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Presse de Velsna: actualités et informations - Page 2

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Quotidia, Journal généraliste a écrit :
Patricia Tiago, 16 juillet 2012

Actualités diverses

Sports:
Signé et approuvé ! C'est enfin conclu, notre équipe nationale de football a désormais un équipementier officiel en la personne du Groupe esméen Unity. Il était temps car à moins d'un an du mondial cette question devenait de l'ordre du l'urgence.
Pour cette compétition, pas de grands changements. Les Marineri arboreront encore et toujours leur mythique tunique or et bordeaux qui leur est tant caractéristique.

Guerre et conflits à l'international:
Ce qui n'était à l'origine qu'un simple conflit frontalier provoqué par des exercices militaires en réponse à des exercices militaires s'est transformé en bataille sanglante et en conflit ouvert en Afarée, à quelques centaines de kilomètres seulement de Cerveteri. En effet, l'ONC semble désormais en conflit ouvert avec l'UNCS, une situation qui a débouché sur une guerre ouverte qui pourrait bien avoir de grandes répercussions économiques sur des pays n'y participant pas.

Très rapidement, les affrontement ont semble t-il tourné à l'avantage de l'ONC, en état de supériorité numérique et technologique qui leur a rapidement permis de mettre en déroute une flotte de Kronos. Une suprématie navale qui a permis un débarquement de grande ampleur sur les côtes kroniennes. On rapporte qu'un affrontement dans les environs de la ville de Tarin a provoqué la déroute complète des forces de Kronos. Pas moins de 9 000 soldats y ont perdu la vie ou la liberté tandis qu'elles étaient assaillies par une avant-garde d'Alguarena.

L'avancée des forces de l'ONC a par la suite permis de mettre au jour les réalités du système carcéral de Kronos où l'on a ainsi assisté à des libérations de masse de camps de travaux forcés. Le conflit est encore en cours mais nul doute que les forces de Kronos en Afarée sont sur le point de rupture et que le dénouement est proche.

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LegislaTV, Journal parlementaire de la Grande République a écrit :
Fabrizio Lograno, 10 Aout 2012

La "bataille de Wanmiri", symptôme supplémentaire du malaise politique velsnien ?

Des cris, des insultes, des coups et autre invective. La séance du Sénat des Mille du 10 Aout fut certainement une des plus chaotiques depuis le début de cette législature. Pourtant, rien ne prédestinait cette session parlementaire à dégénérer de la sorte. Zoom sur cette journée cauchemardesque pour le gouvernement.

Lorsque l'ordre du jour est fixé par le doyen de la chambre sénatoriale comme le veut le règlement et la coutume ce matin à 9h, bien peu de signes laissent présager de ce qui va advenir quelques heures plus tard. Au programme du jour, l'évaluation et les questions aux gouvernements au sujet d'une éventuelle aide humanitaire à apporter à la nation du Wanmiri, frappée récemment par une catastrophe volcanique ayant fait des centaines de victimes et des milliers de déplacés. Certains sénateurs s'étonnent: jamais la République n'a fait de don à l'étranger. Certains sénateurs parmi les "Hommes de la plèbe" ne manquent à ce moment là pas d'imagination pour porter leurs premières accusations de corruption étrangère contre le gouvernement, d'autant que les sénateurs ont prit ombrage d'autre chose qu'ils trouvent bien plus scandaleux: les représentants du gouvernement menés par Dino Scaela sont en retard, ce qui est vu comme une marque d'irrespect portée à l'institution du Sénat. Si l'ordre du jour a fait grincer des dents dans l'opposition (et quelques unes parmi les Hommes du Patrice), ce retard a occasionné la vive irritation de tout le Sénat.

Lorsque la délégation du gouvernement arrive sur place, les esprits sont d'ores et déjà bien peu disposés à une quelconque forme de discussion constructive. Le débat est long et laborieux pour Dino Scaela qui apporte son soutien à cette aide en plaidant pour "un placement de long terme qui aurait pour but d'initier des relations de confiance avec le Wanmiri". Mais comble de l'ironie, des sénateurs de la majorité émettent un blocage immédiat contre ce qu'ils considèrent comme une tentative d'application d'une mesure "socialiste". En effet, depuis quelques jours et la parution d'un article de "Quotidia" énonçant implicitement une tentative d'infiltration par des nations communistes, en particulier par le biais de cette aide humanitaire internationale, une atmosphère de panique s'est emparée de la classe politique velsnienne. Cela ne pouvait pas plus mal tomber pour le gouvernement et la tenue des débats a rapidement virée à l'émeute.

Dans un premier temps, les interruptions de séance se sont multipliées, de par les remarques désobligeantes de l'audience lors de la séances des questions gouvernementales. Le jet d'un encrier ratant de peu le Maître des Balances Scaela marque une interruption finale pour la journée et l'instauration d'un véritable mouvement d'hystérie collective. Les députés de l'opposition, qui eux se sont montrés hostiles à la mesure que par réflexe de rejet du gouvernement ont été ralliés par une minorité des Hommes du Patrice et ont commencé à en venir aux mains avec les fidèles du gouvernement. Coups de canne et d'armes contondantes diverses, lancer de siège et bataille d'encriers ont précédé les dents cassées et les fractures dans une bagarre générale digne d'un autre temps. La délégation gouvernementale a finalement dû être exfiltrée par les licteurs qui n'ont pas été loin de ne pas pouvoir retenir la masse des sénateurs hostiles. Des renforts de licteurs du gouvernement sont finalement parvenus à reprendre le contrôle de la salle environ une heure plus tard, non pas sans avoir dû passer outre une barricade de sièges mise en place par des sénateurs de l'opposition.

Le caractère dantesque de cet évènement, dans le cadre d'un débat pourtant banal est compréhensible sous le prisme du contexte politique dans lequel est plongé notre République, un contexte où le gouvernement, en crise de légitimité auprès de sénateurs qui n'ont jamais eu un groupe d'opposition aussi nombreux, tente tant bien que mal de faire dérouler le fonctionnement des institutions. Combien de temps cette situation peut perdurer ? Nous ne pouvons pas nous avancer.

Les évènements de cette journée nous aurait fait presque oublié le résultat du vote initié en début de soirée une fois le calme revenu. Les sénateurs n'ont consentit qu'à une aide humanitaire estimée à 1 million de florius.

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Luca Varro, Historien et Politologue a écrit :
13 Aout 2012

La crise de la République: analyse des dérives de nos institutions

Certaines tendances sont rarement perceptibles l’échelle de nos existences. Les dynamiques de l’Histoire sont parfois de longue haleine et des évènements en apparence insignifiants qui parcourent le quotidien de notre cité peuvent chacun et potentiellement, avoir des conséquences qui ne seront pas perceptibles avant des dizaines d’années, et dont les historiens et politologues du futur s’échignerons à décortiquer et analyser avec une question en tête : pourquoi ?
Je me mets à la place de ces « futurs velsniens » parce que, mesurer les conséquences d’évènements passés est mon métier. Pourquoi nous sommes sous habitués à voir des manifestations quasi quotidiennes dans nos rues de la part des plus pauvres d’entre nous ? Pourquoi sommes-nous désormais insensibles aux rixes ayant lieu au Sénat comme cela s’est produit la semaine passée avec l’affaire de Wanmiri ? Pourquoi il y a-t-il un mépris de plus en plus affiché de nos institutions et notre République, parfois de la part même de certains de nos gouvernants ? La réponse est complexe, mais la méthode pour l’obtenir est d’une grande simplicité : la dynamique de l’Histoire.

La dynamique de l’Histoire constitue la somme de tous les changements, de toutes les évolutions politiques, culturelles, économiques et sociales qui peuvent potentiellement mettre à mal les constructions politiques que sont nos gouvernements. Une manière de gouverner peut-être en accord avec la dynamique de l’Histoire cette année pour devenir totalement obsolète dans 10 ans car des facteurs auront influencé la dynamique de l’Histoire. Et notre République est très vieille, vieille de 13 siècles pour être plus exact. Il n’est pas évident de faire tenir une forme de gouvernement sur une aussi longue durée sans l’altérer dans sa forme. La plupart de nos voisins sont désormais des régimes « modernes », des démocraties établies dotées de constitutions et dont les citoyens sont représentés par des élus. D’autres sont des régimes socialistes qui ont compris l’intérêt de fidéliser une base sociale, d’être aimés de la masse du corps civique. Velsna n’a choisi aucune de ces voies. Je m’explique.

Velsna est la seule nation d’Eurysie de l’ouest, et peut-être même d’Eurysie tout court, dont la forme de gouvernement n’a pas changé une seule fois depuis 1300 ans. Et au fur et à mesure que l’Histoire avançait, en particulier depuis quelques décennies, cette forme de gouvernement s’est de plus en plus retrouvée en contradiction avec la dynamique de l’Histoire. Nous sommes gouvernés par un Sénat élu au suffrage censitaire et contrôlé par les mêmes familles depuis des siècles. Les partis politiques n’existent pas, nous n’avons pas de constitution formelle, nous n’avons pas un droit uniformisé sur tout le territoire… Et pendant ce temps l’Histoire a déroulé son fil. Ce système, dans le cadre d’une société traditionnelle où l’industrie n’existait pas encore de façon massive, où les médias de masse ne touchaient pas encore les citoyens, où la télécommunication était encore à ses balbutiements au sein d’une population dépolitisée…ce système pouvait fonctionner dans ce contexte. Mais l’Histoire a déroulé son fil : les citoyens velsniens sont devenus mieux informés et mieux encadrés par des syndicats et des associations politiques. Dans la seconde moitié du XXème siècle, les velsniens de condition modeste ont tout simplement développer des ambitions et une intelligence politique qu’ils ne possédaient pas autrefois. Il s’agit du premier facteur de l’obsolescence de notre République, le premier clou d’une crise sociale dans laquelle nous nous trouvons. Mais ce n’est pas encore suffisant pour expliquer la crise de notre République.

