10/02/2018
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Activités étrangères au Kotios - Page 11

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Grand Forum des mercenaires de Volterra

Engagez vous !



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La vraie liberté t'attend...

Toi, jeune entrepreneur, oui c'est à toi que je parle. Tu en as marre de payer l'équivalent de la fiscalité tanskienne en impôts et taxes destinées à financer des feignants au chômage, des boomers et des assistés ? En as tu marre que l'on te fasse la morale sous n'importe quel prétexte prompt à ralentir tes extraordinaires capacités, de la même façon que ton gouvernement socialiste entendent faire main basse sur le fruit de TON travail ? Alors la vie de condotierre et de mercenaire est faite pour toi dans mon utopie de Volterra.

Mais qu'est-ce que Volterra ?


Volterra n'est pas seulement un lieu en pleine Dodécapole Fortunéenne...non, c'est une idée, portée par moi même, Salvatore Lograno, qui t'écris à toi, et rien qu'à toi, car tu es spécial. Oui, lève toi, arrête tout ce que tu fais, ouvre la fenêtre et hurle le à pleins poumons: je suis spécial ! Et maintenant, regarde toi dans le miroir...oui, tu auras bien compris: mon utopie te ressemble, mon utopie porte ton nom, mon utopie, c'est toi...potentiellement.


Ils ont testé la liberté pour vous:
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Jamal Ben Sayed, condotierre au service de la République libertarienne: "Argent, alcool et Lograno-coins à volonté. Meilleure expérience de ma vie. Environnement de travail top puisque pas de règles, patron top, rendements financiers top..."


Imagine donc...une cité où les foudres de la censures ne s'abattent sur personne, une cité où les impôts n'existent pas, où l'expression et le blasphème n'ont pas de limite. Une société où il n'y a aucun filtre entre ta pensée et tes mots. Une cité où le concept de contrôle fiscal n'existe pas. Oui...cette ville là est faite pour toi, si tu es amoureux de la liberté absolue et sans la moindre entrave. Alors rejoins moi, et prends part à mes côtés à cette incroyable aventure qu'est la République libertarienne de Volterra ! Rendez vous au Grand Forum des Mercenaires de Volterra !



Ceci était une publicité sponsorisée par le Gouvernement de la République libertarienne de Volterra.

Pour toute information liée aux paiements et aux primes éventuelles, ou pour toute réclamation, merci de contacter le Bureau du Protecteur Salvatore Lograno.


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Ce message est le dernier que vous recevrez de nos brouteurs.
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Le café n'était plus. Après tant d'années de galères et de combat, c'était désormais un ensemble de petits bars, de quelques hôtels et chambres de bonne et d'un véritable établissement central. Un grand bar nocturne. L'établissement n'ouvrait qu'à la nuit tombée et ne fermai qu'au milieu de la journée suivante, dépendant du temps qu'il fallait mettre à en extraire tous les individus. Trois étages à proximité du jardin botanique, non loin du centre historique, de l'Assemblée Populaire ou de l'Aéroport international. Il n'était central que par son importance économique et sa localisation. En l'état, l'immeuble ne servait à rien d'autre qu'à récolter de l'argent, rencontrer de futures recrues, régler des conflits, le tout pour Svört Ugla. Mais la maison mère n'existait pas. Elle n'était qu'éphémère, tantôt bar, tantôt chambre d'hôtel moderne, tantôt banc du jardin botanique. Elle était diffuse et inexistante mais toujours aisément trouvable à qui savais la chercher.

La maison mère avait aussi un nom, Itotia. Toujours en treillis quand il était en intérieur, vêtu d'une chemise col officier d'un vert pâle soigneusement repassée quand il sortait. Propre et usé à la fois, en toute circonstances. Tous se demandent comment il fait. Il lave systématiquement ses vêtements après chaque utilisation, et quand il doit partir il se déplace systématiquement en avion, en voiture avec chauffeur ou par hélicoptère, ne salissant guère plus que ses semelles. Il s'est rendu à Macao, en Ramchourie ou d'autres lieux mais rien chez lui ne laisse paraître qu'il ai jamais quitté Kotios. Il nous envoi en opération depuis son bureau temporaire. Une simple note rédigée à la main et nous voilà parti à Rosborg-Skaudme, Anapol ou Sudéiss. Dans cette ville là, nos vies dépendent de genres très bizarres comme lui. Notre confiance en lui est infini.

