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[PRESSE] Médias encolanaltèques - Page 4

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El Legado

28 mai 2012 - Sportconnect, le projet novateur d’un mercato pour les sportifs internationaux.


SPORTCONNECT
Sportconnect, se veut une nouvelle organisation non gouvernementale dédiée à la mise en relation des sportifs internationaux.

Devant l’engouement des affaires relatives au sport, il arrive que des personnes se trouvent un talent, qui ne soit pas nécessairement sportif, mais mondialement sollicité en de faciliter les mouvements d’athlètes à travers le monde. Installé au coeur d’une Aserjuco, ville parmi les plus animées au monde, l’homme d’affaire encolanaltèque Ricardo Marisocas veut croire au sien, en inaugurant le premier mercato mondial des sportifs et athlètes.

Souhaitant profiter de la réussite sportifs de nombreux alguarenos, à commencer par la sélection nationale de football masculine, détentrice d’un titre international parmi les plus prisés au niveau mondial, l’homme s’est depuis plusieurs mois mis en relation avec plusieurs athlètes alguarenas, pour identifier leurs souhaits de carrière et relever les opportunités entourant chacune. Et le constat lui apparaît sans appel, si les sélections nationales font rêver, de nombreux sportifs engagés à un haut niveau de compétition, s’estiment insuffisamment payés dans les petits et moyens où ils jouent le restant de l’année.

Passionné par le foot et les affaires, Ricardo Marisocas se rêverait-il comme le contributeur à la réussite des clubs présents au sein des moyennes et grandes agglomérations, désireux d’acquérir les talents et les meilleures promesses de réussite sans possiblement les trouver? L’homme semble aimer le penser et nourrit depuis quelque temps, l’ambition de créer un marché des sportifs, pour identifier et faciliter les mises en relation entre agents de sportifs et clubs, de sorte à faciliter des actions de transfert ou de mises à disposition contre commission. “Le monde regorge de talents sportifs et la Fédération d’Alguarena ne fait pas exception, il n’y a qu’à voir les titres de notre sélection nationale de football, ou les performances individuelles de nos athlètes. Tout ce beau monde mérite de se rencontrer, j’espère en être le trait d’union pour permettre la multiplication des rencontres sportives et le développement du sport international par le biais des transferts…”

Une idée mûrie autour de sa passion et d’un constat clair, confie le quadragénaire “vous pouvez avoir les compétences que tout le monde cherche, si vous n’êtes pas visible vous subirez des barrières quasi infranchissables si vous aspirez à une carrière professionnelle. Antonio RUIZ est l’exemple que tout peut arriver, mais sauf tout le respect qu’il lui est dû, n’y avait-il pas des centaines d’Antonio RUIZ avant sa naissance?” L’homme explique en effet que c’est durant le suivi d’un match amateur, qu’il avait décelé des sportifs de grande qualité, mais dont les rencontres sportives, manquant encore trop de visibilité, avaient été boudés par les sélectionneurs qui “pèsent” dans le monde du sport collectif…

En créant un mercato qui mette en relation les clubs, les sportifs ou leurs agents, Ricardo Marisocas entend donner à chacun la visibilité suffisante pour qu’un choix déterminant pour la carrière des sportifs (ou des clubs) soit fait. “J’avais jusqu’ici le sentiment d’une profonde injustice, pour ces sportifs qui donnent au quotidien mais, parce qu’ils ne jouent pas dans le bon stade, contre la bonne équipe, manquaient leurs chances. En ouvrant un mercato, j’offre un visuel complet et permanent sur la réussite technique de chacun, permettant aux sélectionneurs et autres présidents de clubs, de disposer d’une aide à la décision tangible, pour permettre à chacun un arbitrage juste et équitable, pour qui s’en donne les moyens…”
L’équité et le choix, deux buts poursuivis par Ricardo Marisocas, pour défaire les murs érigés autour des sportifs de petites agglomérations et villages, dont le talent se veut effacé sous l’épaisseur de la canopée et la quiétude de leurs villages en zone provinciale.

Partagé entre la mise en relation et l’historicisation des réussites sportives, le projet Sportconnect réinvente le sponsoring et la sélection des sportifs de haut niveau, pour le plus grand bonheur des sélections et des clubs qui, face à l'opulence des jeunes sportifs se présentant à eux, peinent à trouver le temps nécessaire pour déceler les profils parmi les plus prometteurs.

“Derrière ces sportifs il y a des gens avec une histoire, vous ne pouvez pas mettre en relation des personnes sur la base d’un nombre de buts inscrits ou que sais-je d’autres encore? Il faut humaniser les échanges entre les clubs et les jeunes athlètes, en promettant un panorama et une vue d’ensemble sur chaque sportif, étalé entre les performances, mais aussi les parcours et leurs aspirations. C’est ça qui fera la différence entre un bon et un mauvais recrutement. Les sélectionneurs ne mangent pas des joueurs mais une équipe. Vous pouvez recruter les meilleurs talents du pied de notre monde, s’ils sont incapables de travailler ensemble et ne nourrissent pas d’ambition sur votre club, vous continuerez de regarder les finales de tournoi devant votre télé” nous explique-t-il, de manières peut-être brutales il est vrai, mais intelligibles pour chacun.
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Presse encolanaltèque

8 janvier 2015 - Tremblement de terre dans les profondeurs du Deltacruzando, les Burbujas Verdes en première ligne.

tourisme insulaire
Le tremblement de terre survenu dans les profondeurs marines de l'océan du Deltacruzando, est susceptible de répercuter un tsunami d'ampleur sur les Burbujas Verdes, où l'activité touristique est la plus forte du pays.

