parce que notre cité n’est pas un lieu, pas plus qu’un peuple. Nous sommes un corps civique, comme le dit si bien mon confrère DiGrassi à longueur de journée. Nous sommes un groupe de citoyens politiquement organisé vers un seul et même but : assurer la continuité de notre liberté, notre libertas. Ainsi, si d’aventure une force voulait faire tomber notre cité, il faudrait tous nous passer au fil de l’épée.

Et à ce titre, les trois hommes à cette table, moi y compris, sont de ceux qui se sacrifieront en premier pour vous, au mépris de leurs propres vies. Regardez DiGrassi dans les yeux, et vous verrez le sens de la discipline et l’esprit laconique qui a permis à nos ancêtres fortunéens de triompher des hordes occitanes et achosiennes. Regardez Vinola dans les yeux, et vous verrez la fougue de la jeunesse qui donne à notre cité sa vitalité. Nous prendrons les coups pour vous, nous nous interposerons devant toutes les instabilités et les modèles politiques défaillants que l’étranger tente de faire entrer dans notre maison bien rangée. Ces coups, nous nous engageons à les subir jusqu’au bout, jusqu’à ce que nos corps soient couverts par les cicatrices. Que gagnons nous à faire cela ? Rien. Mais nous le faisons pour le salut de votre gloire et de votre fortune, pour notre cité. C’est pour cela que vous, membres du Sénat, vous nous avez nommé. Vous avez jugé que notre cité devait être défendue face à ses propres caprices, face à ses questionnements qu’elle peut avoir lorsque des étrangers lui tendent un miroir déformant, qui ne leur montre que ce qu’ils veulent que nous devenions. Et ce soir, nous, triumvirs, nous pouvons vous promettre que nous porterons sur nos épaules le poids de ce fardeau jusqu’à ce que vous jugiez bon de nous le retirer, tel Atlas portant le fardeau du monde sur lui.

Buvez, mes frères et mes sœurs de Sénat, car, comme pour tout dans la vie des velsniens, personne ne le fera à votre place.

HRP: réussite critique au discours de Scaela, +1 de puissance politique


Le discours terminé, une partie des sénateurs, notamment certains d’entre eux que l’on aurait pensé plus sensibles à un argumentaire plus « réservé » se leva comme un seul Homme pour acclamer le triumvir Scaela qui apparemment, à réussit à conquérir des cœurs grâce à une rhétorique sacrificielle. Les patriciens se pressent autour du Triumvirat pour venir les embrasser sur les deux joues, chose que DiGrassi accueille avec un certain manque d’entrain. Vinola, également, paraît gêné que les acclamations se soient faites au terme d’une prise de parole qu’il paraît désapprouver. Certains parlementaires, en particulier les moins conservateurs, accueillent Scaela avec tiédeur. De son côté, la veuve du défunt Patrice Dandolo semble s'être éclipsée en pleurant dans une pièce adjacente. Cela n’empêche pas le mouvement de foule d’être irrésistiblement attiré par les trois hommes. Les licteurs finissent par demander aux invités de rejoindre leurs places en tapant du manche de leurs haches cérémonielles au sol. Dans la salle de réception, on entend une voix s’élever : « Faites entrer le calice ! ».

Des domestiques font entrer sur un petit autel roulant paré de dorures, un calice du même métal trônant à son sommet, rempli de vin fortunéen. Ces derniers le présentent aux triumvirs sous les encouragements et les coups que les sénateurs font vrombir sur les tables. Scaela s’en saisit et clame :
- Magnifique n’est-ce pas ? Une pièce rare qui nous vient de Léandre. La marque de notre alliance pour le bien de notre cité !

Il boit le tiers de la coupe d’une traite sous les acclamations, puis le tend à DiGrassi qui, plus hésitant en fait de même. Vinola termine le calice sous le roulement des poings sur les tables. Les trois hommes échangent des embrassades, mais celles-ci paraissent froides et dénuées de la moindre émotion.

