25/02/2015
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[ACTUALITES] Presse - Page 3

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Shanawat : à la (re)découverte d'une culture ancestrale

Un riziculteur du Shanawat

Mais que vois-je ? Serait-ce du sorgho ? Dans toute cette boue ? Non, pas quand même. D'ailleurs, pourquoi de la boue ? Il y a de la boue au Banairah ? C'est une céréale ce truc ? C'est pas du riz quand même... Et si, c'est bien du riz, dans de la boue, au Banairah, ou plus particulièrement dans le gouvernorat du Shanawat, situé dans le sud du pays. Cette région s'étend sur environ 134 000 km², Zagroud est son premier centre urbain. Cette région constitue une des régions agricoles les plus rentables de la métropole. Et pour cause : malgré le climat aride peu enclin aux cultures de grande consommation d'eau, les habitants ont réussi à développer des exploitations de riz grâce à l'oasis majeure de la région. La variété de riz en elle-même reste moins exigeante en eau que les variétés étrangères, et aussi un peu moins productive. D'une couleur rouge ocre à bordeaux en passant parfois par le brun, ce riz qu'on nomme le riz "Al Hassawi", probablement en référence à une famille de commerçants locaux d'il y a quelques siècles, peut se vanter d'être un aliment de choix pour les malades souffrant d'arthrite ou les patients s'étant cassé des os, lors d'une chute par exemple. En effet, la consommation de ce riz aide à réduire la douleur due à ces deux conditions de santé peu enviables, et ses propriétés sont connues depuis longtemps, et souvent vendues à travers le monde pour les mêmes raisons. C'est ainsi qu'on peut retrouver des références au riz Al Hassawi dans les textes Novi ou rémiens, et retracer les parcours -hypothétiques- des convois maritimes transportant "l'or rouge" à travers la Leucytalée. Ce riz prodigieux aurait également des propriétés antioxydantes, ce qui ne fait qu'augmenter sa valeur. Car de la valeur, l'Al Hassawi en a ! Actuellement, un kilo du riz renommé peut vous coûter 16 Bilats d'or (comparé à 3 Bilats d'or pour le riz standard du marché !), mais ce n'est rien comparé aux prix retrouvés dans les relevés de comptabilité en Antiquité et au Moyen-Âge, où sauver le dirigeant de maladie des os pouvait valoir son pesant d'or. Cependant, l'avantage de la rareté et de la haute valeur ajoutée vient avec l'inconvénient du marché de niche : les produits de haute qualité sont souvent réservés par la force des choses, à savoir les lois du marché, à une élite sociale argentée. Seules les classes moyennes supérieures et classes plus élevées encore peuvent se permettre d'acheter un tel produit régulièrement. Pour les moins aisés, le riz Al Hassawi est toujours perçu comme un médicament à acheter ponctuellement, uniquement en cas de besoin, là où leurs congénères plus fortunés s'en fourniront plus souvent comme consommation de produit bon pour la santé, original, local ou tout simplement comme consommation ostentatoire lorsqu'ils invitent des proches à dîner.
Le Shanawat est une région de culture du riz, d'accord, mais est-ce uniquement ça ? La réponse est non comme l'auront deviné nos lecteurs les plus avertis qui connaissent peut-être la plus démocratisée culture d'huile de palme et l'appréciée culture de dattes. Ces deux cultures réunies regroupent un demi-million de palmiers, faisant de l'oasis du Shanawat une des oasis les plus plantées du monde. La vente de dattes et d'huile de palme est, elle, destinée à un public plus large. Les dattes font partie des fruits les plus régulièrement consommés par les Banairais qui n'hésitent pas à en acheter des branches entières pour leur famille durant la récolte. Elles se servent seules, accompagnées avec des pâtisseries, ou sont transformées en liqueur -il en existe plusieurs sortes dans la région ainsi que dans l'ensemble du pays- qui se dégustent durant les fêtes agricoles, les marriages ou les fêtes nationales. L'huile de palme est quant à elle vendue à l'industrie agroalimentaire qui l'utilise dans de nombreuses recettes de produits transformés (confiseries, pâtes à tartiner étrangères...). Avec ces trois produits phares aux publics complémentaires, le Shanawat se garantit des revenus importants qui font de la région une région dynamique malgré la puissance économique attractrice d'Al Kara, le premier centre urbain du sud du pays. L'avantage est aussi agricole et climatique : ce sont les palmiers-dattiers et les palmiers à huile qui protègent le sol du dessèchement et ainsi permettent aux agriculteurs de cultiver l'Al Hassawi. Autrement, tout ceci serait impossible, ou assécherait l'oasis en quelques années. Comme quoi, la combinaison de cultures complémentaires est une stratégie viable et enviable contrairement à ce que laissent penser les monocultures eurysiennes qui se basent entièrement sur la richesse de leur sol et la clémence de leur climat.
Le résultat par ailleurs est magnifique à voir : lorsqu'on visite le Shanawat, on peut admirer le vert des palmes, la taille impressionnante des palmiers-dattiers et se promener sous leur ombre protectrice. Durant la saison des récoltes, des charrues et camions transportent le précieux fruit du travail des habitants qui peuvent festoyer pour célébrer l'occasion. L'effet de masse des grains de riz est subjuguant, la masse rouge-brune offre à l'œil une couleur délicieuse qui donne envie de goûter. Dans une plantation aussi grande, on oublie tout simplement que l'on est au milieu d'un désert. "Et c'est cette atmosphère particulière que nous défendons." affirme Allad, riziculteur père de deux enfants. "Lorsque mes enfants pourront eux aussi s'occuper de l'exploitation, je leur apprendrai comment faire et ils pourront à leur tour transmettre cet héritage. On est tous attaché à lui ici, ça fait partie de notre identité, et les enfants adorent nous aider. Ce sont des champs, mais je pense que c'est aussi notre jardin secret" nous confie-t-il.
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"Al-dussarat, un journal de sciences associatif"
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Edition de janvier
Prix : 2൫
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Energie : la géothermie comme pilier énergétique du Banairah

Les études géologiques sont claires : selon l'Institut de géologie d'Al Kara, le Banairah possède de grandes ressources géothermiques, et plus particulièrement, de ressources de géothermie basse énergie. Cette expression regroupe les sources géothermiques n'excédant pas les 150°C et d'au minimum 30°C au niveau des plateformes continentales stables sur lesquelles elles se trouvent. Etant des sources énergétiques plus faibles que celles de géothermie haute énergie dont les températures excèdent les 150°C, elles ne peuvent pas être utilisées pour la production d'électricité mais peuvent servir dans le chauffage urbain ou le chauffage des serres. Ce chauffage issu d'énergies renouvelables s'avère d'une grande utilité, connaissant le gradient de température jour/nuit des territoires continentaux, dont le climat va du climat leucytaléen au climat désertique en passant par le climat océanique dégradé et le climat continental. Les plateaux désertiques, en effet, peuvent descendre jusqu'à 5°C la nuit, rendant un chauffage nocturne en serre nécessaire pour certaines cultures, ou du moins souhaitable.

Mais qu'en est-il de la géothermie haute énergie, bien plus intéressante ? Eh bien, celle-ci se trouve bien plus en profondeur, parfois même à deux voire trois kilomètres sous la terre ! En effet, afin de pouvoir accéder à une température suffisante, il faut savoir profiter du gradient géothermique. En effet, la chaleur augmentant au fur et à mesure que l'on s'approche du centre de la Terre, il est plus intéressant d'exploiter la chaleur des profondeurs.
Toutefois, les excavations et relevés géologiques nécessaires à de telles prospections et installations limitent le plus souvent les politiques étatiques en ce domaine, de tels projets préparatifs étant de vrais gouffres financiers. Le plus souvent, on assiste donc à un repli sur les ressources fossiles telles que le pétrole, le charbon ou le gaz, d'une grande efficacité énergie/coût, disponibles à toute heure du jour et de la nuit, et n'ayant besoin que de peu de place et d'investissements. Ce problème de financements est partiellement relevé par les politiques publiques banairaises qui incitent depuis le début du mandat khasserane de Saroud Al'Tenhè à pérenniser le système énergétique du pays. La politique d'autonomisation du pays sur les sujets-clés de son fonctionnement, à savoir l'agriculture, l'eau, les médicaments, l'armement et l'énergie, a porté ses fruits dans le sens où plusieurs laboratoires de recherche et d'expérimentation se sont associés avec des entreprises de production d'énergie, d'extraction de ressources minières ou encore de construction de grand outillage et de centrales électriques pour mettre au point des sites de production d'énergie renouvelable partout dans le pays. Que ce soit les gisements éoliens (dont hydroéoliens), photovoltaïques ou encore géothermiques, toutes les pistes sont explorées, et ce d'autant plus que les entreprises pétrolières cherchent des débouchés pour les décennies futures. En effet, les réserves en pétrole du Banairah sont très importantes, mais elles ne sont pas infinies pour autant, et chaque forage plus profond ou en mer coûte plus d'investissements financiers, mais aussi en matériaux et en énergie, rendant l'exploitation matériellement moins rentable. C'est ce qu'on appelle le pic de ressources : mécaniquement, du fait d'une consommation humaine qui finira, du fait du non-renouvellement à échelle humaine des ressources métallurgiques et pétrolières, par atteindre les limites des stocks disponibles facilement, et donc par pousser à la prospection de sites toujours moins rentables et demandant toujours plus de ressources, alimentant ainsi un cercle vicieux. Mais si les entreprises et les investisseurs s'intéressent au sujet, c'est à la fois grâce à la sensibilisation des citoyens et citoyennes dans la cause de l'autonomie économique et matérielle, et au contexte favorable dans lequel se trouve le secteur pétrolier au Banairah. Fort de plusieurs années de relevés géologiques au niveau des nombreux champs pétrolifères, fermés comme actifs, l'industrie pétrolière possède les moyens théoriques et pratiques de la mise en place de centrales géothermiques utilisant des gisements situés en profondeur. La valorisation de puits désaffectés est par ailleurs une des pistes afin de lancer les premières centrales géothermiques qui pourront alimenter la région sud du pays, notamment au niveau du Haajid et du Jaarallah.
La société d'extraction minière et pétrolière KaraKorp a justement annoncé avoir fait "de grands progrès" dans l'installation de la première centrale géothermique du genre, qui pourrait fournir en électricité plusieurs milliers d'habitants de Zagroud, dans l'ouest du pays.
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Football : les équipes féminine et masculine bientôt en lisse pour les demi-finales !

1 - 0 et 2 - 1, voici les scores de quart de finale des équipes masculines et féminines du Banairah ! Des scores qui ont su faire la joie des supporters en délire durant l'ensemble des deux matchs. D'une grande férocité, les équipes jashuriennes et bochizuélanes ont su garder avec leurs adversaires un haut niveau de jeu et une atmosphère électrique qui a surmotivé les spectateurs banairais. Un soutien qui a fait son effet sur les équipes féminine comme masculine, déjà d'une grande expertise et détermination : protégés par des guardiens de but en transe, les deux équipes surent maintenir une défense à la hauteur des multiples incursions que celles-ci entreprirent vers le camp adverse. C'est ainsi que le match Banairah - Jashuria se scella à la 67ème minute par un tir précis suite à une attaque parfaitement coordonnée qui sut se jouer de la défense adverse. Le match Banairah - Bochizuela prit un tournant décisif à la 58ème minute par une percée de l'attaquante vedette Saalima al-Obeid qui dribbla à elle seule les joueurs restés en défense, donnant un avantage certain à son équipe qui n'eut qu'à renforcer ses positions, conservant ainsi le score de 2 - 1 en leur faveur.
Félicitons les joueuses et joueurs pour leurs performances, et souhaitons-leur un succès comparable pour les demi-finales !
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Football : fin de coupe, argent et bronze

Argent pour l'équipe masculine et bronze pour la féminine : si certains supporters emportés par les sentiments espéraient la victoire pure et simple du Banairah, la majorité d'entre eux sont plus qu'enthousiastes quant au résultat. En effet, les matchs joués par les deux équipes nationales ont montré la qualité de leur entraînement et la ferveur des joueurs et joueuses sur le terrain, mais aussi leur esprit d'équipe qui ont pu, ensemble, leur permettre la victoire.
Il s'agit d'un record pour ces dernières années, au vu de l'importance de la coupe intercontinentale : 16 pays de tous les continents, excepté l'Eurysie du fait de la participation de ces pays à la coupe EURY, s'y sont affrontés, dont plusieurs équipes de bon niveau et connu par la scène internationale tel que l'équipe péronne, alguerano, burujoa, ... Et seule l'équipe alguerano a su arrêter les joueurs banairais, tandis que les joueuses se sont relevées face au Grand Kah pour la médaille de bronze après un match des plus serrés avec New Babylon, qui s'est conclu par un 1 - 0 en défaveur du CFBanairah, de justesse après un combat acharné durant les prolongations.
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L'Equilibre, journal d'étude des rapports de force à l'international

