15/01/2016
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CROYANCE

NOCHES DE LAS ALMAS VACIAS

Las Noches de las Almas Vacías.
"Las Noches de las Almas Vacías", soit les "nuits des âmes vides" est une croyance populaire née au XVIIe siècle dans l'actuelle Felicize, et destinée à masquer les mouvements de trésorerie de l'armée royale et protestante de Skibedon.

Dates : 1 semaine du 15 au 31 octobre, définie chaque année selon pleine lune

Genèse
La croyance faite autour "des âmes vides" est apparue dans les années 1650 à 1660 en Ujax, à l'initiative du gouverneur provincial. L'objectif était d'amoindrir la criminalité et de permettre le déroulé discret de manoeuvres, sur un territoire colonisé encore faiblement institutionnalisé, du fait de son éclatement sous une configuration archipélagique. En effet, là où la Felicize s'est vue colonisée en 1600 par les colons protestants du Royaume de Skibedon, l'aménagement et l'institutionnalisation notable du territoire ne se sont faites que bien après. Une période de transition, pour ne pas dire de flottements, qui amenait certains groupes bandits à sévir dans les terres, à la faveur de la nuit. Par ailleurs, il est également nécessaire de préciser que la guerre contre les catholiques de l'Empire d'Arobelas battait son plein et nécessitait de maintenir un brouillard de guerre sur son ennemi pour ne pas lui permettre des initiatives dommageables sur le territoire felicizien. La recrudescence des actes de brigandages envers les colons et possiblement des représentants de la monarchie de Skibedon, ajoutée au risque d'incursions hispaniques de l'Empire d'Arobelas par les côtes, pouvaient revêtir une menace critique sur le devenir de la guerre des colonies entre catholiques et protestants, s'il était avéré que les autorités royales de Skibedon ne pouvaient plus percevoir l'impôt et déplacer des fonds sur son territoire.

La légende des âmes vides, entre menace et opportunité.
Dans ce contexte, le gouverneur Rupert Murray pour le compte du Royaume de Skibedon en Heenylth (nom d'une ex-province coloniale de ce qui allait devenir l'actuelle Felicize), exprima le souhait d'organiser une légende autour des croyances et des superstitions, pour servir deux besoins stratégiques:
  • motiver un climat de peur autour d'une période de l'année, où la présence de patrouilles sur les routes serait renforcée et justifiée, tandis que l'activité des riverains nettement moindre
  • opérer toutes les transactions financières périodiques sensibles, comme le déplacement de fonds par voie terrestre puis maritime, à destination du Royaume protestant de Skibedon, en évitant les activités nocturnes et routinières de la population qui seraient susceptibles de rapporter certains évènements aux ennemis catholiques.

Mais la création d'une légende doit toutefois s'appuyer sur une part de vérités incontestables pour alimenter l'imaginaire collectif. Par chance pour lui, les terres colonisées de l'actuelle Felicize abritaient des cultures différentes, partagées entre des communautés de colons et natifs. Les spéculations faites autour des modes de vie des natifs allaient donc déjà bon train, bien avant cette entreprise, alimentant un lot de rumeurs persistant. Il est aujourd'hui acquis à l'Histoire, que le gouverneur Murray a directement orchestré des manifestations inexpliquées dans les provinces heenylthaines de la mi-octobre à début novembre. Silhouettes difformes aperçues de nuit sur les sentiers des principaux points de passage des actuelles provinces d'Ealedun et de Bentford, massacre par la lame d'un cheptel en plaine, sigles et autels fallacieux en forêt, disparition d'un voyageur de nuit, les supercheries organisées par le gouverneur furent suffisamment nombreuses pour marquer d'une pierre noire la deuxième quinzaine d'octobre, avant de tout stopper aussi brutalement que ça n'avait commencé en novembre.

Craignant cependant que les citoyens excédés ne mettent en porte-à-faux sa gestion de crise, le gouverneur et ses complices se sont arrangés pour que le dernier évènement de la quinzaine, à savoir la disparition d'un voyageur et marginal prénommé Douglas Hyde, puisse permettre la fomentation d'une hypothèse l'identifiant suspect. Des procès-verbaux, consignés par le bailli de l'époque, mettent en exergue une situation financière et familiale dégradée pour ce quinquagénaire dont des faits de violence sur la voie publique ont pu être relatés ainsi qu'attestés par des témoins. A leur avantage, il ne sera jamais fait mention d'une réapparition de Douglas Hyde en société après le signalement de sa disparition par le responsable d'exploitation qui l'employait et sa culpabilité autour des évènements intervenues dans la région de l'Ujax, resteront présumés.

