25/02/2015
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Presse de Velsna: actualités et informations - Page 3

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RingFM a écrit : "Regazzo", la radio qui vous décrit la politique Velsnienne à sa juste valeur

Onde du 25 mai 2013





Bienvenue sur RingFM avec Reggazzo, et j’vous assure qu’il n’y a pas que les moulins zélandiens qui virevoltent dans l’ciel, y’a aussi les politiciens velsniens, alors restez avec nous. Le meilleur de la politique de notre pays de fou, c’est sur le Ring que ça se passe.

Pour le gros carton du mois, j’réserve ma médaille d’or à Dino Scaela. Là j’dois dire que j’ai été impressionné. La dernière fois qu’on a vu un killcount pareil, c’était il y a quoi…dix ans peut-être. 54 sénateurs. Je ne sais pas trop quoi en penser : être choqué, ou lancer des fleurs à Scaela pour nous avoir économisé autant d’impôts. Moi j’ai ma théorie à ce sujet : un de ses collègues à dû lui dire qu’il y avait un système de points pour devenir le prochain Patrice. Un sénateur : dix points. Le type s’est cru à un tournoi de tir sportif. Et en plus on n’est pas seulement sur du quantitatif mais sur du qualitatif : ça donne des points bonus. Version courte : ils ont décidé d’ouvrir la saison annuelle du championnat de natation en avance cette année. On dit que le corps du p’tit Frederico a été jusqu’à mi-chemin de Tanska avant qu’il se fasse bouffer par les requins. Le p’tit gros a gagné la première manche, mais on a toujours nos challengers pour le titre en lice. On va commencer par le Vinola. J’ai cru comprendre qu’il est parti se remémorer ses classes d’hiver dans le Zagros. La légende dit qu’il attend toujours les paquets de riz de l’OND, mais j’suis pas sûr que Scaela lui en laisse, parce qu’il est 18h et qu’il a entamé l’échauffement avec du poulpe frit. Ensuite, j’ai cru comprendre qu’un certain DiGrassi n’était pas très heureux de pas avoir été tenu au courant des exploits sportifs de son frère. Pour le prochain carton du mois, je l’imagine bien réitérer son exploit du championnat de tir au canon sur cible 1996, édition Achosie. Belle année. En tout cas hésitez pas à paier au bookie le plus proche. On dit que Vinola est l’outsider en ce moment : 1 pour 10. 1 pour 3 pour DiGrassi. Et puis ça contribue au financement de nos ondes alors bon…si vous voulez éviter de vous retrouver à devoir suivre des programmes culturels tanskiens je vous conseille de me filer de la thune parce que j’ai encore rencontré personne qui a survécu à cette expérience.

Autre info toute chaude qui va sans doute alimenter la caisse des paris sportifs. Le service des espaces verts de Strombola a signalé les allées et venues d’une espèce qu’on croyait disparue : des achosiens. Je savais pas que la saison de la chasse débutait aussi tôt dans l’année. En tout cas c’est l’mot d’ordre que les chasseurs de Strombola ont reçu. Au moins les achosiens ont eu la décence de s’aligner sur la frontière pour rendre la tâche plus facile. C’est ce qu’on appelle un DPC dans l’milieu : un décor plein de cibles. Bonne chance les gars.

Allez comprendre notre monde politique… Meurtres, comptage de points, cartons…que le plus fou l’emporte ! On souhaite bonne chance à nos sénateurs pour le deuxième épisode de crève ou crève. Aller, on fête ça en musique ! Restez avec nous sur RingFM et votre serviteur, Regazzo. Voilà une douce musique pour vous récompenser d’votre patience. Et oubliez pas de vous méfier des changelins, c’est des vraies saloperies.




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Quotidia, Journal généraliste a écrit : Victoria Cavali, 3 juillet 2013

Guerre en Communaterra: Quand la Fondation Herdonia s'engage à nouveau dans l'humanitaire

L’investisseur-star Toni Herdonia ne fait décidément rien comme les autres. Amoureux du risque financier, cherchant à conciliant la cause humanitaire avec le principe de lucrativité, ce dernier aura marché à pas de géants depuis l’année dernière. En l’espace d’un an, la « Fondation Herdonia » aura été l’une des sociétés dont l’action à la bourse de Velsna a certainement connu la plus forte croissance. Les raisons de ce succès ? « Moi. » répond modestement l’intéressé. Si la Fondation Herdonia est aujourd’hui une entreprise prospère, le jeune PDG admet volontiers que son modèle de prise de risque lui aura valu quelques sueurs froides. Ainsi, le coup fut dur lors de l’ouverture du marché Wanmirien, ce dernier n’ayant pas prévu les besoins réels de ce pays si particulier, de son propre aveu. Cette franchise, elle est devenue sa marque de fabrique : tout assumer, ne rien renier, y compris les échecs. Résultat des courses : un siège social en face de la basilique San Stefano de Velsna et un résultat net de 2 milliards de florius pour l’année fiscale 2013.

Pour ce faire, Herdonia n’a pas hésité à concilier ses compétences en management avec son intérêt toujours renouvelé pour l’aide à la personne en zone de guerre et le soutien humanitaire. L’entreprise s’est fait tout particulièrement connaître par son activité durant la guerre d’Okaristan, durant laquelle les franchisés, que Herdonia surnomme les « iboat », ont permis le passage de plusieurs milliers de réfugiés, nommés « ipassengers » par le personnel de l’entreprise. Herdonia n’a pas hésité à promouvoir la création d’une application permettant la mise en contact directe entre ces réfugiés et les chefs d’entreprises de leurs pays hôtes afin de mettre en place la réinsertion de ces derniers dans la vie civile le plus promptement possible. Avec moins de bonne fortune, ce dernier a tenté de renouveler la même expérience auprès de la main d’œuvre wanmirienne, avant de réaliser que le retard technologique de ce pays ne pouvait pas permettre de renouveler cette entreprise. Cela ne l’a pas arrêté pour autant et ce dernier a su adapter sa tratégie et totalement changer le business plan wanmirien, en réorientant son modèle vers l’aide à l’enfance. Ainsi, afin de lutter contre la misère infantile et le vagabondage, il a procédé à l’ouverture d’un groupe de corrections de courriers diplomatiques, secteur important dans l’économie Wanmirienne, dont le personnel était entièrement composé de mineurs de moins de 16 ans, payés largement plus que ce que le salaire moyen du Wanmiri permet.

Aujourd’hui, le jeune entrepreneur est de retour avec une nouvelle idée, comme toujours. Se mettant régulièrement au courant de l’actualité, c’est désormais le conflit entre Communaterra et le Grand Kah qui attire désormais son attention. Bien que l’intéressé ne se rende que rarement sur le terrain, il a été confirmé que Herdonia ait été aperçu dans le territoire de l’enclave de Port Royal, ville zélandienne à la frontière du territoire de Communaterra, le tout accompagné de certains de ses franchisés, repérant sans doute le terrain et commençant à réaliser des démarches afin d’acquérir des quais attitrés et un siège régional. On connait déjà l’affection qu’Herdonia porte au modèle zélandien, décrivant le pays comme une véritable « patrie de la liberté d’entreprendre ». Lorsque ce dernier eut été interrogé sur son activité en Paltoterra, ce dernier a seulement répliqué avec son slogan devenu célèbre, le tout avec un sourire charmeur : « Un vrai humanitaire ne révèle jamais ses secrets. ». Toujours est-il que nous sommes parvenus à nous fournir en indices de ses futures activités dans la région. Fidèle à la recette qui marche, certains franchisés ne se sont pas cachés de l’important dispositif de passage de réfugiés devant être mis en place entre les plages de Communaterra et les ports de Zélandia et de Sylva dans la région. En tout, c’est une cinquantaine d’embarcations que le velsnien entend faire transiter d’un pays à l’autre, tout en assurant que les dispositifs de sécurité se sont améliorés depuis la guerre d’Okaristan. On nous rapporte ainsi qu’Herdonia a fait signer des décharges de responsabilité auprès de tous ses franchisés, les rendant juridiquement responsables dans le droit velsnien de tout naufrage causé par une surcharge des navires. Il n’en a pas fallu davantage aux franchisés pour revoir à la baisse le nombre de « ipessengers » autorisés à prendre la mer. Cette problématique n’avait pas été sans poser de problèmes en Okaristan, où on a rapporté douze cas de naufrages de franchisés de la Fondation Herdonia, occasionnant par la même occasion l’puverture d’un nouveau service de la Fondation Herdonia : « irecup », se réumant à des missions de récupération des biens et effets matériels des victimes de naufrage. « Si tout ce passe bien, on aura pas besoin de « irecup » cette fois », affirme l’un des franchisés.

Toutefois, l’expérience du Wanmiri a prouvé que l’on ne pouvait pas transposer toutes les situations. Les impératifs et les conditions de la guerre en Communaterra diffèrent en bien des façons du conflit okaristanais. Ainsi, « Yuri », franchisé déjà actif en Okaristan et dont nous tairons le vrai nom, présente la situation ainsi :
« Communaterra, c’est différent de l’Okaristan. Je ne sais pas si ça va marcher pour être honnête. Les okaristanais VOULAIENT quitter leur pays contre des pièces sonnantes et trébuchantes. Les gens d’ici que j’ai croisé…ils me font un peu peur. C’est comme s’ils sont animés d’un seul esprit. Un esprit de ruche comme dirait l’autre. C’est peut-être ça la puissance du socialisme j’imagine. Ça et il y a le Grand Kah. On a une toute petite fenêtre pour dégager de grands bénéfices, parce que lorsque le Grand Kah occupera tout le pays, je ne pense pas que nous pourrons continuer nos activités. Il faut faire vite, donc, avec une population beaucoup plus…obtue qu’en Okaristan. D’autant que cette fois, on aura de la concurrence, puisque je pense que les pays voisins vont peut-être émettre en place des couloirs de réfugiés. Je suis du genre optimiste d’habitude mais là…je dirais qu’il faut s’appeler Herdonia pour mettre la tête dans ce guêpier. »

A ces réserves émises par les associés d’Herdonia s’ajoutent des difficultés auxquelles l’investisseur a voulu répondre. Le prix des tickets de bateaux pour les « ipessengers » a été revu à la baisse, et a été mis en place un système de places lowcoast, où les « ipessengers cheap » seraient munis de gilets de sauvetage moins onéreux. De même, si les nations riveraines de la Manche Blanche avaient vu avec indifférence l’activité de la Fondation Herdonia, le continent paltoterran est peuplé d’acteurs politiques autrement différent, et il n’y a pas de garantie que les sylviens acceptent ces réfugiés. De plus, l’accès à l’application « findboat », qui en théorie devrait aider les éventuels « ipessengers » à géolocaliser les franchisés à l’accostage, n’est pas garanti. En effet, le faible revenu par habitant du pays ne garantit en rien qu’un nombre satisfaisant de « ipessengers » soient touchés par les notifications de l’application. Si nous devions évaluer avec les informations à notre disposition les perspectives de profits de ce nouveau projet, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un investissement à risque dans la lignée de ce qu’a toujours proposé la Fondation Herdonia, mais dont les gains potentiels peuvent se chiffrer grandement. Seul le flair de l’investisseur, allié à un peu de chance, nous dira ce qu’il en est d’ici quelques mois.



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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau

Guiseppe Lauda, 10 aout 2013

Zladingrad: derrière l'OND et le Liberaltern, l'agression impérialiste



Ce jour devait arriver, et il ressemble à beaucoup d’autres que certaines personnes appellent de leurs vœux : le militarisme, l’agression, la haine de la volonté des peuples et l’ignorance de leurs revendications. Tout cela, encore une fois et cela a été vérifié, est toujours le fait des mêmes : les impérialistes qui ne s’en sont jamais cachés, et les traitres, dont nous avons la politesse d’épargner le nom à nos lecteurs, mais dont ils connaissent déjà pertinemment leur identité. Mais que fallait-il attendre d’autre de la part des va-t’en guerre des mondes capitalistes et libertaires ? Atteindre à l’intégrité d’un pays ayant à cœur d’apporter la paix et la stabilité au peuple de Zladingrad ? Évidement qu’ils le feraient. Ne pas permettre à un pays d’exercer des rétributions légitimes vis-à-vis d’un Etat voyou, belliciste et qui revendique la prise en otages d’organisateurs d’une exposition universelle ? Bien sûr que nous savions qu’ils le feraient.

Le drame qui se joue actuellement peut se résumer à trois actes et à deux endroits. Posons donc le décor de cette tragédie qui va probablement se dérouler sous nos yeux. Tout d’abord, il faut nous rappeler des évènements survenus en Okaristan l’année passée pour mieux l’appréhender. Se rappelle-t-on seulement cette guerre ? Déclenchée par l’appétit putschiste d’une minorité de rebelles à la solde des grandes nations libérales ; à l’encontre d’un gouvernement légitime qui a de lui-même fait appel à l’intervention de la Loduarie Communiste. Les mois suivants ont été ceux d’une guerre sale, voulue par les sbires de l’OND. On envoya contre les engagés loduariens toutes les sortes de gagne petit, soudards et barbouzes pour faire une guerre dont le peuple okaristanais ne désirait pas. Et ces margoulins raskenois, ces tcharnoves furent défaits par les forces de la liberté. C’était il y a un an. Au lendemain de cette victoire, les loduariens eurent l’amabilité de recourir à l’arbitrage de l’OND, lesquels s’entendirent pour un partage du pays en trois entités. Parmi celles-ci, l’Oblast de Zladingrad émergeait et portait avec lui les espoirs d’une population épuisée par le conflit. Le pays a été réorganisé selon le modèle économique du loduarisme en peu de temps, avec un succès en perspective, et la transition démocratique était même enclenchée, avec l’organisation d’élections. Cette situation, bien entendu, était inacceptable pour les puissances libérales et libertaires. Un peuple heureux et comblé à leurs portes ? Se réfugiant sous la bannière d’un modèle économique qui allait à contresens de leurs croyances erronées dans un libre marché destructeur ? Certainement pas, ce sont sans doute dit les voyous du Pharois. Pas tant que nous seront vivants, ce sont certainement dit les fascistes aux petits pieds de l’OND. Intolérable pour ces Etats que d’échapper à leurs griffes.

Deuxième acte : le prétexte. Il faut toujours une cause noble à feindre pour justifier les pires actes. Telle est la règle de la diplomatie de ces nations hypocrites, à l’affut du sang en n’importe quelle occasion et pour n’importe quelle raison. Et ce prétexte vint à nous dans des proportions plus ridicules que d’habitude. Car il s’agissait de se plaindre d’empêcher la Loduarie de faire usage de la coercition à l’encontre d’un Etat n’ayant jamais caché hostilité et bellicisme vis-à-vis de ce dernier. Un Etat qui n’a pas hésité à enlever des dignitaires étrangers à l’occasion d’une réunion diplomatique, un Etat qui a fait usage de chantage vis-à-vis des organisateurs de l’exposition universelle présents sur son sol, un Etat dans l’exigence d’un espace vital, un Etat qui a insulté en pleine assemblée générale de L’Internationale le personnel loduarien l’ayant accueilli. C’est avant tout Tanska qui a fait part de ses inquiétudes vis-à-vis des opérations que la Loduarie, il est vrai, mène à l’encontre de la Translavye depuis le sol de Zladingrad. Un ultimatum a donc été émis par les impérialistes tanskiens, que nous ne connaissons que trop bien : « partez de Zladingrad. ». Et tout cela pour quoi ? Pour se faire subtiliser la place par les complices du capital, les félons dossés aux bras du crime.

