13/06/2013
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Activités étrangères au Vogimska - Page 3

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Au Vogimska, une ombre rouge reste présente


On ne se débarrasse pas du communisme en un claquement de doigts. On ne se débarrasse pas de la volonté populaire en la menaçant par les armes et la violence. Le communisme est une idéologie puissante qui fonctionne dans l'ombre. Et qui se révèle au grand jour sans crier gare. Le Vogimska en fait les frais.
4 ans après la "sainte" révolution bleue, le pays avait changé. Fini, les matins d'une routine assurée par le régime. Fini, l'ère de l'égalité pour tous. Fini, l'époque où la concurrence n'avait pas sa place dans la société. Fini.
Place à la folie du capitalisme. Place à la concurrence, au vol des capitaux par ceux qui le pouvaient, à l'appauvrissement du peuple au profit de la nouvelle oligarchie. Car tel est le fonctionnement du système capitaliste : utiliser le travail des prolétaires et du peuple afin de s'enrichir. Une simple étude du développement économique du Vogimska suffisait : de l'argent disparaissait. De l'argent public.
Car oui, les systèmes communistes de l'est fonctionnaient d'une telle manière que, si on était compétent, on pouvait tout rafler. Comme ça, en un claquement de doigts.
Mais cela sous-entendait un mot. Un mot simple, bien connu dans l'oreille des gouvernements capitalistes : Corruption.
La corruption, l'art de détourner les capitaux générés par le peuple. C'était simple, surtout lorsqu'on sortait d'un régime où l'économie, anciennement contrôlée par l'état, était soi-disant "à la portée de tous".
Ça, c'était l'état de l'économie Vogimskane. Mais économie veux également dire sociologie. Et la sociologie, on pouvait en faire au Vogimska.

Pendant des années, le peuple Vogimskan n'a eu qu'un seul mot d'ordre pour chaque journée qui commençait : Communisme.
Le communisme, l'égalité entre tous, le partage égalitaire des richesses, l'abolition des classes sociales...
Il suffisait de dire ce mot pour faire trembler les gouvernement capitalistes du monde entier. Et donner de l'espoir aux peuples du monde entier. Au Vogimska, ce mot évoquait les mêmes sensations. Mais au Vogimska, le communisme avait été banni par la nouvelle oligarchie gouvernante. Le peuple, quand à lui, avait été réduit à une forme d'esclavage. Pour quelles raisons ?
"Afin de protéger notre peuple de la barbarie communiste." Telle était la réponse du Vogimska. Telle était le réponse de ses dictateurs.

Car le Vogimska avait dérapé. Sur des prétextes fallacieux et à la suite d'un attentat perpétré soi-disant par des Pharois, le gouvernement Vogimskan et son leader, Boris Koshetchkine, avait décidé d'expulser immédiatement tous les ressortissants Pharois, Albiens, Lutharoviens, Norstalkiens et Kah-tanais présent sur le terrotoire Vogimskan, sur un coup de tête fasciste. Étonnamment, peut-être pas tout compte fait, cette décision n'avait en aucun cas été critiqué par les mêmes nations qui, quelques mois en arrière, critiquaient vivement des déscisions similaires survenues en Loduarie. La raison, encore une fois ? Il s'aggissait des mêmes nations capitalistes qui protégeaient le Vogimska et qui soi-disant "insufflent des capitaux" au Vogimska.

Mais la Loduarie veillait. Et la Loduarie ne comptait pas abandonner un peuple en détresse sans réagir.
L'ombre rouge du communisme était de retour dans le ciel du Vogimska. Et l'averse allait être dure.
2005
ALLOCUTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Camarades, Loduariens comme du monde entier.
La situation au Vogimska est grave. Très grave. Suite à un attentat perpétré à Vologiyev, capitale du Vogimska, le gouvernement Vogimskan et son leader Boris Koshetchkine ont annocé que les ressortissants Pharois, Albiens, Lutharoviens, Norstalkiens et Kah-tanais présents sur le territoire Vogimskan seront expulsés du territoire Vogimskan dans les plus brefs délais, pour la simple et bonne raison que les acteurs de l'attentat étaient de nationalité Pharoise. Nous avons là une décision raciste et fasciste de la part du gouvernement Vogimskan, ne nous y trompons pas. Nous condamnons fermement tout acte terroriste, mais ils ne doivent en aucun cas être des prétextes pour mettre en place des décisions racistes et fascistes telles que l'expulsion de citoyens implantés au Vogimska, alors que eux-mêmes n'ont aucun rapport avec l'attentat de Vologiyev.
Nous soutenons le Pharois Syndikaali dans ses décisions et nous sommes égalemment à lui apporter une aide si nécessaire. Nous soutenons également les ressortissants expulsés et nous sommes prêts à les accueillir en Loduarie dès maintenant si nécessaire.
Suite à un débat à l'Assemblée des Décisions Politique de Loduarie Communiste, nous avons également décider d'appliquer un certain nombre de sanctions à l'encontre du Vogimska.
Les voici :
  • Tout echange économique entre le Vogimska et la Loduarie sera interdit et impossible.
  • Notre espace aérien sera fermé à tous les aéronefs du Vogimska.
  • L'entièreté des membres du gouvernement Vogimskan se verront interdit de séjourner en Loduarie pendant un temps indéfini.
  • Tous les ports Loduariens seront inaccessibles aux navires en provenance du Vogimska ou abordant le drapeau Vogimskan.
Ces sanctions seront mises en place dès aujourd'hui.
Mais mes pensées vont maintenant au peuple Vogimskan, auquel j'adresse un ultime appel :
Ne croyez pas les promesses de votre gouvernement. Souvenez vous de la lutte acharné qu'on mené vos ancêtres. Et souvenez vous. Même si le communisme est interdit, réprimé, ou autre, il se tient à vos cotés. Et il continuera à se tenir à vos cotés.
Vive le peuple, vive la Loduarie, vive le communisme et да здравствует вогимсканская революция !


Drapeau de la Loduarie communiste
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Novigrad : garant de l'échec de l'embargo du Syndikaali ?

Soldat novigradien contrôlant un civil.
Un soldat novigradien lors d'un contrôle d'identité près de la frontière entre la RLP et la région Nazakraine.


Le fret commercial à destination de la RLP et du Vogimska.

La question de l’acheminement des marchandises commerciales à destination du Vogimska a toujours été un véritable casse-tête pour les entrepreneurs novigradiens. Depuis la signature des accords Novi-vogimskan, les échanges commerciaux se sont particulièrement renforcés entre les slaves méridionaux et les slaves septentrionaux, un véritable eldorado à succès qui a amené les entreprises novigradiennes à réfléchir sérieusement aux moyens logistiques nécessaires afin de tenir la cadence. Bien que le projet très controversé de ligne ferroviaire par le Kénétie fût toujours sur la table, c’était toujours la solution aérienne qui était privilégiée. Une véritable industrie de fret aérien était née, les novigradiens avaient alors établis une route aérienne réglementaire et sécurisée, toutefois fort onéreuse avec près de trois milles kilomètres sans possibilité d’atterrir pour se ravitailler en carburant. Avec l’entrée en jeu de la République Libre du Prodnov dans ce processus, cette route commerciale était désormais l’une des plus importantes de la région. Depuis quelques semaines, la situation avait radicalement changé après les accords commerciaux avec le Netharia permettant l’ajout de l’aéroport international d’Eskad comme étape de ravitaillement pour le fret commercial à destination des états septentrionaux. Désormais c’étaient des milliers de tonnes de marchandises novigradiennes qui transitaient entre Novigrad, le Netharia, la RLP et le Vogimska, une véritable manne financière pour l’ensemble de l’économie de la région. D’ailleurs plusieurs multinationales en provenance de nations membres de l’ONC n’hésiteraient plus à sous-traiter auprès des novigradiens pour acheminer des marchandises commerciales vers l’Eurysie de l’Est.

Au sud de Staïglad près de la frontière avec la région de Nazakraine sous mandat vogimskan, c’était environ un millier de soldats novigradiens qui sécurisaient la route commerciale entre la RLP et le Vogimska. Là-bas, d’innombrables files de camions traversaient la frontière sous l’œil vigilant des troupes novigradiennes, c’était un flux continu de marchandises qui s’accélérait à mesure que la santé économique du Prodnov faisait surface. La région de Nazakraine profitait d’ailleurs avec abondance des retombées économiques liées à ce pôle d’échange commercial.

Des exercices militaires au Vogimska.

Dans le cadre des accords diplomatiques entre le gouvernement vogimskan et l’autorité fédérale novigradienne, un ensemble de manœuvres militaires se déroulent actuellement au Vogimska. Ces manœuvres se déroulent annuellement et permettent habituellement aux troupes novigradiennes et vogimskanes d’apprendre à coopérer sur le terrain. Avec la montée en tension entre le Vogimska et le Pharois, les manœuvres de cette année se sont transformées en un gigantesque exercice en situation réelle, pendant plusieurs semaines, les soldats simuleront la défense des littoraux vogimskans dans le cas d’une éventuelle tentative d’invasion. Depuis quelques jours, des milliers de soldats novigradiens débarquent donc par pont aérien à l’aéroport militaire de la capitale, une manœuvre impressionnante alors que le Vogimska est rappelons-le sous le coup d’un embargo pharois. Pour l’occasion, l’Etat-Major de Novigrad a d’ailleurs fait venir plusieurs missiles sol-mer afin d’apprendre aux troupes locales à s’en servir.

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L’interventionnisme mondialiste, au risque du backlash nationaliste

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« L’ironie, c’est qu’il aura fallu un embargo du Syndikaali pour que l’ONC se rappelle que le Vogimska existe. »
- témoin anonyme.

Les voilà enfin ! Plusieurs milliards de capitaux venus de l’Alguarena, du Lofotene et du Novigrad, investis sur le sol de la République du Vogimska afin de l’aider à lutter contre la corruption. Preuve en est s’il le fallait que Boris Koshetchkine semble définitivement incapable de gérer la situation tout seul, au moins a-t-il le mérite de reconnaître son incompétence et faire appel à plus efficace que lui. Sur les internets vogimskans, la rumeur n’a pas tardé à courir que, trempant lui-même dans des affaires louches, le Président se serait vu forcer la main en interne pour accepter la médiation de forces extérieures, plus impartiales et capables de transformer une administration gangrenée par l’immobilisme.

« En quelques semaines on a reçu plus d’argent de l’extérieur qu’on en a produit en deux ans. C’est bienvenu, mais un peu humiliant… »
- une personne humiliée.

Une politique d’interventionniste venue de l'étranger qui, si elle ravit les libéraux, fait monter la grogne auprès des nationalistes. Le spectre de voir le Vogimska devenir un État pantin biberonné aux subventions étrangères plane. Il faut dire que cela s'est déjà vu plus d'une fois, la stratégie, connue et dénoncée par les milieux souverainistes des deux bords, a de quoi inquiéter. Pire, les accusations prononcées contre l'arrivée d'entreprises et de capitaux étrangers pourraient contribuer à partiellement saboter dans l’œuf la bonne réussite de leur implantation sur le territoire vogimskans.

« La souveraineté ça ne se décrète pas, ça se construit. Boris Koshetchkine est simplement en train d’acheter aux étrangers ce qu’on devrait être capable de faire nous-mêmes, en mettant en place des politiques fortes. Mais je soupçonne ce président d’être une espèce de couille-molle. »
- un député nationaliste, en off.

