Posté le : 25 avr. 2024 à 01:08:40
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Matilde Boisderose
Ministre des relations étrangères
342 Pont des Amours
Bourg des Mahoganys
Sylva
Adam Heidenborg
Chef de la diplomatie de Kölisburg
Cabinet de la diplomatie de Kölisburg
Monsieur Heidenborg,
Je vous fais part de la bonne réception de votre missive, et de la consternation prononcée qu'elle aura inspiré auprès de nous. Nous serons malgré tout indulgents à votre égard, mettant cette succession de maladresses diplomatiques fort peu cordial sur le compte des divergences culturelles entre nos pays. Nous avons après tout largement eu l'occasion de constater l'étendu des us et coutumes dans le domaine sur l'ensemble du globe, et saurons faire preuve de patience face à une nation isolée en développement.
Je me dois toutefois de revenir point par point sur vos affirmations allant du "douteux" au "franchement déraisonnable" dans l'ordre de votre texte :
-Primo, vous énoncez la liberté que nous avons prise de ne pas reconnaitre votre ZEE, et précisez que vous ne serez pas contrariant sur la question, ce à quoi je vous réponds au nom du Duché de Sylva : Encore heureux ! C'est Kolisburg qui s'abroge la liberté de revendiquer les ressources d'une portion de l'océan de façon complètement unilatérale, et nous devrions vous féliciter de ne pas vous vexer après un refus purement et simplement légitime ? Il ne s'agit là que du cours naturel des choses, et nous maintiendrons notre position sur la question jusqu'à nouvel ordre.
-Deuzio, vous évoquez votre approche pédagogique couplée à votre fermeté sur la question. J'insiste et le répète : nous comprenons et acceptons que les habitudes politiques et diplomatiques diffèrent d'un pays à l'autre, mais ne tolérerons pour autant une telle indécence. Votre revendication ne fait pas l'unanimité à l'internationale, et à raison, après avoir été déclarée sans aucune forme de discussion. Le Duché de Sylva a déjà constaté lors de la crise des Morues entre les Républiques du Miridian et de Tanska les effets de ce genre de revendications à sens unique, et n'a conséquemment aucune raison de tolérer l'exacte répétition de cet écart diplomatique.
Nous considérerons en conséquence comme caduc toutes vos annonces sur la "fermeté" et "pédagogie" qui n'ont pas lieux d'être. C'est également pour cette raison que l'accrochage ayant eu lieu avec un chalutier sylvois est simplement illégale et nécessite des dédommagements pour les concernés.
-Tercio, nous aborderons le point le plus dommageable et inapproprié de votre missive : la mention d'un casus belli. J'ignore là encore quelles sont les coutumes par chez vous, mais en Sylva, nous accordons une grande importance aux mots et considérons que ce qui est annoncé par un individu ou État sera ensuite fait. Clamer d'emblée un point aussi grave qui sont, disons-le franchement, des menaces de guerre, est absolument intolérable selon nos standards. Et tenter de nuancer la chose en précisant qu'il s'agit là d'un cas extrême n'arrange en aucun cas le caractère déplacé de votre annonce, tout en tenant de l'évidence. Tenez-vous à être félicité pour ne pas avoir déclaré d'emblée une guerre suite à l'activité d'un pêcheur sur une zone que vous avez revendiquée sans aucune légitimité ?
Nous restons donc dans l'attente de votre réponse, vous laissant l'opportunité de clarifier les points qui tenaient de la maladresse ou de la malice.
Cordialement,
Matilde Boisderose