C’est donc à cet instant qu’entre en scène les autres acteurs de la destruction du monde socialiste, ceux qui, à ce qu’il paraît, font partie intégrante d’une organisation prônant ces valeurs, dans leurs cas tout à fait théoriques. On pourrait aussi les appeler « liquidateurs » ou « fossoyeurs » du socialisme mondial, tant ils paraissent avoir une aptitude naturelle à se retourner contre leurs camarades plutôt que vers les puissances du monde capitaliste. A coup sûr, cet évènement nous montre encore une fois la fausse opposition qu’incarne le Liberaltern, un éternel manège entre eux et les forces capitalistes de l’OND et de l’ONC. Une belle entente, un beau mariage. Le Pharois s’en va récupérer les miettes sur le cadavre du camarade Lorenzo. Peut-être que le Grand Kah expliquera ce mouvement de la part de son allié comme le fruit de la confrontation entre la théorie socialiste et la realpolitik que nous, simples humains, ne pourrions comprendre… Ne sont-ils pas les donneurs de leçon du « réel » ? Nous avons en tout cas hâte de les entendre sur ce sujet.

Ainsi furent écrits les trois actes de cette tragédie qui ruinera sans nul doute le lent processus de paix dans cette partie de la Manche Blanche. Quelles vont en être les suites donc ? Difficile de s’accorder sur ce point, tout dépendra de la réponse de la Loduarie à ces menaces. Si nous pouvons spéculer sur le fait que le Pharois aura certainement satisfaction et sera le gagnant incontestable de cette séquence, il est plus difficile de statuer sur le devenir des dindons de la farce de l’OND : les idiots utiles, les glorieux faquins… Une guerre entre les camarades de la Loduarie et ces derniers n’est pas à exclure, maintenant que le crime de déstabilisation de toute une région a été commis par ces derniers. Si tel est le cas, nous ne pourrons qu’espérer la victoire du phare du socialisme eurysien contre ces barbares. Mais la guerre est avant tout le fardeau des exploités, pas de ceux qui, aux commandes des gouvernements impérialistes décident de qui doit vivre ou qui doit mourir. Aussi, la mort de travailleurs courageux, pressés comme des citrons par les patronats teylais ou tanskiens, ne doit pas susciter notre attente, mais notre compassion.

Quid enfin de l’attitude de notre gouvernement de notables à Velsna, ou plutôt DES gouvernements ? A priori, la Grande République, comme à son habitude et selon son état actuel, ne fera que se coucher face à l’évidence de la trop grande puissance de l’OND en comparaison de son incompétence notoire. A coup sûr, il peut nous être permis d’espérer que les velsniens comprendront, avec cet acte d’agression, que l’OND est un danger pour notre patrie, et que nous devons la défendre de leurs ingérences honteuses comme celles ayant cours depuis le début de nos difficultés. Certes, il faut rêver pour croire que ces bourgeois gouvernementaux auront une lecture correcte de la situation, mais nous espérons que sur ce sujet qu’est la défense du pays face à ces forces étrangères, nous sommes sur la même longueur d’onde…


Ce numéro a été édité grâce au soutien financier de ses lecteurs ainsi qu'avec le soutien des généreux camarades adhérents et donateurs du Parti Eurycommuniste Velsnien.


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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau

Guiseppe Lauda, 14 aout 2013 (traduit du velsnien au kolisien)

Kolisburg: silence et lynchage, la persecution des militants du PCK



Les actualités internationales sont toujours intéressantes à étudier. Elles permettent de dépasser le cadre strictement national, de prendre du recul et d’avoir une vision d’ensemble de l’état de confrontation entre le vieux monde et les mouvements socialistes et communistes de par tous les pays. Que l’on se le dise : la scène politique velsnienne est déjà riche de ses idioties, de son arrogance et de sa cruauté…mais nous verrons que l’on peut toujours trouver pire. Les nations libérales possèdent un monopole de la violence « légitime », elles l’appliquent au quotidien pour faire régner un statut quo dont elles se vantent ensuite comme étant le fruit de leurs efforts de préservation de la paix civile. Mais que se passe-t-il lorsque des gouvernements d’une nation libérale sont si inflexibles sur leurs positions qu’ils en viennent à détruire eux même cet édifice ? En quelques mots, cela donne Kolisburg.

Avant d’en venir à notre sujet, il convient de faire un point contextuel rapide sur une nation, dont le lecteur velsnien moyen n’aura sans doute que peu entendu parler. Pourtant, il y a quelques points communs : par exemple un gouvernement conservateur, officiellement démocratique mais dont certains mécanismes renforçant l’exécutif laissent apparaître un régime en réalité autoritaire. Un droit de véto étendu, une présidentialisation du pouvoir…là où à Velsna une petite élite corrompue gouverne par un Sénat, c’est donc une classe aristocratique plus restreinte encore qui dirige de fait cet Etat. Autre point commun majeur qu’entretiennent ces deux régimes : une politique psychorigide et des obsessions qui reflètent les craintes profondes du pouvoir. Exemple comme un autre : cette affaire de revendication zone économique exclusive qui n’a fait que mettre à cran toute la Manche Blanche, attirant même le courroux de nations bourgeoises de l’OND. A croire qu’il s’agit là d’un totem pour un pays qui a peut-être à cœur de faire oublier ses propres problèmes par des victoires symboliques à l’international. Comme pour cet autre exemple qu’est la guerre civile du Valkoinenland, pratiquement devenu un Etat croupion qui ne tient qu’avec le soutien de Kolisburg, dans une manifestation d’un impérialisme faiblard que l’OND pourrait renverser à souhait si elle en avait la volonté. Mais ce n’est pas là le sujet de notre article, ou du moins, nous avons la volonté d’attirer l’attention sur un autre objet de peur et d’obsession : nous. Nous les communistes, les coco, les lorenzotes, les rouges…qu’importe comment nous sommes nommés. Le dernier objet d’obsession en date d’un gouvernement confédéral qui a délaissé le statut quo qu’il a lui-même imposé pour appeler au lynchage de certains de ses propres citoyens sous prétexte d’appartenance politique. Explications.

Dans le sillage de l’opération de maintien de la paix de la Loduarie à l’encontre de l’Etat voyou de Translavye, beaucoup de haines se sont révélées au grand jour dans un certain nombre de pays, en particulier la Confédération de Kolisburg. Pourquoi ce pays en particulier et pas un autre ? Pour une simple raison : le gouvernement de Kolisburg a trouvé une nouvelle méthode de persécution politique vis-à-vis de ses opposants : le silence. Dans tout le pays on rapporte des manifestations violentes, des prises à partir de militants, passages à tabac ou des menaces de mort. Le quotidien dans un pays d’Eurysie de l’ouest me direz-vous. Pas tout à fait, parce que nous pouvons assister là à une complicité à demi-mots du gouvernement kolisien. A contrario de tout gouvernement digne de ce nom devant cette situation, ces manifestations qui débordent vers l’émeute n’ont rencontré aucune demande de mise à plat de la part de la Confédération, ni aucun appel au calme. Au nom de la chasse aux eurycommunistes, le gouvernement kolisien a ainsi accepté tacitement l’anarchie et le désordre, à l’inverse tout pouvoir à la recherche de concorde sociale. Est-ce de la complicité ou de la lâcheté…la frontière entre ces deux notions peut être ténue. Au sein de la classe politique : silence radio également, comme si l’ensemble d’un pays acceptait l’évidence d’un crime comme une nécessité : il faut tuer les communistes kolisiens, se débarrasser d’eux jusqu’au dernier, et qui plus est pour la raison suivante : apparemment il serait de bon ton pour toutes les formations politiques du pays de défendre bec et ongles la position suicidaire et terroriste de la Translavye à l’Internationale. Des ultra conservateurs aux socialistes, tous ont l'air curieusement en accord avec ce fait de devoir protester contre une intervention à l'encontre d'une nation qui répand menaces et terreur. Étrange, mais bref.

Cette situation, qui nous fait figure de rappel à des moments de l’Histoire velsnienne, a suscité l’inquiétude au sein de l’appareil de parti du Parti eurycommuniste velsnien, d’où la rédaction de cet article à destination de nos camarades kolisiens. Camarades : la répression n’est pas une fatalité, et la Loduarie n’est pas l’ennemi des kolisiens. Tournez vous vers ceux qui vous passent à tabac plutôt que vers l’Homme qui agit justement contre les tyrans et les fous de Translavye.

La seule réponse du gouvernement kolisien à cette affaire aura été, faiblesse absolue, d’interdire la presse loduarienne au sein du pays. La démocratie oui, mais par pour tous apparemment. Qui plus est, l’emprisonnement à vie, messieurs dames. Attention, citoyens kolisiens, votre gouvernement a tendance à condamner les victimes davantage que les coupables. Encore une fois, cela constitue un élément fondamental du système politique kolisien: l’impunité des décisions de l’exécutif, cette fois au service d'une peur rouge, de la crainte d'une alternative politique et économique viable à ce qui ressemble à un grand foutoir organisé et approuvé par le gouvernement sous forme d'émeutes.

Sur ces paroles qui font office d’acte de foi, le PEV a annoncé la mise en service d’une cagnotte de soutien à destination du PCK, qui devrait alléger quelque peu les souffrances des destructions matérielles et les atteintes physiques subies par ses militants. La complicité du gouvernement kolisien à ce titre, ne saurait être pardonnable de notre part. Le Parti eurycommuniste velsnien ne saurait trop encourager les cadres du PCK à participer aux débats de l’Internationale ayant lieu en ce moment même, et qui pourrait peut-être leur apporter éléments de discours et une stratégie de développement dans un environnement capitaliste et hostile à leur existence.



Ce numéro a été édité grâce au soutien financier de ses lecteurs ainsi qu'avec le soutien des généreux camarades adhérents et donateurs du Parti Eurycommuniste Velsnien. Une part des revenus de ce numéro sera reversée à l'appareil du PCK.


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Luca Varro, Historien et Politologue a écrit : 28 aout 2013

Pointe-Mogan: au cœur de l'utopie libertarienne de Sylva

Sylva est depuis longtemps un terrain d’expérimentation politique à huit-clos incontournable. Dans la tradition de l’avant-gardisme historique de Paltoterra, cela peut nous amener les changements les plus durables, comme l’émergence du communalisme au XVIIIème siècle dans ce qui est aujourd’hui le Grand Kah, ou le pire, comme l’expérience des communateros ou la pensée économique sylvoise, qui sans avoir fait autant de victimes que la première, a au moins eu le mérite provoquer une tendance marquée aux modèles économiques alternatifs à petite échelle. En effet, l’inflation galopante que le pays a connu depuis l’année dernière n’a fait qu’encourager les sylvois à chercher l’autre chose et l’ailleurs, en plus d’attirer les étrangers en raison du coût de la vie en Sylva qui a baissé au même rythme que sa monnaie s’est affaiblie. Autant dire que les eurysiens sont les rois du monde avec leurs portefeuilles lorsqu’ils arrivent au pays. Dernier facteur ayant encourager cette installation : la perspective d’une guerre civile à Velsna a convaincu un certain nombre de personnes de tenter le grand saut vers l’inconnu.

Conséquence. Cela fait déjà un moment que les phalanstères copiant à petite échelle l’exemple communaliste. Mais que se passe-t-il lorsque ce sont des velsniens qui envisagent l’installation d’une communauté d’un genre nouveau à Sylva. En effet, depuis quelques mois, on observe dans la petite ville côtière sylvoise de Pointe-Mogan un afflux inédit de ressortissants étrangers, des velsniens, à la plus grande curiosité ou désarroi (nous le verrons plus tard) des locaux. Mais cette « immigration » se fait selon un procédé bien trop organisé que cela soit un hasard. Derrière tout ceci, il y a un grand projet et un bienfaiteur omniprésent bien connu dans le cadre ses activités économiques velsniennes en rapport au mécénat : la Fondation Herdonia.
Ce nom, déjà connu dans la région pour son activité de transport maritime « low-coast » à destination des réfugiés politiques du Muzeaj, semble avoir troqué l’espace d’un temps le projet l’humanitaire en Communaterra pour de l’expérimentation politique. Cela n’est pas un secret, le fondateur du groupe, Toni Herdonia, est également notable pour des idées politiques des plus iconoclastes. Faisant par exemple depuis peu du lobbying en République de Velsna pour la reconnaissance d’une formation politique libertarienne, Herdonia a depuis plusieurs années trouver de plus en plus à redire sur ce qu’il appelle « une tentation du socialisme de plus en plus marquée » dans toutes les couches de la société velsnienne. La révélation lui serait en effet apparue lorsque ce dernier, dans le cadre de la fondation d’une usine de semi-conducteurs, se serait vu imposé par les autres acteurs déjà existants du secteur une convention limitant les fourchettes de prix entre les différents groupes. « C’est à ce moment là que j’ai compris que les communistes avaient gagné à Velsna et que nous vivions dans une dictature communiste. » nous dit Herdonia, la mine apparemment affectée par cette expérience. Alors, Herdonia a fait ce qu’il fait toujours : il a agit.

Reprenant des principes élaborés par la penseuse politique velsnienne des années 1950-1960 Anna Biaggi, Herdonia commença alors à financer des prospecteurs des terrains et des villes déjà habitées de la côte sylvoise pour y développer le corpus de la penseuse, fondé sur la souveraineté de l’individu sur les Etats ou toute autre entité, en tant que valeur suprême. Il faut respecter l’autre dans son libre arbitre, mais aussi parce que la liberté de tous les individus est la précondition fondamentale pour une organisation sociale efficace et le bonheur général. Les relations entre citoyens se font sur la base du consentement mutuel : on ne commande pas, on n’infantilise pas autrui. Les deux pendants indispensables de la liberté sont la responsabilité et la coopération mutuelle, auxquels on ajoute parfois la non-agression. Et l’ennemi, c’est l’Etat, particulièrement l’Etat velsnien actuel. Si en théorie, cette liste d’affirmations peut sembler simple, nous verrons que leur mise en place se fait à un certain prix… C’est sur ces bases qu’à partir du début de cette année, des velsniens aux profils les plus hétéroclites les uns que les autres ont fait leur apparition dans la petite ville.

La stratégie du groupe : transformer cette paisible petite ville en vraie « utopie velsnienne de la libre entreprise et de la libre propriété », en s’ajoutant à la population actuelle de la ville et en faisant peser de leur poids dans les décisions du conseil municipal local, jusqu’à ce que leurs idées deviennent majoritaires. La plupart des libertariens velsniens se procurent ainsi des terrains sur le compte de Toni Herdonia, qui finance en partie les nouveaux arrivants. Comble de la provocation, les libertariens velsniens se sont installés à peine plus d’un kilomètre au sud d’un phalanstère kah tanais, déterminés à prouver la supériorité de leur modèle sur ce qu'ils appellent "des sales rouges utopistes".

Dés le départ, cette expérience s’est avérée plus compliquée que prévu. Si les « biaggiens », comme les locaux commencèrent à les appeler, russisèrent à prendre le contrôle du conseil municipal, ce sont leurs mesures qui furent mises à l’épreuve d’un adversaire beaucoup plus redoutable : la réalité. En premier lieu, les velsniens firent fermer la caserne de pompiers et le poste de police, ce qui suscita parmi eux une vive approbation dans un premier temps. En effet, ces services étaient considérés par ces derniers comme une représentation parfaite de « l’agression étatiste » qui transgressait le principe biaggien de consentement mutuel. Une fois ces entités closes, les biaggiens ne perçurent malheureusement pas l’importance de compenser leur disparition avec des alternatives crédibles. Pour remplacer le service des pompiers, décision fut faite par un groupe de biaggiens de cotiser pour l’achat d’un « camion de pompiers » qui ressemblait davantage à une miche de pain roulante surmontée d’une lance à incendie. Pour ce qui est de la police, les biaggiens copièrent le principe velsnien de garde civique, mais sans avoir l’infrastructure et le personnel nécessaire pour former des hommes et des femmes à la tenue de cette mission. Il était ainsi désormais courant pour les sylviens habitant la région de croiser des libertariens velsniens armés jusqu’aux dents dans la rue portant des stickers « Armée civique de Sylva » sur le pectoral de leurs blousons. Ces derniers s’accompagnaient de leurs armes en toute circonstance, quitte à faire leurs courses avec.