Derrière ces critiques, un autre discours, plus discret mais bien présent, commence également à se faire entendre : celui du racisme. Il faut dire que le visage basané des politiciens Alguarenos passe difficilement dans une région où les échanges culturelles et économiques se sont longtemps bornés à la sphère slave du nord. Même le Novigrad n’est pas épargné :

« Ils se disent slaves ceux-là ? Ça se voit qu’ils passent trop de temps au soleil, tout ça c’est métissé à de l’hellénique, de la race de branleur. »
- un citoyen souhaitant courageusement garder privée son identité.

Un pays qui s’est construit sur une révolution nationale peut-il se vendre à des nations latines ? C’est un défi sérieux qu’il convient de prendre à bras le corps, pour une population longtemps enclavée au sein de la sphère communiste. Peu habitués à la présence d'étranger, que ce soit en raison de leurs faciès ou de leurs langues, l'arrivé d'industries venues de pays pour le moins exotiques, littéralement sur d'autres continents, est une sérieuse épine dans le pied pour les entrepreneurs. A moins de recruter localement, ce qui induit des retards et le besoin de former cadres et ouvriers Vogimskans aux méthodes de travail de pays libéralisés depuis des décennies, ces-derniers risquent de se voir contraints d'importer de la main d’œuvre qualifiée, ce qui n'est pas sans exacerber les suspicions des autochtones.

« Moi, vous ne me verrez jamais sucer la queue des pépitos ! »
- une déclaration forte et honnête.

Même si le racisme joue certainement son rôle, il y a également des questions plus structurelles et notamment culturelles qui viennent rendre suspecte l’arrivée massive de capitaux étrangers sur le sol vogimskan. Le progressisme du Lofoten, par exemple, semble quelque peu malvenu dans un pays particulièrement conservateur comme le Vogimska où les valeurs traditionnelles sont ressorties triomphantes de la révolution bleue. Difficile d’imaginer les très féministes et pro-LGBT Lofotenois s’installer en masse dans une région où non seulement leurs standards de vie seront revus à la baisse, mais où leurs mœurs sont encore pour beaucoup vues comme criminelles et dégénérées.

« Leur argent, on en veut bien. Mais si je vois deux pédés se tenir la main dans la rue ça va pas passer. Intégrer l’ONC d’accord, mais ça ne veut pas dire accepter aussi leur sexualité de malades mentaux. »
- un homme intègre et droit dans ses bottes.

Plus exotiques encore sont les mœurs de l’Alguarena, directement issues d’un mélange de cultures latines et natives paltoterranes, on fait difficilement plus éloigné de l’austère orthodoxie du Vogimska. Dans un pays où la culture est longtemps restée délaissée par les pouvoirs publics, en témoigne le faible nombre de centres culturels, la crainte de l’importation de l’hégémonie culturelle alguarenos est vive, d’autant que ce sont leurs fonds qui financent désormais la construction des prochains pôles vogimskans.

« Bien sûr que ça m’inquiète. On était intégré dans une sphère slave bien homogène et tout d’un coup on voit la moitié du monde débarquer, quinze fois plus riches que nous, forcément ça met en place un rapport de force, faut pas se raconter d’histoires. Désolé je suis ok pour qu’on construise des cinémas mais si c’est pour voir des télénovelas c’est non. Le Vogimska a une culture propre, c’est ça qu’il faut mettre en avant, on va se faire bouffer si ça continue. »
- une ménagère bien informée.

Il existe donc une gronde au Vogimska, d’autant plus forte que les politiques mises en place par l’ONC – bienvenue, personne ne dira le contraire – mettront du temps à présenter leurs premiers effets. On ne nettoie pas un pays en trois semaines et pour l’heure, sans forcément d’améliorations notables, les Vogimskans doivent se contenter d’apprendre chaque jour dans les journaux que les étrangers qui hier sont intervenus militairement chez leur voisin, sont désormais en train d’investir massivement chez eux. De quoi inquiéter à juste titre la population.

« Moi je suis pas pro-communiste, ça c’est clair, mon oncle a été tué par les rouges, par contre que des nations aleucienne débarquent chez nous pour faire tomber le gouvernement, désolé mais ça me plait pas du tout, j’ai l’impression que Koshetchkine ne sait pas du tout ce qu’il fait, il laisse entrer le loup dans la bergerie là, c’est clair… »
- un homme qui n’est pas communiste, mais pas idiot pour autant.

Il faut dire que des rumeurs, savamment distillées par l’opposition, laissent allégrement sous-entendre que Koshetchkine serait lui-même corrompu et toucherait sa part à chaque investissement étranger. Une explication plutôt logique et qui expliquerait l’empressement du chef de l’Etat à accepter tous les projets qu’on lui propose, y compris certains dont la population peine encore à comprendre l’intérêt.

« Moi je suis de Mostigrad alors ce qui se passe à Nazakraina, franchement… c’est même pas des Vogimskans là-bas, qu’est-ce que ça peut me foutre qu’on y construise des ponts ? Tout ça c’est pour servir leur agendas pro-commerce, mais le peuple, ça ils s’en foutent. »
- une dame avec une élégante chapkas.

« Une invasion déguisée ! Pour moi c’est une invasion déguisée ! Pour envahir un pays soit on utilise des armes, soit on utilise de l’argent et l’ONC a les deux ! »
- un vieil homme très sagace.

Les seuls à bénéficier d’une certaine tolérance sont encore les Novigradiens qui ont le mérite de partager non seulement la même langue, mais également des proximités culturelles conservatrices. Paradoxalement, ce sont pourtant eux qui investissement le moins à ce jour au Vogimska. Alors que les crédits alguarenoas et lofotenois coulent à flot, la présence des frères slaves se fait plus discrète et se concentre plutôt sur les régions prodnoviennes, amenant une certaine amertume.

C’est en fait même pire que cela, le Novigrad ne se contente désormais plus d’envoyer des fonds, il envoie également des troupes, ce qui n’est absolument pas pour rassurer ceux qui commençaient à voir les financements de l’ONC comme la première étape d’un projet de protectorisation plus large, qui mettrait définitivement le pays sous le contrôle de l’organisation.

« Le Novigrad vient pour nous aider ou pour faire pression sur le gouvernement ? Boris Koshetchkine est en difficulté depuis plusieurs mois, si on décidait de le virer, vous croyez que les Novigradiens se mettraient à nous tirer dessus ? Moi je le pense. Déjà que le droit de protestation est clairement pas bien respecté au Vogimska, avec le tournant autoritaire du gouvernement depuis quelques jours, on se demande si on est pas en train de retourner à la dictature à pas de velours. »
- un manifestant soucieux des libertés fondamentales.

« Pendant un moment j’ai cru que le Prodnov serait le début de quelque chose, qu’on allait enfin se réunir, ça aurait eu du sens. Puis finalement ça n’a foutu qu’une grande fracture et maintenant les Novigradiens investissent sur les zones frontalières. Ces gens là n’ont pas de projet politique, ils ne comprennent rien à la mentalité d’ici. On rêvait d’un grand printemps pan-slave et on n’a le droit qu’à la fête à la saucisse des banquiers. Les milliardaires sont contents, eux, mais il y a quand même des valeurs plus importantes que l’argent dans la vie. »
- un homme avec des valeurs.

Les craintes sont donc sérieuses au sein d’une partie de la population. Partie cruciale puisque ce sont précisément les nationalistes et populistes de droites qui sont naturellement les plus enclins à soutenir l’action de Boris Koshetchkine… du moins jusque-là. Si grâce à l’ONC, ce dernier s’attire l’admiration des libéraux, les factions souverainistes se montrent désormais beaucoup plus critiques, exprimant explicitement leurs crainte d'une trop grande ingérence des pays étrangers dans la politique du pays, dont les crédits alloués au Vogimska serviraient de cheval de Troie. Si elle n’en est encore qu’à son balbutiement, cette xénophobie rampante pourrait bien à termes mener à l’improbable rapprochement des nationalistes et des communistes qui partagent en définitive le même diagnostique : l’Etat doit rester fort, souverain, fier de sa culture et de son histoire. Un projet que les deux bords du spectre politique soutiennent, le communisme vogimskan ayant en grande partie abandonné l’internationalisme pour se concentrer sur les frontières du pays – ou au mieux sur la sphère slave.

Dans tous les cas, les capitaux massifs injectés par des étrangers ont de quoi faire frémir tous ceux ayant l’indépendance du Vogimska à cœur, d’autant qu’en dehors de ces investissements, fort est de constater que l’économie reste en berne.

Face à l’agressivité des démocraties morales, la doctrine multipolaire des Pharois fait définitivement figure de contre-modèle.
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Le 8 décembre 2008 - administration vogimskane.

L'ange rouge vengeur.
Fronde et défiance au cœur de l'appareil d'Etat vogimskan.


"Calomniez, il en restera toujours quelque chose."

Les défaillances structurelles de l'Etat vogimskan ont été rendues visibles par une campagne de dénigrement bien menée. Si la majeure partie de la population résiste aux sirènes du communisme, ce n'est pas le cas de toute l'administration du pays dont un nombre conséquent de fonctionnaires doutent désormais des décisions politiques prises en haut lieu.
La stagnation économique depuis quatre ans et la présence de nombreux camarades exilés instaure un climat de défiance au sein de l'administration territoriale.

La graine du doute est désormais semée au Vogimska.


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Lutte contre la corruption : au risque de jeter le monde du crime dans le giron pharois ?

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Certaines stratégies, même bien intentionnée, ont des effets pervers quelque peu inattendus. Si la lutte contre la corruption et la contrebande par les voies institutionnelles est assurément positif pour le Vogimska, il ne faut jamais oublier que les projets ambitieux ne se construisent jamais sur du sable. Au Vogimska, il existe un terreau meuble qui justifie la criminalité, par des intérêts, des habitudes, des choix.
Frapper le crime au cœur, c’est aussi bien ramener dans le giron sécurisant de la société ses éléments les plus volatiles, que pousser à la radicalité ceux qui, à force d’habitude ou pour des raisons économiques, ne désirent pas voir leurs empires s’écrouler. Quatre année de laisser-faire ont largement laissé le temps aux vogimskans les plus débrouillards ou les plus redoutables de s’installer dans le paysage. Des fortunes se sont amassées, des réseaux se sont tissés, une véritable société underground faite de débrouille souvent, et parfois de choses un peu plus tentaculaires.

Depuis le début les Pharois ont été là. Discrets, en marge, contrebandiers et passeurs pourvoyeurs de matières premières et de substances illégales dans les mers du nord, un débouché naturel et obligé pour qui s’adonne à la criminalité en étant un peu ambitieux. Roi des mers, rois du crime, dit-on dans certains milieux, reste que le trust des Pharois sur le monde de la pègre vogimskane n’a jamais vraiment eu lieu. Peut-être que le pays n’était pas assez riche, ou que le port de Meregrand, à quelques kilomètres de là, captait vers lui les forces économiques les plus occultes ?

Les Pharois ont été une présence, une petite musique en arrière-fond, des gars sûrs qui ne posaient pas de problèmes jusque-là. Qui vous rendaient des services contre rémunération, une porte d’entrée sur le monde, pour le monde de la pègre.
Et puis la musique s’était arrêtée. Expulsés les Pharois et Boris Koshetchkine avait annoncé en grandes pompes son plan de lutte contre la corruption avec l’aide des étrangers. Des empires qui vacillent, des fortunes qui frémissent.

