Nationalité du candidat : Pharoises
Domaine : À choisir entre : Architecture
Présentation du candidat : Figures emblématiques de l'architecture pharoise (ne riez pas), le couple Hermanni Saija incarne le tournant brutaliste pris par la côte nord du Syndikaali à partir des années 70. Médiatiques amoureux de la terre, dans un pays largement tourné vers l'océan, ils ont contribué par leurs créations mais aussi par leur travail de lobbying à relégitimer l'architecture dans le cœur des Pharois. Aujourd'hui âgés respectivement de 76 et 74 ans, Hermanni et Saija ont pris leurs retraites à Pharot. Ils ont donné leur nom à la Kansallinen Arkkitehtuurikoulu Hermanni-Saija (école nationale d'architecture Hermanni & Saija) qu'ils contribuent à fonder dans les années 90, quinze ans avant l'indépendance d'Albigärk et la réouverture de ses amblématiques académie d'architecture, la Kukka-akatemia et la Sillat ja tunnelit.
Contribution à l'humanité : Pour recontextualiser l’œuvre du couple Hermanni-Saija, il faut rappeler qu'en 1950, lors de la défaite face à l'Empire Listonien, le Pharois Syndikaali est encore un territoire peu urbanisé, dont l'économie repose majoritairement sur le commerce et la pêche. Les grands centres industriels urbains, qui existent, sont de tailles modestes en comparaison des autres pays développés de la région et la très large majorités des Pharois habitent à la "campagne", ou dans des petites agglomérations de moins de dix-milles habitants situées à proximité des côtes. Le faible développement des routes, ponts et tunnels empêche la circulation des véhicules motorisés, les Pharois leurs préférant les petites embarcations de transport et le fret maritime.
La défaite contre la Listonie marque cependant le début de la Nouvelle Doctrine, stratégie de rattrapage et de modernisation rapide du pays, à des fins de défense nationale. De gros investissements dans l'industrie lourde et navale sont réalisés ainsi que la création de plusieurs centres scientifiques d'envergure pour compenser la perte d'Albigärk.
Cette politique s'accompagne d'un développement soutenu du tissu urbain, les villes multiplient leurs populations par dix entre 1950 et 2000 et Pharot et Helmi deviennent des métropoles régionales. Mais la vitesse de croissance des ces territoires impose au marché immobilier de suivre le rythme. Historiquement peu intéressés par l'architecture pour des raisons culturelles, les Pharois se tournent vers le brutalisme qui a pour lui d'employer des matériaux peu couteux, de permettre des modèles reproductibles et constructibles à la chaîne, mais aussi d'offrir une certaine liberté de construction au niveau des formes et des agencements.
Le Citoyen Hermanni et la Citoyenne Saija, alors fraichement diplômés, participeront activement à la confection des plans d'urbanisation de Pharot et d'Helmi, organisant l'espace pour permettre la cohabitation entre zones industrielles, d'habitation, de loisir et de commerce. Si les maigres centres historiques sont préservés, Pharot et Helmi se caractérisent bientôt par leurs silhouettes bétonnées, tentaculaires et brutales, donnant l'impression d'évoluer dans une forêt de formes.
Les travaux du couple Hermanni et Saija contribueront à façonner l'identité architecturale pharoise, qui en avait jusque là été privée, éclipsée par l'architecture moderne et classique albienne. De 1973 à 2002, la quasi totalité des extensions urbaines de la côte nord se feront selon les plans établis et régulièrement améliorés du couple Hermanni-Saiji qui prennent finalement leur retraite en 2005, non sans avoir été décorés de la médaille de l'ordre des maçons et charpentiers par le Doyen Makku, pour services rendus à la base arrière.
Si dès les années 70 le choix du brutalisme a pu être critiqué (et l'est encore aujourd'hui) pour représenter l'identité culturelle pharoise, les moyens mis à l'époque par le gouvernement et l'harmonie planifiée de ces constructions qui s'étendent sur toute la côte nord ont permis de faire émerger un style assez identifiable, même si controversé.
Aujourd'hui, la querelle entre les modernes et les anciens agite le Syndikaali en raison de la redécouverte de l'architecture albienne et la réouverture des universités d'Albigärk. Les nouvelles générations tendent à s'éloigner du legs d'Hermanni et Saija, tandis que d'autres appellent à les dépasser sans les renier.
Qu'on apprécie leurs travaux ou non, ils sont aujourd'hui des figures emblématiques de l'architecture pharoise qu'ils ont participé à créer à partir de rien, à une époque où le pays était encore largement détourné de la terre et n'avait d'yeux que pour les navires.