Conséquence : non seulement cet afflux d’individus massivement armés n’a pas amélioré le taux de criminalité de la région, mais le nombre d’agressions à main armée, de meurtres et de rixes a augmenté de manière significative. C’est le taux de criminalité dans son ensemble qui a connu une explosion, la plupart de temps de la part de ces mêmes libertariens. Pire, les services d’ordures virent une coupe de leurs finances, ce qui condamna les habitants à aller se débarrasser eux-mêmes de leurs déchets. Problème : la plupart des biaggiens ne redirent que très peu compte de leurs responsabilités découlant de leur « liberté individuelle » et de la « souveraineté de leurs individus. ». En effet, les ordures se sont vite accumulées dans toute la ville, au point de finir par attirer des animaux sauvages, dont la surveillance avait été délaissée suite à la coupe des subventions des gardes chasse. Désormais, la communauté est la cible des jaguars et autres prédateurs de la mangrove sylvienne, qui n’ont que faire de la promotion d’un modèle économique. Et lorsque des alternatives sont trouvées par des citoyens qui tentent de mettre en place un système de prévention concernant le ramassage des ordures, les autres habitants finissent par hurler au communisme.

Si l’inefficience du système n’est plus à prouver ce stade, il faut également aborder plus en détails la nature des individus ayant choisi Point-Mogan pour établir leur utopie. Car la plupart sont déjà considérés à Velsna comme des marginaux, et la communauté se divise rapidement en plusieurs factions dont les plus dangereux selon les locaux sont sans doute les survivalistes qui s’installent dans les forêts aux alentours de Pointe-Mogan. Cela n’est pas sans causer accrochages, voire agressions armées sur les locaux sylviens. Si certains cas relèvent de la marginalité, un certain nombre relève lui d’une forme de sociopathie. 19 individus parmi les 200 installations ont par exemple été recensées par la cité de Velsna comme étant dans le registre de la grande délinquance et il n’est pas impossible que des évadés en cavale aient intégrer ce projet rocambolesque.

En conclusion, il est bien plus facile de théoriser le paradis que de la concrétiser. Reste à voir ce qui adviendra de ce projet décidément mal parti.


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Velsna libérée a écrit : Gerogia Faliera, 31 aout 2013

Un indice de démocratie qui pose question

Un indice de démocratie qui pose question


Dernièrement a été mis au point par nos confrères du Globe diplomatique de Teyla en collaboration avec l’association Amnistie mondiale un nouvel outil de calcul, cette fois-ci afin de déterminer le degré de liberté politique dans un certain nombre de pays. En théorie, il pourrait s’agir là d’un instrument très utile pouvant permettre à des gouvernements de se remettre en question. En pratique, la méthodologie de recueil de données n’est pas sans provoquer de vives discussions dans les rédactions, à commencer par la nôtre. Et les résultats relatifs à cette étude ne sont pas sans donner raison aux sceptiques qui n’y voient là qu’une occasion de certains Etats de se dédouaner des problématiques auxquelles ils font face en y apportant des résultats qui prêtent à quelques doutes. Inquiétant : cette tendance semble générale et affecte tout type de régime, un phénomène sur lequel nous allons nous pencher.


Une méthodologie douteuse :

En premier lieu, il convient de souligner le manque de moyens manifeste que les auteurs de cette étude se sont accordés. En effet, il semblerait qu’Amnistie mondiale et le Globe Diplomatique n’aient pas au sens propre des équipes dédiées et le personnel nécessaire afin de procéder eux même à une collecte de données. Cela peut être compréhensif : cette démarche serait plus couteuse en moyens financiers et humains. Conséquence : en absence manifeste de véritables méthodes d’enquête se reflète dans les résultats obtenus. Pourquoi ? Parce que les équipes de l’association humanitaire ont dû avoir recours à des sources pour le moins discutables et partiales, laissant toute latitude à des acteurs intéressés afin de concevoir un propre bilan de leurs institutions, car dans certains cas il est évident que ce sont les Etats eux même qui ont mis les données à disposition, des données qui bien entendu montrent la vie politique de ces pays sous un jour pour le moins positif. Ainsi, l’index démocratique n’est pas tant une étude qu’une compilation de données partiales dont il faut faire soigneusement le tri et qu’il est urgent de réévaluer sous peine de faire perdre toute pertinence à l’étude.
Autre angle d’attaque des critiques de cet index, certains acteurs se sont inquiétés du caractère « subjectif » des questions de l’enquête, les considérant comme trop « libéro-centré ». En effet, selon les critères de cette étude, certains pays seraient tous simplement inclassables dans certains domaines et verraient ainsi une perte notable de points sur leur note finale, faussant un peu plus la pertinence de l’index. C’est le cas du Pharois, constitué en démocratie directe dotée de caractéristiques libertaires, voire anarchistes où la notion de corruption revêt d’un aspect extrêmement différent de nos régimes eurysiens de l’ouest. Cette nation se retrouve ainsi en vertu de la défaillance de ces critères d’étude, dans le ventre mou du peloton des démocraties imparfaites.


Des contributeurs louches et des informations peu sourcées :

Au-delà même d’une méthodologie de travail discutable, il faut reconnaître que le point faible majeur de cette démarche se trouve chez les contributeurs de cette étude eux-mêmes. En effet, les résultats obtenus par certains pays laissent parfois pantois, voire incrédule. Nous citerons donc les exemples qui figurent parmi les plus aberrants à notre sens et selon nos propres observations. En premier lieu, intéressons-nous au cas de la Loduarie, qui est intéressant car l’étude loduarienne semble de toute évidence avoir été réalisée par l’Etat lui-même.

Ce qui ressort, c’est que les autorités loduariennes semblent associer le degré de pluralisme politique en rapport au nombre de partis politiques, ce qui dans la réalité de ce pays, est bien entendu beaucoup plus complexe. En effet, il convient de rappeler que ce critère est également conditionné par le degré de présence de formations issues de l’opposition dans les institutions et les temps d’antenne qui lui est accordé dans les médias. Or, l’Assemblée loduarienne est de notoriété connue en Eurysie pour être avant tout un parlement croupion, en théorie habilité à proposer et voter la loi, mais dont ces derniers sont dans les faits limités par le cabinet du secrétaire général. Quant à une présence médiatique, le Loduarien libéré, seul titre de presse connu et sans doute contrôlé par l’Etat loduarien, n’en a jamais fait état (il faut également prendre en compte que la Loduarie communique de manière générale très peu sur ses problématiques politiques, laissant apparaître des institutions relativement opaques). Pour cette situation, la Loduarie a cru bon de s’attribuer la note de 6/10. Inconvenant de l’avis de la plupart des observateurs. Quant à la note relative au partage des pouvoirs, c’est un « modeste » 5 qui lui a été réservé. Là encore, la majorité des commentateurs politiques diront que l’exécutif loduarien accapare l’intégralité du processus politique du pays et qu’il s’agit d’un résultat faussé.

Ce cas là n’est que le premier d’une très longue liste de coquilles qui peuvent participer à remettre en question l’intérêt de l’expérience. Ainsi, par exemple, l’enquête astérienne considère les institutions du pays comme étant d’une solidité à toute épreuve, quand au même moment, des attentats terroristes d’une ampleur inédite ont frappé le pays, provoquant la mort de plusieurs dizaines d’enfants. Là encore, le terme de « solidité » peut être soumis à débat, à savoir en cela que cela désigne avant tout la légitimité perçue par les citoyens de leur gouvernement. Si terrorisme il y a, il est peu probable que les groupes qui en sont à l’origine reconnaissent cette dite légitimité politique. Du reste, l’étude présente une nation dans un état de quasi-utopie dénuée de tout problème, comme si l’Histoire s’était arrêtée en Astérie.

A un degré moindre, la même observation peut être faite dans le cadre de l’étude du Lofoten, avec une certaine schizophrénie de la part des observateurs locaux. Ainsi, les auteurs appliquent un 10/10 au pluralisme politique, tout en vantant le fait que l’absence de financement public des partis politiques serait bénéfique. Dans les faits, ce phénomène tend au contraire à invisibiliser des plateformes minoritaires et sur le long terme, il y a un risque important pour que l’offre électorale soit cannibalisée par quelques partis, réduisant considérablement cette dernière. Il y a une différence notable entre égalité et équité, mot utilisé par le Lofoten pour décrire sa situation, et que leurs observateurs ne semblent pas avoir appréhendé. Dans la même étude, on nous présente cette absence de financement comme une garantie de processus électoral sain. Dans les faits, la tendance inverse s’observe lorsque les budgets de campagne n’ont aucune limite, et là encore, il suffit d’y placer sa monnaie comme au casino pour avoir une omniprésence publique, et ainsi cannibaliser des adversaires politiques par simple pression médiatique. Bref, encore une fois, on vend à Amnistie mondiale des mesures nuisibles dans un emballage utopique puisque le Lofoten, là encore, s’est gratifié d’une note quasi parfaite.

Dans le même registre schizophrénique, mais cette fois un cas plus extrême et moins subtil que celui du Lofoten, Rus’ve. Apparemment, les observateurs nationaux de cette nation considèrent que la possibilité d’interdire des partis politiques mérite une note quasi parfaite (justifié par des possibilités d’interdire des formations politiques dangereuses, mais sur quels critères ?). Le processus électoral, lui aussi semble être loin de la perfection, puisqu’il faudrait, pour le simple fait d’avoir une investiture législative le soutien d’un quart des maires de la circonscription dans laquelle on se présente. Cela élimine de fait tout candidat manquant de relations politiques, ou n’ayant pas d’investiture d’un parti politique. De même, il ne faudrait pas avoir le malheur d’appartenir à une formation politique disposant de peu de maires et magistrats. Pour ce qui est du droit de grève et de manifestation, les observatoires du Rus’ve ont tout de même eu l’audace d’afficher un 9/10 tout en admettant que des manifestations sont interdites pour la simple raison qu’elles ne conviendraient pas aux positions gouvernementales.

Dans cette même région, l’étude l’Antérie se démarque également en quelques points particulièrement cocasses au niveau de l’application de la justice et de la solidité du gouvernement, puisqu’apparemment, le pays apparente la qualité de ses institutions à la sévérité des peines de prisons observées sur son territoire. Pourquoi pas.

Certains pays réussissent à nuancer quelque peu la qualité de leurs systèmes, sans pour autant mettre des notes trop basses. Par exemple, le seuil de représentativité au parlement kolisien est de 8% des voix du scrutin législatif. Il s’agit là d’un seuil assez élevé selon n’importe quel standard démocratique qui aurait peut-être mérité une note plus basse qu’un 8/10. Là aussi, le financement des partis extrêmement limité bien qu’existant, semble mérité la note de 8,5/10 là où une sévérité accrue aurait été de mise avec des observateurs étrangers et objectifs.

Toutefois, nous voudrions terminer cet article avec ce qui semblerait être la palme de la subjectivité et qui illustre bien le demi-échec qu’est cette expérience d’index (qui nous aura apprit que beaucoup de services de propagande du monde sont défaillants au passage) : le cas translave. Les observateurs nous présentent un pays où la politique se fait suivant un processus individualisé à l’extrême où toute formation politique est interdite. Cela constitue certes une catastrophe pour la constitution de groupes d’intérêts citoyens indispensables à toute démocratie, mais cela mérite toutefois 10/10 car après tout, les partis sont bien connus pour être des « machines à fanatisme ». Nous pouvons bien entendu traduire fanatisme par « opposition politique ». On nous présente également l’exclusion des personnes handicapées du processus politique comme étant une bonne chose pour la démocratie. Soit. Il n’y a également pas de syndicats, pas de grèves recensées par les observateurs, aucune contestation. L’état de droit est présenté comme un concept irrationnel tandis que la science est sacralisée comme si, ironie, il s’agissait d’un acte de foi.


Voilà donc notre résumé d’un potpourri et de ce qui se produit lorsque des moyens conséquents ne sont pas mis en place pour s’assurer de la fiabilité d’un index. Si cette expérience avait pour origine le but de mesurer la vitalité démocratique des nations de ce beau monde, elle aura avant tout fait surchauffer les esprits imaginatifs des grands départements de propagande. Si le Globe diplomatique et Amnistie mondiale ont vraiment la volonté d’effectuer un travail utile, peut-être faudrait-il en premier lieu déployer des observateurs réellement indépendants sur le terrain. Pour le reste, voici le classement personnel de notre journal, fondé sur une prise en compte sérieuse des observations des différents pays s’étant prêtés à l’expérience. Celle-ci n’a aucune valeur, mais elle se rapprocherait sans doute davantage de la réalité des choses.

Classement par pays corrigé par notre journal :

9.5 – Pharois
Entre 8.5 et 9.5 - Grand-kah
Entre 8 et 9 (propagande probable cependant) - Astérie
8.60 - Tanska
8.52 (inchangé) - Confédération miloise
8.08 (inchangé) - Caratrad
8.00 (inchangé) - Akaltie
7.80 - Empire du Nord
7 .5 - Rus've
7.58 - Osno
7.50 - Stérus
7.33 (inchangé) - Valinor
7.17 (inchangé) – Sitade
7 – Achos
7 - Antérine
6.00 - Antegrad
Entre 6 et 7 - Kolisburg
Entre 6 et 7 - Empire Raskenois
Entre 6 et 7 - Fortuna
5.5 - Velsna
5.5 - Hotsaline
5 - Avène
Entre 2 et 3 – Loduarie
Entre 1 et 2 – Translavye


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Quotidia, Journal généraliste a écrit : Victoria Cavali, 24 septembre 2013

Ateh Olinga : après 26 ans de règne, quel bilan ?



Les relations entre Velsna et l’Ouwanlinda n’ont jamais été des plus simples. Depuis le départ de la métropole de son ancienne colonie, l’Ouwanlinda est un fantôme qui revient frapper à la porte par intermittence, comme le rappel des propres échecs de la Grande République. Pour cause, beaucoup d’ouwanlindais reprochent les guerres post-coloniales à Velsna comme étant la conséquence d’une gestion catastrophique du pays. Parmi ces ouwanlindais, le dictateur Ateh Olinga est de ceux-là. Ironiquement, c’est sans doute les erreurs de Velsna qui ont propulsé au pouvoir ce qui n’était au départ qu’un simple soldat subalterne des autorités velsniennes. Qui est donc Ateh Olinga et qu’en est-il aujourd’hui de sa gestion du pays.


Du soldat à l’Amiral-Président :


Pour comprendre comment une telle figure a pu émerger au sein de la géopolitique afaréenne, il convient de redéfinir le contexte dans lequel elle est apparue, un contexte qui favorise l’ascension d’hommes de mains effectuant des coups de main meurtriers. A la suite d’années de lutte pour l’indépendance, les velsniens actent leur départ du pays dans les années 1960. Cependant, l’administration qu’ils ont mis en place est toujours là. Les velsniens, qui ont joué pendant plusieurs siècles sur les rivalités internes aux quatre ethnies du pays, avaient constitué un Etat reposant entièrement sur des fonctionnaires de l’ethnie hatti, qui était réputée la plus fidèle aux anciens colons. Que ce soit dans la haute fonction publique, dans l’administration territoriale, dans les milieux universitaires ou dans les rangs de l’armée, les hatti furent pendant plus de deux siècles en situation de surreprésentation. Malheureusement pour eux, leur pouvoir ne tenait qu’au fait que Velsna était là. Une fois que les colons eurent à partir, les hatti furent contraints d’administrer seuls un pays peuplé de citoyens éprouvant une profonde rancœur pour ceux qu’ils estimaient être des collaborateurs. Tant bien que mal, les hatti ont gouverné le pays de 1961 à 1986, dans un système censitaire qui s’apparentait à celui que les velsniens avaient mis en place et qui, encore une fois, leur garantissait une surreprésentation dans les institutions du pays. Bien que le pays, durant cette période, vit un certain développement humain, ce dernier n’a jamais atteint une forme de stabilité véritable. Mais c’est avec une explosion des prix du pétrole, une ressource phare du pays, que l’Ouwanlinda s’enfonça dans la crise, puis la guerre civile.

