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L A . G A L L O U È S E . A U X . M A I N S . D E S . J U G E S

par Jehan Lafeyre



Le Duché de Gallouèse est un pays fondamentalement soumis au règne des juges, jusque dans ses racines historiques. Vitrine d'un pouvoir normatif qui laisse craindre la dérive corporatiste, le monde des bonnets carrés prive surtout la Gallouèse du libre commerce et de la prospérité économique, entravant ainsi son développement.


Le 31 juin 1778 était un jeudi de grisaille. Ce jour qui aurait pu être ordinaire a marqué le destin d'un pays, la Gallouèse, bien plus que les autres dates annonées par nos cher têtes blondes à l'école. En vérité, c'est tout le monde politique du pays qui est resté bloqué au 31 juin 1778. Car c'est le jour qui a marqué la fin du règne du bon sens, du pater familias et des affaires privées, hérité du droit rémien. C'est le jour où a commencé la Révolution des Robes. Événement peu enseigné aux temps républicains, nos lecteurs les plus âgés ne sont peut-être pas au fait de ce que cet épisode de l'Histoire de Gallouèse représente. La « révolution des robes » est le nom donné par les historiens à la série de boulversements politiques issus de l'abdication du Duc Thémond VI le 23 décembre 1778, et avant cela de la fronde parlementaire de 1778. Cette « révolution » conduit principalement à la fin de l'absolutisme gallèsant et à la mise en place de l'Assemblée des Pajes, la cour de justice suprême du Duché. Mais s'il est un jour qui marque la bascule vers cet état de fait, et qui permet de comprendre pourquoi la révolution des robes a pu entraver le développement gallèsant, c'est, nous l'avons dit, le 31 juin.

Ce jour-là est un jour comme les autres pour le nonquais moyens. Mais c'est le jour où, modifiant l'ordre de séance à la dernière minute, le Parlement de Nonques (comprendre sa cour d'assise) décide de « lire les crimes du Duc Thémond le Sixième ». Et ce faisant, renverse l'ordre des choses respecté mondialement, dans toute les démocraties : le pouvoir judiciaire sera désormais au-dessus du pouvoir politique. L'historien Michal Sarte parle à ce sujet de « naissance de l'absolutisme judiciaire » (Construire un récit de la Restauration : la tâche des démocrates post-88, Léëque, 36ȼ). Absolutisme, car aucune loi ne pourra plus entraver désormais le tribunal, excepté la loi fondamentale, qu’il est le seul à pouvoir interpréter. À partir de cette date, les Duc et leurs gouvernements vont être complètement soumis à l’autorité judiciaire, des parlements de Ligert, Nonques et Holéons d’abord, puis après une guerre civile, par la cour suprême de l’Arrët ohh Paje.

Un régime judiciaire

L’Arrët ohh Paje restera l’arbitre suprême des décisions ducales jusqu’à la chute de la monarchie, en 1952. Même sous le règne autocratique d’Aurvoit Belventôle, l’Arrët ohh Paje parviendra à éviter la dissolution. Il s’agit de la seule institution à avoir traversé les âges. Certes, elle s’est aujourd’hui démocratisée, puisque son chancelier est élu au suffrage universel direct. Mais l’institution judiciaire dans son ensemble détient en Gallouèse un pouvoir qu’elle n’a nulle part ailleurs. Celui d’intervenir en permanence sur les arrêtés des préfets et des comtes administrateurs, voire bien souvent, des élus. Un exemple parmi d’autres : le 6 octobre 2013, en pleine lutte syndicale à l’usine Davrey d’Hôpital-Velpot, le préfet fait interdire une réunion du syndicat majoritaire au sien des locaux de l’entreprise, car il avait estimé qu’elle représentait une menace de trouble à l’ordre public. La décision est cassée par le tribunal administratif d’Arrasints, qui juge la mesure infondée. Deux jours suivant, après des dérapages - attendus par la préfecture - dans les locaux de l’usine, ce même tribunal force la fermeture temporaire du site, et contraint la direction à fournir tous les salaires à ses employés. Un atout majeur dans la lutte syndicale que les ouvriers gagneront d’ailleurs.