Notre système fonctionne sur un équilibre précaire entre les différents individus qui composent notre Sénat. Nous vivons dans un système de compétition aristocratique où le sénateur qui achète le plus de partisans possibles. Pendant des siècles, ce système a été relativement stable. Certes, nous avons connu des guerres civiles, des coups, mais la République et son système ont toujours finit par broyer ceux qui ne rentraient pas dans le moule, les sénateurs trop ambitieux pour le bien de la cité. Velsna, grâce à cette République, n’est jamais parvenue à se trouver un maître car le système réussissait à contenir les égos et les individus. Mais les choses ont changé, et paradoxalement la faute revient à un phénomène qui d’habitude serait qualifié de positif par n’importe qui. Ces dernières années, Velsna est devenue riche trop rapidement. Je m’explique. Cette année, la croissance du PIB annuel a été estimée à 12%. C’est un chiffre faramineux que nous n’aurions jamais espéré atteindre il y a encore quelques années. Les raisons importent peu, je ne suis pas là pour faire des éloges, mais cet enrichissement massif a provoqué un retour de bâton extrêmement néfaste pour notre République.

Premièrement, pour aggraver un peu plus la crise sociale de Velsna, si nos élites politiques et économiques se sont enrichies de manière exponentielle, cela n’a pas été le cas du salaire de la plupart des citoyens de Velsna. La mondialisation et la tertiarisation ont forcé à la ruine un grand nombre de petites entreprises qui autrefois étaient le poumon de notre économie et les conventions salariales n’ont pas évolué depuis des décennies. Cette population de plus en plus politisée est donc dans le même temps devenu de plus en plus précaire. Depuis, Velsna vit au rythme des émeutes de plus en plus nombreuses et violentes dans une atmosphère de troubles constants. Mais si cette crise n’était que sociale, je n’en ferais pas un article. Cette crise, par l’enrichissement massif des élites, est devenue également politique.

Souvenez vous de ce que j’ai écrit plus tôt sur le fait que le système velsnien était fait de sorte à pousser nos élites à rivaliser entre elles pour des postes et des honneurs dans le cadre d’un système de clientèle et de compétition généralisée. L’enrichissement de Velsna a provoqué ni plus ni moins que l’effondrement de ce « cercle vertueux ». En effet, au fur et à mesure que les richesses se concentrent de plus en plus au Sénat, certains individus ont progressivement réussi à se détacher de ce dernier, par des revenus dépassant l’entendement même de la plupart de nos représentants. Alors qu’auparavant, les factions au Sénat se comptaient par dizaines, qui s’alliaient et rivalisaient dans un manège incessant, celles-ci ont laissé place à quelques blocs politiques dont les hommes capables de les acheter se comptent à Velsna sur le doigt d’une seule main. La République a perdu le contrôle de ce qu’il y a de plus important : celui de l’égo et de l’ambition de ceux qui prétendent vouloir la diriger. Et avec le contexte social actuel, le peuple y paraît de moins en moins attaché au point, à mon avis, de ne pas être gêné par la prise de pouvoir d’un Homme providentiel. Un Homme qui serait assez ambitieux pour prendre le contrôle total des institutions sans la moindre opposition, à partir du moment où il promet de mettre fin aux troubles.

Comme vous avez pu le deviner, je ne suis donc pas particulièrement optimiste pour l’avenir des institutions républicaines. Pour cause, les perspectives ne paraissent guère encourageantes. Mais deux embranchements sont encore possibles à mon sens. Dans le premier, il arrive exactement ce que je prédis : un Homme seul finira par prendre le pouvoir et réorganisera cette République comme il l’entend. Peut-être même assisterons nous à la fin de notre régime politique. Dans le second cas de figure, c’est le peuple qui parviendra à briser ce cercle devenu vicieux, saura ne pas céder aux sirènes de quelque personnage providentiel et réussira à instaurer une République répondant davantage à la grande dynamique de l’Histoire. Là aussi, je ne peux pas encore deviner quelle faction finira par imposer une vision. Mais dans tous les cas et je l’affirme : la République de Velsna telle que la connaissons ne survivra plus très longtemps. Cela peut-être une question, de semaines, de mois ou d’années, mais cela arrivera.

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LegislaTV, Journal parlementaire de la Grande République a écrit :
Fabrizio Lograno, 28 Aout 2012

État des débats sur la formation d'un nouveau gouvernement: un triumvirat en perspective ?

Cela fait désormais quatre jours depuis l’assassinat d’Erico Dandolo, Patrice de Velsna et la situation nous rappelle à quel point cette pièce maîtresse du système qu’est le Patrice est trop souvent sous-estimée. En effet, sa mort a entraîné un véritable séisme politique dans tout le pays. L’administration de la cité reprend progressivement un fonctionnement normal malgré la période d’intérim dont tous souhaitent qu’elle ne traîne pas en longueur. Car depuis le décès du Patrice, c’est un « demi-gouvernement » qui est la barre : un gouvernement qui ne peut plus planifier de projets ni de plans à long terme dans tous les domaines. Les consulats tentent tant bien que mal à l’étranger de palier à cette absence de direction claire mais peu de diplomates peuvent remplacer les Maîtres de Bureau lors de leurs déplacements à l’étranger, qui sont limités durant cette période. Ainsi, cet intérim a pour conséquence de geler la diplomatie à l’étranger, au risque de distordre des liens nouvellement formés avec d’autres nations.

Mais cet aspect n’est l’un que des très nombreux qui rendent cette période d’intérim si spéciale. Sur le plan intérieur, hormis des situations d’urgence qui nécessitent la mise place de décrets indispensables au bon fonctionnement de la cité, tous les dossiers faisant la navette entre le Sénat et le Conseil Communal sont à l’arrêt. Dans ce contexte de transition du pouvoir, rien ne doit ralentir le processus de nomination d’un nouveau Conseil Communal par le Sénat, sacrifiant ainsi toutes les autres prises d’initiative de ces deux institutions. Le Conseil Communal ne se réunit plus que pour rechercher les meilleures façons d’assister le Sénat dans une quête de majorité qui élierait les membres d’un nouveau Conseil et du Patrice à sa tête. Et c’est là que le problème actuel réside et qui fait dire à tous les observateurs du monde politique que cette transition a davantage les aspects d’une véritable crise institutionnelle qu’autre chose.

En effet, le problème réside dans le fait que la majorité sénatoriale n’existe plus à proprement parler. Les Hommes du Patrice se caractérisaient par une chose : ils étaient comme leur nom l’indique fidèles avant tout à Erico Dandolo. Mais Dandolo est mort, et la majorité a perdu la seule chose qui réunissait des sénateurs aux convictions et aux priorités politiques finalement très différentes. Le corps de Dandolo était encore chaud que la fragile unité a éclaté en différents clans. Il est bon de rappeler que cette unité ne s’était formée que pour empêcher les Hommes de la plèbe favorables à une réforme profonde du système, d’où le caractère très éclectique du Conseil Communal actuel qui pour certains d’entre eux étaient des rivaux politiques.
Très rapidement au Sénat, deux factions issues de l’effondrement de la majorité sont en train de s’agréger autour des deux personnalités les plus puissantes du Conseil Communal. Scaela, riche de nombreuses victoires politiques et ayant un réseau de fidélité de plus en plus grand, peut prétendre avoir fidéliser plus de 300 sénateurs à sa cause. Ces derniers sont donc prêts à suivre ses recommandations concernant la nomination d’un nouveau Patricien parmi leurs rangs. Mais, les voix de plus de 300 sénateurs sont encore très insuffisantes pour obtenir la majorité absolue nécessaire à une telle issue. Dans le contexte actuel, Scaela, malgré son influence de plus en plus prononcée et sa débauche de moyens financiers engagés dans sa course à la magistrature, ne peut prétendre avoir seul la main haute au Conseil Communal. Il n’a pas encore les moyens de décrocher une nouvelle nomination à son poste actuel au passage. Et c’est là qu’apparaissent les autres acteurs de cette pièce sans lesquels un gouvernement ne peut se faire.

