21/02/2015
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Activités étrangères en Loduarie Communiste - Page 3

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MILITARISATION DE LA FRONTIÈRE


Hier, des troupes ainsi que du matériel militaire ont été dépêchées à la frontière Clovano-loduarienne.
La sécurité de la ville de Erdaim a été augmentée.


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OBJET DÉTECTÉ À LA FRONTIÈRE



Ce matin, une boîte de conserve a été retrouvée par les gardes loduariens, probablement jetée la nuit dernière au dessus des barbelés. À l'intérieur, une feuille de papier pliée en huit et contenant le message suivant.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées
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Ecusson de la "Volunteer Martyrs Brigade" (VMB)

CONFIDENTIEL - 22 avril 2008 - Des combattants de la "Volunteer Martyrs Brigade (VMB) rejoignent la Loduarie pour participer à des opérations de protection de la population civile.
Portrait de Randall Phelps, commandant-en-chef de la "Volunteer Martyrs Brigade" (VMB)
Randall PHELPS, le terroriste recherché par la Fédération d’Alguarena, prêt à participer à une opération de protection des civils loduariens le long de la frontière avec la Clovanie.


Face à la tension croissante entre les autorités clovaniennes et loduariennes, les démonstrations militaires aux abords des frontières partagées entre les deux états sont devenues un événement quotidien. Derrière ce bras de fer politique, la Brigade des Martyrs Volontaires craint que les populations civiles soient les premières à trinquer d’un tel regain de tensions au niveau local.

Après avoir essuyé des pertes conséquentes lors de la bataille de Raad, qui a opposé le pouvoir impérial varanyen aux révolutionnaires de la Ligue Communiste pour la Libération et ses organisation d’extrême-gauche alliées, la Brigade des Martyrs Volontaires s’est rabibochée, nourrissant l’espoir de trouver le combat de sa vie, là où elle avait été jusqu’ici assimilée et limitée à une force rebelle, motivée à cliver la société civile varanyenne jusqu’à temps que les autorités impériales, aidées de leurs alliés albelais et cémétéens, ne les renvoient à l’âge de pierre.

L’opposition nourrie entre les élites loduariennes et clovaniennes, est pour la Brigade des Martyrs volontaires une opportunité sans pareille de souligner la justesse de leur cause, en assurant des missions de maintien de l’ordre et de protection des populations civiles loduariennes localement implantées sur la frontière entre la Loduarie et la Clovanie. Débarqués sans heurts ni contraintes administratives, des membres de la Brigade des Martyrs Volontaires se sont installés en Loduarie, pour oeuvrer en coordination avec les autorités loduariennes sur place et convenir ensemble du maillage territorial le plus approprié pour assurer la sécurité des communautés loduariennes frontalières avec la Clovanie. Entièrement composée de volontaires, la “Volunteer Martyrs Brigade” (VMB) s’appuie sur un petit noyau dur de combattants aguerris, rescapés des affrontements varanyens et légitimés par leur participation à ce qui reste aujourd’hui comme l’un des plus grands et des plus violents conflits intervenus dans les années 2000.

Protéger les populations, adopter une attitude défensive, se faire le bouclier et non l’épée sont autant de stratégie de communication volontairement assumées par la VMB, qui essaie par cette nouvelle opération d’exister sur le plan morale, afin de ne pas se couper de ses viviers de recrutement, principalement des jeunes étudiants ayant le mal du pays et qui identifie l’action de cette organisation comme une manoeuvre utile pour briller en société là où la réussite dans les études peine parfois à se marquer et leur place dans la vie active, à se faire.
Si l’essentiel de ses membres bénéficie d’un anonymat accompli, il existe au sein de la VMB des figures publiques notables, à l’instar de Randall Phelps, dit le commandant Razorback pour les autres combattants de son unité. Ancien officier de la force d’autodéfense heenylthaine, qu’il a quitté au grade de Lieutenant. Egérie du groupuscule, sa seule présence suscite les vocations parmi les penseurs d’extrême gauche qui hésitent encore à quitter les bancs de leur fac. Vétéran émérite et recherchée à l’international, où il doit jouir d’une certaine notoriété auprès des forces de l’ordre alguarenas et lofotenoises, Randall Phelps espère désormais poursuivre sa cavale en nourrissant l’image d’un héros engagé et tourné au service des autres.
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Quand le Pharois est là, tout va

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« Assurément, il est plus simple d’infiltrer un pays quand celui-ci est consentant. »
Agent Tyyne, Agence de renseignement extérieur de Loduarie Communise - A.R.E.L.C.


Lorsque l’on basait une grande partie de son influence à l’étranger sur le pilotage à distance d’un marché noir et de mafias souvent peu collaborative, le renseignement de terrain était d’une importance cruciale, le Syndikaali en avait toujours eu confiance.
Les techniques d’espionnage allant du simple agent dormant au techniques de transhumanisme agressif impliquant puces sous la peau et formation d’agents dès leur enfance dans l’Orphelinat de Lastenkoti, la CARPE (Coordination des Agences du Renseignement Pharois Extérieur) disposait d’un large éventail de stratégies d’infiltration pour placer ses agents aux endroits stratégiques des pays qu’elle souhaitait infiltrer.
L’une d’entre elles, peut-être la plus simple de toute, était sans doute de demander la permission avant de le faire.

La Loduarie, comme le Finnevalta et le Norstalkian, avait accepté la collaboration entre leurs services et ceux du Syndikaali, grâce leur soit rendu ! On s’évitait ainsi tout un tas de problèmes désagréables et des coûts inutiles en logistique.

L’agent désignée pour chapeauter le processus portait le nom de Tyyne, ancienne collaboratrice sur le dossier de Merengrad dont elle avait tiré quelques compétences en matière de collaboration avec les administrations communistes. De plus, elle avait le bon goût de parler russe, ce qui pouvait faciliter le dialogue avec l’état-major de Loduarie. Accessoirement, elle était plutôt jolie, cela pouvait toujours servir. Les Pharois ne sous-estimaient pas l’influence et la confiance que pouvait susciter un joli minois, échaudés par des siècles de contrebande où l’art de séduire des douaniers libidineux s’était révélé crucial.

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L’Agent Tyyne avait trente-six ans, mais ne faisait pas son âge sous plusieurs couche de maquillage discret qui, à l’occasion, pouvait littéralement lui faire changer d’apparence, passant quand le besoin s’en faisait sentir au physique d’une vieille dame à celle d’une enfant, sans oublier le gentleman carnavalais moustachu, un rôle qu’elle appréciait beaucoup incarner.

Pour le projet Loduarie, on lui avait assigné une équipe relativement conséquente : presque deux-cents agents de la C.A.R.P.E. quelques fraîchement sortis d’école mais la plupart rappelés de missions depuis divers continents, dans le but de servir de pont avancé au Pharois en Eurysie de l’ouest. Le défi était de taille : non seulement il s’agissait ni plus ni moins que de faire l’inventaire des systèmes de contre-espionnage loduariens, à une époque où l’Etat communiste se trouvait aux prises avec plusieurs puissances, dont certaines frontalières, mais il fallait en plus vérifier la manière dont fonctionnait la chaîne de commandement interne au pays. Qui tenait les renseignements tenait l’Etat, avait-on coutume de dire, restait à découvrir si Lorenzo Geraert-Wojtkowiak était plus qu’une simple marionnette dansante au service d’une administration de l’ombre.

La première étape, et la plus importante, avait été d’organiser un roulement de formation des agents loduariens. Malgré l’ampleur du dispositif pharois, deux-cents agents n’était évidement pas suffisant pour assurer le contre-espionnage du pays. Celui-ci disposait de ses propres forces, mais un travail d’harmonisation des formations était nécessaire afin de permettre aux deux organismes de fonctionner avec les mêmes procédures. Et certaines de la C.A.R.P.E. n’étaient rien de moins qu’atypiques, fonctionnant de manière très décentralisée, à l’image du Syndikaali, ses agents avaient une relative liberté d’action et travaillaient autant de concert avec la mère patrie qu’avec les diasporas et équipages pharois de la région dont les connaissances et l’influence locale servaient de véritables forces d’appoint aux services secrets.

Cela n’empêchait pas la C.A.R.P.E. d’être compartimentée à l’extrême, ainsi bien que gravite dans son influence des profils tout à fait originaux, il était rare qu’un indicateur sache vraiment qu’il avait affaire à un agent de la C.A.R.P.E. Ces derniers déguisaient leurs missions en opérations commerciales – avec toute la marge que cela implique quand il est question de marché noir – commissions, petits services anodins voire carrément racheter des commerces pour employer des espions sans que ces-derniers n’aient seulement conscience d’agir au service du Syndikaali, leur boulot s’apparentant à quelque chose de parfaitement légal, tant qu’on n’en avait pas la vision générale.
Comme on divise le travail et le répartit aux ouvriers spécialisés, de nombreuses petites mains concourraient à l’implantation des services secrets pharois, sans jamais prendre conscience du projet global auquel elles contribuaient. En résultait que l’une des caractéristique majeure de ces ‘agents’ était d’être totalement ignorants de quoi que ce soit, ce qui les rendait à la fois sacrifiables, peu discrets mais également difficile à identifier, chacun n’étant qu’une petite pièce anodine dans un puzzle plus vaste. Comme on capture un pirate, celui-ci même passé à la moulinette des interrogatoires ne pouvait pas vraiment inventer des informations qu’il n’avait pas et si la police mettait la main sur un indic, on finissait rapidement par réaliser que celui-ci avait toujours cru être en train de préparer l’anniversaire surprise de son beau-frère, sans réaliser qu’il participait en réalité à fournir de précieuses informations à la C.A.R.P.E.

Cette stratégie distinguait largement les renseignements pharois des autres services secrets, la plupart du temps réticents à mettre à contributions des non-professionnels et qui privilégiaient souvent l’efficacité d’une poignée d’agent à la nullité d’une myriade de petites mains. Reste que ce n’était pas ainsi que fonctionnait la Loduarie, il allait donc falloir harmoniser, au moins un minimum, si l’on voulait travailler de concert sans se marcher sur les pieds.

