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[PRESSE] Médias encolanaltèques - Page 4

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El Legado

28 mai 2012 - Sportconnect, le projet novateur d’un mercato pour les sportifs internationaux.


SPORTCONNECT
Sportconnect, se veut une nouvelle organisation non gouvernementale dédiée à la mise en relation des sportifs internationaux.

Devant l’engouement des affaires relatives au sport, il arrive que des personnes se trouvent un talent, qui ne soit pas nécessairement sportif, mais mondialement sollicité en de faciliter les mouvements d’athlètes à travers le monde. Installé au coeur d’une Aserjuco, ville parmi les plus animées au monde, l’homme d’affaire encolanaltèque Ricardo Marisocas veut croire au sien, en inaugurant le premier mercato mondial des sportifs et athlètes.

Souhaitant profiter de la réussite sportifs de nombreux alguarenos, à commencer par la sélection nationale de football masculine, détentrice d’un titre international parmi les plus prisés au niveau mondial, l’homme s’est depuis plusieurs mois mis en relation avec plusieurs athlètes alguarenas, pour identifier leurs souhaits de carrière et relever les opportunités entourant chacune. Et le constat lui apparaît sans appel, si les sélections nationales font rêver, de nombreux sportifs engagés à un haut niveau de compétition, s’estiment insuffisamment payés dans les petits et moyens où ils jouent le restant de l’année.

Passionné par le foot et les affaires, Ricardo Marisocas se rêverait-il comme le contributeur à la réussite des clubs présents au sein des moyennes et grandes agglomérations, désireux d’acquérir les talents et les meilleures promesses de réussite sans possiblement les trouver? L’homme semble aimer le penser et nourrit depuis quelque temps, l’ambition de créer un marché des sportifs, pour identifier et faciliter les mises en relation entre agents de sportifs et clubs, de sorte à faciliter des actions de transfert ou de mises à disposition contre commission. “Le monde regorge de talents sportifs et la Fédération d’Alguarena ne fait pas exception, il n’y a qu’à voir les titres de notre sélection nationale de football, ou les performances individuelles de nos athlètes. Tout ce beau monde mérite de se rencontrer, j’espère en être le trait d’union pour permettre la multiplication des rencontres sportives et le développement du sport international par le biais des transferts…”

Une idée mûrie autour de sa passion et d’un constat clair, confie le quadragénaire “vous pouvez avoir les compétences que tout le monde cherche, si vous n’êtes pas visible vous subirez des barrières quasi infranchissables si vous aspirez à une carrière professionnelle. Antonio RUIZ est l’exemple que tout peut arriver, mais sauf tout le respect qu’il lui est dû, n’y avait-il pas des centaines d’Antonio RUIZ avant sa naissance?” L’homme explique en effet que c’est durant le suivi d’un match amateur, qu’il avait décelé des sportifs de grande qualité, mais dont les rencontres sportives, manquant encore trop de visibilité, avaient été boudés par les sélectionneurs qui “pèsent” dans le monde du sport collectif…

En créant un mercato qui mette en relation les clubs, les sportifs ou leurs agents, Ricardo Marisocas entend donner à chacun la visibilité suffisante pour qu’un choix déterminant pour la carrière des sportifs (ou des clubs) soit fait. “J’avais jusqu’ici le sentiment d’une profonde injustice, pour ces sportifs qui donnent au quotidien mais, parce qu’ils ne jouent pas dans le bon stade, contre la bonne équipe, manquaient leurs chances. En ouvrant un mercato, j’offre un visuel complet et permanent sur la réussite technique de chacun, permettant aux sélectionneurs et autres présidents de clubs, de disposer d’une aide à la décision tangible, pour permettre à chacun un arbitrage juste et équitable, pour qui s’en donne les moyens…”
L’équité et le choix, deux buts poursuivis par Ricardo Marisocas, pour défaire les murs érigés autour des sportifs de petites agglomérations et villages, dont le talent se veut effacé sous l’épaisseur de la canopée et la quiétude de leurs villages en zone provinciale.

Partagé entre la mise en relation et l’historicisation des réussites sportives, le projet Sportconnect réinvente le sponsoring et la sélection des sportifs de haut niveau, pour le plus grand bonheur des sélections et des clubs qui, face à l'opulence des jeunes sportifs se présentant à eux, peinent à trouver le temps nécessaire pour déceler les profils parmi les plus prometteurs.

“Derrière ces sportifs il y a des gens avec une histoire, vous ne pouvez pas mettre en relation des personnes sur la base d’un nombre de buts inscrits ou que sais-je d’autres encore? Il faut humaniser les échanges entre les clubs et les jeunes athlètes, en promettant un panorama et une vue d’ensemble sur chaque sportif, étalé entre les performances, mais aussi les parcours et leurs aspirations. C’est ça qui fera la différence entre un bon et un mauvais recrutement. Les sélectionneurs ne mangent pas des joueurs mais une équipe. Vous pouvez recruter les meilleurs talents du pied de notre monde, s’ils sont incapables de travailler ensemble et ne nourrissent pas d’ambition sur votre club, vous continuerez de regarder les finales de tournoi devant votre télé” nous explique-t-il, de manières peut-être brutales il est vrai, mais intelligibles pour chacun.
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Presse encolanaltèque

8 janvier 2015 - Tremblement de terre dans les profondeurs du Deltacruzando, les Burbujas Verdes en première ligne.

tourisme insulaire
Le tremblement de terre survenu dans les profondeurs marines de l'océan du Deltacruzando, est susceptible de répercuter un tsunami d'ampleur sur les Burbujas Verdes, où l'activité touristique est la plus forte du pays.

Une alerte en provenance d'une équipe scientifique althaljir a sonné le glas des opérateurs de voyage et plus globalement des encolanaltèques, après qu'il leur fut rapporté une activité sismique décrite comme "forte" et "particulièrement inhabituelle" dans l'océan du Deltacruzando. Un évènement assez peu éloigné finalement et surtout hors norme, si bien que les conséquences de celui-ci pourrait se manifester en fin de journée, par la survenue d'un tsunami le long des côtières balnéaires encolanaltèques aux alentours de 21h30. Une information depuis confirmée par les autorités encolanaltèques, puis fédérales, qui obligent à la mobilisation rapide de moyens, à commencer par l'armée et la sécurité civile des Encolanas, territoires les plus exposés aux conséquences de cette activité sismique.

"Il a été rapporté à notre autorité et confirmé par celle-ci, la survenue d'une activité sismique importante au sein des plaques océaniques du Deltacruzando, spécifiquement à hauteur de la faille géolocalisée aux coordonnées satellite X: 21147 Y: 19334" a annoncé la Première Ministre encolnaltèque Celeste Morterero du parti Coalición para el Éxito Nacional (CEN). "L'enregistrement des données faites à cette activité sismique hors norme, sera de nature à provoquer la survenue de plusieurs vagues majeures, que la communauté scientifique du pays est venue qualifier de tsunamis.

Par conséquent, il est demandé aux citoyens encolanaltèques et aux ressortissants étrangers, résidant ou se trouvant actuellement sur les îles des Burbujas Verdes, la stricte application de ces mesures de sécurité qui sont :
  • de vous déplacer vos proches et vous pour d'une part vous éloigner des côtes, puis pour vous rapprocher des ZSS (Zona de seguridad sísmica), dont les coordonnées géographiques sont disponibles sur notre site officiel et en affichage étendu sur vos écrans tandis que je vous parle. Pour les personnes ne disposant pas d'équipements télévisés, prière de contacter le 0-400-004 où un enregistrement audio répétera les coordonnées géographiques de ces zones de sécurité sismique selon votre géolocalisation où la localisation saisie en début de communication,
  • de limiter vos déplacements à la stricte évacuation vers des ZSS, de sorte à ne pas engorger les axes routiers qui seront fortement sollicités par les moyens de secours. Les ZSS sont des zones préalablement identifiées comme surélevées et pour lesquelles un hôpital de campagne est en cours d’aménagement, merci de ne pas prendre avec vous plus de choses que nécessaire. Sont identifiés comme nécessaires, un moyen d'informations non téléphonique, des vêtements chauds et une couverture. L'ensemble des besoins vous sera fourni au sein des ZSS mais nous devons intégrer l'éventualité d'une mauvaise répartition des populations entre les ZSS, considérant les personnes en itinérance pendant l'évènement. Nous rappelons également que l'usage du téléphone dans ces circonstances, serait de nature à saturer notre réseau et à différer la mise en relation téléphonique des personnes en exprimant le besoin ou la nécessité.

L'ensemble des présentes consignes reste disponible sur notre site officiel institución-encolanas.en"

Attendues pour 21h30, les premières vagues devraient toucher les côtes des Burbujas Verdes, où un arrêté interdisant toute pratique d'une activité nautique civile, a été promulgué.
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El Legado

Le Dr. Matías Orellana, sociologue et expert en criminologie, en réponse à Noelia Perrez-Alzueta, pour son article "Mars rouge à Aserjuco"

10 mars 2016 - La Fédéralisation, une réponse durable à l’insécurité et un rempart pour nos concitoyens.

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Le Fédéralisme bouc émissaire utile et facile pour dénoncer la barbarisation de nos sociétés?

Il est devenu bien banal, ô mille fois hélàs, de voir et lire les titres alarmistes d'un certain nombre de journaux d'information devenus bien éloignés de ce principe, dépeignant un pays en chute libre, comme si chaque crime, chaque drame localisé, se devait d'être le signe implacable et avant-coureur d'une faillite plus profonde et collective. L'article récemment publié par le journal populiste d'extrême droite Voz del Popolo, signé par la journaliste Noelia Perrez-Alzueta, se destine à être l'illustration la plus parfaite. Une démonstration et un passage en force de cette mouvance sensationnaliste, qui a sa préférence à pointer du doigt les fondations du système plutôt que d'en faire apparaître les forces structurelles et ses perspectives dans un monde mouvant face auquel il se voue à nous préparer.

Il y a effectivement ici un contresens des plus ostentatoires : la fédéralisation du territoire ou encore nommée autrement son fédéralisme, est loin d'être la cause du désordre actuel et d'une flagrante cartellisation de la criminalité à l'échelle fédéral. Il est tout ou partie de sa solution, un des rares leviers de résilience dont dispose encore les trois micronations qui composent encore à cette date, la première puissance mondiale.

Pour débuter l'illustration de mon propos, il faut rappeler une vérité des plus simples et des plus élémentaires, la fédéralisation n'est en rien un désengagement, c'est une répartition du pouvoir et de ses prérogatives. Là où un état présenté comme unitaire concentrerait toutes les décisions à la capitale, souvent bien éloignées des réalités de terrain et c'est particulièrement vrai dans un espace archipélagique comme le nôtre, le fédéralisme alguareno permet aux entités locales de répondre avec une juste répartition des ressources aux défis sécuritaires, économiques et sociaux qui les traversent sur leurs territoires respectivement. Une juste répartition des ressources entend que celle-ci soit inscrite dans un schéma équitable et non égalitaire. Qui d'autre qu'un état fédéral, peut concentrer suffisamment de ressources pour permettre au plus éloigné des territoires, à la plus pauvre des collectivités, de toucher le denier qui lui est dû?

Dans la périphérie d'Aserjuco, puisqu'il faut la nommer comme l'expression incarnée du mal, c'est à El Calvário que des cellules associatives ont pu financer sur fonds fédéraux, un programme d'aide à la sortie de délinquance d'une quarantaine de jeunes en 2012 et qui serait peut-être sans ça aujourd'hui, l'auteur des crimes qui nous mettent en émoi. Ces fonds fédéraux ne sont permis que par une vision claire des priorités d'investissement et la répartition efficace des subventions sur l'ensemble d'un territoire archipélagique. Plus proche de nous, aux Encolanas, et précisément à San Lázaro, c’est grâce à la coordination judiciaire entre les tribunaux nationaux et le parquet fédéral que une filière de trafic d’armes a été démantelée l'an dernier, par le développement d'un réseau d'informations, de coopérations, qui dépasse le cadre national. Il faut arrêter avec cette idée qu'il y a des criminels encolanaltèques d'une part, des criminels arcoans de l’autre, il y a la criminalité point, et tous les vases communicants nécessaires à leur prospérité sont déjà là. Nous n'avons dès lors plus que le choix de la manière dont nous souhaitons les affronter, ensemble ou en ordre dispersé.

Car entendons-nous bien, les succès qu'il m'est permis de citer ne sont pas le fruit du hasard, mais bien celui d’un système fédéral qui sait conjuguer autonomie et solidarité, proximité et efficacité, avec chacun des états qui le composent.

Crions-le avec force, une guerre des mafias ce n'est pas une guerre contre le fédéralisme.