DiGrassi, personnage indéboulonnable du gouvernement du défunt Patrice, s’il a perdu du terrain, n’est pas encore hors-jeu. Malgré les succès de Scaela dans le domaine de l’économie qui l’ont quelque peu mis de côté, Matteo DiGrassi dispose d’un capital qui dépasse l’entendement dans de nombreuses entreprises du pays qui lui permettent d’acheter la fidélité de près de 220 sénateurs selon nos estimations. L’usure du pouvoir et les évènements politiques internationaux ont davantage fait leur effet sur le Maître de l’Arsenal que sur le Maître des Balances. Si Scaela entretient encore l’espoir de pouvoir influer sur l’élection du nouveau Patrice qui lui garantirait une place dans son gouvernement, DiGrassi a sans doute déjà pris conscience qu’il n’en sera rien pour lui. Inutile de chercher des sénateurs dans les rangs des Hommes de la plèbe également, eux qui considèrent pour la plupart DiGrassi avec plus de crainte et de colère que Scaela. Mais si le Maître de l’Arsenal ne peut pas former de gouvernement, il dispose encore d’une base suffisante pour bloquer tout le processus de désignation du Patrice. Ses derniers agissements laisseraient sous-entendre qu’il aurait adopté la doctrine du « Si je ne suis pas au gouvernement, il n’y aura pas de gouvernement ».
Enfin, les Hommes de la Plèbe qui incarnaient l’opposition au Patrice Dandolo sont toujours en embuscade et commencent à s’organiser de façon plus distincte que depuis le début de la législature. Ces derniers, 400 sénateurs sont une force sur laquelle compter qui qui potentiellement, peut s’avérer indispensable à la formation d’un gouvernement. Parmi eux, 150 commenceraient à se ranger derrière un candidat pour le moins improbable : Vittorio Vinola. Ambassadeur de Velsna auprès de la Zélandia, Vinola n’est pourtant pas un membre incontournable de la Curie et son absence à l’étranger fait que ses interventions à l’Assemblée ont été très rares. Pourtant, celui-ci a mobilisé des fonds dont on ignore encore la provenance, assez conséquents pour que près de 150 sénateurs soutiennent ses positions concernant l’abolition du cens électoral qui transformerait Velsna pour sûr. Le reste des membres de la plèbe ont des priorités politiques trop éloignées de ce groupe pour en faire partie, ou n’ont pas encore été approchés.

Tous ces facteurs font que depuis 6 jours, le Sénat n’a toujours pas été capable de nommer un Patrice, seul Homme en droit de former un gouvernement. Dans cette situation, une idée commence à faire son bout de chemin. Des rumeurs font état que plus en plus de sénateurs penchent pour l’instauration d’un Triumvirat. Si tel est le cas, trois Sénateurs seraient nommés à ce poste avec les pleins pouvoirs (dans la mesure où deux des trois triumvirs sont en accord avec les propositions de l’un d’entre eux) pour une période de 6 mois. L’instauration d’un triumvirat interroge : cette magistrature n’a pas été déléguée depuis près d’un siècle et la nomination de triumvirs pourrait envoyer des signaux négatifs à l’étranger, tant sur le plan politique qu’économique. Si une telle situation devait se produire, les noms de Dino Scaela et Matteo DiGrassi seraient de toute évidence en tête de liste. C’est l’identité du troisième triumvir qui poserait plus de questions et de débats. De plus, pour qu’un des trois triumvirs voit ses décrets appliqués, il doit obtenir la bénédiction d’au moins un de ses compères. On comprend alors dans ce cadre à quel point la nomination de la bonne personne revêt d’un enjeu crucial. Assurément, les prochains jours de débat vont être décisifs.



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Velsna libérée a écrit :
Giuseppe Lauda, 8 septembre 2012

Des nouvelles de la pourriture qui règne au Sénat au travers de l'enquête sur l'assassinat du Patrice Dandolo

Nos plus fidèles lecteurs sont peut-être déjà au courant: je n'ai jamais apprécié notre Patrice Dandolo. Non pas qu'il ait été à titre personnel un individu détestable au plus haut point, mais le Patrice, dans notre système représente son ensemble. Il est LA figure de la République, ce régime politique dont nous supportons de moins en moins le joug. Il garantit au Conseil Communal, le sommet de la pyramide de la pourriture, la tenue de ses réunions.

Mais le Patrice est mort, comme vous le savez. Et sa mort elle aussi a été révélatrice de ce qui se passe de plus scandaleux dans notre cité: la corruption généralisée. Selon nos sources internes au journal, l'enquête concernant son assassinat est au point mort et aucune information n'a officiellement fuité des hautes sphères du pouvoir et du Sénat. Du moins officiellement nous savons juste qu'ils s'agit d'un assassinat. Depuis, silence radio, comme si tous nos médias, tenus pour beaucoup par des membres du Sénat avaient soudain fait taire leurs querelles pour imposer un silence de mort sur la République, que finalement, toute cette détestation affichée n'était que du théâtre dont nous serions tous des spectateurs.

Qu'en est t-il donc ? Beaucoup de choses. Premièrement, les circonstances de cet assassinat sont de plus en plus claires. Le Patrice Erico Dandolo a été touché d'une quinzaine de coups de couteaux de toutes parts. A moins d'un forcené particulièrement vindicatif, il y aurait donc plusieurs tueurs ayant encerclé la victime. Or comme nous le savons tous, entrer dans la partir du Palais réservée au Patrice lorsqu'on appartient pas à au personnel affecté à son entretien relève en soi de l'exploit. Même les sénateurs n'ont pas le droit d'y entrer. Y entrer seul relève de l'exploit, y entrer à plusieurs relève d'une successions de miracles qu'aucun régicide ne pourrait espérer sans aide venant de l’intérieur. Vous avez bien lu ce que j'ai écrit: Dandolo a très probablement été assassiné avec l'aide de complices qui s'assuraient des allées et venues du personnel, qui connaissaient parfaitement l'emploi du temps du Patrice dans ce palais immense et qui avaient un sauf-conduit. Il n'y a pas 36 solutions: les assassins sont soit au Conseil Communal, soit au Sénat, soit sont les deux à la fois. L'absence de la moindre effraction, de la moindre fenêtre cassée ou porte forcée ne fait que confirmer ces soupçons. Tout cela citoyens, on vous l'a caché, non pas parce que nous aimions le Patrice, mais parce que ses assassins sont en train de prendre sa place.

Lorsque vous regarderez le Sénat, voyez les pour ce qu'ils sont: des assassins. C'est là la triste réalité: des assassins qui se détestent entre eux aussi bien qu'ils nous détestent, nous. Ne nous voilons plus la face: ces individus ont perdu toute justification à leur règne depuis bien longtemps. Et j'espère que cet évènement servira au peuple de Velsna de piqure de rappel.

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Quotidia, Journal généraliste a écrit :
Victoria Cavali, 15 septembre 2012

Je suis Pascal Tiago

« Je suis Pascal Tiago ». C’est un slogan qu’on voit de plus en plus affiché aux fenêtres des rédactions du pays, et à celles des riverains de Velsna. Pour cause, c’est bien notre rédaction qui a a lancé ce mot d’ordre suite à la disparition de notre confrère et ami Pascal Tiago, le mois dernier. Celui-ci, parti plein de bonnes intentions en Wanmiri, a été victime de sa générosité dans une nation qu’on ne rougirait pas à qualifier de pays du tiers-monde. Sur place à Velsna, nous avons trouvé un soutien immense de l’opinion publique afin de soutenir notre cause, et notre rassemblement de samedi devant le Palais du Patrice a été un succès. Vous étiez 16 000 à nous soutenir, nous les journalistes, qui mesurent le risque de nos vies afin de vous garder informés dans les moindres détails de tout ce qui se passe dans ce monde si instable, nous les journalistes qui tâchons de couvrir ces évènements avec la neutralité et la déontologie qui nous sied si bien. Nous les journalistes, nous sommes parfois victime de notre intégrité.

Notre collègue Pascal est là quelque part, en Wanmiri, nous en avons la certitude. C’est pourquoi nous avons monté cette cagnotte de soutien pour lui et sa famille, afin d’aider au financement de ses recherches dans la région qui a été touchée par cette catastrophe volcanique de ce pays surpeuplé. Aujourd’hui encore, le gouvernement velsnien ignore nos complaintes et nos demandes de recherche. Aujourd’hui encore le gouvernement de Wanmiri fait la sourde oreille de ce qui devrait être un sujet national prioritaire pour eux. Mais les gouvernements ne font rien, car ils se fichent de notre déontologie, ils se fichent de notre intégrité et ils se fichent de la liberté d’expression. Et parce que Pascal Tiago le mérite, laissez donc notre rédaction faire le portrait de cet individu exemplaire à tout point de vue.

Pascal Tiago est le modèle du journalisme objectif, tous, nous le savons déjà. Mais vous, public, vous ne le savez peut-être pas. Pascal a passé sa carrière à couvrir le sujet des aides humanitaires et des catastrophes qui frappent les pays hors d’Eurysie. Il ne le faisait pas pour l’argent, pour la renommée ou pour un avancement de carrière. Il le faisait par conviction. Lorsqu’il allait sur place, toute son attention se portait toujours sur les sinistrés, toujours. Car il était mû par une humanité sans borne. Toujours donnait-il toute son énergie aux associations et aux gouvernements sur place qui luttaient contre les raz de marée, contre les éruptions et les tremblements de terre. Toujours Pascal se montrait compréhensif avec les locaux et partageait leur peine, n’hésitant pas à lâcher le micro et la caméra à la moindre occasion pour se mettre au contact du réel. Je me souviens, une fois, au Prodnov, lorsqu’il donna à un sinistré privé de logement par un bombardement, l’adresse d’un promoteur qui assurait la gratuité des frais de notaire. Ou encore, lorsqu’il parla à des indigènes démunis de Paltoterra des investissements qu’ils pourraient faire en crypto-monnaie et qui pourraient les sortir de la misère dans laquelle ils étaient.