En résultat qu’une formation de six mois au Pharois Syndikaali était proposée aux renseignements loduarien, en commençant par le haut de la pyramide. Six mois était tout autant court et bien long quand on devait quitter son pays d’origine, ce qui avait au moins l’intérêt de laisser un peu le champ libres aux Pharois aux places laissées vacantes. L’occasion de reprendre certains dossiers depuis le début pour mieux comprendre comment fonctionnait l’Etat communiste et ses tendances autoritaires.

L’une des premières et plus évidentes constatations que firent les Pharois fut celle de la grave et profonde désorganisation de l’administration loduarienne. Ceci expliquant certainement les initiatives farfelues du pays et ses nombreux revirements sur les questions de diplomatie internationale, il apparaissait que plusieurs départements se faisaient concurrence sur des sujets régaliens, prenant sans se concerter des décisions contradictoires que le gouvernement devait ensuite rattraper et justifier comme il le pouvait.
Pour le dire plus simplement, la Loduarie manquait terriblement de stratèges et d’une vision globale de long termes. Il apparaissait clairement que nombre de choix politiques, militaires et économiques se faisaient un peu au doigt mouillé ou selon les compétences et appréciations du personnel administratif en charge, sans consulter les experts qui avaient le mauvais goût de se trouver dans d’autres département. L’administration loduarienne communiquait peu et mal, manquait de scientifiques, d’ingénieurs et d’universitaires capables d’apporter une expertise nécessaire sur des sujets complexes, et fonctionnait de manière générale avec une vision de très court termes, réagissant plus que prévoyant quoi que ce soit.

Il fallait ajouter à cela la dispersion géographique de la Loduarie qui se décomposait en trois régions séparées les unes des autres, mettant de facto des bâtons dans les roues de toute tentative de coordination stratégique au sein du territoire.

En définitive, la Loduarie faisait face à un grand nombre de problèmes, dont certains la mettant à moyen termes en péril vital. Ainsi on commençait à se demander comment réagirait le pays en cas d’invasion sur l’une de ses côtes, si d’aventure la Lambroisie ou la Nostrie décidait de lui fermer ses frontières.

Un certain nombre de ces conclusions avaient fait l’objet d’un rapport conséquent et envoyé directement à la tête de l’Etat, accompagné de plusieurs pages de recommandation et de la permission d’initier divers audits au sein de l’administration pour trouver des solutions sans tarder. Le même rapport, alourdis de quelques dossiers supplémentaires confidentiels, avait été envoyé au gouvernement pharois pour l’informer de la situation sur place et faire le bilan de la nation dont il envisageait de se rapprocher. La Loduarie était malade, il fallait prendre gare à ne pas se laisser contaminer ou elle emporterait tout le monde dans sa chute. Mais avec les précautions nécessaires, on pouvait également la sauver.
Cela nécessiterait certainement un traitement drastique et une bonne dose de patience, concluait le rapport adressé au gouvernement pharois, ainsi que des moyens conséquent.

Une question demeurait toutefois : cela en valait-il la peine ? Si l’idée d’avoir plusieurs voies d’entrées dans le monde communiste était séduisante en raison des situations de monopoles que cela offrait, le Syndikaali n’était pas non plus prêt à complétement se compromettre avec n’importe qui, surtout une nation au comportement aussi inquiétant que la Loduarie. Revenait donc à l’état-major pharois de peser le pour et le contre, au regard des informations rapportées par la C.A.R.P.E. Si le Parti Communiste Pharois plaidait pour la dimension symbolique de ne pas laisser les nations communistes – même autoritaires – s’autodétruire, une situation qui n’aurait fait que servir les intérêts de puissances impérialistes hostiles ou moins bien disposées auprès du Syndikaali, le Parti Pirate était plus réservé. Croire que l’on pouvait pratiquer une forme d’entrisme libertaire dans les nations autoritaires avait montré ses limites en Lutharovie et en l’état la Loduarie ne proposait que peu de déboucher commerciaux ou stratégiques. Le seul intérêt immédiat qu’y voyait les pirates était sa position géographique pouvant servir de tête de pont en Eurysie occidentale, Carnavale demeurant une nation un peu trop chaotique même pour les Pharois.
Le Parti du Progrès, enfin lorgnait sur les monopoles juteux que pouvait obtenir le Syndikaali s’il parvenait à s’imposer comme le partenaire prioritaire, voire unique, des nations communistes de la région, ce qui incluait le Kronos et la Lambroisie, représentant un potentiel économique de quelques 1 500 milliards d’écailles.

Une chose était sûre cependant : il ne fallait pas trop traîner. A la vitesse à laquelle les choses allaient, la Loduarie serait en guerre d’ici six mois si personne n’intervenait pour en stabiliser la diplomatie.
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CONFIDENTIEL- LE MASTODONTE DES MERS (09/05/2008)

Le NS Arlington, sous marin d'attaque et d'écoute
Le FF Arlington, sous marin d'attaque et d'écoute de la Føderale flåde norstalkienne.


Construit sous ordre direct de la chancellerie fédérale, le FF Arlington est l'un des quatre sous-marins construit par les usines norstalkienne dans le but de servir à la défense du pays. Composé de 70 hommes d'équipage, celui-ci avait arpenter depuis sa mise en service, dans les eaux internationales. Le FF Arlington, était exceptionnel, possédant la capacité de couler plusieurs navires tout en écoutant les conversations et communications des états cibles. Possédant une large réserve d'oxygène, celui-ci pouvait rester jusqu'à un mois sans faire surface. Ce chef-d'oeuvre technologique était extrêmement avancé, mais personne ne devait le savoir au vu de sa classification "Secret d'État". Nul ne savait ce qu'il transporte à par les membres du gouvernement concernés. Indétectable aucun saunar de qualité basique ne pouvait connaître sa position. L'équipage était composé de militaires chevronnés dans tout les domaines, que se soit scientifique ou militaire. L'ensemble était placé sous les ordres d'un héros national, le commandant James Haatrad, ayant été mobilisé plusieurs fois au Prodnov et en Kronos. Nominé par le Chancelier fédéral Keunrad Gardenheimer en personne, celui-ci dispose d'une indépendante de mouvements dans les eaux internationales. Mais exceptionnellement cette autorisation lui a été suspendue, pour une mission des plus secrètes.

Un matin, alors que le FF Arlington était basé à Port-Köning, le commandant Haatrad reçut un ordre direct du Ministère fédéral de la Défense. L'ordre de mission fut reçu par un poste radiophonique bridé par une devinette dont seuls les commandants des cinq sous-marins de la Marine Norstalkienne. "Le drapeau rouge a été cousu, il est temps de l'arracher". Cela faisait longtemps que le jeune héros de l'armée norstalkienne attendait ce message. D'un pas rapide il prit sa casquette et se jetta sur son micro pour annoncer à son équipage que le plan vert était lancé. "Camarades, il est temps pour nous de reprendre la mer en direction de notre cible. Gloire au Norstalkian, Gloire à la République fédérale". La sirène retentit bruyamment et tous les hommes de l'équipage se mirent à courir dans tous les sens pour prendre les derniers équipements nécessaires. Alors que le commandant allait rejoindre son équipage sur le pont de son navire sous-marin son vice commandant, Reaigs Kuuklan, lui demanda de s'assoir. Suivie de sept hommes en long mentaux noirs et pins sur le cœur taqué de cycle "SS". Voyant cela, le James Haatrad s'assit mettant les pieds sur son bureau. Comme pour assoir une autorité inexistante sur ces hommes très spéciaux.

Commandant Haatrad : - Que puis-je faire pour vos messieurs ?

Agent Walliams : - Bonjour commandant, je suis le Lieutenant Willams, je dirige une équipe de 7 agents du FDFI.

Commandant Haatrad : - Pardonnez- moi Lieutenant, mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Excusez- moi mais j'ai une mission et un équipage qui m'attend.

Vice Commandant Kuuklan : - Vous devriez vous assoir mon commandant. C'est très important.

Agent Walliams : - Nous savons que la mission consiste à se diriger vers la Loduarie Communiste. Nous avons ordre de vous y accompagner pour une autre mission ultra confidentielle.

Commandant Haatrad : - J'embarque pas de civils à bord. Montrez-moi votre ordre de mission.

Agent Walliams : - Négatif, nous vous montrerons ça une fois à bord.

Commandant Haatrad : - Dans ce cas vous restez au sol.

Vice Commandant Kuuklan : - Commandant, je viens d'avoir confirmation de l'état-major. Ils doivent embarquer...

Rapidement le commandant saisit le message fraîchement imprimé. Après l'avoir lu et relu il fit signe aux huit individus du dont sont seconds de le suivre. À travers les longs couloirs de la base, les neuf hommes marchaient rapidement en direction du FF Arlington. Sans un mot ils embarquèrent un à un. Chacun était à son poste les sept SS étaient débours aux quatre coins de la pièce à observer ce qui se passait. Quelques minutes d'attendre se passèrent lentement avant que les turbines de l'engin démarrent enfin. Dans un silence absolu, le mastodonte de métal s'élançât à la surface de la mer jusqu'à sortir de la péninsule quelques heures après. Une fois les eaux territoriales atteintes celui-ci filait telle une planche de surf inarrêtable. Les jours passaient lentement, recevant chaque minute des ordres, soit de la chancellerie fédérale, soit de son l'état-major. Le cap était maintenant connu de tout l'équipage, qui vivait lentement à bord de l'engin étroit soit-il. Le repas était cuisiné par un chef respectable, donnant une alimentation variée mais nécessaire aux demandes nutritionnelles de chacun des militaires, officiers et sous-officiers formant l'équipage du FF Arlington. Les jours filaient sans plonger dans les profondeurs, le parcours était sans cesse modifié pour la rencontrer aucun navire commercial étranger jusqu'à la destination finale. Les officiers d'écoute alterner entre leur travail est la maintenance des appareils. Le vice Commandant Kuuklan travaillait de nuit alors que son supérieur était présent de jour. Le réveil se faisait par un bruit strident semblable à un beuglement. Mais grâce à ces murs spéciaux l'Arlington était totalement silencieux, même une baleine ne pouvait l'entendre. Bref, c'était une vie normale pour des sous-mariniers.

