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Activités étrangères au Kronos - Page 5

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Descente aux enfers.
3 février 2010.


À bord du croiseur Amiral "Geraert-Wojtkowiak" Loduarien.


https://defence-ua.com/media/illustration/articles/0c064335cd25d7a0.jpg

Une belle journée en mer s'annonçait. Le temps était clair et beau. La mer était calme. Rien n'aurait pu prédire ce qu'il se passerait quelques heures plus tard. Rien n'aurait pu laisser présager que cette belle journée se transformerait en cauchemar vivant. Rien.

Amiral Clément Ibrahnov, nous avons reçu une communication en provenance de... L'ONC. Cela disait :
"Déposez les armes, et nous vous escorterons hors zone, sans coup férir, sans mort dans vos rangs, ni dans nos rangs, une sortie digne et honorable pour tous, avec le maximum de vies épargnées. Nous vous garantissons un sauf-conduit pour l'intégralité des navires et appareils de l'UNCS, ces derniers demeureront intacts.". L'ONC nous demande de déposer les armes, Amiral. Pour quelle raison, je l'ignore.


Bien. Dites à la flotte d'activer son arsenal antiaérien. Dites à l'amirauté Kronienne et Lambroise de faire de même. Nous sommes en guerre.


Amiral, souhaitez vous leur laisser un message ?

L'Amiral Clément prit le micro, et lanca, de sa voix la plus calme possible :

Allez vous faire voir, bande de connards d'impérialistes.


Sur tous les navires de l'UNCS, les canons antiaériens se mirent en branle, prêts à tirer dans les airs. 5 longues secondes encore, et ce qui prévoyait d'être une belle journée serait réduit à néant.
Les premiers missiles furent tirés. Ceux-ci furent rapidement éliminés par la défense antiaérienne, mais de nouveaux arrivèrent rapidement, surpassant les premières. Les premiers dégâts survinrent sur le navire Amiral Loduarien. Rapidement, on put constater une chose : L'ONC s'acharnait contre le croiseur Loduarien, en délaissant presque les autres navires de la flotte.


À bord du croiseur Amiral "Geraert-Wojtkowiak" Loduarien.

Missiles éliminés, une nouvelle salve de missiles a été repéré, nous les abbatons.

Corvette Lofotens aperçue, il s'agit de l’UPS Snøstorm. Attendons ordres.

Envoyez moi par le fond ce navire, maintenant !

Salve de missiles de saturation tirés...
Missile lourd anti-navires tiré...
Cible gravement touchée, je répète, cible gravement touchée !

Nous venons d'abattre 1 drone, 1 avion Youslève ainsi que 2 avions Lofotens.

Bien, continuez comme ça !

Vedette Alguarenos abbatue.
Un nouveau navire Lofotens pointe le bout de son nez, nous lançons une nouvelle salve d'attaque.
Le canon anti-navires arrière vient de lui détruire son canon anti-navires, elle ne pourra plus mener d'attaques rapprochés et va devenir une cible facile.


Alerte ! Nous détectons plusieurs torpilles en approche !

Éliminez les avec les lances grenades anti-torpilles !

Nos missiles de saturation sont touchés, plus moyen de les envoyer.

Lancez tout ce que vous avez sur toutes les cibles disponibles maintenant !

Amiral, êtes-vous sûr ?

Faites le.

Très bien. Nous envoyons immédiatement l'intégralité des missiles disponibles en direction des navires ennemis.

Nous sommes gravement touchés par une torpille, je répète, nous sommes gravement touchés par une torpille !

Alors, l'Amiral prit une décision ultime. Il ouvrit un couvercle sur le tableau de contrôle du navire, enclencha un bouton, et dit adieu à sa famille. On pouvait compter sur les Pharois pour mettre en place ce genre de technologies d'urgence.

Le navire explosa de l'intérieur, ravagé par l'autodestruction des dernières armes à bord.


Sur toute la flotte de L'UNCS, cette vision d'horreur fut le son final du glas mortel. Le croiseur Loduarien était le meilleur navire de tous, et si il n'avait pas tenu, les autres non plus, et cependant, ils tenirent bon face à leurs ennemis. La frégate Loduarienne Gyugo réussi finalement à éliminer la frégate UPS Frekkneve, frégate Lofotens déjà endommagée par le croiseur Amiral Geraert-Wojtkowiak. Les corvettes Loduariennes finirent même par couler définitivement la corvette UPS Snøstorm.

Personne ne pourra ignorer le courage qui avait animé les soldats qui avaient étés attaqués. Personne ne pourrait oublier le prix du sang, et chaque personne verserait sa dette. Que ce soit maintenant ou dans plusieurs années.


En mer.

En mer, le nombre de marins naufragés était nombreux. On voyait des flammes se former sur le pétrole dérivant, des corps flotter, et des soldats nager.

Parmi se trouvait un jeune Loduarien qu'on aurait pu qualifier de fanatique. Alors même qu'il nageait pour rester à la surface, il croisa un marin Lofotens, lui aussi à l'eau. Et après avoir consciencieusement insulté les parents du soldats ennemi, le jeune Loduarien se chargea de l'égorger au couteau dans la mer, faisant preuve d'un fanatisme total. Il fut emporté par les flots, mais quelques soldats virent son exploit, et bien après avoir étés "sauvés" par L'ONC, ils ne l'oublièrent pas. Et ils se dirent même que cela pourrait se reproduire...
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La Loduarie au Kronos Afaréen, le dernier rempart avant invasion.


https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2021/12/instructeurs-russes-de-wagner.jpg
Soldats Loduariens au Kronos Afaréen. Ceux-ci, envoyés au Kronos Afaréen dans le cadre des exercices militaires conjoints de L'UNCS, font partie des forces spéciales de la marine Loduarienne.

Au Kronos Afaréen, la situation est tendue. Les soldats Loduariens ont eu le temps de voir arriver les hélicoptères des navires Loduariens en renfort terrestre, malgré une perte de 10 hélicoptères légers polyvalents de marine, et ont également pu voir leurs camarades marins êtres massacrés par L'ONC.
En tant que forces spéciales de marine, ces soldats restent des soldats expérimentés dans le débarquement et le combat urbain. Cependant, le combat dans le désert en lui-même est bien plus compliqué.

Au moment où la marine Loduarienne fut attaqué, les soldats Loduariens ont eu pour ordre de se déployer dans les deux grandes villes. Un peu partout sur le territoire du Kronos Afaréen, plusieurs contigents se sont également déployés à des secteurs stratégiques, globalement cachés par les éléments des secteurs en question (villes et villages).

Les contigents en dehors des villes sont chargés de ralentir les forces coalisés L'ONC en collaboration avec les forces Kroniennes.
Les contigents des villes sont chargés de sécuriser les villes et d'assurer leur protection en cas de siège.

Ces unités savent que le monde a les yeux rivés sur elles. Elles savent que, si elle faiblissent, ce sera le communisme mondial qui faiblira. Elles savent qu'elles ont sur le dos le poids d'une possible guerre en Eurysie si elles perdent.
Et en autres, elles ont entendu les récits mythiques de la résistance du Pontarbello face à une force ennemie. Et elle compte bien retourner la technique Pontarbello contre ses utilisateurs.

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L'Equilibre, journal d'étude des rapports de force à l'international

L'Equilibre est un journal banairais collaboratif indépendant d'envergure internationale. Héritier des traditions d'échanges scientifiques et intellectuels dans le bassin leucytalo-bohri-afaréen, ce journal du début du XXème siècle est traduit et écrit en plusieurs langues : arabe, tehak, grec et langues franciennes, et s'intéresse à la diplomatie, aux échanges -et conflits- culturels, et porte en son sein un discours didactique, explicatif et se voulant tant bien que mal ouvert au grand public malgré sa base ancrée dans les milieux lettrés et la nécessité d'aborder des sujets fortement imbriqués, complexes et multi-factoriels. Plus apprécié pour la qualité et l'originalité de ses articles que pour la qualité graphique de ses couvertures, l'Equilibre développe une pensée raisonnée de real politik aidant à la compréhension des enjeux politiques, économiques, révolutionnaires, sociaux et scientifiques des sociétés de par le monde, et est reconnu pour la justesse de ses propos du fait du nombre important de rédacteurs de nationalités et cultures différentes sur lesquels il peut compter pour apporter le point de vue le plus censé possible. Cette démarche de recherche objective n'empêche pas, loin de là, de trouver en ses pages des théories plutôt loufoques, exotiques voire saugrenues faisant le rapprochement entre phénomènes sociétaux et thermodynamique, théories évolutionnistes et autres énoncés mathématiques esthétisants, comme en témoigne la maxime du journal aux mille-et-une-nuits de lecture : "les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours égales et de sens contraire", une référence de physicien bien connu des lycéens eurysiens et autres étudiants afaréens en quête de modélisation gravitationnelle bon marché. Rapports d'étude, thèses doctorantes, enquêtes mensuelles et dossiers annexes... Pas étonnant que beaucoup de lecteurs et critiques boute-en-train le surnomment "le gros pavé". Autrement dit, pour le lire, faut pas en avoir "mare", haha !*

Note contextuelleL'Equilibre est un journal édité en arabe, en français et en grec, toutes trois des langues officielles (pour les deux premières) ou reconnues par le Kronos. Il peut donc être lu sans soucis par l'ensemble de la population, pour peu que celle-ci puisse y avoir accès, par exemple via internet, les réseaux de résistance éventuels, ... On peut imaginer par exemple que les opposants politiques kroniens lisent l'Equilibre, et que les populations moins encadrées par le régime, comme par exemple les peuples nomades afaréens ou les informaticiens autodidactes ou professionnels passant par le dark net pour détourner la censure, aient plus facilement accès au journal.
Le Banairah, atout stratégique dans les opérations de l'ONC en Afarée Kronienne

Si la République Directe, au potentiel de déploiement modeste, reste une puissance militaire de taille modeste comparé au reste des pays membres de l'ONC, elle pourrait bien assurer la victoire à la coalition anti-Calabraise, selon l'experte en stratégie militaire novi-banairaise Sabaaha el-Hai, reporter-journaliste bénévole chez Equilibre. Une assurance bien plus de l'ordre doctrinal et politique que d'ordre militaro-logistique, une sûreté bienvenue pour une alliance capitalistique en perte de crédibilité au sein d'une partie de la communauté internationale, sujette à un tiraillement de plus en plus intempestif entre un bloc pharois nordique, libertarien, deuxième puissance mondiale, et possédant une grande influence au sein de l'organisation anarchiste et libertaire du Liberalintern, un Grand Kah faisant partie de la dite organisation et s'opposant en choc frontal avec la première puissance mondiale, la Fédération d'Alguarana, membre de l'ONC et de convictions, de culture et d'organisation politique diamétralement opposées, et une alliance inter-continentale libéralisante et mercantile à la tendance tout aussi interventionniste, une "guerre froide", comme le nomment certains observateurs internationaux, entre deux grands blocs portant une vision radicalement différente de la mondialisation, et s'affrontant sur les terrains diplomatiques, médiatiques voire militaires, et ce via l'utilisation de proxy et de théâtres d'opérations intermédiaires, dont la Confédération Kauthique, sans citer la guerre du Prodnov, dont le cas ne nécessite même pas d'explication, tant la confrontation entre le bloc régional nordique pharo-centré et l'ONC fut flagrante, est un exemple flagrant : ancien empire encore épargné, il y a cela quelques années, par la vague de modernisation des anciens régimes autoritaires monarchiques et féodaux (rappelons-nous des réformes (de forme ?) de l'Empire Latin Francisquien vers 2004-2005 et menant à la rédaction de la constitution du 1er Empire Démocratique des Etats Latins Francisquiens, une évolution qui a néanmoins permis d'introduire une première fois le débat démocratique au sein de l'Empire et d'opérer une séparation relative des pouvoirs via la création d'un Sénat impérial, mais dont les tenants et aboutissants restent encore peu clairs, et ce notamment du fait de l'influence rémanente de l'Impératrice et de sa famille sur la politique impériale. L'exemple reste cependant fort instructif pour se rendre compte de l'existence d'une ouverture timide de plusieurs régimes monarchiques aux formes de gouvernance alternatives telles que la "démocratie indirecte" ou "représentative", que ce soit via les influences idéologiques via les nouveaux réseaux -internet, téléphonie, journalisme mondialisé- ou les enjeux diplomatiques et entre autres de légitimation et de pérennisation du pouvoir en place. Dans la même année, on peut également citer la fin du régime à parti unique du Negara Strana et le processus de démocratisation qui y a lieu depuis, ou encore la création de la toute nouvelle république tchère en 2009, suite à la victoire du OUI lors du référendum sur la nécessité de changer de régime, puis de la victoire du régime républicain, récoltant 30% des votes, contre l'ensemble des autres systèmes proposés, mettant fin à un régime monarchique jugé "inutile" et "impopulaire" selon le gouvernement de l'époque), celui-ci a été de plus en plus secoué par la déferlente communaliste tout droit issue du Grand Kah, une confédération aux buts affichés et assumés de propagation de la Révolution et de la libération des peuples, et d'où provient ce que l'on pourrait appeler "l'eurycommunalisme", en détournant quelque peu la tournure des écrivains Mara Cesarini et Ogino Akira, une succession de secousses idéologiques qui furent mises à profit par les différentes factions et familles dans leurs guerres d'intérêts, et faisant émerger différents camps au sein de la Confédération : les Libéraux, grands gagnants de la transition républicaine de la Confédération, les Communalistes dirigeant l'état révolutionnaire et sécessionniste valheimien, regroupant, rappelons-le, plusieurs régions communalistes kaulthiques comme le Duché du Hongär mais également l'Arovaquie initialement envahie par l'armée impériale, et les Conservateurs, ces derniers ayant été sortis de la lutte de pouvoir par l'Inquisition kah-tanaise qui désormais occupe la Mahrënie, fief des Rosiques, un groupe para-militaire chrétien fanatique qui sévit encore, mais qui est désormais privé d'attache territoriale.
Un ensemble de conflits voilés qui rythme la vie internationale depuis l'officialisation des grands blocs idéologiques et d'intérêt, principalement le Liberalintern et l'Organisation des Nations Commerçantes -ne comptons pas ici l'Union des Nations Communistes et Socialistes, plus ancienne-, et qui a de grandes répercussions sur la diplomatie étrangère : si une partie des puissances étrangères se rangent de part et d'autre et choisissent leur camp officieux ou officiel -le Makt et le Vogimska rejoignent l'ONC en 2008, et la Youslévie fait de même en 2009 tandis que le Priscyllia rejoint le Liberalintern en 2008, et suivi par la Finnevalta en 2010-, d'autres en profitent pour monter des alliances régionales aux grandes ambitions comme l'Union des Nations Evasiennes et ainsi peser plus de poids face à ces grandes alliances. Cette recherche de voies alternatives pourraient par ailleurs contribuer à la montée en puissance de l'Union Médiane des Traditionnalistes, dont le but est de prôner un mode de gouvernance et de vie différent et de protéger ses membres des velléités interventionnistes éventuelles.

Autrement dit, si l'ONC a su s'affirmer militairement, que ce soit via ses exploits logistiques au Prodnov ou plus récemment durant la bataille navale du Kronos qui ont démontré la capacité militaire quantitative et qualitative supérieure des forces algueranos, lofotènes et youslèves face aux forces armées navales et aériennes du Kronos, de la Loduarie et de la Lambroisie, il n'est pas sûr que l'Organisation gagne la bataille politique, et ce malgré les exactions commises par le régime de Pendragon. Un autre champ de bataille s'ouvre alors : celui à la fois de l'opinion kronienne et celle de l'opinion de la communauté internationale, un champ au sein duquel le Banairah pourrait occuper une place de choix, en plus de l'avantage d'expérience en combat désertique de son armée, qui soit-dit en passant aidera fort certainement à la mise en place d'opérations au sol si la suite des événements y conduit.


