22/06/2013
07:15:12
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

La "Grande réconciliation": l'Intronisation du Triumvirat (Grand Kah-Zélandia-Teyla-Astérie) - Page 3

« Je présume oui. Vous avez prévu quoi si Scaela devient Patrice ? Vous n'êtes pas le genre à aller se réfugier dans un pays étranger, je pense, bien que cela pourrait être une décision saine à prendre, bien que malheureuse. Je ne sais pas ce que ça fait de devoir quitter son pays et je ne souhaite pas le savoir. Mais je plains tous les gens qui doivent le faire, grâce à Dieu, les premiers ministres successifs avaient tous une vision d'ouverture sur cette question. Ainsi, le Royaume de Teyla a pu perpétuer une tradition d'accueil des réfugiés politiques. Nous avons accueilli une famille Royale par le passé, pharaon plus exactement.

Si nous prenons 1000 mortiers MkVI, 800 lance-missiles anti-chars de niveau MkV et 50 véhicules de combat d'infanterie MkIV cela nous fait un total de quinze mille points, mais pour montrer l'amitié entre nos deux pays réduisons cela à douze mille unités internationales. Ainsi, toutes les factions seront satisfaites, je pense. Les industriels devraient confirmer cela sous peu si vous êtes et le Sénat aussi en accord avec le tarif proposé.»
RP Teyla:

- Patrice ? Non. Scaela ne veut pas devenir Patrice, du moins pas dans la forme actuelle de cette magistrature. C'est une fonction largement honorifique. En temps normal, c'est le Sénat qui dicte au Conseil Communal quoi faire, pas l'inverse. Le seul rôle du Patrice est d'assurer la continuité symbolique de l’État et de composer avec les chefs de bureaux que le Sénat aura choisi pour gouverner à ses côtés. Ni plus, ni moins. Scaela est un ogre insatiable qui veut toujours plus. Il est jaloux de vous, et de ce que vous avez sur la tête, votre majesté. Dans le plus beau de ses rêves il veut être roi, ma main à couper. Mais dans le même temps, je le soupçonne tout de même d'être assez malin pour savoir que les velsniens ont une aversion naturelle et ancestrale pour la monarchie. Sans vouloir vous offenser, votre majesté. Son projet, à mon humble avis, serait d'être un "roi" officieux, qui laisserait en place les institutions guise de façade tout en les ayant parasité de l'intérieur. Il s'inventerait sans doute une nouvelle fonction avec un titre à rallonge, chiant comme la mort et qui sonne bien fortunéen. C'est pour cela que DiGrassi est beaucoup plus méfiant à son égard qu'au mien pour le moment. Il a travaillé avec lui, et il a bien conscience, tout comme moi, que Scaela pervertit toutes les fonctions qu'il touche du doigt. Pour lui, je suis tout juste un gamin pas bien dangereux qui rêve de l'OND, mais Scaela...si à son avis le diable eut une incarnation, ce serait bien la forme qu'il prendrait.

Si Scaela gagne en revanche...je ne me suis jamais posé l'éventualité jusqu'à ce soir à vrai dire. J'aurais bien envie de vous répondre que de toute ma vie je ne me suis jamais vu perdre à quoi que ce soit. Du moins, ce n'est jamais arrivé jusque maintenant. Mais je vais m'inscrire dans le thème ronflant de cette soirée et vous citer un de nos fameux auteurs antiques que Scaela adore pour exprimer mon point de vue: "Devant les décombres fumants d'Achos, je compris que je ne pourrais pas supporter une telle vue de ma patrie. Et que si ma patrie ne pouvait vivre sans moi, je ne pouvais vivre sans elle.". A la vôtre, Catherine.


Vinola rit de lui même avant de boire son vin d'une traite. Il y avait du cynisme et de la dérision de la part de Scaela, de se réclamer d'un héritage politique et historique qu'il déformait à sa guise. Tous ces tableaux exposés comme des trophées dans la salle de réception étaient enlaidis par leur simple présence dans ce lieu. Le triumvir reprit au sujet des armes:

- Digression à part, votre offre est acceptable, votre majesté. Va pour ces 12 000 "unités économiques internationales", ou 12 milliards de florius. Cela ne dérange pas que je parle en florius ? C'est mon côté eurysien du sud qui ressort, "unités économiques internationales"...ce terme est d'un barbare...Ce montant vous sera dirigé vers votre pays dans les plus brefs délais. C'est un grand plaisir de faire affaires avec vous. Vous les teylais n'êtes certes pas très doués pour la cuisine, mais vous avez le sens des affaires.
À la fin du discours de D. Scaela, les quatre Zélandiens applaudirent à la suite des autres invités, par pure politesse à l’égard de leur hôte, sans réel enthousiasme. Même Fleur, pourtant enjouée et pleine de vie en temps normal.