Et beaucoup de gens très, très en colère.

A quelques kilomètres de la plage dans les eaux où la poignée de vedette vogimskanes n’osent plus s’aventurer, les navires du Syndikaali dansent sur la mer. La nuit, on peut voir leurs phares briller au loin, comme une autre petite constellation d’étoiles, déposées au ras de l’eau. Les Pharois sont là et leur présence persistante s’impose comme un échappatoire, comme un contre-modèle.
Les mafieux, les grandes fortunes de la nuit, devant l’offensive brutale de Koshetchkine, ont pour certains tourné le regard vers l’océan et ceux qui l’habitent. Se trouverait-il là-bas des professionnels de ce genre de situations de crise ? Des gens ayant poussé le marché noir, la pègre et le crime jusqu’à un tel niveau de professionnalisme que leurs organisations concurrencent même des Etats eux-mêmes ? On estime à plus de 30% la part du marché noir Pharois dans les richesses nationales. Le crime est plus riche que le Vogimska lui-même. Ses barons secrets pourraient racheter des villes entières, s’ils en éprouvaient le désir.

Le rapport du Syndikaali avec le monde de la nuit a toujours été flou. Farouchement nié, personne n’est vraiment dupe : les Pharois ont institutionnalisés la corruption et le crime, les mafieux et les pirates se font élire au gouvernement et les productions militaires destinées à l’armée nationale sont détournée en masse par des partis clientélistes et sans scrupules. Les Pharois ont fait du crime et de la contrebande le pilier de leur nation, comme on apprivoise un grand animal marin.

Le gouvernement a ses réseaux, ses marges de manœuvre. Les stratèges du Syndikaali ont sous leurs mains certains leviers que les autres nations n’ont pas. Comme un pacte avec le diable, ils murmurent aux oreilles des barons pirates et des chefs de gangs.
Certains ont répondu au murmure et embarqué pour l’Est, pour les côtes du Vogimska. Qu’ils n’aient pas été trouvés par les rafles ou se soient infiltrés par la mer à l’intérieur du pays, des émissaires du crime dînent avec les mafias locales. Le mot d’ordre est simple : préserver les empires de l’ombre. Le Syndikaali y veillera.


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Dans un restaurant chic de la banlieue de Mostigrad, plusieurs individus fortunés discutent en russe. Deux d’entre eux au moins ont un léger accent Lutharovien, hérité de leur pays d’origine. Ils sont nombreux, les slaves, à s’être accoquinés avec le Syndikaali, lors de la mise en place de Merengrad. Il faut dire qu’avec plus d’une centaine de million d’habitants et un PIB trois fois moindre, la Lutharovie propose naturellement moins d’opportunités de s’enrichir que son voisin pirate.
Certains d’entre eux ont grimpé les échelons, progressé pas à pas, au mérite ou à la roublardise, dans l’organigramme complexe et les méandres des coopératives pharoises, ou de ses services secrets. Parfois ces deux-là vont ensemble, il n’est pas un fonctionnaire du Syndikaali qui ne soit pas un peu mafieux, et pas beaucoup de mafieux qui ne soient pas un peu des fonctionnaires… Chacun peut en tout cas recevoir un jour ou l’autre un coup de fil : « Oui allo ? C’est le Capitaine Mainio à l’appareil, comment vous portez-vous ? Bien j’espère ! Moi on ne peut mieux, dites voir, j’aurai un contrat à vous proposer… ». Dans l’ombre, le mystérieux capitaine Ilmarinen, directeur de la C.A.R.P.E., les renseignements pharois, tenait à jour ses carnets d’adresse et la Merenlävät, la puissante multinationale, recrutait à tour de bras des prestataires de services illégaux.

Dans le restaurant, une femme pas très élégante discute avec des hommes qui ne le sont pas plus. Il y a du gras sous les chemises, des débuts de calvitie, de la sueur à la surface de la peau, une hygiène dentaire discutable. Un Lutharovien pianote machinalement sur la table, les doigts couverts de larges bagues en acier noir. On écrase un mégot sur le sol, puis sous la chaussure d’un coup de talon. Le restaurant est chic, pourtant, mais aucun des employés ne semble vouloir intervenir. Tout est normal, la table est à l’écart des autres, en retrait dans une alcôve. On entend les rires dans toute la salle, mais la discussion, elle, est plus discrète.

Glinin Pavel : « Mon ami, si la lutte anticorruption est une science, la corruption, elle, est un art. Ces faquins ne savent qu’appliquer des méthodes et des feuilles de routes mais nous, nous vivons dans ce monde, nous connaissons la puanteur des rues et l’âme du peuple, nous savons les ambitions secrètes, ce qui fait bander les garçons et mouiller les filles, nous sommes d’une race qui pourvoie à tout ce dont on peut rêver… ! »

Rykov Innokentiy : « Bien dit Pavel mon ami ! Bien dit ! Il y aura toujours des services que l’Etat ne pourra pas pouvoir, c’est le but du marché noir haha ! »

Anna Natalia : « Allons les garçons… parlons sérieusement un peu. »

Glinin Pavel : « Anna Romanovna, décoincez vous donc un peu, ceci est un grand jour pour nous tous car nous venons de nous faire de très très bons amis ! A la fortune ! et puisse Koshetchkine chier du sang les dix derniers jours qu’il lui reste à vivre ! »

La dénommée Anna Natalia s’autorisa un petit ricanement et siffla son verre avant de faire la moue. « Ne l’enterrez pas trop vite, Pavel, pour les poissons, il n’y a pas d’endroit plus sûr que sous la surface de la mer. »

Pavel GIinin : « Encore vos métaphores pharoises, vous devriez trainer un peu moins avec ces gens là et plus avec ceux de votre race Natalia, ça ne vous fait pas du bien à la tête. »

Rykov Innokentiy : « Ces gens là feront notre fortune, et notre survie, n’en disons pas trop du mal. A Merengrad et dans les ports-libres j’ai vu leurs méthodes, j’ai vu leur organisation, c’est un véritable Etat dans l’Etat auquel nous avons affaire. »

Pavel Glinin : « l’Etat, je l’emmerde ! » et il termina son verre à son tour. Le combien était-ce ?

Rykov Innokentiy : « Pavel mon ami, vous avez trop bu. »

L’homme se renfrogna et comme par provocation, fit signe à l’une des serveuses qu’on remplisse son verre à nouveau. Au bout de la table, Anna Natalia ouvrait la carte des desserts.

Anna Natalia : « Je suis tout de même heureuse que nous soyons arrivés à un accord. Discuter avec les chefs de la pègre est une chose, mais les pousser à se réformer, même contraints et forcés, c’en est une autre… »

Rykov Innokentiy : « Oh restons prudent tout de même, la situation se prête à des petites changements mais certains trainent les pieds ou s’y opposent encore complétement. »

La femme referma la carte, l’air contrariée. « Je croyais que c’était réglé. Qui pose encore problème ? Je suis certaine que c’est Tolbanov Yegov. Foutu manchot. »

Rykov Innokentiy : « Lui et quelques autres, les Pharois ont été avisés d’envoyer des Lutharoviens pour la négociation, mais ça reste encore déjà trop pour certains d’entre eux. Et puis, ils aiment négocier. »

Pavel Glinin : « L’internationalisme est mort avec la Révolution bleue ! Vive l’internationalisme ! »

Les deux autres l’ignorèrent.

Anna Nikita : « Qu’est-ce qui bloque les négociations ? »

Rykov Innokentiy : « Des répartitions de secteurs, évidemment. Jusqu’ici chacun travaillait de manière territoriale avec une répartition géographique des réseaux d'influence et les guerres qui vont avec. Les Pharois proposent d’organiser la pègre comme une usine et de répartir le travail selon des secteurs d’activités pour amener à de la spécialisation. En tout cas c’est comme ça qu’ils font chez eux, ça évite aussi de perdre le contrôle d’un territoire si une branche tombe et ça permet de remplacer facilement les pertes, puisqu’un marché entier se libère. »

Anna Nikita : « Oui, je sais tout ça, mais qu’est-ce qui pose problème à Yegov ? »

Rykov Innokentiy : « Yegov je ne sais pas, mais je sais que la ‘Donna’ Amalia et Zavrazin Gleb Artemovich refusent de travailler ensemble par exemple. »

Anna Nikita : « Qui a tué le père de qui déjà ? »

Rykov Innokentiy : « Le ‘Donna’ a massacré tout le clan Gleb – enfin presque – il y a quatre ans. Depuis leur territoire est réduit à peau de chagrin mais Zavrazin Artemovich ne jure que par la vengeance. »

La femme soupira et reporta son regard sur la carte des desserts.

Anna Nikita : « Espérons que ces imbéciles ne feront pas tout foirer. »

Rykov Innokentiy : « Oh, il y a peu de risques. Ce ne serait pas la première fois que les Pharois liquideront un grain de sable dans la machine si tu veux mon avis. »

Anna Nikita : « Qu’est-ce qui te fait dire ça Rykov ? »

Rykov Innokentiy : « Rien. Des rumeurs. On dit que Gorelov n’a pas été assassiné que par les hommes de Doubrovski, ils auraient reçu un coup de main. »

Anna Nikita : « Ne répétez pas ça devant Doubrovski, depuis le temps qu’il se vante partout d’avoir liquidé son rival ! »

Rykov Innokentiy : « Je m’en garderai bien, je m’en garderai bien ! »


Retour au froid

En bas d’un bloc, un groupe d’adolescent traîne en fumant des cigarettes sur une aire de jeu datant de l’époque communiste. Quelques balançoires s’agitent en grinçant sous la brise légère. Perché en haut d’un tobogan rouillé, une fille enveloppé dans un manteau épais discute avec ses amis en contre-bas. Pour eux, comme pour un certain nombre de Vogimskans, la chute du régime n’a pas tenu ses promesses. La pauvreté continue de s’insinuer sous les gants et dans les chaussures, particulièrement lorsque le fond de l’air est froid.

- Il paraît que ça paye bien, dit la fille.

Les autres semblent en apparence moins convaincus. Plusieurs haussent les épaules ou regardent ailleurs.

- Allez quoi ! Vous allez pas me faire croire que je suis la seule à avoir des couilles ici, ce serait le comble !

Plus que la promesse de gains, la piqûre à l’ego semble en réveiller certains qui s’ébrouent comme des chiens et se tordent le cou pour fixer leur amie.

- Ta gueule Anna, j’ai pas dit que j’étais contre, j’ai dit que j’y réfléchirai.

- Toi, réfléchir ?

Les autres ricanent.

- Je crois juste que tu as la trouille, Piotr Lev Danilovich.

- Tu parles ! J’ai fait pire.

- Ah ouais ?

L’autre prend le temps de tirer une bouffée de sa cigarette, comme on ménage son suspens. Des heures d’ennui en bas des blocs ont appris aux adolescents à faire durer le plaisir de leurs histoires.

- Il y a un an j’ai tué un type.

A nouveau, plusieurs personnes s’esclaffent, mais pas tous. Certains des plus jeunes échangent un regard gêné, vaguement interrogateur, sans trop oser prendre le risque de laisser penser qu’ils pourraient croire à un tel bobard.