Et sur le sujet, s'il ne fallait retenir qu'une erreur autour de la récente publication du journal Voz del Popolo, c'est la capacité de son réquisitoire à confondre le symptôme et la cause. Les mafias et autres organisations criminelles ne sont pas nées de la fédéralisation des territoires de l'archipel. Elles l'ont précédée, elles l'ont aussi contournée et elles cherchent aujourd'hui à tirer profit d'une réussite économique et sociale qui n'est là que par le fédéralisme centenaire de nos institutions. Ce que craignent ces organisations criminelles n'est pas la capacité d'une police nationale à frapper fort le temps d'un casse, mais bien la capacité d'une police fédérale à identifier les ramifications des groupes, leurs plateformes logistiques en dehors du territoire national. Sans fédéralisme, le champs de vision et plus généralement les champs du possibles, s'arrêtent aux frontières des microétats, rendus bien incapables de lutter dignement contre ces organisations tentaculaires et tournées vers l'international. Oui, le Cartel de la Muerte Roja est violent, plus violent qu'il n'a été permis de le soupçonner dans notre quotidien, plus brutal et mobile que ne purent le souhaiter nos cauchemars les plus aboutis. Mais c’est justement dans un système fédéral qu’on peut lui opposer une riposte transfrontalière.

Les tensions entre le niveau fédéral et les états fédérés, leurs systèmes judiciaires ainsi que policiers, ne doivent pas être vues comme des failles, mais comme le moteur même de la démocratie moderne : un dialogue institutionnel qui permet l’adaptation, l'adaptation des moyens financiers, législatifs et si nécessaires humains, par le détachement d'inspecteurs dédiés à la grande criminalité. Que certains dispositifs soient encore trop faibles ou mal coordonnés ne doit donc pas disqualifier le principe de leur existence, mais inviter à leur perfectionnement.
Les populistes, au travers de cet article critique et acerbe, demandent à changer de voie sur une route annonçant un virage, mais nous sommes dans un rond point et l'adversité imposée par la mondialisation, à laquelle n'échappe pas le crime organisé et maintenant internationalisé, ne fait que nous inviter à sublimer le fédéralisme existant.

J'en suis convaincu, nous sommes à un stade où plus que jamais il est nécessaire de vendre des réformes préférables à une brosse visant à retrouver un tableau blanc. La mutualisation des bases de données en criminologie, la fédéralisation de la lutte contre les cartels et les mafias, l'harmonisation et l'accélération des procédures judiciaires faisant cas de leur arrestation, le déblocage de fonds d'urgence pour financer la lutte de fonds dans certains espaces désurbanisés où lesp lantations de drogues pourraient être présentes, les programmes transfrontaliers de protection des témoins pour les extraire plus loin des environnements criminels dans lesquels ils sont plongés, voilà des mesures concrètes et porteuses d'une vision significative pour l'avenir sécuritaire de nos quartiers.

Même sous statut fédéral, l'individu reste citoyen. Et il m'est particulièrement injuste, presqu'insultant s'il fallait grossir le trait, de voir réduire les citoyens arcoans à de simples victimes, en proie à un système présenté comme désincarné. La Fédération d'Alguarena confère un statut citoyen supranational à chaque individu relevant des états le composant. Des droits conférant une meilleure couverture santé, des subventions fédérales à la justification de travaux spécifiques dans la résidence, des politiques d'harmonisation et de bonification des salaires selon un calcul de l'inflation détaillé dans chaque état, autant de spécificités qui sont aujourd'hui les gages d'une attention particulière, d'une reconnaissance de la citoyenneté fédérale. Faut rappeler qu'il y a un mois encore, les citoyens arcoans, égaux à tous les autres, votaient pour élire leur nouveau président fédéral des huit prochaines années? Doit-on interpréter là l'hypocrisie ambiante autour d'une forme de déclassement de la citoyenneté nationale? d'une forme d'appauvrissement des droits inhérents à chaque état? Non il est ici question de leur renforcement, d'établir des budgets participatifs et équitablement redistribués.

Mais oui, convenons que la situation est difficile, que des poches d’insécurité prospèrent là où les moyens peuvent parfois faire défaut. Mais faire tomber le fédéralisme en procès, c’est confondre la boussole avec l’orage, jetant la première parce qu'elle est secouée par le second ! La vraie réponse est ainsi donc dans la coordination des états et de leurs institutions, le renforcement d'un arsenal pluridimensionnel et la confiance en des dirigeants que nos citoyens ont le luxe de choisir. A cette condition, l’Arcoa et la Fédération d'Alguarena pourront non seulement se défendre face au crime organisé, également mais renaître plus fortes, ravivés.
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26 juin 2016 - La passation de pouvoir entre les présidents Abrogara et Saragoza-Medina, l'art de vendre la stérile et médiocre continuité.

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Pour le député et chef de file de la Ligue Souverainiste Ulvèz Perogalata, la croqueta est un symbole du déterminisme social affectant les populations provinciales encolanaltèques.

La capitale fédérale qu’est Aserjuco a vécu hier son quart d'heure d'histoire en nous contant la passation des deux ténors de la droite du MPF, comme une passation de flambeaux émettrice d'un écran de fumée dans lequel chacun peut y voir le tableau qu'il a besoin d’entrapercevoir. Sous les applaudissements approbateurs d'une opposition fantoche et déjà tournée vers la collaboration, nos deux têtes d'affiche et incarnations d'un bon chic bon genre rendues digestes à nos pupilles par un ahurissant matraquage médiatique se disaient oui, nous laissant témoins d'une union quasi incestueuse, rythmée par un refrain aux airs de tout ira mieux désormais.

Une journée que le régime anobli veut solennelle pour marquer la fin des seize années de présidence Abrogara, en réalité davantage comparable à une mi-temps poursuivi d'un coups de sifflet donné par son héritier politique et spirituel assumé : Luis Saragoza-Medina. Il faut dire qu'une fois passé son second mandat présidentiel, Mazeri Abrogara n'a plus grand recours à espérer pour entretenir ses ambitions à la tête de la présidence fédérale d’Alguarena. Un retrait plus contraint que nécessaire pour le MPF, où Luis Saragoza-Medina s'impose comme une rustine, la page blanche scotchée et hors sommaire d'un livre rempli pour lequel on s'interdit de changer la couverture.

C'est donc avec un certain naturel n'ayant que pour égal la lucidité, que les Encolanas affichent leur scepticisme le plus complet. A Jacalbulco et Puerto Sagriga dans l'archipel encolanaltèque du nord-est de la Fédération, les témoins de cette éloge funèbre autour d'une des figures du bourreau de notre nationalisation et de notre souveraineté locale, peuvent légitimement fulminer, au risque de détonner avec l'enthousiasme crédule défendu en d'autres endroits de la Fédération.

Dans cette région fortement acquise à notre héritage historique, la casse mémorielle imposée par l'harmonisation des cultures et l'uniformisation des standards régisseurs de notre société suscite notre accueil le plus mitigé à ces fossoyeurs de notre identité qui ne tarderont pas, à n'en pas douter, à venir se pavaner sur nos îles comme si tout leur était dû et que notre passé, présent et futur, se trouvait inscrits dans une boule de cristal jalousement branlée par une poignée de technocrates.

Aux Encolonas pour ultime symbole de protestation, les pouvoirs publics locaux s'étaient entendus pour ne se permettre aucune rediffusion publique sur grand écran et plein air. Pas une place ne s'était vue assaillie par des électeurs enthousiastes et charmés sous le gant mortifère de nos élites impériales et impérieuses, les mains engluées dans un pouvoir qu'elles ne cherchent plus à réinventer. La fédération, une aide à la prospérité des états fédérés ou l'organe régisseur de nos vies? Une question qui se fait de plus en plus rhétorique…

Le jour de l'investiture de Luis Saragoza-Medina, en sa qualité de président fédéral d’Alguarena, nombreux étaient ceux qui poursuivaient de vaquer à leurs occupations avec une indifférence totale. Une tiédeur pour le déroulé de la vie politique à l'échelle fédérale qui doit nous inquiéter pour le boulevard vide qu'elle peut laisser, uniquement rempli du déterminisme politique entretenu par une classe de politiciens à la nomination rendue quasi incestueuse.

Le désengagement encolanaltèque pour la vie politique fédérale ne saurait être être inversé que sous l'égide d'une figure présidentiable faisant fi des étalages technocrates incessants pour taire les points de vue nouveaux, taxés de stupidité crasse au motif que la théorie économique fumeuse d'un intellectuel autoproclamé identifie la perte de confiance et l'effraiement POTENTIEL des investisseurs comme un joker indiscutable et placé en refrain de tous les discours de politique libérale et fédéralistes jamais énoncés.

Des agitations théâtrales spéculant sur la peur des plus hésitants, des plus enclins à identifier la classe politique comme la délégataire inconditionnelle mais pourtant bien conditionnée, d'une pensée intellectuelle qu'on lui confie volontiers et aveuglément en sous-traitance.

Tout ça ce n'est rien de moins que du théâtre pour donner un goût moins amer aux inégalités inchangées, à la situation de laissés pour compte invétérés, littéralement à la marge d'un empire économique et commercial qui bat au son et au rythme d’Aserjuco seule. Une indifférence entachée de scepticisme qui s’explique donc par le profond sentiment de déclassement éprouvé par une partie de la population encolanaltèque, encore rendue en certains endroits à la vie de la jungle, rien de moins.

En effet si l'on s'attarde ici, dans les zones rurales et les petites villes d'un état dans l'état, nombreux sont ceux qui estiment que l'action fédérale n’a pas amélioré leur sort.

L’histoire locale elle-même alimente cette désapprobation sourde, y compris sur le plan culinaire. Car après tout, n’est-ce pas aux Encolanas qu’est née la fameuse croqueta destinée à accommoder les restes dans les foyers pauvres ? Un plat emblématique, fierté de la cuisine alguarena, lourd de sens pour les sociologues et les politiciens visionnaires de la trempe d'Ulvèz Perogalata.

“Nos grands parents se nourrissaient précédemment des miettes de table, littéralement !” Tonnait encore à notre micro le nouvel esprit souverainiste du pays qu'est Ulvèz Perogalata, non sans manger la croquette momentanément agitée sous notre menton. “Les Encolonas méritent de pouvoir vanter l'héritage culinaire qu'est le leur mais il ne doit pas refléter le déterminisme social dans lequel on les y plonge. L'image vous est peut-être caricaturale, elle reflète assez bien les frustrations légitimes qui sont les nôtres et dont les quels nous essayons de nous défaire… Tandis que quotidiennement on nous rabâche la prospérité qui est la nôtre, mais manifestement affichée et profitable aux seules élites d’Aserjuco.
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El Boletin

30 juin 2016 - Quand Ulvèz Perogalata sort la croqueta, il ne se douterait pas soulever une vague sans précédent de mèmes dans le pays.

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Croquetamania après le geste d'Ulvèz Perogalata, justifiant la présence des croquetas dans le menu hebdomadaire des foyers par une pauvreté de certains ménages.

C'était un geste, symbolique, et sur ce point, symbole il restera quelques temps. Un geste trivial et élémentaire pour une partie de la population, c'était sans compter l'autre moitié du pays, peut-être celle-là même qui ne souhaitait pas voir Ulvèz Perogalata président fédéral. Les observateurs y avaient vu une mise en scène grotesque, ils ne vont pas être déçus : un homme, en chemise mal repassée, sortant de sa poche une croqueta pour dénoncer l'expression de la misère quotidienne et des laissés pour compte. L'objet, tiède ou froid, possiblement écrasé des clés de voiture et d'un vieux porte-carte en cuir, se voit brandit, tel un talisman. Une scène simple et furtive qui fera, quelques jours plus tard, le tour de la toile.

Le député fédéral et chef du Parti la Ligue Souverainiste, Ulvèz Perogalata tribun populiste invétéré de la Ligue Souverainiste venait d'inventer le message politique de la croqueta, ce plat facile et peu cher, destiné à accommoder les restes et à prévenir le gaspillage. La croqueta une arme dans les mains du populisme, une arme douce mais virale, qui se heurte aujourd'hui à la réappropriation des discours politiques, auprès d'un public d'internautes qui pulvérisent ainsi, les codes de l'argumentation politique. Sur les réseaux sociaux, la scène tourne en boucle. En boucle accélérée, ralentie, remixée, déformée mais une chose est certaine, elle tourne.

Tantôt accompagnée d'un slogan révolutionnaire, tantôt sur fond d'un son latino ou de lamentations dramatiques faites de notes jouées au violon ou au piano, la croqueta est partout, animée de ce même éclat moqueur dans le regard des internautes, la diffusant, la commentant. Des rires jaunes, des rires sarcastiques, des rires de désespoir, des rires de classe y verront certains. Car dans ce morceau d'héritage culinaire, écrasé dans la paume calleuse d'un député fédéral anciennement candidat à la présidence fédérale, devenu paria des salons intellectuels de la capitales, il y avait soudainement plus que de la nourriture. Il y avait un message et une offense.