Parmi toutes les ethnies, on vit l’émergence de milices armées qui s’allièrent au sein d’une organisation relativement nébuleuse : l’Armée de libération du Conseil des Quatre éthnies, ou l’ALCQE, abrégé en ALC. C’est dans ce remous de l’Historie qu’apparait la figure d’Ateh Olinga en tant que bras armé de l’organisation. Olinga avait un profil pour le moins atypique. Ayant servi dans sa jeunesse dans l’armée ouwanlindaise, ce dernier a atteint le grade de lieutenant principalement grâce à sa carrure imposante et une certaine docilité, Olinga était ce que ses camarades auraient appelé un collaborateur. Mais ce n’est pas le chemin de la loyauté qu’a choisi ce soldat endurci.

En effet, son ascension dans l’armée fut des plus rapides malgré son appartenance à l’ethnie swouli, et Olinga servit le gouvernement durant plusieurs années, du moins en apparence. Alors qu’il se rapprochait doucement du grade de chef des armées du gouvernement, Olinga fonda en parallèle l’ALC en fusionnant les mouvements existants (ou plutôt en exécutant les autres leaders). On pourrait attendre de ce que l’on considère comme une brute un plan des plus simples pour accéder au pouvoir…mais étonnamment, Olinga se révéla particulièrement machiavélien, en faisant planer au gouvernement ouwanlindais une menace qu’il dirigeait dans les faits, contre laquelle il n’y avait que lui sur qui se reposer. Sa popularité grimpa en flèche d’autant qu’il sillonnait le pays à la rencontre des populations, là où le pouvoir était perçu comme distant et autoritaire. Confiant, Ateh Olinga prépara un coup d’état pour le 12 janvier 1986, mais celui-ci sous-estima les soutiens militaires dont disposait encore le gouvernement. Aussi, celui-ci, après un assaut raté sur le palais présidentiel d’Opanga dû se replier en panique et assumer définitivement sa casquette de chef rebelle.

De la guerre civile à l’exercice du pouvoir :
L’épreuve de la guerre révèle au monde des traits caractéristiques d’Olinga. La victoire, elle, ne l’adoucit pas. Les hatti doivent payer, il n’y a pas de réconciliation possible. Avec son assentiment, ses troupes encouragent les ouwanlindais des autres ethnies à se débarrasser des hatti, faisant dans le cadre d’appels radiophoniques constants des encouragements au massacre de tous les hatti du pays. On estime qu’Ateh Olinga est responsable de la mort d’1,5 millions de hatti, après quoi ce dernier proclame « la victoire des forces de libérations du pays ». Le sujet du génocide mériterait un article en soit, mais ce n’est pas là notre thème d’aujourd’hui. Toujours est-il qu’après cet évènement sanglant, un pays est à diriger.

Ateh Olinga ne change guère sa manière d’être, qui diffère peu entre celle de l’homme politique que celle du soldat. La mise en place d’un pouvoir personnel est rapide et dans les faits, peu s’y opposent, la plupart de ses éventuels adversaires n’ayant pas survécu à la guerre civile. Le règne d’Olinga est marqué par un ensemble de mesures qui seraient échelonnées du curieux au contre-productif. Le pays observe dans les années suivantes un véritable effondrement économique. En effet, les membres de l’ethnie hatti possédaient les meilleures terres agricoles et comptaient le plus de diplômés dans leurs rangs. Dans l’après-guerre civile, il ne fallu guère longtemps pour qu’Olinga s’attaque à la saisie des terres des hatti, les redistribuant au passage aux membres des autres ethnies. Cependant, cette solution s’avérera très rapidement catastrophique, les remplaçants des hatti n’ayant pas le même degré d’expertise que les anciens propriétaires. Conséquence : la production agricole chute de moitié entre 1986 et 2000, se relevant avec peine à partir de cette date sans pour autant retrouver ses niveaux d’origine. Quant à l’administration et l’élite économique hatti, celle-ci a déserté le pays, laissant sur place un personnel moins bien formé et un effondrement des capitaux ouwanlindais. En 2013, le pays sort avec peine de cette période difficile avec des indicateurs économiques qui tendent très lentement à repartir, mais nous sommes à des années d’un véritable rattrapage économique. Parmi d’autres mesures dont l’économie a pu souffrir des décisions d’Olinga, le décret de départ des minorités nazumi du pays ordonné en 1990 après une poussée de xénophobie à leur encontre. En effet, les colonisateurs velsniens, à la recherche d’une main d’œuvre qualifiée avaient depuis le début du XXème siècle ouvert le pays à une immigration étrangère. Ces nazumi, devenus pour la plupart les membres d’une classe moyenne éduquée, étaient perçus comme des avatars d’une colonisation passée par le reste de la population. Logiquement, la crise économique est donc aggravée par leur départ forcé.

Économiquement, il convient de dire que le règne d’Ateh Olinga est pour l’instant un echec, même si des améliorations sont à noter ces dernières années. Politiquement, l’Ouwanlinda est plus isolé que jamais, si on excepte des puissances qui ont fait de l’anticolonialisme une priorité. La vie culturelle est elle également au point mort, ou presque. Olinga ne pourra compter ces prochaines années, que sur une éventuelle prospection de ressources marines qui tarde à venir compte tenu de la faiblesse des investissements étrangers. Pour l’instant, il nous est permis de douter que l’Ouwanlinda sera le futur miracle économique du continent afaréen.




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L'esprit critique de Saliera a écrit : Ettori Spinoza, 28 septembre 2013

Fondation Herdonia : quand le « génie de la finance » s’improvise fondateur d’Institut libertarien


On savait Toni Herdonia politiquement ambitieux. Lui-même avait annoncer au journal ultra-conservateur Quotidia son intention, un jour, d’entrer en politique quitte à devenir sénateur. Il se vante sur tous les toits d’avoir inspiré le programme économique du Triumvir Vittorio Vinola. Mais comme vous le savez certainement, chers lecteurs, Toni Herdonia ne fait rien comme les autres. Lui a décidé d’entrer dans les sphères de la politique par la petite porte. Et quoi de mieux dans cette situation que de devenir le directeur d’un Institut de sciences politiques et économiques livrant des « analyses publiées par des éminences grises ». Pourquoi exposer sa propre image en politique lorsque l’on peu influencer ceux qui y sont déjà ? C’est en partant de ce postulat que l’homme d’affaires a annoncé la création de l’Institut Herdonia. Son but officiel ? Promouvoir à travers le monde les principes de liberté individuelle, de libre-échange et de minarchisme. Officieusement, cela sous-entend de peser dans le débat public de démocraties libérales afin de détricoter le droit du travail, le système des services publics nationaux et faire la promotion d’un libre-échange non faussé entre tous les pays d’Eurysie occidentale et au-delà. Concrètement, ce « think tank » possède plusieurs axes d’étude et de propositions :
• Réforme de l'État et des services publics : Suppression du principe d’hôpital public et des systèmes d’éducation publique.
• Réforme de la fonction publique : réduction globale des effectifs et astreindre la fonction publique à des missions « purement régaliennes ».
• Réforme de la fiscalité : Suppression de toute forme d’impôts sur la fortune et réduction des impôts sur les entreprises.
• Réforme du marché du travail : ouverture des magasins le dimanche, suppression du principe de salaire minimum, augmentation du volume de travail horaire hebdomadaire.

Concrètement, un « État minimal » inspiré de certaines politiques déjà en cours à Velsna comme l’absence de santé ou d’éducation publique. Sur certains points, l’institut va même plus loin que la réalité de la situation velsnienne, en particulier sur le libre-échange qui actuellement, est sous le bon vouloir des « conventions de secteurs d’entreprise ». Mais le projet de l’Institut Herdonia dépasse de loin Velsna. En effet, le jeune entrepreneur aurait été aperçu il y a quelques mois à Teyla en compagnie des cadres dirigeants du Groupe Laurenti Alfonso, alors en inspection dans les tout nouveaux chantiers navals de l’entreprise à Teyla. Selon des sources anonymes, le sujet n’avait rien d’anodin avec la présence du « consultant star qui murmure à l’oreille des patrons » : en cause, un droit du travail encore trop peu flexible au goût de ces derniers. Ni une ni deux, l’Institut Herdonia semble avoir fait de Teyla la première de ses priorités au vu de l’intérêt du patronat velsnien pour ce pays. L’objectif d’Herdonia est tout trouvé : il est nécessaire pour assurer leur « liberté d’entreprendre » que le patronat soit représenté comme il se doit pour les prochaines échéances électorales, par un candidat qui serait dans l’idéal conseillé par l’institut.

Il faut également souligner que Teyla semble être le terrain d’expérimentation idéal. Ce pays passe en effet pour avoir l’un des droits du travail les plus « flexibles » d’Eurysie occidentale. Cela a pour conséquence le fait que la population est certainement plus en phase, ou du moins à davantage l’habitude de s’entendre dire que l’économie de marché est un horizon indépassable. Dans l’idéal, l’Institut Herdonia chercherait à se créer des relais à l’échelle nationale, ayant bien conscience que sa trop grande présence pourrait passer pour de l’ingérence étrangère.

Objectif principal de ces prochains mois : prendre davantage de place dans le débat public, infiltrer les plateaux télés et les rédactions. Parmi les patrons et éditorialistes teylais, tous préfèrent pour l’instant rester discrets sur leurs liens avec le réseau velsnien. Tous ont de nombreux liens entre eux et avec des hommes d’affaires et des grandes fortunes velsniennes membres de l’Insrtitut, ainsi qu’avec toutes les nuances de la droite et de l’extrême-droite des deux côtés de la frontière.

Pour renforcer la crédibilité, il faut s’afficher comme experts objectifs ou comme défenseurs des simples contribuables, il faut réussir à imposer ses idées et ses thèmes parfois jusque dans les discours gouvernementaux, sur l’éducation ou le logement par exemple. Le projet politique ultra libéral de Toni Herdonia est une vision de société globale où le lien social n’a plus sa place. Parmi les formations politiques qui pourraient se montrer sensibles à ce discours, l’Institut compte bien se faire un nid au sein de LR par le biais de partenariats avec des associations et fondations ultra libérales teylaises, le parti de la droite traditionnelle du pays. Mais il serait également possible de nouer des contacts avec le MR, en théorie social-démocrate mais dont l’atonie face à des politiques libérales prouvent une prédisposition à l’acceptation de la casse sociale.

Cependant, tout n’est pas rose pour l’Institut et certains commentateurs politiques à Velsna n’hésitent pas à remettre en cause les méthodes de travail de l’Institut et le degré de sérieux avec lequel prendre les articles publiés. Ainsi, le journaliste velsnien Luca Gorino, travaillant pour Quotidia, journal qui se fait pourtant porteur du discours d’Herdonia, a critiqué le fait même de considérer l’Institut Herdonia comme un organe de recherche. Il argue le fait par exemple, qu’aucun des collaborateurs de l’Institut n’est détenteur d’un véritable diplôme attestant de leur compétence dans les domaines qu’ils abordent dans leurs articles. Aucune revue internationale d’économie n’a encore daigné leur montrer de l’attention. Qui sait si l’Institut Herdonia parviendra à percer à Teyla…Prions pour que ce ne soit pas le cas.


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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau


Guiseppe Lauda, 4 octobre 2013 (traduit du velsnien standard au tanskien)

Tanska: Mise en place d'un décret liberticide dans une "démocratie libérale", mode d'emploi



Il est certains pays que notre journal ne mentionne que très rarement, pour la simple raison qu’il ne s’y passe que peu d’évènements scandaleux, des moments de la grande Histoire qui ne nécessitent pas de commentaires particuliers, des moments que les historiens d’autres époques ne prendront peut-être même pas la peine d’analyser. Il est parfois des pays tels que ceux-là, dont on entend le nom à quelques occasions, des gouvernements discrets dont on a pour seuls reproches de déstabiliser des processus de paix dans des pays lointains dont on ne sait prononcer le nom qu’avec gêne et inconfort. La République de Tanska est sans doute de ces pays. On entend que peu parler des de Tanska comme on entend parler des outrances du droit du travail teylais, par exemple, des arrêtés d’interdiction arbitraires comme ceux en cours à Kolisburg, ou des affaires de blanchiments d’argent dans des paradis fiscaux tels que la Zélandia. Tanska serait davantage vu comme le beau fils que l’on accueillerait à un repas : poli, intègre, propre sur lui, celui qui sert le vin et sourit à toutes nos remarques…encore que.

Encore que, notre rédaction qui a couvert les évènements récents à Zladingrad aurait pu par le passé reprocher à ce gouvernement un certain nombre de choses. Car nous pourrions dire que prendre indirectement la défense d’un Etat-voyou comme la Translavye, et se saisir de cette occasion pour expulser une force de maintien de l’ordre d’un pays en pleine reconstruction n’est pas forcément digne de l’image du gendre idéal. Mais mis à part de genre d’actes qui font du gouvernement tanskien et de l’OND de parfaits vecteurs d’impérialisme, il ne nous avait jamais été donné de commenter la vie politique, somme toute assez commune d’une banale d’une démocratie sans remous particuliers. Jusqu’à ce que…jusqu’à ce que notre attention soit portée sur la publication d’un décret, qui par ailleurs n’a pas bénéficié d’une couverture médiatique particulièrement poussée de la part des médias traditionnels tanskiens.

Pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire de crime liberticide, il convient de nous retourner d’une année en arrière. Nous sommes alors en pleine intervention loduarienne en Okaristan, et l’opinion publique tanskienne est alors chauffée à blanc par cette opération, que le gouvernement tanskien s’est fait un plaisir d’entretenir. Une affaire quelque peu curieuse éclate en plein mois d’Aout. La cour fédérale tanskienne adopte alors en panique une série de mesures condamnant toute prise de position publique à l’encontre des soutiens loduariens à l’opération de maintien de l’ordre okaristanaise. En premier lieu, il convient de préciser le flou des termes de ces mesures qui permettent une large interprétation des sanctions à prendre. Cette mesure paraît d’autant plus exagérée qu’elle n’a été prise que dans le contexte d’une banale affaire de troubles à l’ordre public causée par deux individus isolés et en apparence parfaitement inoffensifs. Restreindre la liberté d’opinion sur base d’une prise de parole tenue par…de deux personnes. Le début de cette affaire est en soi scandaleux, qu’on se le dise.

Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. L’opération loduarienne en Okaristan s’est terminée et le processus de reconstruction de Zladingrad initié par la Loduarie en même temps que l’organisation de nouvelles élections. Les évènements relatifs à la crise de Zladingrad ont déjà été abordée dans nos numéros précédents avec son lot d’ultimatum belliqueux de la part de l’OND et du Liberatern, aussi, nous ne nous y étendrons pas. Mais visiblement, cela ne suffisait pas pour le gouvernement tanskien, qui revient à la charge un an après ces évènements et la fameuse affaire de ces jeunes gens dont la parole avaient sans doute valeur de crime aux yeux de ce gouvernement.

En effet, alors même que la crise de Zladingrad est en train de se régler, et que le Pharois se saisit allègrement au passage d’un protectorat qui ne dit pas son nom à Zladingrad avec l’appui implicite de l’OND, le gouvernement tanskien a fait un choix pour le moins « audacieux ». Un choix qui consiste au nom d’une « menace », qui au passage s’éloigne de plus en plus, au fur et à mesure que les intérêts loduariens dans la région sont repris par le Pharois, de mettre en place un système de surveillance généralisée des données « électroniques » de la population tanskienne. Comprenez la collecte de données des cutoyens tanskiens. Remarquez au passage que si le décret fait mention de la supposée menace loduarienne pour justifier sa prise de position, l’article de loi sur lequel s’appuie ce décret entretient provoque un certain flou juridique. Il ne s’agit pas là de procéder à la surveillance des supposés adhérents de la cause loduarienne, mais un article qui permet une surveillance généralisée, sans limite dans le temps (en théorie cette mesure serait renouvelable tous les six mois, mais il n’y a guère d’illusions à se faire sur sa reconduction) ni dans l’étendue de l’opération. Autrement dit, le gouvernement tanskien vient, dans un silence particulièrement inquiétant des médias traditionnels, de s’arroger un pouvoir qui pourrait rendre envieux beaucoup de dictateurs. Nous ne pouvons que nous inquiéter d’une pareille situation.