Une alerte en provenance d'une équipe scientifique althaljir a sonné le glas des opérateurs de voyage et plus globalement des encolanaltèques, après qu'il leur fut rapporté une activité sismique décrite comme "forte" et "particulièrement inhabituelle" dans l'océan du Deltacruzando. Un évènement assez peu éloigné finalement et surtout hors norme, si bien que les conséquences de celui-ci pourrait se manifester en fin de journée, par la survenue d'un tsunami le long des côtières balnéaires encolanaltèques aux alentours de 21h30. Une information depuis confirmée par les autorités encolanaltèques, puis fédérales, qui obligent à la mobilisation rapide de moyens, à commencer par l'armée et la sécurité civile des Encolanas, territoires les plus exposés aux conséquences de cette activité sismique.

"Il a été rapporté à notre autorité et confirmé par celle-ci, la survenue d'une activité sismique importante au sein des plaques océaniques du Deltacruzando, spécifiquement à hauteur de la faille géolocalisée aux coordonnées satellite X: 21147 Y: 19334" a annoncé la Première Ministre encolnaltèque Celeste Morterero du parti Coalición para el Éxito Nacional (CEN). "L'enregistrement des données faites à cette activité sismique hors norme, sera de nature à provoquer la survenue de plusieurs vagues majeures, que la communauté scientifique du pays est venue qualifier de tsunamis.

Par conséquent, il est demandé aux citoyens encolanaltèques et aux ressortissants étrangers, résidant ou se trouvant actuellement sur les îles des Burbujas Verdes, la stricte application de ces mesures de sécurité qui sont :
  • de vous déplacer vos proches et vous pour d'une part vous éloigner des côtes, puis pour vous rapprocher des ZSS (Zona de seguridad sísmica), dont les coordonnées géographiques sont disponibles sur notre site officiel et en affichage étendu sur vos écrans tandis que je vous parle. Pour les personnes ne disposant pas d'équipements télévisés, prière de contacter le 0-400-004 où un enregistrement audio répétera les coordonnées géographiques de ces zones de sécurité sismique selon votre géolocalisation où la localisation saisie en début de communication,
  • de limiter vos déplacements à la stricte évacuation vers des ZSS, de sorte à ne pas engorger les axes routiers qui seront fortement sollicités par les moyens de secours. Les ZSS sont des zones préalablement identifiées comme surélevées et pour lesquelles un hôpital de campagne est en cours d’aménagement, merci de ne pas prendre avec vous plus de choses que nécessaire. Sont identifiés comme nécessaires, un moyen d'informations non téléphonique, des vêtements chauds et une couverture. L'ensemble des besoins vous sera fourni au sein des ZSS mais nous devons intégrer l'éventualité d'une mauvaise répartition des populations entre les ZSS, considérant les personnes en itinérance pendant l'évènement. Nous rappelons également que l'usage du téléphone dans ces circonstances, serait de nature à saturer notre réseau et à différer la mise en relation téléphonique des personnes en exprimant le besoin ou la nécessité.

L'ensemble des présentes consignes reste disponible sur notre site officiel institución-encolanas.en"

Attendues pour 21h30, les premières vagues devraient toucher les côtes des Burbujas Verdes, où un arrêté interdisant toute pratique d'une activité nautique civile, a été promulgué.
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El Legado

Le Dr. Matías Orellana, sociologue et expert en criminologie, en réponse à Noelia Perrez-Alzueta, pour son article "Mars rouge à Aserjuco"

10 mars 2016 - La Fédéralisation, une réponse durable à l’insécurité et un rempart pour nos concitoyens.

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Le Fédéralisme bouc émissaire utile et facile pour dénoncer la barbarisation de nos sociétés?

Il est devenu bien banal, ô mille fois hélàs, de voir et lire les titres alarmistes d'un certain nombre de journaux d'information devenus bien éloignés de ce principe, dépeignant un pays en chute libre, comme si chaque crime, chaque drame localisé, se devait d'être le signe implacable et avant-coureur d'une faillite plus profonde et collective. L'article récemment publié par le journal populiste d'extrême droite Voz del Popolo, signé par la journaliste Noelia Perrez-Alzueta, se destine à être l'illustration la plus parfaite. Une démonstration et un passage en force de cette mouvance sensationnaliste, qui a sa préférence à pointer du doigt les fondations du système plutôt que d'en faire apparaître les forces structurelles et ses perspectives dans un monde mouvant face auquel il se voue à nous préparer.

Il y a effectivement ici un contresens des plus ostentatoires : la fédéralisation du territoire ou encore nommée autrement son fédéralisme, est loin d'être la cause du désordre actuel et d'une flagrante cartellisation de la criminalité à l'échelle fédéral. Il est tout ou partie de sa solution, un des rares leviers de résilience dont dispose encore les trois micronations qui composent encore à cette date, la première puissance mondiale.

Pour débuter l'illustration de mon propos, il faut rappeler une vérité des plus simples et des plus élémentaires, la fédéralisation n'est en rien un désengagement, c'est une répartition du pouvoir et de ses prérogatives. Là où un état présenté comme unitaire concentrerait toutes les décisions à la capitale, souvent bien éloignées des réalités de terrain et c'est particulièrement vrai dans un espace archipélagique comme le nôtre, le fédéralisme alguareno permet aux entités locales de répondre avec une juste répartition des ressources aux défis sécuritaires, économiques et sociaux qui les traversent sur leurs territoires respectivement. Une juste répartition des ressources entend que celle-ci soit inscrite dans un schéma équitable et non égalitaire. Qui d'autre qu'un état fédéral, peut concentrer suffisamment de ressources pour permettre au plus éloigné des territoires, à la plus pauvre des collectivités, de toucher le denier qui lui est dû?