Une offense faite à l'héritage culinaire, historique et culturel, d'un pays que l'on assommait de sa différence en différents endroits de l'archipel. Si les commentateurs politiques hésitent entre amusement et consternation, les sociologues eux, s'affolent : "Nous assistons à la ritualisation folklorique d'un cri politique loin des chaînes de télévision, à la fabrication d'un symbole low-cost en opposition à la rhétorique élitiste surproduite à grand renfort de sensasionnalisme. On trouve une image, on la capte et on la détourne pour la réfléter dans le sens inverse de sa signification. Le populisme ambiant développé par l'extrême-droite se normalise, l'image de l'homme politique est rendue attaquable dans son expression la plus simple, son poids, sa taille et plus largement sa morphologie, ses ambitions, sans autre argument que le revêtement tronqué et grotesque d'un instant de vie, d'un instant de meeting explique Leonora Cestagos, professeure à l'Université des Pensées Autonomes de Jacalbulco. Et de fait, les Encolanas, ou sa sphère jeunesse-internet, ne parlent plus dans les tribunes mais dans les GIF. Ils ne débattent plus dans les assemblées, mais dans les sections commentaires des sites d'hébergement de vidéos et d'images, où leur réalisation maison dépense les dix mille et parfois les cent-mille visionnages. Ils partagent des stories, là où la classe politique se partage des amendements. Ils ne proposent pas un programme : ils balancent une croqueta sur la scène politique avec une scénarisation claquée et la regardent rebondir, sans effet de soufflé retombant.

La croqueta de Perogalata est devenue mème, au sens le plus classique du terme : un trait humouristique permissif d'une critique large des élites politiques, un virus du "mimétisme mèmétique" se destinant à envahir l'imaginaire, cette réalité virtuelle proposée par internet, où les crédibilités se font et se défont en temps réel, captées dans l'instant non essentiel d'un meeting ou d'une conférence parfois construite sur des heures.

"Une image en renvoie d'autres" confie la politologue Felicity Edminston, quand Ulvèz Perogalata nous arbore une croqueta, indiquant voir avec celle-ci les uniques miettes d'un gouvernement fédéral désintéressé des périphéries de l'archipel, il envoie une image. Une image qui peut parfois lui revenir avec brutalité..." Et si l'intention de départ était une dénonciation sociale en toute simplicité "voyez ce plat du pauvre qui prospère encore en 2016, alimenté des miettes de votre gouvernement", la récupération numérique en a fait tout autre chose, à commencer par une dérision jubilatoire, qui retourne la stigmatisation en insulte à rebours.

Les Encolonas rient, la technocratie tousse. Mais à Aserjuco, sans doute animé d'un esprit maljugép lus malin qu'un autre, la classe politique semblait d’abord avoir pris l’épisode pour un folklore passager, une énième manifestation festive en ligne, sur les propos et une forme maladrotie donnés à un discours populiste dont Ulvèz Perogalata ait l'un des rares à avoir le secret. Le service presse du gouvernement fédéral a même tweeté, un émoji croqueta, pensant amadouer la rébellion faite autour de l'opposant politique d'extrême droite. Un mauvais calcul, l'ironie est un champ de mines pour qui n'en maîtrise pas le langage avant d'y mettre le pied. Et dans le langage du mème, toute tentative de récupération est déjà une défaite, dans un environnement en ligne où n'importe qui peut se constituer détracteur de vos publications.

Dans les jours qui ont suivi, plusieurs comptes humoristiques sont apparus, alimentés par des étudiants, des ouvriers ou des retraités, des comptes fantoches sans identité nominative mais des pseudos. CroquetaVision, La Patria Empanada, Pajitas y Protestas, autant de pseudos convergeant pour un même credo : s'approprier la croqueta comme une bombe molle, une ironie explosive contre l'ordre établi et les codes des discours politiques établis. Le croqueta-tour, ces vidéos où l'on imite le geste du député en différents lieux emblématiques, comme par exemple sur les toits d'une usine fermée, dans les ruines d'une école, au sommet d'un ravin désaffecté, devient virale. A chaque image, un fond sonore sarcastique et caractérisé d'un discours creux, de promesses trahies, et même parfois de bulletins météo enthousiastes sur des territoires sinistrés à la sortie du tsunami des Burbujas Verdes.

Une farce qui sonne comme un glas du discours politique traditionnel, un discours précédemment respecté dans sa fonction et dans son incarnation. Car oui au fond, la scène de la croqueta est plus qu'un gag, c'est la révélation d'un mondei nformationnel en mutation. Une forme d'aveu en quelques sortes, masqué sous une hilarité simple et désespérée, où tout le monde peut prendre sa part en ligne, actant le divorce de deux mondes séparé d'internet.

Mais aussi la séparation des deux mondes, avec d'un côté Aserjuco et ses institutions fédérales huilées, son langage technocratique et ses images hésitantes, ses doctrines calibrées pour rassurer les investisseurs. De l'autre, les Encolanas, ravalées au rang d'objets d'étude ou de réservoirs électoraux incarnant une forme tronquée de misère grande échelle et qui entend désormais répliquer à coups de fritures symboliques. Dès lors, ce n'est plus le peuple en tant qu'individu au langage peu châtié qui parle à ses gouvernants, c'est une image, dépourvue des ambages chères à ces milieux oratoires qui incarne et qui dénonce entre deux conférences de presse tenues par des politiciens de renom ou des anonymes. C'est l'image brève et dérisoire, qui supplante le travail éditorial d'une maison de presse. C'est Enzo huit ans, qui répond à Ulvèz Perogalata, député fédéral de cinq fois son âge.

Les orateurs et leurs discours se font obsolètes ou martelés d'une fausse notoriété qui les désavantage. Le message politique lui-même a muté, se voulant viral et dans c cas précis, ironiquement mordant. Et à la surprise générale, les militants souverainistes surfent sur cette vague, se faisant peut-être les biens moins chagrinés d'une attaque rendue ad hominem à l'égard de leur pilier, ex candidat à la présidentielle fédérale. A la sortie de ses meetings, Ulvèz Perogalata ne distribue plus de tracts mais des croquetas partagés autour d'une sangria.

Des croquetas offertes à la foule, comme d'autres offriraient des roses à leurs femmes, voilà la réponse impassible et proportionnée, que semble donner le trublion d'une classe politique qui, tels les dinosaures, semble se présenter au bord de l'extinction, condamnée à repenser sa communication et la vulgarisation donnée à son message politique. Jusqu'où peut aller une croqueta ? Personne ne le sait et Ulvèz Perogalata semble le premier à nous dire qu'il entend encore lui faire faire un brin de chemin. Le rire peut-il convaincre? L'ironie renverse-t-elle l'ordre établi? Difficile à dire, y compris par des observateurs globalement laissés dans l'expectative face à un phénomène que certains continuent de juger très localisé.

Moins pour la classe politique que pour les sociologues, la question reste entière : le mème peut-il devenir un mouvement? Une raillerie des élites et des méthodes de communication populistes et démagogues? Difficile à dire et face à cela, les observateurs les plus prudents auxquels s'est jointe Felicity Edminston, rappellent que la dérision n'est pas un programme et que la viralité d'une information n’implique pas l’action. "Il y a peu de chance que la spontanéité donnée à ce mouvement, ne se traduise politiquement." Mais toujours est-il qu'en attendant, les croquetas continuent de pleuvoir sur les réseaux et pour la première fois hier, également dans nos rues. En effet dans la périphérie de Jacalbulco, une fresque anonyme a été peinte et où l'on peut y voir Ulvèz Perogalata tendant une croqueta vers le haut d'un muret sur lequel se pose naturellement les pigeons. Une nouvelle exploitation cocasse marquant le caractère irradiant de cette histoire qui, si un dernier jeu de mot nosu était permis, laisse pas mal de fritures sur les lignes...

Finalement, entre deux bouchées, les électeurs encolanaltèques semblent avoir trouvé un moyen de tomber d'accord. Ce n'est peut-être pas la famine, mais l'indigestion qui les guette !
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El Legado

2 juillet 2016 - Non la croqueta n'est pas le repas du pauvre, ni le signe extérieur de sa pauvreté, plus en 2016.

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"Croque une croquette", un second phénomène viral, pour défendre un symbole du patrimoine culinaire injustment lié à la précarité et la misère sociale.

Le phénomène du mème, cette publication sarcastique visant à moquer une image sortie de son contexte voire ouvertement modifié, a aujourd'hui laissé sa place à d'autres phénomènes tout aussi viraux et inscrits dans la continuité de la scène d'Ulvèz Perogalata faisant d la croqueta un symbole des inégalités sociales et économiques de nos territoires. Ce phénomène, estampillé en ligne de la mention "croque une croquette", rajoute du grain à moudre à un épiphénomène lié aux failles communicationnelles des populistes d'extrême droite, en présentant sous la forme d'un selfie, les photos de gens ordinaires mangeant une croqueta au domicile, dans un parc ou sur la table d'un chef étoilé !

Une mise en scène à l'humeur guillerette qui continue de braquer les projecteurs sur Ulvèz Perogalata, qui peine (si telle était sa réelle intention) à se dépêtrer d'une spirale sarcastique virale et étendue à l'ensemble de la sphère internet de tout un pays. Initiée, involontairement ou non, par le désormais célèbre geste du député fédéral et ex-candidat à la présidence fédéral Ulvèz Perogalata, l'assimilation entre croqueta et pauvreté semble vivre ses dernières heures, maintenant rejetée d'un bloc par une série de publications partagée du plus grand nombre. Car oui, il faut dire à la vue des photos disponibles en ligne, qu'une frange croissante de la population entend bien remettre la croqueta au cœur de son statut d'origine. C'est-à-dire non pas celui d'un "symbole de pauvreté", mais bien celui d’un emblème culinaire national, témoin des savoir-faire populaires, traits d'union culinaire des liens intergénérationnels et expression débridée du génie domestique des Encolanaltèques. Car derrière l'onde de choc numérique incendiaire, les mèmes détournés et les commentaires sarcastiques s'est désormais levée une autre vague destinée à contrer la première. Une vague chargée de la fierté et de l'Histoire de notre pays. Une fierté d'abord culinaire, ensuite patrimoniale, et enfin humaine. Elle a un nom, simple et joyeux, racoleur : #CroqueUneCroquette. Un cri de rassemblement, né d'une campagne spontanée depuis devenue virale.

Aujourd'hui partout en ligne, le phénomène "croque une croquette" a pourtant pris naissance dans une cuisine de Puerto Sagriga. Un succès anonyme, amorcée d'une simple photo. La photographie d'un couple de retraités, attablés dans sa cuisine passée de mode, aux carrelages muraux rouges et blancs. Sur la table entre eux, un plateau de croquetas, au jambon ibérique, au saumon ou peut-être même la crevette que sait? Et dans le fond qu'importe.

Quand on échange avec Rosetta et Edmundo et qu'on leur demande s'ils ont vu les croquettes circuler à la télé, ils nosu répondent : "Pour nous, c'est tous les dimanches. Et ce n'est pas la misère. C'est la mémoire." C'est mot pour mot ce qu'ils répondent à des journalistes locaux. Le message est diffusé, repris, relayé et désormais imité à travers l'épandage de photos conviviales, aux sourires étirés et le même plaisir ostentatoire donné à la dégustation des croquetas. Les images se succèdent, aujourd'hui dénombrées à plusieurs milliers. es enfants croquant une croquette avec les doigts encore salis de sa chapelure, des étudiants en pause révision assis dans les couloirs de leur université, agitant fièrement une croquette artisanale pincée entre leurs doigts. Des ouvriers s'interrompant en milieu d'après-midi, dévorant une croquette pour se récompenser d'une dalle de béton maintenant coulée. Un chef cuisinier, non des moindres, dégustant avec fourchette et couteau, cette incarnation de la simplicité. Des images et desp ortraits, toujours plus audacieux et représentatifs des encolanaltèques qui montrent sans ambages la manière avec laquelle ils ont grandi, travaillé, avec la croqueta.

Des milliers d'images affluent, affichant es enfants croquant une croqueta avec les doigts pleins de chapelure, étudiants en pause de révision posant fièrement avec leur croquette artisanale, ouvriers s'interrompant pour une pause croqueta dans les hangars de Jacalbulco, chefs cuisiniers improvisant des recettes plus audacieuses les unes que les autres. En quelques jours, #CroqueUneCroquette devient un phénomène culturel transversal et intergénérationnel, capable d'unir classes sociales, générations et régions derrière un art culinaire bientôt vieux d'un centenaire. Un témoignage du mélange des genres assez inédit, dans une Fédération où les fractures sont si souvent instrumentalisées.