Il ne s’agit pas de dire que ces tribunaux prennent des décisions motivées par autre chose que le droit. Mais la constitution et les lois organiques leurs confient un pouvoir trop important, qui ne devrait pas être le leur. Cette mission judiciaire excessive nuit au développement économique, comme l’explique l’économiste Julien Aschaffenstadt. « Un entrepreneur, en Gallouèse, n’a pas les mêmes droits qu’un entrepreneur à Teyla ou à Antares par exemple. Ici, il sait qu’il pourra à tout moment être mis sur la paille par une décision de justice. Il sait qu’il n’aura pas la main sur sa société. Il sait qu’il va beaucoup échanger d’e-mails avec le tribunal ». Conséquence pour M.Aschaffenstadt : les gallèsants n’entreprennent pas et l’économie reste au stade larvaire des commandes d’Etat, qui sont aujourd’hui absolument vitales pour l’industrie du pays.

La Gallouèse et le sous-développement

Vu son histoire, sa géographie, ses infrastructures et ses moyens, la Gallouèse serait presque sous-développée. Le système judiciaire gallèsant n’est pas particulièrement corrompu, mais il occupe une place qui ne devrait pas être la sienne. Cette place, si elle l’occupe grâce à l’histoire qui l’a conforté dans sa conception institutionnelle, elle ne peut y exercer un pouvoir significatif que par la loi qui le permet. Ce corpus juridique, nous le devons grandement, il faut le dire, au règne sans partage du Parti Social pour la Liberté depuis 1990. Surtout à l’administration d’Henri Benfer (1990-1993) et à celle de Michal Trëvenon, qui en cumulé ont fait passer plus de 15 000 amendements contraires à la liberté d’entreprendre selon le décompte du Mouvement Unitaire, seul parti à oser défendre le business avec véhémence. D’autres peut être pourraient choisir de défendre cette voix. Ils le font hélas trop prudemment.

Mais le trëvenisme n'est pas éternel. Un jour, la Gallouèse connaîtra l'alternance. Charge alors au parti qui sera appelé à gouverner de faire tomber se système judiciaro-centré. Les regards sont braqués sur le Parti radical.

HRP : Cet article est très orienté et manipule allègrement certains faits historiques ; l'affirmation selon laquelle la Gallouèse est au mains des juges est largement à nuancer.
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AGENCE GALLÈSANTE DE LA PRESSE

Résultats des élections exécutives
7 septembre 2016

Le premier tour des élections exécutives, qui visent à renouveler le poste de président du Conseil exécutif, aussi appelé « chef du Cabinet », a eu lieu le 7 septembre 2016 en Gallouèse.

Le président du Conseil exécutif est élu au suffrage universel direct par un scrutin uninominal majoritaire à deux tours et s'assure de l'indépendance et du bon fonctionnement des pouvoirs publics dans le duché de Gallouèse.

La présidente sortante, Sophale Bardiou, issue du Parti social pour la liberté (PSL), a recueilli un raz-de-marée au premier tour, en raflant 39% des suffrages exprimés. Dans son QG de Ligert, l'ancienne présidente de l'Assemblée du Peuple (2005-2010) et ministre de l'intérieur (2010-2012) a remercié « la participation massive des gallèsants qui plébiscitent mon action et celle de mon cabinet. Continuons à aller de l'avant ! » La candidate, soutenu par le parti au pouvoir depuis 1995, s'est montré discrète sur ses liens avec le gouvernement de Michal Trëvenon pendant la campagne.

Son principal rival, le conservateur Frédéric Crocaux soutenu par son parti (PaCon) et l'ensemble des alliés du Parti radical-chrétien (PRC), se qualifie au second tour sur une marge plus petite que prévue. Malgré le soutien des radicaux, le chef du Parti conservateur ne récolte que 18% des suffrages, soit seulement trois points de plus que le candidat communiste, qui réalise une performance inattendue. Thémond Hallau-Mari, ancien ministre de l'éducation (2005-2010) puis ministre délégué au travail (2010-2015) est en effet l'incarnation d'une ligne moins dure que celle du secrétaire-général du PCG, Loïc Trémeneur.

C'est là la principale leçon du podium : les dynamiques ont assez peu été anticipée par les sondages. Le PSL, fidèle à ses habitudes depuis Yan-Carles Doubjut, a présenté un candidat de son aile droite ; tandis que la coalition Les modérée a présenté pour la première fois depuis xxxx un autre candidat que Majëul Farche, leader du PRC et président du cabinet de 2008 à 2012. Le candidat choisi étant alors un représentant de l'aile droite de la coalition. Le parti communiste enfin a présenté un autre candidat que Loïc Trémeneur, de plus en plus décrié hors de son camp, et a choisi l'ouverture avec un représentant des courants minoritaires socialiste et communaliste. La droitisation des partis majoritaires (PSL et PRC) a ouvert la voie à un vote de gauche modérée pour le PCG, qui rompt donc avec la dynamique désastreuse de ces dernières années. Crocaux souffre quant à lui de la popularité de Bardiou, qui occupe déjà un espace bien central.