L'Equilibre est un journal banairais collaboratif indépendant d'envergure internationale. Héritier des traditions d'échanges scientifiques et intellectuels dans le bassin leucytalo-bohri-afaréen, ce journal du début du XXème siècle est traduit et écrit en plusieurs langues : arabe, tehak, grec et langues franciennes, et s'intéresse à la diplomatie, aux échanges -et conflits- culturels, et porte en son sein un discours didactique, explicatif et se voulant tant bien que mal ouvert au grand public malgré sa base ancrée dans les milieux lettrés et la nécessité d'aborder des sujets fortement imbriqués, complexes et multi-factoriels. Plus apprécié pour la qualité et l'originalité de ses articles que pour la qualité graphique de ses couvertures, l'Equilibre développe une pensée raisonnée de real politik aidant à la compréhension des enjeux politiques, économiques, révolutionnaires, sociaux et scientifiques des sociétés de par le monde, et est reconnu pour la justesse de ses propos du fait du nombre important de rédacteurs de nationalités et cultures différentes sur lesquels il peut compter pour apporter le point de vue le plus censé possible. Cette démarche de recherche objective n'empêche pas, loin de là, de trouver en ses pages des théories plutôt loufoques, exotiques voire saugrenues faisant le rapprochement entre phénomènes sociétaux et thermodynamique, théories évolutionnistes et autres énoncés mathématiques esthétisants, comme en témoigne la maxime du journal aux mille-et-une-nuits de lecture : "les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours égales et de sens contraire", une référence de physicien bien connu des lycéens eurysiens et autres étudiants afaréens en quête de modélisation gravitationnelle bon marché. Rapports d'étude, thèses doctorantes, enquêtes mensuelles et dossiers annexes... Pas étonnant que beaucoup de lecteurs et critiques boute-en-train le surnomment "le gros pavé". Autrement dit, pour le lire, faut pas en avoir "mare", haha !*

Note contextuelleL'Equilibre est un journal édité en arabe, en français et en grec, toutes trois des langues officielles (pour les deux premières) ou reconnues par le Kronos. Il peut donc être lu sans soucis par l'ensemble de la population, pour peu que celle-ci puisse y avoir accès, par exemple via internet, les réseaux de résistance éventuels, ... On peut imaginer par exemple que les opposants politiques kroniens lisent l'Equilibre, et que les populations moins encadrées par le régime, comme par exemple les peuples nomades afaréens ou les informaticiens autodidactes ou professionnels passant par le dark net pour détourner la censure, aient plus facilement accès au journal.
Le Banairah, atout stratégique dans les opérations de l'ONC en Afarée Kronienne

Si la République Directe, au potentiel de déploiement modeste, reste une puissance militaire de taille modeste comparé au reste des pays membres de l'ONC, elle pourrait bien assurer la victoire à la coalition anti-Calabraise, selon l'experte en stratégie militaire novi-banairaise Sabaaha el-Hai, reporter-journaliste bénévole chez Equilibre. Une assurance bien plus de l'ordre doctrinal et politique que d'ordre militaro-logistique, une sûreté bienvenue pour une alliance capitalistique en perte de crédibilité au sein d'une partie de la communauté internationale, sujette à un tiraillement de plus en plus intempestif entre un bloc pharois nordique, libertarien, deuxième puissance mondiale, et possédant une grande influence au sein de l'organisation anarchiste et libertaire du Liberalintern, un Grand Kah faisant partie de la dite organisation et s'opposant en choc frontal avec la première puissance mondiale, la Fédération d'Alguarana, membre de l'ONC et de convictions, de culture et d'organisation politique diamétralement opposées, et une alliance inter-continentale libéralisante et mercantile à la tendance tout aussi interventionniste, une "guerre froide", comme le nomment certains observateurs internationaux, entre deux grands blocs portant une vision radicalement différente de la mondialisation, et s'affrontant sur les terrains diplomatiques, médiatiques voire militaires, et ce via l'utilisation de proxy et de théâtres d'opérations intermédiaires, dont la Confédération Kauthique, sans citer la guerre du Prodnov, dont le cas ne nécessite même pas d'explication, tant la confrontation entre le bloc régional nordique pharo-centré et l'ONC fut flagrante, est un exemple flagrant : ancien empire encore épargné, il y a cela quelques années, par la vague de modernisation des anciens régimes autoritaires monarchiques et féodaux (rappelons-nous des réformes (de forme ?) de l'Empire Latin Francisquien vers 2004-2005 et menant à la rédaction de la constitution du 1er Empire Démocratique des Etats Latins Francisquiens, une évolution qui a néanmoins permis d'introduire une première fois le débat démocratique au sein de l'Empire et d'opérer une séparation relative des pouvoirs via la création d'un Sénat impérial, mais dont les tenants et aboutissants restent encore peu clairs, et ce notamment du fait de l'influence rémanente de l'Impératrice et de sa famille sur la politique impériale. L'exemple reste cependant fort instructif pour se rendre compte de l'existence d'une ouverture timide de plusieurs régimes monarchiques aux formes de gouvernance alternatives telles que la "démocratie indirecte" ou "représentative", que ce soit via les influences idéologiques via les nouveaux réseaux -internet, téléphonie, journalisme mondialisé- ou les enjeux diplomatiques et entre autres de légitimation et de pérennisation du pouvoir en place. Dans la même année, on peut également citer la fin du régime à parti unique du Negara Strana et le processus de démocratisation qui y a lieu depuis, ou encore la création de la toute nouvelle république tchère en 2009, suite à la victoire du OUI lors du référendum sur la nécessité de changer de régime, puis de la victoire du régime républicain, récoltant 30% des votes, contre l'ensemble des autres systèmes proposés, mettant fin à un régime monarchique jugé "inutile" et "impopulaire" selon le gouvernement de l'époque), celui-ci a été de plus en plus secoué par la déferlente communaliste tout droit issue du Grand Kah, une confédération aux buts affichés et assumés de propagation de la Révolution et de la libération des peuples, et d'où provient ce que l'on pourrait appeler "l'eurycommunalisme", en détournant quelque peu la tournure des écrivains Mara Cesarini et Ogino Akira, une succession de secousses idéologiques qui furent mises à profit par les différentes factions et familles dans leurs guerres d'intérêts, et faisant émerger différents camps au sein de la Confédération : les Libéraux, grands gagnants de la transition républicaine de la Confédération, les Communalistes dirigeant l'état révolutionnaire et sécessionniste valheimien, regroupant, rappelons-le, plusieurs régions communalistes kaulthiques comme le Duché du Hongär mais également l'Arovaquie initialement envahie par l'armée impériale, et les Conservateurs, ces derniers ayant été sortis de la lutte de pouvoir par l'Inquisition kah-tanaise qui désormais occupe la Mahrënie, fief des Rosiques, un groupe para-militaire chrétien fanatique qui sévit encore, mais qui est désormais privé d'attache territoriale.
Un ensemble de conflits voilés qui rythme la vie internationale depuis l'officialisation des grands blocs idéologiques et d'intérêt, principalement le Liberalintern et l'Organisation des Nations Commerçantes -ne comptons pas ici l'Union des Nations Communistes et Socialistes, plus ancienne-, et qui a de grandes répercussions sur la diplomatie étrangère : si une partie des puissances étrangères se rangent de part et d'autre et choisissent leur camp officieux ou officiel -le Makt et le Vogimska rejoignent l'ONC en 2008, et la Youslévie fait de même en 2009 tandis que le Priscyllia rejoint le Liberalintern en 2008, et suivi par la Finnevalta en 2010-, d'autres en profitent pour monter des alliances régionales aux grandes ambitions comme l'Union des Nations Evasiennes et ainsi peser plus de poids face à ces grandes alliances. Cette recherche de voies alternatives pourraient par ailleurs contribuer à la montée en puissance de l'Union Médiane des Traditionnalistes, dont le but est de prôner un mode de gouvernance et de vie différent et de protéger ses membres des velléités interventionnistes éventuelles.

Autrement dit, si l'ONC a su s'affirmer militairement, que ce soit via ses exploits logistiques au Prodnov ou plus récemment durant la bataille navale du Kronos qui ont démontré la capacité militaire quantitative et qualitative supérieure des forces algueranos, lofotènes et youslèves face aux forces armées navales et aériennes du Kronos, de la Loduarie et de la Lambroisie, il n'est pas sûr que l'Organisation gagne la bataille politique, et ce malgré les exactions commises par le régime de Pendragon. Un autre champ de bataille s'ouvre alors : celui à la fois de l'opinion kronienne et celle de l'opinion de la communauté internationale, un champ au sein duquel le Banairah pourrait occuper une place de choix, en plus de l'avantage d'expérience en combat désertique de son armée, qui soit-dit en passant aidera fort certainement à la mise en place d'opérations au sol si la suite des événements y conduit.