A Kotios, Itotia ressemblait à un noble gentilhomme aux goûts raffinés, chevalier de Catholagne en son krak face à la marée humaine de la ville. Il travaillait souvent dans son bureau personnel dont le lieu restait son intime secret. La salle était nue, au mur une grande carte du monde collée sur une planche tenant par des clous mal martelés. Sur les autres, des cartes plus temporaires, des opérations d'un jour, des présences de longue durée, et des opérations sur des années. Longtemps la carte de Rosborg-Skaudme figura à proximité de la maigre fenêtre, ombragée par l'opaque rideau filtrant presque tout. Macao en fut aussi. Depuis plusieurs mois maintenant, une imposante carte de la Ramchourie se voyait régulièrement renouvelée de nouvelles frontières, d'épingles colorées et de lignes rouges menant à des images, des photos, d'autres plus petite carte. "Ici, nous pratiquons presque la piraterie" se riait souvent Itotia. Un comble pour Kotios. Les points colorés de la carte marquaient l'emplacement de quelques postes, tantôt "amis", il ne disait jamais allié, tantôt ennemi, il avait ce mot facile. Une boîte aux pieds de la carte contenait un grand nombre d'épingles, chacune signifiant qu'un poste avait détruit, que des soldats étaient morts, alors on enlevait une épingle. Simple rappel que la guerre pouvait tuer. Sur une grande table centrale, rare meuble côtoyant le bureau velsnien et l'armoire visonzane valant leur pesant d'or. Dessus, une carte de Kotios. Inamovible, elle semblait aussi vieille que la ville elle-même. En permanence recouverte d'un tissu en guise d protection, il ne la découvrait que rarement, mais elle restait là, centrale. Le monde n'avait droit qu'à un mur, Kotios avait à elle la pièce entière. Et enfin, sur le dernier mur de la pièce, nous. Une série de portraits et de visages. Gary, Dayto, Asbjørn, Ferdinand et tant d'autres. Une photo, le plus souvent prise devant le port industriel, elle semble naturel. Vu de l'extérieur il serait aisé que nous sommes les cibles alors que nous servons de viseur. A nous regarder, nous semblons heureux ou mélancolique, insouciants et innocent. Une série de portraits tirés, une gallérie d'art au service de la démocratie. Tous les continents, quelques douzaines de pays et autant d'hommes et de femmes. Sur ce mur ne figure ni nom ni date de naissance. Aucune origine aucune famille, nous apparaissons orphelins, apatride, presque réfugiés en Kotios. Nous n'avons pas d'enfance, pas de souvenir paternel, pas d'amour maternel, pas de fratrie avec laquelle nous battre ou nous amuser. Nous n'avons pas d'enseignement élémentaire ou supérieur. Les mathématiques, l'histoire, les sciences, la littérature, la sociologie, l'art n'existent pas. Nous ne savons ni lire, ni écrire. Savons nous parler ? Sans doute, mais rien ne l'indique non plus. Et puis si nous parlons, que parlons nous ? En l'absence de patrie ou d'origine, il est facile de s'adonner à des devinettes d'apparence simple mais le plus régulièrement trompeuses. Les relations humaines n'existent pas. Nous n'avons ni femme ni mari ni enfants. Pas de grands-parents, pas d'amis, pas de divorce. Tous au chômage, nous semblons ne rien faire de notre vie. Nous n'avons même pas de numéro, aucune classification même inhumaine ou animale ne figure là, sur ce mur. Et pourtant, la photo dit tout. Un style vestimentaire particulier, une chemise soigneusement boutonnée à la manche remontée "à la fortunéenne". Une coupe droite, un peu cintrée traduit un léger attrait pour le raffinement. Un sourire, une mèche qui se bat contre le vent qui souffle sur la rade, les bras croisés, détendus ou dans le dos, les jambes droites ou légèrement courbés. Un à un nous sommes tous là. Je les reconnait toutes et tous. Je pourrais y passer des heures à regarder chaque photo et me rappeler chaque instant. Et en dessous de nous, une ville suivi d'un pays.