Parmi les autres candidat, le centre républicain encore représenté par le chef du Mouvement unitaire (MoU) Vivian Manuel et l'extrême-droite toujours incarnée par la président de la Voix Nationalë (VN) Clairvie Thibalte font des scores moyens : respectivement 9 et 12%. Le candidat complotiste Théare Sczielsitz, véritable phénomène des précédentes exécutives, sors de l'arène des présidentiables avec 4% des suffrages, talonné par le représentant des régionalistes franciens, jacques Rémy (3%), remplaçant le président du Parti démocrate de Françisc (PDF) Luc Lambrois entré au gouvernement l'année dernière.

Madame Bardiou risquant fort de bénéficier au moins en partie d'un report de voix communistes, le second s'annonce bien pour la présidente sortante.
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MICHAL TRËVENON QUITTE DE LA PRÉSIDENCE DU PSL

Le Président du Conseil des Ministres a annoncé qu'il ne sera plus à la tête de la file social-libérale en 2017, et que son parti élira un nouveau président. Chef du gouvernement depuis 2002, il devrait probablement quitter ses fonctions avant la fin de son mandat. Rebattant les cartes pour les futures élections et ouvrant la voix à une guerre de succession à gauche, cette décision attendue implique aussi un changement de cap pour le pays, particulièrement sur la scène internationale.


Guenièvre Sasset - pôle politique

Stéphane le Foll, maire du Mans
Le Président du Conseil des Ministres Michal Trëvenon dans son bureau du Palais des Capucins, CREDIT : Thomas Rémy.

Ce n'a pas été un séisme politique, loin de là. Mais quel que puissent être nos opinions, ça nous a tous fait quelque chose. Un peu comme quand Cei Platane (légende contemporaine du rugby gallèsant, est-il besoin de le rappeler) a pris sa retraite sportive en 2003 : il était controversé, alimentait des débats passionnés entre fans et détracteurs, mais quoi qu'on ait pu penser de lui, on a senti un vide ce jour là. Parce qu'une page se tournait. Le Duché a éprouvé la même chose hier midi, quand le chef du gouvernement en poste depuis plus de quatorze ans a annoncé qu'il ne sera bientôt plus le chef de la gauche gallèsante. Et pourtant, de même que Platane qui devait encore jouer une saison, Trëvenon dirigera la politique de la Nation a priori pendant encore au moins un an, selon son entourage.

En visite officielle dans la région de Trouffles, un fief électoral du Parti Social pour la Liberté (PSL), le chef du gouvernement avait prévenu la veille qu'il prendrait la parole aux alentour de midi. À 12h25, il s'est effectivement adressé aux journalistes, sans prendre de questions, et en s'en tenant manifestement à son texte. Après avoir détaillé son bilan sous un jour mélioratif (passant sous silence les quelques ratés du SONB et la politique étrangère) depuis son entrée au gouvernement comme ministre de l'agriculture en 1995, il a déclaré être « fier du chemin parcouru et [avoir] le sentiment du devoir accompli ». Cela présageait donc une annonce attendue, que Trëvenon, fidèle à lui-même, n'a pas rechigné à dévoiler : « satisfait de mon bilan et résolument déterminé à ce que ce pays reste tourné vers son avenir, je vous annonce que je cesserai de conduire la file sociale-libérale à partir de l'année prochaine ». Et d'ajouter l'évidence : « les membres du PSL seront convoqués pour élire un nouveau président, et je ne serai pas candidat à ce scrutin interne ».

Les raisons de cette décision ne sont une surprise pour personne, tant celle-ci était attendue. Michal Trëvenon est entré au gouvernement le 20 novembre 1995, c'est-à-dire il y a 22 ans. La fatigue est donc grande, tant pour les électeurs et les militants qui rêvent sans doute de nouvelles têtes, que pour le principal intéressé à en croire son entourage. Mais Trëvenon semble aussi avoir été pressé de l'intérieur de laisser la main. Sa personne occupe presque tout l'espace politique à gauche, et certains, comme le ministre de l'énergie et de l'industrie Urvoit Nàsier, souhaitent remettre le parti au travail sur le plan programmatique. « Ça ne peut passer que par le début d'une nouvelle ère », confiait récemment M. Nàsier à la TVG. D'autres cadres enfin, veulent pouvoir tenter leur chance avant qu'il ne soit trop tard : Nàsier, 66 ans, en fait partie, mais aussi l'électron libre Vanwe Piotroff (71 ans). À la tête de coalitions minoritaires au Parlement depuis 2010, le pouvoir du président est fragile. Une situation à laquelle beaucoup au parti de 90 voudraient mettre un terme.