Pascal Tiago était un individu hors-norme, et à titre personnel, je l’aimais. Nous l’aimions tous. Et je suis sûr que la totalité du corps journalistique du pays pensait de même. C’est pourquoi, la rédaction de Quotidia est fière de vous annoncer la création d’une association de soutien et de promotion de la liberté d’expression Pascal Tiago, aujourd’hui à Velsna. Cette association, nous comptons sur la générosité des velsniens pour en assurer le financement. Et cet argent, nous pouvons assurer nos lecteurs qu’il sera dédié au financement des recherches de tous les journalistes disparus ou actuellement en otage dans des zones de conflits et de tension à travers le monde. Une part non négligeable de cet argent devrait également être redirigé vers des réseaux d’aide humanitaire que Pascal soutenait de toute son âme. Nous voulons que tous les enfants de ce bas monde victimes des conflits et des catastrophes connaissent son nom, et que plus tard ils puissent le remercier comme nous l’avons remercié de toutes ces fois où il nous avait sauvé la mise. De toutes ces fois, où il faisait acte de politesse et de compréhension devant tous ses interviewés. Et pour toutes ces fois, chers lecteurs, n’ayons pas peur de le dire : nous sommes tous Pascal Tiago. Je suis Pascal Tiago.





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LegislaTV, Journal parlementaire de la Grande République a écrit :
Fabrizio Lograno, 27 septembre 2012

Le triumvirat de la carpe et du lapin: à quoi s'attendre ?

"Gouvernement étrange", "Nous avons troqué une crise contre une autre.", "Les Hommes de la plèbe sont en train de monter.". Toutes ces citations sont celles de sénateurs surpris par le vote de leurs confrères. Hier 26 septembre, la transition gouvernementale s'est achevée sur l'instauration d'un triumvirat, une première en ce début de XXIème siècle. D'ordinaire, une période de triumvirat est supposée être une forme de solution à une crise interne ou externe à la République, une forme de gouvernement supposée aller vers un seul but: celui de la résolution de la dite crise. Or, le résultat en a stupéfait plus d'un et de l'aveu même des membres nouvellement nommés du Conseil Communal, le travail sera délicat tant la personnalité des triumvirs diffère et semble pointer des causes différentes à la crise actuelle. Si les noms de Dino Scaela et de Matteo DiGrassi semblaient destinés à se retrouver sur le bulletin des sénateurs, l'arrivée de Vittorio Vinola sonne comme celle d'un invité surprise dont les autres convives se seraient bien passés. Retour sur cette journée pour comprendre comment le Sénat en est venu à nommer ces trois hommes, et en particulier ce sénateur de l'opposition de la Plèbe.

Il aura fallu plusieurs semaines de débat aux sénateurs pour qu'ils comprennent l'impossibilité de la nomination d'un Patrice. En cause, le blocage prévisible issu d'une majorité patricienne fracturée et incapable de se ressouder. D'une certaine façon, les personnalités de DiGrassi et de Scaela sont intimement liées aux causes de la longueur des débats. Ces derniers, ayant été obligés de collaborer ensemble dans le précédent gouvernement avaient persisté et signer avant même la mort du Patrice Dandolo: jamais ils n'accepteraient de figurer de nouveau dans le même Conseil Communal. Il n'en fallait pas plus que l'inimitié personnelle de ces deux égos pour scinder le camp des Hommes du Patrice. Depuis, les deux Hommes s'étaient évertués à tenter de rallier le plus de sénateurs possibles, voire dans certains cas, soudoyer des sénateurs de l'opposition qui leur étaient hostiles dans l'espoir qu'ils ne votent pas pour l'autre faction. En résultait donc l'incapacité du Sénat d'atteindre la majorité absolue qui devait désigner un Patrice parmi les membres du Sénat. Un personnage important certes, mais dont la fonction est souvent attribuée à un parlementaire peu influent.

C'est dans ce contexte que le débat sur la nomination d'un Patrice a cédé la place à celui portant sur la nomination d'un triumvirat, jugé plus facilement atteignable par les sénateurs. Pour cause, si la nomination d'un Patrice nécessite une majorité absolue, il ne faut "que" 450 voix à un sénateur pour prétendre à la fonction extraordinaire de triumvir. A partir de là, la course était lancée entre les différentes factions du Sénat, à la recherche des votes requis chez les autres camps qui daigneraient les détester moins que leurs autres adversaires. Usant de tractations habiles, mobilisant des fonds sensiblement équivalents à DiGrassi et à Scaela (chose peu commune pour un sénateur aussi jeune), Vittorio Vinola est ainsi parvenu à se glisser dans un trou de souris entre les deux favoris. Sur la ligne grâce à des ralliements de dernière minute, à 451 voix, celui-ci a ainsi été nommé dernier triumvir. Stupéfaction chez les favoris qui pensaient réserver le dernier poste de triumvir à un partisan dévoué à leur cause et qui aurait sans doute orienté la gouvernance effective de la République entre les mains de l'un des deux Hommes.

A quoi donc s'attendre de ce triumvirat inattendu, maintenant qu'il se présente à nous ? Plusieurs scénarios, à vrai dire. Le plus favorable serait celui où les trois hommes consentent tout trois à des concessions politiques et programmatiques afin de faire fonctionner ce gouvernement ubuesque, car pour rappel, dans un gouvernement de triumvirat il faut le consentement de deux triumvirs sur trois pour faire passer un texte de loi, ou approuver des décisions de justice. Or, chaque triumvir a des ambitions très éloignées de celle de ses confrères: DiGrassi entend continuer d'investir massivement dans le réarmement de la République tandis que Scaela s'oriente vers un programme de développement de l'économie civile. Quant à Vinola, il a expressément indiqué qu'il ne lâcherait du lest que dans le cas où des réformes sociales et politiques profondes sont actées à Velsna, en particulier celles cliées à son combat pour l'abolition du suffrage censitaire. Dans la situation où chaque triumvir resterait dans sa ligne, la poursuite du blocage institutionnel de la République se profile dangereusement...à voir donc.


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Velsna libérée a écrit :
Giuseppe Lauda, 2 octobre 2012

Phénomène de société: les appartements capsules et la dérégulation du marché du logement


A Velsna, tous parmi nous savons qu'il y a la façade magnifique, avec ses maisons historiques du XVIème siècle, avec ses paillettes et ses fêtes luxueuses. Avec ses activités touristiques et glamour. Mais il y a également ce que l'on ne voit pas et qui s'exprime à travers le malaise du marché du logement dérégulé de Velsna. Ici, l'absence de la moindre norme et l'explosion des prix de l'immobilier a entraîné l'apparition d'un phénomène caractéristique de la paupérisation d'une part de plus en plus importante de la population: les appartements capsule. Nous avons suivi l'itinéraire de l'un de ces marchands de sommeil d'aujourd'hui: Gustavo Pietro.

C’est par analogie avec les capsules spatiales que de plus en plus de velsniens on commencé à appeler « appartement capsule » le nouveau type de logement venu tout droit de Carnavale qui a fait son apparition à Velsna. Arrivé à Velsna il y a quelques mois, le jeune promoteur natif de Cerveteri a rapidement compris les tendances du marché de l'immobilier de la cité sur l'eau et anticipé une demande criante de logements. Car quoi de mieux qu'un énième profiteur de misère parcourant les rues de Velsna. Il est ainsi venu avec une solution qui existait déjà dans les cités dortoirs de Carnavale: l'appartement-capsule.

L’allure de ses cabines, qui s’empilent dans des locaux sommaires un peu partout dans la ville, est faussement futuriste : plastique blanc aux formes arrondies et lumière tamisée clignotante. Question surface des « appartements » à louer, il existe deux modèles, qui diffèrent seulement de 20 cm2: on passe de 2,1 à 2,3 m2, avec une hauteur sous barrot de 1m. De toute évidence, ce n'est pas le meilleur endroit pour faire évoluer des individus atteints de claustrophobie. Il n’y a évidemment pas de fenêtres et en tout et pour tout, la seule chose qui y ressemble de loin sont des petits miroirs plaqués aux murs.

" La capsule offre comme équipement une lumière au plafond, du Wi-Fi, un lit, un écran télévisé et de l’air conditionné. C'est un vrai petit palace ! ", a expliqué notre sujet d'article, assurant plusieurs fois au passage qu'il respectait les législations relatives au logement à Velsna. Les locataires partagent salle de bains et cuisine commune, et la porte de leur chambre se verrouille par une carte électronique comme pour les chambres d’hôtel.

Pietro a beau donner à ces...choses le nom qu'il veut pour leur donner un caractère plus lissé, beaucoup de velsniens ont commencé à surnommer ces derniers pour ce qu'ils sont: "les appartements-cerceuils". Ces structures sont hélas en train de devenir un phénomène de société dans notre cité, comme beaucoup d'autres choses qui pervertissent notre système. On estime aujourd'hui que près de 50 000 personnes vivent dans ces appartements, aménagés au sein d'anciens bâtiments historiques de la vieille ville pour certains, mais dont la majorité se trouvent en périphérie de la capitale. Devant nous, le promoteur se défend: "Je ne fais que satisfaire une demande après tout. A Velsna, les prix ont explosé par manque de terrain constructible. Je ne fais que procurer un toit à des gens qui souhaitent vivre ici, et ils ont l'air parfaitement heureux des prix que je leur propose."