Le Banairah, un pays à la forte tradition militaire et aux ambitions afaréennes

Prenons d'abord le temps de comprendre le contexte militaro-politico-culturel du Banairah. Démocratie semi-directe pluri-séculaire d'une superficie de plus de 2 millions de km² de déserts, de montagnes et en plus petite proportion, de forêts denses, du fait de la présence de l'île de Destanh, le Banairah se distingue par la gestion autonomiste d'un territoire difficile à centraliser : plutôt qu'une grande armée d'un seul et unique peuple unissant l'ensemble des vastes territoires banairais, ce sont de multiples groupes armés nomades qui par leur union firent naître le pays que l'on connaît aujourd'hui. Ainsi, le territoire ne pouvait jamais manquer de support moral ou humain tant que les rapports de paix et de bon vivre ensemble conservaient cette fédération intacte. C'est également dans un but de défense efficace que le régime fut rapidement démocratique et égalitariste : en effet, il est plus facile dans une période de trouble où femmes et hommes viennent à manquer du fait de conflits perpétuels et coûteux de remplacer les dirigeants par des assemblées flexibles et possédant toujours une partie de leurs membres afin de prendre les décisions qui s'imposent, contrairement à un système oligarchique de familles claniques. Les familles claniques présentent plusieurs défauts, dont celui de la transition de régime. Au sein des régimes claniques, comme par exemple ceux que l'on peut toujours observer en Mandrarika ou au Majanda, la question de la légitimité du chef est centrale et s'appuie le plus souvent soit sur
son expérience, sa sagesse, conduisant donc à la gestion de la communauté par les anciens possédant le savoir séculaire et l'expérience, et étant fort respecté pour ces connaissances indispensables à la survie du clan, soit sur ses exploits militaires, démontrant sa capacité à protéger les membres de sa communauté face aux menaces extérieures. La succession se fait ainsi logiquement pour le premier par critère d'ancienneté et en ce sens assure une certaine stabilité sur le long terme des traditions, mais nécessite la mise en place de représentants supplémentaires, notamment en commandement militaire, ou au contraire en l'absence d'organes de commandement supplémentaire, limite grandement les performances guerrières. Le plus souvent donc, on observe que les communautés ainsi organisées souffrent soit de guerres internes constantes, soit d'attaques et de soumissions fréquentes à d'autres tribus, comme en atteste, encore une fois, le cas mandrarikan. Les seigneurs de guerre en effet sont depuis longtemps plongés dans des conflits entre rivaux qui les empêchent d'accéder à une forme de gouvernement plus stable et plus propice au développement, agricole par exemple, des failles sur lesquelles compte le gouvernement cultiste mandrarikan pour asseoir sa légitimité sur l'ensemble du pays. Au Majanda, la course à la légitimité guerrière plonge depuis des décennies le pays dans une succession de sécessions et de guerres civiles, un problème qui ne date pas du dernier siècle, mais au contraire de plusieurs, les différences ethniques et la culture de la violence entravant la création d'un état fort, stable et prospère. On peut comprendre la domination banairaise dans la région, le Banairah constituant un des seuls régimes stables d'Est-Afarée, permettant un développement économique, culturel, scientifique et diplomatique fort et constant.
Néanmoins, il serait simplificateur de dire que les systèmes claniques n'ont pas existé durant le Banairah antique (un nom qui d'ailleurs n'existait pas encore), au contraire, ceux-ci existaient dans plusieurs régions mais ont peu à peu été supplantés par des régimes plus horizontaux et adaptables. La réussite de tels régimes a été en fait permise par les incursions régulières dans un territoire qui se sentait déjà relativement proche culturellement, malgré les grandes distances séparant les différentes régions, le nomadisme aidant grandement à l'établissement de relations entre les différentes peuplades de la Ben Bahè, le -vaste- territoire du proto-Banairah.
Pour autant, si l'art de la guerre n'était pas aussi centrale dans la légitimité du régime, elle en était la finalité : assurer la sécurité et la pérennité de l'occupation des territoires désertiques empruntés par les tribus nomades coalisées, et cette difficile mission est souvent mise en péril par la soif de conquête de ses voisins sédentaires : tribus persanes souhaitant sécuriser leurs frontières, cités noviriennes alléchées par les trésors orientaux (épices, ivoire, encens, colorants rares, peaux de lions de Kara), ... Mais tout comme ses voisins, la nécessité constante de faire la guerre a suscité l'innovation, et cette fois-ci avec les ressources nécessaires à de grands progrès techniques : sabres, armures adaptées, ... et là où ces évolutions ont contribué au maintien de conditions précaires chez les pays limitrophes, en nourrissant les conflits de l’eau, des nourritures ou des ressources entre clans d’une même ethnie ou d’une même culture, elles ont profité amplement aux peuplades de la Ben Bahè qui ont focalisé leurs efforts sur les attaques extérieures qu’elles subissaient régulièrement et qui étaient entre autres le fruit de l’instabilité aux frontières. L’organisation de ces tribus est donc le fruit des ancêtres des ethnies mandrarikanes et majandaises notamment, par un mécanisme d’adaptation aux contraintes du milieu, pour reprendre la terminologie évolutionniste. Du fait du caractère ancestral et de sa relative conservation, par nécessité circonstancielle puis par intégration dans les mœurs locales, le caractère fédérateur et militaire du Banairah a occupé -et occupe toujours- une place de choix au sein de la société banairaise. Nécessitant l’engagement de tous pour la protection de tous, il a longtemps sollicité la participation de chaque citoyen apte au combat, et donc crée une culture antique et moyen-âgeuse reposant sur l’entraide, le sens du devoir, un profond respect des dirigeants militaires avisés mais également, et possiblement paradoxalement, à un développement précoce d’une forme de démocratie directe que les cultures eurysiennes ou assimilées ont du mal à envisager avec l’existence d’un pouvoir militaire fort. En effet, à en lire les livres d’histoire aleuciens ou eurysiens, on constate le lien tenace entre pouvoir centralisateur répressif et une culture militaire imprégnant la société. Répressions de l’opposition par l’état-major, respect du pouvoir seigneurial grâce aux troupes domaniales, opposition entre respect de la loi, souvent par la contrainte, et débat démocratique ponctuent régulièrement les états de fait historiques et sociologiques de ces parties du monde, à la grande incompréhension des Banairais élevés dans une culture diamétralement opposée où l’armée, formée, financée, dirigée, souhaitée et constituée par les citoyens ne peut intrinsèquement porter préjudice à sa propre personne. Il en résulte qu’armée et société civile sont deux ensembles parfaitement emboitables et enchevêtrés jusqu’aux invasions turco-mongoles qui pousseront les assemblées et autres entités régionales à créer une armée plus organisée qui tendra peu à peu vers l’armée de métier, tout en laissant une grande place à ce que les militaires de notre époque pourraient appeler des conscrits ou des réservistes. Encore une fois, l’organisation et l’action militaire est vue et conçue comme une force émancipatrice, fédératrice et au cœur de la vie collective : la protection de la terre mère et de ses enfants est l’affaire de toutes et tous, ainsi on est d’abord guerrier avant d’être citoyen, et c’est en montrant sa ferveur lors de la défense du pays, que ce soit sur le champ de bataille ou plus en arrière au sein de la logistique, que l’on se montre à la hauteur de sa communauté et que l’on gagne le droit de participer à la prise de décisions. La victoire finale sur les envahisseurs lors de cette période de l’Histoire tient donc de la compréhension des tactiques de masse de l’ennemi nomadique, mais également de la participation complète de la population à l’effort de guerre et au gain d’efficacité des corps d’armée via leur professionnalisation et surtout leur rationalisation. A partir du XVème siècle apparaît une nouvelle tendance, une sorte d’évolution idéologique, sociologique et culturelle de l’armée : plus ou moins pour la première fois, cette interprétation ne mettant pas tous les historiens d’accord, le Banairah utilise sa puissance armée à des fins de défense d’intérêt offensive avec l’annexion de territoires persans pour leur richesse en eau et leur fertilité, deux enjeux cruciaux pour l’Est-Afarée, une région majoritairement désertique, et au sein de laquelle la possession de terres agricoles productives apporte un avantage démographique et donc in fine technologiques via la redirection d’une partie de la force de travail vers les secteurs artisans et proto-industriels. Cela est dû entre autres aux ingérences des Eurysiens de Leucytalée dans les affaires religieuses, qui n’hésitent plus à parler de guerres saintes afin de libérer d’étendre la foi catholane, que l’on peut déjà plus comparer à celle de Volignon afin de mieux comprendre la mentalité des élites de l’Eglise de cette époque qui prêchaient en faveur du sauvetage des brebis égarées en proie aux hérésies ou aux religions impies et concurrentes telles que l’Islam, vue comme une menace de par son extension dans l’ensemble de l’Afarée du Nord suite à l’affaiblissement de l’Empire de Théodosine, alors pays protecteur de la foi. Les raisons sont nombreuses à cette mise en concurrence : au-delà de la volonté d’asseoir définitivement l’autorité de la foi, l’Eglise catholane ne compte plus les fidèles couronnés par elles voulant utiliser leur ferveur à des fins politiques comme leur légitimation auprès du clergé, de leur noblesse ainsi que du Tiers-Etat pieux, ou la pacification de leur royaume en proie à de réguliers conflits entre seigneurs et autres escarmouches entre chevaliers avides de butin, d’action et de renommée dynastique, ou bien à des fins commerciales comme la mise en place de monopoles commerciaux via la domination militaire des détroits de la mer leucytaléenne afin d’accéder facilement aux richesses des routes de la Leucytalée, existant depuis l’Antiquité et ayant déjà fait l’objet de conflits, comme par exemple l’invasion des côtes baïrs, du nom de l’ethnie y résidant, par les armées novirs envoyées afin de prendre le contrôle du commerce lucratif de la Ben Bahè riche en peaux de lions, en encens, en pierres précieuses, colorants et autres épices et fruits exotiques dont la noblesse hellénique raffole, ou encore au Moyen-Âge eurysien, à l’invasion du Bajuŝid par le Kronos afin de contrôler le détroit de Leucytalée[1]. Ces pressions sur le Banairah et ses frères de foi mènera donc à la montée d’un impérialisme banairais ayant pour premier objet la défense des intérêts nationaux, et bien plus tard celle des intérêts du continent, en réaction aux vagues de colonisation du continent par les Eurysiens (Listonie, Youslévie, Empire du Nord…). Ce passif historique couplé avec l’esprit d’entraide et d’idéal démocratique et égalitariste -rappelons ici que les femmes au sein du Banairah antique ont parfois été protégées des combats afin de préserver la « pérennité démographique » de leurs peuples, mais également sollicitées dans les travaux logistiques, artisanaux mais également guerriers, et que le manque d’hommes régulier a favorisé la prise en importance des femmes au sein de la prise de décisions ou de la gestion des villages, des champs, des ateliers et de la défense des campements, ancrant culturellement l’égalité homme-femme, ou du moins un respect assez avancé de la gente féminine, la transportant au travers des âges et influençant la religion musulmane, un phénomène qui a probablement eu sa place dans la conservation de courants religieux plus progressistes voire à la légitimation de ceux en Althalj, mais aussi dans la cristallisation de conflits intra-religieux au sein de la foi musulmane et donc à la favorisation de conflits de religion au Banairah qui ont affaibli sur le long terme la foi dans le pays. En terme de guerres de décolonisation ou de lutte contre la colonisation durant l’époque moderne ou contemporaine, on peut citer la défense du Tamaret face à la Manche-Silice durant le XXème siècle ou plus récemment la participation à la décolonisation de la péninsule de Jadida qui était jusqu’au 8 janvier 2007, date de prise de pouvoir des révolutionnaires jadidiens, une colonie listonienne utilisée en temps que base commerciale avancée. C’est toujours dans cette optique de lutte contre l’ingérence extérieure en Afarée que le Banairah a participé aux multiples congrès afaréens qui se sont, au plus grand malheur des gouvernements successifs, heurtés aux grandes disparités et différents diplomatiques et politiques du continent. Les soupçons d’ingérence économique voire politiques au Varanya avaient d’ailleurs été une des raisons de la non-intervention de la République dans la révolution varanyenne, massivement soutenue par la Fédération d’Alguarana fort demandeuse de pétrole, une ressource-clé qui en plus de cela constitue une bonne partie du commerce banairais et dont l’appropriation directe ou indirecte par de grandes puissances est une menace directe pour l’économie du pays. La participation de la Cémétie auprès des troupes du Shah avaient définitivement convaincu l’Etat-Major et la population de ne pas intervenir, ne souhaitant pas un conflit qui serait vu comme fratricide en plus de ne pas servir les intérêts économiques du pays, et ce pour un gain idéologique et émancipateur très hypothétique et dépendant de la bonne foi discutable du régime d’Ajerjuco, une analyse qui donnera raison aux nez creux de l’époque à la vue des opérations au Pontarbello pour ne citer que celles-ci. Toujours dans le même sujet, l’adhésion du Banairah au Liberalintern en 2010 a été apprécié pour son utilité dans la cause décolonisatrice, et ce en partie du fait de son but émancipateur, mais aussi de la présence du Kah, un pays idéologisé ouvertement anti-colonialiste.
Par ailleurs, Il ne faut pas oublier que la survie de multiples empires coloniaux fait les choux gras des interventionnistes qui n’hésitent pas à sortir à la moindre occasion ces « preuves bien réelles d’une volonté d’écrasement des peuples qui ne comptent pas », pour reprendre les propos de la journaliste et activiste Qaaida al-Waheed, d’ailleurs fort au courant de l’affaire du Bajuŝid et engagée dans la cause d'émancipation de ses habitants, kroniens comme indigènes, vis-à-vis d'un pouvoir central toujours plus répressif et peu au courant des préoccupations et enjeux locaux, et qui n'hésite pas à transformer la région en un arrière-pays "redressant" les opposants politiques dans des conditions peu humaines les exposant à de graves dangers professionnels attentant à leur santé, une affaire de plus montrant bien que l'écartement entre la métropole et le Bajuŝid est réel en plus d'être ancien, datant du début du XVIIème siècle depuis la perte de nombreux territoires après la succession royale de l'époque. Les rumeurs concernant la création d'alliances bilatérales entre le Banairah, la Cémétie et l'Althalj, bien qu'encore non confirmées par les différents exécutifs concernés, attestent d'une même volonté politique de resserrer les liens entre pays afaréens et de faciliter l'entraide et la coopération continentale. Ce point idéologique étant terminé, il est intéressant d'établir un court état des faits de la place de l'armée au sein de la société banairaise contemporaine. Celle-ci est encore prégnante, que ce soit dans les esprits, dans la politique du pays ou encore dans la vie de tous les jours des citoyens. En effet, le service militaire est obligatoire et précède l'accès à la majorité, et par conséquent à la totalité des droits et devoirs du citoyen banairais. Il aborde plusieurs sujets comme la logistique, le combat, les différents corps d'armée, la défense du pays, les valeurs démocratiques, favorise l'entraide entre les participants via des activités de formation ou tout simplement dans la routine quotidienne, forme les jeunes (et pas que, dans le cas de naturalisation d'étrangers ou de manquement du service, par exemple du fait d'une naissance à l'étranger ne donnant donc pas accès à la citoyenneté banairaise, mais seulement en cas de citoyenneté banairaise des deux parents à l'accession à la nationalité banairaise, un statut moins puissant assurant uniquement la protection de l'état et la responsabilité de la personne vis-à-vis de la loi banairaise) à des doctrines de défense, les initie à des sports de combat défensifs, mais aussi peuvent les former aux premiers gestes ou aux réflexes à avoir en cas de catastrophe naturelle ou technologique. Faire son service militaire n'est pas perçu comme une corvée mais au contraire comme un honneur et une opportunité, et il n'est pas rare de rencontrer des Banairais souhaitant travailler pour l'armée voire s'y engager. Suite à des dérives sexistes au sein d'entreprises rémunérant moins les femmes du fait de leur nombre réduit d'heures (grossesse obligeant), l'armée banairaise a été la première à protester contre cet état de fait et a ainsi donné de l'ampleur au débat public débouchant sur la mise en place de lois assurant la fin de ces abus, prouvant ainsi qu'à l'inverse d'autres pays à l'international, l'armée est souvent synonyme d'engagement citoyen, d'engagement politique (le devoir de réserve n'existe donc pas) et de progrès social ou sociétal. Des associations para-militaires permettent d'enseigner aux volontaires comment réagir en cas d'invasion et comment faire la guérilla en territoire occupé, un fait sociétal parfois critiqué du fait des incidents qu'il provoque parfois, certains militants prenant les armes en dépit de leur éducation autour du compromis et du débat pacifié démocratique, mais aucune action n'a été entreprise à l'encontre de ces associations, étant jugées à la fois utiles et non subversives. Il existe également une procédure simple et rapide pour s'engager en temps que réserviste, c'est ainsi qu'on trouve souvent des gens de la vie de tous les jours s'entraîner régulièrement en camp militaire et à aider l'armée en cas d'aide humanitaire d'urgence dans le pays ou à l'étranger.