Une fois cela fait, la délégation Zélandienne se sépare. S. Bruggink et G. Rutter restent dans leur coin, débattant tranquillement du discours énoncé plus avant, ou bien du conservatisme Velsnien et que, peut-être, le déclin de la cité au XIXe siècle est lié audit conservatisme.

De son côté, N. Jurriens : l’Ambassadeur Zélandien à Velsna, s’en va retrouver parmi les Sénateurs invités, des têtes qu’il connut et vu du temps où il étudiait à la Faculté de Philosophie de Velsna.

Pendant ce temps, Mlle. Fleur Wessel, elle, cherchait dans la salle —et le reste de la propriété— le Triumvir V. Vinola, afin de continuer les négociations qui avaient commencé à Blankenvoorde, du temps où le Triumvir était encore Ambassadeur.
RP Zélandia:

Après avoir conclu ses négociations avec la reine de Teyla, le jeune triumvir se retira dans le petit salon où il avait commencé la soirée, cette fois sans personne à ses côtés. Il était seul, ce qui résumait bien la fonction qu'il occupait. Des soutiens, il y en avait, des alliés, peut-être également. Mais il n'était pas permis en revanche d'avoir le moindre ami, la moindre personne de confiance sur laquelle projetait ses propres problèmes. Le Triumvirat était à peine formé qu'il commençait à se désagréger.
Vinola s'enfoncer alors dans son canapé de velours qu'il avait abandonné l'espace de quelques heures, lorsque la ministre zélandienne qu'il n'avait pas encore remarqué au cours de cette soirée.

- Vous êtes perdue, Fleur. Je peux vous appeler par votre prénom ? Nous avons déjà travaillé ensemble sur un dossier ou deux, alors je me dis...J'espère que vous ne fumez pas au moins. Le fumoir est plus loin dans le couloir sur votre droite si c'est le cas. Si c'est pour parler du beau temps, je suis à vous, et si vous voulez de parler du mauvais également. - fit-il, à la fois fatigué et plaisantin - Vous l'avez vu ? Scaela ? Vous en avez pensé quoi ?
Après avoir discuté longuement avec Son Excellence Viola et en s'excusant de partir, la Reine se rappela de tête le nom des principaux invités présents. Une facilité mémorielle tant qu'on lui avait rabâché la liste des invités pour éviter toutes les gaffes. Une lettre un invité, ainsi la lettre A est liée à un invité de marque jusqu'au V pour Vinola, après cette lettre, il n'y avait pas d'invité trop intéressant, en tout cas, c'est ce que lui disait sa mémoire. Un moyen mémo technique qu'elle utilise lors des soirées comme celle-ci et des visites d'états.

Au fil de la soirée, la Reine avait une envie de soudaine de découvrir le bâtiment dans lequel se passe la soirée. Alors elle commence à se balader dans les ailes et dans les pièces du Palais toute seule, bien qu'elle n'est pas fermée à de la compagnie pour de la visite. Après elle ira voir Scaela et la veuve, il faut au moins lui présenter les condoléances du Royaule. Un pas après l'autre elle s'enfonce dans le palais, en éviter les zones interdites. La reine aimant les jardins, elle se donne pour mission de trouver un foutu jardin...
RP Teyla:

Catherine se promenait de couloir en couloir dans ce dédale velsnien. De moins en moins de monde et le brouhaha de la fête qui s'évanouit petit à petit dans des échos difformes, presque effrayants. Il y avait là les collections de Scaela dans l'une de ces pièces, des tableaux n'ayant plus vu la lumière depuis leur achat et dont on cachait la beauté au reste du monde. Des velsniens, des zélandiens, et même des teylais datant du XVIème siècle, à l'époque des guerres de succession de Teyla. Sans doute était-ce là des acquisitions issues du butin des mercenaires de jadis qui parcouraient la monde pour revenir à Velsna avec prestige et richesse. La famille de Scaela était peut-être de celles là...