- Ba parfait, dit la fille. « Donc faire le coursier va pas t’effrayer. »

Le dénommé Piotr hausse les épaules et tire à nouveau sur sa cigarette, avant de la jeter par terre et de l’écraser de son talon.

- J’ai juste pas confiance.

- La confiance ça s’achète. Et les gars payent bien. Mieux que ton taf à l’épicerie, ça c’est clair.

Comme beaucoup de jeunes gens de son âge, Piotr Lev Danilovich avait commencé à travailler dès le début de son adolescence, en parallèle de ses études. Moins par nécessité véritable que dans l’idée de se faire un peu d’argent de poche et qui sait, acheter un peu de ce qu’on importait d’Eurysie de l’ouest, matériel informatique, vêtements de bonne facture, un jeu vidéo par piraté. Accessible depuis la Révolution Bleue, mais difficile à payer, cher, trop pour des petites bourses de gamins des classes populaires.

La proposition est tentante, mais Piotr sait aussi les risques encourus, surtout depuis les dernières lois. La vis a été resserrée au Vogimska et si des pans entiers de l’économie, par nécessité, échappent encore à la surveillance de l’Etat, celui-ci n’est pas tendre avec les petites frappes dont il s’apprête à rejoindre les rangs.

- Tu vas y aller, toi, demande-t-il à Anna Sofya Makarovna.

Cette dernière hoche la tête.

- J’ai besoin de sous si je veux pouvoir me tirer d’ici, alors je vais chercher le pognon là où il est. Je dis juste que ce serait plus marrant si on le faisait tous.

Quelqu’un marmonne quelque chose, un autre hoche la tête puis relève le nez, soufflant un nuage de buée en expirant.

- Ça paye combien ?

- Plus qu’un smic, et en prime on a des jetons gratos pour les machines à sous du père Zakharovich.

- Oh, cool !
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Bonne année de la part du Pharois Syndikaali

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Bien que ses enjeux échappent généralement au grand public, le nouvel an Pharois est devenu depuis plusieurs décennies quelque chose de très symbolique pour le pays des phares et des filets. Lors de la nouvelle année, les navires civils du Syndikaali ont coutume de se regrouper en masse pour former, le temps d’une journée et d’une nuit, une formation de bateaux si dense qu’il devient presque possible de passer des uns aux autres à pieds. C’est d’ailleurs souvent le cas, puisqu’après avoir stabilisé les navires, on étend des planches entre eux pour servir de passerelles et laisser circuler les fêtards. On passe d'un bateau à l'autre, on chante, on danse, on se fait servir à boire et raconter des histoires, on tire des feux d'artifices dans le ciel, le tout sous le regard bienveillant mais attentif des garde-côtes, sorte de police navale du Syndikaali chargée de la sécurité et des premiers soins.

Traditionnellement, les plus jeunes Pharois vont circuler de bateaux en bateaux avec leurs amis, pendant que les parents tiennent le navire et accueillent d'autres groupes. C'est assez intergénérationnel et bon enfant, cela permet de se rencontrer et de faire connaissance. La soirée a plusieurs étapes cruciales, le début est en général assez sage et familial, puis, à mesure que la nuit tombe et que le froid s'intensifie, les plus frileux fermeront boutique en rentrant chez eux ou en retirant les passerelles de leurs navires afin de s'isoler et de dormir dans leur cabine. C'est là que les festivités commencent vraiment, avec leurs lots de dérapages et d'accidents, mais aussi de bons souvenirs.

Si la tradition est assurément conviviale, festive et populaire, sa mise en place nécessite toutefois deux prérequis qui la rendent éminemment politique. La première est que la massification de l'évènement reflète le poids et la puissance de la société civile pharoise. Le rapide enrichissement du Syndikaali et la hausse constante du PIB par habitants ces dernières années a permis aux Pharois d’investir massivement dans des navires individuels, ce qui est culturellement considéré comme une marque de réussite économique. De même, la croissance démographique du territoire Pharois grâce à l’immigration a fait bondir le nombre d’habitants de quasiment deux millions en cinq ans. Mais ce qui tient réellement de la démonstration de force, c’est que les Pharois ne peuvent faire leur nouvel an que dans une région sécurisée, où la marine et les garde-côtes pourront intervenir sans risque.
En somme, le nouvel an a forcément lieu dans une mer contrôlée par les Pharois, ou tout du moins où ils entretiennent cette prétention. On se souvient du nouvel an de l’année dernière réalisé au cœur du Détroit pour célébrer la création de l’Union Albienne ou celui, en 2004, au large de la province walserreichienne, à l’ouest de la péninsule d’Albi.

Cette fois, c’est l’océan du nord qui a été choisi, et pas n’importe quelle partie de l'océan du nord, à quelques kilomètres de l’embouchure du détroit karpokien, deux ou trois-cents kilomètres au nord de la base de Kariekowka. Des festivités organisées dans les eaux internationales, qui n’appartiennent à personne, mais où les représentants de l’Empire ont été convié pour l’inauguration, en signe de fraternité. Un emplacement stratégique car bien qu'éloigné du territoire pharois, il peut cette année bénéficier de la protection des avions de chasse stationnés à Kariekowka et sur le porte-avion en circulation dans la zone. C'est donc également une démonstration de la capacité du Syndikaali à projeter ses forces, et à protéger ses civils, même loin de ses côtes.

Bien entendu, le nord de Kariekowka est également l’Est de la pointe du Vogimska, un pays dont le gouvernement demeure désespérément muet alors que l’embargo économique imposé par le Syndikaali continue de faire grimper en flèche les prix des matières première et de plomber tout le secteur de l’industrie lourde. Une mort lente, étouffante, pour une économie qui peinait déjà à croître avant les sanctions. Au large, les festivités pharoise peuvent apparaître comme une provocation, ou comme une invitation. C’est en tout cas l’interprétation qu’en donne le Doyen Pêcheur qui, hissé sur le toit de son navire, a achevé son traditionnel discours inaugural avec quelques mots pour les Vogimskans.

« Maintenant, qui dit nouvelle année dit bonnes résolutions. Personnellement je dois limiter ma consommation d’alcool, bien sûr, mais c’est la résolution de ma femme pour moi, ça, pas la mienne. »

*rire in Pharois*

« Non, ma résolution sera d’œuvrer à plus de fraternité entre les peuples, à commencer ceux qui sont nos voisins les plus immédiats et j’ai une pensée ce soir pour les Vogimskans, que les décisions indignes de leur gouvernement condamnent indirectement. Ces Vogimskans doivent savoir qu’ils trouveront toujours une main tendue au Syndikaali, qu’il y aura toujours une place pour eux et que si nos ressortissants ont été injustement expulsés, par la décision d’un seul homme, alors désormais c’est au Vogimska de venir au Pharois. Ceux qui le désirent, ceux qui possèdent un navire, peuvent nous rejoindre ce soir et seront accueillis avec tout le plaisir qu’on a à accueillir un ami.

Je ne dis pas, il faut partir, non, je dis, le Pharois n’abandonne pas ses frères dans la tourmente et si des gouvernements peuvent avoir des dissensus, les peuples, eux, restent intimement liés les uns aux autres. Vive le Pharois Syndikaali, vive le Vogimska libéré des tyrans, de tous les tyrans.

Sur ce, par avance une bonne année à tous et à toutes ! »
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Stagnation économique générale, les investissements de l’ONC font mauvais genre

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Jean-Michel apathique, artiste inconnu

Ils les avaient annoncé en grandes pompes, « le Vogimska, nouveau champion de la lutte contre la corruption après son intégration à l’ONC? » titrait il y a quelques mois la propagande du régime sous un air de question rhétorique. Le temps passe et alors que le blocus Pharois se poursuit et que Boris Koshetchkine s’obstine à refuser toutes communications, l’heure est au bilan, et celui-ci a un goût amer.

Les milliards promis par l’ONC, le Vogimska en a vu la couleur, c’est un fait. La question des résultats à tirer de ces politiques, en revanche, est plus complexe à étudier, alors que l’économie du pays n’a toujours pas décollé d’un pousse. En fait, les seuls investissements réalisés depuis quatre mois sont justement ceux découlant directement des mesures anti-corruption. De là à dire qu’on a créé des bureaux dont la seule utilité a été de remplir les poches de ceux qui y travaillent ? C’est un soupçon légitime qui commence à faire son chemin au sein de la population et on peut la comprendre. Crise économique, manque de communication du pouvoir, rupture des liens pourtant amicaux entre le Vogimska et la plupart des autres pays de l’océan du nord et tout ça pour quoi ? S'engager dans la lutte contre la corruption, à moins de se satisfaire d’une victoire morale, a tout de même pour objectif final d’améliorer l’économie du pays. Or, à cette heure, toujours aucun résultat n’est constaté.


Les formations à la déontologie et autres bureaux d’audits internes seraient-ils paradoxalement devenus les lieux les plus corrompus du pays ?

Des fonctionnaires payés à ne rien faire, une administration dont on peine à saisir l’utilité, des impôts qui viennent remplir les poches d’on ne sait qui, tout ça a un air de déjà-vu et rappelle terriblement l’ère Kazantsev où la corruption était justement reine. Le régime a beau marteler sa propagande – pardon, sa communication – il n’en demeure pas moins que les faits sont têtus et persistent, au nez et à la barbe de Boris Koshetchkine, à réfuter ses messages. Car la corruption est un ennemi invisible, dont on ne mesure la présence ou la disparition qu’aux résultats effectifs de l’économie et de la bureaucratie. Sauf à penser caricaturalement que celle-ci se limite à devoir graisser la patte de tous les fonctionnaires du régime pour la moindre requête, les blocages administratifs, contrats arrangés, appels d’offres truqués et autre manœuvre de copinage, juges achetés ou népotisme généralisé sont des choses plus difficiles à mesurer.

Reste qu'en laissant entrer les experts de l'ONC sur son territoire, afin supposément de régler les problèmes intérieur du pays, l'opposition n'a pas manqué de souligner que ce sont autant d'emplois qui ne sont pas attribués aux nationaux. Il y a bien sûr, d'un côté, les véritables corrompus, fonctionnaires, entrepreneurs, tous ceux qui, à une échelle ou une autre, bénéficiaient des petits arrangements entre le public et le privé. Ceux-là, c'est évident, ont des raisons d'être en colère voire de s'inquiéter de la mise en place par le gouvernement d'institutions de contrôle et de répression. Nombreux sont ceux qui, y compris dans les plus hautes sphères de l'Etat, sont en droit de craindre pour leur position et n'ont donc aucun intérêt à voir la politique de Koshetchkine réussir. Pire : ils ont tout intérêt à la saboter et à la décrédibiliser.
Mais sans compter les pourris, une certaine fronde se fait également sentir du côté des nationalistes et patriotes qui s'interrogent sur le choix de confier à des étrangers, qui ne connaissent rien à la région, s'occuper de régler ses problèmes à sa place. Doit-on vraiment se laisser donner des leçons par des Alguarenos, dont le pays est paradoxalement connu pour la présence endémique de cartels de drogue sur son territoire ? A-t-on véritablement quoi que ce soit à apprendre de ces gens-là ? une question qui se pose et s'impose au regard de l'absence de résultats visible au niveau économique.


Une chose est certaine en tout cas, l’économie ne va pas mieux, et surtout pire.