Pour notre part à la rédaction, nous avons déjà l'intention de consacrer à ce phénomène davantage qu'un article de presse. Et nous ne sommes pas les seuls. Le producteur célèbre producteur velsnien Alessandro Savonarole entend déjà mettre cette misère à l'écran dans le cadre d'un projet futur dont il ne sait pas encore s'il prendra l'aspect d'un film ou d'une série. Ce dernier nous dit face-caméra les raisons de son intérêt:
" Vous vous demandez certainement pourquoi nous nous en préoccuperions de ces personnes qui ne font pas partie de notre vie ", nous dit-il. " Ce sont précisément les personnes que vous rencontrez dans votre vie de tous les jours : ce sont les serveurs des restaurants où vous mangez, les agents de sécurité des centres commerciaux que vous fréquentez, ou encore les balayeurs et les livreurs que vous croisez dans les rues que vous traversez. La seule différence entre eux et nous, ce sont leurs maisons. Il est question de dignité humaine. "


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Quotidia, Journal généraliste a écrit :
Victoria Cavali, 3 octobre 2012

Voyage dans le milieu humanitaire velsnien en Okaristan

Cela fait désormais plusieurs mois que la guerre civile, couplée depuis le mois d'aout à plusieurs interventions étrangères, de la Tcharnovie, puis de la Loduarie a mis à feu et à sang le pays. Beaucoup de considérations politiques, beaucoup de considérations idéologiques ont amplifié ce conflit région dans des mesures peu communes. Mais, lorsqu'il s'agit d'humanitaire, ces facteurs n'ont pas d'importance et chaque vie humaine compte. C'est du moins ce que pense Toni Herdonia, ancien banquier reconverti dans ce milieu qui diffère tant de son domaine de compétence d’origine. Néanmoins, comme nous allons pouvoir le constater au cours de nos différentes escales à bord de son navire "Le Parcimonieux", ce dernier a réussi à trouver des moyens d'exprimer son talent et son bagage académique à travers sa nouvelle cause.

C'est en Aout 2012 que Toni Herdonia change totalement de route. Expert-comptable récemment licencié du Groupe Laurenti Alfonso, ce dernier découvre en même temps que la plupart des velsniens l'horreur de la guerre en Okaristan. Bouleversé par ces images qui resteront durablement dans son esprit, Herdonia décide de monter une société de location de navires et fait l’acquisition de plusieurs vedettes civiles de seconde main en Zélandia, qu'il commence à sous-louer à divers bateliers de la Manche Blanche. C'est décidé, il sauvera des okaristanais. L'idée de son entreprise, considérée comme parfaitement légale à Velsna, ne lui est pas venue toute seule mais de son expérience personnelle dans le monde de l'entreprise. Il nous dit à ce propos: "Je me suis posé la question: des civils veulent fuir l'horreur de la guerre en Okaristan, ils veulent partir du pays. Mais ils n'en ont pas la possibilité, car ils sont dans une zone de conflits où la plupart des services de ferry n'existent plus, ou ils n'ont pas l'argent pour partir avec les moyens de transport existants. J'ai donc proposer à divers sous-traitants de créer des escales sur plusieurs points côtiers en Okaristan, et d'en assurer la communication dans le pays. Pour régler le problème du prix du carburant, nous avons juste eu à délester les navires pour dépasser leur charge minimale acceptable. Ainsi, les okaristanais voulant quitter le payer peuvent désormais le faire grâce à mes prix modiques. Et mes marges explosent...même si ce n'est pas le but de mon entreprise, plutôt un effet secondaire heureux."

Sur les vedettes de fortunes que Herdonia sous-loue, ce dernier affirme qu'il peut transporter près de 50 personnes sur une seule traversée. Interrogé sur la sécurité de ce dispositif, ce jeune investisseur ambitieux assure que ces navires sont entièrement sécurisés et que les éventuels naufrages sont davantage causés par des facteurs humains indépendants de sa volonté que des facteurs techniques. "Il m'est arrivé de sur-estimer les capacités de certains pilotes de vedettes qui se sont avérés complètement irresponsables. C'était le début, j'étais encore novice dans ce secteur." nous avoue t-il à demi mots.

Nous nous sommes rendu en Okaristan, à la recherche de l'un de ses sous-traitants du nom de Yaroslav. Ce dernier, également est motivé par une cause humanitaire et une conviction profonde par les scènes traumatisantes dont il a été témoin. En effet, avant l'arrivée de Herdonia sur le "marché", ce dernier était aux mains de "vulgaires passeurs" et de "profiteurs de misère qui faisaient payer des tarifs prohibitifs à leurs clients". Ainsi, depuis l'arrivée de la société d'Herdonia, ces prix du passage, à en croire ses sous-traitants, ont été divisés par 3 en moyenne. La plupart du temps, ceux-ci s'échelonnent entre 700 et 1200 florius velsniens, autant dire rien du tout. Bien évidemment, plus la destination est lointaine, plus les prix augmentent (en raison de la consommation du carburant, bien évidemment). La plupart des okaristanais se rendent ainsi dans des pays relativement proches en Manche Blanche. "Luminor et Eclipsia sont les destinations les plus populaires, évidemment. Mais les okaristanais aiment bien se rendre également à Rasken, voire même à Luminor. Surtout en cette période de l'année." nous dit Yaroslav. Interrogé sur les raisons de la facilité avec laquelle il passe au travers des opérations militaires de la Loduarie, ce dernier nous répondit juste avec malice: "Les meilleurs humanitaires gardent leur secret.".



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LegislaTV, Journal parlementaire de la Grande République a écrit :
Fabrizio Lograno, 8 novembre 2012

Un attentat contre des proches du Triumvir Vinola déjoué, la sécurité velsnienne en alerte

Coup de tonnerre dans le monde politique velsnien. L'agence de presse de LegislaTV confirme avoir eu connaissance ce matin d'une tentative d'assassinat de Theodoro et Carla Vinola, parents de l'actuel Triumvir Vittorio Vinola dans la nuit du 7 au 8 novembre. Les détails de cette atteinte à la vie des deux septuagénaires n'ont pas encore été divulgués, toujours est-il que les équipes de LégislaTV sont parvenues à se procurer les premiers éléments de cette enquête.

Selon nos informations, les assaillants auraient tenté une intrusion du palazzio Vinola, laquelle aurait débouché sur un échange de tirs avec les licteurs du triumvir, alors en faction dans le palais. Celle-ci se serait étendue sur près de 8 minutes durant lesquelles plusieurs centaines de coups auraient été échangés, aboutissant à la mort de deux licteurs et laissant Theodoro Vinola blessé à l'avant-bras. Ses jours ne sont pas en danger mais les assaillants seraient toujours en fuite et n'ont pas été interpellés.

Si l'assaut s'est révélé être un échec, ce dernier intervient dans une période de tension politique que cet évènement risque d’envenimer. Les spéculations tournent déjà autour de cette attaque les soutiens des différents triumvirs qui se rejettent mutuellement la responsabilité de l'assaut. Les retombées de cette tentative d'assassinat pourraient donc être potentiellement importantes. Affaire à suivre.


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Quotidia, Journal généraliste a écrit :
Victoria Cavali, 20 novembre 2012

Retour en eaux profondes: diversification des humanitaires velsniens

Il y a un mois de cela, nous suivions dans le cadre de l'un de nos reportages les pérégrinations d'individus dans les réseaux d'aide humanitaires, en particulier un jeune homme connu sous le nom de Toni Herdonia. Ce dernier nous avait présenté la création de sa "société de transport de réfugiés à la demande" dont il s'était fait le PDG et principal administrateur. Nous expliquant en détails le fonctionnement de son entreprise et le principe de sous-traitance, un véritable réseau de franchisés tous dévoués à la cause humanitaire se développant de plus en plus depuis l'éclatement du conflit en Okaristan. Encore une fois, Herdonia nous invite dans les coulisse de sa petite entreprise qui enorgueillit d'avoir déjà participé au déplacement et à la "délocalisation" de plusieurs milliers d'okaristanais. Et ce que l'on peut dire, c'est que ce jeune entrepreneur dynamique a fait beaucoup de chemin depuis notre dernière enquête.