Catherine en sortit rapidement pour essayer de retrouver les jardins des balcons dont certains invités avaient parler comme étant parmi les plus beaux de la cité. En s'engouffrant dans un courant d'air, elle prit une bouffée fraiche et humide: le dehors. Il faisait bien frais en cette période de l'année et il était d'usage que le brouillard recouvre alors une partie des canaux de la ville dans une vue sublime. Les personnes se réfugiant ici à ce moment de la soirée étaient assurément de ceux qui n'aimaient pas être dérangés. Parmi les fleurs et les roseaux de toutes les couleurs se penchait au balcon Tina Dandolo, la vieille veuve du Patrice. Son regard fut comme perdu dans le vide du brouillard, jusqu'à l'arrivée impromptue de Catherine. Elle se retourna, et sa majesté vit à sa main verre de champagne vide. Elle était là complètement ivre et seule. Vulnérable.

- Votre majesté. Vous avez réussi à trouver le chemin du jardin ? Je dois bien avouer que j'ai mis un quart d'heure à le trouver. Regardez la vue. Velsna est toujours plus belle en fin d'année, quand l'humidité vient se glisser dans les canaux. On dirait que la ville flotte, littéralement.

Cette ville est belle, mais elle est pourrie par les gens qui sont à l’intérieur de ce palazzio. Vous les avez vu ? Les sénateurs tapent du poing sur la table, les triumvirs s'embrassent bras dessus bras dessous, les domestiques apportent les poisons... Le poison... Vous savez ce qui est le plus douloureux, votre majesté ? C'est que les assassins de mon époux se promènent sans doute à cette fête parmi les invités. Ceux qui ont mis l'arsenic dans le verre d'Erico me regardaient, je pouvais presque les sentir. Ce sont tous des assassins et des meurtriers qui se drapent dans de la soie, votre majesté. Vinola, Scaela, DiGrassi...tous, sans exception. Un seul velsnien a versé le poisons ce jour là, mais je peux vous le dire: ils avaient tous le sourire lorsque Erico est mort.


La veuve ivre partait dans des digressions et des des affirmations sans preuves, toutes ses inhibitions avaient été relâchés par l'air du dehors, et elle continuait encore et encore comme si elle était seule:
- Scaela, la belle épée qui reste rouillée quand on la pend au mur. DiGrassi, l'acier noir et dur comme la justice, mais qui se brise brutalement, peu flexible comme il est. Et Vinola, le beau sabre d’apparat qui s'émousse au premier choc...ce sont tous des meurtriers, pas parce que c'est dans leur nature. C'est juste...la façon dont se font les choses ici: elles font changer les meilleurs d'entre nous. Qui sait...peut-être Scaela a t-il été autre chose qu'un ogre un jour... Vous n'avez pas votre place ici, très chère, vous méritez mieux que ça.

Vous voulez aider Velsna, votre majesté ? Commencez déjà par retrouver les assassins de mon mari plutôt que de tourner autour des requins, et de les appâter avec de la viande.
Sa Majesté prit plaisir de parader dans les couloirs du bâtiment toute seul, sentir le poids du pouvoir s'éloigner au fut et à mesure de sa déambulation dans les entrailles d'un bâtiment respectant la richissime histoire culturelle de la Grande République. La reine reconnue non sans mal que la Grande République avait une histoire aussi riche que le Royaume de Teyla, tout en ayant une différence culturelle et de régime assez important pour deux nations aspirant a une grandeur certaine.

Le Royaume de Teyla suivait une trajectoire ascendante sur la scène eurysienne. L'économie suit sa croissance fulgurante pour atteindre bientôt la troisième économie du continent. Le Royaume de Teyla allait avoir une importance diplomatique de plus en plus importante à terme. L'importance de Velsna lui frappa l'esprit quand elle traversa les jardins et elle vit cette femme qui l'interpella, qui semblait aux premiers abords éméchés. Au fur et à mesure de la prise de la parole de la femme, elle se rappela de qui elle était. La compassion l'envahit quand elle vit l'état la pauvre veuve. Tout en restant en contre-bas, elle répond :

« Tout d'abord, je vous présente mes sincères condoléances et celles du Royaume de Teyla dans son entièreté. Je n'ai jamais rencontré votre mari, mais mon estime pour lui est grande, elle le restera tout le restant de ma vie. Elle marqua une longue pause, tout en reprenant les cours de sa pensée.

Qui selon vous a tué votre mari ou fut le commanditaire du meurtre très cher ? Vous l'avez dit vous-même, les mobiles sont nombreux, ce qui fait que la liste des suspects est grande. Permettez-moi une autre question. Qui enquête sur la mort de votre mari ? Tous m'ont parlé de beaucoup de choses, mais aucune personne m'a parlé de l'enquête qui est en cours, comme si tous n'y prêter pas attention ce qui étonne. J'ai l'impression que si le mot est dit devant les sénateurs alors ceux-ci prendront peur ou se mettront en colère.