La question du Kronos afaréen, un débat public plus sur la forme que sur la nécessité de l'intervention

Comme montré précédemment, le Banairah est un pays à la culture militaire omniprésente et fervent défenseur de la cause afaréenne, qui n'a donc aucun problème de soutien populaire quant au soutien d'opérations de libération du Kronos afaréen opprimé. Les débats quant à cette opération résident plutôt dans la façon d'intervenir et dans l'avenir qu'il faut réserver à cette région. Les camps sont multiples et focalisent leurs arguments sur divers points, tant culturels, matériels, logistiques, géopolitiques, économiques que politiques ou encore philosophiques. En effet on distingue plusieurs groupes principaux qui s'entrecroisent à l'occasion : les indépendantistes, les réformistes, les fédéralistes unionistes et indépendantistes, les décolonialistes radicaux, les interventionnistes durs et les interventionnistes doux, les révolutionnaires dogmatiques et les révolutionnaires contextuels. Les indépendantistes, comme leur nom l'indique, sont les partisans de l'indépendance du Bajuŝid vis-à-vis de la métropole kronienne. C'est un camp très populaire du fait de l'atrocité des crimes commis par le gouvernement central du pays, et de l'impossibilité de s'assurer autrement du respect des personnes sous ce régime, une idée contestée par le camp des réformistes qui, quant à eux, pensent que le Kronos actuel pourrait être l'objet de réformes démocratiques et ainsi pourrait garantir à l'avenir les droits des peuples d'Afarée présent dans l'Afarée Kronienne. Les nuances au sein du camp indépendantiste sont par exemple le scénario à envisager en cas de non à un référendum, ou à l'existence même d'un référendum, des personnes autorisées à voter (les Kroniens ethniques ont-ils le droit de voter au référendum, qu'en est-il des élites du parti communiste, est-ce que les autochtones en exil ou expatriés ont le droit de participer au référendum), et à la forme de gouvernement souhaitable pour le nouveau pays : doit-il s'agir d'une démocratie directe émancipatrice mais peu ancrée culturellement et donc difficile à mettre en place les premières années, et surtout à faire respecter ? Doit-il s'agir d'un régime pseudo-démocratique comme par exemple une démocratie indirecte, moins révolutionnaire mais plus ancré dans le passé de la région (cf l'ancienne république kronienne), mais qui pourrait facilement céder à la corruption ? Peut-on accepter l'émergence d'une forme de gouvernement autocratique, monarchique voire dictatoriale ou despotique mais laissant place à la culture et aux traditions locales ? Quelle est la place du Banairah, et sa légitimité, dans le choix de régime des Bajusides ? Si la question n'avait pas dû être posée pour la révolution jadidienne, la population étant majoritairement favorable à l'institution d'une démocratie directe ou semi-directe, elle se pose pour le Bajuŝid, dont le contexte politique, historique et sociétal est totalement différent. C'est à ce moment qu'interviennent les révolutionnaires dogmatiques, qui soutiennent l'établissement d'un régime démocrate directe similaire à celui du Banairah, de Jadida, du Kah ou encore de la Finnevalta, argumentant qu'il est absolument nécessaire de profiter de cette occasion pour émanciper les Bajusides et qu'autrement la transition démocratique ne s'effectuera jamais (à toujours remettre à plus tard, on ne fait jamais rien vous assèneront-ils) tandis que les révolutionnaires contextuels préfèrent quant à eux mettre en place un régime plus adapté aux volontés locales, quitte à avoir quelques déceptions, mais d'en profiter pour donner une première expérience -cruciale- d'autodétermination à des populations oubliées et soumises depuis longtemps. Terminons par les fédéralistes, qui partent de l'idée d'une fédération ethnique entre les différents peuples composant le Bajuŝid actuel, et ce du fait de son passé -et présent- colonial, entrepris fort tôt dans l'Histoire, et qui a eu pour conséquence de voir se côtoyer des populations kroniennes eurysiennes francophones, ancrées dans le système communiste récent (rappelons que cela ne fait que quelques années que le Kronos est dirigé par le parti communiste kronien suite à sa prise de pouvoir par la force) et plus intégrées à la société métropolitaine que les peuplades bajusides ou les kroniens eurysiens de seconde zone, plus basés dans les campagnes et les petites et moyennes villes. Vu comme un territoire éloigné, ce qui est géographiquement le cas depuis le XVème siècle avec la perte du sud eurysien que comptait le royaume au Moyen-Âge, le Bajuŝid n'est réellement intégré que par la reconnaissance de sa première langue d'usage avec le français, l'arabe, langue qui par ailleurs s'étend sur l'ensemble du nord de l'Afarée et permet d'interconnecter ses différents peuples, et par ce moyen d'entretenir l'exceptionnalité culturelle des peuplades et populations locales. La domination d'un groupe culturel sur un autre peut donc rapidement mener à des tensions, tensions qui seraient les héritières de celles que l'on peut déjà observer entre une métropole au centre de toutes les attentions, et un territoire ultra-marin exclavé géré dans le but de posséder des bases militaires avancées en Leucytalée, ainsi qu'un moyen de se débarasser d'opposants politiques bien trop proches du palais présidentiel. Toujours selon les fédéralistes, il est donc nécessaire de créer un régime fédéral décentralisé permettant à chacun de perpétuer son mode de vie et de vivre en harmonie avec ses voisins. C'est d'ailleurs ce même argument de tensions ethniques qui poussent les fédéralistes à débattre sur la position à entretenir vis-à-vis de la métropole kronienne : doit-il y avoir, oui ou non, indépendance ? Les partisans de l'indépendance mettent en valeur la lutte contre une domination de la classe eurysienne sur le nouveau état afaréen qui serait ainsi crée, les métropolitains pouvant interférer avec la politique locale pour favoriser leurs frères culturels et appuyer des mesures d'uniformisation à même d'enrayer des révoltes futures : une fois définitivement assimilées, il serait difficile d'envisager un quelconque gain de droits. Les fédéralistes unionistes mettent quant à eux en valeur le danger d'un sentiment revanchard de la métropole qui pourrait mener à l'éclatement d'une guerre seulement quelques années plus tard, ou tout du moins si aucune coalition défensive ne peut voir le jour. Les unionistes rétorquent également que la fédéralisation de l'ensemble du Kronos pourrait être une aubaine pour l'opposition métropolitaine en quête de plus de liberté et d'exercice du pouvoir collégial, quotidien et démocratique, et ainsi montrer une voie de sortie à de nombreuses puissances coloniales à travers le monde. Une position très modérée par rapport aux standards élevés banairais, où les débats sur ce sujet prennent trop à cœur pour laisser place à une possibilité pour les pays étrangers à voler la souveraineté à des peuples indépendants sous prétexte de promesses, même tenues, de démocratie et d'égalité.

Banairah et Kronos, une adaptabilité culturelle certaine

Le constat est simple : le Bajuŝid est un territoire ressemblant à ceux du nord du Banairah continental, territoire contrôlé par le Kronos dont les langues officielles ou reconnues se retrouvent également parmi celles du Banairah : français, arabe, grec, toutes des langues permettant l'échange intellectuel et activiste entre les deux pays, qui donnent à la fois les moyens de discuter politique d'un côté à l'autre de la Leucytalée, mais qui donne également un socle commun de références culturelles, un point très important lorsqu'il s'agit de convaincre ses lecteurs et d'établir avec eux un sentiment de fraternité. De toute évidence, il ne s'agit pas d'un trait commun au sein de la coalition de l'Organisation des Nations Commerçantes qui manque cruellement de pays culturellement proche au Kronos : algueranos, lofotènes... Le plus proche, mis-à-part le Banairah, est peut-être Fortuna ou la Youslévie, alors tout apport de cette sorte est forcément bienvenu pour l'après-guerre ou tout simplement le soutien local lors des opérations militaires.

Note de bas de page :

*Je sors. [NB : note personnelle de l'auteur de cet article]
[1] : Le Bajuŝid est le nom donné par plusieurs tribus et ethnies autochtones du Kronos afaréen, qui s'étend sur plus de 1400km de côtes sous un climat leucytaléen relativement clément pour la région nord-afaréenne, et ce grâce à sa latitude et à la proximité de la mer. D'un point de vue anthropologique, plusieurs ethnies y résident, et plusieurs d'entre elles ont été influencées par l'occupation kronienne qui date du XIIIème siècle (guerre d'invasion entre 1290 et 1296), et qui a donc pu imposer la culture kronienne sur une partie du territoire, notamment les territoires les plus connectés comme les villes portuaires. L'arabe et le français y sont très répandus et sont par ailleurs les langues officielles du Kronos. Tarrin (672 905 habitants) et Karash (2 489 811 habitants) sont ses deux villes principales et sont toutes les deux situées dans le sud de la région. Une petite proportion de ses habitants désirent l'indépendance de cette région sous domination politique, économique et culturelle kronienne et qui, d'autant plus depuis le coup d'état communiste, ne possède que peu de poids dans les décisions politiques, prises directement depuis Pendragon, la capitale du Kronos.
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De la difficulté inhérente au fait d’importer des armes de guerre en zone de conflit.
Car contrairement à ce qui se dit, c’est pas non-plus facile-facile.
Mais il existe des solutions. Si si. Vraiment.


La camionnette banalisée filait le long de la deux voie. Petite silhouette bien solitaire, écrasée par la perspective des montagnes qui séparait bande de terre côtière du grand désert Afaréen. Malgré elles, tout ici n’était encore que poussière et terre acre. Quelques plantes sèches affleuraient au bord du goudron et annonçaient, on le savait, on le voyait à l’horizon, des forêts d’arbres adaptés au climat. Au feuillage plat, au tronc noueux et bas, s’étiraient en une multitude de bosquets. Ceux-là indiquaient la présence d’eau dans le sol. Là-bas il y avait eu de l’agriculture traditionnelle, il y avait eu des bergers et leurs troupeaux. Il y avait, toujours, quelques points où les nomades et marchands pouvaient s’arrêter pour boire et manger. Le Kronos n’avait rien changé, et l’avènement de la dictature communiste avait simplement ajoutée un peu de papier à ce qui avait été, et ce qui resterait sans doute longtemps, un commerce très prospère.

La guerre, elle, risquait de modifier quelque-peu la situation. Généralement une guerre signifiait un changement de main du territoire. Et en Afarée on le savait mieux partout qu’ailleurs, l’étranger devait, pour asseoir sa domination, piller et briser. Les revendications indépendantistes vaguement entonnées par quelques catapultées libérales aux premiers jours du conflit n’avaient pas convaincues grand-monde dans ces terres sèches et difficiles, où la notion d’État avait toujours semblé lointaine et porteuse de problèmes. On s’était inquiété, et les nomades avaient fait leurs premiers bénéfices. Puis la guerre avait éclaté, en mer, et on avait compris qu’il y aurait bientôt des morts, des bombardements, sans doute. Quelqu’un s’était amusé à répandre la nouvelle que l’ONC tuerait les partisans présumés du régime, ce qui avait eut pour effet d’agacer les commissaires de l’armée rouge, et de provoquer un vent de panique parmi les autochtones. Les populations maghrébines savaient ce qui allait suivre. C’était toute l’histoire de leur continent depuis que l’eurysien avait inventé la quinine. D’abord, on allait brutaliser les villes pour en prendre le contrôle. Puis on installerait des petits chefs étrangers, qui édicteraient des lois que chacun ignorerait. Mais pas dans les premiers jours, car pour se donner de la contenance, le petit chef passerait ces premiers jours à tuer. Pour l’exemple, pour la forme, pour faire comprendre qu’il est, pour de bon, le maître des lieux.

Sur ce sujet, Amray Salih était moins catégorique que le bon-sens populaire des populations de la région, mais il les laissait volontiers à leurs suppositions alarmistes, c’était plutôt bon pour les affaires.

« Les gens de Karash vont paniquer quand ils vont voir les autres arriver.
– C’est une ville de deux millions d’habitants, évidemment qu’ils vont paniquer. Et les envahisseurs aussi, crois-moi. Ça va pas être beau.
– Ouais, ça va carrément être merdique. »

Yur, qui conduisait la camionnette, indiqua un panneau, à moitié défoncé et qui n’en avait sans doute plus que pour quelques années avant de définitivement s’effondrer sur la basse rouillée de son mât. Il indiquait une aire de repos. Le genre qui n’avait sans doute jamais vraiment prise. Glorieuse idée des concessionnaires à qui on avait fourni la gestion de cette route à sa construction. Si elle était relativement peu fréquentée à l’époque où tout allait bien, il y avait fort à parier que la révolution avait participé à un abandon total des lieux. Cette route amenait hors du territoire. Soit à un poste frontière qui, s’il était de ces extrémités d’empire délaissées, qu’on pouvait passer à l’aide d’un billet à la somme dérisoire, n’en demeurait pas moins suffisant pour tarir de sa seule présence une part importante du trafic. Restait les convoyeurs. Les camions des industriels, les camionnettes des artisans, et des nomades.

La camionnette blanche s’arrêta au milieu du vieux parking recouvert de poussière. L’air de repos avait quittée le stade du simple abandon pour entrer dans celui, autrement plus vénérable, de la ruine. Son toit blanc était effondré par endroit, et l’enduit qui couvrait les murs de l’ancienne boutique finissait de s’écailler. Amray cracha au sol en sortant du véhicule : des affiches représentant Calabraise avaient été collées contre le mur. Ce n’était pas récent, et l’ensemble avait quelque-chose d’absurde. Un fonctionnaire, pensa-t-il, avait sans doute des stocks réglementaires à écouler et un désir très limité de faire le tour des villages locaux. En approchant un peu, il constatât que des graffitis en arabe et en tifinagh avaient été dessinés sur le papier. L’un d’eux invitait le dictateur à aller se faire faire un "nouveau frère". Très poétique. Ce qui l’était moins, c’était l’odeur d’urine qui entourait toute la ruine.

« On pourrait croire que le sable enterrerait tout ça, mais même pas.
– Reste pas au soleil. »

Il secoua la tête et se dirigea vers la camionnette pour prendre la place du conducteur. Dehors, Yur se dirigea vers l’intérieur de la ruine, lui indiquant d’attendre.

« Mec on a une livraison à faire ! » Et comme l’autre ne faisait pas mine de revenir, il se contenta de grogner et d’attendre. Lorsque Yur revint s’installer à la place du mort, il secoua la tête. 
« Je devais pisser.
– Tu pouvais pas te retenir ?
– À quoi bon ? »

La camionnette repris sa route. Amray était honnêtement pressé d’en terminer avec cette livraison. Pas qu’il avait peur de la guerre : elle prendrait un peu de temps à atteindre l’intérieur des terres. Pas trop non-plus, quelques jours tout au plus, mais suffisamment pour lui permettre de se barrer en encaissant la thune. Seulement il y avait quelque-chose d’anormal avec cette livraison, et il le savait parfaitement puisqu’on ne lui en avait pas caché la nature. Même si on ne lui avait pas dit il aurait remarqué. En temps normal il était plus simple de traverser les mille kilomètres de frontière de la colonie de manière illégale que de passer par certains postes de garde, notamment ceux du nord. Pourtant il connaissait des gens qui avaient pu passer sans problème : sans même présenter de papiers ou de documents en fait. On les avait laissés rentrer comme si on les attendait. Et pour cause. Et si lui avait payé le traditionnel bakchich, droit de passage essentiel à sa route habituelle, il savait aussi reconnaître une cargaison anormale.

Il y avait des choses qu’on s’était mis à vendre au début de la guerre et qu’on ne vendait pas avant, d’accord. De la nourriture en conserve, par exemple. De l’eau en quantité plus importante encore. Des générateurs portables, évidemment. Et des nécessaires de soin, tombés des caisses d’une quelconque armée mercenaire. Les gens voulaient des rations, de quoi survivre aux privations qu’ils craignaient. On était loin du commerce sous le manteau de biens de consommation, de choses qui répondaient aux besoins d’une classe laborieuse exploitée jusqu’à la moelle par la dictature, ou d’une classe moyenne lasse des possibilités que tolérait le rigorisme du régime. Alors sur les plus de trois millions d’habitants des deux grandes villes de la province, on trouvait un public conséquent. Ce serait une année riche et profitable pour le clan, sans doute permis. Et elle l’aurait été sans le contrat qui avait récemment poussé tous les nomades à, discrètement, continuer leurs livraisons, mais à un rythme plus empressé. Avec intelligence.

En effet, un parti intéressé avait livré des armes aux nomades. Le niveau de technicité semblait élevé, alors on pariait sur de l’équipement Alguarenos, on en trouvait énormément en Afarée, quoi que plus au sud, ou Pharois – immanquables des marchés noirs. Maintenant si ces armes étaient tombées du camion, elles l’étaient par pas de milles et dès la sortie d’usine. Il y avait tout pour les entretenir, les réparer si nécessaire, sans parler des munitions. Selon un des vieux, un de ceux qui avaient participé à quelques mouvements de libération touareg dans a jeunesse, il y avait de quoi entretenir une guérilla des mois durant. Peut-être même plus, car pour les petites armes on pouvait assez facilement se fournir des munitions, et pour les plus grosses, eh bien, il suffirait d’avoir des caches et…

De toute façon ces armes étaient pour les communistes. Au début Amray avait eut un doute. Peut-être qu’on allait enfin organiser la révolte des internés des camps. Ou qu’on allait retenter la grande aventure indépendantiste en profitant de la guerre. Mais finalement non. Ce n’était que des armes pour les communistes. Pour qu’ils meurent un peu moins vite et tuent un peu plus de leurs ennemis, sans doute. Ou bien souhaitaient-ils lancer une guérilla. Une vraie de vraie. Mais là ça posait de nouvelles questions : la paix reviendrait-elle dans la région ? Du moins, dans un avenir proche ? Et sinon, les opportunités économiques offertes pas le chaos suffiraient-elles à justifier le danger inhérent à une zone pourrie par la guérilla ?