Le Banairah, un pays à la forte tradition militaire et aux ambitions afaréennes

Prenons d'abord le temps de comprendre le contexte militaro-politico-culturel du Banairah. Démocratie semi-directe pluri-séculaire d'une superficie de plus de 2 millions de km² de déserts, de montagnes et en plus petite proportion, de forêts denses, du fait de la présence de l'île de Destanh, le Banairah se distingue par la gestion autonomiste d'un territoire difficile à centraliser : plutôt qu'une grande armée d'un seul et unique peuple unissant l'ensemble des vastes territoires banairais, ce sont de multiples groupes armés nomades qui par leur union firent naître le pays que l'on connaît aujourd'hui. Ainsi, le territoire ne pouvait jamais manquer de support moral ou humain tant que les rapports de paix et de bon vivre ensemble conservaient cette fédération intacte. C'est également dans un but de défense efficace que le régime fut rapidement démocratique et égalitariste : en effet, il est plus facile dans une période de trouble où femmes et hommes viennent à manquer du fait de conflits perpétuels et coûteux de remplacer les dirigeants par des assemblées flexibles et possédant toujours une partie de leurs membres afin de prendre les décisions qui s'imposent, contrairement à un système oligarchique de familles claniques. Les familles claniques présentent plusieurs défauts, dont celui de la transition de régime. Au sein des régimes claniques, comme par exemple ceux que l'on peut toujours observer en Mandrarika ou au Majanda, la question de la légitimité du chef est centrale et s'appuie le plus souvent soit sur
son expérience, sa sagesse, conduisant donc à la gestion de la communauté par les anciens possédant le savoir séculaire et l'expérience, et étant fort respecté pour ces connaissances indispensables à la survie du clan, soit sur ses exploits militaires, démontrant sa capacité à protéger les membres de sa communauté face aux menaces extérieures. La succession se fait ainsi logiquement pour le premier par critère d'ancienneté et en ce sens assure une certaine stabilité sur le long terme des traditions, mais nécessite la mise en place de représentants supplémentaires, notamment en commandement militaire, ou au contraire en l'absence d'organes de commandement supplémentaire, limite grandement les performances guerrières. Le plus souvent donc, on observe que les communautés ainsi organisées souffrent soit de guerres internes constantes, soit d'attaques et de soumissions fréquentes à d'autres tribus, comme en atteste, encore une fois, le cas mandrarikan. Les seigneurs de guerre en effet sont depuis longtemps plongés dans des conflits entre rivaux qui les empêchent d'accéder à une forme de gouvernement plus stable et plus propice au développement, agricole par exemple, des failles sur lesquelles compte le gouvernement cultiste mandrarikan pour asseoir sa légitimité sur l'ensemble du pays. Au Majanda, la course à la légitimité guerrière plonge depuis des décennies le pays dans une succession de sécessions et de guerres civiles, un problème qui ne date pas du dernier siècle, mais au contraire de plusieurs, les différences ethniques et la culture de la violence entravant la création d'un état fort, stable et prospère. On peut comprendre la domination banairaise dans la région, le Banairah constituant un des seuls régimes stables d'Est-Afarée, permettant un développement économique, culturel, scientifique et diplomatique fort et constant.
Néanmoins, il serait simplificateur de dire que les systèmes claniques n'ont pas existé durant le Banairah antique (un nom qui d'ailleurs n'existait pas encore), au contraire, ceux-ci existaient dans plusieurs régions mais ont peu à peu été supplantés par des régimes plus horizontaux et adaptables. La réussite de tels régimes a été en fait permise par les incursions régulières dans un territoire qui se sentait déjà relativement proche culturellement, malgré les grandes distances séparant les différentes régions, le nomadisme aidant grandement à l'établissement de relations entre les différentes peuplades de la Ben Bahè, le -vaste- territoire du proto-Banairah.
Pour autant, si l'art de la guerre n'était pas aussi centrale dans la légitimité du régime, elle en était la finalité : assurer la sécurité et la pérennité de l'occupation des territoires désertiques empruntés par les tribus nomades coalisées, et cette difficile mission est souvent mise en péril par la soif de conquête de ses voisins sédentaires : tribus persanes souhaitant sécuriser leurs frontières, cités noviriennes alléchées par les trésors orientaux (épices, ivoire, encens, colorants rares, peaux de lions de Kara), ... Mais tout comme ses voisins, la nécessité constante de faire la guerre a suscité l'innovation, et cette fois-ci avec les ressources nécessaires à de grands progrès techniques : sabres, armures adaptées, ... et là où ces évolutions ont contribué au maintien de conditions précaires chez les pays limitrophes, en nourrissant les conflits de l’eau, des nourritures ou des ressources entre clans d’une même ethnie ou d’une même culture, elles ont profité amplement aux peuplades de la Ben Bahè qui ont focalisé leurs efforts sur les attaques extérieures qu’elles subissaient régulièrement et qui étaient entre autres le fruit de l’instabilité aux frontières. L’organisation de ces tribus est donc le fruit des ancêtres des ethnies mandrarikanes et majandaises notamment, par un mécanisme d’adaptation aux contraintes du milieu, pour reprendre la terminologie évolutionniste. Du fait du caractère ancestral et de sa relative conservation, par nécessité circonstancielle puis par intégration dans les mœurs locales, le caractère fédérateur et militaire du Banairah a occupé -et occupe toujours- une place de choix au sein de la société banairaise. Nécessitant l’engagement de tous pour la protection de tous, il a longtemps sollicité la participation de chaque citoyen apte au combat, et donc crée une culture antique et moyen-âgeuse reposant sur l’entraide, le sens du devoir, un profond respect des dirigeants militaires avisés mais également, et possiblement paradoxalement, à un développement précoce d’une forme de démocratie directe que les cultures eurysiennes ou assimilées ont du mal à envisager avec l’existence d’un pouvoir militaire fort. En effet, à en lire les livres d’histoire aleuciens ou eurysiens, on constate le lien tenace entre pouvoir centralisateur répressif et une culture militaire imprégnant la société. Répressions de l’opposition par l’état-major, respect du pouvoir seigneurial grâce aux troupes domaniales, opposition entre respect de la loi, souvent par la contrainte, et débat démocratique ponctuent régulièrement les états de fait historiques et sociologiques de ces parties du monde, à la grande incompréhension des Banairais élevés dans une culture diamétralement opposée où l’armée, formée, financée, dirigée, souhaitée et constituée par les citoyens ne peut intrinsèquement porter préjudice à sa propre personne. Il en résulte qu’armée et société civile sont deux ensembles parfaitement emboitables et enchevêtrés jusqu’aux invasions turco-mongoles qui pousseront les assemblées et autres entités régionales à créer une armée plus organisée qui tendra peu à peu vers l’armée de métier, tout en laissant une grande place à ce que les militaires de notre époque pourraient appeler des conscrits ou des réservistes. Encore une fois, l’organisation et l’action militaire est vue et conçue comme une force émancipatrice, fédératrice et au cœur de la vie collective : la protection de la terre mère et de ses enfants est l’affaire de toutes et tous, ainsi on est d’abord guerrier avant d’être citoyen, et c’est en montrant sa ferveur lors de la défense du pays, que ce soit sur le champ de bataille ou plus en arrière au sein de la logistique, que l’on se montre à la hauteur de sa communauté et que l’on gagne le droit de participer à la prise de décisions. La victoire finale sur les envahisseurs lors de cette période de l’Histoire tient donc de la compréhension des tactiques de masse de l’ennemi nomadique, mais également de la participation complète de la population à l’effort de guerre et au gain d’efficacité des corps d’armée via leur professionnalisation et surtout leur rationalisation. A partir du XVème siècle apparaît une nouvelle tendance, une sorte d’évolution idéologique, sociologique et culturelle de l’armée : plus ou moins pour la première fois, cette interprétation ne mettant pas tous les historiens d’accord, le Banairah utilise sa puissance armée à des fins de défense d’intérêt offensive avec l’annexion de territoires persans pour leur richesse en eau et leur fertilité, deux enjeux cruciaux pour l’Est-Afarée, une région majoritairement désertique, et au sein de laquelle la possession de terres agricoles productives apporte un avantage démographique et donc in fine technologiques via la redirection d’une partie de la force de travail vers les secteurs artisans et proto-industriels. Cela est dû entre autres aux ingérences des Eurysiens de Leucytalée dans les affaires religieuses, qui n’hésitent plus à parler de guerres saintes afin de libérer d’étendre la foi catholane, que l’on peut déjà plus comparer à celle de Volignon afin de mieux comprendre la mentalité des élites de l’Eglise de cette époque qui prêchaient en faveur du sauvetage des brebis égarées en proie aux hérésies ou aux religions impies et concurrentes telles que l’Islam, vue comme une menace de par son extension dans l’ensemble de l’Afarée du Nord suite à l’affaiblissement de l’Empire de Théodosine, alors pays protecteur de la foi. Les raisons sont nombreuses à cette mise en concurrence : au-delà de la volonté d’asseoir définitivement l’autorité de la foi, l’Eglise catholane ne compte plus les fidèles couronnés par elles voulant utiliser leur ferveur à des fins politiques comme leur légitimation auprès du clergé, de leur noblesse ainsi que du Tiers-Etat pieux, ou la pacification de leur royaume en proie à de réguliers conflits entre seigneurs et autres escarmouches entre chevaliers avides de butin, d’action et de renommée dynastique, ou bien à des fins commerciales comme la mise en place de monopoles commerciaux via la domination militaire des détroits de la mer leucytaléenne afin d’accéder facilement aux richesses des routes de la Leucytalée, existant depuis l’Antiquité et ayant déjà fait l’objet de conflits, comme par exemple l’invasion des côtes baïrs, du nom de l’ethnie y résidant, par les armées novirs envoyées afin de prendre le contrôle du commerce lucratif de la Ben Bahè riche en peaux de lions, en encens, en pierres précieuses, colorants et autres épices et fruits exotiques dont la noblesse hellénique raffole, ou encore au Moyen-Âge eurysien, à l’invasion du Bajuŝid par le Kronos afin de contrôler le détroit de Leucytalée[1]. Ces pressions sur le Banairah et ses frères de foi mènera donc à la montée d’un impérialisme banairais ayant pour premier objet la défense des intérêts nationaux, et bien plus tard celle des intérêts du continent, en réaction aux vagues de colonisation du continent par les Eurysiens (Listonie, Youslévie, Empire du Nord…). Ce passif historique couplé avec l’esprit d’entraide et d’idéal démocratique et égalitariste -rappelons ici que les femmes au sein du Banairah antique ont parfois été protégées des combats afin de préserver la « pérennité démographique » de leurs peuples, mais également sollicitées dans les travaux logistiques, artisanaux mais également guerriers, et que le manque d’hommes régulier a favorisé la prise en importance des femmes au sein de la prise de décisions ou de la gestion des villages, des champs, des ateliers et de la défense des campements, ancrant culturellement l’égalité homme-femme, ou du moins un respect assez avancé de la gente féminine, la transportant au travers des âges et influençant la religion musulmane, un phénomène qui a probablement eu sa place dans la conservation de courants religieux plus progressistes voire à la légitimation de ceux en Althalj, mais aussi dans la cristallisation de conflits intra-religieux au sein de la foi musulmane et donc à la favorisation de conflits de religion au Banairah qui ont affaibli sur le long terme la foi dans le pays. En terme de guerres de décolonisation ou de lutte contre la colonisation durant l’époque moderne ou contemporaine, on peut citer la défense du Tamaret face à la Manche-Silice durant le XXème siècle ou plus récemment la participation à la décolonisation de la péninsule de Jadida qui était jusqu’au 8 janvier 2007, date de prise de pouvoir des révolutionnaires jadidiens, une colonie listonienne utilisée en temps que base commerciale avancée. C’est toujours dans cette optique de lutte contre l’ingérence extérieure en Afarée que le Banairah a participé aux multiples congrès afaréens qui se sont, au plus grand malheur des gouvernements successifs, heurtés aux grandes disparités et différents diplomatiques et politiques du continent. Les soupçons d’ingérence économique voire politiques au Varanya avaient d’ailleurs été une des raisons de la non-intervention de la République dans la révolution varanyenne, massivement soutenue par la Fédération d’Alguarana fort demandeuse de pétrole, une ressource-clé qui en plus de cela constitue une bonne partie du commerce banairais et dont l’appropriation directe ou indirecte par de grandes puissances est une menace directe pour l’économie du pays. La participation de la Cémétie auprès des troupes du Shah avaient définitivement convaincu l’Etat-Major et la population de ne pas intervenir, ne souhaitant pas un conflit qui serait vu comme fratricide en plus de ne pas servir les intérêts économiques du pays, et ce pour un gain idéologique et émancipateur très hypothétique et dépendant de la bonne foi discutable du régime d’Ajerjuco, une analyse qui donnera raison aux nez creux de l’époque à la vue des opérations au Pontarbello pour ne citer que celles-ci. Toujours dans le même sujet, l’adhésion du Banairah au Liberalintern en 2010 a été apprécié pour son utilité dans la cause décolonisatrice, et ce en partie du fait de son but émancipateur, mais aussi de la présence du Kah, un pays idéologisé ouvertement anti-colonialiste.
Par ailleurs, Il ne faut pas oublier que la survie de multiples empires coloniaux fait les choux gras des interventionnistes qui n’hésitent pas à sortir à la moindre occasion ces « preuves bien réelles d’une volonté d’écrasement des peuples qui ne comptent pas », pour reprendre les propos de la journaliste et activiste Qaaida al-Waheed, d’ailleurs fort au courant de l’affaire du Bajuŝid et engagée dans la cause d'émancipation de ses habitants, kroniens comme indigènes, vis-à-vis d'un pouvoir central toujours plus répressif et peu au courant des préoccupations et enjeux locaux, et qui n'hésite pas à transformer la région en un arrière-pays "redressant" les opposants politiques dans des conditions peu humaines les exposant à de graves dangers professionnels attentant à leur santé, une affaire de plus montrant bien que l'écartement entre la métropole et le Bajuŝid est réel en plus d'être ancien, datant du début du XVIIème siècle depuis la perte de nombreux territoires après la succession royale de l'époque. Les rumeurs concernant la création d'alliances bilatérales entre le Banairah, la Cémétie et l'Althalj, bien qu'encore non confirmées par les différents exécutifs concernés, attestent d'une même volonté politique de resserrer les liens entre pays afaréens et de faciliter l'entraide et la coopération continentale. Ce point idéologique étant terminé, il est intéressant d'établir un court état des faits de la place de l'armée au sein de la société banairaise contemporaine. Celle-ci est encore prégnante, que ce soit dans les esprits, dans la politique du pays ou encore dans la vie de tous les jours des citoyens. En effet, le service militaire est obligatoire et précède l'accès à la majorité, et par conséquent à la totalité des droits et devoirs du citoyen banairais. Il aborde plusieurs sujets comme la logistique, le combat, les différents corps d'armée, la défense du pays, les valeurs démocratiques, favorise l'entraide entre les participants via des activités de formation ou tout simplement dans la routine quotidienne, forme les jeunes (et pas que, dans le cas de naturalisation d'étrangers ou de manquement du service, par exemple du fait d'une naissance à l'étranger ne donnant donc pas accès à la citoyenneté banairaise, mais seulement en cas de citoyenneté banairaise des deux parents à l'accession à la nationalité banairaise, un statut moins puissant assurant uniquement la protection de l'état et la responsabilité de la personne vis-à-vis de la loi banairaise) à des doctrines de défense, les initie à des sports de combat défensifs, mais aussi peuvent les former aux premiers gestes ou aux réflexes à avoir en cas de catastrophe naturelle ou technologique. Faire son service militaire n'est pas perçu comme une corvée mais au contraire comme un honneur et une opportunité, et il n'est pas rare de rencontrer des Banairais souhaitant travailler pour l'armée voire s'y engager. Suite à des dérives sexistes au sein d'entreprises rémunérant moins les femmes du fait de leur nombre réduit d'heures (grossesse obligeant), l'armée banairaise a été la première à protester contre cet état de fait et a ainsi donné de l'ampleur au débat public débouchant sur la mise en place de lois assurant la fin de ces abus, prouvant ainsi qu'à l'inverse d'autres pays à l'international, l'armée est souvent synonyme d'engagement citoyen, d'engagement politique (le devoir de réserve n'existe donc pas) et de progrès social ou sociétal. Des associations para-militaires permettent d'enseigner aux volontaires comment réagir en cas d'invasion et comment faire la guérilla en territoire occupé, un fait sociétal parfois critiqué du fait des incidents qu'il provoque parfois, certains militants prenant les armes en dépit de leur éducation autour du compromis et du débat pacifié démocratique, mais aucune action n'a été entreprise à l'encontre de ces associations, étant jugées à la fois utiles et non subversives. Il existe également une procédure simple et rapide pour s'engager en temps que réserviste, c'est ainsi qu'on trouve souvent des gens de la vie de tous les jours s'entraîner régulièrement en camp militaire et à aider l'armée en cas d'aide humanitaire d'urgence dans le pays ou à l'étranger.