La cible approchait lentement mais sûrement, il fut l'heure de plonger pour ne pas être détecter des radars loduariens. Au bon milieu du golfe de Carnavale, l'Arlington était positionné bien profondément passé en mode fantôme, donc, I détectable de tous. Écoutant attentivement les sons et bruits des autorités loduariennes. Si Lorenzo Geraert-Wojtkowiak lâcher un pet, celui-ci aurait était entendu par les officiers d'écoute. Tout le monde était sur le qui-vive, aucun bruit ne devait être entendu provenant de sous-marins. Les torpilles étaient ouvertes au cas où celui-ci était repéré, ce qui était improbable. Après plusieurs jours à stagner, les agents de la SS embarquèrent dans le mini-sous-marin interne du Arlington piloté à distance par ce même équipage. Cap vers les plages loduarienne. Embarquant quelques milliers de tracts clandestins prônant l'anticommunisme le mini-sous-marin voguant sous le niveau de la mer. Le Lieutenant en charge de l'opération regardait par ces jumelles la distance à parcourir. Alors que l'engin, se stoppa vers cinq-dix kilomètres des plages frappés par le pavillon noir et rouge loduarien, quatre des sept hommes d'équipage, munit de leurs combinaison de plongées, entrèrent dans le sas de sortie. Les quatre nageaient rapidement, les tracts sous les bras rangés dans des sacs imperméables. Une fois arrivée sur place, la nuit était bien tombée, les individus déposèrent leurs packetage dans un kiosque où des agents du FDFI déjà sur place devaient se charger de les distribuer dans tout le pays. Une fois la mission terminée, ils reprirent la direction du FF Arlington à bord du mini-sous-marin. La première mission était terminée, il ne restait plus qu'à s'occuper de la mise sur écoute des bases militaires et complexes gouvermentaux de la Loduarie Communiste.

Le plan deux devait être mis en action. À la rosée du matin, un jeune officier de l'armée Loduarienne récupéra les tracts déposés dans la nuit par les agents de la SS. Il s'avérait que le jeune homme était en réalité un agent double travaillant dans une des nombreuses bases de Galaisie. Il enfila alors les paquets sur son vélo avant de pédaler à toute vitesse à travers les sentiers peu développés de ce pays rustique que tour le monde détestait. La propagande de Lyonnars avait mal fait son travail, vu qu'un grand nombre des habitants de la ville étaient profondément anticommunistes se livrant à des actions de vandalisme. Alors que l'officier se dirigeait vers les différents bars-tabacs de la ville galai sienne, celui-ci colla de nombreuses affiches aux postaux et aux lieux extrêmement fréquentés. Le soldat loduarien était en réalité Wolfgang Gaarden, un agent norstalkien du FDFI, recrute à distance par les services fédéraux de la République fédérale norstalkienne. Il travaillait dans l'armée de terre du pays où il était temporairement stationné pour une mission qu'il savait très importante. Les objectifs étaient clairs, détruire et cela rapidement, le communisme galaisien. Il possédait tout une filière, jusqu'à l'état-major local.

L'opération "Un souffle de liberté" était lancée.
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CONFIDENTIEL- KRÖVNENBORG À FF ARLINGTON ! (11/05/2008)

Keunrad Gardenheimer
Keunrad Gardenheimer, chancelier fédéral et Lieutenant Général des armées fédérales norstalkiennes

La mission "un vent de liberté" avait été jusqu'à présent un succès. Le FF Arlington poursuivait sa mission à des mètres de profondeur dans le golfe de Carnavale. L'équipage semblait serein et le fonctionnement interne du sous-marin ne semblait pas impacté par l'environnement assez hostile. Officiellement personne ne savait ce qui se passait à l'extérieur, mais chacun tenter de s'informer comme ils le pouvaient. Malheureusement le cloisonnement mis en place par le commandement du navire sous-marin avait l'air de fonctionner, stoppant toutes les informations à la voûte du navire. Toutes les trente minutes un message radio était envoyé par l'Arlington afin de confirmer sa position ainsi que pour transmettre les informations essentielles. Les agents du FDFI, ou plus précisément de la SS, envoyaient de manière journalière des tracts anti Clovaniennes sur les côtes de Loduarie. Tous ces hommes risquaient leurs vies chaques heures, chaques minutes, chaques seconde pour les intérêts de la République fédérale et plus globalement de la Péninsule albienne. Cette mission qui semblait offensive s'avérait en réalité pro loduarienne, tout en gardant l'anonymat du pays expéditeur. Est-ce une aide ou une provocation de plus de la part du géant vert et bleu du nord est ?

Depuis Krövnenborg, le Chancelier fédéral, Keunrad Gardenheimer travaillait sans relâche pour cette opération des plus spéciales recevant plusieurs hauts fonctionnaires, civils et militaires au courant de cette opération. La Loduarie était, malgré les différences notables, un allié de poids, aussi instable soit-il pour le Norstalkian. Plusieurs contrats avaient été signés et cela étant encore d'actualité, il ne faut absolument pas que les tensions entre les deux États s'accentuent. Le FDFI n'avait pas encore fourni son rapport au chancelier, qui commençait à s'impatienter. Lors d'un conseil de défense classé confidentiel, sous la chancellerie fédérale, le chef du gouvernement prit la parole, partageant ces inquiétudes ainsi que sa détermination à l'achèvement de cette mission. Les différents Ministres, prenant compte des contrats avec le pays cible, semblaient inquiets. Les heures défilaient et les membres du gouvernement abordaient tout les points possibles et inimaginable, tournant bien souvent en rond. Rapidement agacé, Keunrad Gardenheimer saisit alors sont téléphone pour appeler le Commandant Haatrad. Qui décrocha rapidement en lui fournissant les différentes informations primordiale à la bonne continuité de l'opération.

En Loduarie, le petit réseau de résistance pro capitale était également actif, travaillant avec un réseau communiste pour défendre leur pour des insultes à répétition des militaires lovaniens soutenu par les puissances impérialistes de l'ONC. À plusieurs reprises le gouvernement Loduarien mettait en place une propagande intensive, bien inefficace. La frontière était de plus en plus militarisée et la vie aux alentours difficile. Il n'était pas rare de croiser des militaires loduariens lourdement armées, patrouillant aux alentours. Juan, agent du FDSE aimait marcher avant de travailler autour de la frontière clovano-loduarienne, aimant l'odeur des pots d'échappement des véhicules militaires et les cris de formation des différentes unités. Le temps défilait lentement et il se sentait comme en vacances. Malheureusement ces fonctions et ces devoirs envers la République étaient bientôt à reprendre et accomplir.
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Willdraft l'ambitieux banquier aimé du peuple loduarien.

Jonathan Willdraft, ministre fédéral des Finances
Jonathan Willdraft, ministre fédéral des Finances (KDF).

L'opération "Un vent de liberté" se déroulait encore et toujours dans les profondeurs noirs du Golf de Carnavale, le ministère fédéral du KDF ne cessait de s'agiter avec les multiples accords économiques et financier signés avec l'ambitieuse Loduarie ou plus communément appelé "La petite rouge". Nation aussi provocatrice soit-elle, il semblerait que le Cabinet Gardenheimer composé de 14 ministres (tous membre de la Coalition KDF - LPD - NNS), voit un intérêt à investir et solliciter les industries à la mode Lutharovienne (caractérisée par la production de masse). Mais qui est ce jeune fonctionnaire, géni des comptes et expert en bonnes affaires ? Jonathan Willdraft est un haut fonctionnaire norstalkien, ancien Gouverneur de la Banque Nationale Norstalkienne. Engagée dans la politique depuis son plus jeune âge, il choisit d'intégrer les rangs du Kristelig Demokratisk Forbund (KDF) dans une famille à tendances Norstaltiske socialistparti. Après avoir été élu au Bunsdagen, il est vite repéré par le Président fédéral du KDF qui l'associe à sa campagne électorale. Quand celui-ci réussit à devenir Chancelier alors son protégé pu prendre la tête du prestigieux ministère des finances.

Alors que le jeune ministre présidait son conseil ministériel en compagnie de ses secrétaires et de quelques chefs d'entreprises invités pour l'occasion à interagir sur le sujet loduarien, un homme avec un fort accent de la République Communiste dirigée par un certain Lorenzo Geraert-Wojtkowiak. Celui-ci ne semblait être sur la liste des huissier, qui tentaient tant bien que mal de lui faire quitter le ministère. Ils utilisèrent tout les stratagèmes possibles et inimaginables, en allant même jusqu'à le menacé de faire appeler la police. Mais il était déterminé, il se précipita à toute vitesse dans les escaliers tourbillonnant de l'édifice ministériel, cherchant avec entrain la salle du conseil. De longue minutes plus tard, il réussit enfin à atteindre la salle gardée par deux huissier qui chuchottaient. L'un d'eux, vêtu de leurs costumes noir à queue de pie, et leurs bicorne frappé d'une cocarde verte, bleue, verte. Les deux scrutaient les alentours tout en poursuivant leurs conversations aussi simpliste soit elle. Celui-ci ne prit le temps de réfléchir en préférent leurs rentrer dedans sans laisser au deux hommes le temps de réfléchir. Le jeune loduarien se trouvait né à né avec le conseil du ministère. Au bout de la table, le ministre s'interrogeait de la présence imprévu d'un nouvel individu.

Jonathan Willdraft : "Monsieur, auriez vous l'obligeance de me dire ce que vous faites ici ?"

Gill Wreerq : "Mon nom est Gill Wreerq, j'ai un message à vous retransmettre de la part du Haut-commissaire à l'économie de Loduarie."

Jonathan Willdraft : "Je ne connaissais pas son existence, Lorenzo est assez totalitaire paraît-il. En attendant je doute que les huissiers gardant la porte de la salle de réunion vous ai laisser passer sagement. Si vous souhaitez me retransmettre un message il suffisait tout simplement de prendre rendez-vous. "

Gill Wreerq : "C'est un message de la plus haute importance, je dispose de l'immunité diplomatique exceptionnelle. Mais ce n'est pas le sujet. La Loduarie Communiste a un économie catastrophique... notre monnaie ne vaut pas un bœuf, nous ne sommes plus compétitifs. Il faut que vous investissez dans mon pays, dans le cas contre nous sombrebrons progressivement dans une crise économique sans précédent."