Dès lors, la croqueta se réinvente, comme un art culinaire et non plus le stigmate d'une époque industrielle révolue. Car loin de l'auto-flagellation misérabiliste que certains voudraient lui tatouer, la croqueta est depuis toujours un pilier de la gastronomie encolanaltèque, présentée sous tous les standings et de toutes les festivités. Sa fonction première n'a jamais été de "faire avec rien", mais... de sublimer ce qu'on a. Un argumentaire entendable et pour qui faire une croqueta, c'est finalement maîtriser les équilibres entre les textures, les températures, les arômes d'une liste d'ingrédients infinie, les liants en un ensemble harmonieux. C'est domestiquer le hasard des restes, le mariage de deux ingrédients, pour en tirer une bouchée gourmande, dorée, nourrissante et gustative, dont la multitude des déclinaisons de recettes se transmet de génération en génération. Car oui, la croqueta est un acte de transmission, un faire-valoir des astuces culinaires de chacun, s'appropriant la recette sur quelques notes gribouillées et jalousement gardées d'une voisine trop curieuse à son domicile.

Le chef Renán Tobal, figure emblématique du mouvement de cette chaîne de publications personnelles, rendues quasi-intimes, nous a partagé sa vision d'un plat quel 'on considère à tort bon marché et source de négligence. "Ecoutez, très simplement, je n'ai jamais servi de plats sans croqueta dans mes menus dégustation. Car après tout c'est l'âme de notre cuisine, c'est l'instant partagé. On ne cuisine pas sans volonté de partager ! La cuisine, c'est la preuve et la démonstration que nous savons transformer les instants ordinaires en moments exceptionnels..." Et effectivement, dans les maisons encolanaltèques et sur les réseaux sociaux, chaque croqueta et finalement chaque instant dédié à la manger semble unique. De la croqueta à la morue séchée chez les Bermúdez, à la croqueta au fromage bleu des Rascón, à celle des Zambrano faites des restes de cochon noir ou bien enfin celle des Briseño, comble del 'originalité avec sa recette de croqueta aux épinards caramélisés. Chaque recette sonne alors comme une marque déposée et défendue au sein de chaque foyer. Un geste identitaire, un acte de résistance culturelle.

Alors dans ces circonstances, peut-on encore voir la croqueta comme un plat subit, préparé avec rien et en manque de tout? Loin d'être un résignation, les croquetas se réinventent et se célèbrent, autant de fois et sous autant de formes qu'il y a de ménages.

De la cuisine à la revendication identitaire, il n'y aurait pour ainsi dire qu'un pas, le plat s'étant depuis longtemps installé comme un mode de vie, une philosophie quasi rituelle, réinstaurée si ce n'est chaque jour, chaque semaine au sein d'un foyer. A bie ndes égards, la croqueta est effectivement politisée mais pas pour les raisons qu'on croit. Car dans un monde de surconsommation né de la facilité d'accès aux ressources, elle rappelle l'intelligence de la réutilisation, son bon sens sans faire le sacrifice de la qualité et du goût. Dans une société marquée de l'immédiateté, la croqueta entend laisser un peu de temps et la capacité de faire beaucoup avec un peu du reste, que l'on néglige facilement à sa simple vision à l'ouverture du frigidaire.

La croqueta, l'expression d'une mémoire collective, celle des mères, des grands-mères, des collations entre voisins, des entrées salivantes, des piques-niques entre amis, des encas à la pêche, des tablées bruyantes à des réveillons plus modestes et solennels. La croqueta définit un instant partagé au milieu de tout cela. Elle est l'objet palpable et gustatif, d'un lien imaginaire tissé entre les personnes et les générations. Elle est bien loin et assurément au-dessus des slogans creux et des campagnes populistes lui attribuant la formalisant de tous les maux économiques et sociaux de notre territoire archipélagique. Et c'est sans doute là tout le malentendu, toute la méconnaissance étalés au travers du geste d'Ulvèz Perogalataque. En brandissant la croqueta comme un symbole de pauvreté, Ulvèz Perogalata trahit finalement la richesse historique et culturelle de ce plat pourtant identitaire, le tout pour faire la récupération de "miettes politiques" auprès d'un électorat populaire qu'il rêve de voir arc-bouté contre le gouvernement fédéral. Il en a nié le souffle culturel, il en a méprisé ces générations qui gardent en mémoire le souvenir d'un proche, au travers d'une recette rendue héréditaire. Un mépris qui alimente aujourd'hui la réponse populaire, pas plus contre lui que pour elle, cette croqueta voulue mal aimée par une partie de la classe politique d'extrême droite désireuse d'en faire l'expression d'une misère sociale à combattre.

Derrière la croqueta se dresse désormais une mobilisation joyeuse, plus apolitique qu'il n'y parait et surtout, et unificatrice. Unificatrice d'une fabrique culturelle, provoquant plus d'union et de fraternité qu'un sentiment identitaire égoiste, qui consisterait à en revendiquer une paternité exclusive. La croqueta est la recette et la mémoire de chacun.

Partout dans les îles encolanaltèques et encore ailleurs depuis un demi-siècle déjà, les évènements spontanés faisant l'exhibition de ces minuscules compagnons de festivité pullulent, parfois sous le nom explicite et sans équivoque de "Soirées croqueta", des concours sont organisés et un jury composé de grands chefs n'hésite plus à adoubler ou recaler d'un regard dur le meilleur préparateur de croqueta au monde dans des compétitions aux allures de jeux olympiques... Des écoles de cuisine ont lancé des ateliers ouverts pour enfants, pour transmettre les gestes essentiels et peut-être faire naître l'idée dans l'esprit de leurs parents, que les enfants sauront faire des croquetas avant de savoir lacer leurs chaussures.

Des collectifs artistiques et marketing s'en emparent aussi, avec l'installation géante d'une croqueta factice marquant certains évènements de convivialité installé au sein d'une place, des hommes sandwichs à l'effigie d'une croqueta fleurissent les angles de rues, invitant les passants à des cafés philosophiques de bon esprit, des documentaires participatifs et des poèmes dédiés à la "Reine panée" sont en cours de réalisation : la croqueta vivra, même une fois mangée ! Dans cette effervescence faite incontrôlable, une chose frappe désormais plus que tout le reste : l'absence de clivage. On y voit des progressistes comme des conservateurs, des classes moyennes urbaines comme des pêcheurs de Puerto Sagriga. La croqueta est devenue un langage commun, un outil de reconnexion au réel, une mémoire qui rassemble au lieu de diviser, au point que des députés fédéraux du MPF, de l'UCR et du SDM, se sont récemment filmés en train de partager un plat de croquetas. Et alors tandis que certains voulaient voir le monde s'entredéchirer autour d'elle, la croqueta se présente plus que jamais inspirante, éloignée des querelles de posture, pacifiant la politique et derrière elle, la société alguarena elle-même.

Le succès de #CroqueUneCroquette est aussi un vague aperçu, un bruit sourd audible, un indice : celui d'un besoin profond de réappropriation par chaque individu en société. Dans une société saturée de discours et de manipulations démagogues, les citoyens cherchent des formes d'expression simples, sincères, accessibles, pour laquelle la croqueta excelle. Car quoi de plus accessible qu’une croqueta, que tout le monde peut faire, partager, commenter ? La plaque est allumée, l'historie est en marche, et ce phénomène, loin d'être futile, marque peut-être et sans l'exagération qu'on prête à d'autres, un tournant. Il démontre que la réconciliation entre institutions et citoyens ne passera pas seulement par des réformes, mais par des symboles ancrés. Par des gestes simples et des actes de partage sincères.

La croqueta n'est pas une arme, ce n'est pas non plus un slogan, mais un rappel. Le rappel que nous avons une histoire commune, un goût partagé, une capacité intacte à faire du lien. Et quand les micros se taisent, quand les écrans se figent, il reste toujours une croqueta chaude, posée au centre de la table, à partager et à croquer. Et peut-être que c'est là, enfin, que commence la vraie politique, dans le sens du partage, dans la transmission des héritages polymorphes.
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25 mars 2017 - Dossier spéciale : attaque de la frégate westalienne, la qualité des chantiers navals wanmiriens mise en cause...


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Les navires wanmiriens sont ils en passe de projeter une série de drames et tragédies comme celle du convoi WTW-A-002 westalien, la faute donnée à un équipement largement surcoté?

Suite aux récentes déclarations du Président Fédéral westalien Simeon Belagri, relatant les pertes tragiques essuyées lors d'une attaque sur un convoi maritime westalien et lors duquel il accuse les autorités sterusiennes et les forces de la société militaire privée d'être à l'origine de l'attaque, nos journalistes se sont investis sur les contours de cette sombre affaire, portée au coeur de l'espace maritime aleucien... Dans son rapport aujourd'hui déclassifié, le gouvernement westalien consent à l'idée selon laquelle la frégate de dernière génération, acquise au titre d'un appel d'offre public remporté par le Wanmiri, se serait confrontée à des aéronefs d'attaque à courte portée, autrement dit des avions d'attaque au sol équipés de pods à roquettes et bombes non guidées, obsolètes. Un rapport de force inégale qui interroge, les armements wanmiriens présentés à la vente internationale sont-ils à la hauteur de leur époque?

Plusieurs experts remettent aujourd'hui en cause la maitrise technologique des constructions navales par les industriels de l'armement wanmiriens, Alonzo Petrogaccia est l'un d'eux. Ancien capitán de corbeta dans la marine fédérale d'Alguarena, l'officier à la retraite est revenu sur cet affrontement hors norme et les conditions de son déroulement, qui mettent en exergue les lacunes techniques des équipements wanmiriens. Une analyse doublée d'une lecture terrain, qui ouvrent des perspectives quant à la capacité opérationnelle réelle des états misant sur l'acquisition des armements wanmiriens. De quoi alimenter la critique du rayonnement industriel wanmirien et faire craindre des avaries entourant ces projets de vente.

La remise en cause de la qualité industrielle et du savoir-faire wanmirien, par l'ancien capitán de corbeta Alonzo Petrogaccia, nourrit la presse spécialisée qui relaie l'évidence des lacunes d'un armement sophistiqué dans son opposition à des armements conventionnels datés, élémentaires, osons le terme : archaïque. "La frégate Westalienne s'est tordue la cheville" ironise notre invité. Pour étayer son propos, quelquesi mages furtives des cales sèches où le bâtiment est présent en réparation, une odeur âcre de calciné en bouche. Aux abords des chantiers navals westaliens, notre caméra capture les images d'un navire de guerre à bout de souffle, à la coque noircie par son humeur de détresse ou peut-être est-ce encore l'effet des roquettes fouettant le pont du navire ainsi que son centre opérationnel? Une longue fissure lézardée semble bordé le navire, comme la cicatrice mal traitant l'entrée sur le ring d'un primo boxeur. Si l'histoire ne nous est malheureusement pas connue, nous aurions pu croire à l'issue d'une bataille navale entre une frégate westalienne et un destroyer ennemi.

Un mauvais traitement, porté par ce géant d'acier et l'institution à sa barre. Une fierté déchue qui cherche encore l'heure de gloire et de triomphe, dans un monde d'adversité où elle n'a pas su tenir son rôle. Construite il y a six mois à peine, cette frégate cochait l'ensemble du cahier des charges techniques défendues par l'acheteur. Mais alors que s'est-il passé pour la voir en détresse, au bord de la rupture face à des pilotes inconnus, que l'on prétend mercenaires, aux commandes de vieux coucous prêts à défaire ce qui se promettait d'être une prouesse technologique? Si les officiers de marine westaliens seraient volontiers mis en cause dans cette tragédie, doublés par l'amateurisme des matelots sur les technologies wanmiriennes, le rendez-vous manqué ne serait-il pas au Wanmiri lui-même? Car bien que les autorités wanmiriennes n'aient pas manqué de temps pour exprimer leur exécration de coupables désignés pour expliquer pareille bévue, les circonstances données à cette déculottée interrogent. Comment une flotte westalienne dernier cri peut se voir attaquée et ravagée, sans infliger de pertes à un ennemi qu'il nous serait aujourd'hui beaucoup plus facile d'identifier?

Derrière les mesures judiciaires entreprises par les autorités wanmiriennes, données en écho à celles westaliennes, se trouvent un écran de fumée, lui-même destiné à cacher les lacunes ingénieriques d'un tissu industriel que ses détracteurs qualifient d'escroc. Pour l'ancien officier Petrogaccia, indépendemment du soin porté à la conception navale wanmirienne, des actions conservatrices sont à entreprendre dans l'intérêt des vies humaines rendues dépendantes de ces achats d'armement.