La question du Kronos afaréen, un débat public plus sur la forme que sur la nécessité de l'intervention

Comme montré précédemment, le Banairah est un pays à la culture militaire omniprésente et fervent défenseur de la cause afaréenne, qui n'a donc aucun problème de soutien populaire quant au soutien d'opérations de libération du Kronos afaréen opprimé. Les débats quant à cette opération résident plutôt dans la façon d'intervenir et dans l'avenir qu'il faut réserver à cette région. Les camps sont multiples et focalisent leurs arguments sur divers points, tant culturels, matériels, logistiques, géopolitiques, économiques que politiques ou encore philosophiques. En effet on distingue plusieurs groupes principaux qui s'entrecroisent à l'occasion : les indépendantistes, les réformistes, les fédéralistes unionistes et indépendantistes, les décolonialistes radicaux, les interventionnistes durs et les interventionnistes doux, les révolutionnaires dogmatiques et les révolutionnaires contextuels. Les indépendantistes, comme leur nom l'indique, sont les partisans de l'indépendance du Bajuŝid vis-à-vis de la métropole kronienne. C'est un camp très populaire du fait de l'atrocité des crimes commis par le gouvernement central du pays, et de l'impossibilité de s'assurer autrement du respect des personnes sous ce régime, une idée contestée par le camp des réformistes qui, quant à eux, pensent que le Kronos actuel pourrait être l'objet de réformes démocratiques et ainsi pourrait garantir à l'avenir les droits des peuples d'Afarée présent dans l'Afarée Kronienne. Les nuances au sein du camp indépendantiste sont par exemple le scénario à envisager en cas de non à un référendum, ou à l'existence même d'un référendum, des personnes autorisées à voter (les Kroniens ethniques ont-ils le droit de voter au référendum, qu'en est-il des élites du parti communiste, est-ce que les autochtones en exil ou expatriés ont le droit de participer au référendum), et à la forme de gouvernement souhaitable pour le nouveau pays : doit-il s'agir d'une démocratie directe émancipatrice mais peu ancrée culturellement et donc difficile à mettre en place les premières années, et surtout à faire respecter ? Doit-il s'agir d'un régime pseudo-démocratique comme par exemple une démocratie indirecte, moins révolutionnaire mais plus ancré dans le passé de la région (cf l'ancienne république kronienne), mais qui pourrait facilement céder à la corruption ? Peut-on accepter l'émergence d'une forme de gouvernement autocratique, monarchique voire dictatoriale ou despotique mais laissant place à la culture et aux traditions locales ? Quelle est la place du Banairah, et sa légitimité, dans le choix de régime des Bajusides ? Si la question n'avait pas dû être posée pour la révolution jadidienne, la population étant majoritairement favorable à l'institution d'une démocratie directe ou semi-directe, elle se pose pour le Bajuŝid, dont le contexte politique, historique et sociétal est totalement différent. C'est à ce moment qu'interviennent les révolutionnaires dogmatiques, qui soutiennent l'établissement d'un régime démocrate directe similaire à celui du Banairah, de Jadida, du Kah ou encore de la Finnevalta, argumentant qu'il est absolument nécessaire de profiter de cette occasion pour émanciper les Bajusides et qu'autrement la transition démocratique ne s'effectuera jamais (à toujours remettre à plus tard, on ne fait jamais rien vous assèneront-ils) tandis que les révolutionnaires contextuels préfèrent quant à eux mettre en place un régime plus adapté aux volontés locales, quitte à avoir quelques déceptions, mais d'en profiter pour donner une première expérience -cruciale- d'autodétermination à des populations oubliées et soumises depuis longtemps. Terminons par les fédéralistes, qui partent de l'idée d'une fédération ethnique entre les différents peuples composant le Bajuŝid actuel, et ce du fait de son passé -et présent- colonial, entrepris fort tôt dans l'Histoire, et qui a eu pour conséquence de voir se côtoyer des populations kroniennes eurysiennes francophones, ancrées dans le système communiste récent (rappelons que cela ne fait que quelques années que le Kronos est dirigé par le parti communiste kronien suite à sa prise de pouvoir par la force) et plus intégrées à la société métropolitaine que les peuplades bajusides ou les kroniens eurysiens de seconde zone, plus basés dans les campagnes et les petites et moyennes villes. Vu comme un territoire éloigné, ce qui est géographiquement le cas depuis le XVème siècle avec la perte du sud eurysien que comptait le royaume au Moyen-Âge, le Bajuŝid n'est réellement intégré que par la reconnaissance de sa première langue d'usage avec le français, l'arabe, langue qui par ailleurs s'étend sur l'ensemble du nord de l'Afarée et permet d'interconnecter ses différents peuples, et par ce moyen d'entretenir l'exceptionnalité culturelle des peuplades et populations locales. La domination d'un groupe culturel sur un autre peut donc rapidement mener à des tensions, tensions qui seraient les héritières de celles que l'on peut déjà observer entre une métropole au centre de toutes les attentions, et un territoire ultra-marin exclavé géré dans le but de posséder des bases militaires avancées en Leucytalée, ainsi qu'un moyen de se débarasser d'opposants politiques bien trop proches du palais présidentiel. Toujours selon les fédéralistes, il est donc nécessaire de créer un régime fédéral décentralisé permettant à chacun de perpétuer son mode de vie et de vivre en harmonie avec ses voisins. C'est d'ailleurs ce même argument de tensions ethniques qui poussent les fédéralistes à débattre sur la position à entretenir vis-à-vis de la métropole kronienne : doit-il y avoir, oui ou non, indépendance ? Les partisans de l'indépendance mettent en valeur la lutte contre une domination de la classe eurysienne sur le nouveau état afaréen qui serait ainsi crée, les métropolitains pouvant interférer avec la politique locale pour favoriser leurs frères culturels et appuyer des mesures d'uniformisation à même d'enrayer des révoltes futures : une fois définitivement assimilées, il serait difficile d'envisager un quelconque gain de droits. Les fédéralistes unionistes mettent quant à eux en valeur le danger d'un sentiment revanchard de la métropole qui pourrait mener à l'éclatement d'une guerre seulement quelques années plus tard, ou tout du moins si aucune coalition défensive ne peut voir le jour. Les unionistes rétorquent également que la fédéralisation de l'ensemble du Kronos pourrait être une aubaine pour l'opposition métropolitaine en quête de plus de liberté et d'exercice du pouvoir collégial, quotidien et démocratique, et ainsi montrer une voie de sortie à de nombreuses puissances coloniales à travers le monde. Une position très modérée par rapport aux standards élevés banairais, où les débats sur ce sujet prennent trop à cœur pour laisser place à une possibilité pour les pays étrangers à voler la souveraineté à des peuples indépendants sous prétexte de promesses, même tenues, de démocratie et d'égalité.

Banairah et Kronos, une adaptabilité culturelle certaine

Le constat est simple : le Bajuŝid est un territoire ressemblant à ceux du nord du Banairah continental, territoire contrôlé par le Kronos dont les langues officielles ou reconnues se retrouvent également parmi celles du Banairah : français, arabe, grec, toutes des langues permettant l'échange intellectuel et activiste entre les deux pays, qui donnent à la fois les moyens de discuter politique d'un côté à l'autre de la Leucytalée, mais qui donne également un socle commun de références culturelles, un point très important lorsqu'il s'agit de convaincre ses lecteurs et d'établir avec eux un sentiment de fraternité. De toute évidence, il ne s'agit pas d'un trait commun au sein de la coalition de l'Organisation des Nations Commerçantes qui manque cruellement de pays culturellement proche au Kronos : algueranos, lofotènes... Le plus proche, mis-à-part le Banairah, est peut-être Fortuna ou la Youslévie, alors tout apport de cette sorte est forcément bienvenu pour l'après-guerre ou tout simplement le soutien local lors des opérations militaires.

Note de bas de page :

*Je sors. [NB : note personnelle de l'auteur de cet article]
[1] : Le Bajuŝid est le nom donné par plusieurs tribus et ethnies autochtones du Kronos afaréen, qui s'étend sur plus de 1400km de côtes sous un climat leucytaléen relativement clément pour la région nord-afaréenne, et ce grâce à sa latitude et à la proximité de la mer. D'un point de vue anthropologique, plusieurs ethnies y résident, et plusieurs d'entre elles ont été influencées par l'occupation kronienne qui date du XIIIème siècle (guerre d'invasion entre 1290 et 1296), et qui a donc pu imposer la culture kronienne sur une partie du territoire, notamment les territoires les plus connectés comme les villes portuaires. L'arabe et le français y sont très répandus et sont par ailleurs les langues officielles du Kronos. Tarrin (672 905 habitants) et Karash (2 489 811 habitants) sont ses deux villes principales et sont toutes les deux situées dans le sud de la région. Une petite proportion de ses habitants désirent l'indépendance de cette région sous domination politique, économique et culturelle kronienne et qui, d'autant plus depuis le coup d'état communiste, ne possède que peu de poids dans les décisions politiques, prises directement depuis Pendragon, la capitale du Kronos.
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Politiques et Avenir, journal banairais disponible en tehak, en arabe et en français (héritage, entre autres, des émigrations francophones du XIXème siècle au Banairah)

Le Bajusid, un territoire vitrine des changements du continent afaréen ?

En proie depuis maintenant plusieurs mois à un conflit ouvert entre le gouvernement central de Pendragon et une coalition formée de différents états de l'Organisation des Nations Commerçantes, le Bajusid, ou Kronos Afaréen, cristallise les tensions entre leaders eurycommunistes et le reste du monde. Répressions armées contre les populations autochtones, accaparement de l'espace médiatique, déportation des opposants, sur-militarisation des territoires d'outre-leucytalée, dirigisme des élites depuis Pendragon... la désormais tristement célèbre région du détroit de Leucytalée expose aux yeux de la communauté internationale les dérives et les contradictions des régimes eurycommunistes. Entre volonté d'égalité de tous et mise au bas-côté des populations bajusides, entre lutte contre l'impérialisme capitalistique et impérialisme militaire agressif, le rêve eurycommuniste d'une société idéale atteint ses limites et présente son revers de médaille : répression de l'opposition, égalité économique au prix de la liberté d'expression, sujets tabous des discriminations régionales et ethniques, fuite en avant et mauvaises prises de décision diplomatiques, la République de Kronos est l'exemple-type d'un régime qui, de par le jusqu'au boutisme et les conflits d'intérêts de ses élites, n'a conservé du communisme et de ses idéaux socialistes que la forme. Mais au-delà des enjeux idéologiques de la sphère géopolitique que constitue l'Union des Nations Communistes et Socialistes (UNCS), le Kronos et plus particulièrement le Bajusid sont les témoins de l'évolution du continent afaréen : montée en puissance des nations afaréennes, reconnaissance diplomatique à l'international du continent via le Forum de Coopération d'Afarée du Nord, émulsion scientifique et économique d'un axe naissant (le désormais dénommé axe ABC, pour Althalj-Banairah-Cémétie), défaite politique de la Listonie à Jadida...Les secousses d'une Afarée qui se réveille se ressentent dans cette région délaissé par le continent qui l'avait autrefois conquise et développé.