La rupture des routes commerciales maritime a entraîné mécaniquement une hausse des prix à l’importation, or l’industrie vogimskane est loin d’être auto-suffisante et certaines matières premières coûteuses mais surtout volumineuses ne peuvent que très difficilement être acheminées par la voie des airs. De fait, les prix explosent. Transporter plusieurs dizaines de tonnes d’acier sur un cargo est chose simple, le même procédé par avion est quasi impossible. Tenter d'atteindre des volumes comparables implique, au mieux, de multiplier des vols coûteux en carburant, au pire, de mettre la clef sous la porte. L'asphyxie comptable est une mort naturelle dans une économie de marché, elle semble lointaine déjà l'époque où l'Etat communiste subventionnait largement son secteur industriel, quitte à se retrouver par ailleurs en déficit.

Certes les autorités ont un temps tenté de rassurer le secteur économique en mettant en avant la connexion avec la République Libre du Prodnov, via le secteur ferroviaire de Nazakraina, connexion réelle mais largement limitée en volume d’importations. Surtout, le problème reste le même : les Pharois contrôle l’accès à l’unique port de la RLP et c’est un secret de polichinelle que de dire que le fret maritime y est volontairement rendu compliqué et coûteux. A cela il faut ajouter qu’avec un PIB de moins de trois-cent milliards équivalent or, la République Libre du Prodnov ne peut qu’être envisagé comme une puissance économique mineure, au mieux émergeante. Incapable en tout cas, de soutenir à elle seule le poids de son voisin, les Prodnoviens ont déjà suffisamment à faire pour eux-mêmes avant de se soucier des autres et amputé de son secteur industriel, le Vogimska pourrait assez dramatiquement se révéler un poids économique. Enfin, et c’est loin d’être négligeable, les investissements réalisés en RLP ne concernent en définitive que le secteur tertiaire. Un constat qui oblige à reconnaitre que la RLP est incapable de compenser les défaillances du secteur secondaire et le déficit d'importations du Vogimska, n'ayant tout simplement que très partiellement développé cet aspect de son économie. Outre les sommes consacrées à la reconstruction des infrastructures, c’est le secteur financier qui porte à bout de bras le PIB de la région et n’est donc d’aucun secours pour le secteur secondaire vogimskan.

Ainsi, non seulement les investisseurs ne sont pas encouragés à investir au Vogimska en dehors de secteurs de niche telle que la finance ou les services – des secteurs lucratifs mais nécessitant une main d’œuvre qualifiée et au fait des enjeux des économies modernes libérales, ce que le pays, tout juste sorti du communiste, ne peut pourvoir en quantité suffisante, n’ayant engagé aucune réforme ambitieuse de l’éducation et de la formation. Le secteur secondaire est donc largement ralenti au Vogimska, les matières premières sont coûteuses et doivent passer par des ponts aériens intenables, ou par une multiplication des intermédiaires : Pharois, Prodnoviens et parcourir de longues distances en train, sur une ligne tout juste sortie de terre, pour arriver jusqu’aux usines du pays.

Ce sont donc des milliers d’emplois menacés à court terme, et des dizaines de milliers à moyen termes alors que toute l’économie du pays stagne désespérément.


Une mauvaise gestion de crise qui se retourne contre Boris Koshetchkine

Si le gouvernement a bien pu essayer de faire porter le chapeau au Syndikaali, de fait responsable du blocus, les nombreuses mains tendues par le gouvernement Pharois qui communique allégrement sur sa volonté de lever les sanctions et de se rapprocher du Vogimska tendent, à force, à faire peser la responsabilité de toute cette situation sur le seul gouvernement vogimskan. D’autant plus que l’émotion liée à l’attentat de Nord-Vologiyev retombe à présent, balayée par le quotidien maussade dans un pays apathique. La communication du Syndikaali persiste à insister sur le caractère raciste et illégitime des sanctions, une musique susceptible de faire son petit bonhomme de chemin dans l’esprit des vogimskans, l’expulsion des Pharois pouvant – à la limite – se comprendre venant d’un pays autoritaire, mais celle des ressortissants Kah-Tanais ou Lutharoviens n’ayant tout simplement aucun sens logique.

Faire reposer l’entièreté des décisions économiques prises depuis plusieurs mois sur une politique raciste et pêchant par irrationalité rend la communication gouvernementale de plus en plus difficile à défendre, même pour les propagandistes du régime. Il faut dire que le peuple n’est pas Boris Koshetchkine et que les Vogimskans sont nombreux à se souvenir de l’aide apportée par les Pharois lors de la Révolution Bleue, mais également de l’immigration et de la cohabitation pharoise sur le territoire du Vogimska. Entrepreneurs, aventuriers et marins, les ressortissants du Syndikaali, s’ils sont loin de susciter l’adhésion inconditionnelle de leurs voisins, sont toutefois des figures connues dans l’océan du nord et, depuis l’ouverture du pays il y a cinq ans, familières. Leur expulsion soudaine a brisé des couples, coulé des business, éloigné des amis et ce sans que rien ne vienne justifier l’inimité que devraient se vouer ces deux peuples pourtant proches.

Rien si ce n’est les décisions prises par Boris Koshetchkine, sans consultation de la population et seulement basées sur l’émotion des attentats qui se dissipe avec le temps. Vogimskans et Pharois n’ont pas été en guerre, ils n’ont pas ouvert le feu l’un sur l’autre, au contraire, jusqu’au choix de Boris Koshetchkine de se ranger derrière la bannière de l’ONC, ces deux pays étaient amis et leurs ressortissants, des proches, des partenaires, des amoureux. La décision de séparer ces deux peuples repose donc entièrement sur la volonté d’un homme, et il s’avère que cette décision, non seulement contestable, a aussi des effets délétères sur l’économie. Tout cela constitue un terreau fertile pour les mouvements de contestation au sein de la société civile qui réclament la réouverture des liens avec les Pharois. Le slogan, simple mais efficace, est assez révélateur :

« L’arrivée de l'ONC ne nous a apporté que des flics, mais le départ des Pharois nous a apporté la crise. »

L’adhésion du Vogimska à l’organisation des nations commerçantes semble donc, par bien des aspects, un coup d’épée dans l’eau qui n’a eu pour effet que d’importer sur le territoire « l’expertise » coûteuse et manifestement inutile des supers flics Alguarenos. Des latinos venus faire la loi dans un pays slave ? Et pour aucun résultat visible ? Il y a de quoi frustrer, agacer une population qui tire la langue et voit son économie stagner, rendant le quotidien de plus en plus difficile à mesure que les usines ralentissent et que le pouvoir d’achat diminue. Tous les produits d’importation ont vu leur prix augmenter, un douloureux cadeau que Boris Koshetchkine fait à sa population au nom d’une idéologie politique à laquelle il est loin d’être certain qu’elle adhère.


Un second effet, et non des moindres, est contre toute attente le retour du marché noir

En coupant ou du moins complexifiant les flux d’importation classique du Vogimska, non seulement les matières premières lourdes peinent à arriver jusqu’aux usines du pays, mais les biens de consommation à haute valeur technologique sont devenus beaucoup moins abordables... en passant par les canaux de distribution classiques. Pour comprendre le phénomène, il suffit d’ouvrir une carte et constater le dramatique isolement du Vogimska des autres pays de l’ONC. Quelques 12 000 kilomètres le séparent du Jashuria, la cinquième économie mondiale, et plus de 5000 du Lofoten, entre qui se dresse les mers gelées du nord et plusieurs détroits contrôlés par le Syndikaali. L’Alguarena, n’en parlons pas, il faut compter avec 15 000km de distance, plus de seize heure d’avion. La seule nation a proximité est le Novigrad, éloigné de 3 000km, or manque de chance, des pays de l’ONC le Novigrad est l’un des moins développé et souffre de la concurrence immédiate de son voisin Elpide. Pas certain que le secteur industriel soit capable d’assumer la demande.

Surtout, et c’est là la puissance du blocus Pharois, l’économie du Syndikaali est non seulement écrasante dans l’océan du nord où, cumulée à celle de la Commune d’Albigärk et de Porto Mundo, elle se hisse à plus de 1 700 milliards de PIB, mais en plus les Pharois sont connus pour leur habilité à la contrebande.

Certes, les douanes vogimskanes restent alertes, mais dans un pays où la vie devient chaque jour plus chère, la corruption – toujours elle – refait surface par la petite porte. Les produits de luxe ou nécessitant des savoirs et des technologies de pointe, tel que l'électroménager, les ordinateurs et téléphone mais aussi le secteur de l'armement qui réclame une grande quantité de composants couteux et difficiles à produire, tout cela se révèle clairement plus compétitif à acquérir sur le marché noir qui épargne au consommateur non seulement leur coût d’importation, mais également la TVA. Une affaire en or pour monsieur tout le monde qui peut se procurer des petits bijoux de technologie pour un prix défiant toute concurrence. Dans un contexte où le marché noir est à ce point lucratif, étant devenu la porte d’entrée la plus intéressante pour un certain nombre de produits du quotidien, les filières de contrebande florissent. Il faut aussi dire que la demande est forte, à peine sorti de l'austérité du communisme, la population convertie à la société de consommation, aspire à en jouir. Le manque d'argent n'empêche en rien les fantasmes matérialistes, grosses voitures, nouvelle machine à laver, vêtements de grand standing, nourriture exotique... Des biens que le blocus pharois n'a pas rendu inaccessibles, juste plus difficiles et donc plus chers à se procurer. En parallèle, des produits de qualité équivalente sont disponibles "sous le manteau". Magasins clandestins, caves secrètes aménagées, argent blanchi, tout cela se déroule même parfois de façon encore plus assumée et il n'est pas rare qu'à des biens légaux se mêlent des illégaux, sans que le vendeur lui-même ne le sache. Après tout, on perd aisément la trace de tel ou tel produit après être passé entre plusieurs mains, les revendeurs se font concurrence pour arracher des parts du marché noir et les prix baissent, baissent...

Il faut dire que le Syndikaali regarde tout ce petit trafic d’un œil bienveillant et que sa croissance en hausse continue ces derniers mois semble confirmer le succès de sa stratégie économique. En pouvant compter sur les moyens de la marine pharoise, l’expertise de ses passeurs et le soutien actif d’une partie des prodnoviens, russophones et non-interdits de séjour sur le territoire vogimskan, ces trois facteurs forment un cocktail explosif qui destine le Syndikaali à s’imposer comme maître de l’économie parallèle.

Et c’est sans compter ses efforts de rapprochement avec les réseaux mafieux déjà installés sur place, et le recrutement de personnel parmi les locaux, dans des régions malheureusement toujours touchées par le chômage, faute de croissance et de la politique de plein-emploi du Parti Communiste du Vogimska.

Le tableau, loin d’être apocalyptique, n’en est pas pour autant réjouissant et s’impose doucement au sein de la société civile la perception sensible que le pays est sur le déclin. Boris Koshetchkine a sans doute encore le temps d’inverser la vapeur et de revenir sur certains des choix qui l’ont mené à une telle situation, mais il faudra du courage politique pour cela, et porter un regard objectif sur le contexte économique et politique du Vogimska.