Dans la périphérie d'Aserjuco, puisqu'il faut la nommer comme l'expression incarnée du mal, c'est à El Calvário que des cellules associatives ont pu financer sur fonds fédéraux, un programme d'aide à la sortie de délinquance d'une quarantaine de jeunes en 2012 et qui serait peut-être sans ça aujourd'hui, l'auteur des crimes qui nous mettent en émoi. Ces fonds fédéraux ne sont permis que par une vision claire des priorités d'investissement et la répartition efficace des subventions sur l'ensemble d'un territoire archipélagique. Plus proche de nous, aux Encolanas, et précisément à San Lázaro, c’est grâce à la coordination judiciaire entre les tribunaux nationaux et le parquet fédéral que une filière de trafic d’armes a été démantelée l'an dernier, par le développement d'un réseau d'informations, de coopérations, qui dépasse le cadre national. Il faut arrêter avec cette idée qu'il y a des criminels encolanaltèques d'une part, des criminels arcoans de l’autre, il y a la criminalité point, et tous les vases communicants nécessaires à leur prospérité sont déjà là. Nous n'avons dès lors plus que le choix de la manière dont nous souhaitons les affronter, ensemble ou en ordre dispersé.

Car entendons-nous bien, les succès qu'il m'est permis de citer ne sont pas le fruit du hasard, mais bien celui d’un système fédéral qui sait conjuguer autonomie et solidarité, proximité et efficacité, avec chacun des états qui le composent.

Crions-le avec force, une guerre des mafias ce n'est pas une guerre contre le fédéralisme.

Et sur le sujet, s'il ne fallait retenir qu'une erreur autour de la récente publication du journal Voz del Popolo, c'est la capacité de son réquisitoire à confondre le symptôme et la cause. Les mafias et autres organisations criminelles ne sont pas nées de la fédéralisation des territoires de l'archipel. Elles l'ont précédée, elles l'ont aussi contournée et elles cherchent aujourd'hui à tirer profit d'une réussite économique et sociale qui n'est là que par le fédéralisme centenaire de nos institutions. Ce que craignent ces organisations criminelles n'est pas la capacité d'une police nationale à frapper fort le temps d'un casse, mais bien la capacité d'une police fédérale à identifier les ramifications des groupes, leurs plateformes logistiques en dehors du territoire national. Sans fédéralisme, le champs de vision et plus généralement les champs du possibles, s'arrêtent aux frontières des microétats, rendus bien incapables de lutter dignement contre ces organisations tentaculaires et tournées vers l'international. Oui, le Cartel de la Muerte Roja est violent, plus violent qu'il n'a été permis de le soupçonner dans notre quotidien, plus brutal et mobile que ne purent le souhaiter nos cauchemars les plus aboutis. Mais c’est justement dans un système fédéral qu’on peut lui opposer une riposte transfrontalière.

Les tensions entre le niveau fédéral et les états fédérés, leurs systèmes judiciaires ainsi que policiers, ne doivent pas être vues comme des failles, mais comme le moteur même de la démocratie moderne : un dialogue institutionnel qui permet l’adaptation, l'adaptation des moyens financiers, législatifs et si nécessaires humains, par le détachement d'inspecteurs dédiés à la grande criminalité. Que certains dispositifs soient encore trop faibles ou mal coordonnés ne doit donc pas disqualifier le principe de leur existence, mais inviter à leur perfectionnement.
Les populistes, au travers de cet article critique et acerbe, demandent à changer de voie sur une route annonçant un virage, mais nous sommes dans un rond point et l'adversité imposée par la mondialisation, à laquelle n'échappe pas le crime organisé et maintenant internationalisé, ne fait que nous inviter à sublimer le fédéralisme existant.

J'en suis convaincu, nous sommes à un stade où plus que jamais il est nécessaire de vendre des réformes préférables à une brosse visant à retrouver un tableau blanc. La mutualisation des bases de données en criminologie, la fédéralisation de la lutte contre les cartels et les mafias, l'harmonisation et l'accélération des procédures judiciaires faisant cas de leur arrestation, le déblocage de fonds d'urgence pour financer la lutte de fonds dans certains espaces désurbanisés où lesp lantations de drogues pourraient être présentes, les programmes transfrontaliers de protection des témoins pour les extraire plus loin des environnements criminels dans lesquels ils sont plongés, voilà des mesures concrètes et porteuses d'une vision significative pour l'avenir sécuritaire de nos quartiers.

Même sous statut fédéral, l'individu reste citoyen. Et il m'est particulièrement injuste, presqu'insultant s'il fallait grossir le trait, de voir réduire les citoyens arcoans à de simples victimes, en proie à un système présenté comme désincarné. La Fédération d'Alguarena confère un statut citoyen supranational à chaque individu relevant des états le composant. Des droits conférant une meilleure couverture santé, des subventions fédérales à la justification de travaux spécifiques dans la résidence, des politiques d'harmonisation et de bonification des salaires selon un calcul de l'inflation détaillé dans chaque état, autant de spécificités qui sont aujourd'hui les gages d'une attention particulière, d'une reconnaissance de la citoyenneté fédérale. Faut rappeler qu'il y a un mois encore, les citoyens arcoans, égaux à tous les autres, votaient pour élire leur nouveau président fédéral des huit prochaines années? Doit-on interpréter là l'hypocrisie ambiante autour d'une forme de déclassement de la citoyenneté nationale? d'une forme d'appauvrissement des droits inhérents à chaque état? Non il est ici question de leur renforcement, d'établir des budgets participatifs et équitablement redistribués.

Mais oui, convenons que la situation est difficile, que des poches d’insécurité prospèrent là où les moyens peuvent parfois faire défaut. Mais faire tomber le fédéralisme en procès, c’est confondre la boussole avec l’orage, jetant la première parce qu'elle est secouée par le second ! La vraie réponse est ainsi donc dans la coordination des états et de leurs institutions, le renforcement d'un arsenal pluridimensionnel et la confiance en des dirigeants que nos citoyens ont le luxe de choisir. A cette condition, l’Arcoa et la Fédération d'Alguarena pourront non seulement se défendre face au crime organisé, également mais renaître plus fortes, ravivés.
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26 juin 2016 - La passation de pouvoir entre les présidents Abrogara et Saragoza-Medina, l'art de vendre la stérile et médiocre continuité.