« Au moins il n’y a pas de mines, déclara-t-il à voix haute. Il sentit Yur se tourner dans sa direction, et l’entendit faire claquer sa langue contre son palais.
– Même sans ça, ce sera un merdier. Va y avoir des tas de morts.
– Pour ça que tout le monde veut évacuer. »

Il acquiesça. Une autre mission que les nomades remplissaient, au nez et à la barbe du régime et en profitant d’une administration tout à fait capable de détourner le regard pour un prix, c’était l’extraction d’individus. Plus rarement l’infiltration, aussi. Yur, par exemple, avait déjà fait rentrer puis sortir plusieurs journalistes ainsi que des gens dont il supposait fortement qu’ils étaient des espions. Là, avec la guerre qui s’annonçait, et la crainte associée aux combats urbains et aux ravages qu’ils pourraient provoquer dans des grandes métropoles, il y avait eut un vent de panique. Et si habituellement les clients des nomades payaient des sommes conséquentes pour obtenir, en plus du reste, une nouvelle identité, la possibilité d’être déposés loin du Kronos, d’autres précautions inutiles mais poussées par une paranoïa naturelle, le cas présent poussait plutôt les clients à demander, simplement, à fuir. Les camionnettes se transformaient en autant de bouées de sauvetages. Le régime le savait. Le régime avait autre-chose à faire que de l’empêcher et, on le savait, trouverait sans doute le temps de se venger s’il survivait au choc de l’ONC. Ce qui était peu probable, même avec les jouets qu’on allait lui livrer.

En fait, constata Amray, c’était peut-être aussi pour ça qu’on avait fait appel aux services des nomades. Une pensée qui l’horrifia sans le révolter : si c’était bien ça, cela signifiait que des camionnettes pleines d’équipement de combat devant être livrées allaient, aussi, être pleines de civils cherchant à fuir le chaos supposé d’une guerre. Si par malheur ces camionnettes venaient à être découvertes ou prises pour cible, ça ne serait pas uniquement des stocks d’armes qui sauteraient, mais aussi des réfugiés.

Bien entendu, pour les nomades l’enjeu était de partir avant de se prendre un tir perdu, et de ne pas être découvert. Tout de même, pensa-t-il, c’était tellement tordu que ça forçait le respect.

Puis il poussa un grognement et tapa le volant.

« Merde je crois que je viens de manquer notre sortie.
– Arrête-toi, je sors la carte. Là c’était le croisement entre la P1903 et la R104, ouais ? »

Il acquiesça tout en manœuvrant la camionnette pour la garer sur le bas-côté de la route. Sur la voie d’en-face, une voiture et un camion passèrent. Les routes étaient encore assez peu fréquentées. Yur ouvrit la boîte à gant pour en sortir une carte, qu’il déplia sur le pare-bris, concentré.

On leur avait spécifiquement demandé de ne pas utiliser leurs téléphones, ou de GPS. Le truc classique qui présageait d’une barbouzerie, pensa-t-il. Ou bien peut-être que ces types étaient comme ces pirates informatiques shuharris qu’il avait rencontré par hasard des années plus tôt, à utiliser des petits drones autonomes pour suivre le déplacement d’engins dans le désert, rassemblant de précieuses preuves attestant qu’une compagnie d’enfouissement de déchets servait en fait de couverture pour du recel de relique. C’était bien de la part de ces types de surveiller tout ça, défendre le patrimoine humain, tout ça. C’était aussi un peu flippant de penser à tout ce qu’On pouvait savoir sur une personne, ou un flot de personnes, en observant des données GPS. Amray, qui pratiquait un peu le trafic d’art, quand l’occasion s’y prêtait, se félicita aussi de ne pas le pratiquer à échelle industrielle. Les shuharr étaient flippants.

« La R104, déclara enfin Yur après un moment. Enfin si le but c’est bien de rejoindre Karash par le sud.
– Ouais ouais ouais c’est parfait. Notre point de rendez-vous est côté souk. »

L’autre commença à replier la carte. La camionnette fit un petit demi-tour sur route, et s’élança à travers la fameuse sortie manquée. A des centaines d’autres endroits de la province, des centaines d’autres véhicules effectuaient le même ballet, coordonné de loin par quelques agents spéciaux à qui les tributs en devaient bien une, à force de passer sur les terres des communes affaréennes.

Maintenant les Loduariens avaient leurs armes. Pas que cela changerait quoi que ce soit.
2663
Un échange téléphonique suspect

La frontière milouxitano-kronienne est l'une des plus étanches au monde. Considérée comme un véritable "rideau de fer", la frontière, dont un mur a été rapidement érigé et totalement gardé côté milouxitan, est étroitement surveillée par le Bureau des Renseignements du Milouxitania. Nul citoyen milouxitan n'a le droit de passer cette phrase, sauf autorisation émanant des autorités fédérales. Cette mesure ne s'applique évidemment pas aux membres du renseignement qui possèdent un laisser-passer leur permettant de s'aventurer dans les recoins les plus sécurisés de la planète.

En plus de l'interdiction tacite de passer physiquement la frontière, tout échange, quel qu'en soit la nature, est à bannir. Cela s'applique tout particulièrement aux services postaux, aux appels téléphoniques et aux télégrammes. Les Renseignements disposent de moyens quasi-illimités pour intercepter ces appels. La plupart du temps, il s'agit d'appels entre membres d'une même famille séparés par la frontière, d'amis, voire de vente de denrées illégales. Bref, rien qui puisse véritablement inquiéter les Renseignements qui se contentent de faire comprendre l'illégalité des gestes aux citoyens, voire de mettre la police sur le coup pour les cas de trafics de drogue.

Mais le 25 octobre, un appel provenant d'un village du fin fond du Besierenc, district du centre du pays très peu peuplé, à destination même de Pendragon, capitale kronienne, a interpellé les Renseignements. En mettant la discussion sur écoute, ils firent des découvertes troublantes et les informations furent immédiatement transmises au gouvernement, tandis que plusieurs groupes armés partaient en direction de Santa Maria, la commune en question.

Voici l'intégral de l'appel, qui fut certes très court mais qui fit l'effet d'une bombe (en gras les paroles de celui qui appelle, en italique les paroles du destinataire) :

Ici le Dauphin Rouge, pour le Juge en Cravate. Je répète, ici le Dauphin Rouge pour le Juge en Cravate. Vous m'entendez ?

Oui c'est bon. Quelle est votre localisation ?

Je suis au Berceau du Vide. Et vous ?

Ma localisation exacte n'a pas d'importance. Sachez seulement que je suis là où vous savez. Quel est l'objectif de votre message ?

Je voudrais fuir. La situation devient trop dangereuse ici, je ne tiendrai pas une semaine avant d'être arrêté. Ils ont exécuté les autres, bordels ! Je ne veux pas finir la tête coupée. Je veux vous rejoindre pour ma propre sécurité.

Votre sécurité ? Et vous voulez fuir chez nous ? Vous n'êtes décidément pas malin. Je suis moi-même recherché par les services étatiques.

Et comment puis-je faire ? Je ne vais pas rester cloué dans ce trou à rat pour l'éternité non plus !

Ecoutez nous pourrions vous faire venir, mais à de multiples conditions. La première étant que vous assumez l'entière responsabilité et débrouillardise pour passer la frontière. Ce n'est pas facile croyez-moi.


Ce serait possible. Mais j'approche de la fin de la durée autorisée pour un appel. Je vais devoir raccrocher. Je vous appellerai dans une semaine d'un autre endroit. Fin de la transmission.

A suivre...
2673
SON NOM EST : EDUARDO CUMUSKO

Cela faisait trois jours que le Bureau des Renseignements travaillait d'arrache-pied pour découvrir l'identité de l'appelant. Il avait très rapidement géolocaliser l'appel, mais l'endroit était bien évidemment vide. Le Berceau du Vide, comme l'avait si bien nommé l'homme, n'était qu'un village dans les fins fonds du Besierenc. Et même si le destinataire voulait cacher le lieu de son séjour, les Renseignements ont bien vite découvert qu'il était à Pendragon, capitale kronienne.

Mais l'identité de l'appelant restait mystérieuse. Grâce aux travaux acharnés des Renseignements, ils y parvinrent, et sortirent le nom d'Eduardo Cumusko. Voici le portrait de cet homme de 40 ans.

Mr. Cumusko est né le 21 mars 1970 à Pezacarnas, ville de 15 000 habitants près d'Erau, dans le district du Mostrocean. Obtenant logiquement la nationalité ouxitane (rappelons que le Milouxitania n'est unifié qu'en 1992), le jeune homme grandit dans une famille relativement pauvre. Le père, Antonio Cumusko, est ouvrier dans une usine textile, tandis que la mère, Joselina Cumusko, née Pitz, reste au foyer, s'occupant de ses quatre enfants. Car Eduardo n'est que l'aîné d'une fratrie nombreuse, chose courant dans les années 70. Deux frères, nés en 1975 et en 1978, ainsi qu'une soeur, née en 1971, accompagnent cette famille traditionnelle des années 70.

La famille se démarque par son dévouement religieux. Habituée du temple protestant d'Erau, les parents éduquèrent les enfants dans une ferveur religieuse dès plus rarissimes dans le pays, dont l'athéisme se faisait de plus en plus sentir. Cela bouleversa la vie du jeune Eduardo, fervemment opposé dès son plus jeune âge à pratiquer une religion considérée comme inutile, comme toutes les autres. Mais l'événement qui marqua une charnière dans sa vie se déroula le 14 juin 1984. Pris d'une folie hystérique, pour reprendre les mots du prêtre, il alluma à l'aide d'un briquet un brasier, portant le feu sur les bancs ordonnés, et la moitié du petit temple partit dans les flammes.

Sûrement battu par sa famille, il fugua et continua sa vie en cavale, recherché pour tentative d'homicide. Nos sources sont imprécises quand à cette vie, fautes de témoignages et de documents. La dernière fois qu'il fut aperçut, c'était en 2001. Il ne détient évidemment pas la nationalité milouxitane, ni aucune autre vraisemblablement.

Alors comment les Renseignements purent-ils découvrir l'identité de cet homme ? Grâce aux empreintes ADN, enregistrée dans les dossiers de la police à la suite de sa tentative d'homicide. Aujourd'hui très certainement déjà en Kronos, où sur le point d'y arriver, les Renseignements n'ont d'autres chois que d'intensifier la frontière milouxitano-kronienne. Mais pas même un renard ne fut autoriser à rentrer, l'hypothèse la plus plausible étant qu'il soit rentrer via la Youslévie ou le Fortuna.

Mais avant de mener une opération en Kronos, les Bureau devront rivaliser d'efforts pour tenter de découvrir l'identité du destinataire, ainsi que pourquoi cet appel eût lieu. Les Renseignements ont leurs idées, qui les inquiètent un peu. Mais cela reste à voir.

A suivre...
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ACTIONS À CONSÉQUENCES EXISTENTIELLES - Création d’un régime de transition avec la coopération des populations locales.


En l'absence de concession de Baldassare Calabraise et de l’allié loduarien, les populations kroniennes sont-elles vouées à l’autodétermination?
La défaite militaire non assumée par les forces de l’UNCS et les fautes politiques ainsi que sécuritaires majeures développées par Baldassare Calabraise, poussent la population kronienne locale à adopter des mécanismes d’autodéfense, par la création d’un gouvernement provisoire pour négocier en lieu et place du diktat communiste de Calabraise, avec les autorités de l’ONC.


Pays infiltrant: Fédération d’Alguarena
Pays infiltré: République communiste du Kronos
Prévisionnel de la date (RP) de l'action: l'action démarre le 19 février 2011 et se termine le 12 mars 2011 (soit 7 jours IRL).

Objectifs:
  • Structurer une formation politique représentative et alternative au pouvoir central de Baldassare Calabraise au Kronos afaréen.
  • Offrir des perspectives politiques au Kronos afaréen, condamné à la guerre par la logique jusqu’au boutiste déployée par le régime kronien et son allié loduarien.

Réussite majeure : Des personnalités publiques (et indirectement politiques) parviennent à former une coalition crédible, pour installer un régime local de transition qui trouve l’adhésion d’une bonne partie de la population, soucieuse d’écourter la guerre sur le pas de porte. Les territoires identifiés par la conduite de cette opération, sont assujettis à la constitution d’une nouvelle entité politique locale, connue et reconnue sur place.

Réussite mineure : Des personnalités publiques (et indirectement politiques) parviennent à former une coalition crédible, pour installer un régime local de transition qui trouve l’adhésion d’une partie modérée de la population. Le régime de transition peut légitimement être perçu comme un gouvernement fantoche, installé par une force d’occupation. Ainsi, des actions contre-insurrectionnelles (mais limitées en nombre et en soutien parmi la population) peuvent légitimement être défendues par le Kronos.

Échec mineur : Les personnalités publiques de premier plan au Kronos afaréen, ne parviennent pas à élaborer une feuille de route crédible et inclusive pour chaque sensibilité politique.

Échec majeur : Les personnalités publiques de premier plan au Kronos afaréen, ne parviennent pas à élaborer une feuille de route crédible et inclusive pour chaque sensibilité politique. Pire encore, ils sont légitimement accusés de traîtrise dans leur pays et une partie de la population les reconnaît comme tels. Les personnalités politiques locales ne sont plus influençables par les srvices du renseignement des États de l’ONC.

Enjeu:
  • Légitimer sur le plan politique, une opposition locale crédible.

Moyens engagés (et base RP sur laquelle s'appuie l'action) :
  • Réseau de lobbyistes banairais pro-réforme institutionnelle, culture similaire et familière de l’une des langues kroniennes officielles et locales : l’arabe. Ces intervenants, constituent des interlocuteurs de proximité de qualité, pour approcher les populations autochtones kroniennes d’Afarée et assurer des missions d'interprète entre le commandement des forces expéditionnaires de l’ONC et les représentants de communautés locales.
  • Contingent militaire terrestre de l’ONC pour assurer la sécurité et la protection des espaces urbains et lieux stratégiques des principales agglomérations du littoral sud kronien,

Identification des cibles :
Province #28075
Province #28076
Province #27879
Province #28077

Chaîne logistique :
  • L’armée de l’ONC est présente au large et à l’intérieur des terres kroniennes afaréennes, l’entrée sur le territoire kronien ne souffre donc plus des filtres imposés par les institutions locales et loyalistes.
  • Les situations de combat entre les loyalistes et l’ONC, rendent la surveillance des autorités kroniennes moins aisée à l’égard des populations, les forces militaires et politiques étant concentrées sur les contre-mesures face à l’invasion armée opposée par l’ONC.
  • Des parcelles de territoires kroniens sont exemptes des forces kroniennes, la liberté de mouvement y est donc régie par d’autres parties prenantes (ONC).
Manière d’opérer :

Le Banairah et la diaspora kronienne en Youslévie, des interprètes et des interfaces appréciables au contact des locaux arabophones.

Les influenceurs banairais et la dissidence kronienne captée en youslévie, insiste sur le désamour grandissant de la communauté internationale, eut égard aux velléités guerrières des communistes kroniens et loduariens, qualifiés d’eurycommunistes, comme pour marquer leur déviance des sphères de gauche et d’extrême-gauche, autant au sein d’état comme les Communes Unies du Grand Kah, qu’au sein de la Fédération d’Alguarena. Un acte réprobateur, directement issu d’une politique étrangère kronienne désastreuse et dénuée de bien-fondé pour les autres et pour son propre peuple, exécuté aux frontières du pays ou dans des camps de travaux forcés implantés à quelques kilomètres ou dizaines de kilomètres d’eux seulement.

Avant ça encore, ces influenceurs ont surtout à charge de désamorcer les tensions quotidiennes, qui pourraient éclater entre les forces militaires de l’ONC et les autochtones. Ils sont des médiateurs, des propagandistes, des partenaires sociaux, des porte-voix privilégiés, pour l’action des forces militaires et politiques rattachées à l’ONC au Kronos afaréen. Et pourquoi pas une fois ces tensions dénouées, consolidées des relations saines et des perspectives nouvelles, dans la reconstitution des institutions locales?

Des soutiens et des relais également possibles au sein d’une armée notoirement corrompue.

Si la dissidence kronienne est permise au sein des populations civiles cherchant à quitter le pays, les forces entourant les institutions locales kroniennes ne sont pas exemptes de défection, avec dans les coulisses de la glorieuse armée rouge, le cas des situations de corruption très marqués. La présence de soldats kroniens corrompus offre donc in fine, l’opportunité d’entretenir des soutiens locaux possibles dans l’organisation d’un contre-pouvoir kronien structuré en Afarée du Nord, engagé dans une démarche d’autodéfense, face à des forces répressives loyalistes.

Le FCAN, un partenaire économique et commerciale qui tombe à pic, en cas d'éloignement de l’outre-mer kronien avec sa métropole.

La création du Forum de Coopération pour l’Afarée du Nord est aussi un marqueur d’opportunités pour le Kronos afaréen. Une prise de distance avec la métropole, aurait effectivement la possibilité d’éloigner le spectre de la guerre en Afarée tout en ouvrant diplomatiquement le pays aux autres dynamiques économiques, commerciales et politiques offertes par le FCAN.

La coopération avec les forces de l’ONC, seule option viable pour préserver la souveraineté des locaux face à la politique de la chaise vide employée par Pendragon.