Jonathan Willdraft : "Vous l'êtes déjà, vous avez atteint un point de non retour, il va falloir des décennies pour que la Loduarie redeviennent une puissance économique et pas seulement militaire. Même si la qualité de son armement reste à désiré. A quoi cela nous servirait d'investir des milliards dans un pays qui va droit au mur ?"

Gill Wreerq : "Car vous avrz foi en l'humanité et que vous ne pouvez pas laisser des millions d'habitants meurtri par le communisme à leurs sorts."

Jonathan Willdraft : "C'est un très beau discours que vous me faites, mais j'en ai que faire. Je suis ministre des finances pas ministre des affaires étrangères et encore moins Chancelier de la République. Admettons que je veuille investir en Loduarie, ce qui n'est pas le cas, dois-je vous rappeler que c'est un pays arborant la faucille et le marteau ? Leurs économie est basée sur la mise en commun des biens. J'ai même du mal à croire que vous soyez banquier mon cher.

Gill Wreerq : "Vous ne connaissez pas mon pays, ma patrie, nos valeurs. Ce que vous énuméré c'est une propagande des nations impérialistes de l'ONC et non de la République Loduarienne. Rendez-vous là bas et observez avant que le pays sombre totalement et soit rayé de la carte par ces fils de pute du Lofoten."

Raay Serfrnan : "Il vient d'insulter mon pays là ? Je ne peux tolérer de tels propos,
monsieur le ministre, soit cet homme part soit nous partons."


Jonathan Willdraft : "Voyons monsieur le représentant de United Oil, je vous prie de vous assoir. Je suis sur que les mots de monsieur Wreerq ont dépassés ses pensées n'est-ce pas ? Bien, soit, je vais voir si je peux me rendre en Loduarie dans les prochains jours mais je ne promet rien. Je vous prierai de nous laisser reprendre notre réunion maintenant."

Gill Wreerq : "Merci beaucoup, merci beaucoup monsieur le ministre."

Jonathan Willdraft : "Bien, reprenons, vous disiez monsieur le secrétaire ?"

Quelques jours plus tard le verdict était tombé, les autorités loduariennes avaient donné l'autorisation au Ministre fédéral des Finances de se rendre dans leurs pays afin de visiter les différentes start up et grandes entreprises présentent. Le jeune chef du Département des Finances prit l'avion tard le soir à l'aéroport international de Krövnenborg, pour arriver en fin d'après midi en Loduarie. Le décalage horaire était une affaire complexe mais cette fois-ci elle n'était ni achetable ni vendable. Brifer au téléphone par le Chancelier Keunrad Gardenheimer, Jonathan put embarquer pour un long trajet non sans faire la une des journaux à scandale pour cette entrevue des plus surprenante au vu du climat loduaro-norstalkien. Après un vol calme il était temps de débarquer débarquer, accueillit par des dignitaires loduarien ainsi que des chefs de petites entreprises locales invités pour l'occasion. C'était une première dans l'histoire de cette nation, qu'un ministre des finances étranger pose le pied dans le petit pays rouge, eux qui sont vu comme le symbole du capitalisme et donc de l'impérialisme extérieur. Le programme de ces trois jours de visites à travers cette nation morcelée en différents territoires était simple : Visites, rencontres, discussions et cela pendant toute la durée du séjour qui aux premiers abords, ne fait pas tout particulièrement rêver. Quel ne fut pas la surprise du ministre en voyant lors d'un déplacement sur l'un des nombreux marchés d'Etat, que seulement 1 nørs valait 399 $ soit le triple en étoile d'or loduarienne. Cela plongeait les habitants dans une précarité digne des nations afaréenne. Le gaz et l'uranim loduarien était invendable et peu présent, à tel points que ce minerai ne survenait qu'a ces besoin. Aucun pays des quatres coins du globe ne leurs en achetais, les laissant donc dans la misère.
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Le premier juin 2008, l'ambassadeur du Royaume-Soudé en Loduarie Communiste a fait part au gouvernement du pays qu'ils étaient invités à célébrer la fête nationale du Royaume-Soudé.

1 Giugno 2008,
Lyonnars, Loduaria Comunista,
Au nom du Peuple Frialan,

Objet : Invitation fête nationale

Chers Amis de la Loduarie Communiste,

Nous savons que le coeur n'est pas à la fête suite à la militarisation de votre frontière avec la Clovanie, mais nous souhaitons vous tendre la main afin qu'en ce 15 juin 2008, vous acceptiez de venir célébrer la fête de l'unification du Royaume-Soudé. Cette soirée aura lieue en ce 15 juin, au 26 Avenue de la Libération dans notre ambassade. Monsieur le Secrétaire Général ainsi que le gouvernement de la Loduarie Communiste est bien entendu invité à venir festoyer autour d'une ou plusieurs flûtes de Prosecco.

Le Royaume-Soudé est ravi de pouvoir compter sur la Loduarie Communiste en ces temps de réjouissances, puisse cela conforter l'idée d'une belle entente.

Restant à votre dispositions,
Veuillez agréer, Chers Amis de la Loduarie Communiste, mes salutations les plus diplomatiques.


Marcello Fedrigo
Ambasciatore del Regno-Saldato in Loduaria Comunista
17694
L’extrémisme est une chanson douce.

Plus travailleuse que réellement douée, Antigone avait fini par trouver ses fascistes à force d’efforts et d’habitude. Bien qu’elle aimât à répéter que l’habitude était son ennemie et qu’un jour, il aurait sa peau. Chose qui ne se vérifierait qu’au dernier moment, mais qui semblait plausible : il ne faisait pas bon être un espion prévisible. Mais encore, elle n’était pas un espion. Elle n’était qu’une reporter en voyage officiel. Tout était en règle chez elle et on s’attendrait à la voir tracer comme un chien de chasse, sa proie à l’odeur du sang qu’elle laisse dans son sillage. Où il y aurait de la violence, il y aurait inévitablement ces parasites de journalistes pour se coller aux plaies, et boire le sang qui en échappe. C’était comme ça qu’ils survivaient, en vautours ou, pour les plus doués, en vampires.

Si on s’en tenait à son apparence, Antigone devait appartenir à la seconde catégorie. Plutôt élancée, avec un look garçonne et un teint qu’elle s’était habituée à croire pâle mais que son récent retour au Grand Kah avait achevé de bronzer. Bien entendu les latitudes Loduariennes l’aidaient à peu à peu perdre ce marqueur si inhabituel dans cette partie de l’Eurysie, sinon chez les femmes de haut-fonctionnaires profitant de leurs privilèges dans les solariums du parti, et les travailleurs, les vrais, ceux se cassant le dos sur les chantiers et dans les ports. Elle n’était ni l’une, ni l’autre. Mais elle était étrangère, et son accent la trahissait encore un peu. Raison pour laquelle elle était restée à Lyonnar, cet antre absolu du mal. L’un des derniers bastions en Eurysie de la vieille expérience communiste. La grande bouffeuse d’hommes qui refusait de crever pour de bon. Elle ne s’y sentait pas à sa place, et pour cause. En temps normal, on s’arrangeait pour lui trouver un appartement de location lorsqu’elle arrivait dans un pays étranger en qualité de Tulpas. Ce n’était pas vraiment compliqué, son service avait un budget conséquent et elle était la chouchou de Styx, qui la malmenait autant qu’elle veillant à son bien-être. Ici ça ne servait à rien : le système communiste n’admettait pas vraiment l’existence d’appartements de location. Ou plus précisément, il fonctionnait comme une forme particulièrement dysfonctionnelle de capitaliste qui n’aurait pas admis qu’un de ces appartements soit loué à une étrangère. Elle s’était donc retrouvée cantonnée à son hôtel, le Lux, qui pour confortable demeurait une cage dorée à n’en pas douter parcourue par les espions et agents du contre-espionnage local. Lyonnars, du reste, était ce qu’on pouvait trouver de plus développé dans le pays, ce qui signifiait une ville pauvre et grise.

Si sa défense du fascisme avait tout de la mauvaise foi, l’analyse qu’Antigone faisait des régimes communistes était bien souvent très juste, assistée par son éducation kah-tanaise qui lui avait laissé quelques belles traces, et un rejet instinctif de l’application autoritaire de l’égalitarisme. C’était cette justesse qui faisait sa dangerosité. Les politiciens et penseurs libéraux étaient prêts à la voir comme une personne acceptable, avec qui on pouvait travailler, et ce même si elle racontait les pires horreurs. Après tout, n’avait-elle pas raison sur son traitement des bolchéviks ? Mais si, bien souvent, si.

L’économie des régimes communistes autoritaires, disons ici des régimes soviétiques par abus de langage, était une forme cloisonnée et stupide (au sens réel de l’handicap) du capitalisme d’État, faisant la part belle aux commandes irréalisables et au manque de flexibilité. Le contrôle ultra-centralisé de tout l’économie par des instances de bureaux et de commissariats tendait à poser un certain nombre de contraintes qui, s’ils étaient anodins seuls (au point de rendre l’économie planifiée au moins viable en théorie, notamment depuis le développement de l’informatique moderne), prenaient des proportions extrêmement dangereuses une fois mélangés aux autres tares de ces régimes autoritaires. La corruption, fille naturelle de toute dictature, qui signifiait que les services mentaient, les chiffres étaient faux, les plans systématiquement en retard et la qualité finale de la production gangrenées par des petites économies faites sur les matériaux ou à d’autres moments de la conception. La paranoïa, qui faisait que là où les secteurs économiques et scientifiques tendaient à communiquer dans une économie normale, dans une économie planifiée de régime autoritaire, il arrivait très fréquemment que différents bureaux développent simultanément les mêmes solutions pour répondre aux mêmes problèmes, faute, paradoxalement, de communication. Gâchis de temps, de moyens. De plus, l’armée y a toujours droit à la part du lion en termes de budget et ce qu’elle produit elle le produit pour elle seule, pas pour les autres, là où ailleurs, toujours, ce que développe l’armée finit par profiter au civil. Entre les bureaux d’étude et de conception civile ce n’est pas mieux : il y a une telle rivalité entre les fonctionnaires, pour avoir droit aux rares privilèges que permettent d’obtenir le profit dans ces milieux, qu’on se mène une guerre de tranchée contre-productive, réduisant en peau de chagrin l’efficacité réelle de ces instances.

