21 mars 2003 - Système policier aux Encolanas : une messe dominicale est victime du zèle policier, le prêtre Renzo Pardo témoigne.
Les contrôles inopinés de la police encolanaltèque sont-ils facteurs de freins à la liberté de culte?
Le prêtre Renzo est revenu, face à la caméra, sur les circonstances pendant lesquelles plusieurs policiers ont interrompu sa cérémonie religieuse, pour rechercher des clandestins parmi ses paroissiens et hommes d’Eglise, suscitant un tollé dans la communauté catholique du pays. Dans son interview auprès de notre journal, le prêtre Pardo de la paroisse d’Ejigua, nous a relaté les événements survenus au sein du petit hameau du nord de l’île de Barano. Alors qu’il officiait une cérémonie religieuse et en l’absence de toute atteinte à l’ordre public, un agent des escadrons de la sûreté publique et deux miliciens de la partisanerie identitaire se sont introduits dans sa paroisse pour interrompre l’office religieuse en cours et débuter un contrôle d’identité des paroissiens.
Journaliste Sebastiano Acuña: Des partisans identitaires et un policier de l’ESP se sont introduits dans l'église pendant que vous officiiez la messe. Pouvez-vous nous rappeler les circonstances dans lesquelles tout ceci s’est déroulé?
Prêtre Renzo Pardo: “Je me trouvais effectivement dans l’église San Rafael ce dimanche 9 mars à 9h20. Douze paroissiens étaient présents tandis que j’étais assisté de mon chantre Dennis.
J’ai comme à l’accoutumé, laissé les portes de l’église ouvertes afin que chacun puisse entendre la ferveur de l’endroit et se joindre à nos prières. Je venais d’inviter Dennis à entonner un Ave Maria, repris par une partie de l’assistance.
Après donc que l’homélie ait commencé, trois agents sont entrés dans l’église. L’un d’eux s’est écrié “Contrôle de papier” alors que les deux autres entamaient un barrage filtrant à l’entrée.”
Journaliste Sebastiano Acuña: Quelle a été votre première réaction face à cet évènement?
Prêtre Renzo Pardo: “La surprise passée, un certain agacement. J’ai d’abord souhaité faire preuve de pédagogie à l’égard de ces agents, leur rappelant qu’en l’absence de tout trouble à l’ordre public, une cérémonie religieuse ne pourrait être volontairement interrompue à la demande de la force publique.
Ils m’ont opposé l’article de la loi qui les autorise à procéder au contrôle d’identité de toutes les personnes se situant au sein d’un espace public, couvert et non couvert. Cependant, ils oubliaient que leurs sommations avaient provoqué l’interruption volontaire de la cérémonie religieuse, nous restreignant injustement dans la pratique de notre foi. Il y avait donc violation de la loi par ces policiers, il n’y a aucun doute à ce propos.
Je leur ai rappelé ces éléments, gardant en moi le sentiment d’avoir affaire à 3 colonnes de pierre tant mes paroles n’avaient aucune portée…
Voyant que leur dévolu se portait sur mon chantre Dennis, j’ai échangé avec les policiers, stipulant que Dennis était effectivement heenylthain mais détenteur d’un visa temporaire de long séjour. Ils n’ont rien voulu entendre et l’un d’eux a tenu des propos désobligeants à l’égard de mon assistant, qu’il a traité de blanco.”
Journaliste Sebastiano Acuña: Les policiers ont invité votre assistant à les suivre pour une vérification d’identité?
Prêtre Renzo Pardo: "Oui, ce à quoi je me suis opposé. S’en est suivi des échanges assez virulents, qui ont contraint malgré nous des paroissiens à partir. Cela ne pouvait traduire d’une meilleure façon, toute l’entrave à la liberté de culte que leurs actions venaient de violer.
Mes paroissiens ayant quitté les lieux, les policiers eux-mêmes se sont ensuite retirés, nous laissant Dennis et moi dans une église vidée de ses fidèles. Cette mésaventure a mis un coup à la fréquentation des cérémonies dominicales par plusieurs familles de pratiquants d’origine étrangères, le zèle policier altère aujourd’hui la pratique de la religion par nos fidèles catholiques, qu’ils soient encolanaltèques de naissance, de papier ou simplement étrangers. C’est une atteinte à la liberté de culte qu’il nous faut condamner... puis combattre…”
Depuis cet incident, l'Église a formulé son premier dépôt de plainte contre le gouvernement, afin qu’il se conforme à la réglementation permettant le droit à la liberté de culte. Une initiative qui paie avec la première condamnation de la République des Encolanas en référé, devant le tribunal de grande instance de Jacalbulco. Dans son prononcé, le juge a non seulement formulé une amende de 140 000 pesetas encolanaltèques à l’encontre de l'État, mais il a également rappelé le caractère liberticide des contrôles inopinés lorsqu’ils sont dirigés à l’encontre de représentants religieux en pleine cérémonie.
“Il n’y a pas d’exercice coercitif de la force publique” s’est défendu le ministre de la Défense Alonzo Villaponte. Une version désormais bien mise à mal par les premiers jugements des tribunaux, qui obligent le gouvernement Villàcrés à revoir sa copie. Ce dernier a promis que des actions prochaines seront entreprises pour sensibiliser les forces de l’ordre et les autres institutions annexées au maintien de l’ordre public et si nécessaire, sanctionner lourdement les agents contrevenants.