Pragmatisme, si les locaux veulent recouvrir une forme de souveraineté, qui soit territoriale ou encore maritime, ils doivent entamer la construction politique de leur région, pour entamer la coopération attendue par les autorités des nations de l’ONC. A ce jour, les autorités kroniennes planquées au sein de la capitale de Pendragon, n’ont entamé ou donné suite à aucune des revendications poussées par l’ONC. Mais si les autorités kroniennes de métropole ne coopèrent pas, elles vont contraindre les locaux à essuyer le répondant d’une unique partie prenante, l’ONC. La création d’une formation politique régionale, en charge du Kronos afaréen, est donc autant une nécessité qu’une envie, compte tenu de la politique de la chaise vide, imposée par Pendragon, alors que les forces ONC cultivent la victoire sur le sol kronien d’Afarée.

La présence militaire de l’ONC, une opportunité pour démilitariser la région et ouvrir l’espace médiatique.

La présence militaire de l’ONC doit être considérée comme une autre opportunité, pour repenser le schéma politique du Kronos afaréen, limité jusqu’ici à une situation de militarisation outrageante, une expression populaire muselée par la présence d’une unique chaîne de télé (étatique qui plus est: Kronews) et largement concentrée vers les intérêts de métropole.

Les usines chimiques kroniennes pour sites de déportation, une honte nationale.

La présence de déportés kroniens au sein d’usines chimiques présentes en Afarée, a marqué du sceau de l’infamie le territoire. Un territoire condamné à recevoir les persona non gratas de métropole, pour les faire mourir à petit feu dans des camps de travaux forcés sous les fenêtres des locaux, là où la métropole s’offre le luxe de pouvoir fermer les yeux.

La conflictualisation des rapports avec l’ONC, amène la guerre au plus proche des citoyens kroniens d’Afarée.

Certains parleront de la bataille navale de Leucytalée comme d’un immense hachoir à viandes, très peu pourront leur donner tort tant le décalage entre les objectifs militaires kroniens et la réalité opérationnelle est grand. Les autorités communistes kroniennes n’ont pas pu et ne pourront jamais empêcher l’ONC de poser le pied sur le sol kronien d’Afarée, compte tenu du rapport de force inégal entre les deux parties. Si la bataille navale au large du Kronos Afaréen était une chose, l’arrivée de forces militaires de l’ONC sur le sol kronien fait entrer la guerre dans le quotidien des citoyens kroniens, de quoi fissurer le soutien présumé inébranlable de sa population pour le gouvernement central communiste installé à des milliers de kilomètres du conflit, en Eurysie. La conjoncture actuelle tend donc à s’aggraver pour le quotidien des locaux, qui accuse déjà difficilement le coup d’une annihilation militaire totale en mer de Leucytalée, doivent aujourd’hui constater l’arrivée sur les plages kroniennes, de blindés de l’ONC et autres éléments de forces terrestres, pour s’imprégner physiquement dans le paysage sociétal des locaux.

Entre les tirs de soldats kroninens contre les populations civiles franchissant la frontière avec la youslèvie et la présence de déportations vers les usines chimiques d’Afarée, Baldassare Calabraise apparaît comme le premier bourreau de son peuple.

Certains propagandistes proches des autorités kroniennes, seraient tentés de haranguer les foules avec le fait que l’ONC est ici pour les tuer et qu’elle le fera indistinctement entre les civils et les cibles réputées légitimes. Toutefois, cette argumentaire s’opposera à celui des cas d’assassinats fratricides, de citoyens kroniens par les autorités kroniennes elles-mêmes, qu’il soit question d’un franchissement de frontières où un véhicule de particulier se voit détruit par le tir meurtrier d’un blindé de l’armée nationale, ou encore les déportations de civils au sein d’usines chimiques où ils ont vocation à y mourir en échange “de quoi manger et de quoi dormir” selon les propres propos étatiques faits sur Kronews. Une honte absolue, institutionnalisée. Les kroniens détestent l’ONC? Peut-être si l'on en croit les sondages possiblement fallacieux révélaient par l'unique chaîne d'information KRONEWS. Mais détestent-ils le bourreau communiste qui régit le pays dans le feu et le sang? Assurément.
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Politiques et Avenir, journal banairais disponible en tehak, en arabe et en français (héritage, entre autres, des émigrations francophones du XIXème siècle au Banairah)

Le Bajusid, un territoire vitrine des changements du continent afaréen ?

En proie depuis maintenant plusieurs mois à un conflit ouvert entre le gouvernement central de Pendragon et une coalition formée de différents états de l'Organisation des Nations Commerçantes, le Bajusid, ou Kronos Afaréen, cristallise les tensions entre leaders eurycommunistes et le reste du monde. Répressions armées contre les populations autochtones, accaparement de l'espace médiatique, déportation des opposants, sur-militarisation des territoires d'outre-leucytalée, dirigisme des élites depuis Pendragon... la désormais tristement célèbre région du détroit de Leucytalée expose aux yeux de la communauté internationale les dérives et les contradictions des régimes eurycommunistes. Entre volonté d'égalité de tous et mise au bas-côté des populations bajusides, entre lutte contre l'impérialisme capitalistique et impérialisme militaire agressif, le rêve eurycommuniste d'une société idéale atteint ses limites et présente son revers de médaille : répression de l'opposition, égalité économique au prix de la liberté d'expression, sujets tabous des discriminations régionales et ethniques, fuite en avant et mauvaises prises de décision diplomatiques, la République de Kronos est l'exemple-type d'un régime qui, de par le jusqu'au boutisme et les conflits d'intérêts de ses élites, n'a conservé du communisme et de ses idéaux socialistes que la forme. Mais au-delà des enjeux idéologiques de la sphère géopolitique que constitue l'Union des Nations Communistes et Socialistes (UNCS), le Kronos et plus particulièrement le Bajusid sont les témoins de l'évolution du continent afaréen : montée en puissance des nations afaréennes, reconnaissance diplomatique à l'international du continent via le Forum de Coopération d'Afarée du Nord, émulsion scientifique et économique d'un axe naissant (le désormais dénommé axe ABC, pour Althalj-Banairah-Cémétie), défaite politique de la Listonie à Jadida...Les secousses d'une Afarée qui se réveille se ressentent dans cette région délaissé par le continent qui l'avait autrefois conquise et développé.

Le Kronos Afaréen, une conquête ancienne mais une colonisation récente

Territoire conquis à la fin du XIIIème siècle par le comte d'Yramar, le Kronos Afaréen, ou Bajusid pour son nom local, subit une politique de colonisation beaucoup plus tardivement. En effet, si les nouveaux titres ajoutés à la Couronne ont pu accueillir des travaux d'infrastructures portuaires durant les premières décennies de l'annexion, la guerre d'unification kronienne vient perturber les plans du comte : après sa victoire en Afarée du Nord-Ouest en 1296, le comté doit se défendre en 1362 contre le mouvement d'unification kronienne mené par l'Edinburg, état qui à l'époque régnait sur la région dite de Kronos et qui par ailleurs donnera son nom à l'état unifié résultant de la défaite du comté d'Yramar. Ce changement de suzerain changera les plans pour la région, le nouveau et premier roi kronien Louis de Pendragon portant son attention sur ses voisins eurysiens plutôt que sur ses nouvelles possessions afaréennes. Les richesses du royaume sont donc utilisées pour financer les conquêtes, conquêtes qui vont au final attirer plus de problèmes que de richesse et de gloire : une coalition d’états voisins lésés par l’appétit territorial de Louis de Pendragon finit par avoir raison du Kronos qui perd de nombreux territoires, bien plus que ce que les campagnes du roi ont pu apporter. En effet, le comté d’Yramar est perdu en majeure partie, et les territoires non-côtiers des possessions kroniennes en Afarée sont définitivement perdues, reprises par leurs anciens propriétaires grâce à la situation difficile que traverse le Kronos ces années-là. Cette défaite cuisante ne fait que reporter encore une fois l’entreprise de colonisation des territoires afaréens : avant de songer à eux, il faut s’attacher à redresser la métropole, qui a sévèrement accusé de la guerre. Comme souvent à l’époque médiévale, les famines et les maladies ont ravagé le pays, et les forts assiégés, sans compter les villes saccagées, pillées et brûlées, sont à reconstruire. La reprise de l’économie et la reconstruction prendra donc un temps, et c’est au milieu du XVIIème siècle que le pays s’intéresse à sa frontière sud. Eloignée depuis longtemps de sa métropole, la région avait durant cet oubli eurysien cultivé son autonomie et affirmé sa culture : pas question de s’acculturer en faveur des envahisseurs, mais pour autant, cette velléité indépendantiste n’a pas abouti à l’indépendance du Bajusid, qui selon les hypothèses de plusieurs historiens, serait resté sous la couronne à la fois du fait de la répression armée répétée, mais aussi du fait des intérêts que les ligues marchandes du pays y possédaient : bien loin des collecteurs de taxes, en lien avec les marchands nomades d’Afarée du Nord, les guildes faisaient leur pain des échanges commerciaux fructueux entre les deux continents, et s’assurait de garder la mainmise sur ces territoires stratégiques situés à l’embouchure de la mer leucytalée qui hébergea -et héberge toujours- la célèbre Fortuna, acteur majeur du commerce en cette région. A cela s’ajoutait les gains que pouvaient retirer les nobles et chefs tribaux locaux de la présence kronienne, à savoir un pouvoir local accru, du moins par rapport à celui qu’ils auraient eu aux mains de leurs précédents suzerains, en échange du maintien de l’ordre. Pouvoir local, oubli de la métropole, fierté culturelle, le Bajusid n’a donc été véritablement colonisé que tard dans l’Histoire, ou du moins par rapport à la date de sa conquête, en 1296. Cet effort de colonisation débute avec l’avènement de Henry II de Pendragon, dont l’attitude autoritaire et la poigne de fer mènera à une politique répressive envers les nobles jugés trop laxistes et les sujets peu fidèles au Trône. Dans sa quête de pouvoir et de consolidation du pouvoir royal, Henry II commet l’irréparable en chassant et en massacrant des communautés issus de l’héritage historique des provinces, comme plusieurs tribus afaréennes ou des communautés héritées du feu-comté d’Yramar, et ose même perpétrer de tels crimes envers des kroniens de souche, ce qui ne manque pas d’indigner la population et de remettre en cause la légitimité du roi à exercer son pouvoir. Haï de tous, que ce soit par sa soif du pouvoir qui a coûté beaucoup à ses courtisans, ducs, comtes et hommes de Dieu ou par sa répression excessive et massive envers le Tiers-Etat, ou encore son manque de piété du fait de ses nombreux pêchés, Henry finit par être destitué par une révolution qui gagne le Kronos et l’Afarée, et qui finit par aboutir à la constitution d’une république. Pour le Kronos, la confiance accordée au Suzerain est brisée et on ne trouve pas de prétendants à même de satisfaire les trois corps de la société d’Ancien Régime qui organisait alors le pays. La révolution de 1722 destitue Henry II, et celle de 1725 enfonce le clou : cette fois-ci, ce sont des membres du Tiers-Etat qui demandent plus de libertés vis-à-vis des chefs révolutionnaires qui, à la suite de leur victoire en 1724 après 2 ans de combats face aux forces loyalistes, se sont partagé le pouvoir. La junte révolutionnaire est renversée, et en 1726 la première assemblée d’élus est constituée et réunie, et annonce que le choix du régime sera effectué via un plébiscite, faisant du Kronos une république. Le Bajusid, malgré la distance le séparant de sa métropole, ressent ces multiples secousses. Tout d’abord, la révolution de 1722 fait chuter les armées royalistes coincées au Bajusid à la suite du blocage des ports militaires du pays, et celle de 1725 renverse le chef révolutionnaire bajuside proche des milieux financiers et marchands de la capitale, et qui par son influence captait une grande partie de la richesse produite dans la région, accroissant les inégalités et augmentant le ressentiment envers la métropole. Région développée grâce au commerce des deux derniers siècles, le Bajusid accuse néanmoins de retards militaires importants et suscite la convoitise : au sud, les états afaréens limitrophes comme plus éloignés aimeraient bien prendre leur part du gâteau, voire si possible le gâteau tout entier, et il en est de même pour les pays leucytaléens en général. Constatant leur faiblesse en cas d’indépendance, les révolutionnaires bajusides doivent se résoudre à rester sous la bannière kronienne, à cette époque l’une des premières républiques, et donc par conséquent l’un des seuls pays où les insurgés pouvaient espérer faire respecter leurs droits et exercer eux-mêmes le pouvoir.
La présence de la jeune république kronienne en Afarée lui donna un avantage commercial considérable : grâce à ce positionnement stratégique, il était facile de décréter un embargo sur les ennemis de la révolution, de taxer les bâteaux étrangers et de commercer entre les deux continents. Investissant dans de puissantes flottes maritimes, les compagnies commerciales développèrent des infrastructures portuaires modernes pour l’époque, et permirent la croissance de centres urbains imposants, et parmi eux certains que l’on connaît et reconnaît encore. Ce bouillonnement économique attira de nombreux kroniens depuis la métropole et qui posèrent les bases des grandes villes -partiellement- francophones comme Karash ou Tarrin. Non contents de ce goûtu commerce, les marchands développèrent également des cultures agricoles au Bajusid grâce à ses terres côtières fertiles : agrumes, vin, … accentuant le phénomène d’exportation de masse des richesses produites vers la capitale. Ce traitement, qui s’est longtemps poursuivi, n’a pas manqué de susciter des remous, mais se perpétuait dans le temps grâce à l’appui de la bourgeoisie locale, qu’elle soit arabe ou kronienne, voire des citoyens contents de trouver facilement de l’emploi et donc de l’argent pour nourrir sa famille.
Ces guerres d’intérêts se passaient en même temps que le développement de plus en plus acerbe de la démocratie directe, locale, un développement plus non officiel et contre-système qu’en lien avec les institutions locales qui ressemblaient à s’y méprendre à celles d’une république marchande alla Fortuna Les institutions de représentativité ne suffisaient plus et ne voulaient plus dire grand-chose. Manipulées par l’élite marchande et politique régionale comme eurysienne, elles étaient laissées telles quelles à leur triste sort par le régime central qui en tirait un bien trop grand profit pour ne pas fermer les yeux sur ce qu’il s’y passait réellement. Les nomades de la région ainsi que les petites communautés urbaines bajusides s’organisèrent donc peu à peu durant le XIXème puis le XXème siècle en districts autonomes, faisant autant que possible leur propre loi, une chose à peu près réalisable pour les territoires à l’écart des carrefours commerciaux et des centres de production, mais qui s’avérait autrement plus compliqué autrement. L’élan colonisateur eurysien, dont entre autres listonien ou encore youslève, ne fit que mettre en péril cette autodétermination faite avec les moyens du bord : l’idéologie raciste de la supériorité des peuples eurysiens vis-à-vis de certains de leurs homologues afaréens commençait à obtenir un certain nombre d’adhérents, et ce malgré la bien-portance de plusieurs états afaréens, et parmi eux justement, ceux qui ont pu réchapper à la colonisation, comme l’Althalj ou le Banairah. Les discriminations vis-à-vis des communautés non assimilées ou tout simplement ethniquement ou culturellement différentes se faisaient ressentir, des discriminations perpétrées par une partie seulement de la population kronienne, mais qui suffisaient à entretenir un climat de tensions jusqu’au début du XXIème siècle. De l’autre côté de la frontière, on pensait l’anti-colonialisme, le pan-afaréanisme, le pan-arabisme ou encore le communalisme et la démocratie directe, et la formation de l’Union d’Afarée du Nord dans les années 1960, tout proche des frontières kroniennes, poussa en ce sens à la fin du siècle.
Le souvenir marquant de la colonisation, et sa persistance au Bajusid, fusse-t-elle un territoire républicain théoriquement à armes égales avec la capitale, persiste encore aujourd’hui, et explique en partie l’existence de partisans communistes bajusides lors du coup d’état de Baldassare Calabraise du 28 aout 2007. L’inégalité des chances, la lutte contre l’impérialisme et l’esprit revanchard vis-à-vis des élites bourgeoises kroniennes furent ainsi les moteurs d’un mouvement de protestation communiste au Bajusid qui permit d’appuyer le renversement du gouvernement républicain et l’instauration du régime eurycommuniste de Baldassare Calabraise.

