Posté le : 05 mai 2022 à 01:37:23
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L'Est afaréen, cour de récréation du géant paltoterran
Guerre du Varanya, soutien militaire de la menace sectaire mandrarikane, installation d'états fantoches...sombre tableau qui s'il n'avait pas été aussi dangereux aurait pu en faire rire plus d'un : à la recherche de menaces fantômes, l'interventionnisme alguerano crée plus de problèmes qu'il n'en résout. Petit et déprimant retour sur les derniers crimes paltoterrans en terres afaréennes.
Bradaboum ! Non, ce n'est pas le bruit d'un énième missile alguerano vendu pour détruire des aéroports ! Aujourd'hui, la première catastrophe ambulante mondiale exporte son impérialisme en Afarée ! Une arrivée loin d'être en fracas : le plan alguerano pour l'Afarée est décidé de longue date, et nul aujourd'hui n'est surpris par la tournure récente des événements au Varanya. Non satisfait d'avoir 《rétabli la paix et donné la démocratie》au Varanya, le géant paltoterran aux allures méchamment eurysiennes a trouvé encore mieux de faire du feu-Empire son état-fantoche. Sous des allures de démocratie bon élève, et encore si l'on peut considérer qu'un régime plaçant par un vote au faciès une dizaine d'oligarques au pouvoir dans le but miraculeusement atteignable de satisfaire les besoins légitimes de la population soit effectivement du domaine de la démocratie, l'état du Varanya mène une politique extérieure pro-Alguarana frisant le ridicule, se rapportant consentieusement à son protecteur pour toute prise de parti et ignorant délibéremment le dialogue avec les puissances l'avoisinant, dont en grande partie ses voisins afaréens qui ont pour leur immense majorité exprimé leurs inquiétudes vis-à-vis de la tournure de la guerre civile puis de ses conséquences. Si la reconnaissance envers l'aide extérieure semble normale, une telle position docile signale directement la présence d'un contrôle alguerano de la caste politique varanyenne. Car de caste il s'agit bien : loin d'avoir changé du jour au lendemain, la société varanyenne se caractérise toujours par sa forte stratification : en haut, les chefs de grandes familles, riches oligarques et chefs spirituels, au milieu leur cours et relations, et tout en bas la caste ouvrière et paysanne exploitée au grès des besoins de ses propriétaires terriens. Oui, le peuple varanyen a changé, oui il aspire à la liberté, mais non, il ne l'a pas eu. En postionnant ses hommes de main, l'Alguerana n'a fait que renouveler la caste au sommet de la pyramide, et cela ne risque pas de changer. Autre cas inquiétant et fortement similaire : le soutien du régime mandrarikan. Cet état sectaire bénéficie depuis maintenant plusieurs mois du soutien à peine discret de la pieuvre paltoterrane, qui selon certaines aurait bien pu fournir des armes au régime. De toute évidence, les autorités se justifieraient en affirmant la tête haute qu'ils participent à la stabilisation d'une région violente et secouée par les affrontements entre seigneurs de guerre et troupes gouvernementales, mais que neni ! A-t-on déjà vu une secte apporter paix, prospérité et liberté dans de telles régions ? Non, non et non !
De toute évidence, il s'agit là encore d'une tentative de mise sous tutelle via le poids économique et militaire écrasant de l'archipel, mise sous tutelle servant des objectifs de constitution d'un réseau commercial indépendant des pays libres de la région prenant en charge, pour l'instant, l'essentiel du trafic maritime commercial. 《Le colonialisme fût un temps permis aux puissances eurysiennes de tirer leur fortune de l'exploitation des indigènes et des ressources naturelles. Notre époque est celle du néo-colonialisme, la seule différence étant que les apparences sont sauvées sur les cartes.》 explique Maomet Zargaïb, expert en géopolitique et professeur d'Histoire moderne à l'université d'Al Kara. Une ironie du sort considérant l'appétit soudain pour la liberté de la population pontarbelloise, liberté passant évidemment par les armes là où elle s'est passée par le vote et la transition pacifique dans le reste des ex-colonies listoniennes. 《L'Alguerana ne suit en soit aucune véritable idéologie : l'ensemble de ses décisions stratégiques sont dictées par sa doctrine capitalisto-impérialiste si chère aux puissances eurysiennes dont elle est issue. Cette tendance a de quoi inquiéter les Banairais qui ont pu récemment apprendre la nomination d'un émissaire alguerano à la tête de la toute nouvelle Organisation des Nations Commercantes qui deviendra en toute probabilité le nouveau cheval de Troie de la Fédération. 》 poursuit Maomet. Cette nomination représente en effet un grand risque : les Îles Fédérées pourraient bien user de leur nouvelle position pour favoriser les voies maritimes passant par les ports de leurs tout nouveaux états fantoches ou du moins en améliorer l'attractivité, ce au détriment des acteurs déjà en place. Heureusement, la forte compétitivité d'acteurs régionaux comme le Banairah prouve que cette menace reste encore peu intimidante. En réalité, le véritable risque est celui de l'appropriation du tissu économique local, un phénomène bien loin de garantir la liberté des peuples pourtant si chère à la Fédération, du moins semble-t-il. Mais comme on dit si bien, si l'éléphant était paltoterran, la porcelaine n'existerait plus !