Le Kronos Afaréen, une conquête ancienne mais une colonisation récente

Territoire conquis à la fin du XIIIème siècle par le comte d'Yramar, le Kronos Afaréen, ou Bajusid pour son nom local, subit une politique de colonisation beaucoup plus tardivement. En effet, si les nouveaux titres ajoutés à la Couronne ont pu accueillir des travaux d'infrastructures portuaires durant les premières décennies de l'annexion, la guerre d'unification kronienne vient perturber les plans du comte : après sa victoire en Afarée du Nord-Ouest en 1296, le comté doit se défendre en 1362 contre le mouvement d'unification kronienne mené par l'Edinburg, état qui à l'époque régnait sur la région dite de Kronos et qui par ailleurs donnera son nom à l'état unifié résultant de la défaite du comté d'Yramar. Ce changement de suzerain changera les plans pour la région, le nouveau et premier roi kronien Louis de Pendragon portant son attention sur ses voisins eurysiens plutôt que sur ses nouvelles possessions afaréennes. Les richesses du royaume sont donc utilisées pour financer les conquêtes, conquêtes qui vont au final attirer plus de problèmes que de richesse et de gloire : une coalition d’états voisins lésés par l’appétit territorial de Louis de Pendragon finit par avoir raison du Kronos qui perd de nombreux territoires, bien plus que ce que les campagnes du roi ont pu apporter. En effet, le comté d’Yramar est perdu en majeure partie, et les territoires non-côtiers des possessions kroniennes en Afarée sont définitivement perdues, reprises par leurs anciens propriétaires grâce à la situation difficile que traverse le Kronos ces années-là. Cette défaite cuisante ne fait que reporter encore une fois l’entreprise de colonisation des territoires afaréens : avant de songer à eux, il faut s’attacher à redresser la métropole, qui a sévèrement accusé de la guerre. Comme souvent à l’époque médiévale, les famines et les maladies ont ravagé le pays, et les forts assiégés, sans compter les villes saccagées, pillées et brûlées, sont à reconstruire. La reprise de l’économie et la reconstruction prendra donc un temps, et c’est au milieu du XVIIème siècle que le pays s’intéresse à sa frontière sud. Eloignée depuis longtemps de sa métropole, la région avait durant cet oubli eurysien cultivé son autonomie et affirmé sa culture : pas question de s’acculturer en faveur des envahisseurs, mais pour autant, cette velléité indépendantiste n’a pas abouti à l’indépendance du Bajusid, qui selon les hypothèses de plusieurs historiens, serait resté sous la couronne à la fois du fait de la répression armée répétée, mais aussi du fait des intérêts que les ligues marchandes du pays y possédaient : bien loin des collecteurs de taxes, en lien avec les marchands nomades d’Afarée du Nord, les guildes faisaient leur pain des échanges commerciaux fructueux entre les deux continents, et s’assurait de garder la mainmise sur ces territoires stratégiques situés à l’embouchure de la mer leucytalée qui hébergea -et héberge toujours- la célèbre Fortuna, acteur majeur du commerce en cette région. A cela s’ajoutait les gains que pouvaient retirer les nobles et chefs tribaux locaux de la présence kronienne, à savoir un pouvoir local accru, du moins par rapport à celui qu’ils auraient eu aux mains de leurs précédents suzerains, en échange du maintien de l’ordre. Pouvoir local, oubli de la métropole, fierté culturelle, le Bajusid n’a donc été véritablement colonisé que tard dans l’Histoire, ou du moins par rapport à la date de sa conquête, en 1296. Cet effort de colonisation débute avec l’avènement de Henry II de Pendragon, dont l’attitude autoritaire et la poigne de fer mènera à une politique répressive envers les nobles jugés trop laxistes et les sujets peu fidèles au Trône. Dans sa quête de pouvoir et de consolidation du pouvoir royal, Henry II commet l’irréparable en chassant et en massacrant des communautés issus de l’héritage historique des provinces, comme plusieurs tribus afaréennes ou des communautés héritées du feu-comté d’Yramar, et ose même perpétrer de tels crimes envers des kroniens de souche, ce qui ne manque pas d’indigner la population et de remettre en cause la légitimité du roi à exercer son pouvoir. Haï de tous, que ce soit par sa soif du pouvoir qui a coûté beaucoup à ses courtisans, ducs, comtes et hommes de Dieu ou par sa répression excessive et massive envers le Tiers-Etat, ou encore son manque de piété du fait de ses nombreux pêchés, Henry finit par être destitué par une révolution qui gagne le Kronos et l’Afarée, et qui finit par aboutir à la constitution d’une république. Pour le Kronos, la confiance accordée au Suzerain est brisée et on ne trouve pas de prétendants à même de satisfaire les trois corps de la société d’Ancien Régime qui organisait alors le pays. La révolution de 1722 destitue Henry II, et celle de 1725 enfonce le clou : cette fois-ci, ce sont des membres du Tiers-Etat qui demandent plus de libertés vis-à-vis des chefs révolutionnaires qui, à la suite de leur victoire en 1724 après 2 ans de combats face aux forces loyalistes, se sont partagé le pouvoir. La junte révolutionnaire est renversée, et en 1726 la première assemblée d’élus est constituée et réunie, et annonce que le choix du régime sera effectué via un plébiscite, faisant du Kronos une république. Le Bajusid, malgré la distance le séparant de sa métropole, ressent ces multiples secousses. Tout d’abord, la révolution de 1722 fait chuter les armées royalistes coincées au Bajusid à la suite du blocage des ports militaires du pays, et celle de 1725 renverse le chef révolutionnaire bajuside proche des milieux financiers et marchands de la capitale, et qui par son influence captait une grande partie de la richesse produite dans la région, accroissant les inégalités et augmentant le ressentiment envers la métropole. Région développée grâce au commerce des deux derniers siècles, le Bajusid accuse néanmoins de retards militaires importants et suscite la convoitise : au sud, les états afaréens limitrophes comme plus éloignés aimeraient bien prendre leur part du gâteau, voire si possible le gâteau tout entier, et il en est de même pour les pays leucytaléens en général. Constatant leur faiblesse en cas d’indépendance, les révolutionnaires bajusides doivent se résoudre à rester sous la bannière kronienne, à cette époque l’une des premières républiques, et donc par conséquent l’un des seuls pays où les insurgés pouvaient espérer faire respecter leurs droits et exercer eux-mêmes le pouvoir.
La présence de la jeune république kronienne en Afarée lui donna un avantage commercial considérable : grâce à ce positionnement stratégique, il était facile de décréter un embargo sur les ennemis de la révolution, de taxer les bâteaux étrangers et de commercer entre les deux continents. Investissant dans de puissantes flottes maritimes, les compagnies commerciales développèrent des infrastructures portuaires modernes pour l’époque, et permirent la croissance de centres urbains imposants, et parmi eux certains que l’on connaît et reconnaît encore. Ce bouillonnement économique attira de nombreux kroniens depuis la métropole et qui posèrent les bases des grandes villes -partiellement- francophones comme Karash ou Tarrin. Non contents de ce goûtu commerce, les marchands développèrent également des cultures agricoles au Bajusid grâce à ses terres côtières fertiles : agrumes, vin, … accentuant le phénomène d’exportation de masse des richesses produites vers la capitale. Ce traitement, qui s’est longtemps poursuivi, n’a pas manqué de susciter des remous, mais se perpétuait dans le temps grâce à l’appui de la bourgeoisie locale, qu’elle soit arabe ou kronienne, voire des citoyens contents de trouver facilement de l’emploi et donc de l’argent pour nourrir sa famille.
Ces guerres d’intérêts se passaient en même temps que le développement de plus en plus acerbe de la démocratie directe, locale, un développement plus non officiel et contre-système qu’en lien avec les institutions locales qui ressemblaient à s’y méprendre à celles d’une république marchande alla Fortuna Les institutions de représentativité ne suffisaient plus et ne voulaient plus dire grand-chose. Manipulées par l’élite marchande et politique régionale comme eurysienne, elles étaient laissées telles quelles à leur triste sort par le régime central qui en tirait un bien trop grand profit pour ne pas fermer les yeux sur ce qu’il s’y passait réellement. Les nomades de la région ainsi que les petites communautés urbaines bajusides s’organisèrent donc peu à peu durant le XIXème puis le XXème siècle en districts autonomes, faisant autant que possible leur propre loi, une chose à peu près réalisable pour les territoires à l’écart des carrefours commerciaux et des centres de production, mais qui s’avérait autrement plus compliqué autrement. L’élan colonisateur eurysien, dont entre autres listonien ou encore youslève, ne fit que mettre en péril cette autodétermination faite avec les moyens du bord : l’idéologie raciste de la supériorité des peuples eurysiens vis-à-vis de certains de leurs homologues afaréens commençait à obtenir un certain nombre d’adhérents, et ce malgré la bien-portance de plusieurs états afaréens, et parmi eux justement, ceux qui ont pu réchapper à la colonisation, comme l’Althalj ou le Banairah. Les discriminations vis-à-vis des communautés non assimilées ou tout simplement ethniquement ou culturellement différentes se faisaient ressentir, des discriminations perpétrées par une partie seulement de la population kronienne, mais qui suffisaient à entretenir un climat de tensions jusqu’au début du XXIème siècle. De l’autre côté de la frontière, on pensait l’anti-colonialisme, le pan-afaréanisme, le pan-arabisme ou encore le communalisme et la démocratie directe, et la formation de l’Union d’Afarée du Nord dans les années 1960, tout proche des frontières kroniennes, poussa en ce sens à la fin du siècle.
Le souvenir marquant de la colonisation, et sa persistance au Bajusid, fusse-t-elle un territoire républicain théoriquement à armes égales avec la capitale, persiste encore aujourd’hui, et explique en partie l’existence de partisans communistes bajusides lors du coup d’état de Baldassare Calabraise du 28 aout 2007. L’inégalité des chances, la lutte contre l’impérialisme et l’esprit revanchard vis-à-vis des élites bourgeoises kroniennes furent ainsi les moteurs d’un mouvement de protestation communiste au Bajusid qui permit d’appuyer le renversement du gouvernement républicain et l’instauration du régime eurycommuniste de Baldassare Calabraise.

Le Kronos Afaréen, du rêve eurycommuniste à la désillusion et la volonté d’émancipation

Si Baldassare Calabraise pouvait donc compter quelques appuis afaréens parmi ses troupes, cela ne dura qu’un temps. En effet, la reconnaissance initiale nourrie à l’égard des révolutionnaires afaréens s’estompa vite avec le temps, et sitôt que les rennes du pouvoir étaient sécurisées, le Bajusid redevint une exclave sans intérêt. La manne financière issue du commerce afaréo-eurysien s’était déjà réduite au fil des siècles et de la montée en puissance et de la domination de la région par Fortuna, qui bénéficiait encore plus du Bajusid qu’elle avait réussi à détourner une partie de sa valeur monétaire, tant et si bien qu’il eut été possible que la Sérénissime achète la colonie au Kronos, un achat qui aurait peut-être eu des partisans parmi les indigènes, au vu de l’autonomie de ses provinces et du multi-culturalisme assumé de la république marchande. Un tel scénario ne se sera donc produit qu’en partie, en quelque-sorte de façon inachevée, la partie nord-ouest ayant été acquis par Fortuna, une transaction probablement acceptée pour renflouer les caisses d’un état kronien alors en besoin de reconstruction ou bien du fait de la complicité d’élites locales. En un mot comme en cent, le Bajusid avait perdu depuis un petit bout de temps de son prestige national et de son apport économique, et la venue d’un régime eurycommuniste naturellement fondé sur le développement de l’industrie lourde et la fermeture relative de l’économie nationale aux échanges internationaux n’avait pas arrangé les choses. Relativement peu peuplé, mis à part les deux grands centres urbains Tarrin et Karash, le Bajusid ne tira que peu parti de la logique du régime, reposant intrinsèquement sur l’utilisation d’une population ouvrière importante et sédentaire, un contre-sens pour plusieurs des communautés locales, et en premier plan les nomades et les communautés tribales agricoles traditionnelles. L’économie de la région se dégrada rapidement et ne fut maintenu à flots que par les investissements dans les structures de soutien des forces militaires locales et l’installation d’une industrie chimique (à Yivan, sud-est du Bajusid) nourrie en main d’œuvre par les opposants au régime. L’indignation est à son comble lorsque les autorités kroniennes annoncent la construction de bases militaires (qui, dans le cas de l’Empire du Nord, furent annulées par les autorités locales) et de silos à missiles partout en Afarée afin de prendre en otage le reste du continent et y propager l’eurycommunisme. La privation de libertés sous le régime de Calabraise fait revenir à la réalité les anciens partisans du coup d’état de 2007, qui se rendent compte de leur erreur et finissent pour la plupart dans les camps de travaux forcés d’Yivan. Les privations frisent parfois le ridicule, comme par exemple un système de points de consommation pour chaque appareil radio rapporté aux autorités et qui eut entre autres comme conséquence de nourrir un trafic d’appareils hors d’état. Le militarisme et l’interventionnisme constant du régime atteignent des sommets inégalés lorsque le prési-dictateur menace les pays de l’ONC, suite à leur prise de position dans la crise du Prodnov, de raser leurs capitales à coups de missiles, donnant par la même occasion un casus belli de plus pour une organisation militairement puissante et pro-démocratie, une erreur diplomatique sévère pour un pays n’ayant pas la carrure pour affronter une coalition de pays aussi bien équipés et formés en cas de conflit, une prédiction qui s’avéra juste lorsque l’on se penche sur le conflit actuel agitant la région. Au vu de telles menaces, les populations kroniennes, qu’elles soient en Afarée ou au Kronos, peuvent logiquement reprocher au gouvernement central d’attiser les tensions et de préparer lui-même les dérives et autres exactions envers les civils qui pourraient avoir lieu en cas d’entrée des forces de la coalition sur les terres kroniennes, et ce même si les états-majors retiennent leurs troupes.