Elle ne retiendra pas la dernière remarque de la veuve ne voulant pas entrer un jeu perdu d'avance très certainement.

Après la soirée, Sa Majesté téléphona au Premier ministre sur une ligne sécurisé. Le lendemain, les services de Sa Majesté étudiaient la liste des invités de la soirée et les hommes envoyaient auprès de Vinola et la DRGG demandèrent une liste des invités à M.Vinola, M.Scaela et M.Digrassi. Le but étant de voir s'il y avait des différences sur la liste des invités entre les trois sénateurs et aussi celle envoyé aux invités avant la soirée. Les assassins étaient peut-être présents à la soirée, la Reine se répéta en boucle la phrase d'une femme sûrement démente. Mais qui sait ? Si le Royaume pouvait rendre justice alors il devait le faire. Le gouvernement voyant dans l'assassinat une opportunité politique et géopolitique. Elle voyait cela aussi, mais elle y voyait un assassinat dont personne semble se préoccuper laissant les coupables en liberté de fait.
RP Teyla:

- Qui a tué Erico ? Je vous répondrais bien que c’est cette cité qui l’a tué, et ce serait en partie vrai. Mais ce n’est pas la réponse que vous attendez n’est-ce pas ? Je ne sais pas qui a tué mon mari, votre majesté de Teyla. L’enquête a été classée le mois dernier, du moins c’est le message que j’en ai reçu de la Segreda. Les Hommes au lys noir. L’équivalent de vos renseignements. Et pour obliger la Segreda à classer une affaire aussi tôt après son ouverture en période de Triumvirat, il faut un ordre de deux des trois triumvirs au moins ? Ce qui veut dire que dans cette salle de réception, ce sont potentiellement deux Hommes, voire les trois qui se sont entendu pour mettre tout cela sous le tapis. Ils veulent tous passer à autre chose, soit parce qu’ils sont responsables, soit parce que la moindre révélation pourrait avoir des conséquences dramatiques sur ce château de cartes, et ils le savent. Cela ne m’étonne pas que personne ne prête plus attention à ce qui s’est passé. Imaginez donc si l’un des triumvirs serait coupable de tout ceci, qu’est-ce qui se passerait ? Cela détruirait tout l’équilibre politique qui a permis leur arrivée au pouvoir. Ils se détestent, mais ils détesteraient encore davantage perdre en mains Velsna. Je vous le dis Catherine, cet endroit fait surgir le pire de chacun d’entre nous.
Vous pourriez peut-être commencer par essayer par la piste de la Segreda. A votre place et avec vos moyens, ce serait ma première option. Vous, seule, vous ne parviendrez pas à quoi que ce soit. Mais après tout, vous avez les services de renseignement d'un pays derrière vous. Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée, votre majesté. Je vous remercie de vous être renseignée de mon état.


La veuve éplorée quitta son balcon pour rejoindre les festivités d'un pas hésitant. La soirée s'acheva ainsi pour Catherine qui quitta Velsna avec davantage de questions qu'au départ, pour bien peu de réponses que seul ses moyens lui permettront de dévoiler.

DiGrassi et Vinola ne pouvant fournir la moindre liste étant donner qu'ils n'étaient pas en charge de l'organisation de l'évènement, il n'y eu que Scaela pour fournir une telle information, qu'il donna de bon cœur (ou pas). La liste était longue: les trois quart du Sénat s'étaient donné rendez vous en ces lieux, sans compter les suites et les cortèges dans leurs sillages, et les domestiques du Palazzio de Scaela. Il y avait également tous les membres du Conseil Communal en plus du Triumvirat:
- Maître de l’Arsenal: Frederico DiGrassi (Faction des Hommes de DiGrassi) (frère de Matteo)
- Maître des balances: Anastasia Pedicini (Faction des Hommes de Scaela)
- Maître des universités: Cino Aversano (Faction des Hommes de Scaela)
- Maître des médecins: Gianpietro Riccobono (Faction des Hommes de Scaela)
- Maître des canaux: Severino Viani (Faction des Hommes de la Plèbe)
- Maître des jugements: Marisa Adriano (Faction des Hommes de DiGrassi)

Il y avait également divers notables de toutes les cités libres de la République. En termes clairs, la liste en tant que tel ne présentait que peu d'intérêt et cette dernière n'allait pas révéler grand chose.