Celles et ceux qui n'ont rien errent dans Kotios ou ailleurs. Nous sommes venus ici par hasard la plupart du temps. Une heureuse rencontre et la furieuse envie de mener un certain combat. Personne ici n'est dupe sur la nature de l'organisation. Tout le monde sait mais personne n'en parle, cela serait inutile, suspect même. Par ici je n'entends pas Kotios, mais la raison pour laquelle nous sommes là. Pour beaucoup, c'est un coup de chance, le fruit de l'aléatoire, la rencontre rare et infortune qui, renforcée d'une intime conviction, justifie l'inconnu et l'aventure. Nous ne jouons pas les grands héros ou les génies, mais les défenseurs de quelques grands idéaux inatteignables qui valent néanmoins la peine d'être tenté. Il faut aussi néanmoins dire que la paye et bonne et les contraintes faibles, si l'on met de côté ce que notre vie implique de risque et d'insécurité. Nous ne deviendrons pas riche ici, mais quelques années suffisent à obtenir un bon logement dans un endroit calme voir même une précieuse carte d'identité, une nouvelle vie et un métier offert. Kotios en elle-même est une idée à long terme, une vision qui nous anime. Les quelques réussites auxquelles on participe justifie cette vie à bien des égards. Plusieurs d'entre nous, moi le premier, sommes retournés à Kønstantinopolis, Anapol ou Rosborg-Skaudme ces derniers mois ou années, et nous avons vu. Nous ne sommes pas au Prodnov ou la campagne de Zangian'h, là où manœuvraient et manœuvres encore des milliers d'hommes et de véhicules, là où les hommes ne comptaient qu'après plusieurs zéros, où ils meurent en masse au hasard des bombes, des nids de mitrailleuses. Ce que nous faisons, hier et demain, ici et ailleurs, nous amène à une guerre de capitaines où l'on meurt au couteau, à l'arme sur la tempe. Dans notre métier l'unité qui compte c'est le groupe, sinon l'individu. Qu'il s'agisse d'un petit groupe ou d'un plus grand, et au centre, l'âme du groupe, du collectif. Dans ces instants, l'idéal, la cause n'est plus, il ne reste que le groupe. L'inconnu, le collègue, le voisin, le camarade, l'ami, le frère. On suit le lieutenant ou l'on meurt. C'est le retour à l'ost, à quelques preux compagnons d'armes, aux longues marche et à la piétaille, aux longues discussions de bar et aux assassinats ciblés. La machine ici se limite à la voiture louée pour la journée, à la mobylette volée et aux pied bien chaussés. Plusieurs se souviennent de la jungle et l'arrière pays de Macao, des montagnes de Bonh-Zong, des ruelles étroites de Rosborg-Skaudme.

Personne ici n'a rêvé de cette vie. Nous changerions rapidement, excepté comme nous sommes ailleurs, quand nous sommes là-bas. Une fois sur place, rien d'autre ne compte que le groupe. La mission devient la raison de sa constitution, la voie à suivre, et la fin du tunnel pour pouvoir revenir. Revenir ici à Kotios, se reposer, discuter, dormir, soigneusement dépenser l'argent acquis. Ou partir ailleurs. Nous n'avons pas d'horaires, tout juste des nécessaires formulaires à remplir. Certains se souviennent encore de l'absurdité de la note à rédiger dans l'air chaud et humide d'une île nazuméenne. Des soirées passées dans l'air bouillant qui collait à tout, chargé d'odeurs et d'insectes meurtriers. Face à cela, Kotios appelait au calme relatif sans en oublier le but. Les rues où flottaient des parfums d'herbes piquantes sont ici remplacées par des artères bouchées par des industries polluées. Elle n'est jamais vraiment une maison, elle n'est pas non plus une étrangère. Ville passage, ville refuge, ville de lutte et de combat, centre temporaire d'une action étrangère.
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Le Norjien Littérature - Prix Bragen

Kotios : sous l'empire des emprises

Le roman de Svend Cøvil, arrivé second au prestigieux Prix Bragen de l'Académie de Norja en 2016 connaît un succès renouvelé, et un intérêt marqué du côté de la droite centraliste, la gauche promeut une vive critique de l'œuvre qui derrière l'apparence d'un roman, tente de dépeindre une grande fresque historique politiquement orientée .