L’heure est donc plus au désir d’indépendance et au renouveau qu’au statu quo : dans une région où il est notoirement connu qu’aucun régime piloté depuis Pendragon n’a pu respecter les Bajusides, et où la fondation du Forum de Coopération d’Afarée du Nord fait renaître de nombreux espoirs, une région bordée de démocraties afaréennes émancipées depuis déjà plusieurs décennies des puissances eurysiennes qui les ont autrefois soumises, il est loin d’être surprenant que le vent tourne pour Baldassare Calaibraise, l’homme de fer d’un pays aux pieds d’argile, qui en se tournant vers la Loduarie et en perdant son regard vers le Prodnov, oublie le Bajusid auquel il tourne le dos.
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"Al-dussarat, un journal de sciences associatif"
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Edition de mars 2011
Prix : 2൫
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Energie : le solaire, nouvelle piste pour le monde de l'énergie banairais ?

Alors que le commerce international se développe et que de nombreux pays émergents découvrent d'importants gisements de pétrole dans leur territoire, l'équilibre économique du Banairah est mis en péril par les baisses des prix de l'or noir : Farisistan, Rasken, Varanya, ... La liste des producteurs du moteur de l'économie de l'ère des machines s'allonge de plusieurs pays qui par ailleurs pour certains bradent leurs ressources à des prix dérisoires : ici, il ne s'agit parfois plus de vendre la ressource, mais de vendre le puits qui va avec, et cela pour satisfaire les besoins des puissants, diront certains. En tout cas, au Farisistan, cela ne fait aucun doute selon le sociologue et politicologue Mutlaq al-Abdul, spécialiste de la région de la corne varanyenne : les concessions vendues rapporteront à l'oligarchie financière du pays, et pas aux habitants, remettant en cause l'avenir économique d'un pays qui a déjà peu pour lui. Industrie défaillante, retards technologiques importants, corruption généralisée... De quoi faire penser, selon Mutlaq, au Varanya, qui a également récemment ouvert son pays à la firme transnationale pétrolière alguerano Diego via un contrat de concession d'exploitation et de partage des ressources pétrolières. "Le Varanya comme le Farisistan sont des pays qui manquent de personnel qualifié, d'infrastructures, et surtout dans le cas du Farisistan, d'expérience en la matière. Les deux pays cherchent des retombées économiques rapides pour relancer leur économie mais n'ont pas l'expertise nécessaire pour. Quant à la distribution des richesses, au vu des cas de corruption dans ces pays, Varanya compris, il est plus que probable que ces richesses partent et restent dans les mains d'un gouvernement ploutocratique et kleptocratique où la démocratie n'apparaît que dans le préambule des constitutions... Selon Saalih el-Kaba, économiste de l'Institut de Recherche d'Economie d'Abunaj, la nouvelle ne surprend pas : "C'était attendu, et c'est même surprenant que l'on se soit fait prendre par surprise là-dessus. Avec l'augmentation du trafic maritime et la réussite économique des pays en voie de mondialisation, le besoin en pétrole ne s'est jamais fait autant sentir : transport maritime, routier, production de plastiques pour l'emballage de produits parcourant le monde entier... Plus anecdotique en termes de nombre de barils, mais très important géopolitiquement, la course à l'armement que l'on observe à l'international ne fait que pousser à l'industrialisation et à la sécurisation de puits de pétrole nécessaires à l'emploi en masse de véhicules militaires à moteur à explosion. En l'attente de technologies alternatives, les carburants pétro-sourcés sont bien plus courants, accessibles et efficaces que les batteries électriques, les biocarburants ou l'hydrogène. Ces pistes pourraient être utiles dans le secteur civil, certes, mais à l'armée on pense efficacité, accessibilité, versatilité. Personne va se risquer à utiliser ce genre de moteurs en pleine opération en terrain hostile, l'approvisionnement est trop compliqué." Et pas besoin de beaucoup suivre l'actualité pour se rendre compte que, oui, cet argument pèse : le Pharois, grand amateur de pétrole, continue malgré la crise politique et le changement de régime qu'il a traversé à nourrir une flotte aérienne et navale plus que conséquente grâce au précieux liquide, Le Grand Kah, du fait de ses échanges à l'international et de son territoire étendu, ne peut se résoudre à abandonner cette ressource qui devient de plus en plus bon marché, et c'est sans parler des tensions perpétuelles avec son voisin, la Fédération d'Alguarana. Pour ce qui est de l'armement massif, l'Eurysie trône sur le pitoyable classement des continents les plus instables : guerre de Cherchérie, Loduarie outrancièrement militariste, Prodnov aux allures de match retour, Kronos aux abois... En un mot comme en cent, tout le monde tente de s'assurer d'avoir assez d'énergie pour augmenter ses moyens techniques, et cela se sent entre autres dans l'achat massif des nouvelles offres. Certes, le Banairah réussit à fidéliser sa clientèle et à attirer de nouveaux acheteurs grâce à sa profusion, sa stabilité et sa connaissance technique, mais devant une telle agitation dans l'offre, la demande même grandissante risque de ne pas suivre, que ce soit maintenant ou plus tard.
Mais alors, quel lien avec le solaire ? Quels liens plutôt, car oui il y en a plusieurs. Tout d'abord, si le scénario de baisse du coût du pétrole continue, les rentrées économiques du pays pourraient s'amoindrir, voire grandement baisser. Il s'agit après tout d'un des secteurs-phares de l'économie du pays : carburants, plastiques, goudrons, tissus synthétiques, matériel médical. Si les derniers exemples pourraient bénéficier d'une baisse du prix du pétrole et rééquilibrer la balance, les premiers risquent de pâtir si tenté que les pays acheteurs des récents pourvoyeurs de pétrole se dotent d'une industrie pétrolière efficace. A la clé, ce sont donc des milliers d'emplois qui pourraient disparaître en cas de baisse des ventes, et donc la déstabilisation des grands groupes de l'énergie et de l'industrie lourde qui font partie des fleurons industriels du Banairah. C'est ainsi que plusieurs groupes de recherche ont été financés dans l'optique de trouver de nouveaux secteurs à développer afin de préparer une transition industriel de long terme accompagnant les changements à court et moyen terme de la filière afin de supplanter ses concurrents. A ce sujet, les plastiques et les carburants font l'objet de sujets de R&D (recherche et développement) afin de mettre au point de nouveaux matériaux, notamment dans les transports routiers. On compte ainsi plusieurs projets de plastiques très légers adaptés aux habitacles automobiles ou encore des carburants énergétiquement plus efficaces, augmentant ainsi l'autonomie des moteurs. Pour revenir à nos chameaux, les nouveaux secteurs du secteur minier et de l'énergie comptent parmi eux les panneaux photovoltaïques, une technologie pouvant assurer, selon les professionnels de la filière, les besoins en électricité d'une grande partie de la population banairaise continentale. Comptant sans soucis sur le savoir-faire sidérurgique, industriel et chimique du pays, le secteur est destiné à un grand avenir : vente de services, d'installations dans les pays cherchant une indépendance énergétique, notamment les pays afaréens, besoin de main d'œuvre compétente abondant dans le pays, réduction des émissions de gaz à effet de serre... En plus de gagner la bataille économique, le solaire pourrait bien gagner la bataille idéologique et médiatique. Au Milouxitania, le rapprochement avec le Banairah et la connaissance de son expertise nouvellement acquise dans les énergies renouvelables pourraient bien séduire les élites politiques et l'opinion publique tandis que les industriels en besoin d'énergie se verraient tentés d'apporter un supplément énergétique à leur production afin de respecter les législations environnementales en vigueur, percevoir des aides ou encore se payer une campagne publicitaire efficace. Aux Sultanats Arabes, l'utilisation des vastes déserts de l'arrière pays pourrait satisfaire les localités où l'accès à l'énergie dépend pour beaucoup d'approvisionnements lointains, et au FCAN en général, un projet de sécurisation de l'autonomie énergétique plairait grandement aux souverainistes et pan-afaréanistes de tous bords. A l'échelle nationale, le secteur du solaire pourrait faire office de contre-argument aux souverainistes sur le plan de l'énergie : francs partisans du pétrole, ressource grandement et facilement accessible au sein du pays, ils pourraient accepter qu'en cas d'importations de métaux de l'étranger pour le solaire, et d'une immobilisation des infrastructures sur une longue période (dépendant bien évidemment de la durée de vie des panneaux), un tel développement industriel ne nuirait pas plus à l'indépendance matérielle de la nation que l'industrie pharmaceutique ou les industries métallurgiques qui s'approvisionnent en matières premières chez les partenaires économiques du Banairah, notamment Novigrad. Un point noir est à relever, cependant : à l'heure actuelle, il est difficile de connaître l'étendue potentielle de la filière du solaire, ou du moins au niveau de la production finale d'énergie au sein du pays. En effet, il serait tentant de remplacer en grande partie la production énergétique dépendant du pétrole par d'autres productions, renouvelables ou non, afin de préserver cette ressource stratégique pour des usages plus circoncis comme les matériaux et l'approvisionnement de l'armée en carburant. Néanmoins, en l'état, si le "gisement" banairais en rayonnement solaire est immense, cela ne garantit pas que son utilisation totale soit souhaitable. A vrai dire, plusieurs interrogations agitent la communauté scientifique, dont une, très importante, qui pourrait conditionner la surface maximale pouvant être recouverte. Cette interrogation porte sur le réchauffement local de la température du fait de l'absorption du rayonnement solaire par les panneaux : en effet, le panneau photovoltaïque, en convertissant l'énergie du rayonnement en énergie électrique, va perdre une partie de ce rayonnement en créant de la chaleur. Pour les panneaux solaires banairais actuellement en commercialisation, le rendement (énergie produite/énergie solaire incidente) se situe autour des 15-20%, un nombre assez faible comparé à celui qu'on obtient avec la filière pétrolière (de l'ordre des 80% pour la production de carburant pétro-sourcé), mais encourageant. En effet, des projections de l'Institut de Recherche de l'Energie d'Al Kara affirment qu'avec les données de recherche à ce jour disponibles, l'avancée technologique dans ce domaine pourrait faire grimper le rendement à 20-25% dans les 10 prochaines années, avec un scénario optimiste de 20-25% dans les cinq prochaines, justifié par la politique d'investissement massif dans le secteur (qui compte par ailleurs la filière géothermique elle aussi prometteuse).
Mais l'enjeu ne se situe pas que là. La production de panneaux solaires nécessite beaucoup de matières premières différentes, dont le désormais très connu silicium, une matière première très courante sur la planète mais aussi difficile à purifier suffisamment et grandement utilisé par l'industrie de l'électronique et de l'informatique. Le développement du secteur dépend donc également d'importations de silicium, un problème de matière première qui risque d'être pointé du doigt par les écologistes : le plus souvent, cette ressource est purifiée avec la coke, un sous-produit de l'exploitation du charbon.
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Politiques et Avenir, journal banairais disponible en tehak, en arabe et en français (héritage, entre autres, des émigrations francophones du XIXème siècle au Banairah)

Le Grand Forage, point pivot du changement économico-industriel du Banairah

Alors que le monde entier semble relancer une ruée vers l'or noir, ce que les experts géopolitiques dénomment désormais Le Grand Forage entraîne des changements bien plus profonds dans le paysage économique national de plusieurs pays, voire même pourrait induire une restructuration des échanges commerciaux à l'échelle internationale. Loin de s'arrêter à une simple redistribution des cartes entre producteurs et importateurs, le phénomène incite grandement les investisseurs, la communauté scientifique et les professionnels de plusieurs secteurs (pharmacie, transports, énergie, ...) à changer de cap et proposer de nouvelles méthodes innovantes.