Lyonnars, donc, était la capitale de ce système. La "petite" ville vitrine où l’on accueillait les étrangers, les hauts fonctionnaires du parti et tout le luxe que crachotait difficilement le système planifié. On y buvait du café (pas excellent) et de l’alcool (médiocre), on y mangeait de la viande (produite dans des conditions exécrables) et des légumes (de saison uniquement, mais pas par conviction), le pain était dur et les biens de luxe au goût d’il y a dix ans. C’était étonnant de voir ces femmes se parer fièrement de leurs attributs de classe – cette société restait fondamentalement classiste, comme tout régime autoritaire – sans se douter que des modèles similaires se vendaient pour un rien dans les friperies Kah-tanaises. Étonnant et un peu pathétique. Au moins, finit par admettre Antigone, on ne voyait de punks, de gothiques, de pharots ou d’autres créatures post-moderne oubliant leur place et toute notion de bon goût. Les contres-cultures loduariennes étaient invisibles, chassée par un pouvoir central doté d’une idée très précise du beau et du décadent. On pouvait lui reconnaître ça, à défaut de tout le reste : sa société civile inexistante, elle ne pouvait pas être un problème.

Antigone resta presque un mois dans cette ville. Le temps de parfaire son accent et de simuler convenablement son statut de journaliste. Elle s’y prenait bien et il aurait été impossible de vraiment comprendre quelle mission l’animait réellement, à moins d’espionner en retour le Panopticon dont elle dépendait. Et celui-là était installé loin, très loin en Paltoterra, caché dans les replis labyrinthiques du Commissariat Suppléant à la Sûreté. La jeune femme se levait tous les matins vers sept heures, mangeait rapidement en lisant l’actualité du jour, et planifiait ses trajets pour la journée. Toujours accompagnée de son guide, qu’elle avait plus ou moins transformée en associé, elle visitait ensuite des manufactures, des sites gouvernementaux, des lieux culturels, prenait des notes, questionnait, s’infiltrait furtivement par la porte de derrière, à condition qu’elle soit sûre que ça ne passe pas pour de l’espionnage. L’avantage avec Lyonnar, c’est que la ville devait passer pour moderne et agréable, donc on lui lâchait la grappe. Le désavantage avec Lyonnar c’est qu’elle était le centre du gouvernement, donc de l’organe répressif, et qu’on y trouvait que des gens inintéressants ou trop terrifiés par la police secrète pour dire quoi que ce soit d’important. Au final ce n’était pas si grave que ça. Il suffisait de montrer la ville pour ce qu’elle était, une vitrine pleine cachant une boutique vide. C’était suffisamment éloquent et son article – elle allait réellement écrire un article, après tout elle était une vraie journaliste – deviendrait une balle de plus tirée dans la guerre culturelle qu’elle avait théorisée et engagée des années plus tôt. Les boutiques, justement. Parlons-en. C’était pour elle presque jouissif de s’introduire dans un de ces grands magasins et de simplement cartographier les rayons, s’arrêtant devant les paquets anonymes, de papier kraft, et de prendre des vidéos sur sa petite caméra numérique. Riz. Farine. Savon. Il n’y avait pas de marques, tout était lié aux productions d’État. On avait aucune idée de la qualité précise des produits et son étude précise de la question – elle s’amusa à acheter divers paquets du même produit dans divers boutiques – démontra que le poids indiqué ne correspondait jamais réellement au poids final, que la qualité du produit était souvent minimale, et qu’on remplaçait ici comme dans tous les autres pays pauvres, une partie des lentilles par des petites pierres noires. Le savon sentait fort et se désagrégeait en gros grumeaux, la farine faisait peine à voir…

Les appareils mécaniques étaient de meilleure facture. Montres, radio-réveils, pompes, à priori le matériel semblait solide et fonctionnel, malgré une conception qui rendait difficile – sinon infaisable – de les ouvrir pour les modifier ou les réparer. Il sembla à Antigone que c’était là la trace d’un héritage militaire. Ces produits devaient être conçus sur un modèle dédié à l’armée, ce qui expliquait à la fois leur qualité et leur aspect compact. Elle documenta tout ça et, passant par ses canaux personnels, envoya tout ça à son éditeur du moment, qui habitait en expatrié au Jashuria et s’occuperait de faire paraître son reportage si elle venait à disparaître. Cette possibilité se faisait cependant de moins en moins évidente, pour Antigone. Sans aller jusqu’à être en confiance, la froide terreur qu’elle avait ressentie en posant le pied sur le tarmac de l’aéroport international de Lyonnar avait laissée place à un début de confiance. Elle comprenait le fonctionnement du régime, de son système et de sa sécurité. Elle savait maintenant comment agir pour passer inaperçue. Elle savait quoi dire, repérer à qui elle pouvait le dire et se sentait capable de ne pas finir cette mission dans un cercueil ou une prison communiste. Ce dernier point était d’autant plus clair que l’Union avait finalement décidée de s’impliquer un peu plus directement dans son opération. Quelque-chose avait dû changer à Axis Mundis, impossible de dire quoi précisément, mais un beau jour Antigone fut appelée au Consulat, en qualité d’expatriée, pour une affaire de papiers à signer. Justification anodine à une visite qu’elle termina en possession d’un passeport diplomatique. Maintenant, si se faisait attraper par les services secrets ennemis, elle aurait droit à la protection directe et sans concession de la troisième puissance mondiale. Une idée rassurante, mais qui voulait aussi dire que sa mission avait changé d’ampleur.

Rien de tout cela ne lui évoquait quoi que ce soit de bon.

Elle quitta Lyonnar dans une voiture qu’elle avait pu acheter auprès d’un concessionnaire de la capitale. De ce qu’elle savait, les gens du crû devaient parfois attendre des mois pour obtenir le véhicule qu’ils avaient payé. Mais elle était différente. Elle était porteuse de devises étrangères, son argent avait tout simplement plus de valeur pour l’État qui régissait ces questions de répartition.

C’était en tout cas ce qu’on lui glissa lorsqu’elle fit mine d’être surprise de la rapidité avec laquelle elle avait obtenue une voiture auprès de ses "amis" du club Dionée. C’était l’un de ces rares salons simulant vaguement l’existence d’une société civile. En fait un lieu de rassemblement où venaient se mêler affairistes étrangers et locaux, ce qui voulait dire des diplomates et des espions d’un côté, des cadres du parti de l’autre. Une masse grisâtre et sans imagination, qui recevait des groupes de jazz tolérés par le régime et parlaient fort, imbus d’eux-mêmes et des profits qu’ils tiraient de tout ce désastre qu’était le communisme loduariens, sirotant d’un air affecté ce qui passait, sous ces latitudes, pour un bon champagne ou un thé haute gamme. Elle avait de beaux jours devant elle, la société sans classe et égalitaire. Il était évident au premier coup d’œil que les hommes et femmes chargés de sa direction étaient aussi éloignés du prolétariat que le chat de la souris. Antigone les méprisa rapidement, puis appris à les connaître, et revint très progressivement sur certaines de ses positions à leur sujet. C’étaient des hommes généralement compétents – ou en tout cas sortant des grandes écoles du régime. Ils profitaient de leur position d’autorité pour s’autoriser une vie correcte et, franchement, quand on voyait celle que menait le reste de la population, c’était bien compréhensible. La corruption qui minait tant le régime était un impératif moral pour tous ces hommes qui la pratiquaient. On ne pouvait tout simplement pas vivre confortablement, dignement sans elle. Pour autant ils ne rêvaient pas de la fin du régime. On savait – l’exemple du Prodnov le démontrait – qu’une bonne petite thérapie de choc pouvait profiter aux plus aguerries, mais il y avait un confort indéniable au fait d’être un rouage bien installé, même si la machine crachote et tousse. Le capitalisme c’était la guerre de tous contre tous. Ici, au moins, ils ne menaient la guerre qu’au peuple, ce qui demandait moins d’efforts pour des résultats tout à fait satisfaisants. Ce ne fut pas ce qu’ils dirent, mais ce fut ce qui émana de leurs conversations. En dehors de ça, ils demeuraient des êtres humains et il était difficile de les côtoyer sans un peu s’attacher à eux. De telle manière qu’avant son départ, Antigone avait pris l’habitude de passer au club tous les soirs, et devint l’un de ces habitués issus de l’étranger. Elle s’entendait instinctivement bien avec ceux-là, qui souvent partageaient son expérience du monde extérieur et entretenaient donc une compréhension implicite et plus immédiates de sa façon d’être, mais les autochtones n’étaient pas non-plus de mauvais bougres. Une fois qu’on se faisait à leur humour et à leur aspect gras et flasque, une fois qu’on acceptait la faiblesse de leur caractère et de leur physique, une fois qu’on acceptait que même le plus cultivé des loduariens passerait pour ignares, la faute à la censure, on pouvait trouver des êtres humains qui, en d’autres circonstances, auraient pu être utiles à une société civilisée. De plus, et la journaliste ne l’ignorait pas, c’était de cette chair meuble et faible qu’on faisait le fascisme. Les régimes forts avaient besoin d’hommes faibles pour régenter leurs aspects les plus pédestres. Avec leur absence évidente de volonté et leur capacité innée au borborygme patriotique, ceux-là auraient fait des éléments corrects pour peupler les bureaux d’une administration brune. Le reste du temps, ils n’étaient pas très impressionnants. Ce qui était une nécessité dans un régime de ce type. Enfin, Antigone était sûre qu’un ou deux de ses nouveaux amis était du contre-espionnage. C’était normal, on allait pas laisser les gens parler de tout et de rien sans s’assurer qu’ils ne tiennent pas des propos contre-révolutionnaires. Et puis sait-on jamais. Si un jour on voulait se débarrasser d’untel, il y aurait toujours moyen de retourner cs conversations badines contre lui. Les étrangers aussi devaient être auscultés, et Antigone se montrait toujours prudente. Un jour, ça l’avait marqué, l’un des fonctionnaires l’avait approché. C’était un petit bonhomme avec une moustache coupée courte, et une chevelure tristement clairsemée. Il portait un costume gris et une cravate ornée d’un pin du parti, et se présenta comme un directeur des postes et télécommunications. Sans plus de détails. Après quelques-temps, Il intervint dans la discussion pour s’adresser à l’étrangère.