La main pharoise, elle, est toujours tendue.
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Le jeu du chat et de la souris

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Opération d'influence clandestine visant le Vogimska

Pays infiltrant: Pharois Syndikaali + Commune d'Albigärk (expertise en sciences sociales, psychologie, communication venant en soutien des services secrets pharois)
Pays infiltré: Vogimska
Prévisionnel de la date (RP) de l'action clandestine : avril 2009
Prévisionnel de la date (HRP) de l'action clandestine : l'action pourra être arbitrée le 10/12/2022
Type d’opération : retournement d'un agent haut placé des services secrets vogimskans + récupération de documents classés secret défense (action à 50 000 pts)

Province cible : #37291 Vologiyev (la capitale)

RECONTEXTUALISATION / FRISE CHRONOLOGIQUE DES EVENEMENTS PRE-OPERATION :

Pour recontextualiser le décor de l’opération qui sera mis en place voici un petit récapitulatif chronologique des évènements :

Pour une contextualisation plus large et complète des relations pharo-vogimskanes et du contexte géopolitique dans l'océan du nord, l'arbitre peut se référer à ce message. La contextualisation qui suit reprend à partir de novembre 2008, là où la précédente chronologie s'arrêtait.

  • 30/09/2005 : Des influenceurs, certains soutenus par le Syndikaali, d'autres de leur propre initiative, débunkent la propagande de l'ONC en montrant que contrairement aux annonces du gouvernement vogimskan et de ses alliés, le PIB stagne complètement depuis six mois (date d'entrée du pays dans l'Organisation des Nations Commerçantes). Un constat qui tend à montrer, si on est de bonne foi, que l'entrée dans l'ONC n'a pas encore eut d'effet visibles, mais surtout que les journaux qui prétendent le contraire mentent. La presse qui tient ce genre de discours prend donc le risque d'être quelque peu décrédibilisée ou tout du moins déconnectée de la situation réelle du pays.
  • Sur l’internet Vogimskan, des influenceurs moquent les chiffres clairement bidons de l’ONC et du gouvernement

  • Novembre 2008 : Les pays de l'ONC investissent au Vogimska pour lutter contre la corruption et commencent une campagne de communication autour de leur soutien apporté au gouvernement. Le pays est présenté comme un champion de la lutte contre la corruption. Au total, 18 000 points sont investis au Vogimska (soit l'équivalent de 6 usines culturelles qui sont bel et bien construites, le Vogimska passe de 1 usine à 7 dans cette période). Compte tenu des sommes investies, des effets réels sont attendus.
  • 17 novembre 2008 - La fin du communisme sonne le glas de la corruption.
    21 novembre 2008 - Le Vogimska, nouveau champion de la lutte contre la corruption après son intégration à l’ONC?
    6.000 points de l'Alguarena
    9.000 points du Novigrad
    3.000 points du Lofoten

  • Novembre 2008 : En réponse à la communication de l'ONC, certains réseaux sociaux pointent du doigt le mauvais bilan économique du pays dont la croissance est largement inférieure, en comparaison, à celle de la RLP alors que les deux pays ont suivi une trajectoire politique comparable (sortie du communisme, libéralisation du marché, etc.). La critique se repose une nouvelle fois sur la très faible note du Vogimska sur l'indice démocratique, signe de dysfonctionnements lourds dans l'appareil d'Etat qui ne peuvent seuls être imputés au bilan du communisme.
  • Globalement, la critique ne porte pas tant sur les efforts du Vogimska pour lutter contre la corruption mais préfèrent plutôt se moquer de la titraille de la presse pro-régime qui dépeint un tableau idyllique, en fort contraste avec la réalité expérimentée par les citoyens. Les journalistes sont accusés, au mieux, d'être déconnectés du reste du pays, au pire de relayer sans se poser de question la propagande du gouvernement.
    Débat : Aveuglés par leur idéologie, les libéraux incapables de regarder en face les failles de leur systèmes ?
    Calcul des indices démocratiques nationaux par l'IHEP

  • 17 novembre 2008 : En réponse à la communication critique, le gouvernement Vogimska organise une opération sous faux drapeau et perpétue sur son sol des attentats visant à faire porter le chapeau aux Albiens. Le gouvernement en profite pour faire voter en urgence une loi visant à expulser tous les ressortissants Albiens, Pharois, Norstalkians mais aussi Lutharoviens et Kah-Tanais du territoire.
  • Attentats à Vologiyev, Vogimska.

  • 18 novembre 2008 : La réponse pharoise est immédiate. Dénonçant une manipulation et une loi raciste visant ses ressortissants (pour rappel, certains sont installés sur place depuis plusieurs années, y ont du travail, de la famille ou des biens), le Syndikaali annonce fermer les détroits aux navires vogimskans ou à destination de celui-ci. Le Syndikaali conditionne leur réouverture à l'annulation des lois racistes et demande une rencontre diplomatique avec le gouvernement vogimskan, demande qui reste lettre morte à ce jour.
  • Le Vogimska vient-il de faire la pire erreur de sa vie ?Allocution du Doyen Pêcheur en la date du 18 novembre 2008
    Prise de contact du gouvernement Pharois

  • Novembre 2008 : La décision d'expulser un grand nombre de perosnne du Vogimska a des répercussions à l'internationale. Son voisin, l'Empire Karpok, incite ses ressortissants à quitter le pays ou au minimum à la prudence. La nature très politique de ces lois est pointée du doigt.
  • Extrait du communiqué à destination des populations d'origines karpokiennes vivant sur le sol Vogimskan.

  • Décembre 2008 : En parallèle, l'ONC vente les mérites de la connexion RLP-Vogimska, censée assurer la prospérité de l'oblast de Nazakraina. Des grands travaux sont engagés, notamment au niveau des infrastructures et des services publics.
  • La Nazakraine, grande gagnante de l'intégration vogimskane à l'ONC ?

  • Décembre 2008 : Dénonçant la politique anti-communiste du Vogimska, la Loduarie annonce prendre des sanctions politiques et économistes contre ce-dernier. Au vu des économies comparables de ces deux pays et de leur éloignement, il est peu probable que celles-ci aient des effets réels. Néanmoins, de par son alliance avec la Lutharovie et les échanges commerciaux qu'entretiennent ces deux pays, la Loduarie est bel et bien présente dans l'océan du nord, même si elle en reste un acteur de second plan.
  • Au Vogimska, une ombre rouge reste présenteALLOCUTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

  • Décembre 2008 : En soutien au Vogimska, le Novigrad déploie sur place un contingent militaire, notamment afin de protéger la route commerciale reliant les territoires de la RLP et ceux du Vogimska. En parallèle, une route de fret aérien se met en place, passant notamment par Netharia, à mi-chemin entre les deux pays. Un soutien économique qui permet d'éponger partiellement le manque d'arrivée de matières premières dû au blocus pharois. Le fret aérien demeure toutefois limité et extrêmement couteux en ce qui concerne les matières premières, laissant présager une efficacité limitée à moyen termes.
  • Novigrad : garant de l'échec de l'embargo du Syndikaali ?
    25/11/2008 : Eskad, nouvelle étape sur la route commerciale septentrionale.

  • Décembre 2008 : Malgré les sommes investies par l'ONC, le Vogimska ne se développe quasiment pas d'un point de vue économique (seules deux usines sont construites par le joueur). Les médias d'opposition pointe du doigt les mauvais résultats économiques et craignent que le pays ne se mette à sous-traiter des responsabilités régaliennes (lutte contre la corruption notamment) à des pays étrangers. Une fronde nationaliste critique le fait que les seuls investissements réalisés par le pays sur les sept derniers mois soient des capitaux de l'ONC et non des investissements nationaux. Par ailleurs, une certaine méfiance est alimentée vis-à-vis des pays aux valeurs progressistes, tel que le Lofoten, sur fond d'homophobie et de racisme. Ces deux facteurs : crainte d'une perte de souveraineté et exotisme des nouveaux alliés du Vogimska, en contraste avec les Pharois, Karpokiens et Lutharoviens plus proches géographiquement et culturellement des peuples slaves, est un terreau fertile pour l'opposition politique.
  • L’interventionnisme mondialiste, au risque du backlash nationaliste

  • 8 décembre 2008 : Tous ces facteurs portent leurs fruits : l'opération clandestine est un succès et même si son impact est limité à des sphères mineures de l'Etat (réussite mineure), une défiance s'ancre désormais au sein de l'administration, contre le gouvernement central et ses dérives jugées autoritaires et mafieuses.
  • Fronde et défiance au cœur de l'appareil d'Etat vogimskan.

  • Décembre 2008 : La politique d'intensification de la lutte contre la corruption, menée par le Vogimska, produit un effet collatéral. Ceux qu'elle vise directement, cercles mafieux, fonctionnaires corrompus, etc. se sentent directement menacés par les annonces, d'autant plus que le Vogimska bénéficie d'une aide internationale. Conséquence de quoi, plusieurs groupes criminels sont tentés d'avoir recours à l'expertise des Pharois, un pays connu pour la puissance de ses réseaux mafieux et pirates. Le Vogimska étant particulièrement corrompu pendant l'air Kazantsev, nombreux sont ceux qui craignent pour leur peau, ce qui entretient la défiance vos-à-vis du chef du gouvernement.
  • Lutte contre la corruption : au risque de jeter le monde du crime dans le giron pharois ?
    "l'économie du Vogimska est principalement régie par la criminalité et la corruption, ce dont Kazantsev tirait profit au détriment de la population."

  • 24 décembre 2008 : Afin de souligner le contraste entre le mutisme du gouvernement vogimskan et la bonne volonté des Pharois, ceux-ci communiquent largement sur leur désir de se rapprocher des Vogimskans, l'amitié qu'ils vouent à ce peuple et multiplient les mains tendues, comme à l'occasion du nouvel an.
  • Bonne année de la part du Pharois Syndikaali

  • Mars 2009 : Trois mois ont passé et la situation n'a pas beaucoup évolué. Aucune industrie n'a été construite par le Vogimska à cette date, signe que le PIB stagne bel et bien. La faute au blocus pharois qui paralyse l'industrie, dépendante des matières premières qui ne peuvent être acheminées sur le territoire qu'à un coût largement supérieur à ce qu'il était jusque-là. Des entreprises mettent mécaniquement la clef sous la porte et plusieurs voix s'élèvent contre les politiques anti-corruption qui ne semblent avoir des effets que très limités sur l'économie. Celles-ci sont d'ailleurs soupçonnées d'être un gouffre à argent qui finance des fonctionnaires oisifs, un comble. Par ailleurs, le blocus pharois renforce le marché noir qui devient un excellent moyen de profiter des exportations du Syndikaali à bas coût, là où les mêmes marchandises importées de l'autre bout du monde par avion sont loin d'être concurrentielles. Le mutisme du gouvernement vogimskan et les mauvais résultats économiques sont des éléments susceptibles d'aggraver le sentiment de rejet de la politique vogimskane par la population.
  • Stagnation économique générale, les investissements de l’ONC font mauvais genre

  • 24 mars 2009 : Afin de désarmer la grogne, le gouvernement vogimskan se fend d'un communiqué pour débunker certains discours. Il commence par se féliciter de l'expulsion des derniers Pharois, laissant comprendre qu'il ne compte pas revenir sur sa politique raciste, puis met en avant le nationalisme et le patriotisme de la population pour expliquer que le pays n'est ni sous influence de l'ONC, ni sous celle du Syndikaali. Il retourne ensuite l'accusation le rendant responsable du blocus pharois. Reste que le gouvernement n'a toujours pas daigné répondre aux multiples propositions de désescalade, ce qui rend ses dires peu crédibles. En ce qui concerne l'argument du nationalisme, il témoigne de l'illusion - ou de la volonté de faire croire - que le Vogimska ne serait qu'un esprit de ruche acquis à son drapeau. Une communication en contradiction non seulement avec le fait que le pays ait été particulièrement corrompu ces dernières années, mais également avec la réussite de la dernière OP sur son sol qui concrétise la défiance de l'administration vis-à-vis du pouvoir central.
  • Nouvelles du Vogimska.