(HRP: peut-être serait-il temps d'éplucher les posts de la presse et les autres sujets du topic de Velsna, ainsi que les rencontres des membres du triumvirat pour avoir davantage d'éléments. Une opération clandestine bien menée et bien narrée pourrait également faire avancer cet arc.)
Suite :


Déambulant dans les couloirs du Palazzo Scaela, passant devant de nombreux tableaux, que sa propension naturelle à se disperser dans plusieurs choses à la fois tendait à les faire admirer un par un, Fleur finit par retrouver Vittorio Vinola dans un petit salon à l’écart. Elle se fait donc prévenir par un “bonjour” du plus enjoué et clair, tout comme la plupart de ses interventions orales par ailleurs.

« Bien sûr que vous pouvez m’appeler par mon prénom ! Pourquoi ne pourriez-vous pas ? Vous savez, je suis beaucoup (beaucoup) moins… Disons coincée que mes confrères et consœurs. Quoique, Rutty —c’est ainsi qu’elle surnomme le Secrétaire Fédéral aux Affaires Étrangères depuis que ce dernier a fait l’erreur de lui raconter ses négociations avec un capitaine Pharois qui lui aussi le surnommait de la sorte— étant très décontracté et relativement amorphe, ne sera pas dérangé qu’on l’interpelle par son prénom. Enfin bref ! Et rassurez-vous, je ne fume pas non plus. Cela serait complètement contre productif de fumer si on veut prendre soin de soi, de son esprit et de son corps en même temps. »

Croisant les bras sur sa poitrine, elle réfléchit à la question de son interlocuteur.

« Sinon, concernant Scaela —elle se retient d’utiliser le terme de confrère tout en pensant que les Triumvirs Velsniens sont pire encore que les Secrétaires Fédéraux Zélandiens lorsqu’il s’agit de s’entendre sur un sujet, mais sans aller à se demander non plus si les Velsniens connaissent le principe d’intérêt général, question de bonne foi—, je pense qu’il aime s’entendre parler. Qu’il est imbu de sa personne et qu’en vue de son discours s’approchant dangereusement d’un certain nationalisme, je n’hésiterai pas à parier l’entièreté des parts de ma maison de joaillerie sur le fait que dès qu’il le pourrait, il mettrait en place un état de dictature avec comme pilier important un culte de la personnalité aussi important si ce n'est plus que celui du régime Lorenzien. Après tout, les extrêmes de l’échiquier politique ont en fait plus de points communs qu’ils n’aimeraient l’avouer. »

Entortillant son index droit autour de l’une de ses boucles de jais si caractéristiques, elle reprit.

« J’espère avoir pu répondre à votre question. Analyser des personnes n’est pas vraiment mon fort… Enfin, je peux vous donner mon ressenti à propos de quelqu’un, ça oui ! Mais si vous voulez une analyse objective et presque scientifique, je ne peux que vous conseiller de poser votre question à mes deux confrères présents à cette soirée. Ils sont très doués pour ce genre de recherche et cela en est même presque effrayant. Enfin, si je vous cherchais, ce serait aussi et surtout, premièrement de vous tenir un peu compagnie. Votre air sérieux et triste vous donne une mine peu avenante et je pense sincèrement qu’un sourire siérait bien mieux à votre visage, votre teint et votre façon de vous tenir de façon générale, dit-elle d’un air enjoué, presque théâtrale, et secondement, et cela rentrera peut-être en contradiction avec ce que je viens de dire plus avant, mais si je suis aussi ici, c’est dans l’optique de discuter du soutien que Zélandia vous apporte, de ce que vous aurez besoins et de ce que nous pouvons apporter en plus.

Enfin bref ! J’ai assez parlé pour le moment, et cela serait impoli de ma part de ne pas vous laisser la parole à votre tour. Je terminerai juste en disant que mes confrères et consœurs aux Affaires Étrangères et à la Marine, vous font transmettre qu’au besoin, vous êtes le bienvenu en Zélandia si la situation venait à ne pas aller dans votre sens. »
- Votre proposition me touche, Fleur. Vous n’êtes pas la première à m’évoquer cette idée ce soir. Mes amis de l’OND voudraient-ils me porter malheur ? – plaisante-t-il, le ton léger – Bref, je ne suis pas du genre à fuir un combat quand il se présente à moi. Je ne pars pas me cacher en Afarée lorsque la situation se complique. Quoique, je reconnais que la Zélandia a ses charmes… - fit-il en regardant son interlocutrice avec insistance – Les moulins sont beaux certes, mais il y a davantage de choses à découvrir…