« Et la Loduarie, ça vous plaît ? 
Je suis grand reporter, je suis partout chez moi.
D’accord, mais la Loduarie, qu’en pensez-vous ?
Que voulez-vous. » Elle se souvint distinctement avoir souri. « Je ne suis jamais plus à l’aise que chez moi. » 

Le trait d’esprit évacua le sujet et fit rire l’auditoire. Puis, pour assurer ses arrières, Antigone décida de faire référence au Miroir Rouge, journal chez lequel elle travaillait, officiellement. L’institution était communiste jusqu’au bout des ongles, et d’un communisme bien révolutionnaire, avec ça. Peut-être un peu trop pour le régime Loduariens, qui franchement n’avait pas les faveurs des libertaires kah-tanais. Mais enfin : le Miroir était un nom connu, un nom respecté et, dans la plupart des pays du monde, un nom toléré par la simple vertu de son important tirage dans une grande puissance. Alors maintenant c’était clair pour le présumé espion : Antigone était officiellement rattachée à un organe de presse socialisant. La doxa officielle du régime Loduarien prônait encore l’internationalisation de la lutte, par conséquent ç’aurait fait mauvais genre de l’embarquer sous prétexte que son socialisme n’avait pas les couleurs locales.

Ce fut paradoxalement le Club qui lui offrit une justification pour s’éloigner de Lyonnar et partir sans éveiller les soupçons vers le nord de la région, où les rapports qu’on lui avait fait parvenir par l’intermédiaire de son "guide" témoignaient d’une importante activité fascisante. C’était lorsqu’elle parlait de sa nouvelle voiture, faisant mine de trouver le moteur exceptionnel et d’autres banalités du genre. Antigone s’y connaissait bien en véhicules. Elle avait été obligée d’apprendre à se débrouiller en mécanique lors de certains de ses reportages de guerre qui l’avaient parfois fait s’assoir derrière le volant de jeeps militaires et d’autres engins un peu capricieux mais bien pratiques pour traverser les horizons boueux des champs de bataille. Du reste, un de ses ex étaie un fanatique absolu des moteurs de course, et les quelques connaissances glanées en sa compagnie faisaient partie des rares choses qu’elle avait gardées après leur rupture, avec quelques bons souvenirs et pas mal de livres. C’était la période où elle fuyait le Grand Kah.

Lorsqu’elle évoqua la voiture, donc, on lui demanda où elle comptait se rendre. On s’était habitué à sa présence de telle façon que tout le monde avait oublié qu’elle n’était que de passage. La capitale n’offrait-elle pas tout ce qu’une journaliste de son rang pouvait chercher ? Oui, bien entendu, mais elle restait une journaliste de guerre. Enfin il n’y avait pas vraiment de guerre en Loduarie, mais la situation à la frontière est…
Mais ne serait-ce pas plus sûre d’étudier la guerre depuis la capitale ? En plus c’est là que les décisions se prennent, là que les ordres fusent. L’Empire, au sud, risque d’envahir la région, disons les choses, et se trouver si près des lignes du front, ça semblait tout de même un peu… Dangereux.

C’était de l’inquiétude sincère. Voir même de la compassion. Antigone en fut surprise, puis touchée. Elle rassura son auditoire en rappelant comment elle avait survécu à la Kaulthie, à la Damannie, à Kotios. Elle jouait avec sa vie ? Mais pas du tout. Et puis il fallait des gens comme elle pour mettre le peuple au courant de son histoire. Elle fit un peu de rhétorique vide, sertis de rappels de sa carrière. Elle était une trompe-la-mort. Pour le moment, en tout cas. Cela sembla rassurer son auditoire, et l’un de ses membres, Maurice Daudel, à la tête d’un bureau d’étude sur la confection de moteurs d’avion, acquiesça l’air grave.

« Vous avez rencontré beaucoup de fascistes durant votre carrière.
C’est vrai. Dans des prisons militaires. Je ne sais pas si on peut vraiment "rencontrer" ces gens là.
Ici aussi il y en a. » Et il baissa d’un ton, comme si le sujet était dangereux. « Plus au nord, vers Galaisie, on dit qu’il y a des cellules de terroristes là-bas.
Des cellules terroristes ?
Mais oui. Il en reste, même après leur défaite pendant la guerre. »

Elle sembla réfléchir et fit remarquer que mieux valait être en Galaisie, loin du front potentiel qui se préparait avec l’empire, et on approuva bruyamment l’idée. Le reste de la soirée fut sans intérêt.

Trois jours plus tard, elle prit la route.
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ALERTE INFO
Attaque au couteau dans une maison du peuple : le suspect toujours en fuite

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Et c’est l’info de la matinée, le drame est survenu il y a une heure, à l’ouverture de la maison du peuple Pierre Beurdoux, à Astrana. Alors que la responsable, Jeanne Clémente, ouvrait le rideau de fer devant une petite file d’attente d’une demi-douzaine de personnes, un homme désormais formellement identifié comme étant Marc Korl, fleuriste dans la rue, s’est jeté sur la gérante et l’a poignardée à quatre reprises au niveau du buste. Après un instant de sidération deux hommes se précipitent pour repousser l’agresseur qui prend alors la fuite.
Malheureusement, les secours arrivés sur place n’ont pu venir en aide à la victime qui est décédée sur le chemin de l’hôpital.

Une heures après le drame, le quartier est toujours bouclé et les habitants invités à rester chez eux pour faciliter le travail de la police. Le portrait-robot de Marc Korl que vous voyez à cet instant s’afficher sur votre écran devrait permettre d’identifier le meurtrier dont le domicile est en cours de perquisition.

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Nous retrouvons à ce sujet Edit Crayon, notre envoyée spéciale sur place, Edit vous nous entendez ?

- Je vous entends Philippe.

- Edit comment ça se passe ici ?

- …

- Edit ?

- Eh bien écoutez pour le moment on ne sait pas grand-chose l’immeuble a été complétement interdit au public et la rue aussi, comme vous le voyez, je suis actuellement devant les cordons de police qui est en ce moment même en train de procéder à la perquisition mais nous n’avons pas plus d’informations.

- Vous arrivez à voir quelque chose Edit ?

- …

- Edi… ?

- Non malheureusement Philippe comme vous le voyez les voitures de police font barrage devant le domicile et nous ne sommes pas autorisés à approcher pour le moment…

- Merci Edit on retrouve tout de suite Jean-Michel Dumont qui se trouve lui devant la maison du peuple où a eu lieu le drame, Jean-Michel vous nous entendez ?

- Pas très bien Phili…

- Alors Jean-Michel décrivez nous un peu l’ambiance ici ?

- Ambiance très étrange vous vous en doutez bien, les témoins sont auditionnés en ce moment même mais j’ai pu m’entretenir avec cette jeune femme qui a tout vu depuis sa fenêtre, qu’est-ce que vous avez vu ?

- J’étais devant mon ordinateur, j’ai entendu des cris alors je me suis précipitée à la fenêtre pour voir un homme qui s’enfuyait et sur le sol… il y avait madame Clémente… c’est…

- On comprend votre émotion, est-ce que vous savez ce qui a pu motiver cette attaque ?

- Oh non, je connaissais bien Marc Korl, je lui achetais des fleurs parfois, c’était un monsieur très gentil, un peu solitaire peut-être, je crois qu’il vivait seul mais tout le monde aimait bien madame Clémente je ne sais pas ce qui…

- Jean-Michel on vous coupe Edit a du nouveau ! Edit vous nous entendez ?

- …

- Edit ?

- Oui je suis actuellement avec un voisin qui m’explique qu’il aurait des informations sur Marc Korl qui laisseraient à penser que nous aurions affaire à un attentat Transblême. Vous voulez bien nous en dire plus ?

- Je ne peux pas m’avancer, je ne suis jamais entré chez Marc Korl…

- C’est votre voisin de palier c’est ça ?

- C’est ça. Je sais juste qu’il avait des obsessions depuis quelques temps, il parlait beaucoup de la Transblêmie et avec la diffusion des images de l’exécution des prisonniers et les tensions entre la Clovanie et la Loduarie, je sais pas, il était très agité ces derniers jours, très nerveux.

- Vous dites quand même avoir pu voir un peu l’intérieur de son appartement ?

- Une fois oui mais c’est un homme discret, j’étais venu toquer pour voir s’il avait des bougies à cause que les plombs avaient sauté dans l’immeuble alors il est allé en chercher, bizarres ses bougies d’ailleurs quand j’y repense, genre longs cierges d’église, pas le genre de trucs qu’on a habituellement chez soi. Ce qui m’a frappé c’est que depuis le palier par curiosité j’ai un peu jeté un coup d’œil, c’est un petit appartement, il y avait ce masque noir qu’ils ont en Transblêmie…

- Un voile transblême ?

- Ouais, posé sur une tête de mannequin, j’ai pas fait le lien sur le moment mais maintenant…


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- Oh bonjour lieutenant, attendez je vous montre, c’est au deuxième étage.

- J’ai fais le plus vite possible.

- On a déjà une équipe qui prend les photos, dès qu’ils auront terminé on pourra commencer à toucher au mobilier mais vous allez voir c’est déjà parlant.

- Des artefacts transblêmes c’est ce qu’on m’a dit ?

- Pas seulement, il y a quelques objets culturels et des livres sur le sujet mais… enfin vous allez voir, c’est assez… bizarre.

- Bizarre comment ?

- Je… mieux vaut vous montrer, on y est, salut Rémi, on peut entrer ?

- Ouais ouais, allez-y, on termine les photos de la salle de bain et on est bon. Bonjour lieutenant.

- Bonjour.



- C’est particulier.

- Oui hein ? On dirait une sorte de rituel. Et je vais vous montrer il a un placard recouvert d’inscriptions à la craie écrites en blêmien.