Le Kronos Afaréen, du rêve eurycommuniste à la désillusion et la volonté d’émancipation

Si Baldassare Calabraise pouvait donc compter quelques appuis afaréens parmi ses troupes, cela ne dura qu’un temps. En effet, la reconnaissance initiale nourrie à l’égard des révolutionnaires afaréens s’estompa vite avec le temps, et sitôt que les rennes du pouvoir étaient sécurisées, le Bajusid redevint une exclave sans intérêt. La manne financière issue du commerce afaréo-eurysien s’était déjà réduite au fil des siècles et de la montée en puissance et de la domination de la région par Fortuna, qui bénéficiait encore plus du Bajusid qu’elle avait réussi à détourner une partie de sa valeur monétaire, tant et si bien qu’il eut été possible que la Sérénissime achète la colonie au Kronos, un achat qui aurait peut-être eu des partisans parmi les indigènes, au vu de l’autonomie de ses provinces et du multi-culturalisme assumé de la république marchande. Un tel scénario ne se sera donc produit qu’en partie, en quelque-sorte de façon inachevée, la partie nord-ouest ayant été acquis par Fortuna, une transaction probablement acceptée pour renflouer les caisses d’un état kronien alors en besoin de reconstruction ou bien du fait de la complicité d’élites locales. En un mot comme en cent, le Bajusid avait perdu depuis un petit bout de temps de son prestige national et de son apport économique, et la venue d’un régime eurycommuniste naturellement fondé sur le développement de l’industrie lourde et la fermeture relative de l’économie nationale aux échanges internationaux n’avait pas arrangé les choses. Relativement peu peuplé, mis à part les deux grands centres urbains Tarrin et Karash, le Bajusid ne tira que peu parti de la logique du régime, reposant intrinsèquement sur l’utilisation d’une population ouvrière importante et sédentaire, un contre-sens pour plusieurs des communautés locales, et en premier plan les nomades et les communautés tribales agricoles traditionnelles. L’économie de la région se dégrada rapidement et ne fut maintenu à flots que par les investissements dans les structures de soutien des forces militaires locales et l’installation d’une industrie chimique (à Yivan, sud-est du Bajusid) nourrie en main d’œuvre par les opposants au régime. L’indignation est à son comble lorsque les autorités kroniennes annoncent la construction de bases militaires (qui, dans le cas de l’Empire du Nord, furent annulées par les autorités locales) et de silos à missiles partout en Afarée afin de prendre en otage le reste du continent et y propager l’eurycommunisme. La privation de libertés sous le régime de Calabraise fait revenir à la réalité les anciens partisans du coup d’état de 2007, qui se rendent compte de leur erreur et finissent pour la plupart dans les camps de travaux forcés d’Yivan. Les privations frisent parfois le ridicule, comme par exemple un système de points de consommation pour chaque appareil radio rapporté aux autorités et qui eut entre autres comme conséquence de nourrir un trafic d’appareils hors d’état. Le militarisme et l’interventionnisme constant du régime atteignent des sommets inégalés lorsque le prési-dictateur menace les pays de l’ONC, suite à leur prise de position dans la crise du Prodnov, de raser leurs capitales à coups de missiles, donnant par la même occasion un casus belli de plus pour une organisation militairement puissante et pro-démocratie, une erreur diplomatique sévère pour un pays n’ayant pas la carrure pour affronter une coalition de pays aussi bien équipés et formés en cas de conflit, une prédiction qui s’avéra juste lorsque l’on se penche sur le conflit actuel agitant la région. Au vu de telles menaces, les populations kroniennes, qu’elles soient en Afarée ou au Kronos, peuvent logiquement reprocher au gouvernement central d’attiser les tensions et de préparer lui-même les dérives et autres exactions envers les civils qui pourraient avoir lieu en cas d’entrée des forces de la coalition sur les terres kroniennes, et ce même si les états-majors retiennent leurs troupes.

L’heure est donc plus au désir d’indépendance et au renouveau qu’au statu quo : dans une région où il est notoirement connu qu’aucun régime piloté depuis Pendragon n’a pu respecter les Bajusides, et où la fondation du Forum de Coopération d’Afarée du Nord fait renaître de nombreux espoirs, une région bordée de démocraties afaréennes émancipées depuis déjà plusieurs décennies des puissances eurysiennes qui les ont autrefois soumises, il est loin d’être surprenant que le vent tourne pour Baldassare Calaibraise, l’homme de fer d’un pays aux pieds d’argile, qui en se tournant vers la Loduarie et en perdant son regard vers le Prodnov, oublie le Bajusid auquel il tourne le dos.
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Une massive manifestation anti-ONC organisée à Lyonnars se répand dans tout le pays

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Un exemple des manifestants dans la ville de Galaisie, face à l'hôtel de ville.

Tout commence à Lyonnars. Le Parti Communiste de notre belle nation, ayant appris les récentes décisions politiques au sein de l'ONC, a décidé d'organiser une grande manifestation à Lyonnars, afin de dénoncer l'Organisation des Nations Commerçantes. Animée par notre Camarade Secrétaire Général et des membres du Parti Communiste, la manifestation a compté plus de 1 millions de personnes, et a été suivi un peu partout dans le pays (6 millions de manifestants au total), grâce aux différentes antennes du Partir disséminés un peu partout.
Mais pourquoi de telles manifestations, et pourquoi maintenant ?

Il se trouve que l'ONC, ces derniers jours, a voté un projet d'ampleur, un projet qu'ils ont nommé "Commission de médiation interétatique pour la justice et le droit". Cette organisation annexe à l'ONC, comme son nom l'indique, permet de juger les personnes considérées comme criminelles par l'ONC. Le problème ? C'est que cette soi-disant commission ne se fixe aucune limite. Ainsi, elle se réserve non seulement le droit de juger toute personne échappant à la juridiction nationale des états membres de l'ONC, mais également à émettre des avis de recherche internationaux contre eux et venir les chercher dans leur pays.

Prenons un exemple simple. Vous êtes un milicien communiste vivant par exemple en Arcanie. Vous avez déjà tué, par le passé, des soldats du Lofoten au côté des pirates rouges Pharois. Le Lofoten émets un avis de recherche contre vous. En l'état, vous n'êtes en sécurité nul-part, même dans les pays qui vous protègent.

Ainsi, l'ONC fait encore une fois preuve d'un impérialisme plus que flagrant, camouflé par l'ambïguitée que sa commission invoqué.
Actuellement, comme par hasard, les seules personnes recherchés sont les camarades Baldassare Calabraise et Alexei Stanislasvovich Malyshev. Pour faire court : 2 chefs d'états communistes qui ne reviennent pas à l'ONC. Et quels sont donc leurs crimes et la raison de leur recherche ?
Le Camarade Baldassare Calabraise est accusé d'avoir orchestré des crimes contre sa population sur son territoire (à tord soit dit en passant), mais donc pas contre l'ONC, et surtout sans aucun rapport avec l'ONC.
Le Camarade Alexei Stanislavovich Malyshev est quant à lui accusé de crimes de guerre suite à son implication dans la guerre Prodnovienne, faits non vérifiés et faux, et surtout de menace contre la paix mondiale par son attaque contre l'ONC. Il également entre autres accusé d'avoir rompu les Accords de Nevskigorod. Ces deux derniers faits sauraient êtres vérifiés, nous pouvons l'accorder à l'ONC. Mais en remettant dans le contexte, on obtient un tout autre résultat.
L'ONC a précipité le Prodnov dans la guerre, en l'envahissant sans prévenir en 2008. L'ONC a rompu les accords de Nevskigorod en empêchant la libre-circulation des Prodnoviens suite à la partition du pays en zones d'occupation, et en faisant stagner d'importants contingents armés dépassant la limite prévue par les Accords. Le Camarade Alexei Stanislavovich Malyshev n'est qu'un homme défendant son pays contre un envahisseur étranger, et ne saurait être tenu responsable des actes barbares et impérialistes de l'ONC à l'encontre du Prodnov.

L'ONC, conçue originalement comme institution visant à développer la coopération commerciale entre états membres et la stimuler, et désormais devenue une institution paramilitaire internationale.
L'ONC promet Paix, Partage et Prospérité aux états du monde entier.
Pour elle, la paix et devenue synonyme de guerre. Pour elle, le partage se résume à un échange de tirs d'artillerie. Pour elle, la prospérité se retrouve dans la misère et la rancune fatale causée par la guerre.

Que le monde ne s'y trompe pas ! L'ONC cherche, par tous les moyens, à finir par le dominer.
L'ONC impose et ordonne, l'ONC anéantit et tue. La seule légitimité que l'ONC aie jamais invoqué face au états non membres est sa force militaire. Car quelle est l'actuelle légitimité de L'ONC, à travers sa nouvelle "Commission de médiation interétatique pour la justice et le droit", à pouvoir juger des personnes non soumises à sa juridiction, n'ayant commis aucun crime avéré ou volontaire envers elle, et surtout à aller les chercher chez eux en dehors de sa juridiction ? Nous le disons haut et fort :
L'ONC N'EST PAS LÉGITIME !

Nous ne pouvons nier que l'ONC est puissante. Mais des voix, dans le monde, s'élèvent. Un nouveau groupe de nations démocratiques et capitalistes s'est formé, à savoir l'OND, remettant en cause la seule existence de L'ONC. Le LIBERALINTERN est toujours debout face à l'ONC menaçante. L'UNCS, bien que plus aussi puissante qu'à ses débuts, et toujours présente. Et même chez les états membres de l'ONC, de très nombreuses voix s'élèvent, critiquant toujours plus cette organisation terroriste et meurtrière. Le combat contre l'ONC n'est pas terminé, Camarades !
Il est désormais temps de dénoncer, et même si la lutte s'annonce très longue, nous la parcourons ensembles, et nous vaincrons !
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3 au 4 février 2010 - Débarquement militaire au Kronos afaréen et affrontements sur la route de Tarrin.


images des faits majeurs accomplis pour l'invasion terrestre.
Photographies des éléments de la force expéditionnaire d'Alguarena, projetée pour l'invasion terrestre du Kronos afaréen- clic gauche pour agrandir

La bataille au large des côtes afaréennes ayant été conduite avec un succès probant, l'approche du littoral kronien s'inscrivit comme une seconde phase nécessaire à la chute de l'administration kronienne de Karash. Une perspective de combat à venir, que les forces terrestres de l'ONC avaient manifestement surestimé. "Baldassare Calabraise, c'est le dictateur qui se fait la promesse quotidienne de pouvoir et de devoir détruire les états membres de l’Organisation des Nations Commerçantes. La conduite d'opérations terrestres sur le sol kronien, souffrait donc de quelques appréhensions dans les rangs. Mais force est aujourd'hui de constater que l'ennemi a plus de lâches que de révolutionnaires..." confiait en ces mots un sous-officier à son supérieur, commandant d'une compagnie mécanisée parmi les premières déployées en territoire ennemi. Une avant-garde, comme il serait permis de nommer autrement, qui fit office de mise à l'essai pour la défense kronienne.

Profitant de la couverture et des appuis d'artillerie fournis par la flotte alguarena, l'avant-garde mécanisée prit l'eau, au sens propre du terme, pour imposer le combat à l'administration kronien sur son sol afaréen.

Avançant lentement, les chalands de débarquement furent rapidement précédés d'une aviation légère, composée d'une escadrille d'hélicoptères de combat et de trois autres escadrilles d'hélicoptères de transport de troupes, chargés de déposer des sections de combat sur les places fortes et naturelles du littoral kronien. Manifestement, le Kronos afaréen avait été négligé par l'état-major de Baldassare Calabraise et cette incursion n'essuya pas beaucoup de résistance. Quelques canons antiaériens obsolètes venaient effectivement strier le ciel de munitions tirées à l'encontre des hélicoptères que les visées infrarouges et thermiques avaient permis d'éviter.

Tout l'équipement kronien qui fut opposé à l'avant-garde de l'ONC semblait être resté dans son jus, vieilli de quatre ou cinq décennies, une puce à l'oreille qui se confirmerait ensuite, faisant la démonstration de tout le désintérêt que porte Pendragon à cette région "poubelle" du pays, n'ayant d'utilité qu'à travers son tissu industriel de sites chimiques, dans lesquels on déportait à tour de bras les opposants politiques du régime Calabraise. Le capital militaire et le prestige des grandes nations communistes qui composaient l'UNCS en avaient manifestement pris un coup...

L'aviation légère fit ainsi donc son oeuvre, déposant trois pelotons de reconnaissance sur les hauteurs du littoral, depuis lesquels les combattants entamaient une couverture des forces en train de débarquer. Une force polyvalente, composée de blindés légers, qu'il soit question de chars ou de "simples" véhicules d'infanterie, mais aussi des bulldozers pour défaire les barricades et positions défensives que les troupes alguarenas s'attendaient à trouver. En réalité, le caractère soudain de l'attaque portée contre l'UNCS, et le désintérêt du gouvernement Calabraise pour l'Afarée, n'entraineraient la présence de rien de tout cela, cantonnant les combats à venir, à quelques échauffourées d’une infanterie installée sur des checkpoints amorçant l'approche de Tarrin avec une poignée de véhicules de combat seulement.

Dire que le débarquement s'était fait sans résistance aurait été toutefois mentir, considérant la présence de mines antipersonnels, particulièrement mortelles pour les fantassins entamant des actions de reconnaissance le long des blindés empruntant les axes routiers conduisant à Tarrin, ainsi que les frappes d'artillerie opérées par des canons tractés, probablement installés dans l'agglomération de Tarrin et ses périphéries, pour pilonner les axes routiers depuis lesquels les forces ennemies, c'est-à-dire les nôtres, entamaient leur approche. Une cinquantaine de soldats et une dizaine de véhicules figuraient dans le prix à payer pour la prise de positions autour de Tarrin. Bien que limités en nombre, les soldats alguarenos avaient pour eux une aviation réactive et efficace, pour entamer des actions de reconnaissance continues et dérouler lorsque c'était nécessaire, une puissance de feu que les forces kroniennes d'Afarée pouvaient manifestement pas compenser.

Une escadrille de l'aviation légère équipée pour le combat et l'appui au sol survola l'ensemble du réseau routier en amont de Tarrin, pour y débuter les manoeuvres de sécurisation des accès vers la ville, tandis que le reste des forces terrestres de l'ONC débutait les opérations de débarquement à une vingtaine de kilomètres de l'avant-garde.

Si l'ennemi présent à Tarrin semblait résolu, d'autres unités kroniennes semblaient prêtes à faire défaut, à commencer par les officiers kroniens dernièrement corrompus et dont la défection aux premières échauffourées n'était plus à prouver. C'est ainsi qu'une compagnie d'infanterie kronienne, privée de moyens motorisés suffisants pour se déployer sur le champs de bataille, se rendit sans opposer de résistance à un groupe de combat alguareno, qui empruntait un axe routier le long duquel une base avancée kronienne était installée. D'autres groupes de combat alguarenos n'eurent pas cette chance, et entamèrent des combats âpres avec trois chars ennemis, retranchés dans une petite ville marquant le dernier bourg avant l'agglomération de Tarrin.

L'avant-garde avait réussi sa mission et offert aux forces d'invasion, la reconnaissance suffisante pour débarquer et approcher Tarrin sans trop de heurts. Des untiés mécanisées fermaient alors au moyen de blindés les principaux axes routiers donnant vers le littoral ouest, pour permettre au reste du contingent, d'installer des positions à l'intérieur des terres, prêts à poursuivre le combat et l'occupation des villes libérées de la tyrannie rouge et du diktat Calabraise.

Sur le terrain et bien que le saisonnalité s'y prête également, un vent nouveau et vivifiant souffle sur les côtes afaréennes, se faisant la promesse d'une fin de règne prématurée, pour celui qui incarne depuis plus de trois ans, le visage dur et sans partage du communisme international. Un culte de la personnalité et une machine de propagande aujourd'hui enrayés par les défaites militaires, la tristesse et la désolation de la guerre, portée au plus près des populations civiles kroniennes, qui avaient jadis espéré la réussite socioéconomique à travers le modèle du parti unique, servi par un état policier totalitaire et centralisé.
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3 au 4 février 2010 - Débarquement militaire au Kronos afaréen et affrontements sur la route de Tarrin.




avions transport hybrides au kronos afaréen
Les avions de transport hybrides lofotènes ayant contribué à la grande mobilité des troupes de l'ONC sur le théâtre d'opération ont prouvé leur efficacité sur les terrains difficiles




L'offensive au large des côtes afaréennes entrait dans la seconde phase après que les Alliés eurent infligé à la flotte de l'UNCS, désormais connue sous le nom donné par les médias de "Bataille de Leucytalée" une sévère et cuisante défaite.
Tandis que les fleurons des bâtiments de la marine loduarienne et kronienne goûtaient au repos du guerrier dans leur dernière et paisible demeure au fin fond des eaux turpides de la Leucytalée, la coalition Alguarenos-Lofotenois-Banairais - Fortunéen - Youslève allait pouvoir exploiter ce nouveau rapport de forces et la nouvelle configuration militaire de la région.

Désormais privée de son soutien aérien et du support éventuel de l'artillerie et de la DCA de sa marine, les forces de l'UNCS se retrouvaient ainsi concentrées, pour ne pas dire coincées, dans le piège du désert kronien afaréen, ne pouvant adopter d'autre stratégie que celle d'une position défensive classique et sans espoir de voir des renforts matériels ou des troupes fraîches sur ce nouveau front afaréen, que les troupes alguarenos venaient d'ouvrir.