Des mouvements contraires : entre dépendance et réinvention des filières pétro-dépendantes

Industrie pharmaceutique, automobile, textile, agriculture productiviste, énergie...Toutes ont un point commun : leur appétit sans précédent pour les produits pétro-sourcés, que ce soit l'utilisation de solvants ou de précurseurs en chimie organique, la production de carburants et de plastique ou la synthèse massive d'intrants chez certains grands producteurs alimentaires. Ressource facilement exploitable et transformable bien connue depuis plusieurs dizaines d'années, le pétrole semble être la solution facile pour l'industrialisation et le décollage économique de nombreux pays en marge : un Farisistan peu inclu dans les échanges est-afaréens, un Rasken en quête de fonds pour une croissance économique durable, ... sans oublier les nombreux pays émergents se basant sur l'importation afin de nourrir leurs secteurs productifs dépendant de cette ressource rare (Sylva notamment). On assiste donc à une augmentation à la fois de la production, mais aussi, même si celle-ci reste plus timide, de la consommation, du fait de l'augmentation de la population, de l'intensification des échanges maritimes ou encore de l'accroissement du PIB de plusieurs puissances régionales. Cette augmentation reste toutefois contrôlée par les nouveaux producteurs, une sur-production pouvant entraîner un grave manque à gagner et une vision court-termiste dangereuse, un scénario qui pourrait néanmoins arriver au Farisistan, ce pays rencontrant les mêmes problèmes que le Varanya, un pays kleptocratique avéré.
La réponse la plus simple serait l'augmentation du chiffre d'affaires des utilisateurs de l'or noir, les méthodes pétro-sourcés devenant plus rentables avec la baisse des cours de matière première, et en effet, on peut observer ce phénomène, notamment au niveau des ventes d'automobiles banairaises, que ce soit à l'étranger ou à l'échelle nationale. Néanmoins, tous les secteurs ne répondent pas de la même manière. Par exemple, au Banairah encore une fois, la consommation énergétique pétrolière reste contrôlée afin d'éviter un épuisement à court-terme de la ressource, et fait l'objet d'une réduction régulière et efficace. L'élargissement des moyens de production d'énergie renouvelable, la réglementation stricte et la diversification des ressources fossiles (gaz importé) poussent donc au maintien d'un prix de l'énergie pétro-sourcée relativement élevé et ayant pour but une valorisation plus stratégique des réserves nationales. Pour le pays pétrolier, l'augmentation de la production signifie également une baisse de revenus, et donc la nécessité d'augmenter les rentrées d'argent sur d'autres secteurs. On observe ainsi une hausse naturelle des chiffres d'affaires des géants de l'industrie pharmaceutique banairais grâce à l'importation de pétrole étranger, mais aussi une montée suscitée par l'approche d'innovation constante de notre nation : chimie verte, recyclage avancé des déchets plastiques, utilisation croissante d'enzymes...
L'arrivée de nouveaux pays producteurs pose également des problèmes de concurrence et de parts de marché à court, moyen et long-terme; en effet, si le Banairah est incontestablement le premier producteur mondial de pétrole à l'heure actuelle à la hauteur de 9.5 millions de baril par jour, ses réserves restent moins importantes que celles du Rasken, un état de fait rendant la conversion économique du Banairah d'autant plus nécessaire et qui vient s'ajouter à la finitude de ses ressources fossiles. Le développement assisté de nouvelles filières au Banairah n'a donc rien de surprenant dans ce contexte, et il est plus que probable que le pays se base sur un mélange entre recyclage des savoirs-faire, importation étrangère et développement industriel massif de nouveaux procédés.

Le Grand Forage, une excuse politique tant attendue

Alors que les grands industriels sentent le vent tourner et hésitent entre la soif de nouvelles opportunités et la peur du renouveau, les associations et mouvements écologistes profitent de la situation afin de contester la "crypto-pétro-monarchie", en place selon ces derniers depuis les années 1950 et qui, malgré les révoltes pacifiques des années 1970-80, leur semble encore présente dans le paysage politique, social, mental et économique du pays. "Le pétrole a été la ressource miracle afin de financer le redressement de notre pays et rattraper le retard technologique présent depuis le début du XXème siècle. Maintenant que le Banairah fait partie des premiers en la matière, il est temps d'utiliser le savoir accumulé pour la bonne cause." La situation actuelle s'inscrit dans un contexte d'immobilisme face à la domination des énergies polluantes dans la vie quotidienne, et donc à l'avancée du dérèglement climatique, un phénomène de plus en plus documenté et dont les origines humaines sont confirmées par plusieurs groupes de scientifiques, qu'ils soient banairais ou d'autres pays, comme le Milouxitania. Souvent portées jusqu'à l'échelle nationale, les réglementations écologistes portées par les Benhè deviennent souvent applicables grâce à un vote massif mais se heurtent à des imbroglios administratifs dus à la complexité du corpus légal et à la lenteur de l'appareil législatif, ou bien sont victimes de conflits d'intérêt au sein même des assemblées locales où professionnels et public s'affrontent. La baisse des rentrées d'argent venant directement du pétrole national vient donc remettre en cause le récit national de la ressource nourricière pour l'économie, et donc une bonne partie des arguments de la filière, à laquelle vient s'ajouter divers facteurs favorables à la montée en puissance d'autres productions moins dépendantes de la ressource comme la chimie verte avec les expéditions à Padure (recherche de micro-organismes producteurs de molécules d'intérêt) ou encore l'intensification des échanges scientifiques avec Shuharri (un pays fortement avancé dans plusieurs méthodes de production agronomique et pharmaceutique). Pour le gouvernement Al'Tenhe II, c'est également une opportunité pour récupérer une légitimité supplémentaire via le programme de conversion énergétique et industrielle du pays, et développer d'autres plans similaires pour l'avenir.

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Politiques & Avenir

Contre-Enquêtes
la section anti-Intox de votre journal géopolitique : tous unis contre la désinformation !

Les camps de travail kroniens, une invention pure et simple de l'ONC ? C'est ce que semble affirmer, ou du moins garder comme éventualité, le reporter Guiseppe Lauda, du journal Velsna libéré, dans son article Kronos: Voyage au pays martyr du socialisme. Après un résumé bref de la situation politique de ce pays d'Eurysie du sud-ouest désormais en proie aux troubles de la défaite de la bien connue Guerre de Leucytalée, Guiseppe Lauda effectue une comparaison entre les deux pays phares de l'eurycommunisme : la Loduarie et le Kronos, avant de s'appesantir sur les affres du conflit ayant opposé la coalition ONCéenne et le Kronos et ses alliés eurycommunistes. L'analyse journalistique commence par un constat de la brutalité et de la courte durée du conflit, un constat en effet tout à fait correct : la puissance navale et de projection ONCéenne, en grande partie due à l'état-major alguerano connu pour son efficacité mais surtout son équipement massif et de qualité supérieure, permit aux forces alliées de rapidement prendre le contrôle du détroit après la tristement célèbre bataille de la Leucytalée, dont les marques environnementales peuvent encore être détectées aujourd'hui malgré l'intervention de flottes de nettoyage. La prise de contrôle de la mer eut pour grave conséquence pour les forces communistes de les priver d'un de leurs moyens de ravitaillement et de permettre à leurs opposants de lancer un débarquement à Tarrin. Le délaissement du Kronos afaréen par Pendragon scella le sort de l'armée régionale kronienne qui ne put que se résoudre, après d'intenses combats, à se rendre bataillon après bataillon, une situation aggravée par le manque de communications et de préparation. Les bilans de la guerre révèlent justement un haut pourcentage de reddition, comme l'affirme l'article, qui justement évita bien des morts : "Plusieurs dizaines de milliers de morts militaires kroniens en quelques semaines tout au plus" est donc probablement exagéré, et ce même en comptant des bilans à la précision ne pouvant être parfaite ou tout simplement l'importance des effectifs totaux. L'auteur enchaîne ensuite sur la révélation des camps de travail suite à la libération de la région :

" Pire que tout, la guerre a non seulement été le révélateur de l’incompétence notoire d’une armée peu fiable qui se rendit très rapidement, mais également un moment de choc pour la communauté internationale lorsque la coalition de l’ONC annonça la découverte de camps de travail. J’ajouterai, pour nuancer les propos de l’ONC, que ces camps n’ont fait avant leur arrivée l’objet d’aucune observation par une quelconque ONG ou organisation internationale et que pour ma part, je n’ai pu en voir au Kronos eurysien. Le pouvoir kronien, chose moins étonnante, n’a également jamais communiqué sur son système carcéral. J’invite donc à la prudence sur les déclarations de l’ONC."
C'est ce passage plus particulièrement, plutôt que les considérations de répartition des pertes kroniennes qui attire le regard de notre équipe de veille journalistique. En effet, le reporter Guiseppe Lauda y affirme plusieurs choses :

  • Que la découverte des camps de travail aurait eu lieu durant la guerre, et non pas avant
  • Qu'aucune ONG n'ait mentionné les camps
  • Qu'aucun camp n'existe en Kronos métropolitain
  • Que le gouvernement kronien n'a jamais communiqué sur son système carcéral
La première de ces affirmations est bien évidemment fausse, car comme l'affirme Monsieur Lauda, Kronews est la seule chaîne d'information connue du Kronos, et c'est justement via Kronews que Baldassare Calabraise lui-même évoqua devant l'entièreté du Kronos l'existence de camps de travail situés dans des usines chimiques et où seraient déportés l'opposition au putsch eurycommuniste. Certes, il ne s'agissait pas d'une découverte physique, mais tout-de-même d'une déclaration en bonne et due forme de leur existence par leur investigateur. Première erreur donc pour le journaliste, qui pourtant laisse penser qu'il a étudié la presse et les media kroniens.

La deuxième affirmation est plus à nuancer qu'à infirmer. En effet, aucune ONG majeure et internationale n'a publié quant à ce sujet, mais les groupes d'opposition kroniens, bien plus au courant et bien plus proches de l'information, avaient matière à le faire, si on oublie le point crucial que ces groupes faisaient justement partis des opposants visés par la déportation en Afarée kronienne dans ces mêmes usines-camps. Ce n'est donc qu'à partir de la libération du Bajusid -nom actuel de l'Afarée Kronienne libérée- que d'autres parties prenantes eurent pu avoir accès à ces informations. Malheureusement, le travail de constitution et de rassemblement des preuves, même avec des sites entiers, prend une part conséquente de travail et également beaucoup de temps, deux ressources cruciales que les forces de libération ne disposaient pas forcément au moment donné, devant repousser le travail à l'après-guerre et la stabilisation militaire du territoire. Ce n'est donc que récemment que le travail de mémoire et de mise en accusation pleine et entière du gouvernement kronien a commencé, un travail de mémoire que les organisations internationales pourront reprendre à leur suite dans leurs canaux respectifs.

Le reporter enchaîne avec la non-existence de camp en métropole. Ceci est probablement vrai, mais aussi parce que cet état de faits serait éminemment logique : quel intérêt de créer des camps de travail en Afarée et d'y envoyer toute l'opposition au régime là-bas s'il existe des camps en métropole ? Ici, il s'agit plus d'un manquement logique de la part de notre confrère, même si l'accueil d'un journaliste sur le sol kronien doit également signifier pour les autorités locales de cacher la présence de camps s'il y en a, et ce pour des raisons contextuelles et politiques évidentes que, nous l'espérons, Giuseppe Laudi n'aura pas manquer de noter.

Enfin, le journaliste du Velsna libéré conclut sur l'absence d'informations officielles sur le système carcéral, une véritable plaisanterie, car, comme vu précédemment, c'est le chef d'état lui-même qui a annoncé son "offre" aux résistants : un séjour ad vitam eternam en usine chimique pour du travail non payé, en échange de quoi ceux-ci auraient la vie sauve, de quoi se loger et de la nourriture. En d'autres mots, de l'esclavage pur et dur, ou autrement, des camps de travail forcé. Certes, à part cette déclaration désormais mondialement connue, et notamment par les intox niant son existence en faveur d'une pensée pro-calabraise, notre équipe n'a pas pu trouver d'autres informations d'importance sur le système carcéral qui ait été relayée par Kronews.

Toutefois, en l'attente, l'ignorance du reporter velsnien quant à la déclaration sus-mentionnée participe à nourrir les courants complotistes à l'encontre des camps kroniens, et il est à espérer que cette faute sera reconnue publiquement par le journal. Avancer des faits erronés ou tronqués afin de remettre en doute des crimes contre le peuple bajusid et kronien constitue une grave erreur professionnelle et entache la réputation du Velsnien libéré qui se voit mécaniquement lié aux travails des propagandistes dans ce sujet particulièrement sensible. Ces erreurs cumulées sont fort regrettables, considérant l'effort journalistique que Monsieur Laudi semble avoir déployé dans son reportage au Kronos, et qui, si l'on fait abstraction des fautes citées ci-dessus, présente des conclusions intéressantes.
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"Viser Juste : savoir, c'est pouvoir" est un journal d'études engagé pour la préservation de l'environnement, du bien-être humain et de la liberté. Il publie des réflexions sur la société dans l'espoir d'aider à trouver des solutions innovantes pour la société de demain au Banairah.

Plastique(s) : comment sortir de l'impasse ?