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Pour le député et chef de file de la Ligue Souverainiste Ulvèz Perogalata, la croqueta est un symbole du déterminisme social affectant les populations provinciales encolanaltèques.

La capitale fédérale qu’est Aserjuco a vécu hier son quart d'heure d'histoire en nous contant la passation des deux ténors de la droite du MPF, comme une passation de flambeaux émettrice d'un écran de fumée dans lequel chacun peut y voir le tableau qu'il a besoin d’entrapercevoir. Sous les applaudissements approbateurs d'une opposition fantoche et déjà tournée vers la collaboration, nos deux têtes d'affiche et incarnations d'un bon chic bon genre rendues digestes à nos pupilles par un ahurissant matraquage médiatique se disaient oui, nous laissant témoins d'une union quasi incestueuse, rythmée par un refrain aux airs de tout ira mieux désormais.

Une journée que le régime anobli veut solennelle pour marquer la fin des seize années de présidence Abrogara, en réalité davantage comparable à une mi-temps poursuivi d'un coups de sifflet donné par son héritier politique et spirituel assumé : Luis Saragoza-Medina. Il faut dire qu'une fois passé son second mandat présidentiel, Mazeri Abrogara n'a plus grand recours à espérer pour entretenir ses ambitions à la tête de la présidence fédérale d’Alguarena. Un retrait plus contraint que nécessaire pour le MPF, où Luis Saragoza-Medina s'impose comme une rustine, la page blanche scotchée et hors sommaire d'un livre rempli pour lequel on s'interdit de changer la couverture.

C'est donc avec un certain naturel n'ayant que pour égal la lucidité, que les Encolanas affichent leur scepticisme le plus complet. A Jacalbulco et Puerto Sagriga dans l'archipel encolanaltèque du nord-est de la Fédération, les témoins de cette éloge funèbre autour d'une des figures du bourreau de notre nationalisation et de notre souveraineté locale, peuvent légitimement fulminer, au risque de détonner avec l'enthousiasme crédule défendu en d'autres endroits de la Fédération.

Dans cette région fortement acquise à notre héritage historique, la casse mémorielle imposée par l'harmonisation des cultures et l'uniformisation des standards régisseurs de notre société suscite notre accueil le plus mitigé à ces fossoyeurs de notre identité qui ne tarderont pas, à n'en pas douter, à venir se pavaner sur nos îles comme si tout leur était dû et que notre passé, présent et futur, se trouvait inscrits dans une boule de cristal jalousement branlée par une poignée de technocrates.

Aux Encolonas pour ultime symbole de protestation, les pouvoirs publics locaux s'étaient entendus pour ne se permettre aucune rediffusion publique sur grand écran et plein air. Pas une place ne s'était vue assaillie par des électeurs enthousiastes et charmés sous le gant mortifère de nos élites impériales et impérieuses, les mains engluées dans un pouvoir qu'elles ne cherchent plus à réinventer. La fédération, une aide à la prospérité des états fédérés ou l'organe régisseur de nos vies? Une question qui se fait de plus en plus rhétorique…

Le jour de l'investiture de Luis Saragoza-Medina, en sa qualité de président fédéral d’Alguarena, nombreux étaient ceux qui poursuivaient de vaquer à leurs occupations avec une indifférence totale. Une tiédeur pour le déroulé de la vie politique à l'échelle fédérale qui doit nous inquiéter pour le boulevard vide qu'elle peut laisser, uniquement rempli du déterminisme politique entretenu par une classe de politiciens à la nomination rendue quasi incestueuse.

Le désengagement encolanaltèque pour la vie politique fédérale ne saurait être être inversé que sous l'égide d'une figure présidentiable faisant fi des étalages technocrates incessants pour taire les points de vue nouveaux, taxés de stupidité crasse au motif que la théorie économique fumeuse d'un intellectuel autoproclamé identifie la perte de confiance et l'effraiement POTENTIEL des investisseurs comme un joker indiscutable et placé en refrain de tous les discours de politique libérale et fédéralistes jamais énoncés.

Des agitations théâtrales spéculant sur la peur des plus hésitants, des plus enclins à identifier la classe politique comme la délégataire inconditionnelle mais pourtant bien conditionnée, d'une pensée intellectuelle qu'on lui confie volontiers et aveuglément en sous-traitance.

Tout ça ce n'est rien de moins que du théâtre pour donner un goût moins amer aux inégalités inchangées, à la situation de laissés pour compte invétérés, littéralement à la marge d'un empire économique et commercial qui bat au son et au rythme d’Aserjuco seule. Une indifférence entachée de scepticisme qui s’explique donc par le profond sentiment de déclassement éprouvé par une partie de la population encolanaltèque, encore rendue en certains endroits à la vie de la jungle, rien de moins.

En effet si l'on s'attarde ici, dans les zones rurales et les petites villes d'un état dans l'état, nombreux sont ceux qui estiment que l'action fédérale n’a pas amélioré leur sort.

L’histoire locale elle-même alimente cette désapprobation sourde, y compris sur le plan culinaire. Car après tout, n’est-ce pas aux Encolanas qu’est née la fameuse croqueta destinée à accommoder les restes dans les foyers pauvres ? Un plat emblématique, fierté de la cuisine alguarena, lourd de sens pour les sociologues et les politiciens visionnaires de la trempe d'Ulvèz Perogalata.

“Nos grands parents se nourrissaient précédemment des miettes de table, littéralement !” Tonnait encore à notre micro le nouvel esprit souverainiste du pays qu'est Ulvèz Perogalata, non sans manger la croquette momentanément agitée sous notre menton. “Les Encolonas méritent de pouvoir vanter l'héritage culinaire qu'est le leur mais il ne doit pas refléter le déterminisme social dans lequel on les y plonge. L'image vous est peut-être caricaturale, elle reflète assez bien les frustrations légitimes qui sont les nôtres et dont les quels nous essayons de nous défaire… Tandis que quotidiennement on nous rabâche la prospérité qui est la nôtre, mais manifestement affichée et profitable aux seules élites d’Aserjuco.
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El Boletin

30 juin 2016 - Quand Ulvèz Perogalata sort la croqueta, il ne se douterait pas soulever une vague sans précédent de mèmes dans le pays.