"Dans ce type de situation la première des choses à faire serait de suspendre toutes les commandes d'armement au départ du Wanmiri car la criticité des dommages subis par la frégate westalienne face à l'emploi d'avions d'attaque obsolètes engagés sur des combats de proximité que les contremesures westaliennes embarquées auraient dû neutraliser, laissent entendre à des fragilités structurelles de l'appareil. Des fragilités dont il ne se remettra probablement jamais, on ne retape pas à neuf un navire dont des points névralgiques ont été endommagés, neutralisés..." Si le rapport fait grand cas de l'identification d'un ennemi présumé, il vient en effet totalement occulter les raisons ayant conduit à ces pertes. La rhétorique wanmirienne, qui laisse à penser une réponse implacable, dure et juste, ne marche pas : le navire a plié sanas livrer bataille et des marins en sont morts...

Avec cette bévue, c'est l'illusion d'une industrie navale performante en Westalie qui s'effondre, après avoir nourri en partenariat des contrats d'acquisition d'armement auprès d'une industrie wanmirienne incapable de rivaliser les grands constructeurs continentaux. Un rêve et une ambition brisés par le fracas d'une roquette à charge creuse, dont le nuage de fumée fait apparaître une dure réalité. L'affrontement, prétendument perpétré par es pilotes mercenaires, a tourné court pour la marine westalienne. "Le baptême du feu est devenu un examen final, ou devrais-je dire, eu égard aux malheureuses victimes, un examen fatal... Le qualificatif d'armements e génération supérieure va en prendre un coup et les langues qui l'ont prononcé jusqu'ici vont rouler plus longtemps que précédemment..."

"Avec les performances militaires de la flotte westaliennne, l'industrie navale wanmirienne ne nous gratifie que d'une seule démonstration : l'acier coule..." commente amèrement un autre invité autour de notre plateau.

L'industrie navale wanmirienne, bureau d'études ou fabrique d'illusions?

Le contrat était simple, on ne peut plus simple, le Consortium Helia Alienov Tellary, "fleuron d'excellence pour l'armement naval wanmirien, devait livrer à la marine fédérale westalienne trois frégates de projection et d'interdiction, deux remorqueurs et deux sous-marins d’attaque. Une commande d'importance, ayant pour vocation de doter la Grande République d'une force de dissuasion le long des côtes aleuciennes occidentales et dans le Scintillant. Le double enjeu était alors de moderniser la flotte fédérale et de créer un précédent diplomatique fort pour le rôle du Wanmiri dans l’armement à l'export. Huit mois après, il ne reste que le vaisseau mutilé, des remorqueurs récupérés coulés, eux-mêmes repêchés et remorqués, ainsi qu'une armée de communicants wanmiriens réduits à faire jongler des concepts absurdes comme "agression extérieure", insistant sans le qualifier ainsi, à la dimension asymétrique de cet affrontement. Pourtant, le scénario tel que décrit et maintenant déclassifié par les autorités westaliennes est clair, les éléments navals westaliens semblent avoir fait l'objet d'un engagement conventionnel par un ennemi inconnu et déclassé, qui a pu se retirer sans dommage d'un affrontement inédit sur les cinq dernières années.

L'attaque du convoi WTW-A-002 ne raconte alors pas tant la réussite d'une embuscade ennemie, que les lacunes d'un industriel étranger mandaté pour faire la différence en Westalie. Il en va maintenant de nous questionner sur le fond donné à la crédibilité industrielle de ce fournisseur de navires archipélagique du Sud-Nazum. Des produits dits de dernière génération, les derniers éléments combattants à la pointe mais pourtant bien incapables de survivre à des attaques pensées depuis plus de trente ans... "Il n'y a pas de guerre asymétrique dans une attaque en piqué d'un avion d'attaque, c'est ce que faisaient nos ancêtres à la bataille de Wilster... Les radars et les canons antiaériens de la frégate auraient dû tenir en respect les appareils ennemis, il y a nécessairement des défaillances pour ne pas avoir pu engager un véritable rapport de force à même de casser la machine adverse..."

Des signaux d'alerte étouffés qui incriminent aujourd'hui industriels wanmiriens et autorités westaliennes.

D'après le rapport IR-01 déclassifié, s'il nous permis de le supputer entier, l'affrontement aéronavale se fonde en trois actes clés :
- la phase de guerre électronique qui là encore, pose la question de la capacité des équipements modernes à présenter un ensemble de mesures de défense active et passive. Sur cette phase, le navire westalien, équipé des installations réputées parmi les plus sophistiquées du moment, s'est trouvé mis en difficulté alors qu'il justifiait du nec plus ultra du cryptage et du spectre électromagnétiques wanmiriens. Une situation infamante et particulièrement dommageable lorsqu'est venue frapper la seconde phase.
- Car en effet, la seconde phase, portée par le tir de plusieurs missiles de croisière à longue distance, s'en trouve facilitée, martelant les navires westaliens, tels les coups de l'enclume d'un marteau déterminé à forger le fer des coques. Les coups se succèdent et le panaché es fumées noires aussi, à mesure que les trois navires de surface éprouvent leur ligne de flottaison.
- Dernière phase, l'engagement de proximité porté par les avions d'attaque au sol, un combat à distance courte pour lequel les lance-missiles guidés et les canons antiaériens de la frégate ne parviennent pas à faire la différence, laissant repartir sans dommage chacun des oiseaux de mort virevoltant au-dessus de sa carcasse fumante et aux traits mourants.

A l'arrivée, nous assistons clairement à un certain choc des milieux d'analyses militaires, certains matériels très anciens, sans missile guidé apparent, ont mis en défaut radars et contremesures westaliennes dans une zone de contact rapproché qui aurait pu sonner le glas pour ne pas dire la mort, de nombre d'entre eux. "Le constat est simple autant qu'il est amer, la flotte westalienne, ou devrions nous dire wanmirienne, n'a pas su contrer la menace aérienne malgré toutes ses dispositions à la contrer. La marine westalienne s'est vue plus forte qu'elle ne l'était et la résistance fut de courte durée..." Pire encore pour cet analyste militaire, cette frégate de haute technologie munie de systèmes de contre-mesure électronique a montré un défaut majeur dans la protection de ses communications face aux frappes de missiles de la seconde vague.

"On dirait que le vaisseau se laisse vaincre dans un combat qu'il n’a pas bien compris, très clairement. La première des choses à considérer dans un armement, c'est la défense passive, celle qui tient en toout lieu et vous permet de taper après avoir encaissé le choc. Ici, dès les premièresm inutes, l'électronique embarqué s'affole. A croire que les systèmes de défense wanmiriens embarqués sont des fichus jeux électroniques pour enfants, qu'on peut allumer et éteindre d'une simple pression de bouton. Non vraiment, l'armement Wanmirien n'est pas à la hauteur des enjeux contemporains..." Une lecture croisée des données radar, des enregistrements thermiques et des images suivant l'attaque, montre bien que le "système de surveillance périmétrique" vanté par le Consortium Helia Alienov Tellary s'est montré bien incapable de repérer les missiles de croisière en approche et d'opposer une défense à son bâtiment ainsi qu'à ceux auxiliaires coulés pendant l'attaque. "Les frégates wanmiriennes ne sont définitivement pas des armements antiaériens ou encore à même contenir avec suffisamment d'aisance, les tentatives visant à perturber les ondes électromagnétiques émises..."
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El Vigilante

28 mars 2017 - Quand l'acier faillit, le récit d'un échec militaire westalien guidé par l'échec industriel wanmirien.

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En mettant en relation les dommages donnés au navire westalien et les simulations de combat naval développé à la marge de l'industrie navale alguarena une question demeure : l'industrie wanmirienne a-t-elle les moyens de ses ambitions à l'international ou fournit-elle des coques de noix?


Par le professeur Stefano Garza, ingénieur naval et professeur à l’école polytechnique de Pomosejo.

L'histoire ou devrions-nous dire, l'affaire de la frégate westalienne construite au Wanmiri, est peut-être le premier symptôme d'une industrie navale développée à travers le monde à grands renforts de partenariats technologiques, sans la maîtrise ingénierique de fond. “Aujourd'hui tous les pays entendent produire leurs avions et leurs navires, mais l'industrie navale et aéronautique, dans sa forme qualitative la plus pure, ne saurait se cantonner à une simple coopération scientifique” martèle t'il. “L'attaque et la neutralisation d'une flotte westalienne de dernière génération, par des éléments aériens hostiles quant à eux identifiés comme obsolète, constitue un fait majeur de notre décennie.”

En cause, l'implication supputée par les autorités westaliennes de pilotes mercenaires du Jaguar Paltoterran, une société militaire alguarena installée au Pontarbello. Si les moyens militaires de la société militaire privée ne nous sont pas connus d'une façon exhaustive, le cas des aéronefs, moyennant quelques investigations à la portée de tous, il a en effet été permis de retracer l'unique acquisition connue des aéronefs employés par la société militaire privée. Des Calamity Bird, sous leur dénomination technique des C-B100. Un avion d'attaque au sol trentenaire, équipé de pods à roquettes et bombes non guidées, jadis conçu pour les missions de contre-insurrection. Dans le cas qui nous amène, il semblerait que ce soit eux qui aient finalement porté cette dite révolution, et dans les rangs de la marine westalienne.

Des bombes non guidées, obligeant au survol de navires lourdement armés et à basse altitude, des pods à roquettes contraignant à l'exécution d'attaques en piqué et le maintien d'une trajectoire linéaire qu'un opérateur compétent de la marine westalienne aurait tôt d'anticiper par l'exécution d'un tir continu des défenses antiaériennes. Non, le compte n'y est pas. Il manque un facteur dommageable à la réactivité des forces westaliennes. Car l'électrochoc qu'a provoqué cette bévue militaire westalienne doit interroger, pourrions nous seulement imaginer tragédie identique pour la marine fédérale d'Alguarena ? Non, erreur il y a pour justifier cette bévue et elle est soit humaine soit mécanique. Et pour entamer mon analyse technique, que je fonde sur les données techniques collectées auprès des catalogues d'armements internationaux, le constat est sans appel, même avec la survenue d'avaries plus ou moins grave, la frégate wanmirienne aurait dû conserver l'ascendant sur plusieurs appareils obsolètes contraints d'effectuer contre elle des tirs directs et un survol en basse altitude pour l'endommager. Il n'en fut rien, alors comment expliquer le choc des roquettes et d'un missile de croisière contre la quintessence autoproclamée de l'ingénierie navale ?

La réponse se trouve peut-être à l'origine même de la frégate, dans les ateliers du chantier naval wanmirien qui les a produits. Car en effet, ces ateliers semblent révéler des défauts que l'on aurait plus peur de qualifier de systémique eu égard aux process de fabrication des industries navales wanmiriennes. Les dommages annoncés sur le navire westalien, mêlés à la destruction de deux navires auxiliaires de catégorie remorqueurs, ne peuvent être considérés que par la présence d'un manque de fiabilité des bâtiments de guerre wanmiriens.

De ce rapport de force inégal, il m'appartient de lier plusieurs problèmes majeurs propres à la conception des navires issus de l'industrie navale. Le premier d'entre eux serait immanquablement la présence de matériaux d'une qualité inférieure à celle requise aux missions si l'on fait état d'une résistance mécanique inférieure à 20% aux standards usuellement employés dans les industries navales alguarenas et possibilement internationaux. Les standards alguarenos en matière de fabrication navale, testés en conditions réelles face au tir subi de roquettes à charges creuse auraient amené des dégâts moindres à ceux pressentis sur le navire westalien. La frégate westalienne, rendue inopérante, semble avoir essuyé des dommages comparables à de mêmes tirs exercés contre des bâtiments civils à l'instar de vraquiers et autres cargos militaires. Dans ces circonstances, il m'est permis d'avancer l'idée selon laquelle les industriels wanmiriens produisent actuellement des navires de gros tonnages en s'appuyant sur le cahier des charges de navires à vocation civile. Soit les fragilités de la coque et des infrastructures de navigation se sont liées à une épaisseur moindre des matériaux utilisés, soit ceux-ci se sont révélés être d'un alliage de moins bonne qualité que les standards connus. Des roquettes à charges creuses et l'exécution de rafales en piqué, ne sauraient provoquer un dommage étendu à l'ensemble du navire, si la frégate se veut belle et bien frappée d'un unique missile comme l'avancent les rapports déclassifiés des autorités westaliennes… L'emploi de matériaux de qualité inférieure se ferait donc une piste crédible pour expliquer les dommages subis par le bâtiment de guerre westalien, dont le tir subi par un unique missile de croisière n'aurait su provoquer une défaillance généralisée des systèmes de défenses (lance-missiles, radar et canons à munitions conventionnelles).