Etude après étude, les plastiques sont trouvés toujours dans de plus grandes concentrations dans les mers, les océans, les cours d'eau, mais aussi dans le sol, les aliments et le corps humain lui-même. Pour autant, l'immobilisme politique et l'inefficacité de la réglementation banairaise actuelle semblent paralyser les acteurs du changement. A pointer du doigt : les groupes industriels pétrochimiques, qui malgré les durcissements législatifs ralentissent encore et toujours les réformes considérées comme trop radicales, comprendre ici trop risquées financièrement. Comment arrêter la machine ?

Soyons honnêtes : si l'industrie du plastique reste plus ou moins inchangé depuis quelques années, c'est du fait des conflits d'intérêt. Les raffineries et usines du secteur pétrochimique restent encore une partie non-négligeable de la production de valeur ajoutée au Banairah, plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs et participent à l'équilibre de la balance d'import-export du pays. Reconnues pour leur expertise et fortes de leurs carnets de commandes toujours remplis, ces entreprises ont tout intérêt à continuer, du moins économiquement parlant, et peuvent jouer sur la peur d'une perte d'emplois au niveau communal pour calmer les votes risqués. Une emprise que le gouvernement ne semble pas, à ce jour du moins, à même de faire face. Néanmoins, les récents projets de diversification de l'économie banairaise sont prometteurs, dans le sens où leur réussite démontrera l'accord entre prospérité économique et activités moins impactantes. Le déploiement progressif de centrales solaires et géothermiques en est un bon exemple : via l'exploitation des gisements solaires et des anciens puits pétroliers, sur lesquels on dispose de données en quantité suffisante afin de réduire drastiquement les coûts d'installation des centrales géothermiques, les communes les finançant gagnent directement en autonomie énergétique tout en réduisant leur consommation d'énergies fossiles, qui selon les argumentaires peuvent soit être utilisées plus intelligemment, soit être laissées tranquille dans le sous-sol pour éviter des émissions carboniques supplémentaires.
La reconversion de l’industrie du plastique pétro-sourcé se situe-t-elle pour autant dans le plastique biodégradable ? De nombreuses études nationales pointent le fait que des plastiques pétro-sourcés peuvent être conçus pour être dégradables par des micro-organismes, mais cela se fait souvent au prix de certaines des propriétés recherchées, en premier lieu la résistance du matériau. Sans vouloir baisser les bras, il se pourrait que la solution la plus simple soit la réduction de son utilisation, et la recherche d’autres marchés d’exportation ou de consommation nationale requérant des compétences similaires afin de pouvoir réallouer les équipes, comme le développement de produits phytosanitaires compatibles avec les standards de l’agriculture biologique, qui est pour rappel obligatoire sur l’intégralité des surfaces agricoles nationales afin de préserver la qualité des eaux. C’est d’ailleurs cette courageuse initiative politique des années 1960 qui sert d’argument de proue aux anti-plastiques, car tout comme les pesticides, les micro-plastiques et les divers additifs présents dans les plastiques intoxiquent les eaux, un bien commun pourtant classé comme stratégique et inviolable par la constitution banairaise, des termes qui devraient toutefois être plus spécifiques afin de leur donner plus de poids dans les décisions nationales.

L'utilisation du plastique doit être également révisé : produire moins, oui, mais aussi produire pour des usages à plus longue durée. En effet, si certains plastiques à usage unique ont déjà fait l'objet d'interdictions suite à la pression notamment des Instituts de recherche et des milieux professionnels de la gestion des eaux. En l'attente, l'export de matières plastiques dans de si grands volumes augmente mécaniquement la pollution plastique, qu'elle soit accidentelle -comme la perte de billes de plastique via des accidents routiers ou maritimes, ou des problèmes logistiques- ou systémique via la dégradation des tissus synthétiques par lavage par exemple. La production de jouets ou d'outils en plastique restant légale au Banairah, mais surtout les usages uniques considérés comme étant "non-réductibles" -seringues, emballages sanitaires, ...-, la pollution directement imputable à la consommation nationale est certes moins importante qu'auparavant mais tout de même notable. Une façon de réduire la dégradation des matières plastiques est simplement de les utiliser plus longtemps, dans le sens où leur utilisation, pour un certain nombre de cas comme par exemple les boîtes de rangement d’intérieur, implique une exposition moindre aux éléments, principalement à l’eau qui peut laver les micro-particules et autres éléments volatils.
Certains usages doivent également être révoqués, comme par exemple l’utilisation de tuyauterie comprenant des éléments plastiques en contact avec les eaux de consommation ou les eaux usées, et dans ce dernier cas de potentielles recherches techniques afin de proposer une alternative viable d’efficacité et de viabilité économique comparable. Ce sont par ailleurs ces marchés qui pourront être rentabilisés via des exportations à l’étranger, et positionner le pays parmi les pionniers du secteur, dans un monde technico-industriel encore relativement peu éduqué sur ces questions. Le remplacement de la tuyauterie domestique, pour poursuivre l’exemple, montre néanmoins quelques-uns des facteurs déterminants dans le choix de la matière première : son coût, sa disponibilité et la facilité de la logistique attenante. En effet, comparée aux coûteuses tuyauteries en cuivre ou en acier faisant grandement appel à l’importation de métaux de l’étranger, voire à de la production finale étrangère, la tuyauterie plastique -par exemple en PVC- est directement accessible sur le marché national à bas prix, avec de courtes durées de livraison et de faibles coûts de transport, que ce soit du fait de sa légèreté ou de la proximité du lieu d’approvisionnement. Elle bénéficie également d’un argument marketing de production nationale voire locale, et de l’argument de vente attenant du savoir-faire et de la qualité garantie. N’oublions pas cependant que la majorité de la pollution plastique est dû aux emballages, les questions d’équipement pérenne font donc partie du plan de dépollution mais ne pourront être suffisants en cas de persistance de l’utilisation massive de plastiques à usage unique, ce qui nous mène à un autre exemple d’usage à réévaluer : les emballages alimentaires.
La question des emballages alimentaires en soulève plusieurs autres : la répartition volumique des emballages en fonction des produits -et donc de leur usage, comme par exemple les produits sensibles tels que le poisson ou la viande, à opposer avec des usages moins pertinents comme les emballages unitaires de biscuits pour garantir leur fraîcheur- mais aussi de leur provenance, à savoir la production nationale ou l’importation, la constitution du ou des paniers banairais moyens, l’organisation de la chaîne de valeur et la logistique en découlant, …
Tous ces aspects sont cruciaux à prendre en compte, puisqu’ils façonneront les politiques de réduction des déchets qui sont, nous pouvons l’espérer, à venir. Afin de réduire le recours à l’emballage plastique, ou au moins financer correctement et de façon juste sa fin de cycle, plusieurs collectifs dont le Front pour une Finance Equitable (FFE) ont proposé d’instaurer une taxe à l’utilisation d’emballages plastiques par les transformateurs et les distributeurs. Cette proposition est justement à la merci de la répartition de la provenance des dits emballages, étant donné que la part importante des futurs déchets plastiques importés complexifie la tâche de l’endossement de responsabilité financière de leur traitement ultérieur, autrement dit leur tri, leur collecte, leur réutilisation éventuelle et à défaut leur recyclage ou leur valorisation énergétique. Pour contourner cette impasse, le FFE suggère d’augmenter le prix de vente des produits importés d’autant afin d’éviter les distorsions de concurrence mais aussi de réduire l’efficacité de la mesure, une proposition accueillie favorablement par ses divers sympathisants mais perçue avec scepticisme par la frange libérale qui y voit une potentielle rupture des accords de libre-échange en vigueur avec les partenaires de l’ONC. La proposition de loi est donc débattue au sein du Ministère de l’Economie à ce sujet avant d’être de nouveau proposée à la votation aux Benbhè. Le sujet de la réduction des déchets est d’autant plus pointilleux qu’il est souvent repris sur un angle idéologique, et fait donc régulièrement office de champ de bataille entre les partisans du protectionnisme et de l’autarcisme et les partisans du libre-échange. Il est donc fort compréhensible que des sujets tels que l’importation de produits transformés voire ultra-transformés surchargés en sucres et suremballés soient du pain béni pour les contestataires du marché mondialisé de l’alimentation. Les questions d’identité culturelle sont aussi à l’ordre du jour en ce point, l’importation facilité de produits eurysiens ou assimilés posant des questionnements profonds quant à leur véritable nécessité et leurs potentiels bienfaits ou méfaits sociétaux et individuels. Les salades préparées d’importation, des produits naturellement fragiles, non disponibles sur place et pouvant être remplacés par d’autres alternatives comme, à l’échelle du repas, des mélanges froids de légumes préparés, sont dépendantes de leurs conditionnements sous atmosphère modifiée pour préserver leur apparence non oxydée, autrement dit verte et fraîche. Nul besoin de préciser le matériau des sacs les contenant.
Pour ne rien arranger à la situation d’importation alimentaire et agro-alimentaire banairaise, la distance et les conditions de transport, aussi bien que la nature et les pratiques d’usage des produits transportés jouent beaucoup sur leur conditionnement. Malgré des pratiques traditionnelles ou modernisées de conservation via le séchage (fruits : dattes, abricots ; viandes), le fumage (viandes), le confisage (fruits, agrumes par exemple) ou encore la fermentation (lait en yaourts, fromages, boissons fermentées) encore très répandues et encouragées par les politiques nationales et régionales, l’ère du tout-sans-plastique est révolu depuis longtemps. La conjoncture entre facilité d’approvisionnement, accès à la ressource et ouvertures de nouveaux marchés a entraîné les industriels et exportateurs à l’international dans l’utilisation massive de ces matières « miracle » alliant bas coût, transparence, résistance et légèreté. Là où la production de viande ne pouvait être vendue qu’au niveau régional voire national dans les étalages des bouchers, elle vit ses frontières tout à coup s’élargir avec l’amélioration des conditions de transport et de conservation des produits frais : camions-glace, bateaux-réfrigérants, technique sous-vide, conditionnement sous atmosphère modifiée, … Une révolution technique et logistique coïncidant avec l’augmentation de la production des élevages que certains qualifient d’ « industriels ». Le choix d’importer de tels produits est donc par cela-même discutable, puisqu’il nécessite l’usage de tels conditionnements, alors que la promotion de circuits plus courts favoriserait l’achat d’une production locale plus responsable, du moins si elle existe. En effet, l’exemple des pièces de viande est tout désigné pour discuter du manque de production nationale de certains produits dont la demande augmente, potentiellement du fait de mode, ou sinon d’une augmentation du niveau de vie de classes sociales moyennes ou supérieures. La découverte de nouvelles saveurs d’à travers le monde fait bel et bien partie de l’imaginaire collectif banairais, et ce probablement depuis les explorations maritimes et l’augmentation des échanges avec le Nazum de la fin du XVème siècle et du XVIème siècle. Le succès de mets occidentaux ou paltoterrans comme la crevette alguerano est loin d’être une surprise, et constituera probablement un paramètre avec lequel la société civile devra composer si elle souhaite continuer à protéger les envies culinaires de ses concitoyens. Là encore, l’impact réel sur le long terme de tels produits reste à évaluer, et ne saurait être le seul responsable de la situation actuelle.
Compte tenu du désaccord sur la gestion des déchets dits importés, un premier volet d’action se situerait davantage dans le spectre des produits nationaux, à condition encore une fois de trouver un moyen de ne pas handicaper les producteurs banairais. Une solution pourrait être entre autres de proposer un catalogue de bouteilles et de pots en verre standardisé, allié à un système de consigne pour remplacer leurs polluants équivalents. Plusieurs problèmes se posent néanmoins : le coût énergétique supérieur du verre, mais surtout son coût de lavage en volumes d’eau et son coût supérieur. Concernant le dernier point, certains experts avancent que la baisse des coûts de réparation des milieux aquatiques et terrestres endommagés, ainsi que les coûts indirects de santé, compenseraient l’augmentation du prix. Quant aux consommateurs, les consignes pourraient potentiellement fidéliser une clientèle ayant l’habitude de rendre les récipients pour récupérer leur argent, tout comme une promotion standard comme on peut en observer dans les rayons.
Un autre solution peut être de proposer des distributeurs de vrac, chose possible pour de nombreux produits secs comme les céréales, les fruits secs, les biscuits ou encore le thé. Cette pratique n’a rien d’une révolution, puisqu’on la retrouve dans de nombreux magasins d’alimentation de proximité, mais le développement de supermarchés dans les grandes agglomérations du fait de l’augmentation de la population et à la fois de la centralisation et de la mondialisation de la distribution agro-alimentaire a fait refluer les pourtant bien connus distributeurs pour le plus grand bonheur des emballages unitaires passe-partout des grands distributeurs transcontinentaux.

En l’attente, la remontée des contestations dans le domaine devrait pouvoir faire avancer la situation, et le gouvernement a d’ors et déjà annoncé inscrire le sujet dans ses projets de mandat. Reste à attendre les premières propositions des Ministères mobilisés !
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