La rumeur publique, fera quant à elle état de la présence d'une fosse commune dans la région de l'Ujax et renfermant les corps de 42 natifs massacrés pendant l'ère coloniale en 1600. On racontait alors que les travaux d'urbanisme portés par les autorités coloniales, s'étaient trop étendues à proximité des sépultures, enterrées sans les égards des us et coutumes natifs. Certains membres de la communauté native pacifiée, ont largement contribué à renforcer cette théorie, destinée à donner du crédit à leur culture et à leurs croyances, dans un monde en pleine mutation. Avec l'accord des autorités provinciales, les restes des 42 victimes furent exhumées et de nouveau inhumés selon les rites natifs le trimestre suivant cette sordide histoire, mais il fut convenu par la pensée collective, que chaque année à la même période, les ménages fassent preuve de discrétion et de sédentarité à la maison le soir venu, pour permettre aux restes des autres natifs tués sous la période de conquête coloniale, de rejoindre les terres consacrées où ont été inhumées ces 42 personnes retrouvées.

Dans le soucis de préserver l'intégrité des biens et des personnes et si l'on en croit les registres des décrets d'époque, les autorités eurent même à trancher une série de mesures instaurant un couvre-feu sur différentes régions, motivant l'arrestation de toutes personnes trouvées sur les routes à la nuit tombée durant cette quinzaine et celle de l'année qui suivit, tandis que les registres de trésorerie de l'établissement bancaire provincial ont fait état d'une série de mouvements financiers à destination du Royaume métropolitain sur la même période.

Il faudra indubitablement attendre de retrouver partie de la correspondance privée du gouverneur et d'un aristocrate local pour entériner la supercherie. Une missive dans laquelle le gouverneur se réjouissait du décompte permis des sommes envoyées à la couronne sans heurts sur les routes, qu'elles soient provoquées par des brigands ou des catholiques.

Les historiens viennent quant à eux regarder l'issue de ces évènements avec un certain pragmatisme, leur reconnaissant une utilité circonstancielle eu égard à la guerre de religion en cours à cette époque et le risque réelle que brigands et catholiques ne tentent de s'accaparer l'or colonial du Royaume de Skibedon, dans des provinces encore bien morcelées et insulaire pour se voir sous contrôle total des autorités coloniales.

La semaine des âmes vides, de l'épouvante aux festivités.

cortège
Cortège funèbre de la semaine des âmes vides, Riverstead dans la région d'Ujax.

Bien heureusement, la croyance faite autour de la semaine des âmes vides, est depuis davantage tournée vers les festivités que l'effroi, impliquant petits et grands dans des moments de célébrations et de partages. Ainsi donc chaque année, sur une période que l'on identifie comme la 2e quinzaine d'octobre, les feliciziens défilent au travers de faux cortèges funèbres hauts en couleur, pour "remplir les âmes" des victimes de la conquête coloniale et les guider vers les principaux sites de terres consacrées dans le pays. Une façon de se "racheter" et d'offrir à la communauté native, une nouvelle opportunité d'entretenir la promotion de son patrimoine culturel, dans un pays où les identitarismes conservent une dynamique prospère.
HISTOIRE

L'ORDRE DE LA FOI NOUVELLE (ROYAUME DE SKIBEDON)

Chevaliers de l'Ordre.
"Les chevaliers de l'Ordre de la Foi Nouvelle" constituent un collectif de prêtres combattants, missionnés par l’Église protestante et la couronne du Royaume eurysien de Skibedon, pour porter l'évangélisme dans les territoires natifs de l'archipel paltoterran.

Fondation et prérogatives de l'Ordre
L'Ordre de la Foi Nouvelle est né aux alentours de 1465, lorsque les échanges commerciaux avec les natifs de l'archipel paltoterran ont commencé à motiver la présence de missionnaires au sein des caraques pour débuter l'évangélisation des territoires autochtones de Paltoterra-aleucie. Un choix mûri, placé sous une dynamique conjointement portée par le Royaume de Skibedon et l'Eglise protestante pour en définitive :

  • asseoir une influence de l'Eglise protestante dans le Nouveau-Monde auprès des natifs, tandis que celle-ci reste en déclin en Eurysie, largement rognée par les institutions religieuses catholiques de Catholagne et de son cercle d'influence régional,
  • identifier un cadre juridique et une dimension morale, à la grâce de prisonniers et autres condamnés destinés à faire route vers la Paltoterra du Nord, de sorte à libérer des geôles, éloigner des individus désapprouvés en société eurysienne et alimenter la machine de guerre protestante en Paltoterra à moindre frais, sans heurter les sujets de sa Majesté en Eurysie,
  • instaurer un Ordre religieux et militaire, capable d'entamer avec autonomie une série d'actions tournées vers la survie physique et moral des communautés protestantes, notamment par le maintien d'une unité dans la religion.