- Personne n’a remarqué qu’il avait colmaté les fenêtres ?

- Apparemment ses volets étaient fermés depuis plusieurs jours, les gens ne se sont pas inquiétés, c’est un quartier calme.

- Et les miroirs, c’est pourquoi ?

- Franchement on ne sait pas, on a appelé un expert de la culture blêmienne il devrait arriver d’ici une ou deux heures, il est de Doline.

- Je vois.

- Ah attendez… j’ai la traduction du Blêmien.

- Et ?

- « Il voit par mes yeux » c’est ça qui est écrit.

- Qu’est-ce que c’est que ce charabia ?
2427
C’était une journée normale au centre de surveillance maritime du Roto, c’était depuis une très grande “salle des opérations” qu’une cinquantaine de marins en uniforme scrutait depuis d’immenses écrans l’ensemble du trafic maritime de la Manche blanche. Soudainement, alors que le trafic suivait son cours normalement, un jeune officier remarqua un signal radar anormal sur son écran de contrôle, un navire essayait visiblement de traverser clandestinement la Manche blanche. Mais cependant le jeune marin décida de ne pas céder à la précipitation et à la panique et demanda à ses collègues de procéder à plusieurs vérifications : est-ce que le radar n'aurait pas un défaut ? Mais ce n’était pas le cas. Était-ce un bateau en détresse ? Visiblement aucune balise n’avait été déclenchée et aucun bateau dans le secteur n’a transmis de message radio pour prévenir d’un bateau en danger.

contrôle

Et pendant ce temps le bateau s'enfonçait de plus en plus dans la Manche blanche, le directeur du centre de surveillance maritime décida d’agir plus directement face à cette menace potentielle et ordonna au patrouilleur Himmelsmonat qui se trouvait à 110 km du mystérieux navire de s’approcher au plus proche et parallèlement à cela un hélicoptère d’action marine décolla de la base de WeissBorer pour aller voir ce qu’il se passait. A peine 1h30 plus tard le patrouilleur et l'hélicoptère arrivèrent sur zone et tous les deux indiquèrent au centre que le navire en question avait tout l'air d’être un navire de guerre battant pavillon loduarien. On leur ordonna de rester à bonne distance dudit navire pour agir de manière la plus discrète possible.

La menace montait encore d’un cran, le directeur du centre alerta aussitôt la cellule de crise permanente du ministère fédéral des armées. Le ministre décida de ne pas affoler inutilement le reste de la chaîne de commandement mais demanda à monter d’un cran le niveau de vigilance, ainsi pour montrer au patrouilleur qu’il avançait en toute illégalité il fut décidé que 5 avions de la flottille spéciale de lutte marine décollerait de Roune Hills pour survoler le navire, parallèlement à cela un avion ravitailleur décollait de StrassByen lakso pour venir en renfort de la flottille. En à peine quelques minutes la flottille survola le patrouilleur loduarien suivi de peu par le ravitailleur, la manœuvre fut répétée plusieurs fois. Quelques heures plus tard il fut décidé que le patrouilleur Himmelsmonat serait remplacé par le sous marin Chancelier Gontran Genvald, armé de ses 10 torpilles et de ses grands moyens de détection et de surveillance, qui arriverait à proximité du navire loduarien dans la nuit suivante.

sous

Le navire loduarien traversa sans problème la Manche blanche, suivi secrètement de près par un sous-marin cantais.
5964
station radar

Au milieu de la nuit, une alarme sonore ainsi qu'un voyant rouge s'allumant sur un pupitre de contrôle de l'un des centres d'écoute loduariens, relié à une station radar côtière dirigée vers l'océan et l'Ouest.
Plusieurs bips caractéristiques qui éveillèrent et alertèrent les techniciens et analystes des services spécialisés loduariens. Ces derniers s'affolèrent même s'ils avaient été entraînés à ce genre de situation et de nombreux exercices d'alerte, c'est bien l'une des premières fois que cela arrivait en situation réelle.

Il n'y avait guère de doute sur la provenance d'un tel message crypté, cela ne pouvait qu'être émis par une puissance étrangère disposant de la technologie nécessaire pour contourner les pare feux informatiques, et n'usant pas des canaux de communication habituels. Cela signifiait qu'une nation de l'ONC cherchait à entrer urgemment en contact et que cela ne devait pas être su.

Le technicien des télétransmissions arracha le rapport sorti de téléscripteur et alla voir immédiatement son supérieur, un colonel austère d'origine reylienne au teint blafard, le visage creusé par un manque de sommeil évident, mais le plus frappant c'était surtout le blanc des yeux, dont la teinte avait viré au jaune pâle, et une forte odeur d'alcool flottait dans l'air. Le verre à moitié plein sur le bureau et les deux bouteilles vides d'une vodka bon marché négligemment abandonnées dans un des tiroirs du bas du bureau ne trompaient guère.
L'alcool était l"une des rares choses qui n'était pas interdite en Loduarie. L'état totalitaire ayant proscrit la consommation de tabac, énormément de bureaucrates compensait un manque consternant de divertissements et de menus plaisirs par une consommation excessive d'alcool. Certains diraient pour oublier la morosité de l'ambiance pénitentiaire de la vie quotidienne loduarienne, d'autres pour se donner du cœur à l'ouvrage.

Les cas de cirrhose aggravés étaient par ailleurs très fréquent parmi toutes les strates de la population loduarienne, depuis la base de la société parmi les catégories populaires jusqu'à l'intelligentsia du pays. Que faire d'autre à part "boire pour oublier" en Loduarie ?

Mais revenons en à notre Colonel, qui sorti ainsi lentement et éprouva quelques difficultés à sortir de sa léthargie. Les yeux rougeoyants, attestant d'une nuit difficile en compagnie de la fée torchette (expression populaire signifiant qu'on a forcé sur la bouteille). A 5 heures du matin, il ne s'attendait visiblement pas être interrompu dans sa veille nocturne. Lors que le subalterne lui fit son rapport, la main tremblante et la chemise trempée de sueur, l'officier bondit de sa chaise et invectiva le technicien de la sorte :


- Camarade Granquesnoy, silence absolu, transmettez sur le canal sécurisé du poste 5.
Bien entendu vous connaissez la procédure ? Une enquête de mise sous surveillance de vous et votre famille sera diligentée...la routine, bien entendu, vous n'y voyez pas d'objection, camarade ?

- Bien sûr que non camarade Colonel Pritschek, c'est la procédure !


- Brave homme



Le colonel se dirigea vers une pièce sécurisé et insonorisée, se place seul devant un écran, tourna quelques boutons, quelques molettes, et s'équipa d'un casque spécial afin de pouvoir écouter le message crypté.

officierstasi

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées



Le colonel prit le combiné de son téléphone et dit :


"Allô central ? Mettez moi en relation immédiatement avec le QG de Doline, et dites au camarade Général Muscadelle que je dois m'entretenir avec lui au plus vite d'une affaire urgente."
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  • Soulagement !
Les neurotoxines retrouvées massivement dans le golfe de Carnavale devraient être évacuées par l'organisme d'ici un mois ou deux d'après les experts.
11403
Elle partie pour Gallaisie, ou plutôt les environs de Gallaisie, dont on lui avait expliqué qu’il s’y trouvait encore une farouche activité terroriste susceptible de l’intéresser elle, la reporter de guerre. Pour ça elle voyagea à bord d’un véhicule qu’avait loué son guide à grand renfort de devises étrangères. La loduarie ne dérogeait pas à cette règle qui voulait que la monnaie des pays les plus autarciques n’ait qu’une valeur dérisoire sur les marchés internationaux. Les financiers n’en voulaient pas. Ainsi, pour commercer, il fallait nécessairement passer par le troc ou obtenir des devises plus fortes, de toutes les manières possibles, de façon à pouvoir importer ce que l’économie locale ne pouvait pas générer. Dans le cas de la Loduarie on parlait de ressources rares, de produits manufacturés de haute technologie, de matières fossiles, de tout ce qui était susceptible de changer cette nation, encore trop prise dans une vision passée et industrielle de l’avenir. De la faire entrer pour de bon dans la modernité technologique informatisée.

Antigone ne s’y connaissait pas du tout en voiture. Encore moins en voitures eurysiennes. Elle avait une conduite un peu brusque, liée à des années passées dans les pires bourbiers géopolitiques de la planète, et savait reconnaître un bon quatre roue motrice. Mais quand il s’agissait de véhicules civils ? Elle était perdue. Aussi acquiesça-t-elle sans trop réfléchir quand son guide lui expliqua qu’il s’agissait d’un bon véhicule, avec une conduite confortable et une bonne adhérence à la route.

« Tu l’as payé cher ?
L’éditeur couvre tous les frais, Antigone. 
Ce n’est pas le sujet. Je suis une journaliste. Je en veux pas qu’ils voient quoi que ce soit d’anormal. Louer un véhicule de luxe, c’est mauvais genre. »

Il haussa un peu les sourcils face à ce qui était somme toute une énième référence à la police politique du régime. Bien entendu, les inquiétudes de la "journaliste" étaient fondées. Et c’était bien pour ça que l’Union lui avait accolé un guide. Ce dernier, cependant, trouvait la paranoïa maladive de la kah-tanaise vaguement contre-productive.

« C’est une bonne voiture. Rien d’anormal à ce qu’une étrangère loue une bonne voiture ; Crois-moi, tu ne voudrais vraiment pas qu’on fasse toute cette route à bord d’un tas de boue. Parce que s’en sont, les autres modèles produits ici. Vraiment, on aurait un accident avant d’avoir quitté la ville. »

Elle décida de ne pas en débattre. D’une part ç’aurait été inutile, de l’autre elle était bien obligée de faire confiance à cet homme qui contrairement à elle était familier du pays et de ses coutumes. Par mesure de précaution, elle fouilla toute de même la voiture, démontant l’auto-radio, cherchant dans tous les compartiments, soulevant le tableau de bord jusqu’à s’être assurée qu’il ne se trouvait aucun traqueur, appareil d’écoute, caméra où que ce soit. Satisfaite, elle donna le go, et le duo se mit en route en direction de l’Est. Ils quittèrent rapidement la capitale, se retrouvèrent sur une quatre-voie qui devint bien vite une deux voie qui, à son tour, se divisa en une multitude de routes de plus petites envergure. Dans l’habitacle, Antigone discourait.