Cette inquiétude est d’autant plus grande que l’arbitraire de cette mesure pourrait frapper des individus et des organisations qui n’ont que peu à voir avec toute cette affaire. Partant des principes de cet article, le gouvernement tanskien, dont le parlement est en majorité composé de conservateurs et de libéraux forcenés pourrait être tenté d’utiliser cette autorité nouvelle. Cela dans le but de réprimer tout mouvement qui aurait à leurs yeux la malchance de se dire serviteur de la cause sociale. Syndicats socialistes, libertaires ou communistes, partis politiques… Notre rédaction a une pensée toute particulière pour le Parti communiste tanskien, qui subit sans la moindre protestation depuis plus d’un an les foudres d’une opinion publique entretenue par les libéraux du pays. Une situation le mettant dans une difficulté électorale certaine au passage. Si cette mise au banc de la société est certes beaucoup moins grave que la situation du Parti Communiste Kolisien, dont les militants sont battus à mort dans la rue au nom de leurs convictions, ce sans la moindre objection des puissances dites « démocratiques », celle-ci a le mérite de nous interpeler. Il est à craindre que la diffusion du sentiment anti-loduarien dans les différentes couches de la société tanskienne aboutisse à un aggravement progressif de leur situation. Ce décret, en conclusion, ne mènera pas à notre sens à une quelconque solution d’un problème imaginaire. Au contraire, l’attitude du gouvernement tanskien a de fortes chances d’encourager à une chasse aux sorcières qui n’a pas lieu d’être.

Si les sanctions économiques envisagées à l’encontre de la Loduarie peuvent être considérées comme relevant de la realpolitik, la collecte systématique d’informations constitue une tout autre mesure dont la responsabilité morale incombera à un gouvernement ignorant de ce qu’il peut potentiellement faire subir à sa propre population. Parfois, il vaut mieux lâcher prise et faire marche arrière…




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l’Économiste a écrit : Fillipe Van Smet, 13 octobre 2013

Budget de la Grande République 2013 : les rouages de la machine

Suite aux remous provoqués dans l’opinion publique par la parution d’une étude des dépenses militaires mondiales par un institut Tanskien, un certain nombre de lecteurs se sont empressés de nous envoyer des courriers, demandant à notre rédaction de faire une clarification et un commentaire quant à ces dépenses. A été également demandé d’inscrire lesdites dépenses dans le contexte plus général du budget annuel de l’Etat velsnien, lequel demeure bien souvent relativement opaque sur certains points. Cet article aura donc pour mérite de répondre à ces deux interrogations.


Recettes fiscales et revenus : le modèle velsnien

Depuis le début de l’ère industrielle, Velsna connait un modèle relativement atypique. La première observation qu’un étranger pourrait faire en jetant un coup d’œil aux recettes publiques serait sans doute de constater que le Sénat des Mille et le Conseil communal ne brassent guère beaucoup d’argent. A peine plus de 100 milliards de crédits standard internationaux pour un PIB annuel qui avoisine désormais les 1 000 milliards de crédits. Il en va ainsi depuis le début de l’ère industrielle. Velsna n’a jamais connu de réforme d’impôt progressif sur le revenu, tel que ces derniers ont été introduits à la fin du XIXème siècle en Eurysie. De fait, aucune forme d’imposition moderne n’a permis de pourvoir aux besoins d’un Etat puissant, à l’instar de tous les Etats nations en formation dans la région. Velsna est toujours restée cette cité état dont la fiscalité fait tache dans son environnement direct. La majorité des pays d’Eurysie de l’ouest étant considérés comme relevant du libéralisme, aucun d’entre eux n’a pourtant eu l’idée de faire reposer 50% de leur budget annuel sur un prélèvement indirect se rapprochant d’une forme de TVA, pas plus qu’un impôt par tête à taux unique sur tous les citoyens exceptés les classe X.

Ainsi, Velsna se retrouve dans la situation, en 2013, où l’Etat se doit de pourvoir aux besoins d’un pays développé avec une doctrine économique conservatrice, et que dans la plupart des autres pays nous pourrions de qualifier d’ultra libérale, voire libertarienne (avec toutefois quelques différences notables). Et ce que l’on peut dire du point de vue budgétaire, est que celui-ci semble presque atteindre un point d’équilibre pour l’année fiscale 2013 avec 102 milliards de crédits de revenu pour 104 milliards de dépense. Toutefois, ce chiffre cache également le fait que la fiscalité velsnienne nécessite beaucoup de travaux afin de débloquer un véritable potentiel qui pourrait faire d’elle une locomotive économique plus dynamique encore que ce qu’elle est déjà. En effet, certains économistes pourraient avancer le fait qu’un niveau de revenu aussi bas par rapport à un PIB aussi élevé peut constituer un frein à une politique volontariste d’investissements. Dans les faits, cela se traduit par une absence de la moindre subvention pour les entreprises, les services publics… La plupart des Etats possèdent un véritable système de subvention des arts et des lettres, ce n’est pas le cas de Velsna. Pourtant, l’argent ne manque pas. Certains économistes conseillent ainsi vivement depuis quelques années d’élever certains impôts existants ou de les réformer, arguant qu’une large partie de la population n’est actuellement pas affectée par la moindre forme de fiscalité. L’impôt sur les sociétés, que l’on pourrait rapprocher au Chrysargue velsnien n’en est qu’un exemple comme un autre, mais il s’agit peut-être de l’un de plus symptomatiques du problème que rencontre l’Etat, du plafond de verre qui limite pour ainsi dire ses actions. A l’heure actuelle, le chrysargue ne rapporte à l’Etat que 2 milliards de crédits standard internationaux par an, un chiffre dérisoire compte tenu de la manne financière des entreprises qui participent à ce prélèvement symbolique nécessaire à la participation des entreprises aux convention de secteurs.



Recettes fiscales
Recettes de l'Etat pour l'année 2013, en milliards de crédits standard

De même, l'idée d'un impôt progressif sur le revenu fait son bonhomme de chemin au sein de la société velsnienne, et il paraît de moins en moins acceptable que l'impôt sur les successions paraisse plus bas de moitié que dans la plupart des autres pays eurysiens. En résumé, la fiscalité velsnienne semble de l'aveu de la plupart des économistes sortir d'un autre âge et est responsable d'un taux de croissance plus bas que ce que nous pourrions espérer. Il ne fait aucun doute que cette situation bride fortement Velsna, qui pourrait alors aisément rivaliser avec n'importe quel état-nation normalement constitué. En lieu et place, l'argent se disperse dans la nature, est bien souvent thésaurisé ou est dilapidé par les cités libres qui frappent toutes leur propre monnaie et qui assument elles même leur budget, mais sans cohérence d'ensemble avec le reste du pays. Les inégalités de taux d'impôt par tête


Dépense publique: Le monopole de l'armée

Nous en venons au point qui avait été passé en revue par le Ventre tanskien des études stratégiques et internationales. Si le think tank ne semble aborder la question que sous l'angle du militarisme, notre article a pour but de le replacer dans le contexte des dépenses publiques. Cependant, cela rejoint leur propos sur un point: les dépenses militaires de la Grande République ont été partiuclièrement élevées pour l'année 2012 et 2013. En cause, les troubles civils mais également une volonté de réalignement de la puissance de feu de la Marineria et de la Gardia sur ses puissants voisins, et qui finalement, n'est pas une nouveauté du Triumvirat. Déjà sous le gouvernement du Patrice Dandolo, le plan DiGrassi avait vu la proposition du triplement du budget militaire et la préconisation d'achat massif de matériel étranger afin de rattraper une partie du retard technologique accumulé sur le voisinage proche de la République. Depuis, les troubles en Achosie, en Manche Blanche et en interne ont prouvé qu'il s'agissait d'un placement relativement judicieux. Cependant, ce n'est pas sans conséquences. Pour cause, le budget militaire représente pas moins près de 60% du budget total de la cité pour l'année 2013.



Dépenses
Dépenses de l'Etat pour l'année 2013, en milliards de crédits

Outre ces dépenses faramineuses, nous pourrions y trouver plusieurs autres raisons, comme celle évoquée dans notre partie précédente, impliquant le système des cités libres et la défense de leur autonomie propre. En effet, si les cités libres de la République sont en théorie indépendantes quant à leur propre défense, Velsna se doit de leur fournit les équipements qu'elles ne peuvent pas elles même produire ou se procurer. Cela implique des subventions massives, à hauteur de 20 milliards de crédits internationaux pour faire tenir le système. Ce sujet rejoint le serpent de mer qu'est le débat interminable quant à la pertinence du maintien de la doctrine du citoyen-soldat au profit d'une armée de métier, choix que tous nos voisins semblent avoir fait depuis. Cependant, les cités sont très regardantes de ce droit et bloquent encore un tel projet qui reviendrait à les désarmer.

Une autre raison de la part des dépenses militaires se résume bien entendu au fait que la Grande République n'a que très peu de véritables postes de dépenses dignes d'un Etat eurysien lambda. La privatisation du système éducatif et de la santé permet au budget de respirer quelque peu, au prix cependant d'un débat qui continue toujours sur l'accès universel à l'école et au soin. Là encore, toute réforme allant dans ce sens devrait obligatoirement s'accompagner de l'expansion de l'assiette fiscale velsnienne. Cette mesure nécessiterait des décideurs dotés d'un capital politique important, le problème étant qu'en l'état actuel des choses, il n'y a aucune volonté politique de le faire, et ce de la part de n'importe quel acteur. Il faut remarquer toutefois la part importante de l'entretien et de la construction d'infrastructures et de grands travaux dont la République se prévaut. De même que le niveau très élevé des financements alloués à la recherche, là encore dans l'espoir de peser sur le retard technologique accumulé par Velsna.
Le fonctionnement des cours de justice et de l’intérieur, accompagné des traditionnelles dépenses liées à l'évergétisme des sénateurs vont clore le budget.

Si nous devions faire une observation supplémentaire, nous pourrions affirmer que ces dépenses révèlent bien les limitations d'une telle doctrine économique. Il n'est ainsi pas possible pour l'Etat d'impulser une grande politique de financement public des entreprises, ni d'allouer un budget pour des fins écologiques. Il faut éternellement se reposer sur les probabilités que des acteurs privés importants fassent le travail pour le Sénat. Il s'agit d'un choix de société certes, mais nous pouvons nous poser des questions quant aux raisons qui font que nous sommes les seuls dans la région à avoir fait un tel choix.

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Quotidia, Journal généraliste a écrit : Victoria Cavali, 29 décembre 2013

Dans les grandes écoles velsniennes, l’émergence inquiétante des jeunesses du PEV



On dit souvent que dans la jeunesse, les opinions politiques vont et viennent. C’est une tendance que d’être investi dans des organes de jeunesse, de se sentir investi, de faire partie d’un ensemble collectif, d’avoir la sensation d’être détenteur d’un poids politique pour la première fois de sa vie. Et nous, rédacteurs, avons tendance à constater qu’une fois arrivé à 30 ans, les progressistes d’hier deviennent les conservateurs d’aujourd’hui. Moi-même, j’ai fait partie durant mes années d’études du collectif des fils de la liberté, une bonne époque où prôner la liberté d’entreprendre et les vertus de vivre en individu libre de toute entrave. Cette époque paraît bien loin. En effet, il vient aux oreilles des universitaires et de ses personnels une toute autre chanson. On connaissait déjà des groupes marginaux flirtant avec les limites du bon sens et de la légalité : le groupe fasciste 3ème voie, qui a été dissout par le Triumvirat, des groupes de jeunes propageant ce que l’on appelle dans le langage internet des « mêmes » d’orientation communaliste… Mais ces agrégats de jeunes décérébrés n’avaient pas atteint le degré d’organisation, de discipline que l’organisation qui est en train d’émerger et dont je vais évoquer la présence. Pire, le nombre augmente, il enfle sans cesse, il va jusqu’à se développer dans les écoles de nos élites, certes toujours prôné par une minorité, mais une minorité bruyante qui se fait un malin plaisir de signaler son existence.

Car oui, il y a certains de nos enfants qui se prennent à faire des caprices, qui se mettent à rêver de la perte de leurs parents, qui ont pourtant débourser moult argent pour leur accorder leur place dans des institutions prestigieuses telles que l’école des arts nobles de Velsna, ou notre pluri centenaire faculté de philosophie. Mais si la rébellion est l’apanage des enfants, la forme qu’ils ont choisi de lui donné constitue selon moi un crime grave, bien plus grave que d’ennuyer ses parents. Je pense que tout velsnien aujourd’hui saurait reconnaître le signe du PEV, le part des eurycommunistes. A la faveur de la guerre, nos institutions sont devenues molles, incapables d’affronter le gravissime problème du communisme dans les entreprises. Que des ouvriers incultes soient séduits par ces discours puérils qui leur promettent le paradis, soit. Les masses idiotes ont toujours été attirées par la propagande et les solutions de facilité. Comme si l’un de ces pochtrons puisse devenir sénateur…cela les fait rêver, rien de plus. Mais dorénavant, la situation est d’un seul coup plus inquiétante, puisque cela signifie que cette propagande a désormais atteint une partie des futures élites de notre pays, nous qui croyions ce dernier totalement hermétique à ce genre de propagande honteuse d’incivilité. J’ose le dire dans cet édito : un spectre plane sur nous, le sceptre de l’eurycommunisme.

Comment en sommes-nous arrivés là ? C’est une bonne question, parce qu’aux maux il faut toujours trouver la cause pour avoir un remède. En premier lieu, si nous devons chercher une origine directe du développement de l’eurcommunisme à Velsna, il faut nous regarder dans un miroir. La Grande République repose sur un contrat tacite entre une élite éclairée et une population qui accorde sa confiance à cette dernière pour l’enrichir et rendre sa vie acceptablijjje. Un accord de principe entre une classe moyenne supérieure confortée dans sa position et une classe supérieure détentrice du pouvoir politique. Or, depuis des années, si Velsna atteint des taux de croissance que d’aucun considéreront comme extraordinaires, cet afflux inédit ne bénéficie plus à ces couches sociales garantes d’un ordre social bien construit. En clair, nous bloquons la petite bourgeoisie dans son statut de générateur de capitaux sans lui faire profiter de ce dernier, nous lui confisquons son pouvoir politique dont elle pense de plus en plus qu’elle serait capable de l’effectuer mieux que nous. C’est dans cette bourgeoisie éduquée que naissent les esprits du socialisme velsnien depuis des décennies. Jusqu’à il y a récemment, ceux-ci ne trouvaient guère d’échos, mais la guerre civile a radicalement changé la donne.

On a assisté dans les rues au spectacle affligeant d’une partie de l’aristocratie en massacrant une autre partie de leur corps social qu’ils jugent gangrénée. Quelle source d’inspiration pouvons nous être lorsque nous agissons de la sorte ? Quel désir de falsification et d’imitation sociale peut bien naître de ce bain de sang ? Quel attrait il y a e encore à vouloir être des nôtres, sans tant est que quelqu’un ait un jour cru que l’ascenseur social velsnien fonctionnait ? A bien des égards, la guerre civile a mis au jour toutes les failles profondes de notre système qu’il accumulait depuis des années. Le conflit a fait perdre l’illusion du bonheur, en provoquant en premier lieu la mort d’une partie de cette élite qui fournissait ses rêves. Dans ce contexte, il n’a pas fallu longtemps pour que notre propre jeunesse ne commence à rêver de s’en prendre à nous, et à renverser la table.