« Et maintenant, place aux festivités ! »

HRP: Tous les joueurs peuvent désormais parler librement à tous les personnages présents à la fête (mentionnés sur le premier post) avant le prochain évènement
Roberto rétorqua :

En Velsna on irait quand même pas jusqu'à vous interdire de prendre des vacances ? Mais soit... un membre de votre groupe nous suffira amplement si vous pouvez m'assurer qu'il est habilité à prendre toutes les décisions nécessaires. C'est sur ces paroles que je vous dis au revoir. Je n'ai plus rien à faire à cette soirée...

Il s'apprêta à partir lorsqu'il se retourna :

Ce Scaela joue au faux-cul alors que son seul rêve est de planter un couteau dans le coeur de ses adversaires... ma chère, cette cité va très mal, je ne pourrai que le confirmer à la Diète... Bonne chance.
Sa Majesté Catherine III applaudira à la fin du discours de Scaela sans entrain et sans vigueur. Elle était parmi les dernières personnes se levant pour applaudir. Elle applaudira par respect, mais non par conviction, en espérant que le message était passé. Le champion du Royaume de Teyla, de la Dynastie Courvoisier n'était pas cette merde de Scaela. La Reine déambule entre les invités, discute avec les personnes les moins en vue de la soirée, et s'adresse parfois de longues minutes à des serveurs qui n'ont pas que ça à faire. Mais la Reine est têtue au grand dam du personnel. Elle discute politique et géopolitique Velsnienne principalement. Elle prend la température du climat actuelle au sein de la Grande République, afin de pouvoir informer au mieux le gouvernement du Royaume de Teyla, une tâche non-aisée. Elle arrive enfin à la hauteur de M.Vinola :

« Votre Excellence, très bonne image de fin. Cela fera une bonne image pour la presse et pourra servir à l'unité de Velsna. Vous m'avez demandé de revenir après votre discours, alors je suis à votre disposition. Qu'avez-vous à me dire où me proposer ? »


RP Astérie:

(HRP: Le personnage est sorti de la soirée. Son contact reviendra vers lui sous peu et en d'autres lieux.)


RP Teyla:

Vinola était de nouveau parti converser auprès de sénateurs qui soutenaient sa cause. Car bien que minoritaire il avait là quelques alliés parmi les plus éloquents de cette République, à l'image de Patrizio Sansonetti (HRP: c'est ton gars), maître rhéteur qui ne tarissait pas de moqueries à l'égard du discours venant d'être tenu sur scène. On entendait de loin sa bravade qu'il ne voulait pas discrète, comme si son avis tenait à être connu de tous: "On aurait dit un chat se croyant lion. Pathétique. L'avez vous entendu comme si il était une diva d'une tragédie classique. En tout cas je suis ravi qu'il veuille...se sacrifier pour ma fortune.". Vinola esquissa un léger sourire avant d'apercevoir Catherine III se rediriger vers lui, plus à l'abri des regards que ne l'était le très imprudent Sansonetti:

- Oh. Votre majesté. Je vois que vous avez survécu à notre intronisation. Scaela est un bon rhéteur je trouve, mais je ne pense pas qu'il était judicieux de rappeler de vieilles querelles avec les achosiens, si sales fussent-ils vraiment. Bref, un cabot. Je vois que vous êtes intriguée par ma proposition de tout à l'heure, alors je ne vais point vous faire patienter davantage. Je tiens à vous faire part d'un problème que je rencontre et que, je pense, sera très handicapant si je veux prétendre aux même droits que mes deux confrères de procéder aux réformes que Velsna exige. Parlons de quelque chose pour lequel je n'ai absolument aucune expertise et qui vous paraîtra incongru en ce soir si festif: l'armée. On a tendance à sous-estimer cette institution, et j'ai remarqué que je n'y bénéficiais de presque aucun soutien en ses rangs. De leur côté, Scaela les achète avec de l'argent, et DiGrassi, pour je ne sais quelle raison, provoque chez eux un sentiment de loyauté totale qui m'exaspère au plus haut point. Comme si cet homme était Idilmo en personne ([b]HRP: ref historique, voir le récit des guerres celtiques dans l'atlas historique). Moi, pour l'instant, je n'ai rien. Du moins, pas encore.