Notre reportage commence au tout nouveau siège social flambant neuf, preuve de la prospérité nouvelle de "Rêves et voyages", le tout nouveau nom de la structure à capitaux anonymes détenue par le jeune homme. Bien accueillis, on me fit montre de tous les égards. Une énergie toute particulière se dégage de Toni Herdonia, celle d'un jeune loup aux dents longues qui n'a pas peur de faire tout son possible afin de tirer le plus d'okaristanais hors de leur condition. Tout de suite, il nous présente des idées en pagaille afin de maximiser l'efficacité du service de transport par bâteau qu'il a monté avec l'aide de ses "franchisés" qui s'occupent du transport effectif des réfugiés. Sa dernière création ? La création d'une application mobile appelée "findboat". Au programme des possibilités du module: géolocalisation des franchisés les plus proches sur le littoral okaristanais avec réservation de places moyennant un abonnement dont le prix modique s'élève à 29 florius par mois. A l'aide d'un habile système de parrainage, un okaristanais peut avoir la possibilité de garantir des réductions pour tous les membres de sa famille s'il a lui même au préalable contracté un abonnement sur l'application. De même, Herdonia a commencé à réfléchir à la mise en place d'un réseau de recruteurs, dont il a donné l'appellation "jobfinder", et qui mettraient en lien les franchisés assurant le moyen de transport à d'éventuels employeurs dans les pays de destination des réfugiés. Totalement hostile à la "servitude du salariat", Herdonia assure que l'intégralité des contrats de travail proposés par les jobfinder soient des contrats d'auto-entreprenariat. Herdonia commente: "Chaque homme a le droit d'être son propre roi. Fini les patrons, jobfinder se concevra comme une plate-forme virtuelle d'intérimaires, mais sans contrat d'intérim. Si quelqu'un a envie de travailler une semaine pour un employeur et la semaine d'après pour un autre, il pourra le faire. Il sera totalement libre.". Dans le tête d'Herdonia, c'est l’ébullition: une quantité de projets à faire, comme la mise en place d'un service d'aide linguistique pour aider les réfugiés à s'intégrer plus facilement à leur pays d'adoption qui serait comprise dans une formule premium de l'application.

Sur le terrain, les choses ont également grandement changer. Les franchisés se sont multipliés, au point que Herdonia est devenu l'un des entrepreneurs à la tête de l'un des plus puissants services de transport de réfugiés. Beaucoup d'indépendants munis d'embarcations ne peuvent maintenant plus se passer des services de l'application velsnienne tandis que certains autres ont tout simplement cesser leurs activités à cause du sens des affaires plus aiguisé de leur concurrent. En dehors de leurs activités de bateliers, les franchisés ont également diversifié leurs activités. La multiplication des naufrages des entrepreneurs indépendants, qui constitue toujours de grands drames, a entraîné de grandes campagnes de récupération des biens des victimes. Bien entendu, la compagnie d'Herdonia est montée au créneau pour faire valoir aux okaristanais le droit de récupérer les affaires de leurs proches grâce à un service de livraison dont les frais de transport sont gratuits dans l'éventualité où l'individu décédé bénéficie d'un compte premium. Les franchisés sont dorénavant engagés dans des missions de repêchage et des bruits courent à propos d'un éventuel partenariat avec l'Etat okaristanais dans la démarche de recherche des corps.

En résumé, rien ne semble pouvoir se dresser actuellement contre la sucess-story de ce jeune entrepreneur ambitieux qui a réussit à concilier humanisme et rentabilité.



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Velsna libérée a écrit :
Giuseppe Lauda, 25 novembre 2012

Triumvirat: la guerre de l'information et des symboles


Depuis un mois, le gouvernement du Triumvirat peut se targuer d’avoir ramener un semblant de paix civile au sein de notre République. Le Sénat, s’il reste divisé entre de multiples tendances depuis la mort de du Patrice Dandolo, a vu ses fractures idéologiques être tempérées par la délégation de son pouvoir aux trois hommes, dont ils ont fait la nomination le mois dernier. L’activité économique a également effectué une solide reprise, les investisseurs donnant leur confiance en la stabilité des institutions républicaines. Le choix du Triumvirat semble donc avoir été le bon, du moins à court-terme. Cependant, l’agitation n’a pas disparue, elle s’est comme qui dirait « transférée » sur les épaules du Triumvirat, lorsque le Sénat a fait don à ces magistrats extraordinaires d’un pouvoir quasi illimité pour une durée déterminée. Car les trois triumvirs ne sont que la transposition des conflits qui secouent la République, à l’échelle de trois individus.

Si en apparence, ces derniers semblent afficher au grand public une entente cordiale, personne n’est dupe. Et tout le monde politique a conscience que le Sénat n’a fait que remettre à plus tard la résolution de la crise structurelle qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Si les trois hommes eurent travaillé de concert, cette situation serait peut-être déjà derrière Velsna, mais ce n’est pas le cas. Chacun place ses pions, et essaie d’influencer les différents pouvoirs qui donnent à la République son équilibre pour imposer leur vision de cette dernière. Aussi, nous assistons depuis le mois dernier à un phénomène très intéressant dans les médias : la mobilisation de la part des triumvirs de toute leur puissance d’influence médiatique, avec pour but de profiter des faveurs du peuple. Cela constitue une grande tradition du monde politique velsnien, mais nous allons voir que la débauche des moyens engagés par les trois hommes a transformé cette guerre de l’information en véritable course.

« Scandale de la réforme monétaire : Scaela se rêve en monarque. », « La trahison de DiGrassi face aux socialistes du Grand Kah », « Les hommes de main de Scaela ont-ils tenté d’assassiner les proches de Vittorio Vinola ? »…nous croisons tous ces titres dans nos kiosques et sur la barre d’actualités de notre moteur de recherche, ils font presque partie de notre quotidien visuel. Qui ne se souvient pas des grands panneaux publicitaires achetés par Scaela, et remémorant les actions controversées de DiGrassi en Achosie du Nord ? Ou d’autres pointant du doigt l’inexpérience supposée de Vinola ? Mais ce qui ne peut apparaître comme une simple guerre de mots, un phénomène systémique, cache peut-être des facteurs beaucoup plus inquiétants. La différence est qu’aujourd’hui, les mots se suivent par des actes. La tentative d’assassinat des parents de Vinola et la réforme monétaire de Scaela illustrent le fait que la lutte entre les triumvirs est en train de changer de dimension. La guerre pour conquérir les cœurs des velsniens ne constitue que la recherche de la légitimité de l’usage de la force face à ses adversaires politiques. Que se passera-t-il lorsqu’une réforme voulue par un triumvir ne passera pas ? Lorsqu’il faudra décider de la nomination de grands fonctionnaires ? Qui des trois triumvirs réussira le premier à en convaincre un second de signer un édit de proscription à l’encontre des partisans du troisième ? Cette dernière question est la seule qui importe au fond. Celle qui déterminera de qui de ces trois caractères décidera de l’avenir de notre République.

Le Triumvirat a stabilisé la situation à court terme, mais il a également transformé pour les six prochains mois notre manière de gouverner en régime personnel, soumis à la bonne volonté de seulement trois hommes. Pour toutes ces raisons, rarement les titres ne presse ne sont devenus aussi agressifs. Nous sommes dans ce moment étrange où tous font la paix mais préparent la guerre, le tout en partageant le même Conseil Communal. Ce n’est pas le calme avant la tempête, car nous pouvons l’entendre qui gronde dans nos journaux et nos médias. L’intronisation du Triumvirat n’a rien changé, rien n’y changera à quoi que ce soit mis à part la victoire d’un homme. Et je crois bien qu’aucun de ces tristes sires n’a à cœur le bonheur véritable de ses conctioyens.



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Quotidia, Journal généraliste a écrit :
Victoria Cavali, 7 décembre 2012

Le business des "paris sportifs de belligérants"

Jeux d’argent et paris sportifs ont toujours eu la côte à Velsna. Bien qu’ils soient soumis à des réglementations, nous pouvons nous targuer d’être une « nation de joueurs », peut-être davantage que Tanska et Teyla par exemple. Mais chez ce petit bookmaker dont ce dernier a voulu préserver l’anonymat, c’est un jeu bien différent qui se déroule. Ici, on ne parie pas sur les chevaux, sur les pilotes ou les joueurs d’une équipe de basket…à moins qu’une force armée ne soit considérée comme une équipe de foot, avec son capitaine, ses ailiers et des attaquants de pointe. Et on peut dire que l’équipe de Loduarie s’en sort très en ce moment, au grand malheur de ces parieurs. Explications.

La guerre d’Okaristan n’intéresse pas à Velsna que les œuvres caritatives et organisations humanitaires, preuve en est de l’intérêt subite des bookmakers velsniens pour le conflit. Nous nous sommes aventurés dans l’une de ces salles de paris pour vous, lecteurs. Ici, des fortunes se font et se défont au rythme des victoires et défaites militaires des uns et des autres. « Le massacre des bérets rouges m’a fait mal, j’avoue. Gros coup dur. » nous confie un de ces joueurs, lui aussi dans le désir de garder l’anonymat. En ce moment, ce sont bien les « fans » de la Loduarie qui ont la cote : 1 contre 20 pour un prochain affrontement avec la coalition des démocrates, 1 pour 5 pour une prédiction de victoire de la Loduarie pour toute la durée du conflit. Autant dire que les joueurs pariant pour les rouges ne prennent pas de risque pour le moment.

Pas du goût de certains qui croient jusqu’au bout aux chances de victoire du contingent tcharnove. « A mon avis, il vont perdre encore beaucoup d’Hommes, j’ai d’ailleurs parié sur des pertes allant de 1 à 2 soldats sur 3 dans leur régiment. De ce point de vue là, j’ai déjà gagné pas mal, mais je crois vraiment que s’ils se bougent le cul ils gagneront. ». Ceux-ci prennent la moindre bonne nouvelle comme motif d’espoir. L’intervention en mer de la flotte de Tasnka a ravivé beaucoup de visages éteints dans la pièce, et on spécule déjà sur une possible intervention qui sonnerait comme une délivrance dans ce bookie. De plus, la nouvelle du renversement officiel du régime de l’Okaristan promet une lutte plus serrée que prévue, que certains contestent toujours : « C’est un Etat sans armée et sans industrie. Ils ne vont pas tenir longtemps. » pense Giorno, un jeune entrepreneur passant désormais ses journées dans cette salle de jeu. Tout de suite, on lui répond que la cote s’est d’ores et déjà légèrement rééquilibrée au profit de la coalition. Bref, on peut dire que le « pari des belligérants » a de l’avenir à Velsna. Mais quid des implications morales de ce type d’activité ?