C’est dans ce cadre qu’est né ce mouvement infame, les JE, les jeunesses eurycommunistes. Evidemment, le mouvement, officiellement, refuse tout lien public avec cette organisation considérée illégale que nous nommons le PEV. Cela serait trop embarrassant, et cela constituerait le prétexte parfait pour leur dissolution. Et encore une fois, la guerre a rendu inopérant une partie du processus judiciaire velsnien, ce qui mériterait pourtant sanction est donc toléré car nous sommes incapables d’agir. Et pendant ce temps, les JE revendiquent pas moins de 20 000 adhérents, organise des sit-in dans nos universités, participe à des manifestations que la police est incapable d’arrêter, endoctrine et corrompt une jeunesse qui devrait plutôt se passionner pour la folie de l’entreprenariat. Qu’est-il donc arriver à cette jeunesse aventureuse, courageuse et travailleuse ? Par quel procédé fallacieux les JE sont parvenus à devenir une organisation de jeunesse incontournable ?

Bien évidemment, il serait idiot de penser que nos enfants sont instinctivement socialistes. Cela constituerait un raccourci idiot et dangereux car il ne nous permettrait pas de comprendre la situation. La réponse est simple : en faisant comme « papa ». Cela fait maintenant des années que le PEV prospère, non seulement par ses thématiques de prédilection : le pouvoir d’achat, l’hôpital et l’éducation, mais également par des sujets qu’autrefois, ces derniers n’auraient pas abordé. Ainsi, la guerre civile a été l’occasion de voir des manœuvres politiques de pays de l’OND ou de la Zélandia pour le moins grossières sur lesquelles le PEV a fortement capitalisé. Le sentiment anti-OND étant particulièrement fort, le PEV l’a adjoint à son traditionnel pôle d’idées anti-impérialistes, d’autant que cette organisation est dos à dos contre le « grand frère loduarien », un autre soutien dont le PEV se garde bien de mentionner à ses électeurs néophytes pour ne pas les effrayer. Le PEV, et par extension les JE, profitent donc de ce ressentiment. Ce ne sont pas forcément que des eurycommunistes convaincus qui votent pour ces épaves, ce sont des citoyens qui ont peur, comme vous et moi, de la perspective d’une intervention étrangère dans ce contexte de guerre. Autre méthode qu’ils utilisent et qui est fort intéressante : la clientélisation. Intéressante parce que finalement c’est là un concept fermement ancré dans notre culture politique, à nous les velsniens. Plus un sénateur a de clients, et donc d’obligés, plus il a de chances d’être élu. Les militants de la JE et du PEV ont reproduit avec justesse ce processus, non sans ironie. Dans certains milieux, au milieu des chaînes de montage du groupe Strama par exemple, être détenteur d’une carte du PEV peut désormais ouvrir des portes et représenter un avantage social, faire accéder à une véritable contre-société dotée de ses propres organes de charité et de sa propre organisation sociale. En bref, l’eurycommunisme est en train de sortir de la fenêtre d’overton chez des strates entières de la population, et cela, ces jeunes étudiants l’ont bien compris.

Le dernier coup d’éclat du PEV en date est assez parlant : celui de la marche pour la paix du 21 décembre. Là où les belligérants brûlent leur capital politique, le PEV et les JE se font désormais passer pour un parti de la paix et de l’ordre, séduisant ainsi des individus dont le profil ne laissait que peu soupçonner une telle appartenance. Affaire à suivre donc, mais j’ai bien peur qu’il faille compter sur cette force politique mortifère pour l’après-guerre qui se profile.







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Velsna libérée a écrit : 19 janvier 2013

L'entretien fleuve de Géorgi Marcos


A la lumière des événements ayant eu lieu à Velsna ces derniers jours, nous avons prit soin de questionner un acteur important, bien qu'officiellement en porte à faux vis à vis du gouvernement. Volontairement exilé à l'étranger, le secrétaire général du Parti Eurycommuniste velsnien a bien voulu nous accorder un entretien depuis Lyonnars, en Loduarie communiste. Au vu, de la situation, nous avons choisi de rendre anonyme l'identité de nos journalistes pour l'occasion.


Velsna Libéré : Bonjour monsieur Marcos. Vous êtes pour ainsi dire difficile à contacter ces derniers temps, et surtout à atteindre. Comment justifier vous votre départ soudain de Velsna, qui plus est juste avant l'explosion de l'insurrection de ce qu'on appelle déjà « la journée des barricades ». Serait-ce présomptueux d'être franc jeu avec vous et de vous demander si vous avez quoi que ce soit avoir avec cette affaire ? Nous savons que des militants du PEV ont joué un grand rôle dans cette affaire, mais était-ce un ordre direct du parti ?

Géorgi Marcos : rire Vous savez, mon brave monsieur, il n'y a pas plus accessible que moi. Un simple coup de téléphone suffit amplement à me joindre, vous savez, je ne suis pas un être inaccessible comme le sont le commun de ces sénateurs qui ont mis notre pays dans cette situation. A propos de cette triste journée qui a vu le pouvoir massacrer nombre de nos camarades, je pense que vous me surestimez grandement, monsieur. Je suis dans le regret de vous décevoir, mais il n'y a pas sur mon bureau un gros bouton rouge ma permettant de lever des hordes de militants sortant de terre avec un couteau entre les dents. Je pense qu'il faut se détacher de cette image véhiculée qui plus est par les forces de la réaction, qui dépeignent nos camarades comme des écervelés. Je dirais que la révolte qui a eu lieu a plusieurs facteurs que nos gouvernants ont fait le choix d'ignorer, et que cela leur retombe dessus aujourd'hui. Lorsqu'on exclut 80% de la population de tout pouvoir politique pendant si longtemps, les citoyens se tournent naturellement vers des plate-formes d'expression qui leur permettent de s'arroger le pouvoir qui leur a été confisqué. A ce titre, je suis bien aise qu'ils aient choisi le PEV pour se faire. Ces camarades se sont levés tous ensemble face à la réaction, mais cela n'émane en rien d'un ordre quelconque du parti. Ce serait ridicule de penser que je puisse avoir ce genre de pouvoir. Mais cela me flatte grandement.

Velsna libéré : Avouez tout de même que ce calendrier vous sied bien...

Géorgi Marcos : A ce compte là, vous pouvez aussi dire que j'ai prié le bon dieu pour que cela arrive au bon moment, mais vous savez bien que ce n'est pas le cas. Du reste, ne croyez pas que je me réjouis de cette situation. Nous avons perdu de nombreux camarades de valeur et j'aurais voulu qu'il en soit autrement. J'ai une pensée toute particulière pour mon camarade Guiseppe Lauda qui est mort le drapeau au point, à ce que l'on m'a dit. Donc non, ce « calendrier » comme vous le dites, ne me sied en rien, et cela m'attriste que vous le pensiez.

Velsna libéré : Question suivante. On vous reproche au pays une promotion d'un certain point de vue du régime loduarien de la part de vous et les membres de votre formation politique. Vous êtes accusé par certains de nos concitoyens d'en dresser un portrait angélique et bien trop flatteur par rapport à la réalité qu'un certain nombre d'ONG ont fait. Qu'avez vous à répondre de cela, et quel est votre position sur les libertés civiles et politiques en Loduarie communiste ?

Géorgi Marco
s : J'ai en effet ouïe dire de divers articles de presse et de soit disant témoignages qui remettent en cause les libertés individuelles en Loduarie. De façon générale, durant ces derniers mois et face à sa progression constante dans la classe laborieuse, nous avons connu une campagne de critiques particulièrement féroces et injustifiées. J'entends dire ici et là qu'on essaie d'accréditer l'idée, au fond, qu'en Loduarie, on en viendrait à des méthodes qui ont été observées dans des États voyous et divergents de la base programmatique de l'Internationale, comme en Communaterra et en Translavye. Comme quoi la liberté de presse ne serait pas garantie dans la patrie des travailleurs. En premier lieu, je tiens à balayer ces accusations d'un revers de main. Déjà car la Loduarie a toujours été à la pointe de la lutte contre ces états totalitaires. Je dis très clairement à vos lecteurs, si tel est le cas, que la Loduarie priverait ses citoyens de leurs libertés civiles, le PEV, dans toute sa force se dresserait contre cela. Mais nous n'avons pas le sentiment qu'il en est ainsi. Accuser la Loduarie de manque de démocratie est avant tout le témoignage d'une grande méconnaissance du loduarisme en tant que système politique et économique. Et ce serait faire une grande injustice à l'endroit des retouches que le régime loduarien a fait de sa constitution Lorenzo, et qui plus que jamais fait la part belle au principe de démocratie interne. Dites moi, mon brave monsieur, avez vous connaissance en dehors de la Loduarie d'un pays où l'on tire au sort les travailleurs pour qu'ils siègent à l'assemblée pour discuter et voter la loi ? Je ne pense pas.
De ce que j'ai pu voir des évolutions récentes du loduarisme, il me semble que de réels efforts ont été faits depuis le dernier congrès du Parti Communiste loduarien, dans la voie de la démocratie communiste telle que théorisée par nos statuts, et même dans le sens de la liberté de création.
Quand on regarde de près ces articles et ces publications critiques à l'égard de la Loduarie, on s’aperçoit au fond, cela tourne toujours autour d'une petite poignée de noms, ou d'une centaine tout au plus, des marginaux qui ont la dent dure contre un régime qui leur a ôté la possibilité de profiter de leurs concitoyens. Et ces critiques s'expriment en toute liberté, donnent des conférences de presse, des interview. Alors que l'on ne vienne pas me dire que ces gens ne sont pas libres de dire ce qu'elles pensent. Par conséquent, je pense qu'il s'agit là d'une campagne orchestrée, qui témoigne de l’inquiétude qui règne dans les milieux libéraux et réactionnaires devant les progrès accomplis par la Loduarie, dans un contexte qui exige une détente internationale, la paix et le désarmement des puissances bourgeoises.

Velsna libéré : A propos de cette escalade. Nous avons été surpris de ne pas constater une réaction claire du PEV quant à l'incident impliquant la Loduarie et le Duché de Sylva.

Géorgi Marcos
 : Cela me surprend que l'on me demande mon avis à ce sujet. Etais-je obligé de le faire ? Après tout, nous connaissons très bien l'identité des coupables, et ceux ci se trouvent de l'autre côté de l'océan. Nous avons eu là affaire à une attaque infamante de la part d'une puissance impérialiste, laquelle se pense toute puissante, car elle est elle même sous la protection d'un ensemble d'états voyous qui ne cessent d'amener la guerre partout où ils vont. Cela, je le dis depuis le début : l'OND est davantage un vecteur de conflit que de stabilité, pour la simple raison que les états voyous qui la composent se sont enhardis et pensent s'ingérer dans les affaires de tous les peuples, quitte à semer plus de mal que de bien. Cette affaire sylvoise n'est que le prolongement mortifère de cette politique belliqueuse. Encore une fois, nous pouvons remercier le gouvernement loduarien pour la retenue avec laquelle son gouvernement a fait preuve à l'égard des prisonniers sylvois, qui a réussi à lui donner l'image de porteur de paix, exactement ce que nous attendons de la Loduarie.

Velsna libéré : A propos de l'OND. Vous avez certainement un avis sur l'intervention qui a lieu en ce momeent même au Vaikonenland ?

Géorgi Marcos : Très bonne question, mon bon monsieur. C'est là bien complexe. En premier lieu, il va sans dire qui nous condamnons depuis le début de son existence cette mouvance réactionnaire, voire fasciste qui sévit dans le sud du pays depuis deux ans maintenant. Ces gens là ne sont au fond que les idiots utiles d'un régime qui ne repose que sur sa dépendance à Kolisburg, un État intrinsèquement impérialiste, et qui se fait un malin plaisir de martyriser nos camarades du Parti communiste kolisien. La guerre au Vaikonenland, comme toutes les guerres civiles, n'a eu qu'un gagnant : l'impérialisme étranger. Dans un premier temps Koliburg, et dans un second temps, l'ogre onédien. Donc, voici la position du PEV : les eurycommunistes se doivent de condamner de manière franche cette mouvance d’extrémistes, mais cela ne doit pas signifier un feu vert à l'exploitation du conflit par des puissances qui vont s’empresser de dépecer le Vaikonenland. Plutôt que d'intervenir directement, pourquoi n'ont-ils pas armer le régime en place ? Je vais vous le dire pourquoi : ils veulent ajouter un nouveau joyau à leur couronne, rien que cela. Ces gens là se fichent bien de la lutte anti-fasciste, ils n'en ont jamais fait aucun cas jusqu'à maintenant. Je ne sais pas pour vous, mais j'ai bien du mal à me fier aux positions d'un État qui fait travailler ses ouvriers 48 heures par semaine. Si l'OND était aussi anti-fasciste qu'elle prétend l'être, cette organisation n'aurait pas mis autant de bâtons dans les roues du régime loduarien dans son intervention à l'encontre de la Translavye. Encore une fois, il y a là un deux poids deux mesures hypocrite et qui en sert que de cache-sexe à l'impérialisme onédien.

Velsna libéré: Dernière question: quant aux perspectives d’agrandissement de l'Internationale, que pensez vous de la venue d'un régime issu de l’effondrement de la Communaterra dans les rangs de l'organisation ?

Géorgi Marcos : Pour être honnête, et cela va sans doute vous surprendre, je suis très réservé sur ce point. Non pas que nous remettions en cause le tutorat que le gouvernement loduarien s'est fait de cette nation, mais du fait que nous nous apprêtons à partager une organisation avec un personnel qui a en partie été responsable de l’échec de la Communaterra. Nous sommes une organisation qui vit dans la pluralité des idées, certes, mais cela ne doit pas empêcher nos camarades loduariens de faire tout leur possible pour apporter la preuve au monde que la Communauterra se portera mieux sous l'égide des principes qui font l'eurycommunisme. Dans ce cadre, pourquoi devons nous reconduire au pouvoir des individus qui ont fait preuve de leur incompétence. Je pense particulièrement à la si bien nommée Anarka, qui a été une accompagnatrice du régime libertaire catastrophique des comités de Communaterra. Si nous voulons relever ce pays, nous devrions plutôt nous débarrasser de ces poids morts et repartir sur des bases saines, si vous voulez mon avis. Qui sait ? Peut-être que nos camarades kah tanais pourraient avoir une utilité plus grande à lui donner que nous ? Tout du moins, ils sont bien plus compatibles sur le plan idéologique.

Velsna libéré: Eh bien je crois que cela sera tout monsieur Marcos, je vous remercie de nous avoir reçu.

Géorgi Marcos: Pas de monsieur avec moi, appelez moi camarade, je cous en prie. La buvette est au deuxième étage si vous avez soif...



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l’Économiste a écrit : Fillipe Van Smet, 10 octobre 2014

Quel bilan pour le gouvernement communal: 6 mois de la politique du chat et de la souris


Cela fait désormais sept mois depuis la fin du conflit civil qui a fait rage en notre République, et tous les aspects de la vie semblent avoir repris leur cours. De nouvelles élections, un nouveau Sénat, un nouveau gouvernement communal. C’est comme si finalement le gouvernement actuel avait réussi le pari qu’il s’était fixé au lendemain des élections : sauver le système tel qu’il a toujours été, et assurer la pérennité de « l’exception velsnienne » en Eurysie. Pourtant, ce serait se tromper que de croire que rien n’a changé. C’est là une illusion savamment orchestrée par les individus au pouvoir, qui a fait davantage de concessions à une opposition renouvelée par les eurycommunistes et les libéraux velsniens, qu’aucun gouvernement n’en a jamais fait auparavant. Souvenez vous de ce slogan de campagne du camp conservateur durant les élections : « le changement, mais pas la pagaille ». Comme si ces excellences sénateurs actaient déjà le fait que les changements contre lesquels ils se battaient étaient inévitables. Mais où en sommes-nous véritablement de ces réformes ? Sur le plan économique, politique, social et culturel ? Quelles conséquences ont eu ces textes que nous avons vu passé au compte-goutte au fil des mois ? Quel est le bilan du Gouvernement Visconti ?