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Croquetamania après le geste d'Ulvèz Perogalata, justifiant la présence des croquetas dans le menu hebdomadaire des foyers par une pauvreté de certains ménages.

C'était un geste, symbolique, et sur ce point, symbole il restera quelques temps. Un geste trivial et élémentaire pour une partie de la population, c'était sans compter l'autre moitié du pays, peut-être celle-là même qui ne souhaitait pas voir Ulvèz Perogalata président fédéral. Les observateurs y avaient vu une mise en scène grotesque, ils ne vont pas être déçus : un homme, en chemise mal repassée, sortant de sa poche une croqueta pour dénoncer l'expression de la misère quotidienne et des laissés pour compte. L'objet, tiède ou froid, possiblement écrasé des clés de voiture et d'un vieux porte-carte en cuir, se voit brandit, tel un talisman. Une scène simple et furtive qui fera, quelques jours plus tard, le tour de la toile.

Le député fédéral et chef du Parti la Ligue Souverainiste, Ulvèz Perogalata tribun populiste invétéré de la Ligue Souverainiste venait d'inventer le message politique de la croqueta, ce plat facile et peu cher, destiné à accommoder les restes et à prévenir le gaspillage. La croqueta une arme dans les mains du populisme, une arme douce mais virale, qui se heurte aujourd'hui à la réappropriation des discours politiques, auprès d'un public d'internautes qui pulvérisent ainsi, les codes de l'argumentation politique. Sur les réseaux sociaux, la scène tourne en boucle. En boucle accélérée, ralentie, remixée, déformée mais une chose est certaine, elle tourne.

Tantôt accompagnée d'un slogan révolutionnaire, tantôt sur fond d'un son latino ou de lamentations dramatiques faites de notes jouées au violon ou au piano, la croqueta est partout, animée de ce même éclat moqueur dans le regard des internautes, la diffusant, la commentant. Des rires jaunes, des rires sarcastiques, des rires de désespoir, des rires de classe y verront certains. Car dans ce morceau d'héritage culinaire, écrasé dans la paume calleuse d'un député fédéral anciennement candidat à la présidence fédérale, devenu paria des salons intellectuels de la capitales, il y avait soudainement plus que de la nourriture. Il y avait un message et une offense.

Une offense faite à l'héritage culinaire, historique et culturel, d'un pays que l'on assommait de sa différence en différents endroits de l'archipel. Si les commentateurs politiques hésitent entre amusement et consternation, les sociologues eux, s'affolent : "Nous assistons à la ritualisation folklorique d'un cri politique loin des chaînes de télévision, à la fabrication d'un symbole low-cost en opposition à la rhétorique élitiste surproduite à grand renfort de sensasionnalisme. On trouve une image, on la capte et on la détourne pour la réfléter dans le sens inverse de sa signification. Le populisme ambiant développé par l'extrême-droite se normalise, l'image de l'homme politique est rendue attaquable dans son expression la plus simple, son poids, sa taille et plus largement sa morphologie, ses ambitions, sans autre argument que le revêtement tronqué et grotesque d'un instant de vie, d'un instant de meeting explique Leonora Cestagos, professeure à l'Université des Pensées Autonomes de Jacalbulco. Et de fait, les Encolanas, ou sa sphère jeunesse-internet, ne parlent plus dans les tribunes mais dans les GIF. Ils ne débattent plus dans les assemblées, mais dans les sections commentaires des sites d'hébergement de vidéos et d'images, où leur réalisation maison dépense les dix mille et parfois les cent-mille visionnages. Ils partagent des stories, là où la classe politique se partage des amendements. Ils ne proposent pas un programme : ils balancent une croqueta sur la scène politique avec une scénarisation claquée et la regardent rebondir, sans effet de soufflé retombant.

La croqueta de Perogalata est devenue mème, au sens le plus classique du terme : un trait humouristique permissif d'une critique large des élites politiques, un virus du "mimétisme mèmétique" se destinant à envahir l'imaginaire, cette réalité virtuelle proposée par internet, où les crédibilités se font et se défont en temps réel, captées dans l'instant non essentiel d'un meeting ou d'une conférence parfois construite sur des heures.

"Une image en renvoie d'autres" confie la politologue Felicity Edminston, quand Ulvèz Perogalata nous arbore une croqueta, indiquant voir avec celle-ci les uniques miettes d'un gouvernement fédéral désintéressé des périphéries de l'archipel, il envoie une image. Une image qui peut parfois lui revenir avec brutalité..." Et si l'intention de départ était une dénonciation sociale en toute simplicité "voyez ce plat du pauvre qui prospère encore en 2016, alimenté des miettes de votre gouvernement", la récupération numérique en a fait tout autre chose, à commencer par une dérision jubilatoire, qui retourne la stigmatisation en insulte à rebours.

Les Encolonas rient, la technocratie tousse. Mais à Aserjuco, sans doute animé d'un esprit maljugép lus malin qu'un autre, la classe politique semblait d’abord avoir pris l’épisode pour un folklore passager, une énième manifestation festive en ligne, sur les propos et une forme maladrotie donnés à un discours populiste dont Ulvèz Perogalata ait l'un des rares à avoir le secret. Le service presse du gouvernement fédéral a même tweeté, un émoji croqueta, pensant amadouer la rébellion faite autour de l'opposant politique d'extrême droite. Un mauvais calcul, l'ironie est un champ de mines pour qui n'en maîtrise pas le langage avant d'y mettre le pied. Et dans le langage du mème, toute tentative de récupération est déjà une défaite, dans un environnement en ligne où n'importe qui peut se constituer détracteur de vos publications.