À ce stade, ni le Président ni son entourage n'ont précisé si Trëvenon comptait rester député de Vauginez, un poste qu'il occupe sans interruption depuis le 14 mars 1992. Quoi qu'il en soi, il abandonnerait « toute responsabilité exécutive » d'après un proche conseiller, lui qui a été aux affaires sans discontinuer et qui a conduit la file PSL à la victoire à quatre reprise depuis 2002 (2002, 2005, 2010 et 2015). S'il restait député, ce membre-fondateur du "parti de 90" retrouverait les bancs de l'Assemblée pour la première fois depuis 1995, bancs qu'il n'a fréquenté que trois ans, entre 1992 et 1995. Mais ce scénario aurait de quoi surprendre. Car ces chiffres le montrent, Trëvenon est un homme d'action, habitué à commander. Ayant passé pratiquement toute sa vie dans l'exécutif (même comme député il était resté quelques temps conseiller municipal de sa commune), cette grande gueule notoire a marqué les esprits par son ascension inexorable au sein de la plus grande formation du pays, avec l'étiquette de "l'élève modèle" de Henri Benfer puis de Carles Schwarzwald.

Cependant, après avoir durement imposé sa ligne au sein du parti - ligne qui a même donné son nom à une doctrine, le "trëvenisme" -, le Président ne laisser sûrement pas une guerre de succession s'installer. Faut-il s'attendre à ce que Trëvenon influe dans le choix de son successeur comme président du PSL ? Cette question en suspend, les prétendants fourbissent leurs armes pour tenter de peser dans le choix du nouveau leader au sein du premier parti de Gallouèse. La tradition place toujours le Secrétaire Général du parti en pôle position. Mais Théotiffan Lebritton, maire de Vallètez, qui a impressionné par sa longévité à ce poste, ne semble pas intéressé par un mandat national, et est, lui aussi, annoncé sur le départ. Qui d’autre alors ? La Présidente du Cabinet Sophale Bardiou a longtemps été annoncée comme future cheffe de la file, et occupe pour cela une place politique intéressante (à mi-chemin entre Trëvenon et l’aile droite du parti). Mais si elle veut occuper à terme la Chancellerie, elle devra démissionner de la Présidence exécutive, un geste difficilement justifiable devant les électeurs qui viennent de la réélire.

Reste les autres ministres des gouvernements Trëvenon successifs. Yahnick Kard, le ministre de l’intérieur et ancien Président du Cabinet (2004-2008), semble le mieux incarner une alternative interne au trëvenisme. L'éternel second, dans l'ombre du Président depuis de nombreuses années, ne cache pas ses ambitions gouvernementales. À l'inverse, dans la droit ligne de Trëvenon, on trouve plusieurs ministres presidentiables : Dernien Parzampach (ministre de l'économie depuis 2005), collaborateur des débuts puis fidèle ministre ; Baptiste Erquy (ministre des armées), un autre proche au gouvernement, ou encore et surtout Drian Yvimpt, le ministre de l'éducation depuis 2015, qui fait office de protégé de Trëvenon depuis son entrée au gouvernement en 2005. La plupart de toutes ces personnalités influentes étaient déjà ministres lors de la dernière décennie.

De fait, les vraies nouvelles têtes se font rare au PSL. Longévité oblige, si le parti est sûrement celui qui en Gallouèse forme le mieux ses cadres à l'exercice du pouvoir, les aînés ont tendance à garder les premiers rôles. Le départ de Trëvenon permettra peut-être de créer un appel d'air pour la relève qu'appelle de ses vœux M.Nàsier. En attendant, dans les autres partis, le renouvellement se fait aussi attendre. Vivian Manuel (Mouvement unitaire), Clairvie Thibalte (Voix nationale), Loïc Trémeneur (Parti communiste) ou Majëul Farche (Parti radical-chrétien) continuent de mener leurs barques, en dépit, bien souvent, des défaites électorales.
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À la veille du congrès du PSL, l'incertitude demeure

Alors que le parti de gauche doit élire début 2017 son nouveau président, les candidats se bousculent au portillon pour succéder à Michal Trëvenon. L'issue du scrutin interne reste très indécise, ce qui met à mal l'unité des socio-libéraux pour la première fois depuis plusieurs décennies. Une seule certitude : la très attendue Sophale Bardiou ne sera pas candidate.