Il se trouve que j'ai appris, par l'intermédiaire de mes espions chez DiGrassi, que notre armée était en recherche de dotation militaire. Je deviens de plus en plus prudent à l'égard de l'armée. Concernant DiGrassi, je pense qu'il est bien trop soumis au système pour tenter quoi que ce soit. Mais Scaela...c'est autre chose. J'entends donc couper l'herbe sous le pied de ces deux là. Je me demandais donc, étant donné que vous avez l'air...déterminée à m'aider, si vous seriez disposée à vendre à la Grande République de Velsna 500 de vos mortiers mk6, ainsi que 800 de vos lance-missiles anti-chars mk5. Ces noms sont d'un vocabulaire si barbare qu'il m'a fallu l'écrire noir sur blanc pour m'en souvenir. Mais ce sera toujours ça de moins pour Scaela et DiGrassi. Que pensez vous de cette proposition ? Nous pouvons revoir nos commandes à la baisse bien évidemment, mais dans l'idéal, il nous faudrait une livraison de matériel déjà existant.[/b]
« En tant que chef des armées, et ayant fait mon service militaire comme tout souverain, j'ai une expertise dans le domaine militaire. Elle ne prit pas la peine de préciser souverain Teylais, tellement c'était évidant pour elle. Cela signifiait aussi, peut-être, qu'il fallait qu'un souverain ait des connaissances militaires selon elle.Du moins je sais ce que requièrent ma fonction et ce que m'a appris le service militaire. En plus de ça j'ai une vision politique, comme vous avez pu le voir auparavant.

Votre offre, toute généreuse, soit-elle, ne vous permettra pas de lutter contre vos concurrents. Votre commande permet à peine d'armer un régiment, je ne parle pas des réserves, des stocks de celui-ci nécessaires sur de tels armements. Elle passera le Sénat, sans doute, mais par bien des aspects cette commande ne dupera pas les connaisseurs et votre commande par son aspect, et je m'excuse du terme, paraîtrai ridicule comparé aux commandes de vos adversaires, si ceux-ci se sont renseignés sur la chose militaire. Scaela les achète avec de l'argent, vous dites ? Il est homme le plus riche de la Grande République, il peut se le permettre, mais vous, vous avez la chose publique avec vous. »


Elle se tourne vers la Tribune sur laquelle Scaela a fait son discours. Avec conviction, en s'enflammant toutes seule, les flammes sortent de ses yeux comme de la bouche d'un dragon rugissant de toutes ses forces. Puis détourne son regard vers Scaela, posant ses yeux qui crachèrent des flammes sur cet homme dont les convictions n'avaient rien en commun avec Teyla, bien plus que cela, n'avaient rien à voir avec les convictions que défendait la Couronne à travers Catherine III. Tout en fixant Scaela elle dit :

« Vous avez la chose publique, vous avez avec vous la chose indispensable qu'ils n'ont que partiellement. Vous n'êtes pas le candidat le proche des sénateurs, en faisant une commande comme celle-ci risque de montrer que vous n'êtes pas proche de vos dossiers pour être Patrice, car il s'agit de ça ? Bien évidemment qu'il s'agit de ça. Vous avez deux solutions à mon sens pour ne pas perdre la partie. Proclamer l'utilité et la volonté publique et faire passer un accord plus gros ou alors changer de stratégie. Scaela à travers l'armée apparaît comme un homme fort, et cela est fort gênant ? Prenez des parts dans un chantier naval et déclarer "Je me préoccupe de la sécurité et du prestige de Velsna, je veux redonner à la flotte son prestige." Ça ou dans d'autres industries de la défense, mais il me semble que l'égo Velsnien adore sa marine grâce à son histoire. »

À entendre la Reine, voir son regarde percer Scaela, on aurait pu croire qu'elle aurait pu monter à la tribune pour vanter Vinola et déchiqueter Scaela. Elle voulait le faire vraiment ! Elle se retenait, car ce n'était pas son rôle, mais vraisemblablement, elle ne voulait pas voir Scaela monter au poste de Patrice.