Velsna, 1ère puissance économique eurysienne. Le trompe l’œil de la vitrine :

Ces excellences du Sénat n’ont pas l’habitude de se vanter sur tous les toits des résultats économiques de notre cité. Pour cause, la communication n’est définitivement pas le fort des éléments composant le système politique velsnien. Le gouvernement Visconti a été des plus discrets sur la croissance économie velsnienne, dans cette mentalité de « gouvernement vertueux » voulu par Matteo DiGrassi : un gouvernement qui « parle peu » mais « agit beaucoup ». Le silence et la modestie sont devenus une véritable culture politique dans cette République que nous osons qualifier de « DiGrassienne ». Les membres du gouvernement ont décidé de renouer avec l’antique pratique républicaine chère aux conservateurs non-scaeliens : une stricte séparation entre le pouvoir et les médias de la République. Pourtant, les faits sont là : les choses ont beaucoup changé en peu de temps, bien plus que l’on pourrait le croire.

A commencer par cette économie qui affiche en apparence, une croissance des plus solides. En soi, le gouvernement Visconti n’a que peu agit sur la structure même de l’économie, mais a grandement influé sur les capitaux qui l’alimente. Le sénatus-consulte de la saisie des capitaux de ce qu’on appelle désormais les « princes » a complètement restructuré la pyramide des pouvoirs au sein de la République, débloquant des quantités astronomiques de capitaux dormants, qui étaient gaspillés en épargne par certains des sénateurs ayant participé au coup d’état de Dino Scaela. 173 milliards de florius velsiens, c’est la somme totale estimée de ces saisies par le Sénat, et qui a constitué le point de départ de la politique d’investissement la plus ambitieuse que notre pays ait connu. Cela accompagné d’un début de réforme fiscale affectant les grands patrimoines, et nous obtenons ce que nous avons là en fin d’année. Un Sénat qui n’a jamais été aussi volontariste qu’aujourd’hui dans ses mesures économiques. N’hésitant pas à adopter, fait inédit, une politique fortement protectionniste à l’égard des capitaux étrangers, quitte à refuser en bloc les offres de financement d’infrastructure offert par le Grand Kah. Ces 173 milliards de florius ont non seulement été suffisants à la reconstruction de cités détruites par la guerre, cité à qui on a appliqué une politique de crédit à taux zéro, mais également au renouvèlement complet des infrastructures dédiées à la circulation et à la communication. Là également, un Sénat qui injecte autant de fonds dans des infrastructures appartenant en théorie à d’autres cités que constitue notre République, c’est là un fait inédit. A bien des égards, cette politique d’investissement massif porte la croissance velsnienne sur son dos. Mais la prudence est de mise. En effet, ces fonds d’investissement, issus des prises de guerre et des saisies des sénateurs scaeliens ne sont pas sans fin, et tout reste à savoir si le gouvernement communal poursuivra sur sa lancée de politique de grands travaux.

Or, le problème est le suivant : le gouvernement de la cité n’a pas de ressources fiscales capables d’assumer ces nouveaux coûts sur le long terme et tous ces fonds sont temporaires. Certains observateurs commencent à se demander ce qui se passera lorsque cette manne financière prendra fin. Si le Sénat veut poursuivre sur cette politique et perpétuer ce jeu d’équilibriste, les réformes fiscales doivent suivre. Pour l’heure, Velsna se repose encore sur le modèle économique du clientélisme, garantissant des cadeaux financiers à ses administrés les soutenant, tout comme le faisaient les « princes » au plus fort de leur règne, mais à une échelle bien plus importante.

Au sujet des réformes économiques, fiscales et liées au travail, le très pesant dossier sur le droit du travail commence tout juste à âtre abordé sous la pression des sénateurs eurycommunistes. Mais toujours est-il que la tendance est là. Mais si tout va bien dans le meilleur des mondes, où est l’ombre au tableau me direz-vous ? La croissance de l’économie s’accompagne toujours d’exigences nouvelles de la part des administrés, en terme de confort de vie notamment. Et c’est là où le bas blesse pour le moment : les réformes sociales consenties sur le bout de la langue par les conservateurs de DiGrassi tardent à venir, et s’affichent au compte-goutte. Certains opposants parlent déjà de mesures symboliques données à des nécessiteux. Il est vrai que du point de vue social, certaines revendications ont eu droit à une réponse : le droit de syndicat et de grève a été consentit et un salaire minimum a été institué. Toujours est-il que c’est largement en deçà de ce qu’espéraient certains. D’une part, le salaire minimum est bien plus bas que le salaire médian d’un velsnien lambda et ne constitue pour rien une contrainte pour l’employeur, ce qui limite l’efficacité de cette mesure. D’une autre part, les conservateurs ne semblent pas avoir saisi l’enjeu du problème, qui à ce stade est une fiscalité redistributrice dont ne veulent pas entendre parler ces derniers, et qui est une revendication phare des opposants du PEV et de la plupart des autres partis. L’abolition de la taxe par tête est désormais devenue le cheval de bataille de certains, au profit d’un impôt proportionnel et gradué en usage chez la quasi-totalité des voisins de la République. Concernant les mesures de redistribution, certains pensent que l’impôt sur le patrimoine des sénateurs devrait être étendu à tout foyer fiscal au-dessus d’une certaine limite de revenus à l’année, et non simplement sur le patrimoine total du citoyen. Pour le moment, le gouvernement n’a pas communiqué sur ses intentions à ce sujet. Mais nul doute qu’il sera amener à le faire d’ici la fin de la législature, qu’il le veuille ou non.

Si on met de côté ces bases fragiles de cette croissance, il ne peut en revanche pas être dissimulé le fait que celle-ci connait une embellie extraordinaire à tous points de vue. Force est de constater qu’une bonne part de la croissance repose non seulement sur une explosion de la consommation qui a les causes que nous avons évoqué plus tôt, mais également sur un bond important du volume d’exportations de Velsna vers l’extérieur. La fin de la guerre a galvanisé non seulement les investisseurs privés, mais le gouvernement communal lui-même, dans la recherche de nouveaux axes commerciaux et la reconstruction du réseau diplomatique de la cité sur l’eau. Le baisse de la piraterie pharosi a également été remarquée, et plus que jamais la Manche Blanche semble redevenir un espace d’échange plutôt que de séparation. Consécutivement à tous ces phénomènes, une nouvelle route commerciale reliant Velsna au Nazum a été ouverte de la Manche Blanche à la mer de Blême, en passant par le détroit de Drovolski avec qui la République a déjà signé des accords de commerce et de droit de mouillage. Le Nazum est un cas intéressant, puisqu’il met en exergue la nouvelle politique d’ouverture commerciale velsnienne sur un théâtre duquel elle était avant 2014 totalement absente. Dernier point expliquant cette croissance : l’émergence à Velsna de certaines industries que la guerre avait temporairement mis à l’arrêt. Le secteur de la construction navale a repris de plus belle, que ce soit dans la construction civile ou militaire. La Société des Arsenalauti de Velsna estime déjà son chiffre d’affaire annuel à environ 60 000 unités économiques internationales standard pour l’année 2014.


Qui profite de la croissance ? La question du droit du travail : le serpent de mer refait surface

Le droit du travail, si des concessions ont été obtenues (ouverture aux syndicats, constitution de comités d’entreprise par endroit), cela demeure un sujet tabou pour les conservateurs, qui sont de plus en plus assaillis par les eurycommunistes au sujet du volume horaire de travail, dont ces derniers exigent qu’il soit aligné à 9 heures par jour au maximum. Les bruits enflent au Sénat : un plan consacrant 47 heures de travail hebdomadaire serait en préparation, mesure symbolique qui ferait certes passer Velsna sous Teyla en ce qui concerne le volume horaire de travail, mais qui demeurera sans doute très insuffisant pour les eurycommunistes et les libéraux. Le mécontentement de salariés d’un grand nombre d’entreprises importantes du pays commence à se faire entendre. Laurenti Alfonso, les Arsenaux de Velsna…tous ces épicentres de l’électorat du PEV qui paraissent ne pas avoir été satisfaits de la conclusion de la guerre civile sont sur le qui-vive, à attendre le gouvernement communal au tournant. Les velsniens sont doucement en train de se réveiller de la gueule de bois qui a suivi la fin de la guerre, et réalisent qu’une part importante des problèmes d’alors sont toujours là.
Toujours est-il que le secteur ne paraît pas inquiet au sujet des possibles concessions que les entreprises vont devoir faire, et semble au contraire plutôt anxieux à l’idée d’une lutte sociale de longue durée à laquelle les salariés paraissent très bien préparés.


Politique internationale : Velsna face au mur des organisations supra-nationales

Si notre cité a toujours connu une politique d’isolationnisme plus ou moins appuyé, et qu’il est vrai que le programme des conservateurs durant la campagne a pu se résumer à cela sans beaucoup de détails, force est de constater que la législature actuelle n’a pas suivi à la lettre la feuille de route qui était prévue. Si un certain nombre de sénateurs s’en désolent, d’autres ont davantage recours au pragmatisme pour expliquer ce revirement majeur et historique des relations que Velsna entretient avec le reste du monde. Le Maître de l’Arsenal DiGrassi a ainsi défendu la réflexion suivante à la tribune du Sénat : si la Grande République veut demeurer indépendante comme la majorité actuelle entend en faire son cheval de bataille, elle droit s’assurer de la bonne santé de ses partenaires commerciaux, veiller à la bonne garde de ses axes d’échange et résoudre la question achosienne une bonne fois pour toutes. « L’aventure raskenoise », comme le nomme ses détracteurs en notre cité, a ainsi été justifiée comme la défense des intérêts financiers de la Grande République auprès d’Apex Energie. Des dix sénateurs envoyés sur place pour assumer le commandement du corps expéditionnaire, sept ont ainsi en leur propre nom des actifs à Rasken. De même, l’arrivée subite de Velsna au Nazum, et l’exploitation de l’axe commercial du nord s’explique par le refus catégorique du gouvernement velsnien de se rendre dépendant des canaux reliant la Leucytalée à la mer de Blême, actuellement sous contrôle tanskien et théodosien.

Au-delà de la prise d’intérêt économique, le gouvernement actuel doit aussi composé avec les intérêts particuliers de certains sénateurs, dont il faut rappeler que la guerre n’est vue que comme un moyen d’enrichissement et de gain de prestige, et qui sont ainsi prompts aux solutions conflictuelles dans les situations tendues.

Les motivations du déclenchement de la Conférence de Velcal, aussi inattendue qu’historique, seraient à rechercher dans cette courte liste… à laquelle nous pourrions ajouter le sentiment de vulnérabilité dont s’inquiète le Sénat, résultat d’une Histoire isolationniste. Alors qu’au même moment, les nations eurysiennes semblent toutes se rassembler autour de factions dépassant le cadre national, et dont l’impunité que permet l’addition de leur puissance respective tend à être plus palpable.


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Velsna libérée a écrit : 13 octobre 2014

Derrière l’émergence d’un phénomène néo-druidique, la renaissance de l’AIAN ?



On pensait l’Achosie du nord pacifiée, et vivant dans l’amour de la cité depuis la fin des troubles en 1996. La vie a pour ainsi repris son cours à Strombola et Velathri, à l’instar du reste de la notre République : dynamisme économique au rendez-vous, activité industrielle en hausse, criminalité en baisse. Mais la vie n’est peut-être pas si rose qu’il n’y paraît dans la province de Strombolaine… On n’y est jamais vraiment serein, quelque soit le contexte de stabilité dans lequel on se trouve. Les cités de Strombola et de Velathri sont d’ailleurs encore de nos jours les cités velsniennes entretenant la force armée la plus importante par rapport à leur population : 7 000 et 6 000 gardes civiques en activité permanente pour deux villes dont les agglomérations ne dépassent pas les 80 000 habitants. Car les strombolains ne vivent pas seuls sur leurs terres, et la cité doit administrer, en particulier dans les zones rurales, des populations se revendiquant davantage achosiennes qu’appartenant à la cité. On estime encore aujourd’hui à 30% la part de la population d’Achosie du nord se revendiquant de culture achosienne, malgré les efforts multiples des autorités pour les intégrer à la cité. Ces populations sont velsniennes sans vraiment l’être : ils sont soumis à la même fiscalité, ont des droits politiques et civiques similaires à leurs compatriotes strombolains, ils fréquentent les mêmes lieux de travail et les mêmes magasins. Mais les rapprochements s’arrêtent pour ainsi dire là. Car du reste, c’est comme si deux groupes se croisent dans la rue sans qu’il y ait d’interaction, comme si on rencontrait des fantômes qui ne se tiennent pas compte de notre présence. Les achosiens du nord ont ainsi accès à leurs propres programmes télévisés qui sont émis par la télévision nationale de l’Achosie du sud, leur propre système éducatif parallèle qui existe en partie grâce à la privatisation totale du système éducatif velsnien, leur propre système de santé, hôpitaux et diverses maladreries. Comme si finalement ils étaient velsniens que dans la théorie, ce que certains sénateurs du Sénat local ont tenté de pointer du doigt. Preuve en est du peu d’identification que les achosiens du nord accordent à leur nationalité velsnienne et strombolaine : le taux de participation aux élections locales et nationales particulièrement bas, un record d’abstention atteint nulle part ailleurs sur le territoire de la Grande République, île de Tavaani comprise.

C’est dans ce contexte que depuis deux ans, les inquiétudes se multiplient parmi les citoyens de Strombola et de Velathri concernant une possible résurgence du spectre de la guerre civile. Si le point de départ de cette psychose fut l’attentat commis sur les marches du Sénat strombolain par des terroristes se revendiquant de l’AIAN, celui-ci ne fut pas suivi d’autres représailles, et le gouvernement du Triumvirat d’alors avait intimé aux sénats locaux la temporisation, encourageant les locaux à ne pas s’engager dans l’immédiat à une escalade funeste. C’est toujours actuellement la position du gouvernement velsnien, dans l’attente de régler l’enquête en cours au sujet de l’attentat avec le gouvernement achosien. Mais pour les locaux, cela revient à subir sans répondre, ce que ces derniers, de tous temps, n’ont jamais accepté. Or, depuis plusieurs semaines, les magistrats de Strombola ont relevé d’autres signes qu’ils estiment annonciateurs d’une reprise d’hostilité progressive dans l’esprit des achosiens du nord, à la fois dans leur attitude vis-à-vis du gouvernement et dans leurs pratiques du quotidien. Il ne faut jamais sous-estimer la diffusion des comportements et des pratiques comme marqueurs d’une identité propre qui dépasse le cadre civique velsnien, une perspective qui terrifie les citoyens de Strombola et de Velathri. Parmi ces marqueurs, la religion en constitue un exemple particulièrement puissant.

Velsna a toujours éta plus ou moins tolérante vis-à-vis des croyances locales. Le christianisme achosien propre à l’île celtique y est accepté, et la liberté de culte consacrée, à partir du moment où ces activités ne présentent pas un défi à l’encontre de l’autorité de la cité. On a même eu des exemples de lieux d’églises achosiennes rénovées et entretenues par des évergètes velsniens soucieux du patrimoine historique de la région (certaines églises dont la construction remonte parfois au XIème siècle). Mais voilà qu’un autre phénomène émerge, bien plus inquiétant car il sort complètement du cadre fixé par les cités velsniennes et auquel ces dernières sont habituées. On relève ici ou là des rassemblements, en des endroits de plus en plus nombreux, en particulier à la campagne et en plein air. On murmure parmi les velsniens que des achosiens s’y réunissent afin de maudire leur présence sur l’île, et d’accorder à leurs « esprits » de chasser la civilisation des terres celtiques. Des rumeurs qui sont devenues de plus en plus tangibles lorsqu’un enregistrement de l’un de ces rassemblements fut enregistré et diffusé sur les réseaux sociaux il y a une semaine de cela. D’ores et déjà, les sénateurs locaux ont annoncé la mise en place d’une surveillance quant à ces débordements tandis que des parlementaires du groupe « Dehors les achosiens » ont réclamé des prises de sanctions préventives à l’égard de tout participant identifier à de telles cérémonies. On pourrait croire qu’il s’agit d’un vulgaire folklore, mais ce serait se tromper à propos de ce phénomène, qui est relativement récent et qui n’a pas grand-chose à voir avec la culture achosienne en tant que tel. Si de telles cérémonies sont à relier à la culture celtique, elles seraient davantage à relier à une renaissance de ces pratiques observées en Eurysie centrale, de laquelle une diffusion d’idées à dû se faire. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène.