Depuis hier soir 23 heures, les militants du Parti Social pour le Liberté (PSL) ne peuvent plus déposer leurs candidatures pour les élections présidentielles internes. On connaît donc la liste exacte des personnalités de la gauche gallèsante qui vont s'affronter, et le constat est sans appel : nombreux sont les prétendants. En janvier ou février 2017, les adhérents du parti devront choisir entre quatre candidats. Du jamais vu depuis sa création en 1983. D'autant plus que le mandat du président actuel est loin d'être terminé. Le président du PSL, Michal Trëvenon, a été reconduit à la tête de la file sociale-libérale pour la quatrième fois consécutive en 2015. Le congrès, convoqué en vue des élections législatives, avait pour but de permettre la prolongation du règne de Trëvenon à la tête du pays. Il est en effet d'usage que le président du PSL soit le candidat à la présidence du Conseil des ministres.

En théorie, le gouvernement Trëvenon IV en a encore pour trois grosses années de mandat. La VIe législature de l'Assemblée du Peuple ne prendra fin qu'en 2020. Mais il y a quelques semaines, le Président des ministres avait annoncé sa démission de la présidence du PSL, ce qui justifie les élections anticipées qui vont avoir lieu. « On s'attend donc à ce que Trëvenon quitte le pouvoir avant la fin de son mandat », déduit Rémien Korolev. Comme le PSL conservera alors la majorité au Parlement, cela signifie pour le politologue que « ce congrès vise à élire le futur dirigeant de la Gallouèse ».

Futur dirigeant, mais à quel horizon ? Michal Trëvenon tait toujours ses intentions à ce sujet. En attendant, beaucoup de cadres du "Parti de 90" espèrent un passage de relais imminent. C'est le cas d'Urvoit Nàsier (66 ans), ministre multitâche des gouvernements Trëvenon successifs, et surtout candidat déclaré à la présidence du parti qui rêve de « remettre le PSL au travail » après une décennie à sens unique. Autour de Nàsier, qui incarne un « Trëvenisme de rupture », deux autres candidats issus de courants d'oppositions. Vanwe Piotroff, un éternel indépendant dans ce parti, qui associe une longévité étonnante à une ténacité écœurante pour ses adversaires. Il incarne une aile gauche en rupture avec le trëvenisme, et a créé récemment une association d'amitié gallo-kah-tanaise appelée "Justice". L'autre candidat est Yahnick Kard, le chef du principal courant d'opposition appelé Flashßaque. Il y a dix ans, c'était l'incontestable numéro deux du parti, à la tête du Cabinet du Duché. Il a depuis pris incontestablement du plomb dans l'aile, mais il peut croire en ses chances de victoire avec un boulevard à droite.

Reste le candidat Trëveniste. Sa désignation a été un casse-tête. Déjà, parce que M.Nàsier entendait recevoir ce titre, selon Louis Trouvet, Vice-Président de l'Agglomération de Vallètez et président de la fédération d'Alburbè du PSL. « Mais il s'est vu opposer une fin de non-recevoir par les autres prétendants » précise M. Trouvet. Il fallait alors trancher entre plusieurs fidèles. Dernien Parzampach, ministre de l'économie indéboulonnable depuis 2005, réclamait sa part du gâteau. C'était sans compter sur Drian Yvimpt, le protégé de Trëvenon, son « héritier à long terme » d'après Trouvet. C'est lui qui a fini par être désigné, après des négociations que plusieurs cadres trëvenistes ont qualifié d' « âpres ».

Pour compliquer encore plus le tableau, Michel Trëvenon n'a pas immédiatement validé ce choix. Selon une information du Clëron, le chef du gouvernement avait initialement envisagé de confier les rênes du parti à Vanwe Piotroff, dès avant les élections de 2015. La mauvaise passe rencontrée par le ministre en 2014, alors qu'il était commissaire chargé de la Translavie, aurait convaincu Trëvenon de partir lui-même au combat. Mais cette idée n'est sûrement partie ni de la tête de Trëvenon - toujours selon le Clëron, il trouverait Yvimpt trop "jeune" -, ni de celle de Piotroff, qui revendique le soutien du président sortant et encore très populaire.