« C'est une lutte qui sera féroce, dont vos adversaires utiliseront votre commande pour vous anéantir. Après tout, vous l'avez dit vous-même, Scaela est populaire au sein de l'armée, il lui sera facile de trouver quelques militaires pour faire le tour des plateaux télé et tourner votre commande en dérision. Si je vous ai blessé, je m'en excuse, ce n'était clairement pas ma volonté dit-elle en se tournant enfin vers Vinola.
RP Teyla:

Vinola entendit les arguments de la reine le regard fixé sur la scène. Il écoutait bien son interlocutrice qui témoignait des défaillances de sa proposition, mais il était comme absorbé. Il scrutait de loin les allées et venues des sénateurs suivant fidèlement le triumvir Scaela dans ses déplacements, l'écoutant lorsqu'il parle, riant lorsqu'il rit. Lorsque Catherine III eu terminer, il se tourna de nouveau vers elle. Il divagua dans un premier temps hors du sujet qu'il avait lui-même lancer, essayant de faire transparaître sa pensée:
- Ma chère, je ne suis pas blessé, rassurez vous je suis sénateur, j'ai déjà entendu des discours blessants, des vrais. Regardez le discours de Dino, la réception qui lui a été faite. Ce discours là n'était pas blessant, je l'ai trouvé terrifiant. Il était très bon et je dois bien avouer que j'ai eu peur. Pas des mots, mais de ce qu'ils ont provoqué dans la foule. La plupart de la pièce a applaudi, on se serait cru à un de ces concerts d'une chanteuse pop nazumi où on croirait que la foule a perdu l'esprit. Cette soirée, ce n'est pas une réconciliation, c'est une déclaration de guerre.

Regardez DiGrassi dans son coin avec son épouse. Vous ne remarquez pas quelque chose qui a changé dans ses mouvements, dans la façon dont il s'est tendu depuis que Scaela a prit la parole ? Il a peur, lui aussi. Je crois bien que tout comme moi, il a prit conscience que Scaela ira jusqu'au bout et à quel point le Sénat lui mange dans la main. Si la situation se détériorait davantage, je parie mon palazzio qu'il a déjà un plan pour quitter la cité avec toute la flotte de la Marineria, et revenir plus tard pour écorcher vif Scaela. Dino ne le sait pas, mais DiGrassi a déjà délocalisé la quasi totalité de la production navale velsnienne en outre-mer, là où il peut la contrôler. Les chantiers navals de Velsna sont d'ores et déjà quasiment vides, ou affectés à des productions secondaires. Non croyez moi, investir dans la marine constitue pour moi une perte de temps. Autant donner mon portefeuille à DiGrassi tout de suite.

Le peuple et son avis sont importants certes, et son attitude déterminera beaucoup dans ce qui va se dérouler ces prochains mois. Mais le peuple n'a pas de fusils, de chars ou de canons.

Non, je dois trouver un moyen de résister à Scaela sur la terre ferme. Si je réussis à déjouer la moindre tentative de coup d'Etat de la part de Scaela d'ici la fin de ce Triumvirat, alors DiGrassi devra négocier avec moi pour éviter un plus grand bain de sang, et je pourrais faire passer mes réformes. Et nul doute que j'aurais la popularité nécessaire pour le faire. C'est la raison de la demande que je vous fais. Si vous estimez que ce que je vous demande est insuffisant alors, j'augmente la mise. 1 000 mortiers plutôt que 600, je reste sur mes 800 lance missiles anti-chars, et je vous achète 50 véhicules de combat d'infanterie. Vos prix seront les miens, dans la mesure où ces derniers respectent la fourchette des prix internationaux, et où ils ne donnent pas l'air au Sénat de se faire rouler par vos soins. Que dites vous de cette proposition ?
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