Par Bjarne Henriksen (Norja), le 26 mars 2017.




"Comme chaque année, les abords de l'Assemblée Populaire étaient noircies de monde et regorgeaient de décorations pour célébrer le Carnaval. La Lavandière, son quartier, était une mer d'étendards, de drapeaux, de bannières et de banderoles formant une canopée sur les rues les plus serrées. Il fallait montrer sa fidélité aux dieux et sa loyauté aux monarques. La fête, cette année, avait un caractère singulier : l'Empire avait mille ans, Kotios était à son dixième empire". Paragraphe désormais connu de beaucoup, l'introduction du Roman "Kotios sous l'empire des emprises" connait depuis plusieurs semaines un important succès en librairie et plus seulement à Norja où il est arrivé second au Prix Bragen de l'Académie. Dans un temps où les grandes villes peinent encore à retrouver leurs activités d'avant le Noël noir, marqué par la mort de deux millions de civils, où les enfants sont encore dans les campagnes de même que les étudiants, la lecture fait son grand retour dans la vie des Tanskiens, et avec elle, la politique qui peut lui être lié.

Paru en septembre 2016, deux mois seulement avant le massacre d'Estham, la mention du Carnaval dans le roman prend une tournure presque prémonitoire que le romancier, Svend Cøvil, se garde soigneusement de commenter, entretenant avec lui le mythe d'un roman de prémonition. Dans celui-ci, l'année n'existe pas. Aucune date ne figure bien que plusieurs périodes de l'année puissent être figurées ou devinées par le lecteur ou la lectrice sans trop d'assiduité. Une chose est sûr, ce dernier se passe bien à Kotios, celle de notre réalité. Les avions n'existent pas mais la fantaisie fait en partie son œuvre. Kotios est ici enfermée dans un certain passé tout en donnant une certaine vision de l'avenir.

Le roman raconte l'histoire d'une Kotios quelque peu fantasmée, empreinte d'un certain orientalisme détourné à la piraterie et au socialisme. Nourrit d'un imaginaire nazuméen que Cøvil cultive volontier, la ville n'est pas la métropole eurysienne que l'on connait actuellement, mais elle est aisément reconnaissable. Outre son nom, ce sont ses quartiers, sa géographie et une partie de son histoire qui parle d'elle-même, moyennant quelques ajustements facilitant la lecture des quelques cinq cents soixante treize pages de l'ouvrage dans une police réduite. La ville est dans une histoire alternative là aussi aménagée. L'histoire du Duché de Ravendrecht est remplacée par sept anciens empires, les sept premiers. S'en suivent trois autres, l'empire Latin Francisquien, l'empire pirate sans nom qui renvoi néanmoins aisément à l'ancienne influence pharoise et le dixième, l'Empire. Sans adjectif, sans qualificatif, il n'est que l'Empire, le seul empereur en son E majuscule, au-dessus des autres sans artifice, sans nom, sans description réel. Distant et présent à la fois. Cøvil en entretien le mystère, le mythe aussi. Si en septembre il indiquait que "les indices sont nombreux", en janvier il revenait sur son propos "l'Empire est tout à la fois". Entre temps, la lecture du roman n'a pu que changer.

La trame est simple. L'Empire vit son millénaire et Kotios son dixième empire, toute la cité a été influencée par les 9 précédents dans son architecture, son organisation social par caste, sa politique mouvementée, sa violence exacerbée et ses inégalités profondément enracinées. Lors de cette soirée dans Kotios qualifiée de "cercle-monde", il suffit alors d'un unique attentat pour en sceller le sort. Dans la ville qui implose, l'Empire s'effondre.