Entre ces quatre candidats, rien n'est joué. Il est difficile de prévoir les conséquences précises de ce scrutin. La logique voudrait que le vainqueur devienne dirigeant de la Gallouèse dans un avenir proche. Mais comme le soulève Rémien Korolev, « il ne s'agit pas d'un congrès à proprement parler, mais d'une présidentielle interne. Le président du PSL n'a aucun pouvoir particulier, ni sur le programme ni sur la stratégie. La présidence est un tremplin ». En effet, le parti est avant tout dirigé par l'assemblée générale et son secrétaire général, aujourd'hui le maire de Vallètez Théotiffan Lebtritton, vu comme le tenant d'un trëvenisme modéré qui fait la synthèse de différent courants. Quel que soit le vainqueur, il devra composer avec cette réalité.

La dernière question en suspens est celle de la pérennité du mandat du futur président. S'il est conduit aux affaires, pourra-t-il maintenir la fragile coalition entre le PSL, les régionalistes françisc et le Parti centriste ? Trëvenon le peut-il lui même, à l'heure ou sa relation avec Jehan Baillê « Bat de l'aile » comme le titre L'ahaot ? Et son successeur sera-t-il capable de se présenter comme un candidat sérieux dès les prochaines législatives, face à des prétendants qui fourbissent depuis longtemps leurs armes. Y compris au sein du parti. Pour Louis Trouvet, « si Sophale Bardiou n'est pas candidate, c'est qu'elle attend son heure ».
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URVOIT NÀSIER, UN ANCIEN À LA PRÉSIDENCE DU PSL

Le ministre de l'énergie et de l'industrie, Urvoit Nàsier, a été élu président du parti de gauche ce dimanche. Il recueille 37,2% des voix dans un scrutin indécis face à trois opposants, dont le candidat trëveniste Drian Yvimpt. Celui qui pourrait bientôt devenir le dirigeant de la Gallouèse sans remporter la moindre élection nationale veut se démarquer légèrement de son prédécesseur, avec qui il a quand même collaboré à de nombreuses reprises.


Guenièvre Sasset - pôle politique

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry à Lille
Le nouveau président du PSL, Urvoit Nàsier, acclamé par les militants à Ligert (CREDIT : Service Presse PSL).

Il a dit qu'il allait « remettre le parti au travail ». Et apparemment, il a été cru. L'infatigable (ils sont nombreux, les cadres de gauche qui peuvent prétendre à ce qualificatif) Urvoit Nàsier, ministre de l'énergie et de l'industrie depuis 2015 comme dernier portefeuille en date, a été élu président du Parti social pour la liberté (PSL), le parti majoritaire au pouvoir, ce dimanche. Avec un score de 37,2%, il surpasse ses trois adversaires du moment dans une manche serrée. À l'annonce tardive de son résultat définitif, aux alentours de minuit, le nouveau « chef de file » du parti au pouvoir s'est résolu à prendre la parole. Il a remercié ses adversaires, et promis de « conduire un PSL jamais satisfait, toujours en mouvement ». Une façon de dire à son prédécesseur, le premier ministre Michal Trëvenon, que le travail reste à faire. De fait, celui qui a été longtemps ministre des infrastructures (un des portefeuilles les plus prestigieux) dans le gouvernement Trëvenon a tenu à prendre ses distances avec le leader sur le départ. S'il se revendiquait d'un « trëvenisme de rupture » et a chaleureusement invoqué Trëvenon tout au long de sa campagne, ce soutien de longue date a bien joué sur le mot « rupture ».

Il l'a invoqué très tôt dans la course, affirmant sur la TVG que l'avenir de son parti « ne pouvait passer que par le début d'une nouvelle ère ». Il a demandé à ce que les réflexions programmatiques et les débats reprennent dans le parti. « Il est vrai que le PSL, depuis quelques années, a tout d'une machine à gouverner », explique Rémien Korolev, politologue. « Depuis l'élection de Carles Schwarzwald en 1995, le PSL n'a fait que peaufiner une doctrine. Seul Trëvenon a su amener un changement de cap, mais il l'a fait par le haut, sur la base de ses convictions, sans laisser le temps au parti de produire des idées nouvelles ». C'est cette demande de souffle nouveau, qui a, selon le politologue, motivé la décision des électeurs. Quitte à porter au pouvoir un visage de la vieille gauche (66 ans), au gouvernement depuis les années 1990. Un paradoxe.