    Cette opération se repose sur plusieurs forces et éléments concrets :
    • La présence d'espions et de réseaux pharois au Vogimska dès 2005, quoique l'obligation de quitter le territoire des ressortissants Pharois ait certainement amputé certains réseaux
    • C'est toutefois partiellement compensé par le soutien d'une partie de l'administration vogimskane au Syndikaali, ce qui a sans doute diminué l'efficacité de la politique d'expulsion
    • Le soutien des communistes vogimskans exilés qui ont pu être sauvés par le Parti Communiste Pharois et ont encore des familles au pays qui, elles, n'ont pas oublié l'aide pharoise à l'époque
    • La classification du Vogimska dans les régimes hybrides de l'indice démocratique, ce qui inclue de fortes défaillances de l'Etat, une faiblesse que le Syndikaali est particulièrement doué à exploiter. A l'inverse, l'ONC ne peut pas compter sur un tissu économique stable et des pouvoirs publics efficaces pour s'implanter.
    • La présence pharoise dans la ville de Merengrad en Lutharovie depuis 2004 (et plus généralement son influence dans l'océan du nord) assure aux agents du Syndikaali une bonne maîtrise de la langue et de la culture slave. Par ailleurs, la présence pharoise au Prodnov lui permet de compter sur des alliés prodnoviens qui, eux, ne sont pas visés par les expulsions.
    • Le blocus du Syndikaali pèse sur l'économie du Vogimska dont le seul allié dans la région, la RLP, ne représente que la moitié de son PIB. Malgré cela, le gouvernement refuse toujours de donner le moindre signe d'une volonté de désescalade. Au contraire, le Syndikaali multiplie les gestes de bienveillance.
    • A plusieurs reprises, la presse pro-régime a été pointée du doigt comme mensongère ou au moins un peu trop dithyrambique par rapport à la situation réelle du pays. La possibilité que les journaux mentent au profit du gouvernement et de l'ONC est donc crédible.
    • Le gouvernement de Boris Koshetchkine est assez récent (un peu plus d'un an), tout comme le capitalisme, ce qui peut fragiliser la loyauté des agents de l'Etat.
    • La réussite d'une précédente OP assure au Syndikaali un ancrage au sein de l'appareil d'Etat du Vogimska et un bonus de réussite de ses futures opérations.

    Beaucoup de voyants sont donc au vert pour agir au Vogimska.


    OBJECTIFS DE L’OPERATION

    L’objectif de l’opération est de révéler au grand public, par le retournement d'un officier des services secrets vogimskans, que l'attentat de Vologiyev a été perpétré sous faux drapeaux. Non seulement le gouvernement vogimskan a tué ses propres citoyens, mais en plus il a cherché à faire porter le chapeau injustement aux Pharois, provocant une crise économique dans la foulée.

    Le but recherché est de retourner définitivement une majeure partie de la population contre le gouvernement et ses alliés en révélant ses crimes au grand jour.

    Il ne s'agit pas de renverser le gouvernement, mais de pouvoir légitimement écrire sur la contestation massive à laquelle celui-ci devra faire face s'il ne revoie pas sa politique (et ne démissionne pas).


    Réussite majeure : Grâce à leur ancrage au sein de l'administration vogimskane les services secrets pharois parviennent après plusieurs mois de travail, à retourner un haut responsable du contre-espionnage vogimskan.

    Cela peut-être dû à une multitude de facteurs : l'agent peut être outré que le gouvernement ait fait assassiner son propre peuple, il peut être un ancien communiste sympathisant, il peut être corrompu et craindre pour son poste, il peut avoir de la famille communiste exilée, il peut ne pas apprécier que le Vogimska se soit coupé des pays slaves de l'océan du nord, au profit des étrangers de l'ONC, il peut avoir été acheté ou s'être vu promettre une vie meilleure dans les territoires Pharois dont le PIB est largement supérieur. Enfin, on peut l'avoir fait chanter.

    L'agent parvient à quitter le pays, non sans avoir au préalable fourni à la presse plusieurs preuves évidentes que l'attentat de Vologiyev a été organisé par les services secrets vogimskans. Le scandale est international. Tous les alliés du Vogimska sont entachés et la population est horrifiée de découvrir de telles pratiques.

    Résultat concret
    • Possibilité de jouer la contestation politique massive à laquelle doit faire face le gouvernement vogimskan
    • L'opinion publique est désormais acquise aux Pharois, considérés comme des victimes innocentes


    Réussite mineure : L'agent retourné par les services secrets pharois parvient à livrer les preuves à la presse que l'attentat de Vologiyev est un coup monté. Malheureusement, il ne parvient pas à quitter le pays et des documents attestants de sa proximité avec les services secrets du Syndikaali sont trouvés chez lui ce qui permet au gouvernement de semer la confusion. Le scandale est d'ampleur et une partie conséquente de la population perd toute confiance en le gouvernement, mais une autre fait bloc autour du récit officiel et accuse l'agent double de mensonges et de trahison. Si les preuves existent bel et bien, il est toutefois possible de les nier à condition d'orienter la presse et de faire usage d'une rhétorique populiste. Il n'y a pas de véritable unanimité autour de l'horreur de la révélation.

    Résultat concret
    • Possibilité de jouer la contestation politique à laquelle doit faire face le gouvernement vogimskan
    • L'opinion publique est fortement divisée sur la question


    Echec mineur : La C.A.R.P.E. ne parvient pas, malgré ses efforts, à convaincre un haut gradé des services secrets vogimskans de passer à l'ennemi.

    Résultat concret
    • Echec de l'opération, les malus classiques s'appliquent en cas de nouvelle tentative


    Echec majeur : La C.A.R.P.E. parvient à convaincre un haut gradé des services secrets vogimskans de passer à l'ennemi mais celui-ci est arrêté avant d'avoir eu le temps de faire quoi que ce soit. Non seulement il existe désormais des preuves que le Syndikaali complote contre le Vogimska qui peuvent désormais être utilisées pour monter la population contre les Pharois, mais certains agents secrets pharois tombent dans l'opération.

    Résultat concret
    • Echec de l'opération, les malus classiques s'appliquent en cas de nouvelle tentative
    • Perte partielle des bonus contextuels conférés par à la présence des Pharois sur place depuis 2005 et le soutien des exilés communistes en Lutharovie


    LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPERATION

    • La présence de l'ONC est le principal risque de cette opération, d'autant que celle-ci a investi dans des systèmes de lutte contre la corruption. Cela peut être à double tranchant : d'un côté opérer au Vogimska est désormais plus compliqué, de l'autre des agents de l'Etat se sentant menacés ou sous pression auront potentiellement plus de facilités à passer à l'ennemi si celui-ci leur fait une offre intéressante.


    Moyens engagés :

    • Pas de moyens militaires, les réseaux pharois et des communistes vogimskans sont mobilisés ce qui peut les compromettre en cas d'échec.

    Chaine logistique :

    • La C.A.R.P.E. est implantée au Vogimska depuis 2005, mais a connu des difficultés en 2008 avec l'explusion des ressortissants Pharois. Elle peut toutefois compter sur la connaissance du terrain, les réseaux communistes, anciens soutiens du régime mais également sur ceux qui, pour sauver leur peau, se font discrets au Vogimska et sont susceptibles de faire l'objet de chantage. Elle a également comme avantage d'être soutenue par une partie de l'administration et peut compter sur les Prodnoviens qui ne sont pas concernés par les sanctions politiques, pour être des agents de terrain. Les Pharois ont d'ailleurs été depuis longtemps les premiers à investir au Vogimska et peuvent donc compter sur une certaine sympathie de la population qui est habituée à leur présence.
    1987
    ....
    Aucun secret ne le reste définitivement.


    Véritable explosion dans le monde médiatique de ce que certains observateurs internationaux considèrent comme une démocratie bien imparfaite : plusieurs documents émanant directement de l’État et des services secret ont été rendus publics à travers des publications nationales, internationales, indépendantes, et sur tous les canaux médiatiques que l’on peut s’imaginer.

    Ces documents, qui après analyse sont parfaitement authentiques, détaillent l'organisation de l'attentat de Vologivey par les services secrets nationaux, jetant un profond discrédit sur la récente politique d'expulsion des ressortissants étrangers, les services secrets et le gouvernement. Pire encore, les nationalités expulsées, notamment pharoises, sont sujettes à un puissant mouvement de sympathie de la part d’une population profondément heurtée par la manœuvre.

    Le tollé est massif au sein de la société civile, intellectuelle et politique.

    Grâce à leur ancrage au sein de l'administration vogimskane les services secrets pharois parviennent après plusieurs mois de travail, à retourner un haut responsable du contre-espionnage vogimskan.

    Cela peut-être dû à une multitude de facteurs : l'agent peut être outré que le gouvernement ait fait assassiner son propre peuple, il peut être un ancien communiste sympathisant, il peut être corrompu et craindre pour son poste, il peut avoir de la famille communiste exilée, il peut ne pas apprécier que le Vogimska se soit coupé des pays slaves de l'océan du nord, au profit des étrangers de l'ONC, il peut avoir été acheté ou s'être vu promettre une vie meilleure dans les territoires Pharois dont le PIB est largement supérieur. Enfin, on peut l'avoir fait chanter.

    L'agent parvient à quitter le pays, non sans avoir au préalable fourni à la presse plusieurs preuves évidentes que l'attentat de Vologiyev a été organisé par les services secrets vogimskans. Le scandale est international. Tous les alliés du Vogimska sont entachés et la population est horrifiée de découvrir de telles pratiques.

    Résultat concret
    • Possibilité de jouer la contestation politique massive à laquelle doit faire face le gouvernement vogimskan
    • L'opinion publique est désormais acquise aux Pharois, considérés comme des victimes innocentes
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    L'heure de la rue

    https://www.zupimages.net/up/22/50/1nvr.jpg

    La rue ne désemplissait pas, Sasha se faufilait entre les manifestants, profitant de sa petite taille pour avancer plus vite que la foule. Autour de lui, des hommes et des femmes, le poing brandit, convergeaient vers les bureaux du Numéro 2, l’équivalent du chef du gouvernement. Au-dessus de la foule, il y avait des pancartes où le visage de Boris Koshetchkine avait été barré d’une croix sanglante.

    « Dehors l’assassin ! » hurlaient les gens et Sasha pouvait sentir la force des masses furieuses, enhardies par leur instinct grégaire. On se croyait revenu au temps de la Révolution Bleue, quand une foule similaire, appuyée par l’armée de libération, avait mis en déroute le gouvernement communiste de Golovkine. A croire que le pays n’avait jamais vraiment réussi à se stabiliser depuis, Kazantsev avait quitté le pouvoir dans la honte, et Koshetchkine semblait bien parti pour suivre le même chemin. N’y avait-il donc pas un seul homme politique à qui l’on puisse se fier dans ce foutu pays ?