Dans les jours qui ont suivi, plusieurs comptes humoristiques sont apparus, alimentés par des étudiants, des ouvriers ou des retraités, des comptes fantoches sans identité nominative mais des pseudos. CroquetaVision, La Patria Empanada, Pajitas y Protestas, autant de pseudos convergeant pour un même credo : s'approprier la croqueta comme une bombe molle, une ironie explosive contre l'ordre établi et les codes des discours politiques établis. Le croqueta-tour, ces vidéos où l'on imite le geste du député en différents lieux emblématiques, comme par exemple sur les toits d'une usine fermée, dans les ruines d'une école, au sommet d'un ravin désaffecté, devient virale. A chaque image, un fond sonore sarcastique et caractérisé d'un discours creux, de promesses trahies, et même parfois de bulletins météo enthousiastes sur des territoires sinistrés à la sortie du tsunami des Burbujas Verdes.

Une farce qui sonne comme un glas du discours politique traditionnel, un discours précédemment respecté dans sa fonction et dans son incarnation. Car oui au fond, la scène de la croqueta est plus qu'un gag, c'est la révélation d'un mondei nformationnel en mutation. Une forme d'aveu en quelques sortes, masqué sous une hilarité simple et désespérée, où tout le monde peut prendre sa part en ligne, actant le divorce de deux mondes séparé d'internet.

Mais aussi la séparation des deux mondes, avec d'un côté Aserjuco et ses institutions fédérales huilées, son langage technocratique et ses images hésitantes, ses doctrines calibrées pour rassurer les investisseurs. De l'autre, les Encolanas, ravalées au rang d'objets d'étude ou de réservoirs électoraux incarnant une forme tronquée de misère grande échelle et qui entend désormais répliquer à coups de fritures symboliques. Dès lors, ce n'est plus le peuple en tant qu'individu au langage peu châtié qui parle à ses gouvernants, c'est une image, dépourvue des ambages chères à ces milieux oratoires qui incarne et qui dénonce entre deux conférences de presse tenues par des politiciens de renom ou des anonymes. C'est l'image brève et dérisoire, qui supplante le travail éditorial d'une maison de presse. C'est Enzo huit ans, qui répond à Ulvèz Perogalata, député fédéral de cinq fois son âge.

Les orateurs et leurs discours se font obsolètes ou martelés d'une fausse notoriété qui les désavantage. Le message politique lui-même a muté, se voulant viral et dans c cas précis, ironiquement mordant. Et à la surprise générale, les militants souverainistes surfent sur cette vague, se faisant peut-être les biens moins chagrinés d'une attaque rendue ad hominem à l'égard de leur pilier, ex candidat à la présidentielle fédérale. A la sortie de ses meetings, Ulvèz Perogalata ne distribue plus de tracts mais des croquetas partagés autour d'une sangria.

Des croquetas offertes à la foule, comme d'autres offriraient des roses à leurs femmes, voilà la réponse impassible et proportionnée, que semble donner le trublion d'une classe politique qui, tels les dinosaures, semble se présenter au bord de l'extinction, condamnée à repenser sa communication et la vulgarisation donnée à son message politique. Jusqu'où peut aller une croqueta ? Personne ne le sait et Ulvèz Perogalata semble le premier à nous dire qu'il entend encore lui faire faire un brin de chemin. Le rire peut-il convaincre? L'ironie renverse-t-elle l'ordre établi? Difficile à dire, y compris par des observateurs globalement laissés dans l'expectative face à un phénomène que certains continuent de juger très localisé.

Moins pour la classe politique que pour les sociologues, la question reste entière : le mème peut-il devenir un mouvement? Une raillerie des élites et des méthodes de communication populistes et démagogues? Difficile à dire et face à cela, les observateurs les plus prudents auxquels s'est jointe Felicity Edminston, rappellent que la dérision n'est pas un programme et que la viralité d'une information n’implique pas l’action. "Il y a peu de chance que la spontanéité donnée à ce mouvement, ne se traduise politiquement." Mais toujours est-il qu'en attendant, les croquetas continuent de pleuvoir sur les réseaux et pour la première fois hier, également dans nos rues. En effet dans la périphérie de Jacalbulco, une fresque anonyme a été peinte et où l'on peut y voir Ulvèz Perogalata tendant une croqueta vers le haut d'un muret sur lequel se pose naturellement les pigeons. Une nouvelle exploitation cocasse marquant le caractère irradiant de cette histoire qui, si un dernier jeu de mot nosu était permis, laisse pas mal de fritures sur les lignes...

Finalement, entre deux bouchées, les électeurs encolanaltèques semblent avoir trouvé un moyen de tomber d'accord. Ce n'est peut-être pas la famine, mais l'indigestion qui les guette !
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El Legado

2 juillet 2016 - Non la croqueta n'est pas le repas du pauvre, ni le signe extérieur de sa pauvreté, plus en 2016.

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"Croque une croquette", un second phénomène viral, pour défendre un symbole du patrimoine culinaire injustment lié à la précarité et la misère sociale.

Le phénomène du mème, cette publication sarcastique visant à moquer une image sortie de son contexte voire ouvertement modifié, a aujourd'hui laissé sa place à d'autres phénomènes tout aussi viraux et inscrits dans la continuité de la scène d'Ulvèz Perogalata faisant d la croqueta un symbole des inégalités sociales et économiques de nos territoires. Ce phénomène, estampillé en ligne de la mention "croque une croquette", rajoute du grain à moudre à un épiphénomène lié aux failles communicationnelles des populistes d'extrême droite, en présentant sous la forme d'un selfie, les photos de gens ordinaires mangeant une croqueta au domicile, dans un parc ou sur la table d'un chef étoilé !