En effet, les troupes d'Aserjuco pouvaient procéder au débarquement frontal sur les côtes kroniennes, une opération amphibie toujours très délicate et complexe, et surtout très risquée. Mais elles bénéficiaient de deux atouts majeurs :
- la premier, une zone d'exclusion aérienne opérée par l'UP Air Force, avec ses bases mobiles et opérationnelles constituées par le porte-avion l'UPS Supremacy et le porte hélicoptères UPS Freyr en soutien des forces au sol assurerant le soutien aérien et tactique du blocus maritime, empêchant de fait tout héliportage ou pont aérien depuis la métropole kronienne ou depuis la Loduarie, appuyée par les systèmes anti-aériens des navires de l'UP Navy. En outre, l'UP Air Force dispose d'une base aérienne opérationnelle dans le port de Grieta, mise à disposition de l'ONC par Fortuna, capable également de prendre le relais si nécessaire.
Un AWCS était d'également chargé de brouiller et d'intercepter les télécommunications ennemies, de perturber les communications entre les troupes loduariennes et kroniennes, et de relayer les informations stratégiques aux troupes qui évoluaient au sol ainsi qu'à la chasse lofotène et youslève, garantissant la couverture aérienne à l'avant-garde Alguarenaise qui progressait avec assurance vers les objectifs stratégiques qu'étaient la prise de Tarrin et enfin celle de la capitale régionale Karash.


a l'intérieur d'un AWACS
Le soutien tactique via les reconnaissances et le brouillage des télécommunications ennemies étaient la clé d'une opération au sol réussie

-la seconde évidemment, était la flotte de l'ONC, qui avait désormais la maîtrise absolue et totale du détroit de lEucytalée, et qui pouvait à loisir soutenir l'offensive terrestre par des tirs de barrage d'artillerie, pilonnant le littoral, et pouvant même frapper en profondeur, guidés par les véhicules radios et radars qui avaient été débarqués au sol.
L'objectif de la coalition était clair, et l'ennemi le savait probablement : la prise et la chute de l'agglomération de Karash, dans une administration blochévique ultra centralisée, signifieraient indubitablement la fin irrémédiable deu pouvoir et de l'autorité de Baldassare Calabraise sur le Kronos Afaréen, région délaissée et sous investie, peu florissante et prospère, mais servant d'arrière-cour et de décharge à ciel ouvert pour la nomenklatura de Pendragon.
La valeur accordée à la vie humaine par les communistes étant ce qu'elle est, au vu du peu de cas et d'intérêt manifesté par l'UNCS pour ses populations et ses troupes qui étaient envoyés au casse-pipe sans discernement et sans volonté d'épargner la moindre vie dans une sorte d'acharnement idéologique, ils étaient nombreux oui à se constituer prisonniers dès que les soldats de Baldassare Calabraise comprirent que l'issue et le dénouement de l'offensive était déjà joué, et qu'ils avaient plus de chances de survie en se rendant à l'ONC, réputée pour bien traiter ceux qui se laissaient capturer, plutôt à se laisser aller à des charges héroïques suicidaires, car plus personne ne serait là pour les voir ou les encenser par la propagande.

Par ailleurs, sur les véhicules radios lofotènes avaient été installés des mégaphones, qui répétaient inlassablement et en boucle les mêmes messages, radiodiffusés à l'attention des troupes de l'UNCS :


"Toi, soldat de l'armée de l'UNCS, ne sacrifie pas ta vie inutilement pour prolonger de quelques secondes le régime vieillissant et moribond de dirigeants qui n'ont cure de tes souffrances, de tes douleurs ou de ta vaillance. Lorenzo et Baldassare vous envoient sans état d'âme à une mort certaine, dans l'unique but de conserver leur trône.
Pensez à vos amis, à vos proches, à vos familles,votre mort inutile ne leur apportera ni gloire, ni honneur, ni reconnaissance, au mieux de l'indifférence, au pire de la suspicion de la part du régime. Ne leur infligez pas cela, ne vous infligez pas cela.

Soldat de l'UNCS, rends toi, l'ONC n'est pas ton ennemi, l'ONC garantira ta sécurité et celle de tes proches, tu seras mieux traité que tu ne pourras jamais l'être dans ta propre armée. Vivres, eaux, couvertures chaudes, et médicaments vous attendent ! "




poste de commande avancé des Jaegers
Poste de commandement avancé mis en place par le contingent lofotène après la tête de pont établie par les troupes alguarenaises

Au sol, le ballet arien des avions de transports hybrides permettaient l'extrême mobilité et flexibilité des contingents aéroportés de l'ONC. L'arrière-garde lofotène était chargée de consolider la tête de pont établie par les troupes de chocs de l'Alguarena, plus habituées à évoluer dans un environnement chaud, de type aride.
Un régiment entier de Jäegers, les troupes d'élites de la Milice Fédérale, avait posé le pied en Kronos Afaréen, et était chargé de couper les lignes de ravitaillement et approvisionnement, entre Tarrin et la frontière fortunéene.
C'est dans cette région du littoral nord que le contingent des Provinces-Unies établi son poste de commandement avancé, complétant ainsi le dispositif militaire, avec le soutien et l'appui tactique de l'UP Navy et l'UP Air Force au dessus de leur tête.

Bulldozers, pont-mobiles, vehicules de déminage, permettaient de sécuriser et d'accompagner la manœuvre d'encerclement de Tarrin par les troupes de l'Alguarena, qui n'avait donc plus à se soucier de leurs lignes de ravitaillement. En outre, cela étirera le front pour les défenseurs, ne sachant plus quelle zone ils doivent défendre, ou sur quel points ils doivent se concentrer leurs forces.

Quelques détachements de Jäegers s'étaient constituée en unités ultra-mobiles, toujours avec l'appui de l'UP Air Force chargées de couvrir l'arrière et de réunir et collecter des preuves contre le régime de Baldassare Calabraise.
En effet l'AWACS et les drones de reconnaissances avaient déjà entamé l'analyse méticuleuse du terrain dans les terres éloignées du littoral et avaient déjà identifié des infrastructures au sol s'apparentant à des camps de travail ou des usines chimiques utilisées par le régime pour réduire au silence toute contestation et opposition politique.

Déposée par un hélicoptère moyen de transport à proximité de l'un d'eux, une force composée de 50 Jägers s'approchant de l'un de ces camps potentiels, en reconnaissance, afin de confirmer ou non la nature de l'installation.

image prise par un drone de reconnaissance
Image capturée par un drone de reconnaissance d'une installation présentant les probables infrastructures d'un camp de travail kronien.
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Février 2010 - Libération de Tarrin et découverte des premiers camps de travaux forcés.


Représentation des forces de l'ONC en entrance sur Tarrin et des forces kroniennes en défense.
Images du contingent de l'ONC en entrance sur Tarrin et des défenseurs kroniens de la ville - clic gauche pour agrandir

Le désamour des autorités kroniennes pour sa province afaréenne transpirait lourdement dans la défense permise sur place. Des hommes, passablement équipés, étaient montés à l'arrière de pick-up, sérigraphiés ou non aux couleurs de l'armée kronienne puisqu'il était question d'une faible motorisation des forces territoriales afaréennes. Un manque de moyens criant, qui avait laissé plusieurs milliers d'entre eux sur Tarrin, sans possibilité de repli. "Malgré toute la véhémence des discours de Baldassare Calabraise, l'armée kronienne n'a pas la logistique suffisante pour se mouvoir sur son propre espace territorial. Ce qui justifie actuellement le fait selon lequel seules des garnisons en ville nous sont opposables et très peu de combats interviennent sur les routes provinciales. L'essentiel de ses forces est piétonne, avec un fusil d'assaut pour unique équipement. J'avoue volontiers si on avait demandé à certains d'entre eux de se tirer directement une balle dans la tête avant notre arrivée, le résultat aurait été le même" avait lâché sans détour aucun, un sous-officier alguareno auprès d'un commandant de compagnie à qui il devait débriefer les dernières échauffourées quotidiennes, juste qu'il ne poursuive de nouveau avec un discours chaste et formel.

L'écart des moyens à disposition des deux camps et la corruption des officiers kroniens qui étaient opposables aux forces coalisées de l'ONC, avait entraîné son lot de reddition à mesure que les forces alguarenas investissaient la ville. Des échanges de tirs, plus soutenus, avaient marqué la progression de l'avant-garde auprès de la place du centre-ville de Tarrin, où les plus loyaux des soldats kroniens avaient choisi de se défendre, désireux de ne pas voir outragés la statue de leur leader ou encore les différents portraits dédiés au culte omniprésent de sa personnalité.

Une section de commandement et une autre d'artillerie kronienne, limitée à un véhicule radar, un autre de transmission radio et plusieurs canons tractés, étaient présentes. Elles faisaient inlassablement chauffer la bouche des canons qu'un dizaine de servants réapprovisionnaient sur la grande place. A quelques dizaines de mètres, les camions de transport dédiés à la manœuvrabilité des pièces d'artillerie étaient là, fumants. Des traces de destruction nées d'un survol des hélicoptères de combat alguarenos et qui promettaient aux artilleurs kroniens un repli difficile sans reddition.

De petits mortiers légers étaient également disséminés le long des principaux axes routiers internes à la ville, permettant à des "résistants" de les manipuler au gré de l'avancement des troupes alguarenas, et si nécessaire, de les abandonner sur place pour aller rejoindre une autre position où s'en trouveraient d'autres. Une manœuvre nécessaire compte tenu de la mobilité des forces de reconnaissance alguarena, pourvues de blindés et d'infanterie pour s'en faire les yeux en théâtre urbain.

La prise de la grande place par la force de reconnaissance et les opérations de brouillage électronique, compliquèrent fortement les communications entre l'état-major kronien et son contingent de défenseurs, amenant le flou et l'incertitude, au chaos et à la destruction qui habitaient déjà le quotidien des défenseurs. La perte de liaisons avec l'état-major et le contrôle des communications par l'emploi d'unavion de brouillage électronique, incita les officiers alguarenos à faire diffuser sur les ondes radio, un série de déclarations en provenance des officiers kroniens s'étant déjà constitués prisonniers. Ces derniers indiquaient alors à leurs camarades, que le haut commandement de la brigade actuellement présente sur place à Tarrin, était soit mort soit en train de fuir à l'arrière des rares véhicules militaires à disposition. Et c'était certainement vrai, les rares unités qui possédaient encore des véhicules opérationnels, avaient le choix de la fuite, entrainant un dizaine de camions de transport et moitié moins de véhicules de combat sur les routes de la ville, motivés à en joindre la sortie.

Les forces territoriales kroniennes pour l'Afarée, d'ordinaire délaissées sur les plans économiques et politiques, étaient effectivement des plus difficiles à motiver, lorsqu'il s'agissait de prendre les armes pour dérouler un combat difficile, auprès d'un ennemi qui n'avait que pour dessein la chute d'un régime imparfait, et lui-même tortionnaire de ses propres populations, envoyées dans des camps de travaux forcés au sein d'industries chimiques, dans des conditions bien souvent déplorables, dès lors qu'un soupçon de dissidence se faisait sentir.

L'usine chimique de Tarrin, un site d'importance en périphérie de la ville et qui avait été épargné des combats largement concentrés sur les centres urbains, était là, vide de ses occupants. Vie de ses occupants? Pas tous en effet, car si les surveillants avaient tôt fait de prendre la poudre d'escampette à l'approche des forces ennemies, pour ne pas avoir à simultanément gérer des centaines de prisonniers et autant de combattants ennemis, les prisonniers eux, étaient restés là, dans leur jus et leur misère crasse, à oeuvrer pour l'expurgation de leurs peines décidés sur le pouce, par un juge liés des pieds et des mains avec le Parti unique du communisme kronien.

Un tableau noir, qu'il était permis de croire en voie de coloration, à mesure que les forces alguarenas investissaient la zone industrielle et ne libère l'entrée du site chimique, où les forçats avaient été cantonnés...
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Mars à septembre 2010 - Libération de Karash et capitulation du commandement opérationnel calabriste (kronien).

Portraits des généraux des deux armées, sur le théâtre afaréen.
Portraits de l'amiral alguareno Isodoro Leguizamo (à gauche) et du général kronien Habbab Mejjati (à droite) - clic gauche pour agrandir

L'assaut sur la ville de Karash soufra d'une semaine de retard, sans empêcher la tenue d'échauffourées entre les unités de l'avant-garde alguarenos installées aux abords de la ville et des unités de reconnaissance et de liaison kroniennes opérant dans la périphérie de la ville. Le retard indiquait dans la poursuite des avancées vers Karash était officiellement soumis à l'excuse selon laquelle il convenait de laisser un certain temps aux populations civiles désireuses de fuir les combats d'abandonner leurs positions dans le chef-lieu de la province afaréenne. En réalité, il était surtout question d'une jonction des forces alguarenas entre le corps principal et son avant-garde, ainsi que le reconditionnement opérationnel de ce dernier. Un degré opérationnel qui avait effectivement été largement entamé par les affrontements successifs qui avaient touché la côte puis l'intérieur des terres, à commencer par l'arrondissement de Tarrin. Soucieux de ménager la force d'infanterie de marine qui composait le contingent expéditionnaire, l'amiral Isodoro Leguizamo réfréna l'initiative entamée jusqu'à lors pour préserver son avant-garde et déplacer l'essentiel de sa puissance de feu, qu'était son artillerie, son aviation légère, sa force blindée et mécanisée.

C'est sur cette base que l'avant-garde alguarena de l'ONC fut rejointe par les troupes du corps principal, pour former une force expéditionnaire bien équilibrée dont la puissance de feu pourrait permettre d'opérer des frappes préliminaires sur la ville, associées aux actions de reconnaissance préalables et dirigées par le commandement de la force navale alguareno. Patienter avant de poursuivre la progression vers le sud du territoire avait aussi une incidence psychologique sur l'adversaire, lui laissant l'opportunité de prendre la fuite dans l'arrière. "Acculer un cheval dans son enclos est tout aussi dangereux qu'affronter un puma à travers la montagne. Laisser un semblant d'échappatoire à son ennemi, c'est lui donner le choix de vivre ou mourir..." avait confié l'amiral à son second, tandis que l'assaut sur Karash se matérialisait sur des plans tenus au secret.

Mais tandis qu'au sol les forces terrestres préparaient leur entrée en scène, c'est bien l'aviation qui offrit les premiers coups de boutoir contre la défense du Parti communiste kronien. Les unités de l'aviation légère des forces de l’Organisation des Nations Commerçantes et celles de l'Union des Nations Communistes et Socialistes entrèrent en confrontation sous le couvert des infrastructures hautes présentes à Karash. Néanmoins, les manœuvres d'évitement obligèrent une partie des hélicoptères loduariens à s'exposer aux tirs de missiles antiaériens alguarenos, portés depuis les dizaines de systèmes antiaériens mobiles opérant aux abord de la ville. Une donnée notable qui fit durablement pencher les résultats des duels aériens, à la faveur des pilotes hispanophones. Indépendamment des affrontements aériens, ce sont les frappes exercées par les chasseurs bombardiers alguarenos qui eurent de quoi marquer les esprits réduisant la résistance communiste kronienne, à l'état de petits points attendant les bombes, sans capacité aucune de riposte face aux manœuvres aériennes passant à une vitesse hypersonique. Opposés à des hélicoptères et de l'aviation, les hélicoptères loduariens décrochent très rapidement, essuyant d'importantes pertes dont la fuite des appareils les expose aux tirs meurtriers de la défense antiaérienne mobile assurée depuis le sol et finissant de concéder une maitrise des airs aux aéronefs alguarenos.

Pour les cibles qui auraient échappé aux frappes en mouvement de l'aviation alguarena, d'autres frappes guidées par les drones de reconnaissance, sont opérées sur les foyers de résistance et places fortes de la ville. Des frappes d'artillerie essentiellement dirigées par la cinquantaine de canons tractés qui avaient pour eux la faculté de pouvoir opérer des frappes de précision, mais des lance-roquettes multiples étaient également associés au concert, créant effroi et destruction sur le QG de campagne de l'ennemi et ses autres positions fortifiées. Des attaques préliminaires qui faisaient office d'annonces pour les forces communistes souhaitant tenir la ville, elles qui n'avaient pas encore vu un seul combattant alguareno, passait leur journée rythmée par les alertes marquant le début d'un épisode de bombardement. Tout comme il en était déjà question pour les avions alguarenos, les groupes communistes kroniens n'avaient le luxe de pouvoir donner le changer aux frappes d'artillerie tombant continuant dans la ville. Un fait d'autant plus impressionnant pour les kroniens, que ces frappes venaient là les priver de sommeil, nourrissant le spectre d'une attaque en préparation sur les heures à venir. De ce fait cette nuit-là, plusieurs soldats kroniens avaient quitté la ville de Karash discrètement pour ne pas s'attirer les foudres de leurs supérieurs, avant d'espérer rejoindre la ligne virtuelle depuis laquelle semblait s'être tracée une démarcation entre les deux camps.

Aux frappes aériennes et d'artillerie vinrent s'ajouter les actions de brouillage des communications, destinées à épaissir le brouillard de guerre qui allait survoler la ville de Karash quelques heures avant l'attaque. Ainsi fait, les défenseurs kroniens n'auraient pas ou peu de latitudes pour décrire les manoeuvres militaires des forces de l'ONC à l'ensemble de la garnison en ville, limitant l'effet d'une défense élastique composée de plusieurs milliers de soldats. Un chaos suivit d'un autre par les agissements félons des officiers kroniens précédemment corrompus et qui part des actes aussi minimes soient-ils, sont en mesure d'enrayer le dispositif défensif des forces communistes kroniennes. La résistance kronienne à l'intérieur de Karash est alors davantage portée par de petites unités "autonomes" pour ne pas dire "isolées", commandées par un sous-officier et engagées avec des moyens restreints.