Entendons-nous bien, il y a toujours eu des prêtres protestants au sein des voyages commerciaux vers le Nouveau-Monde de la Paltoterra, cependant les tensions croissantes entre protestants et catholiques, ainsi que le ressentiment croissant de certaines communautés natives sur place, ont obligé à la présence persistante d'hommes en armes. Et sur la question, les émissaires de l'Eglise protestante au Nouveau-Monde n'y dérogent pas, à ceci près qu'ils n'accueillaient peu ou prou aucun combattants dans leur rang. C'est donc avec la volonté de rassembler des explorateurs, pieux et conquérants, que le cardinal Julius Stergrove embaucha Jasper Pembroke, un flibustier sauvé in extremis par l’Église de la pendaison, après qu'il fut reconnu coupable de plusieurs attaques sur des navires commerciaux.

L'engagement et l'élévation sociale d'un condamné à mort, mêlé à quelques succès militaires retentissant du Nouveau-Monde vers l'ancien, a achevé de construire l'image glorifiante d'une repentance acquise dans l'exploration et l'évangélisme paltoterran, donnant de la suite et de la force vive aux sujets de la Couronne de Skibedon, pour poursuivre la colonisation vers les espaces archipélagiques paltoterrans, traçant la voie vers l'une des plus grandes guerres de religions ayant touché le Nouveau-Monde et sa Paltoterra nord. Bien que la guerre des colonies se soit soldée à la faveur de l'Empire d'Arobelas, l'Ordre de la Foi Nouvelle a été déterminant dans le maintien à flots du Royaume de Skibedon et de son Église, sur ses possessions coloniales de l'actuelle Felicizie, jusqu'à la déclaration d'indépendance en 1804.

Blason de l'Ordre de la Foi Nouvelle
Armoiries de l'Ordre de la Foi Nouvelle


Jasper Pembroke, Lord flibustier commandant de l'Ordre
L'homme, épargné par son absolution et soumis à des prières de repentance, se vit confié la mission de recruter la première compagnie de l'Ordre de la Foi Nouvelle. La demande, placée sous le seau de l'Eglise, permit à Jasper Pembroke de faire sortir de prison un certain nombre de complices et marauds finis, en contrepartie de quelques actes publics de dévotion et la promesse d'un départ vers le Nouveau-Monde dans le mois qui suivit leur libération. L'attrait de l'Eglise protestante pour le Nouveau-Monde, se sachant en nette recul face au catholicisme en Eurysie, fut elle qu'un certain nombre de passe-droits furent donner au nouveau commandant de l'Ordre qu'était devenu Jasper.

Premièrement et afin de lui conférer une certaine légitimité auprès de ses frères de l'Ordre, Jasper Pembroke parvint à motiver l'octroi d'une lettre de noblesse, délivrée sur ordre de sa Majesté, le Roy Sigebert of Lanthorpe, protecteur du Royaume de Skibedon. Un décret royal qui vint instamment le promulguer Lord et lui conférer la reconnaissance nécessaire pour porter ses missions de recrutement en société. En effet, précédemment identifié comme flibustier par les foules et condamnés à mort avant son inespérée absolution par l'Eglise, le commandant de l'Ordre Jasper Pembroke avait peu de chance d'attirer les foules autour son aventure vers le Nouveau-Monde, considérant la mauvaise réputation et l'image dégradée qu'il essuyait auprès des autorités. En l’anoblissant, la couronne du Royaume de Skibedon le réintroduit en société, le dénommant fréquentable et porteur de valeurs reconnues par la Couronne et l'Eglise. Une aubaine inespérée pour l'ex-malotru, qui vint l'investir pleinement dans l'entreprise évangéliste souhaitée pour la Paltoterra.

Deuxièmement, il convient de rappeler que Lord Jasper Pembroke était un flibustier condamné pour ses agissements le long des routes commerciales ouvertes vers le Nouveau-Monde, il était par conséquent un Capitaine aguerri pour sécuriser sa navigation et défendre ses traversées par les armes si nécessaire, lorsqu'il n'allait pas directement rendre difficile celles des autres au travers de combats maritimes. Le choix et la désignation des cibles en mer relevait donc de sa seule appréciation et avec qui plus est, le crédit ainsi que le soutien moral de la couronne de Skibedon et de son Église.