Dans une situation de manoeuvre routinière ou un engagement à faible intensité, ce type de lacunes et de non-qualité, en provenance des industriels wanmiriens serait neutre car les systèmes de défense antiaériens supprimeraient la menace. Mais dans un combat de haute intensité comme celui énoncé par les autorités westaliennes, ces économies de “bouts de chandelle” font la différence entre un marin vivant et un marin mort… Bien que neufs, les navires wanmiriens, s'il était avéré qu'ils étaient conçus à partir de matériaux d'une qualité intéfieure, pourraient aussi se voir assujetti à une corrosion précoce et des fissurations facilitées sous contraintes, avec ou sans impact d'une roquette à charge creuse ! Si la corrosion est affaire courante à tout navire, la possibilité qu'il en soit fait l'étalage après quelques mois seulement reléverait d'une avarie caractérisée, d'un défaut de qualité.

Outre la qualité des matériaux usités, les navires wanmiriens, pour justifier de tels dommages, peuvent présenter des défauts structurels nés de soudures défectueuses. Les premières observations émises autour des bribes d'informations dispensées autour de l'attaque del a frégate, laissent penser à des soudures possiblement défectueuses, considérant les dommages supputés aux points de jonction des plaques d'acier. Considérant l'exécution de tirs de roquettes et la frappe encaissée d'un missile de croisière, il est effectivement permis de supposer que l'effet des vibrations et des chocs en hautes mers, avec ou sans action de combat. Des observations au sein de centres techniques spécialisés vont en effet relever que des soudures mal exécutées et non conformes peuvent provoquer la formation de voies d'eau et des déformations dangereuses de la coque susceptibles d'entamer l'intégrité même de l'ensemble du navire en situation de combat.

Au-delà de ces points techniques, il nous est encore nécessaire d'étudier le contexte donnant naissance à de telles avaries. Car au fonds, le Wanmiri s'est nouvellement présenté comme un exportateur de qualité, bon marché, en armes et navires, séduisant in fine des pays à petits budgets, sans retour d'expérience de la guerre navale, comme il en serait question dans l'archipel. Les clients du Wanmiri ne sont pas exigeants car ce sont des états avec une expérience martiale faible, en peine lorsqu'il faut challenger un cahier des charges et faire vivre un projet d'acquisition d'armements aussi stratégiques que celui entourant l'emploi de navires de guerre…

Les autorités wstaliennes, désireux de moderniser rapidement une flotte, dans un contexte de crise avec le voisin stérusien, se sont laissées berner, y consacrant une fortune qui manquera aujourd'hui pour le dédommagement des familles des marins décédés et les frais de réparations d'un navire de guerre jadis rutilant, maintenant lourdement endommagé… Ce projet d'acquisition étant encore inachevé, les autorités westaliennes doivent challenger dès à présent la mise à disposition du reste de la commande, pour ne pas se voir servir de belles promesses, des armements d'apparat, très photogéniques mais difficilement opérable ans un contexte chaud, un affrontement de haute intensité. L'industrie wanmirienne, survendue derrière les promesses de respecter des standards militaires acquis des plus grandes industries navales mondiales, d'écourter les délais de livraison, manque en réalité à tous ses devoirs…
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7 avril 2017 - Pilote contre marin, l'impossible résurrection de la frégate wanmirienne de Westalie, témoin donnée à perpétuité des lacunes industrielles wanmiriennes.


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Mal en point en sortie d'affrontement face à des avions obsolètes hostiles, la frégate wanmirienne fait désormais office d'estropié de la marine westalienne, révélant l'impréparation industrielle wanmirienne à satisfaire les enjeux contemporains d'approvisionnements en armements stratégiques sophistiquées vers le marché mondial.

Lourdement endommagée au terme d'un affrontement face à ce qui semblerait être des appareils tels que le Calamity Bird 100 (C-B100), la frégate westalienne en cours de réparation aura nécessairement des limitations techniques et des fragilités structurelles. Vous avez déjà recollé les morceaux d'une pierre brisée ? La faille et les fissures sont bouchées pas de soucis. D'apparence tout va bien, l'ensemble est de nouveau solidarisé, pourtant si vous claquez de nouveau cette pierre contre un mur, vous n'êtes pas à l'abri qu'elle se brise à nouveau, par la formation de points de fragilité précédemment rompus.

Dans ces conditions, il est acquis l'idée selon laquelle la frégate westalienne telle qu'elle a pu sortir d'usines au Wanmiri, présentera des faiblesses durables lors de prochaines opérations, de telle sorte que les autorités westaliennes auraient mieux à faire en la déclarant navire-école.

Endommagée sur ses infrastructures embarquées tels que sa tour de commandement et des opérations, et plus grave encore, la coque elle-même qui en détermine l'intégrité générale, la frégate westalienne est de ces portraits de gueule cassée, semblable aux rescapés de grandes guerres amatrices de poudres et de canons. Ce sont des survivants, clairement, mais tout le monde s'accorde à dire qu'ils coureront moins vite la prochaine fois avec un moignon à la place du pied ou viseront moins bien avec un oeil de verre, aussi joli qu'il soit. Touchée dans ses installations critiques, la frégate westalienne n'a en réalité que peu de perspectives pour se rehausser au niveau de son engagement passé. A l'heure actuelle, il y a fort à parier que les chantiers navals westaliens qui s'activent autour de la frégate affichent un optimisme de façade. Les bâches bariolées tendues autour de la coque, un ballet frénétique de soudeurs, une rythmique incessante de claquements mécaniques donnant l'illusion d'un chantier en plei neffervescence.

Pour autant, il n'y a rien de glorieux à cette agitation si on la lie sans hésitation aux réparations des bévues industrielles wanmiriennes, doublées des conséquences opérationnelles subies par le navire lors de ce qui fut son premier engagement (indésiré). La matière première de ces chefs d'oeuvre autoproclamés est viciée, provenant elle-même d'une industrie nazumi moins carrée qu'un ballon de foot. Alors oui, s'il fallait être tout à fait honnête, convenons de souligner que les matières premières engagées dans la construction des bâtiments de guerre wanmiriens valent bonne affaire pour les coques des chalutiers côtiers et autres navires à vocation commerciale, mais quand on parle d'armements stratégiques, il faut faire l'effort d'être exigent avec soi-même, et l'industrie navale wanmirienne s'est faite victime de son autosatisfaction crasse. Les coques données à ces navires ne sauraient répondre aux standards usuels de l'industrie navale des principaux pays exportateurs, des standards qui tiennent bien évidemment compte des pressions conjuguées de la mer, de la vitesse du navire et de potentielles frappes graduelles exercées contre ladite coque.

Si l'on fait la somme des trois, on arrive très vite au point de rupture ayant précipité la mort des marins westaliens, sans jamais omettre l'intervention extérieure qui s'est faite le coup de boutoir précipitant ces hommes et ces femmes dans la tragédie. On le sait pertinnement, vanter la perfidie d'un assaillant fourbe et récompensé d'une chance folle est le seul échappatoire permis aux autorités westaliennes pour ne pas se questionner sur la qualité des armements qui occupent maintenant ses quais. Les travaux de ravalement de façade ont débuté pour ce navire qui s'est vu défiguré, les autorités se faisant violence pour ne pas fuiter l'idée selon laquelle un prochain engagement sera dommageable à l'intégrité du navire, amorçant même le risque d'un effondrement général du bâtiment sur les points de réparation de la coque ayant précédemment enregistré les tirs de missile de croisière et roquettes.

Alors oui, très clairement, les restaurations à l'oeuvre vont reboucher, renforcer et repeindre des éléments endommagés du navire, mais effaceront-elles les souvenirs des contraintes subies ? Une torsion ici, une altération de la matière par un précédent incendie là, des microfissures invisibles à l'oeil nu mais qui, sous l'estocade d'un nouveau tir essuyé, serait dommageable à la structure que l'on pensait ressuscitée. En termes de communication, de stratégie, la capacité des autorités westaliennes à communiquer sur un bâtiment remis à neuf est viable pour qui se réjouira de voir le bâtiment fendre à nouveau les flots. Mais sur un plan tactique, le mal est fait et un futur engagement de ce navire sera sans doute dommageable à ceux qui le navigueront. Car ce qui était jadis un fer de lance devient demain un bâtiment à protéger, à éloigner des zones maritimes les plus risquées car l'effet kiss cool promis autour d'une nouvelle avarie noierait, littéralement, la crédibilité militaire westalienne et celle industrielle wanmirienne. A chaque fois qu'il sera de retour en mer, il sera fait à ses adversaires le rappel d'un ennemi aux points faibles connus, une quasi invitation faite à leur volonté de frapper.

Les navires wanmiriens sont des bâtiments civils transportant des canons, alors les savoir précédemment endommagés douche plus froidement encore tout esprit raisonnable ayant pour dessein de les réinscrire dans des manoeuvres offensives, de haute intensité ou non.
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17 mai 2017 - "Trop de voix sont étouffées" la grande interview d'Ulvèz Perogalata, la figure du souverainisme et du salut national alguareno.


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Ulvèz Perogalata, dans l'oeil du cyclone ou le cyclone lui-même qui entend faire bouger les lignes des protocoles parlementaires relatifs aux amendements?

Une interview proposée par Veda Miramontes.

Veda Miramontes : Vous l'avez vu, bien souvent dépeint comme un ours enragé ou un révolutionnaire prêt à renverser la table, Ulvèz Perogalata, chef de file de la Ligue Souverainiste se confie aujourd'hui, en exclusivité sur les évènements qui ont secoué le débat parlementaire de la semaine. Où en est notre démocratie? Les amendements successifs déposés par la majorité présidentielle pour bloquer le vote de deux motions centrales au programme économique de la Ligue Souverainiste faussent-ils la donne? La voz de la patria fait le point pour vous, dans le respect du contradictoire. Monsieur Perogalata, bonjour. Merci de nous avoir rejoint sur ce plateau.

Ulvèz Perogalata : Bonjour Madame Miramontes. Merci à vous d'avoir déverrouillé la porte. Il parait que je suis dangereux pour notre pays et ses citoyens, vous êtes très courageuse.

Veda Miramontes : Ô, pas de quoi demander une carte de reporter de guerre. Je prends le risque ! * Sourire de connivence * Monsieur Perogalata, monsieur le député, votre prise de parole à l'assemblée parlementaire fédérale a provoqué une onde de choc ou devrions-nous dire un tollé. Et quelle annonce, dès l’ouverture de la session, vous avez dénoncé ce que vous qualifiez de une paralysie et de sabotage orchestrée par la majorité présidentielle et ses alliés, respectivement les députés fédéraux du MPF et e l'UCR. Beaucoup se demandent pourquoi un tel tapage et dénoncent un discours antisystème. Pourquoi ? Expliquez-vous.

Ulvèz Perogalata : Mais parce qu'il y en a assez et que ma dignité parlementaire me commande de dénoncer notre incapacité actuelle à nourrir le débat parlementaire au départ de l'opposition. Je ne suis pas adepte des coups de tête, notre pays appelle à des réformes, à des mesures fortes. Les premières d'entre elles concernent notre économie. Cela fera un an le mois prochain que les élections législatives ont été menées, nous octroyant une progression fulgurante et la première place du parti d'opposition. Nous avons des idées et le Peuple a exprimé le souhait, par les urnes, de les entendre. La capacité de la majorité présidentielle et consort à faire pleuvoir des amendements autour de ces projets de loi, pour retarder leur votation est non seulement un manque de respect pour les quatre-vingt-deux députés fédéraux de la Ligue Souverainiste qui ont travaillé à l'ébauche et la finalisation de ces projets de loi mais aussi aux millions d'électeurs alguarenos, qui nous ont autorisé par leurs voix, à les soumettre au processus parlementaire. Nous avons là deux projets essentiels à la poursuite d'une relance économique alguarena et chacun d'eux se voit méthodiquement enterré avant votation par une avalanche d'amendements que l'on pourrait qualifier de dilatoires !

Veda Miramontes : Pouvez-vous nous détailler les deux projets de loi qui voient aujourd'hui leurs votations retardée par ces amendements?

Ulvèz Perogalata : Le premier de ces projets de loi entend renforcer notre souveraineté monétaire, notamment en augmentant les réserves d'or fédérales, ce qui nous permettrait de disposer de meilleures assises dans le cas où le cours de notre monnaie fluctuait. L'or est une monnaie dont le cours passe les crises car il est étranger aux économies nationales, c'est une valeur universelle, reconnue de tous. Les marchés sont volatiles, les situations géopolitiques et macroéconomiques insaisissables, stocker l'or permet de conserver une capacité d'achat semblable lorsque les monnaies papiers sont dévaluées. Encore faut-il pour cela convenir qu'une partie plus grande de nos ressources aurifères soient conservées à cette fin. La Fédération d'Alguarena a des sites d'extraction aurifères et par conséquent les moyens de constituer une réserve d'or garantissant sa santé économique en toutes circonstances, dans un monde où les cataclysmes se suivent sans se ressembler, si ce n'est par le sourire effacé aux ménages d'ici et d'ailleurs, souffrant de la faim et de la guerre.