Tout d’abord, l’Eglise achosienne remplissait traditionnellement le rôle de catalyseur des contestations sociales des achosiens du nord, en fédérant les différentes communautés rurales qui composait le tissu social des habitants de la région, lesquels n’avaient point d’autre élément fédérateur que des marqueurs culturels et identitaires portés par l’Eglise achosienne. Mais la situation a brutalement changé avec la défaite de l’AIAN dans les années 1990, et la conclusion de la période des troubles. Les revendications d’indépendance de l’AIAN ont été écrasées, en même temps que son réseau et ses liens avec le clergé de l’Eglise achosienne. L’accord de paix imposé par le Stratège Tomassino et l’Amiragglio DiGrassi, a été considéré généreux, même par les observateurs étrangers, mais fut redoutablement efficace. Dans la plus pure lignée de la diplomatie velsnienne, la Grande République fit de multiples concessions en échange de la mise en sommeil de l’AIAN et le renoncement à l’indépendance : une déclaration de tolérance linguistique dans l’administration locale, un laisser-faire concernant les institutions éducatives et la diffusion de médias en langue achosienne… Mais le génie des deux velsniens ne résida pas seulement dans l’assouplissement des rapports avec les populations achosiennes, mais également dans le court-circuitage systématique de toutes les institutions sur lesquelles se reposaient les achosiens. Ainsi, Matteo DiGrassi et Andrea Tomassino imposèrent la mise en place d’un droit de regard permanent de l’administration des cités de Strombola et de Velathri dans les affaires de l’Eglise achosienne, exerçant parfois même une influence dans la nomination des prêtres et évêques de l’Eglise achosienne sur le territoire de la Strombolaine. Dans la même optique, un sénateur envoyé directement de Velsna avait été nommé en tant que médiateur attitré entre le gouvernement de la Grande République et les autorités ecclésiastiques. Il en alla de même pour les écoles privées et le système éducatif parallèle que les achosiens avaient mis en place. Il apparaissait que la promesse de la sanctuarisation de l’éducation en langue achosienne a permis, ironiquement, aux velsniens d’imposer de facto une surveillance des programmes scolaires. Ceux-ci furent ainsi expurgés dans les années 2000 de toute référence au passé colonial de Velsna et de l’Achosie, ainsi que des cours d’Histoire sur les guerres celtiques et surtout, les luttes pour l’indépendance. Dans les médias, les autorités locales ne purent pas, en vertu du principe de liberté absolue de la presse, agir directement sur cette institution, mais mobiliser des capitaux importants à des fins de corruption et d’intimidation.

C’est dans ce contexte de mise au pas subtile (et salutaire) de toute institution fonctionnant comme un vecteur de contestation que s’inscrit la montée en puissance de ces « sociétés secrètes » que l’on pourrait comparer dans leur organisation à des cultes à mystères. Celles-ci ont ainsi l’avantage de n’être relié à aucune forme de gouvernement, et tireraient leurs origines de rassemblements spontanés via les réseaux sociaux, de manière totalement décentralisée, et que le gouvernement communal a par conséquent énormément de mal à appréhender. Et plus que tout, ce qui frappe est l’âge des participants. Bien loin des anciennes générations misant sur des formes de contestation plus traditionnelles, ceux-ci attirent de jeunes, voire très jeunes générations qui pour certains n’ont pas connu la période des troubles et que l’on n’aurait pu suspecter d’être aussi sensibles à ces formes de spiritualités et de contestation. La plupart ont ainsi entre 15 et 30 ans. Les sénateurs et responsables politiques de Strombolaine ont d’ores et déjà tiré la sonnette d’alarme sur le sujet, arguant pour l’un d’entre eux que « Si nous laissons faire ces clowneries aux jeunes, nous seront bientôt envahis par des hordes de saltimbanques ». Nul doute que la réaction épidermique des sénateurs et notables locaux va donner du grain à moudre à ces mouvements. Reste à savoir ce que compte faire le gouvernement communal et le Sénat velsnien qui pour l’heure, n’ont pas communiqué sur cette situation préoccupante.



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Velsna libérée a écrit : Lola Rama, 31 octobre 2014

Des slogans et des populations : ce que révèle les pancartes le leurs auteurs



Première semaine de manifestations impressionnante pour le mouvement pour l’augmentation générale des salaires. Mais peut-on seulement résumer ces impressionnantes démonstrations de force dans les rues de la cité sur l’eau à cette seule revendication. Si la semaine dernière, c’est bien cette cause qui avait été le catalyseur de la contestation, qu’en est-il de ceux qui composent le mouvement ? Sont-ils à l’image de leur revendication. Ou ce mouvement est-il en train de muter au fil des ralliements et des opportunismes ? A en croire l’ampleur des manifestations, nous en sommes en droit de nous poser la question. Est-on en train d’assister à ce que l’on pourrait nommer une « convergence des luttes » entre des groupes sociaux n’ayant à l’origine que peu avoir entre eux, si ce n’est l’expression d’un mécontentement généralisé.

En premier lieu, il serait bon de rappeler le contexte dans lequel se déroule le mouvement. Une économie au beau fixe mais une augmentation des salaires qui ne suit pas, une reconstruction d’après-guerre presque achevée, des timides concessions d’un gouvernement ayant conscience qu’il n’a pas entièrement la main sur le rapport de force entre lui et les oppositions que composent la société… mais y’a-t-il simplement cet aspect salarial à mettre en avant ? Ce n’est pas ce qu’il semble lorsque dans un même cortège, nous pouvons croiser des ouvriers eurycommunistes syndiqués des Arsenaux de Velsna, des étudiants libertaires faisant la promotion d’une université libre de frais et autogérée tout en défendant les diverses luttes LGBT, elles-mêmes plébiscitées par des libéraux qui mettent quant à eux en avant le caractère fondamentalement injuste d’un suffrage censitaire qu’il serait temps d’abolir, de l’avis de la majorité des manifestants. Les oppositions pointent plusieurs pistes, mais qui toutes semblent se porter vers la même direction, à l’opposé de la majorité sénatoriale, qui entend ralentir le plus longtemps possible ces évolutions. 90 000 manifestants, c’est là le résultat ce mercredi dans les rues de Velsna. 400 000 à l’échelle du pays, avec une tendance à la généralisation du mouvement à des secteurs de l’économie très variés. Pour l’heure, quelques cités semblent épargnées en outre-mer, et dont la sociologie et le contexte politique se prête moins à cette explosion : aucun mouvement suivi en Achosie du nord ou à Tavaani pour le moment, ces régions ayant leurs problématiques propres qui occultent une grande partie du débat.
Dans la foule de la cité velsnienne, néanmoins beaucoup de voix différentes dont nous avons décider de dresser le portrait-robot, associé aux pancartes qu’ils arborent. Une expérience sociale que nos équipes ont prit un malin plaisir à faire :
- Natalia, 21 ans, étudiante à l’Institut technique d’Umbra, revendiquée non affiliée à une organisation politique, ancienne mobilisée dans un régiment d’artillerie civique durant la guerre civile. Intitulé de la pancarte : « Relation toxique, définition : j’ai offert un an de ma vie à DiGrassi, il m’a offert 150 florius. ».

Cette étudiante a fait la route jusqu’à Velsna pour manifester son mécontentement sur la place San Stefano ce mercredi. Elle se fait discrète dans le
cortège, ne portant que sa pancarte sur elle, aucun autre signe de ralliement distinguable. Interviewée par nos équipes, elle semblait presque se considérer illégitime à participer à une telle journée à côté d’individus ayant « des problèmes bien plus graves que les siens ». La pancarte au slogan imaginatif laisse toutefois apparaitre qu’elle n’est pas habituée à ce genre de démonstration de force. Elle nous a confié toujours être dans l’attente de la prime qu’a promis le gouvernement aux anciens combattants ayant prit le parti de DiGrassi durant la guerre civile, et qui avait été une promesse de campagne des conservateurs. Si le gouvernement a en effet dédommagé les cités des citoyens mobilisés, ces dernières ont dans les faits commis un certain nombre d’oublis. Sur la prime de 9 000 florius à laquelle avait en théorie droit Natalia, celle-ci revendique n’en avoir reçu que 150 dans les faits. Cette situation met en exergue l’important degré de corruption qui pèse dans les échanges entre le gouvernement central velsnien et celui de ses cités. Cette somme est pourtant nécessaire à Natalia pour clôturer sa troisième année d’étude, dans un pays où l’enseignement supérieur se fait entièrement aux frais de ceux qui en attendent un diplôme. Natalia attend également de ses gouvernants l’abolition de la conscription militaire, dont elle a eu une expérience particulièrement difficile nécessitant un soutien psychologique qu’elle estime ne pas avoir eu (elle a perdu deux camarades de promotion lors de la bataille d’Hippo Reggia).


- Guiseppe, 39 ans, manouvrier pour le groupe Laurenti Alfonso, branche fret ferroviaire de du plus grand employeur du pays en nombre de salariés. Encarté au PEV depuis l’âge de seize ans, il est doté d’un degré de conscience politique élevée, ce qui fait de lui un habitué de ces manifestations. Intitulé de la pancarte : « Sortir Visconti, sortir les nantis ! ».

Participant à la journée des barricades du 12 janvier 2014, Guiseppe prend pleinement part à la reconstruction des dommages causés par la guerre civile. Même s’il n’attendait pas grand-chose du gouvernement conservateur récemment élu, il estime que les « réformettes » récentes sont une insulte davantage qu’une compensation pour « ceux qui se sont vraiment sacrifiés pour chasser les scaeliens du pouvoir ». Contremaître de chaine de production d’aiguillages au salaire modeste, il est scandalisé par la stagnation du pouvoir d’achat et des salaires malgré l’enrichissement massif dont le pays a bénéficié ces deux dernières années. Comme toujours, il manifeste pour l’aémoioration de ses conditions de travail, ainsi que pour la baisse horaire du temps de travail, au sein d’une entreprise réputée comme offrant les conditions parmi les plus difficiles du pays.


- Paolo, 26 ans, pigiste pour le Velsna Libérée, politisé et électeur s’estimant au centre-gauche de l’échiquier politique, mais avouant avoir voté pour la liste conservatrice des Hommes du Patrice aux dernières élections, sur base d’un discours « de tempérance et de réconciliation ». Intitulé de la pancarte : « Alerte info : gouvernement de menteurs ».

De condition sociale modeste au vu de la précarité de sa profession, il éprouve une certaine colère, lui aussi, pour la stagnation des salaires, auquel il ajoute ses propres frustrations concernant une loi qui le concerne tout autant : le sénatus-consulte consacrant la légalité du mariage homosexuel à Velsna. Le problème étant que tirant sa nationalité de la cité de Vatluna, et celle-ci n’ayant pas pas accepté les termes de cette loi, il est impossible pour Paolo et son compagnon d’en profiter.


Ces trois profils bien spécifiques ne sont que quelques-uns parmi des dizaines de milliers, qui sont tout autant d’histoires ayant conduit ces gens de conditions et de priorités parfois différentes, mais réunies autour d’un objet de contestation que le gouvernement leur a fait l’erreur de donner. La journée de manifestation, dans son ensemble, a été relativement bon enfant, et les forces de l’ordre se sont tenu à bonne distance des cortèges ayant leurs propres services d’ordre, en particulier les rangs du PEV qui sont réputés particulièrement disciplinés. Les cortèges étudiants et lycéens eux, n’ont pas attiré d’attention particulière, ce qui est rare. Reste les néophytes de la manifestation, les apolitiques et étrangers à toute forme de syndicalisme, et des pratiques de la protestation en général. Eux ont été le plus grand défi des organisateurs à l’encadrement, ce qui est souvent le cas. Le gouvernement communal n’a pas tardé à relayer, quant à lui, les quelques violences sporadiques ayant éclaté en marge de la manifestation, faisant la part belle aux petits commerçants et artisans ayant perdu une journée de revenus, de par ces mouvements. Il semblerait que les conservateurs du gouvernement Visconti aient déjà trouvé leur cheval de bataille : la défense de cette classe de petits propriétaires et entrepreneurs ayant émergé suite à la guerre civile, cette dernière étant un appui non négligeable du pouvoir actuel.

Le mouvement social a déjà réussi à attirer à sa cause des personnalités appréciées des velsniens. Le chanteur folk Emilio Matarella, dont les chansons aux thématiques sociales sont célèbres parmi les habitués des cortèges, ne s’est pas fait prier pour donner de la guitare à la fin du parcours, dans le cadre d’un concert de soutien dont les fonds récoltés reviendront aux salariés des usines en grève. Plus que tout, ces chants fédérateurs sont devenus célèbres dans les camps militaires de la guerre civile, où toute une génération de jeunes conscrits ont partagé ses airs tous plus reconnaissables les uns que les autres. Les revenus de ce concert alimentent déjà les cagnottes des ouvriers de Laurenti Alfonso, de Strama Automobiles et des ateliers du groupe Falieri qui ont ainsi fait pleine recette aujourd’hui.

Que retenir au final de cette journée ? Le succès de cette première mobilisation d’ampleur est au rendez-vous, c’est ce qui peut être affirmé, avec une participation rarement atteinte dans l’Histoire de la cité velsienne. Du côté du gouvernement, on a bien entendu peu communiquer sur les chiffres astronomiques, et la technique de l’autruche et du pourrissement semble de mise. Quelques sénateurs conservateurs en revanche, ont beaucoup moins de tact : « Impressionnant certes, mais nous sommes justement en train de travailler sur les questions desquelles se plaignent ces manifestants. Je ne vois pas vraiment où ces gens veulent en venir. Les réformes arriveront quand elles arriveront », juge l’un d’entre eux.
Pour finir, qu’en est-il de la position de ce journal concernant ces évènements ? Il va sans dire que notre rédaction ne peut rester insensible à la question, d’autant que beaucoup de nos confrères souffrent des mêmes maux qui les ont obligés à participer à cette mobilisation. Ainsi, je voudrais clôturer cet article en jouant cartes sur table avec nos lecteurs. Et pour marquer notre position, je voudrais terminer ce papier en vous partageant les paroles d’une chanson d’Emilio Matarella :

Ce pays est mon pays, ce pays est ton pays
Des plaines de Velsna aux confins d’Achosie
Des déserts de Cerveteri aux sequoias de Nowa-Velsna
Ce pays a été fait pour toi et moi

J’ai marché sur les docks de l’Arsenal
J’ai vu les chaînes humaines depuis ses toits
J’ai vu les barricades des ouvriers en cavale
Ce pays a été fait pour moi et toi

Ce pays est mon pays, ce pays est ton pays
Des plaines de Velsna aux confins d’Achosie
Des déserts de Cerveteri aux sequoias de Nowa-Velsna
Ce pays a été fait pour toi et moi

Le soleil se levait alors que je flânais
Les champs de blé ondoyer et les nuages de poussière rouler
Le brouillard se levait, une voix a commencé à chanter
Ce pays a été fait pour toi et moi

La rédaction du Velsna Libérée s’est engagé à financer la cagnotte des grévistes du groupe automobile Strama.



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