Le capitaine Lord Jasper Pembroke fut un facteur déterminant de la résistance protestante au sein des îles de l'actuelle Felicizie, entre les années 1469-1475, un fait particulièrement dans le déroulé des combats maritimes qui ont jouxté les côtes feliciziennes, lorsque l'avant-garde catholique d'Arobelas a tenté d'y déloger les missionnaires jugés hérétiques. Mais même après 1475, le Lord Jasper Pembroke ne manqua pas de panache, après sa désignation en qualité de gouverneur de la région insulaire d'Ystreesh mêlant ses talents de meneur d'homme et de navigateur, à ceux de trésorier et de politicien. Il fut cependant capturé lors d'une embuscade terrestre tendue par des soldats impériaux catholiques en avril 1479, conduisant à son exécution publique le mois de sa capture. Les récits historiques liant les deux nations pendant cette période, ne font état d'aucune tentative de rançonnage de Lord Jasper Pembroke, l'Empire d'Arobelas souhaitant le maintenir sous une considération de vaurien, pendu au terme d'un procès expéditif pour saper le moral des autorités coloniales protestantes.

portrait de Lord Jasper Pembroke
Reconstitution par image de synthèse, du portrait de Lord Jasper Pembroke (1438-1479).

Hiérarchie de l'Ordre
Soutenu par 200 chevaliers et jouissant d'une certaine autorité morale dans les colonies et sur les osts provinciaux, l'Ordre de la Foi Nouvelle en Paltoterra est toutefois contraint d'adopter une organisation structurante, pour délimiter les missions de chacun, permettre la reconnaissance des éléments qu'il considérerait comme étant à forte valeur ajoutée, etc...

A cette intention, plusieurs fonctions (à ne pas confondre avec les grades tels que capitaine, général) ressortent :

  • Grand Maître : Fonction suprême de l'Ordre, il détient l'autorité nécessaire à la conduite des actions militaires et des intrigues politiques. Lord Jasper Pembroke fut le premier Grand Maître de l'Ordre, de 1465 à 1475, avant d'abandonner ses charges pour se faire le gouverneur provincial d'Ystreesh. Bien que l'Ordre soit perçu comme une entité indépendante, la nomination de son commandement suprême est directement motivée par l'Eglise protestante qui doit assurer de sa valeur morale, là où un décret royal en provenance de Skibedon, amorce la protection politique de la Couronne pour le détenteur d'une telle fonction. Durant l'exercice de ses fonctions, il jouit de l'ensemble des infrastructures inhérentes au patrimoine de l'Ordre sans toutefois jamais pouvoir s'en faire un propriétaire. Ainsi donc, le Grand Maître ne peut faire l'acquisition personnelle d'aucun bien d'une valeur de 1 300 écus, dans sa monnaie d'époque, soit le prix d'une chaumière. Ceci afin de garantir un dévouement entièrement acquis à la cause de l'Ordre.

  • Grand trésorier : Comme il a été largement spécifié dans le descriptif des fonctions du Grand Maître de l'Ordre, la gestion financière de l'Ordre est l'un des rares champs d'action sur lequel le Grand Maître ne saurait entamer de décision unilatérale. La fonction de Grand Trésorier est donc faite pour se faire co-décisionnaire des dépenses relatives au fonctionnement de l'Ordre et à la gestion de son patrimoine. Bien que positionné sur des attributions d'ordre pécuniaire, le Grand Trésorier n'en demeure pas moins un chevalier initié à la maitrise des armes de corps à corps.

  • Frère chevalier : Classiquement à la fonction en d'autres institutions et ordres, le chevalier est un titre implique un adoubement de la part d'une figure de l'ordre, Grand Maître ou même capitaines de l'Ordre inclus. En contrepartie de cette reconnaissance, le chevalier prête serment d'agir dans le sens des valeurs chrétiennes et de sa représentation terrestre, que sont l’Église et l'Ordre de la Foi Nouvelle.

  • Frère profès : Bien que toute personne engagée au sein de l'Ordre ait formulé des vœux et prêté serment, celles-ci ne sont pas nécessairement adoubées. Le rang de frère profès est donc un statut d'initiés à la religion protestante et à la maîtrise des armes, il n'a pas vocation à suivre ses frères chevaliers au combat, exception faite de considérations logistiques, agricoles et matérielles. Usuellement, le frère profès dédie ses journées à la prière, à l'expression de sa spiritualité ainsi quel 'intendance générale de l'Ordre, de sorte à permettre aux chevaliers de se consacrer à la religion et aux arts de la guerre.
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