Le second projet de loi, c'est celui qui nous affecte dans notre identité même, notre essence culturelle. L'idée première étant d'identifier ce qui relève de notre savoir-faire national et de le valoriser par des aides fiscales pour favoriser la pérennité et l'emploi de ces petites et moyennes entreprises qui n'ont pas le choix que d'être implantées ici, chez nous. Alors faisons les prospérer. Vous ne pouvez pas mettre sur un pied d'égalité le producteur de jambons hispanique et l'industriel jashurien et ses hachoirs à viande manipulant une matière première qui doit se situer entre le porc et le ragondin. Vous pouvez pas mettre sur un pied d'égalité notre restaurateur de tacos et le pizzaïolo fortunéen qui vous sort une pizza à l'ananas du four. Choisissons nos priorités, nos combats à défendre et l'artisanat ainsi que le savoir-faire alguareno doit être notre priorité...

Hier encore, vous avez au parlement fédéral des députés qui souhaitaient soumettre des amendements à ces deux projets, certainement pour défendre en sous-main des transactions aurifères affectant une élite et pour ne pas effrayer des lobbys industriels étrangers soucieux de s'installer chez nous pour inonder nos marchés de leurs produits déclassés. La majorité présidentielle, au lieu de débattre du fond de ces projets vient alourdir sa présentation au vote par es amendements insignifiants et dommageables à ces entreprises qui incarnent l'âme de notre production fédérale artisanale... Des amendements déposés en escadrille de quatre, bien souvent sans fondement intellectuel profond, pour se destiner uniquement à retarder, reporter, dénaturer le vote par les représentants du Peuple... Ma colère est ici, nourrie par l'absence de transparence, d'honnêteté intellectuelle, de légitimité...

Veda Miramontes : Très bien Monsieur Perogalata mais à cela vos adversaires politiques vous expliquent ou même à la formulation empruntée, vous rétorquent, que le dépôt d'amendements est un droit parlementaire fondamental pour modifier un texte de loi entendable face à l'assemblée parlementaire, mais incomplet, peu ambitieux. Ainsi, qualifier ces amendements de manoeuvres reviendrait à rejeter le processus démocratique instauré dans nos pays, qualifiant ainsi donc et à demi-mots la Ligue Souverainiste, de parti antisystème. Que pouvez-vous nous répondre à l'intention des députés du MPF et d'ailleurs, qui se fédèrent derrière cette pensée?

Ulvèz Perogalata : Olalah... Mais je ne conteste en rien la possibilité faite d'amender des projets de loi qui comme le nom l'indique, se présentent à notre assemblée fédérale au stade projet, se soumettant à tous les amendements et les modifications ainsi que les refus jugés légitimes par mes pairs. Je conteste l'abus et la possibilité donnée à un texte de loi de ne pas se soumettre au vote par une succession d'amendements. L'amendement devient ici un outil d'obstruction condamnable par l'arrêt du processus parlementaire après sa mise en branle... Déposer des amendements que l'on pourrait qualifier d'esthétique, pour déplacer des virgules et changer des conjonctions de coordination est une infamie, une arnaque. Ce n'est en rien un travail ou un débat parlementaire, mais un tour de passe-passe administratif, protocolaire, pour saper la bonne volonté de ce pays... Notre assemblée mérite mieux que le tour d'illusionniste qui nous est imposé, avec la manipulation de règles pour étouffer les échanges parlementaires et le processus de votation lui-même.

Je n'ai aucun soucis à confronter mes idées à celles des autres, le courage politique nous appartient. Mais qu'on nous laisse le luxe d'un vote à l'assemblée car là, nous avons le sentiment légitime de croire qu'ils craignent la substance même de nos textes. Ils ne veulent pas nous rendre audibles, entendre parler de nos projets plébiscités par le Peuple et ça c'est d'une infamie innommable... Alors si ça dérange de passer du baryton au soprano dans une situation pareille, je pense raisonnablement et légitimement pouvoir si ce n'est m'asseoir dessus, m'en accommoder.

Veda Miramontes : Un député du MPF nous a confié que votre projet économique mettait en péril la capacité de l'Etat à trouver des liquidités étrangères à l'impôt, notamment en revendant une partie des productions aurifères du pays. La volonté affichée par la Ligue Souverainiste de thésauriser une parti plus conséquente de cs productions aurifères priveraient immanquablement le pays d'une manne d'argent supplémentaire. Que répondez-vous?

Ulvèz Perogalata : Mais je répondrais en tout premier lieu que la réduction des ventes aurifères sur les marchés internationaux n'est pas une dépense mais un investissement. La réduction de la disponibilité aurifère sur les marchés internationaux est susceptible de faire hausser le cours de cette même matière. Vendre moins d'or, c'est s'enrichir car l'or dont nous sommes détenteur, voit sa valeur croitre. C'est toute une logique inverse qu'il nous faut adapter, le discours de mes adversaires politiques est ce qu'il est, un discours démagogue et altéré.

Veda Miramontes : Très clair Monsieur Perogalata, mais sur d'autres faits de votre programme économique, comme le projet de labellisation des savoir-faire nationaux pour envisager des déductions fiscales. Ne craignez vous pas la double peine, à savoir une diminution des rentrées fiscales et le recul des investisseurs étrangers qui verrait les entreprises nationales avantagées à leurs dépens?

Ulvèz Perogalata : Alors c'est en effet un reproche que je peux entendre mais que je rejette sans détour. L'ouverture économique vers les capitaux étrangers ne doit jamais se faire le synonyme de vulnérabilité pour nos artisans locaux. Si nous facilitons l'implantation d'affaires étrangères sur des secteurs concurrentiels à nos tissus économiques, je ne vois pas le gain donné à l'économie alguarena. Nous allons asphyxier nos artisans, nos petites entreprises. Celles qui embauchent ici, celles qui transmettent un savoir-faire ici, celles qui ne retireront jamais leurs capitaux pour les mettre à l'étranger car elles n'en ont ni l'envie ni les moyens. Votre fond d'affaires, jashurien, sylvois que sais-je, s'il veut partir dans trois ans et retirer ses investissements ici, que faites-vous? Je vous le demande, que faites-vous? Ce sont nos artisans qui font vivre ce pays, hier, aujourd'hui et demain. Alors si la préférence nationale est un crime : mais COU-PABLE !

Si des investisseurs étrangers veulent prendre les marchés intérieurs de nos artisans et entreprises locales, ils devront mettre les bouchées doubles ou passez leur tour. Les alguarenos achèteront toujours de la nourriture, toujours des vêtements, alors si l'investisseur étranger s'arrête à nos frontières, mais réjouissons-nous car ce sont nos fabricants locaux, ceux qui sont installés depuis des décennies qui soutiendront le marché...

Veda Miramontes : Merci Monsieur Perogalata pour ces explications entendues des alguarenos mais aussi de vos détracteurs et alliés de circonstance, à l'instar du GCCO. Ces derniers ont applaudi votre diatribe même si le grief consistant à dire que vosu défendez les petits patrons plutôt que les gros travailleurs demeurent. En un mot, comment accueillez-vous ce soutien hors norme?

Ulvèz Perogalata : Bien. Si le GCCO décrète que le ciel est bleu, je serais d'accord avec eux vous savez. Alors si mon parti fait état de propositions économiques jugées crédibles par d'autres, je m'en réjouis. Nos convergences sont parfois plus fortes que nos divergences, alléluia. Quant à ceux qui nécessitent encore d'être convaincus, je ne sais que dire. Quand une PME prospère, nos emplois locaux prospèrent. N'oublions pas que notre territoire archipélagique n'a pas le luxe d'intégrer des zones d'activité d'importance sur chacune d'elle. Et dans les îles les plus petites, ce sont les petites entreprises qui distribuent l'argent. Si pour ces régions vous voulez une économie qui tienne par l'enfilade de perles sur des colliers vendus dix pesetas aux touristes étrangers, allez-y, on verra après où est passé l'argent.

Veda Miramontes : Comprenez que vous avez une position clivante. Parmi les citoyens interrogés, certains disent voir en vous un politicien engagé et courageux, tourné vers le bien commun, là où d'autres dénoncent un incendiaire qui voudrait le buzz et entend se hisser au sommet en faisant autant de critiques que de propositions, si ce n'est plus l'une que l'autre. Comment accueillez-vous des perceptions aussi contrastées ?

Ulvèz Perogalata : Ecoutez, elles ne me dérangent pas, c'est le jeu de la démocratie que de proposer et convaincre. Réussir à convaincre, peut-être pas à tous les coups mais réussir à proposer, immanquablement. C'est pour cela que l'opportunité manquée qu'est la notre, de formuler nos propositions de loi et notre incapacité à les voir mises au vote est proprement scandaleux. Du reste, voyons où cela nous mène et qui aura l'honnêteté de commenter un bilan qui à ce jour, n'existe pas. C'est un procès d'intention, nous avons des idées, qu'on nous laisse l'opportunité de les mettre en place, certains les soutiendront, d'autres les critiqueront, nos réussites n'en seront que meilleures. Je n'ai aucun problème avec le fait d'être celui qui tape du poing sur la table et pousse les murs, l'histoire jugera qui étaient les barbares et à ma connaissance ils sont nazumi, pas détenteurs d'une carte à la Ligue Souverainiste ni même d'une carte d'identité alguarena.

Veda Miramontes : Oui mais des économistes eux-mêmes vous reprochent de vulgariser des dynamiques économiques complexes. Que voudriez vous leur dire?

Ulvèz Perogalata : Je dirais à ces économistes d'aller se faire foutre. La technocratie et l'inintelligibilité faites aux discours politiques prive les gens de leur libre arbitre. On ne peut pas gouverner pendant seize ans, en invoquant être un sachant de l'économie, circulez il n'y a rien à voir, votez untel et pas un autre. Notre programme économique est solide, à la Ligue Souverainiste, pas moins qu'ailleurs, nous avons des spécialistes et conseillers en économie qui mettent le redressement du pays au coeur de leur priorité. Si ces économistes, anonymes puisque citer leurs prénoms et noms n'est pas fait, ont la science infuse et l'avenir de notre pays à coeur, qu'ils me contactent je serai ravi de compter sur leur collaboration pour structurer ensemble un programme économique vivifiant pour notre archipel...

Alors non, désolé mais non, je ne simplifie pas les choses, je les clarifie. Aussi clairement que je clarifie les tours de passe-passe en cours dans l'assemblée parlementaire fédérale et visant à me priver, à nous priver, de l'opportunité de votes autour de projets essentiels aux besoins de la nation...

Veda Miramontes : Merci Monsieur Perogalata pour cet échange franc et passionné. Nous ne manquerons pas de suivre l'évolution du débat parlementaire autour des projets de loi que la Ligue Souverainiste entend soumettre au vote de ses pairs avant cette fin d'année et qui se retrouvent actuellement comme vous l'avez rappelé, bloqués au sein du processus parlementaire en attendant l'étude de plusieurs propositions d'amendement.
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El Boletin

22 mai 2017 - Dans la circonscription du député Ulvèz Perogalata, l'entremêlement des espoirs et des désillusions.


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Le député fédéral Ulvèz Perogalata a-t-il, en dépit de son irréfrénable communication, un bilan pour se rendre présidentiable?


Il est à peine 8 heures du matin dans l'arrondissement de Puerto Sagriga, lorsque la place du marché de la ville s'anime. Fief électoral du député fédéral Ulvèz Perogalata pour la Ligue Souverainiste, Puerto Sagriga se présente sous son meilleur jour, les étals vomissant des fruits murs colorés et bon marché. Sous la tonnelle d'un van, une maraîchère dispose scrupuleusement chacun des cageots qui contiennent sa marchandise, oranges et mangues en tête. Dolores Mendiola, de son petit nom et armée de ses soixante-deux ans, se présente à nous le visage buriné, un sourire l'illuminant lorsque nous lui évoquons Monsieur Ulvèz Perogalata. "Ah oui, Ulvèz... Oui alors ici on l'appelle plus volontiers El Voz car il est la voix de notre peuple" vient-elle clamer à notre caméra avec une fierté non dissimulée. "C'est un politique de terrain, je le vois souvent venir acheter mes fruits. On discute, il écoute nos problèmes, ça fait du bien... Il parle vrai, sans chichi tralala..." Derrière son fils âgé d'une quarantaine d'années nous écoute, bougeant ostensiblement la tête pour unique marque d'approbation tandis qu'il continue de vider des cageots sur l'étal, accordant les tailles et les couleurs pour soigner l'attractivité de son point de vente.