Scaela…j’ignorais qu’un individu aussi bien né pouvait être aussi vulgaire. Presque barbare. Il se prétend héritier de landrins et de fortunéens, mais il ne se comporte pas mieux qu’un marchand de ZEE de Kolisburg. Je vous rassure : il est beaucoup plus complexe de gouverner ce pays que de gouverner la Loduarie. Nous n’avons jamais eu de monarques, d’homme providentiel ou de seigneurs pour une bonne raison. Les citoyens de Velsna ne se gouvernent pas, c’est quelque chose qu’il n’arrive pas à comprendre. Ici, l’exercice du pouvoir se résume à devoir jongler avec toutes les composantes du corps civique en espérant que personne ne vous coupe la tête. Et j’ai confiance en mes concitoyens : Scaela peut gagner s’il veut, mais il le paiera cher quoi qu’il en soit. Mais il faut reconnaître une chose : il sait parler, et je ne le pensais pas aussi bon orateur.

Votre soutien me touche, madame, et il ne viendrait pas à l’idée de vous déplaire, mais je ne pense pas qu’une déclaration de soutien n’ait le moindre poids à Velsna. Au contraire, on me taxe déjà de jouet de l’étranger, alors pas de soutien public, surtout venant de votre part. J’ai réussi à rallier quelques sénateurs conservateurs, et je ne voudrais pas les perdre. En revanche, nous pourrions peut-être discuter d’une augmentation des investissements zélandiens et velsniens dans cette société de transport naval trans-nationale qui est en train de se monter entre nos deux pays. Si cette entreprise est un succès, nous pourrions mettre ce dernier au compte de mes compétences plutôt que de celles des autres triumvirs. Que pensez-vous de cette proposition ? Cela aurait le mérite d’être assez subtil pour limiter votre implication, tout en me procurant du capital politique.
Je ne suis pas particulièrement patriote, mais il est vrai que Zélandia a un certain charme, dit-elle l’air pensif, surtout sa campagne d’ailleurs ! Sans oublier non plus la diversité de paysage des autres territoires fédéraux. J’ai personnellement un faible pour les forêts Aleuciennes et la mangrove Nazumi.

Concernant Scaela : ravie d’apprendre que Velsna ne se laissera pas gouverner par un homme comme lui sans résistance. Même si certains diraient sûrement le contraire, je dirai qu’il y a bien plus de points communs entre Zélandiens et Velsniens que ce que l’on veut bien croire. Notamment cette volonté de ne pas s’abaisser à l’autorité d’un seul homme.


À la proposition du Triumvir, Fleur se cambra les mains croisées dans le dos, le pied gauche devant le droit, réfléchit à sa réponse puis répondit.

Cette idée me paraît bonne, dès mon retour en Zélandia, je ferai jouer mes contacts afin de faire augmenter les investissements Zélandiens dans cette compagnie comme convenu.
Vinola, visiblement satisfait de cette réponse, changea d'air, de Vinola l'abattu à Vinola l'euphorique, et se redresse dans son fauteuil:
- Parfait, je savais que je pouvais compter sur le sens des affaires d'une zélandienne. Il y a des constantes dans l'univers et celle là, je n'en doutais pas. Soyez en assurée: ces investissements seront gagnants pour nous deux à la fin des fins.

Et si je puis me permettre, si d'aventure vous seriez intéressée d'en discuter plus en avant, peut-être pourrions nous prévoir une rencontre...en privé plus tard ? Qu'en pensez-vous ?

HRP: la rencontre se termine après cette conv pour moi, ensuite je fais la conclusion
Frappant ses deux mains l’une contre l’autre, Fleur répondit d’un ton enjoué : “Bien ! Voilà une bonne chose de faite. Il est après tout de notoriété publique que les Zélandiens naissent directement avec un diplôme de commerce en poche”. Dit-elle dans un rire cristallin.

Puis, tenant ses mains dans son dos, elle reprit : “Enfin, surtout, si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre, n’hésitez pas à me recontacter. Un seul coup de téléphone et je ferai tout ce que je peux afin de vous aider à moderniser le système actuel de Velsna.

Et sinon, afin de vous répondre, l’organisation d’une discussion plus poussée en privée me convient parfaitement. Vos disponibilités seront les miennes”
.
Haut de page