La plupart des intéressés répondent que ce genre d’activité n’a rien d’immoral et ne fait de mal à personne, « Ce n’est pas nous qui leur tirons dessus à ces pauvres gens, ce sont les loduariens j’ai envie de dire. Nous, on ne fait rien de mal et si on n’existait pas, la face du monde ne serait pas changée pour autant. » nous diit Giorno. D’autres pratiquants sont toutefois moins à l’aise et des bookmakers velsniens surfent sur un aspect « humanitaire » de leur action. Un bookie anonyme nous confirme, tout en nuance caractéristique de sa profession : « Je pense toujours qu’il y a moyen de s’entendre. J’ai monté le système suivant : sur chaque pari, je prends désormais une commission de 5% et je demande aux parieurs vers quels belligérants ils veulent diriger cette commission. Ainsi, ils ne sont plus des acteurs passifs mais deviennent actifs, et ils peuvent contribuer à la victoire du poulain de leur choix. Ça me paraît un bon compromis. On peut aussi faire don de ces 5% à des associations d’aide aux civils okaristanais, mais je dois bien admettre que c’est plus rare qu’un joueur donne sa commission aux œuvres. La plupart disent que les civiles font rarement pencher la balance des cotes de paris. »

Pour l’instant, la Grande République n’a rien fait pour réguler une telle activité et il n'est pas prévu qu'elle le fasse prochainement.




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Quotidia, Journal généraliste a écrit :
Victoria Cavali, 27 décembre 2012

La folle ascension de Toni Herdonia continue: l'épopée entrepreneuriale wanmirienne

Le mois dernier, nous étions allés retrouver l’entrepreneur visionnaire Toni Herdonia, dont la tête foisonnait d’idées dans sa démarche de concilier esprit d’entreprise et cause humanitaire en Okaristan. Ce dernier avait monté son entreprise de transport naval en réunissant des dizaines de « franchisés » afin de pouvoir faire partir des okaristanais de leur pays en guerre en toute sécurité (seulement trois naufrages de « franchisés » ont été recensés à ce jour). Mais cela ne suffisait plus pour Herdonia, qui en plus de ce service de transport d’urgence avait mis en place une plate-forme de recherche d’emplois pour ces mêmes réfugiés dans les pays où ils élisaient domicile, le tout en proposant des contrats d’auto-entrepreneurs extrêmement avantageux et qui se fondent sur la croyance en la liberté absolue à laquelle tient Herdonia.

Mais décidément, aucune entreprise ni aucun horizon n’est trop grand pour Herdonia, qui malgré le fait d’avoir soulagé sa conscience en même temps que son portefeuille, est toujours à la recherche d’individus dans le besoin à aider. « Lorsque je fais un placement, je fais rouler mon globe terrestre et j’investis là où je pose mon doigt. », plaisante-t-il avant de reprendre plus sérieusement : « J’ai demandé à des amis de me faire une étude de marché de tous les pays dont la population est le plus dans le besoin. On a fait l’Afarée, l’Eurysie, le Nazum…et au final on est arrivés à la conclusion que mon modèle entrepreneurial serait particulièrement adapté au Wanmiri. C’est une population jeune, peu diplômée et prête à tout pour s’enrichir. C’est parfait, il suffit juste de se servir. ». C’est ainsi que Herdonia a massivement investi dans des « agences d’expatriés » dans tout le territoire wanmirien, avec le même mode de fonctionnement que celui établi en Okaristan : « J’avais le sentiment que l’augmentation du coût de la main d’œuvre en Okaristan était le signal que je devais passer à autre chose, que ces gens, avec l’avènement du nouveau régime, avaient une méchante tendance à vouloir retourner en Okaristan. Bref, ils n’avaient plus besoin de mon aide. Désormais, l’avenir c’est le Wanmiri. ».

Mais une fois sur place, Herdonia dû faire face à des problématiques qui ne se présentaient pas à lui en Okaristan : « C’était plutôt simple de faire sortir des civils du pays. Il y avait beaucoup de débouchés proches : Rasken, Kolisburg, Ambar…c’était la porte à côté. Il fallait juste des navires et des franchisés bien motivés. Là c’est différent, car géographiquement, le Wanmiri est assez isolé et les pays demandeurs de main d’œuvre sont majoritairement en Eurysie, c’est-à-dire extrêmement loin. Le temps des passeurs en bateau c’est fini. Mais j’ai trouvé autre chose : j’ai appelé cela « les franchisés du ciel ». Je me suis donc constitué un nouveau réseau de franchisés dans les compagnies aériennes et le personnel des aéroports. Même des bagagistes sont venus me voir pour participer à l’effort. C’est dire le grand cœur qui anime ces gens. Je vous montre. »

Avec l’excitation d’une enfant, Herdonia nous montre ainsi son nouveau business plan résumé en un tableau bardé de gribouillages et de ratures. : « Avec mon application ifly, un franchisé, le plus souvent un pilote, peut proposer des vols à destination de l’Eurysie à des clients pour un prix modique. Ensuite, ce dernier peut s’organiser avec d’autres franchisés pour s’assurer du passage des clients parmi le reste du personnel aéroportuaire. Et hop, le tour est joué. »

Interrogé sur la nature de ce mode de transport, Herdonia indique en revanche que son entreprise n’est pas responsable de cet aspect et qu’il revient aux franchisés de s’assurer du bon confort de ses clients. Ce que nous avons tiré du terrain et que ce confort varie considérablement suivant le franchisé. Dans beaucoup de cas, les clients sont placés au niveau des trains d’atterrissage de l’avion, dans ce que certains sur l’appli appellent la formule silver. La formule gold, quand à elle est réservée à des clients plus fortunés se réservant les soutes à bagages. Interrogé sur les garanties de sécurité que propose sa filières d’expatriés, Herdonia nous rassure : « Si c’était si mauvais que ça, je ne pense pas que certains franchisés réussiraient à avoir des notes de 4 étoiles sur 5 sur notre appli. Et puis dans le cas des formules silver, il est conseillé sur l’application de d’équiper d’un manteau ou d’une couette ainsi que de bouchons d’oreilles. Il peut faire froid et c’est souvent bruyant. Qu’on ne nous dise pas qu’on ne se soucie pas de nos clients après ça ! ».

Une fois dans le pays hôte, le processus est exactement le même qu’en Okaristan. Car l’application ifly permet également la mise en contact entre réfugiés et employeurs dans le cadre de contrats d’auto-entrepreneurs. « Les gens audacieux réussiront toujours. C’est ma devise. Et c’est un honneur pour moi de les guider sur le chemin de la réussite professionnelle. ». Lorsqu’on interroge Herdonia sur la nature de ces contrats, celui-ci nous rétorque sur le ton de la plaisanterie : « Les gens audacieux ne comptent pas les congés, les heures supplémentaires, et le travail de nuit. Si on veut trouver du travail dans certains pays, il faut savoir se vendre. Et je peux vous dire que les wanmiriens sont très recherchés. Ils sont travailleurs, ils comprennent le concept de mérite et regardez-moi ces bêtes aux dents impeccables. De vrais éphèbes du monde du travail. ».

A ce stade, il est difficile de savoir ce qui arrêtera Toni Herdonia dans sa folle marche dans le business de l’aide humanitaire. L’Homme est devenu l’un des entrepreneurs les plus populaires à Velsna et rêve désormais d’un poste de sénateur aux prochaines élections. La rédaction de ce journal lui souhaite tous les vœux de réussite.





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Velsna libérée a écrit :
Giuseppe Lauda, 16 avril 2013

A l’ombre du Triumvirat, l’essor silencieux du PEV


Drapeau



Depuis cinq mois, le Triumvirat tente tant bien que mal de drigier un pays devenu ingouvernable par les instances régulières de la Grande République. Les réformes vont au coup par coup : réforme monétaire redressant le taux d’inflation, réaction à la crise achosienne… Mais cette série de compromis paraît encore très insuffisante pour imaginer le retour à un climat de stabilité une fois le mandat des triumvirs Scaela, Vinola et DiGrassi achevés. L’opposition en particulier, se sent lésé du manque de dynamisme de Vinola, qui avait promis en échange du soutien de sénateurs à sa nomination une véritable révolution du système de vote censitaire et la reconnaissance des associations civiles par le Sénat. Sur le plan économique, l’abolition du système corporatiste des conventions de secteurs paraît encore un mirage. Dans ce contexte, les opposants au régime, et ceux au sein de la société civile sortent déçus de ce Triumvirat dont ils espéraient des changements radicaux de société. Il n’en est rien jusqu’ici.