Cette demande de nouveauté a aussi bénéficié au chef du principal courant d'opposition, le ministre de l'intérieur Yahnick Kard. L'ancien président du Conseil exécutif (2004-2008), qui incarne l'aile droite du PSL et a pu aussi bénéficier de la popularité de Sophale Bardiou, la grande absente du scrutin, a récolté 30% des voix. Le tableau est complété par l'éternel Vanwe Piotroff (71 ans), qui lui aussi a beaucoup insisté sur l'héritage trëveniste en courtisant l'électorat purement socialiste, avec 19,8% des voix des militants. Derrière lui, le candidat déclaré trëveniste Drian Yvimpt échoue à la quatrième place, après avoir laissé trop longtemps planer le doute sur la sincérité du passage de relais avec son mentor. Michal Trëvenon a en effet longtemps souhaité pouvoir passer la main à une figure de la gauche du parti, en attendant que son poulain soit « prêt ». En 2015, le successeur désigné Vanwe Piotroff avait prit du plomb dans l'aile, ce qui a motivé le questrième mandat de Trëvenon. Mais deux ans plus tard, Piotroff et Yvimpt ont tous deux réclamé leur part du gâteau. Pour que le gâteau revienne à Urvoit Nàsier.

Il faut relativiser l'importance du gâteau en question. L'équilibre au sein de l'assemblée générale, l'organe de décision du parti, est préservé. Le chef du parti reste le maire de Valteuse Théotifan Lebritton, au profil souple et unificateur, qui occupe le siège de secrétaire-général. Et le dirigeant de la Gallouèse reste, jusqu'à preuve du contraire, Michal Trëvenon. Le poste de président du PSL est donc pour l'instant purement honorifique. Mais selon la plupart des spécialiste et des bruits de couloirs au palais des Capucins, le chef du gouvernement est sur le départ. Si aucun blocage n'est constaté au Parlement par la justice, ce qui sera « probablement le cas » selon R. Korolev, et si les partenaires de coalition (le Parti centriste et le Parti démocrate de Françsic) en sont d'accord, Urvoit Nàsier deviendrait alors le dirigeant de la Gallouèse. Reste à savoir ce que sa présidence changera à ses nombreuses années de ministère. Le « travail » annoncé se fait toujours attendre.
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Le gouvernement peut-il vraiment réveiller la doctrine Vallet ?

Alors que la guerre est désormais mondiale entre les puissances libérales et Carnavale, le gouvernement envisagerait de ratifier la doctrine "Vallet", qui prévoit la destruction totale de l'ennemi en cas de frappe sur le territoire national. Cette doctrine, suspendue par Joseph Cizière en 1994, est toujours inscrite dans la loi.

missile français
Essai d'un missile gallèsant RUZ-3. Avec 120 têtes opérationnelles, la Gallouèse possède le 4e arsenal balistique mondial.

Cette semaine, l'Empire du Nord a été victime pour la deuxième fois des missiles carnavalais. La première fois, seule la cathédrale de Laagefort avait été touchée. Cette fois, c'est bien la destruction de la capitale nordiste que vise l'oligarchie carnavalaise, retranchée dans sa forteresse dystopique d'Eurysie occidentale. Dans cette situation, la question de la sécurité se fait plus forte que jamais, puisque les risques des frappes balistiques surprises, y compris contre des civils, semblent être d'actualité. La Principauté de Carnavale a renchéri récemment en annonçant qu'elle allait raser la capitale d'un des pays membres de l'Organisation des nations démocratiques (OND). Depuis plusieurs semaines, des experts du monde entiers cherchent la réponse à apporter à cette équation complexe de la puissance de nuisance carnavalaise, qui dispose d'une hégémonie balistique avec plus d'un millier de missiles opérationnels selon les experts*.

En Gallouèse, face aux agressions balistiques et chimiques des industries Obéron, le gouvernement est longtemps resté en retrait. Après la destruction de la Kabalie et les bombardements de l'Empire du Nord, il n'a évidemment pas manqué d'apporter son soutien, mais n'a rien entreprit qui puisse froisser la Principauté. Les principales puissances, au premier chef desquelles l'Organisation des nations commerçantes (ONC), adoptent la même tactique. Selon le colonel Jules Lamotte, « les États-Major cherchent comment contrer le pouvoir de nuisance de l'arsenal balistique Obéron avant de se lancer bêtement dans une confrontation ». Sauf ceux de l'OND, qui ont choisi de passer à l'attaque, au risque de voir leurs populations subir un déluge de feu.