Une mise en scène à l'humeur guillerette qui continue de braquer les projecteurs sur Ulvèz Perogalata, qui peine (si telle était sa réelle intention) à se dépêtrer d'une spirale sarcastique virale et étendue à l'ensemble de la sphère internet de tout un pays. Initiée, involontairement ou non, par le désormais célèbre geste du député fédéral et ex-candidat à la présidence fédéral Ulvèz Perogalata, l'assimilation entre croqueta et pauvreté semble vivre ses dernières heures, maintenant rejetée d'un bloc par une série de publications partagée du plus grand nombre. Car oui, il faut dire à la vue des photos disponibles en ligne, qu'une frange croissante de la population entend bien remettre la croqueta au cœur de son statut d'origine. C'est-à-dire non pas celui d'un "symbole de pauvreté", mais bien celui d’un emblème culinaire national, témoin des savoir-faire populaires, traits d'union culinaire des liens intergénérationnels et expression débridée du génie domestique des Encolanaltèques. Car derrière l'onde de choc numérique incendiaire, les mèmes détournés et les commentaires sarcastiques s'est désormais levée une autre vague destinée à contrer la première. Une vague chargée de la fierté et de l'Histoire de notre pays. Une fierté d'abord culinaire, ensuite patrimoniale, et enfin humaine. Elle a un nom, simple et joyeux, racoleur : #CroqueUneCroquette. Un cri de rassemblement, né d'une campagne spontanée depuis devenue virale.

Aujourd'hui partout en ligne, le phénomène "croque une croquette" a pourtant pris naissance dans une cuisine de Puerto Sagriga. Un succès anonyme, amorcée d'une simple photo. La photographie d'un couple de retraités, attablés dans sa cuisine passée de mode, aux carrelages muraux rouges et blancs. Sur la table entre eux, un plateau de croquetas, au jambon ibérique, au saumon ou peut-être même la crevette que sait? Et dans le fond qu'importe.

Quand on échange avec Rosetta et Edmundo et qu'on leur demande s'ils ont vu les croquettes circuler à la télé, ils nosu répondent : "Pour nous, c'est tous les dimanches. Et ce n'est pas la misère. C'est la mémoire." C'est mot pour mot ce qu'ils répondent à des journalistes locaux. Le message est diffusé, repris, relayé et désormais imité à travers l'épandage de photos conviviales, aux sourires étirés et le même plaisir ostentatoire donné à la dégustation des croquetas. Les images se succèdent, aujourd'hui dénombrées à plusieurs milliers. es enfants croquant une croquette avec les doigts encore salis de sa chapelure, des étudiants en pause révision assis dans les couloirs de leur université, agitant fièrement une croquette artisanale pincée entre leurs doigts. Des ouvriers s'interrompant en milieu d'après-midi, dévorant une croquette pour se récompenser d'une dalle de béton maintenant coulée. Un chef cuisinier, non des moindres, dégustant avec fourchette et couteau, cette incarnation de la simplicité. Des images et desp ortraits, toujours plus audacieux et représentatifs des encolanaltèques qui montrent sans ambages la manière avec laquelle ils ont grandi, travaillé, avec la croqueta.

Des milliers d'images affluent, affichant es enfants croquant une croqueta avec les doigts pleins de chapelure, étudiants en pause de révision posant fièrement avec leur croquette artisanale, ouvriers s'interrompant pour une pause croqueta dans les hangars de Jacalbulco, chefs cuisiniers improvisant des recettes plus audacieuses les unes que les autres. En quelques jours, #CroqueUneCroquette devient un phénomène culturel transversal et intergénérationnel, capable d'unir classes sociales, générations et régions derrière un art culinaire bientôt vieux d'un centenaire. Un témoignage du mélange des genres assez inédit, dans une Fédération où les fractures sont si souvent instrumentalisées.

Dès lors, la croqueta se réinvente, comme un art culinaire et non plus le stigmate d'une époque industrielle révolue. Car loin de l'auto-flagellation misérabiliste que certains voudraient lui tatouer, la croqueta est depuis toujours un pilier de la gastronomie encolanaltèque, présentée sous tous les standings et de toutes les festivités. Sa fonction première n'a jamais été de "faire avec rien", mais... de sublimer ce qu'on a. Un argumentaire entendable et pour qui faire une croqueta, c'est finalement maîtriser les équilibres entre les textures, les températures, les arômes d'une liste d'ingrédients infinie, les liants en un ensemble harmonieux. C'est domestiquer le hasard des restes, le mariage de deux ingrédients, pour en tirer une bouchée gourmande, dorée, nourrissante et gustative, dont la multitude des déclinaisons de recettes se transmet de génération en génération. Car oui, la croqueta est un acte de transmission, un faire-valoir des astuces culinaires de chacun, s'appropriant la recette sur quelques notes gribouillées et jalousement gardées d'une voisine trop curieuse à son domicile.

Le chef Renán Tobal, figure emblématique du mouvement de cette chaîne de publications personnelles, rendues quasi-intimes, nous a partagé sa vision d'un plat quel 'on considère à tort bon marché et source de négligence. "Ecoutez, très simplement, je n'ai jamais servi de plats sans croqueta dans mes menus dégustation. Car après tout c'est l'âme de notre cuisine, c'est l'instant partagé. On ne cuisine pas sans volonté de partager ! La cuisine, c'est la preuve et la démonstration que nous savons transformer les instants ordinaires en moments exceptionnels..." Et effectivement, dans les maisons encolanaltèques et sur les réseaux sociaux, chaque croqueta et finalement chaque instant dédié à la manger semble unique. De la croqueta à la morue séchée chez les Bermúdez, à la croqueta au fromage bleu des Rascón, à celle des Zambrano faites des restes de cochon noir ou bien enfin celle des Briseño, comble del 'originalité avec sa recette de croqueta aux épinards caramélisés. Chaque recette sonne alors comme une marque déposée et défendue au sein de chaque foyer. Un geste identitaire, un acte de résistance culturelle.