Alors l’opposition change de forme. Depuis peu, on observe une fragmentation de plus en plus prononcée dans l’opposition sénatoriale en tout cas. Ce qui au départ n’était qu’une division en deux groupes, entre les sénateurs ayant fait confiance à Vinola, pour la plupart partisans d’un libéralisme politique ET économique prononcé, et d’une autre part d’un groupe en rupture de ban avec les orientations économiques prises ces dernières années par la cité, et qui ont repris le nom « d’Hommes de la plèbe », s’est muée en une fracture devenue de plus en plus évidente. Comble de l’ironie, les Hommes de la Plèbe se sont, ces derniers mois, retrouvés davantage en accord avec les mesures économiques et sociales de la droite conservatrice de DiGrassi qu’avec Vinola. Le sujet de l’OND commence également à irriter un certain nombre d’alliés de Vinola, qui ont pour eux une plus grande prudence à l’égard d’une organisation dont beaucoup de velsniens de méfient. Ainsi se présente le tableau au Sénat d’une grande famille de l’opposition déchirée par la division. Mais étonnement, la dynamique en cours au sein de a société civile est davantage inquiétante.

Face aux échecs de l’opposition conventionnelle à porter les aspirations d’abolition du système censitaire actuel et à sa transparence complète sur le sujet social, ces derniers se portent au fil des mois sur des modèles de société alternatifs, n’espérant plus grand-chose de la Grande République. Des voix au départ discrètes se portent de plus en plus sur les espaces publics, faisant la promotion de changements radicaux, évoquant même les révolutions de Loduarie ou de Communaterra avec romantisme et attente. Dans certains secteurs, ce qui étaient des associations éparses et des groupes officieux sont désormais regroupés au sein d’une structure plus large appelée PEV, le Parti Eurycommuniste Velsnien. Si cette information est passée hors des radars de l’information jusqu’ici et que la formation est encore marginale, il ne faut pas sous-estimer sa présence parmi le salariat de certains secteurs de l’industrie et des services. Car il ne s’agit pas là d’un mouvement étudiant comme la République a prit l’habitude de dissoudre, à l’image du mouvement troisième voie, mais d’un mouvement rassemblant déjà plusieurs milliers de velsniens. Mais pour expliquer cet essor aussi inattendu qu’inquiétant, il est nécessaire pour nous d’effectuer un retour en arrière sur l’Histoire du socialisme à Velsna, et de la place que tient le PEV dans cette tradition politique.


Du groupuscule au mouvement, l’émergence d’un parti de masse :


Contrairement à ce que beaucoup d’observateurs politiques ont l’habitude de sous-entendre, le socialisme n’est pas chose neuve à Velsna. Déjà à la fin du XIXème siècle, des associations ouvrières apparaissent dans les secteurs apparus dans le sillage de la grande révolution industrielle, propagée depuis la Zélandia et Teyla. Ces dernières, à contrario de ce qu’il se passe au même moment dans nos pays voisins, ne s’organisent pas en syndicats unitaires mais en mouvements de corps de métiers, conformément à la théorie politique de Pietro Marina, l’un des penseurs pionniers du socialisme à Velsna et référence première de l’actuel PEV. Ce dernier prône ainsi la constitution de véritables sociétés parallèles à la Grande République regroupant les salariés des différentes branches dans un cadre relativement décentralisé, mais devant accepter la direction générale venant d’un parti d’avant-garde composé de révolutionnaires professionnels chargés mener à bien une révolution sociale amenant à « la République de l’amour humain » et à la société communiste (après une transition par le biais d’un Etat socialiste), que ce soit par les armes ou les urnes. Cependant, l’Histoire prendra de court ces pionniers et le gouvernement de la Grande République répliquera fermement contre ces débordements, mettant à cette première tentative de formation d’une société alternative au sein de nos frontières. Les lois anti-syndicales des années 1890 enterrent pour longtemps les revendications ouvrières à Velsna, et le système politique étouffe quant à lui toute tentative de victoire par les urnes. Le socialisme velsnien entre alors dans une phase de sommeil, sans que certains groupes perpétuent leurs tentatives pour ériger le rêve de Pietro Marina : celui d’un parti puissant régissant un ensemble de fédérations syndicales.

Alors que les industries désertent Velsna à la faveur d’une dynamique générale de mondialisation dans les années 1970 et que l’on pensait les mouvements socialistes définitivement éteints, plusieurs facteurs vont permettre la création tant attendue du Parti de masse de Marina. En premier lieu, l’instabilité chronique à laquelle la Grande République fait face à partir des années 1980 (en partie à cause de l’enrichissement massif d’une part de plus en plus restreinte de la classe patricienne) ne permet plus aux forces politiques au pouvoir au sein de la cité d’exercer une coercition aussi efficace qu’auparavant sur les mouvements sociaux, qui se font de plus en plus nombreux. Ce fait constitue un terreau efficace permettant à la plante de prendre racine, et c’est ainsi que le Parti Eurycommuniste Velsnien est officiellement au cours du congrès inter-métiers de 1984.

C’est dans ce contexte que plusieurs changements géopolitiques majeurs vont faire sortir ce groupuscule encore obscur de l’ombre. D’une part, la Révolution Loduarienne de 2001 provoque un véritable tremblement de terre sur la scène politique d’Eurysie de l’ouest : pour la première fois dans l’Histoire de la région, un Parti communiste émerge victorieux d’une lutte armée et se substitue à un Etat. Bien que les conséquences immédiates soient limitées pour le PEV, l’arrivée au pouvoir des communistes en Loduarie provoque des changements importants dans les statuts du Parti, ce dernier proclamant le respect d’une orthodoxie imposée par le « grand frère loduarien », ce dernier étant le seul modèle politique à l’épreuve de la réalité politique. Ainsi, la tendance centralisatrice se renforce au sein de la direction.

Plus d’une décennie plus tard, en pleine crise de confiance des velsniens envers les institutions, incapables de former un gouvernement, le Parti prend son essor dans certaines usines qui sont en train de devenir de véritables bastions, malgré les lois restrictives prises au fil des décennies par un gouvernement qui n’est plus en position de les faire appliquer. Certaines entreprises comptent ainsi en leurs rangs plusieurs centaines de militants, à l’exemple des usines des automobiles Strama, à Saliera, qui exercent désormais une influence notable dans le système des conventions des corporations, qui servent à établir les conventions collectives, les fourchettes de prix marchands des secteurs et le coût des masses salariales. Au point qu’il a été rapporté que de nombreux patrons se sont joints à l’opposition libérale de Vittorio Vinola afin de renverser le règne des conservateurs, ce dans l’espoir d’obtenir un gouvernement plus ferme avec ce type d’organisation que les actuels détenteurs du pouvoir.

Et c’est là un autre facteur crucial de la montée du PEV : l’incapacité de l’opposition parlementaire, incarnée par le Triumvir Vinola, à incarner les différentes oppositions dans toute leur diversité, car ce dernier avait précisément au Triumvirat par cette base hétéroclite de sénateurs libéraux, mais aussi sociaux-démocrates qui comptaient autant sur des réformes électorales que des réformes sociales profondes, et jusqu’à présent Vinola a échoué à obtenir les deux. Il y a donc un appel d’air parmi l’opposition, qui se résume à des factions hétéroclites de sénateurs changeantes et peu claires, sans aucune présence sur le terrain, ou qui se résume tout juste à des diffusions de journaux et de médias se battant sur les mêmes créneaux.


L’épouvantail de l’OND :

Dernier facteur du succès de PEV, l’existence même de l’OND. Tout en haut de la liste des motifs de mécontentement d’une partie de l’opposition vis-à-vis du Triumvir Vinola, la question de l’OND divise autant les bancs des sénateurs que le commun des mortels, et la perspective de l’adhésion de la Grande République à l’OND, loin de fédérer les soutiens du Triumvir, a provoqué une fracture profonde entre libéraux, partisans intransigeants de cet état de fait, et les sociaux-démocrates, opposants timides et sans envergure. Pour dire, même les clans conservateurs de DiGrassi et de Scaela ont été plus fermes sur la question. Encore une fois, le PEV s’est engouffré dans l’appel d’air, en faisant de l’indépendance diplomatique de Velsna une priorité absolue, rassemblant même des individus dont on se serait douté au premier abord qu’ils auraient pu un jour se considérer comme des eurycommunistes, avec parfois des profils de cadres et de cols-blancs. N’hésitant à verser dans le nationalisme de circonstance, on peut voir de plus en plus souvent ces affiches placardées sur les murs des maisons de la cité sur l’eau, avec une pieuvre tentant d’engloutir Velsna sous les traits de la Zélandia, avec un petit encart en bas de l’affiche : « Non, Velsna ne sera pas un pays colonisé ! ».

Drapeau

Quoi qu’il en soit, cette campagne agressive paie et ces affiches se sont imprimées dans l’imaginaire de tous les anti-OND du pays, qu’ils soient de droite ou de gauche. Cette hostilité, qui pour les eurycommunistes est l'apanage d'une hostilité à un libéralisme décomplexé, l'est pour d'autres raisons pour des citoyens qui seraient classés plus à droite ou apolitiques, car beaucoup ont bien compris que le système velsnien actuel n'était pas en odeur de sainteté auprès de ces pays. Quant à savoir si ce rapprochement de circonstance donnera naissance à des alliances contre-nature, il n'y a qu'un pas.
Reste à savoir ce que réserve l’avenir politique de Velsna à cette formation qui dans le contexte électoral actuel, et malgré son gain de popularité, ne peut pas encore envisager de disposer de beaucoup de sénateurs aux prochaines élections.




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