À Ligert-Mélensis, le quartier général de l'armée gallèsante, on s'enorgueillis de posséder l'un des arsenaux balistiques les plus solides du monde. « Les missiles balistiques RUZ-3 (septième génération) finiront d'être livrés le mois prochain ! » annonçait fièrement Guénolé Tilleul, directeur de la Défense national, l'organe chargé de la défense du territoire, lors du salon aéronautique de Nonques. À la fin de ce programme balistique, le troisième sous la direction de M. Tilleul, le Duché possèdera 130 missiles balistiques opérationnels. Mais à quoi servent-ils ? « Les missiles balistiques sont sous la responsabilité d'une force spéciale, la FBO (pour Force balistique opérationnelle, ndlr), qui dépend elle-même de la DNID (Direction nationale interarmes de la défense) et donc in fine de du ministère et de la DN. Cela signifie que leur utilisation peut constituer en elle-même une opération militaire, surtout s'ils sont tirés depuis le territoire national. Ils peuvent aussi être lancés depuis le RSE L'arrogant (l'unique sous-marin lanceur d'engins de la marine gallèsante) » précise l'officier. Il nous indique aussi que l'armée dispose de missiles de croisière, qui peuvent être lancés depuis des aéronefs (air-sol) ou des sous-marins conventionnels (mer-sol). En tout, l'armée gallèsante détient 360 têtes.

Mais la Gallouèse est loin de posséder l'une des armées les plus développées du monde. En dépit d'une marine convenable pour un pays qui produit seul tout son armement, le matériel gallèsant, tout comme son effectif est assez pauvre. « L'utilité de tous ces missiles pour la Gallouèse, comme pour Carnavale et le Drovolski, les deux plus grands producteurs mondiaux, ce n'est pas tant l'efficacité que la dissuasion » explique le chroniqueur Ludovic Boucher. En clair, être capable de frapper de loin les cibles militaires comme civiles, afin de décourager l'ennemi potentiel d'attaquer. « La Gallouèse a longtemps reposé sur son pouvoir de dissuasion, surtout aux temps républicains ». La dissuasion nécessite que l'adversaire croie possible une riposte massive. C'est là qu'apparaît la doctrine Vallet.

Le 18 août 1951, Aurvoit Vallet succède à Gontrand de la Vuillë au ministère de la guerre, qu'il rebaptise « ministère de la défense » le 20 décembre, lorsque la Gallouèse devient officiellement une république. Le tout jeune régime, dont l'armée est dispersée dans les colonies pour faire face aux mouvements d'indépendances, est vulnérable. Aurvoit Vallet cherche un moyen de garantir sa sécurité. « C'est après un voyage à Briarres, où il constate que les monarchies voisine ont peur des événements qui se déroulent en Gallouèse, qu'il prend conscience que la République peut tirer son salut d'une "crainte inspirante" - ce sont là ses mots » explique Jacques Gayant, historien. En mai 1952, il soumet au nouveau président de la République (le futur dictateur Belventôle) son projet de doctrine militaire, qui prendra son nom. « La doctrine Vallet repose sur un principe simple : si un État hostile jette ne serait-ce qu'un pétard sur le sol national, il sera contre-attaqué de toute la puissance de feu gallèsante » détaille le colonel Lamotte. C'est le principe de destruction réciproque.

La doctrine est rapidement promulguée. À partir des années 1970 avec la concrétisation d'un programme balistique, la Gallouèse se tourne vers la dissuasion par missiles. C'est après la Révolution de 88 que le texte est suspendu par le chef du gouvernement Joseph Cizière, avec le soutien du président Léquerre. Il était en effet jugé peu propice aux relations de bon voisinage. En revanche, la doctrine Vallet a toujours été défendue par le PSL par le passé. Et aujourd'hui, elle semble refaire surface. Les ballons d'essai lancés par le gouvernement Trëvenon dans l'opinion en témoignent. « Je crois que Trëvenon est très séduit par cette idée » nous confie Ludovic Boucher. « D'une part son électorat est farouchement fier et indépendantiste, il serait flatté par la doctrine Vallet. De l'autre, la mesure est facile à appliquer : elle ne nécessite aucune majorité, aucun vote au parlement, juste la levée de la suspension de 1994 » explique-t-il. Notons enfin que cette doctrine était défendue par le fondateur du PSL, Henri Benfer.

Pour résumer :

Nous l'avons vu, le réveil de la doctrine dite Vallet a le vent en poupe. Elle est en effet simple à promulguer, et en phase avec les principes du gouvernement actuel, et semble-t-il, de son électorat. Même si elle risque d'accroître les tensions avec le PaCen et le PDF, la situation actuelle finira par convaincre les plus sceptiques. La doctrine Vallet est en outre cohérente avec la façon dont la Défense nationale a géré ses stocks opérationnels depuis plusieurs années. Un retour de la destruction réciproque est donc plus que probable. À voir si cette tactique est la bonne pour nous défendre conte une principauté déjà en ruines.

*avant les frappes récentes
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