Puerto Sagriga est une agglomération investie dans la production agricole, en sus d'être un point notable de l'import et export encolanaltèque. Là-bas, la production d'agrume est une filière aussi stratégique que fragile et les députés se voient régulièrement sollicités pour améliorer une tendance à la berne. Nommé sur la liste de l'arrondissement quatre ans auparavant, le député fédéral Perogalata est né politiquement ici, se mêlant aux manifestations des acteurs agricoles, organisant des meeting citoyens pour impliquer les riverains au sein des élections fédérales et législatives marquées par un taux d'absentéisme élevé. D'abord inconnu en dehors des collines environnantes, il s'est pourtant aujourd'hui fait le visage mémorable de l'opposition au parti présidentiel du MPF, arborant son visage barbu sur un certain nombre de devantures. Des affiches quelques peu défraichies, gageant de se référer à une gloire d'antan limitée aux communales de ce secteur, se mêlant à des flyers plus récents eux, parfois laissés au sol à la sortie d'une supérette. "On ne peut plus ne pas le connaître, il est partout ans les journaux sur nos écrans..." s'étonne mollement Joaquín Perez, un professeur d'histoire oeuvrant dans le lycée local. "Si la franchise est permise, sachez que je n'aurais jamais pensé comme beaucoup ici, que le député Perogalata aurait pareille notoriété, et moins encore au niveau fédéral. On savait qu'il ferait de grandes choses, ça a toujours été un homme politique investi on le voyait déjà au conseil municipal. Il a beaucoup bûché pour ça. Surprenant mais cohérent avec les efforts qu'il a mis en face" exprime l'enseignant aux traits juvéniles, le regard partagé entre les sentiments d'admiration et d'incrédulité. "J'ose espérer qu'il ne nous oubliera pas, ni n'oubliera d'où il vient. Les jeunes ici ont besoin de lui. Il nosu a aidé à trouver et percevoir des subventions fédérales pour développer certains travaux pédagogiques. Maintenant qu'il est dans la lumière, pour ne pas dire l'oeil du cyclone, j'espère qu'il trouvera le temps de poursuivre son travail à Puerto Sagriga."

Arrivés dans le boulevard du Port, l'artère économique et sociale de Puerto Sagriga, les opinions glanées au micro se suivent sans toutefois se ressembler. Miguel Torres, un habitant de l'arrondissement de Puerto Sagriga qui vient y travailler pour son contrat d'ouvrier à l'usine de jus de fruits déchante. Son lieu de travail s'est vu mettre en faillite l'an dernier, concurrencé par les producteurs agricoles moins scrupuleux des engrais utilisés et justifiant d'un rendement qui baisse les prix des cours mondiaux. "Il a essayé de se battre pour que l'on puisse avoir quelques aides quand on a perdu nos emploi soudainement. Il est passé trente minutes devant notre piquet de grève se pavanant auprès des journalistes présents sans même rencontrer les chefs du mouvement et syndicats. Puis les élections présidentielles sont venues et lui... est parti. Il est parti préparer sa campagne et communiquer auprès d'un berceau électoral sans doute moins acquis à la Ligue Souverainiste, justifiant qu'une figure forte du parti s'y présente. Comprenez par là que l'on a pas besoin de divas qui disparaissent en même temps que le crépitement des appareils photos. On veut des élus qui puissent s'engager dans la durée."

"Il parle bien mais est-ce que ça va changer nos vies?" confie Carmen Odaggiaràs, surprenant notre interview mains dans les poches d'une veste en jean délavée. "Pas tellement non? J'ai toujours autant de mal à finir le mois, pour trouver des salaires décents il faut joindre la capitale Jacalbulco ou le secteur du tourisme dans les Burbujas Verde. Et les spécialités ainsi que les talents des gens, on en fait quoi? J'ai fait un diplôme professionnel en boucherie, je suis vendeuse-rayonniste en grande surface. Je n'arrive pas à trouver un poste de bouchère ans une entreprise artisanale. Je vous laisse imaginer mon insatisfaction !"

"Tant qu'il reste dans l'opposition il ne pourra rien faire concret, c'est pour ça qu'on vote pour lui. Il faut qu'il ait sa chance !" nuance le professeur précédemment intrviewé, cherchant à nuancer la relative aigreur des paroles données par Carmen. "Je l'aime bien Ulvèz, ce n'est pas la question" se dédouane t-elle d'office. "Mais le voir se mutuellement cracher du fiel avec d'autres, ça ne remplit pas ma gamelle. Si vous me permettez l'image. On attend des résultats, si je veux lire es punchlines, je mets mes émissions de téléréalité." Malgré ces (quelques) fausses notes, l'intéressé poursuit son ancrage dans le paysage électoral des Encolanas, rognant par ricochets une base électorale plus large pour convoiter la présidence fédérale, qui lui a échappé peu aux dernières élections. Profitant de la frénésie médiatique donnée à sa présence, fut-elle faite lors de réunions de quartiers sur des thématiques très locales. Ulvèz Perogalata est l'ex candidat des présidentielles fédérales que l'on peut apercevoir dans une salle des fêtes de la province encolanaltèque, certains y verraient un déficit d'images, un gaspillage d'énergie, d'autres trouvent au contraire sa présence fort à propos pour se revendiquer le porte-parole des électeurs les plus éloignés de la politique. Dans ladite salle des fêtes, le soir est venu, près de deux cents habitants s'y pressent pour écouter "l'enfant du pays". Ce soir-là, ni caméras, ni journalistes en provenance d'Aserjuco la capitale. L'ambiance se veut intimiste, celle qui résulterait d'un échange en famille. Les habitants du bourg peuvent approcher l'homme qui se faisait il y a un an le rival tout désigné de l'actuel président, ils sont ravis.

Et pour enfoncer le clou, le tribun de la Ligue Souverainiste martèle ses origines encolanaltèques et ses premiers engagements locaux. Le public déjà acquis à sa cause en redemande sans se prier, certains se remémorant ses premiers pas au conseil municipal de Puerto Sagriga ou encore et plus simplement ses bonnes notes décrochées en classe élémentaire et rappelées gaiement par les anciens du professorat de l'époque. Une assemblée, d'une durée de deux heures penant laquelle il a répondu aux questions sur la baisse des dotations fédérales aux collectivités locales, la déconcentration des prérogatives et la difficulté d'obtenir des crédits pour les petits agriculteurs, dans un contexte économique inflationniste où s'installer, créer de l'emploi, coûte cher. A titre d'exemple, les frais d'installation d'une entreprise sur le territoire alguareno était jadis estimés à trois mille unités monétaires internationales, on parle aujourd'hui de sept mille unités monétaires internationales, soit une hausse de 133,33%. Une claque qui n'est en réalité que la traduction d'une réussite économique alguarena pour laquelle le prix des terrains et les frais administratifs pré-installation grimpe. "Percer le marché des industries dans le pays n'a jamais coûté aussi cher, il faut produire mieux et trouver l'idée qui manque face à une offre désormais très large..." explique la politologue Felicity Edminston. Dans ce contexte un question s'impose, Ulvèz Perogalata est-il l'homme qu'il nous faut pour transcender le paysage économique actuel ou ne viendra-t-il finalement se contenter que de éplacer le mobilier d'une pièce meublée et déjà tout équipée, dont les tares actuellement décelées ne sont finalement que le contrepoids d'une réussite économique fédérale?
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Trabajador

27 juin 2017 - Haro sur Sol Dorado, la société qui vous vend ses déchets.


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Les canettes Sol Dorado se sont faites les démonstrations de méthodes commerciales destructrices et consuméristes dépourvues d'éthique.

A la faculté de lettres de Jacalbulco, les couloirs se voient assaillis de plusieurs messes basses parmi des groupes d'élèves. Au coeur de la discussion, les dernières déclarations en rubrique presse de l'affaire des canettes vides pour lesquelles le groupe Sol Dorado est accusé d'avoir payé des personnes pour déposer des déchets de produits associés au groupe dans les poubelles d'espaces communautaires, la faculté de lettres en tête. Des canettes de soda vides, aux couleurs vertes et oranges fluos, clairsemées dans les sacs des poubelles universitaires, parfois à même les pelouses de l'établissement. L'objectif est clair, unique, donner de la visibilité à des produits de la marque Sol Dorado. Une visibilité discrète, inconsciente, destinée à provoquer l'achat compulsif en magasin, notamment lorsque la jeunesse passe devant les rayons de la marque et veut se rappeler une couleur ou un logo familiers, les rattachant à ce qui sera leurs meilleures années.

Mais l'objectif de Sol Dorado paie peut-être ses excès et actions trop zélées après la visibilité excessive offerte à ses canettes. On les voit partout, au pied des murs de l'établissement, sur les rebords de fenêtres, calées contre la marche d'un escalier, posées ,sur le capot d'une voiture stationnée aux abords. “Je ne connaissais pas la marque, j'en ai acheté un pack la fois dernière. C'est pas mauvais et ça évite les hypoglycémies” a exposé Alberto, étudiant en lettres appliquées, encore capté par ses fiches de notes.

“J'en ai pas acheté mais j'ai goûté ça en soirée. J'aime bien le goût, surtout le vert à la pomme” indiqué Eva, étudiante en première année de littérature nazumi, que fixe justement le rebord d'un fenêtre plus loin où trône une canette verte pomme, celle qu'elle nous indique adorer. Elle finit par conclure d'un petit rire transpirant l'incrédulité. “En fait c'est devenu une sorte de gag…” Sarcasmes ou marques d'ironie, c'est l'agacement qui domine toutefois, au point que des associations d'étudiant se sont emparées du sujet. “Il n'y a rien de drôle autour de ça. Les innombrables de photos où chacun se prend avec sa canette Sol Dorado, les chasses aux canettes comme les chasses aux chocolats de notre enfance, tout ça parait fou, ce n'est que la conséquence d'une pollution délibérée, d'une bauge à ciel ouvert pour instrumentaliser nos modes de consommation” souhaite nous interpeller en ces termes Gasparo, président de l'association étudiante de la faculté. “On essaie avec l'association de promouvoir une vie sur le campus, des évènements responsables et citoyens où chacun repart avec ses déchets, et vous avez des multinationales qui paient trois sous des étudiants pour planquer des canettes vides dans l'établissement afin qu'on pense à eux pendant nos courses? C'est complètement fou et scandaleux, nous ne sommes pas leur vache à lait, on ne veut ni de leurs sous, ni de leurs canettes, c'est miser sur la détresse sociale du milieu estudiantin… Honteux !”

Pollution, concurrence déloyale et… manipulation, voilà les qualificatifs qui se succèdent pour décrire la manoeuvre de vente dont l'implication de l'industriel se fait de plus en plus tangible.

“On entend faire vivre le campus dans un environnement sain et respectueux, nous ne sommes pas les poubelles des industriels véreux et pleins aux as” argue Valeria, la vice-présidente de l'association estudiantine. “C'est une intrusion dans nos vies, dans nos modes de pensée et de consommation… C'est parfaitement scandaleux.”

Judiciariser le sujet Sol Dorado, pour rompre le cercle vicieux de la visibilité donnée à ses canettes. “La présence de ces canettes, quand bien même elles seraient directement déposées dans des poubelles translucides, traduit l'expression d'un vice, qu'il soit question d'un abandon de détritus sur la voie publique ou bien d'une vente dissimulée… Un particulier n'a aucun intérêt à faire si ce n'est contre rétribution. Qui peut payer ça si ce ne sont les industriels de l'alimentation eux-mêmes? C'est la seule voie rationnelle permise pour tenter d'expliquer et comprendre ce fléau…” Combien de temps ces manoeuvres de vente dissimulées vont-elles durer? Plus trop longtemps nous assurent les étudiants interrogés, concernant la visibilité faite autour de cette affaire et la relative disgrâce promise à la marque qui s'adonnerait à des entourloupes commerciales pour pousser ces étudiants nécessiteux et fauchés, à dépenser tout ou partie de leurs économies dans ces produits alimentaires qu'on qualifierait bien volontiers de “non essentiels”. Certains l'ont bu par curiosité, d'autres la rejettent par principe sachant cela. L'empreinte est faite, sera-t-elle indélébile dans l'esprit de ces étudiants? Lors des soirées étudiantes, l'association redouble de communication pour bannir ces produits d'un consumérisme outrancier.

Et face à l'outrance les milieux étudiants veulent montrer leur détermination, en organisant de véritables collectes de déchets au sein des lieux mis à disposition pour l'intérêt général, tandis qu'en soirée certains adhérents étudiants de l'association prônent un boycott des produits Sol Dorado lorsqu'ils ne sont pas directement incriminés par d'autres intervenants chargés d'expliquer à chacun les taux de sucre ou encore les colorants présents dans la boisson. Un véritable frein lorsqu'ils sont mis en relation avec l'apparition de certains cancers et d'autres maladies en lien direct avec l'obésité. Un combat environnemental, un combat juridique, un combat moral pour faire valoir le libre arbitre des étudiants alguarenos et leur volonté de se maintenir à l'écart d'un système mercantiliste et consumériste qui entend les vampiriser...
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