    En courant, Sasha manqua de se prendre les pieds dans le rebord d’un trottoir. Il y avait tant de monde qu’on ne distinguait plus la route du reste. Derrière lui, loin derrière, un malheureux automobiliste klaxonnait désespérément pour réussir à se sortir de la manifestation où il avait été englué malgré lui.

    Outre les visages de Koshetchkine, celui de Nikita Ivanovich Soukhoroukov, le maire assassiné, était également brandi. « Nikita Soukhoroukov, mort pour la patrie et à cause d’elle » disait un slogan. Sasha n’était pas certain de tout comprendre, il s'amusait sur le perron de sa maison lorsque le bruit de la foule l’avait attiré et n’ayant jamais vu semblable masse de monde, s’était fondu dedans comme un jeu. Mais ce n’était pas un jeu. Non, ça n’avait pas l’air d’un jeu.

    Soudain, il sentit que deux mains gantées se glissaient sous ses aisselles et avec un cri de surprise, se retrouva soulevé dans les airs, puis déposé sur les épaules d’un homme. Autour de lui, des manifestants se mirent à rire. « Justice pour nos enfants ! » cria quelqu’un et d’autres reprirent « Justice pour nos enfants ! Koshetchkine au poteau ! »

    Un instant étonné de se trouver si haut, Sasha apprécia rapidement la perspective que lui offrait son nouveau siège. A seulement dix ans, il trônait désormais au-dessus de tout le monde et devant comme derrière pouvait voir cette marrée de visages, à perte de vue. Un frisson lui parcouru l’échine. La plupart étaient sombres et fermés, et d’autres furieux, rougis par le froid et l’indignation. Le printemps pointait doucement le bout de son nez mais pas encore assez pour bien faire fondre les neiges. Sous les pieds des manifestants, il n’y avait que de la boue. On avait bravé le froid malgré tout.

    Caparaçonnées, Sasha aperçu des forces de l'ordre qui entouraient silencieusement la foule. Le visage dissimulé sous des cache-nez, il était difficile de savoir leurs sentiments à cet instant. Lorsque les gens passaient près d’eux, la plupart les enjoignaient à se joindre au mouvement, d’autres les ignoraient seulement. La police pouvait être brutale, aux confins du monde, et tout le monde commençait à comprendre que c’était elle, en définitive, qui tenait le sort de Koshetchkine entre ses mains.

    Jugeant qu’il en avait assez vu, Sasha frappa à deux reprises la tête de sa monture. « Je veux descendre ! » cria-t-il par-dessus la foule, et l’homme hocha la tête, l’attrapa au niveau des reins et le reposa par terre. Le garçon se retrouva les deux pieds sur le sol et le temps de remettre en place son bonnet, l’homme qui l’avait soulevé avait disparu. A nouveau il se trouvait à hauteur de ceinture et manqua d’être bousculé. Il se remit à se faufiler entre les gens.

    A un moment, Sasha sortit de la masse et se retrouva face à un cordon de policier. L’un d’eux baissa la tête vers lui et le garçon avala sa salive. Ceux-là avaient l’air redoutable et la main posée sur le pistolet. Personne n’ignorait la peur que la répression pouvait inspirer, même pas un petit garçon, et il couru trouver refuge au milieux des gens. Où était-il à présent ? Il lui semblait avoir marché plus d’une heure mais c’était certainement moins, les bâtiments qui entouraient la rue ne lui disaient rien, il semblait que de voir celle-ci remplie de monde brouillait ses souvenirs, pourtant il ne devait pas être si loin de chez lui.

    Loin, loin devant eux, et pourtant proche, les aigles noirs du Vogimska flottaient sur les bâtiments gouvernementaux, et il sembla à Sasha qu’ils étaient soudain devenus menaçants.
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    Allocution du Doyen Pêcheur en la date du 21 avril 2009

    https://www.zupimages.net/up/21/13/wzld.jpg



    Chers amis, chères amies, chers autres,

    Il est des vérités crues qui font peine à entendre et face aux malheurs du peuple vogimskan, j'en viendrai presque à souhaiter que toute cette affaire n'ait en effet été que l'oeuvre d'un fou. Le sentiment de trahison est sans doute l'un des pires du monde, et que penser d'un gouvernement qui, élu au nom du peuple et pour le peuple, se retourne contre ce-dernier et le tue, comme on tuerait un animal, pour se nourrir de lui ?

    Les révélations accablantes de monsieur Tomas Rychenkov, dont je salue le courage, ont été un coup de tonnerre. Pour les Pharois certainement, accusés à tort, contre qui on a comploté avec malveillance et dont des vies ont été sauvagement brisées par une expulsion criminelle. Mais pour les Vogimskans surtout, à qui vont toutes mes pensées aujourd'hui. Nul ne mérite de se réveiller un matin pour découvrir que ceux en qui l'on avait placé des espoirs ont non seulement failli à la tâche, mais ont menti et assassiné contre celle-ci.

    En tant que Doyen Pêcheur, je dois amour et empathie à chacun des hommes et des femmes du Syndikaali, mais aujourd'hui, je pense parler en leur nom en disant que c'est vers le Vogimska que se tourne notre affection. Il n'y aura nulle rancune, car nous savons qu'un peuple n'est pas responsable de ses criminels, et que les Vogimskans sont avant tout victimes et non bourreaux.

    Il serait absurde, à présent que la vérité est révélée, de maintenir plus longtemps nos sanctions qui pénalisent injustement les travailleurs d'un pays qui connait déjà bien des difficultés politiques. J'annonce donc, en concertation avec les ministres du Syndikaali, la levée des sanctions contre les navires de commerce du Vogimska.
    Nous reportons désormais notre confiance envers le peuple qui est en droit de réclamer justice à son gouvernement, et de prendre acte de l'amitié pharoise, indéfectible, que nous lui vouons.

    J'ai hâte, et je pense que nombre de mes concitoyens, autrefois installés au Vogimska, pour affaire et pour amour, de retourner dans un pays qui avait su les adopter comme des frères, et qui ne les repoussa que trompé, illusionné par la volonté d'un homme et de ses noires ambitions.

    Vive le Vogimska libéré ! La justice triomphe et le mensonge est pourfendu, par le peuple et pour le peuple.

    A présent, nos regards et nos cœurs sont tournés vers vous, le destin du Vogimska est entre les mains des Vogimskans.


    Citoyen Makku,
    Doyen Pêcheur.
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    Un an après Vologiyev, le Vogimska entre impasse et résilience

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    Le deuil impossible des victimes de Vologiyev face au mutisme du gouvernement

    La situation n’a guère évolué depuis les manifestations massives d’avril 2009 et qui poussent depuis le gouvernement à se terrer dans le mutisme, manifestement dépassé par les événements. Une situation de pourrissement qui pourrait bien conduire, si rien n’est fait, à une escalade des tensions entre le pouvoir – désormais largement perçu comme illégitime – et la rue. La place de la Révolution – Bleue – précisions-le, est toujours occupée par un mouvement de protestation qui ne semble pas faiblir. La faute à la non-réponse du gouvernement, qui continue d’afficher son déni face à la crise et ne se donne pas les moyens de la régler. « Justice pour nos morts » et « morts aux mensonges » sont devenus les deux slogans majeurs de la contestation, pour une population vogimskane lassée des dictatures et des parodies de démocratie.

    Paradoxalement, tandis que son régime montrait hier les muscles, le Vogimska semble expérimenter une forme abâtardie d’anarchie. Le gouvernement ne donnant pas signe de vie, l’administration locale se voit contrainte de continuer son travail comme elle peut, grâce aux impôts locaux et à des stratégies de débrouille. La chance du Vogimska c’est qu’en changeant de régime pour la seconde fois en moins de dix ans, la population a les réflexes suffisant pour faire preuve d’une certaine résilience par rapport aux transformations de son quotidien. L’aide (indirecte) du Syndikaali a sans doute également facilité le non-effondrement de l’économie vogimskane, en maintenant voire intensifiant les flux commerciaux régionaux. La flotte de guerre pharoise toujours au large du Prodnov dont elle sécurise les eaux et les deux embouchures de l’océan du nord sous contrôle des bases militaires du Syndikaali offrent à cet espace économique une prospérité certaine dont bénéficient indirectement les Vogimskans.

    Reste que le statut du pays, toujours représenté par son gouvernement, fait débat. Avec qui faut-il traiter désormais ? Boris Koshetchkine, massivement contesté dans la rue, est-il toujours un interlocuteur légitime ? La plupart des pays de la région pensent que non. Soynaria, Karpokie, Pharois la défiance vis-à-vis du Vogimska est généralisée dans l’océan du nord où le dernier pays favorable au gouvernement, la République Libre du Prodnov, demeure bien silencieuse vis-à-vis de son désormais encombrant allié. La diplomatie s’en retrouve paralysée, avec un gouvernement qui n’intervient plus à l’international, sinon pour ruer dans les brancards et menacer ceux qui tentent de le contacter.

    Sur ce no diplomate’s land, le Syndikaali travaille à doucement recouvrer ses positions, faute de réaction politique pour s’opposer à lui. Le soutien massif de la population aux Pharois réhabilités et la clémence des autorités locales a permis à ces derniers de retrouver leur vie d’avant. Pour les commerçants, le Vogimska est également redevenu un débouché naturel après la levée du blocus l’année dernière. Là encore, même si officiellement le gouvernement Pharois et le gouvernement Vogimskan n’ont pas repris contact, difficile d’empêcher une population de commercer, surtout quand les produits de première nécessité peuvent rapidement venir à manquer en cas de rupture d’approvisionnement à l’international.

    L’annonce du coup monté contre les Pharois a contribué au backlash anti-raciste, amorçant un dégel après la montée en tension entre les deux pays début 2009. Désormais les ressortissants du Syndikaali sont mieux vus et des relations amicales peuvent se renouer entre les deux peuples. A moitié slaves et déjà en contacts étroits avec les Lutharoviens, les Prodnoviens et, dans une certaine mesure, les Karpokiens, l’amitié pharo-vogimskane semble une conséquence logique de la slavophilie des Pharois. Il serait toutefois bien utopique de dire que des tensions n’existent plus et malgré le mutisme du gouvernement, l’influence de ce-dernier demeure palpable au moins à niveau institutionnel. Difficile d’engager des démarches ambitieuses et des mesures juridiques sont gelées, entraînant un certain nombre de complications au quotidien. Les expropriations des Pharois sont théoriquement toujours en vigueur, et des questions très concrètes se posent, comme la garde des enfants pour les couples bi-nationaux.

    Dans la pratique, la population pharoise au Vogimska reste vulnérable sur le plan légal, ses droits se trouvant toujours dans une zone grise, partagée entre blocage institutionnel et sympathie des administrations locales, en particulier portuaires. Le monde de la pègre, lui, se porte relativement mieux. La nécessité de devoir se passer d’autorisation officielle pour les démarches quotidiennes, couplée à la nécessité de consommer et de commercer, a rendu la frontière entre légal et illégal plus floue, au grand bonheur des « contrebandiers » et autres syndicats du crime qui ont pu reprendre leurs activités. Le gouvernement Koshetchkine ayant fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille – lutte qui a participé à monter une partie de l’administration contre sa personne – sa disgrâce fait naturellement le bonheur de ses ennemis.
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    https://www.zupimages.net/up/23/50/eoih.jpg

    Вы идете танцевать?

    https://www.zupimages.net/up/23/50/1jxf.png
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