Pour beaucoup de lecteurs, après le Noël Noir, l'Empire devient Carnavale, le nôtre, celui de notre réalité. S'en suit alors une rapide explosion des ventes et des lecteurs donnant leur avis sur la moindre description de l'Empire, le moindre détail, la moindre apostrophe ou parenthèse est devenue parmi les critiques un sujet de débat qui noircit bien plus que l'œuvre en elle-même. Chaque lecteur est Empereur de son propre roman. Pour d'autres, en particulier pour la droite centraliste, la lecture doit être faite au plus simple. Kotios est Kotios, l'Empire est Kah. Pour la gauche, initialement frileuse à commenter ce qui n'est qu'un simple roman mais obligée de s'en emparer face à l'ampleur sur les réseaux, l'Empire est tout, il est Carnavale, Grand-Kah, Empire du Nord, Fortuna, Velsna voir même Tanska. Kotios devient l'illustration des logiques impériales de tous, et pour la droite la focalisation des empires dits socialistes.

Le livre doit aussi indéniablement son succès à une partie de la critique. Si le jury de l'Académie salue l'indéniable excellente qualité d'écriture de Svend Cølvin, plusieurs historiens de la Manche blanche ont pointés du doigt une fresque historique orientée dans le roman. La défense du romancier est alors des plus aisés : ce n'est qu'un roman de fiction inspiré de quelques faits réels. Le mal est fait, le livre entre dans une partie du débat public.

Pour la droite centraliste il faut alors dire que la fin du roman est des plus avantageuses. L'Empire s'effondre, Kotios n'est plus sous l'emprise d'un empire. Pour plusieurs élus socialistes qui ont commentés le roman à sa publication, cette fin qui signifiait aussi la fin d'un impérialisme est désormais moins agréable car utilisée par la droite pour critiquer plusieurs fondements politiques à commencer par le communisme et l'anarchisme qui, au travers du roman, empêchent a plusieurs reprises Kotios de réellement lutter de manière unifiée.

Svend Cøvil, lui, n'écarte pas l'idée d'une suite. Peut être est-il sous l'emprise de sa maison d'édition?
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Bannière Pharoise

Jonathan Pryce
Capitaine Gabriel, Grand-Capitaine du Grand-Capitanat de feu le Pharois Merirosvo !

</Communication cryptée entrante>
</De:Grand-Capitaine Gabriel>
</À:Grand-Capitaine Kari Koponen>

</Décryptage>


Gabriel est assit à son bureau de chaîne noir massif dans sa villa Rhêmienne dans l'arrière-pays de la cité de Maritina, en Visonza. Derrière lui se tiennent ses deux plus fidèles agents : une jeune femme, petite et maigre, au teint pâle, aux cheveux d'un blond presque blanc tiré en un chignon haut sévère et aux yeux en amande d'un bleu clair presque gris. Ses mains jointes devant Elle sont tâchées de sang au niveau des phalanges ; Kylli Haavisto, une Pharoise qui l'a suivi à la suite de l'effondrement de la Merirosvo. À sa gauche se tient un grand et dégingandé blonds aux yeux bleus. Il est moins pâle et ses mains jointes devant lui ne sont pas tâchées de sang mais tiennent un revolver de manufacture Visonzane encore fumant ; Jan Rutters, son autre second le suivant depuis son exil en Zélandia puis l'effondrement de cette dernière, a cependant le col de chemise et la joue droite recouvert de sang : les signes d'une négociation inaboutie. Hormis ces petites indélicatesses, les trois personnages sont habillés d'un costume rois pièces et de tailleurs-pantalons.