« Des terroristes en Galaisie. Comme si je ne le savais pas. Ils pensaient vraiment m’avoir redirigé vers la piste du siècle. Et ça, tu vois, c’est peut-être le plus triste. Maintenant toi et moi savons que ce ne sont pas exactement des terroristes.
Sur le plan de la définition, un peu, quand-même.
Pas du tout : ce sont des révolutionnaires. Des héros quasiment. »

Il était fréquemment impossible de discerner ses provocations de ce qu’elle pensait réellement. C’était un mécanisme, chez elle, pour évacuer le stress. Et il y avait fort à parier qu’un même propos pourrait être défini comme l’un ou l’autre selon la situation ou l’interlocuteur. Elle était par exemple de ces antisémites de Schrödinger, dont les petites phrases étaient ou sérieuses, ou humoristique en fonction de la réaction de son auditoire. Le fascisme était une idéologie molle, voir carrément liquide. Ses défenseurs, naturellement, se comportaient comme des flaques.

« En l’occurrence si le Grand Kah veut les tenir à l’œil, ils ne seront plus des héros bien longtemps : ces types vont se faire exterminer. »

Le guide haussa les épaules. Il était très concentré sur la route et faisait de son mieux pour ne pas donner plus d’attention à Antigone qu’elle n’en demandait réellement. Elle parlait plus ou moins seule, et ne le prenait à témoins que pour se sentir moins mal de tenir un tel monologue. Au bout d’un moment, enfin, elle lui adressa la parole. Pour de vrai.

« Tes info’ sont fiables, au moins ?. »

Il la regarda brièvement, elle le fixait d’un air parfaitement neutre. Elle avait cette capacité à ne rien exprimer, un peu perturbante par moment. Il haussa les épaules. Un de ses contacts lui avait laissé entendre que les miliciens fascistes avaient des liens avec certaines communautés agricoles ; Comme souvent dans l’histoire, les paysans à qui on prenait toute la production se comportaient en oisifs, ce qui avait tendance à irriter les petits cadres du parti, qui se comportaient alors en véritables chiens enragés. Ce qui, là encore, avait tendance à rendre les agriculteurs d’autant plus agacés qu’on leur mettait la pression. Les paysans n’étaient pas fondamentalement anti-socialistes. Mais quand le socialisme insistait pour reproduire tout ce qu’on pouvait reprocher au capitalisme, en pire, les paysans tendaient à chercher des contre-modèles. Ironiquement, l’un de ces contre-modèles était tout aussi lugubre et centralisateur que cet étatisme loduarien qui se prétendait socialiste : le fascisme.

Ce pourquoi Antigone et sont guide se rendaient dans l’une des communautés agricole de l’est du pays. Officiellement il s’agissait de récolter des témoignages pour Le Miroir Rouge, journal Ô combien révolutionnaire. Qui certes haïssait au plus haut point la loduarie meurtrière et traîtresse de la révolution (sic), mais n’en restait pas moins la publication révolutionnaire la plus lue au monde.

Ils arrivèrent en début de soirée dans ce petit village embrumé. Il se trouvait à quelques kilomètres au sud d’une rivière au nord de laquelle se trouvait une gare ; Tout le terrain était occupé pas de grands champs, au centre desquels se trouvait une poignée de maisons, de grandes, d’entrepôts où l’on gardait sans doute des machines agricoles et des outils divers. Au centre du village se trouvait une mairie – quoi qu’à la taille de la localité on devinait qu’il devait plutôt s’agir d’une antenne locale du parti communiste, où se trouvait probablement un superviseur et un poste radio. Tout avait l’air vaguement arriéré, mais enfin : c’était la norme dans la plupart des campagnes du monde, éternellement éloignée des centres de pouvoir, et donc des décisions et des progrès qui pouvaient en découler. C’était l’un des avantages du modèle communaliste, décentralisé et libertaire, sur tous les étatismes. Quoi qu’Antigone mît plutôt cela sur le manque observable de respect que les socialistes avaient pour les travailleurs de la terre. Réservant ce métier de dur labeur et de haute expertise à quelques néo-serfs exploités et privés de toute reconnaissance dans une société amorale en pure putréfaction. Les abrutis de la capitale ne comprennent pas qu’ils ne mangent que grâce aux efforts de ces braves types qui bêchent et moissonnent. Le sang, la source vive du pays.

Elle retira ses baskets avant de descendre de la voiture, et les remplaça par de haute bottes de plastique qui s’enfoncèrent à mi-mollet dans la boue lorsqu’elle sortie enfin. Elle grogna. Pas de dégoût, elle avait côtoyé pire terrain, mais simplement d’agacement. Tout ici la ramenait à la médiocrité du monde agricole. Médiocrité imposée par le socialisme. Médiocrité immérité. Insulte à tout ce que représentait le monde paysan. Elle souffla sur ses mais pour les réchauffer, puis chercha à s’orienter en regardant autour d’elle.

L’air était frais et humide, principalement à cause de cette brume légère qui couvrait toute la région comme un fin voile de laiteux. On pouvait entendre l’écho répercuté d’un moteur, lourd et sourd, celui, peut-être, d’une de ces machines qui fendait la glaise pour battre la terre. Les maisons faisaient plus triste vue de près. Leur crépi blême s’étiolait, révélant de nobles murs de grosses pierres, où nichaient d’innombrables passereaux. C’était la faute du temps, mais tout puait l’abandon. Elle se tourna vers son guide, qui contournait la voiture pour la rejoindre, chacun de ses pas provoquait un bruit de succion dans la terre.

« Le superviseur doit te recevoir. » Il indiqua une maison, un peu plus loin. « On s’installera plus tard.
Ouais. »

Pure répétition de ce qu’elle savait déjà. Suivant la direction indiquée par son geste, elle se mit en marche, l’homme sur ses talons. Toute la région était d’une platitude assez salutaire qui rendit le trajet jusqu’à la baraque centrale de la localité moins fatigante qu’elle n’aurait pu l’être en temps normal. Lorsqu’ils toquèrent à la porte, cette dernière fut ouverte par un homme entre deux âges. Cheveux blancs, bouclés, un peu mal rasé mais souriant. Ses vêtements étaient tous d’un gris-vert classique, mais toujours aussi triste. Il y eut un moment de latence, le temps pour Antigone de se présenter, et le visage de l’homme s’illumina. L’expression avenante semblait presque en territoire étranger sur les rides sévères de être à l’aspect si austère.

« Excusez-moi, c’est un peu en désordre, je vous attendais bien sûr mais... » Il leur fit signe d’entrer à l’intérieur, refermant la porte derrière eux. La baraque centrale était une petite demeure qui portait encore les traces d’une époque de plus haute collectivisation. On passait par un petit hall au bout duquel on devinait des escaliers, puis on débouchait sur une cuisine qui faisait aussi office de salle à manger et salon. Une porte contre le mur du fond devait donner sur une étude où les fonctions d’administration étaient réglées. Contrairement à ce qu’avait dit l’homme, tout était très bien rangé et ordonné. Des meubles ternes longeaient les murs, couvert de porcelaines et de verreries criardes dans le plus pur style loduarien. Un poste radio était posé sur la table à manger, sur un napperon en dentelle blanche, et une vieille télévision était posée sur un tabouret, face à trois vieux fauteuils fatigués qui entouraient une table basse. Il y avait un poêle où brûlaient des bûches, et une grande théière sur le gaz. Antigone constata qu’il faisait chaud et sec : les murs épais épargnaient les affres du temps aux habitants.

« Pardon de vous prendre au dépourvu...
Mais pas du tout. Installez-vous, vraiment...
C’est la route. Vous savez je ne suis pas encore habituée à votre pays. Nous devions arriver dans une heure mais...
Ce n’est rien. Du lait avec le thé ? »

Elle le remercia et il amena trois tasses sur un plateau, qu’il posa sur la table de la cuisine où s’était assise Antigone. Elle avait posé un petit enregistreur et sortie un carnet de notes ainsi qu’un stylo.

« C’est très gentil à vous de nous accueillir.
Ce n’est pas grand-chose. J’ai demandé à Elisa et Marc de s’occuper de votre maison mais s’il vous manque quelque-chose – nourriture, draps, vous n’aurez qu’à me demander directement.
Merci encore, c’est très gentil à vous. Ça vous dérange si je vous pose quelques questions pendant que nous buvons le thé ? »

Il lui fit signe que non. Elle sourit et consultant ses notes, avant d’acquiescer.

« Alors, concernant ce que ça donne d’être un paysan en Loduarie... »

...

Antigone et son guide avaient fini d’emménager dans la triste petite demeure que leur avait prêtée la communauté pour le temps de leur séjour. Pendant qu’il s’occupait du feu, elle faisait le compte des vivres à leur disposition, et repassait dans sa tête l’entretien qu’elle avait eu avec leur hôte.

« Tu sais, » et elle eut l’un de ces sourires innocents dont elle gardait bien le secret. « À bien y regarder votre pays applique un système qui s’approche pas mal de certains fascismes historiques. »

Pas de réponse. Elle se redressa pour regarder le guide, qui faisait mine de ne pas l’entendre. Petit rire.

« De fait, c’est dommage.
Qu’est-ce qui est dommage ?
Que vous soyez des dégénérés raciaux.
...
Sur d'autres points, la Loduarie est comme nous. En mal administrée. Au final les communistes ne sont que des arrivistes du pouvoir, mais vous êtes comme nous. Vous l’aimez plus que le reste, ce pouvoir. C’est lui qui vous intéresse.
Je ne suis pas sûr de partager ton analyse, citoyenne.
Et alors ? » Elle ricana et secoua la tête. « En vérité, si ces fascistes avaient un semblant d’intelligence ils diffuseraient le livre de recette de l’anarchiste dans ces communautés de paysans. Tu sais combien d’explosifs, de poisons, d’armes chimiques on peut fabriquer avec de l’engrais ? Non ? Crois-moi, si ces gens le savaient le parti communiste serait éradiqué. C’est d’un pathétique... »

Et elle en resta là.
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