Alors dans ces circonstances, peut-on encore voir la croqueta comme un plat subit, préparé avec rien et en manque de tout? Loin d'être un résignation, les croquetas se réinventent et se célèbrent, autant de fois et sous autant de formes qu'il y a de ménages.

De la cuisine à la revendication identitaire, il n'y aurait pour ainsi dire qu'un pas, le plat s'étant depuis longtemps installé comme un mode de vie, une philosophie quasi rituelle, réinstaurée si ce n'est chaque jour, chaque semaine au sein d'un foyer. A bie ndes égards, la croqueta est effectivement politisée mais pas pour les raisons qu'on croit. Car dans un monde de surconsommation né de la facilité d'accès aux ressources, elle rappelle l'intelligence de la réutilisation, son bon sens sans faire le sacrifice de la qualité et du goût. Dans une société marquée de l'immédiateté, la croqueta entend laisser un peu de temps et la capacité de faire beaucoup avec un peu du reste, que l'on néglige facilement à sa simple vision à l'ouverture du frigidaire.

La croqueta, l'expression d'une mémoire collective, celle des mères, des grands-mères, des collations entre voisins, des entrées salivantes, des piques-niques entre amis, des encas à la pêche, des tablées bruyantes à des réveillons plus modestes et solennels. La croqueta définit un instant partagé au milieu de tout cela. Elle est l'objet palpable et gustatif, d'un lien imaginaire tissé entre les personnes et les générations. Elle est bien loin et assurément au-dessus des slogans creux et des campagnes populistes lui attribuant la formalisant de tous les maux économiques et sociaux de notre territoire archipélagique. Et c'est sans doute là tout le malentendu, toute la méconnaissance étalés au travers du geste d'Ulvèz Perogalataque. En brandissant la croqueta comme un symbole de pauvreté, Ulvèz Perogalata trahit finalement la richesse historique et culturelle de ce plat pourtant identitaire, le tout pour faire la récupération de "miettes politiques" auprès d'un électorat populaire qu'il rêve de voir arc-bouté contre le gouvernement fédéral. Il en a nié le souffle culturel, il en a méprisé ces générations qui gardent en mémoire le souvenir d'un proche, au travers d'une recette rendue héréditaire. Un mépris qui alimente aujourd'hui la réponse populaire, pas plus contre lui que pour elle, cette croqueta voulue mal aimée par une partie de la classe politique d'extrême droite désireuse d'en faire l'expression d'une misère sociale à combattre.

Derrière la croqueta se dresse désormais une mobilisation joyeuse, plus apolitique qu'il n'y parait et surtout, et unificatrice. Unificatrice d'une fabrique culturelle, provoquant plus d'union et de fraternité qu'un sentiment identitaire égoiste, qui consisterait à en revendiquer une paternité exclusive. La croqueta est la recette et la mémoire de chacun.

Partout dans les îles encolanaltèques et encore ailleurs depuis un demi-siècle déjà, les évènements spontanés faisant l'exhibition de ces minuscules compagnons de festivité pullulent, parfois sous le nom explicite et sans équivoque de "Soirées croqueta", des concours sont organisés et un jury composé de grands chefs n'hésite plus à adoubler ou recaler d'un regard dur le meilleur préparateur de croqueta au monde dans des compétitions aux allures de jeux olympiques... Des écoles de cuisine ont lancé des ateliers ouverts pour enfants, pour transmettre les gestes essentiels et peut-être faire naître l'idée dans l'esprit de leurs parents, que les enfants sauront faire des croquetas avant de savoir lacer leurs chaussures.

Des collectifs artistiques et marketing s'en emparent aussi, avec l'installation géante d'une croqueta factice marquant certains évènements de convivialité installé au sein d'une place, des hommes sandwichs à l'effigie d'une croqueta fleurissent les angles de rues, invitant les passants à des cafés philosophiques de bon esprit, des documentaires participatifs et des poèmes dédiés à la "Reine panée" sont en cours de réalisation : la croqueta vivra, même une fois mangée ! Dans cette effervescence faite incontrôlable, une chose frappe désormais plus que tout le reste : l'absence de clivage. On y voit des progressistes comme des conservateurs, des classes moyennes urbaines comme des pêcheurs de Puerto Sagriga. La croqueta est devenue un langage commun, un outil de reconnexion au réel, une mémoire qui rassemble au lieu de diviser, au point que des députés fédéraux du MPF, de l'UCR et du SDM, se sont récemment filmés en train de partager un plat de croquetas. Et alors tandis que certains voulaient voir le monde s'entredéchirer autour d'elle, la croqueta se présente plus que jamais inspirante, éloignée des querelles de posture, pacifiant la politique et derrière elle, la société alguarena elle-même.

Le succès de #CroqueUneCroquette est aussi un vague aperçu, un bruit sourd audible, un indice : celui d'un besoin profond de réappropriation par chaque individu en société. Dans une société saturée de discours et de manipulations démagogues, les citoyens cherchent des formes d'expression simples, sincères, accessibles, pour laquelle la croqueta excelle. Car quoi de plus accessible qu’une croqueta, que tout le monde peut faire, partager, commenter ? La plaque est allumée, l'historie est en marche, et ce phénomène, loin d'être futile, marque peut-être et sans l'exagération qu'on prête à d'autres, un tournant. Il démontre que la réconciliation entre institutions et citoyens ne passera pas seulement par des réformes, mais par des symboles ancrés. Par des gestes simples et des actes de partage sincères.

La croqueta n'est pas une arme, ce n'est pas non plus un slogan, mais un rappel. Le rappel que nous avons une histoire commune, un goût partagé, une capacité intacte à faire du lien. Et quand les micros se taisent, quand les écrans se figent, il reste toujours une croqueta chaude, posée au centre de la table, à partager et à croquer. Et peut-être que c'est là, enfin, que commence la vraie politique, dans le sens du partage, dans la transmission des héritages polymorphes.
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