Salutation à toi, mon cher camarade de Fortune, d'infortune et ami. L'Ouwanlinda est a en effet des paysage très sympathique et m'a permis de me découvrir une attirance toute particulière pour la lutte anticoloniale et la décolonisation. Même si depuis les effondrement de la Merirosvo puis de la Zélandia ; j'ai à cœur de me sécuriser plusieurs adresses : Fortuna ou j'ai réussi à obtenir un siège de Patricien dans leur Sénat ; j'y ai même retrouvé ce cher Mainio. . . la Visonza où j'ai dégoté une villa Rhêmienne non loin de la côte ainsi qu'un chalet dans les terres pour les sports d'hiver ; tu y es par ailleurs le bienvenu quand bon te semble ! Et l'Ouwanlinda bien sûr où j'y ai décroché quelques docs en échange d'être l'Armata de ce brave Amiral-Président.
Aaah, Kotios. Sacrée Révolution ça aussi. J'y passais de temps à autre pour des affaires quand j'étais encore en Zélandia. Toujours aussi effervescente. Il secoue la tête, nostalgique. Enfin, tout n'est pas perdu. Peu importe la taille de nos flottes ; je compte bien refaire l'expérience du Pharois mais en moins dépendant d'une seule grande base arrière. Plus universel. La mer est libre et n'appartient à personne. Encore moins à ses bureaucrates de Tanskiens ! Le bureau tremble d'un coup de poing d'une rage qui se veut contrôlée.

Mais trêve de bavardage ; tu ne m'as pas appelé pour ressasser le passé n'est-ce pas. AH !

Faire passer du matériel en contrebande, même à Carnavale, aucun soucis. Mes Hommes sont rodés au métier ; des Pharois, des Zélandiens, des Caratradais, des Tanskiens aussi. J'ai engagé des Visonzans il n'y a pas longtemps et même s'Ils ont moins le pied marin que les quatre premières nationalités, ils n'en restent pas moins de bons marins et sont tout aussi qualifiés pour les contrats qu'on nous donne. De bons négociateurs, de bons manipulateurs, de bons menteurs, de bons tueurs aussi. En bref j'ai les ressources humaines qu'il faut. Le problème va résider dans la quantité de matériel à débarquer vis-à-vis des moyens de transport. À la limite je pourrais risquer le porte-avion acquis auprès des Kartiens dans une enchère ; ce sont des géants des mers, je pourrais te transporter beaucoup de mines mais un porte-avion, c'est un navire de guerre et pas discret de surcroit alors l'idée est exclue d'office. Quant à mon porte-hélicoptère, eh ! C'est tout aussi gros mais surtout, je l'ai mis en gage auprès de la Banque Océane en Messalie pour financer l'achat du porte-avion : je ne peux donc pas l'utiliser.

Il ne reste donc plus que les vedettes. J'en ai acheté cinq à Danger System ; de la bonne qualité pour sûr mais avec que cinq, je ne pourrais pas transporter beaucoup de matériel sauf si ton client et tes intermédiaires sont d'accord pour que je fasse plusieurs aller-retour. En pleine nuit ça se fait, mais c'est plus long. Il hausse les épaules.

Pour un prix, je considère qu'il est normal de s'entraider entre gentilshommes de Fortune mais en même temps, c'est la crise, eh. Et j'ai un emprunt à rembourser. Alors voilà mon idée : je vais laisser La Dame, Santa-Fortuna comme ils l'appellent ici, en décider. Je vais tirer un dé à vingt faces. J'ajouterai trois zéro à la face supérieure comme ça, ça plafonne le prix à un maximum de vingt mille dollars internationaux ; cela devrait rentrer amplement dans tes frais. Tient, d'ailleurs, Kylli, ce sera toi qui tirera le dé ; je laisse ma place en guise de bonne foi, finit-il par dire en tendant le dé à la concernée.

Cette dernière le prend alors dans ses deux mains,
le secoue
puis le lance¹ sur le bureau.

Un seize donc. Cela fera ainsi seize mille dollars internationaux si, évidemment, tu veux toujours contracter avec moi pour obtenir les services de mon équipage. J'ai normalement été assez transparent mais je reste ouvert aux questions, cela va de soi.

AH ! Et au fait.

Oui.

Je passerais faire un tour à Kotios. À condition que tu nous trouves un pub pas piqué des hannetons ; ce sera ma tournée.

1 : Le tirage
1d20=16
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