Limitation des pertes civiles.

Les principales places défensives kroniennes préalablement reconnues par drone, firent l'objet d'assauts par l'infanterie mécanisée des forces alguarenas. Des assauts musclés portés dans la continuité des frappes d'artillerie destinées à fixer sur place une des deux brigades en charge de la défense de la ville. Le choix de donner l'assaut sur Karash de nuit s'était porté sur des considérations humaines, puisque les populations civiles, réputées chez elles, avaient plus facilement accès à une cave ou un endroit confiné aménagé en prévision des combats urbains inévitables depuis plusieurs mois. Leur présence sur la voie publique et dans les espaces communs à chacun, était limitée.

Si cette préconisation ne suffisait pas, des forces spécialisées, équipées de fusils d'assaut de haute technologie, avec des lunettes infrarouges, des poignées de recul et des réticules de visée modernes, étaient dépêchées sur les secteurs à forte concentration urbaine. L'emploi de ces forces spécialisées permettaient des incisions chirurgicales là où des frappes de blindés alguarenos auraient provoqué un véritable abattage parmi les citoyens de la ville. L'emploi de ces forces spéciales de la marine alguarena, opposées à des groupes et sections ennemis, semblait nourrir un rapport de force optimal, en comparaison d'un emploi frontal, dirigé contre des lignes ennemies structurées et se soutenant mutuellement.

Sous l'effet de l'assaut et du tapage multidimensionnel qu'offraient le survol des avions de combat, les frappes d'artillerie et la proximité des tirs d'armes de poing ou fusils d'assaut gageant de la présence d'infanterie ennemie dans la ville, des unités kroniennes isolées du commandement et du reste de l'armée communiste, déposèrent les armes avec facilité, hissant un drapeau blanc par-dessus certains éléments du mobilier urbain, pour ne pas pérenniser des échanges de tirs devenus constants.

Gestion des prisonniers.

La nuit se passa sans évènement majeur mais contraint les forces alguarenas à stopper l'avancée en ville pour consolider des positions qu'il semblait difficile de tenir de façon permanente, considérant les effectifs alguarenos présents dans la ville. La gestion des prisonniers fut également une difficulté supplémentaire et obligea le transfert d'une partie d'entre eux vers les positions alliées proches des littoraux et tenues par les troupes lofoteno-banairaises. Les usines sécurisées jadis dédiées aux travaux forcés d'une partie de la population kronienne, essentiellement des dissidents politiques, furent rouvertes pour permettre une prise en charge immédiate et sécurisée des prisonniers de guerre, les lignes de production demeurant cependant à l'arrêt. Le transfert des prisonniers de guerre vers des enceintes sécurisées et dont les entrées et sorties pouvaient être soumises à des contrôles aisés par un nombre restreint de vigiles, fut un choix à même de garantir la prise en compte optimale des flux de prisonniers de guerre dont l'absence de combattivité était palpable.

Les officiers kroniens avaient bien entendu souffert d'une prise en compte plus scrupuleuse pendant leur détention, se trouvant ainsi isolés de leurs hommes et soumis à des échanges quotidiens avec un officier de liaison alguareno, chargé de les questionner sur leur niveau de connaissance du régime Calabraise, la teneur des crimes et des exactions contre sa population, la présence des armes de destruction massives, etc...

La chute de Karash, une victoire tactique que l'on peut transformer en victoire stratégique?

S'il est évident que la prise de Karash par les forces coalisées de l’Organisation des Nations Commerçantes est susceptible de constituer une avancée dans la dislocation du diktat calabriste, dans quelles mesures celle-ci intervient dans la décomposition de l'autorité du tyran kronien? Le premier fait des plus évidents, consiste à dire que l'invasion armée de l'Afarée kronienne par la coalition, a permis la mise en évidence des camps de travaux forcés installés au coeur des complexes industriels chimiques de la République communiste, des bâtiments lugubres dessinés à l'image du maître de ces lieux, qui se destinent à accueillir les (nombreux) dissidents politiques que peut comporter ce régime totalitaire, militariste et répressif. "Si notre intervention armée en Afarée ne s'était pas soldée par la libération des camps de travaux forcés, l'utilisation pérenne de la force pour mettre genoux à terre les calabristes aurait été sous le feu des critiques internationales" avait justifié un officier alguareno à son commandement. Présentement, l'argumentaire défendu par l'ONC, présentant un boucher tyran à même de nourrir les incertitudes sur la région eurysienne et au-delà, se tient sur la capacité de ce dernier à déployer des efforts d'importance pour faire taire la dissidence locale sur son territoire tout en vantant ses méfaits par la chaîne d'état kronews.

Deuxièmement, la prise de Karash par les forces coalisées élimine de facto la dernière poche de résistance viable pour les calabristes en Afarée, car le combat en dehors des grandes agglomérations, considérant la maitrise du ciel et la puissance de feu coalisée, n'est pas favorable aux kroniens. Qui plus est, compte tenu de l'importance de cette ville, Karash était occupée par le commandement calabriste chargé des opérations défensives en Afarée, prendre la ville signifie éliminer, d'une façon qui reste à définir, le haut commandement sur place, celui qui peut jouir d'une légitimité incontestée. Car de l'avis d'officiers alguarenos présents sur place "une compagnie kronienne avec 5 sous-officiers sera toujours plus facile à éliminer qu'une section avec un général..." Dans le cas présent, la chute du haut commandement calabriste en Afarée était donc une démonstration de puissance de la part de l'ONC sur les forces calabristes, mais aussi une blessure mortelle pour toute la chaine du commandement opérationnel sur place, privée d'un décideur à grade unique.

Argument politique à la libération des camps de travaux forcés et démonstrations de force, démonstration de force, privation d'un commandement pour les forces ennemies opérationnelles encore sur zone, les atouts à exploiter au lendemain de la chute de Karash sont encore nombreux, ouvrant le champs du possible sur la suite du conflit.

La chute de Karash et de l'Afarée kronienne, la fin d'un sentiment d'invulnérabilité pour le diktat calabriste qui faisait grand cas de son militarisme?

La prise de Karash, véritable chef-lieu provincial avec ses deux millions d'habitants, marque l'acquisition d'une nouvelle porte d'entrée, aérienne cette fois-ci, pour le Kronos. Une assise supplémentaire pour la coalition, qui peut faire transiter avec plus de facilités, des unités combattantes dédiées au renforcement des positions acquises et amorcer l'arrivée de moyens humanitaires pour palier aux urgences sociales et médicales entrainées par les nécessaires combats, tournés vers la lutte contre la tyrannie rouge, empreinte du sang de ses citoyens, identiquement au cas de l'ancienne gouvernance prodnovienne ayant marqué de la mort, la ville nord eurysienne de Bridjesko.


Renfort dont l'arrivée RP est à définir avec le joueur du Kronos a écrit :Par flux aériens
  • 500 armes légères d'infanterie de niveau 8
  • 500 soldats professionnels
  • 80 mitrailleuses lourdes de niveau 7
  • 50 lance-roquettes de niveau 8
  • 30 lance-missiles antichars de niveau 8
Logistique :
  • 4 avions de transport tactiques de niveau 5
Escorte (avant affectation au groupement aéronaval alguareno de la région) :
  • 20 avions de chasse niveau 7
  • 2 avions ravitailleurs niveau 8
  • 4 avions ravitailleurs niveau 6
Par flux maritimes
  • 10 véhicules de combat d'infanterie de niveau 6
  • 20 véhicules blindés légers de niveau 6
  • 50 camions de transport de niveau 8
  • 10 véhicules de transmission radio de niveau 7
  • 10 véhicules radar de niveau 7
  • 650 armes légères d'infanterie de niveau 8
  • 650 soldats professionnels
  • 1 sous-marin lanceur d'engins de niveau 3
  • 10 missiles balistiques de niveau 6
  • 15 vedettes de niveau 9
Escorte :
  • 3 sous-marins de niveau 7
  • 2 frégates de niveau 8
  • 1 destroyer de niveau 2
Logistique :
  • 1 navire-cargo de niveau 10
  • 1 transporteur de chalands de niveau 8
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Les choses sérieuses commencent.


La nuit vient de tomber. Nous sommes en Eurysie, au Kronos. Déjà, rien que dire cela, peut faire mal tourner la suite des choses. Mais pas d'inquiétude. Nous sommes (presque) en terre Loduarienne. En l'occurrence, nous sommes dans une base militaire. Une base militaire Loduarienne au Kronos. Bon, OK, là vous doutez. Vous vous dites que rien ne va véritablement aller par la suite.

Et bien vous avez raison de douter.

La Loduarie s'était implanté militairement au Kronos il y a déjà un bon bout de temps. Alors que le Kronos tout fraîchement devenu communiste avait initié une escalade militaire à la frontière avec la Youslévie, la Loduarie en avait profité pour négocier une présence militaire Loduarienne. Cette présence, par la force des choses, s'était renforcée, aussi bien pour protéger le Kronos que pour lui faire comprendre subtilement, au fur et à mesure que le monde changait, que désormais la Loduarie veillait au grain.
Ce qui était au départ un simple camp était devenu une base militaire redoutable, armée et prête à opérer, abritant nombre de bijoux de technologie Loduariens. Néanmoins, sa fonction première, qui était de protéger le Kronos, bien que toujours d'actualité, commençait à être délaissée. En Loduarie, on visait une implantation durable au Kronos, et dans la base, on visait un renforcement durable. Autant que ce fut chose faite, le Kronos sachant que la Loduarie restait l'une des dernières barrières nécessaires à sa survie.
La base militaire Loduarienne au Kronos mutait. Elle s'était dotée de nombreux éléments, qui s'étaient rajoutés au fur et à mesure que le Kronos en avait besoin. Et désormais, elle était devenue indispensable. La Loduarie savait que le Kronos ne pouvait plus composer sans cette petite base, surtout après la débâcle Afaréenne. Si les forces Loduariennes, elles, avait résisté jusqu'au bout face aux forces de L'ONC, aussi bien au niveau naval qu'au niveau terrestre et également, en part moindre, au niveau aérien, les forces Kroniennes, elles, avait faibli et s'était rendue lâchement face à l'ennemi. Ce contexte établi, la Loduarie doutait, et légitimement, de la capacité Kronienne à faire face à une nouvelle offensive de l'ONC, en terre Eurysienne cette fois-ci. La Loduarie avait prit des mesures drastiques pour éviter cela. Et visiblement, elles fonctionnaient. Ainsi, par la force de choses, la base militaire Loduarienne s'était imposé au Kronos, qu'on le veuille ou non.

Et elle allait être déterminante dans la suite des événements.
La nuit vient de tomber sur le Kronos. La nuit vient de tomber sur la Loduarie. La nuit vient de tomber sur toute une partie du monde. Et bientôt, certains ne se réveilleraient jamais de la nuit qui les recouvre de ses sombres voluptes.

La nuit tombe sur les soldats Loduariens. Est-ce le début d'une nouvelle ère ? Nous le verrons. Un jour.
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Velsna libéré, Journal d'opposition parlementaire et des grands mouvements de contestation a écrit : Guiseppe Lauda, 6 octobre 2012

Kronos: Voyage au pays martyr du socialisme


Bien d’entre nous ont eu l’occasion d’entendre parler de Kronos récemment. Jamais en bien. Mais ce n’est pas forcément de la responsabilité du gouvernement kronien, sur lequel nous allons revenir dans cet article, mais plutôt des aléas d’une nation socialiste lorsqu’elle se confronte à des forces qui la dépasse. Je m’y suis donc rendu pour ma troisième enquête à travers ce monde bien troublé, pour y découvrir une nation ruinée par la guerre et dont les deux finalités possibles sont la réforme ou la disparition. Ce reportage est particulier : c’est la première fois de mon périple où des forces armées nécessitent de m’escorter pour assurer ma sécurité. Mon arrivée fut des plus atypiques, parqué comme j’étais dans un transport militaire loduarien. Je souhaite avant tout ouvrir à mes lecteurs et auditeurs un aperçu de Kronos qui puisse rendre une partie de la dignité à laquelle ses habitants ont droit, tout en restant dans l’analyse de ce qui a fait la défaite de ce régime, et ce qui peut potentiellement le sauver. Pour les besoins de cette enquête, il m’aura fallu parcourir deux continents dans un pays dorénavant divisé en deux parties. En Eurysie, contrôlée en théorie par le gouvernement kronien, et en Afarée où un gouvernement séparatiste sous le contrôle effectif de l’ONC a pris les commandes de la région, la plus touchée par la guerre.

Kronos à la veille de la guerre :
A l’occasion de ce voyage, j’ai eu l’occasion de constater en premier lieu les nombreux points communs que partageaient Kronos avec la Loduarie, qui à mon sens est la nation qui au sens idéologique, s’en rapproche le plus. Kronos fonctionne également selon les principes de l’eurycommunisme que l’on pourrait résumer à ces préceptes :
- La gestion partielle ou totale du gouvernement par un parti d’avant-garde prolétarienne sans possibilité d’opposition notable (dans le cas de Kronos, cette caractéristique est encore plus appuyée qu’en Loduarie, qui elle tolère l’opposition de façade).
- Une discipline de parti qui confine à la discipline militaire.
- Une planification totale de l’économie depuis un Etat centralisateur. (on peut toutefois noter dans certains pays eurycommunistes une tolérance de la petite entreprise privée)
- Dans les cas les plus extrêmes mais pas systématique, la mise en place d’un culte de la personnalité (c’était le cas en Loduarie, mais cet aspect est beaucoup moins appuyé à Kronos.)

Voilà pour les évidences, mais qu’en est-il de la pratique effective du pouvoir ? En réalité, bien peu de choses…Depuis la Révolution de 2008 qui a placé Baldassare Calabraise au pouvoir, et même avant, le pouvoir de Kronos ne communique que très peu sur cet aspect. Depuis 2008, les modalités d’une éventuelle élection de l’assemblée n’ont pas été énoncées, et en théorie l’intégralité de l’assemblée est constituée de députés du parti dont on a du mal à définir l’étendue réelle de leurs pouvoirs. On peut donc aisément élaborer une conclusion sur le caractère anti-démocratique du régime. Kronos ne communique guère plus sur une éventuelle constitution, à la différence de la Loduarie qui tente toute de même de légitimer son autorité par son biais. Des promesses l’élections avaient été formulées en 2011 par le régime, mais il n’y eu plus jamais de nouvelles et même les modalités de cette dernière ne furent pas dévoilées. Nul doute qu’avec la défaite, le régime, en quête d’autorité, a ajourné indéfiniment cette annonce.
Ainsi, si je pouvais résumer Kronos sur le plan politique, il s’agirait d’une version moins épurée de l’eurycommunisme où le pouvoir central a échoué a instauré un rapport de confiance (ou de domination dans le cas où la loyauté de cette dernière n’est pas acquise) avec sa propre population. Et c’est là la différence majeure avec la Loduarie, qui malgré les critiques que j’ai pu émettre à l’encontre de son gouvernement…dispose bien d’un gouvernement clairement défini et dont la population comprend le fonctionnement.

Un autre aspect fondamental à étudier lorsqu’on veut comprendre la situation réelle d’un pays est de s’intéresser à sa presse et à ses médias. Comme en Loduarie, je n’en ai trouvé qu’un seul : Kronews. Cependant, il faut retenir quelques différences qui m’ont donné à sourire. En Loduarie, je n’aurais dû me contenter en ouvrant un journal, de devoir lire une longue liste d’articles tournant tous autour de deux sujets : le secrétaire général et l’armée. A Kronos, on peut voir transparaître la militarisation du régime certes, mais les éditions sont ponctuées, chose rare, d’actualités utiles à la compréhension de la politique réelle de Kronos mais également du monde. A ma surprise, on n’hésite pas à aborder des sujets qui mettent dans l’embarras le régime, ce qui est paradoxal avec son caractère eurycommuniste. Il y a même des tentatives de relais de faits divers et nouvelles affectant la société civile. C’est comme si Kronos tentait une incursion dans la société de loisir, mais sans en avoir les moyens.

Ainsi, c’est là le portrait que je peux vous faire du Kronos eurysien à la veille de la guerre. Car c’est là que la situation du pays prend une tournure dramatique. Il y a un facteur qui explique la divergence géopolitique majeure entre la Loduarie et Kronos : Kronos n’est pas un État-nation, mais un ensemble politique relativement artificiel, et cela n’a pas été sans poser de problèmes avant même la Révolution eurycommuniste. Le régime a depuis sa création eu le plus grand mal à lutter contre les régionalismes et les séparatismes, et le plus vif d’entre eux était celui du Kronos afaréen, historiquement une possession du pays depuis le XIIIème siècle. Sur cette base de tension historique est intervenu l’ONC, pour le pire.


La guerre qui a mis un pays à genoux :

Le conflit fut court et brutal. Plusieurs dizaines de milliers de morts militaires kroniens en quelques semaines tout au plus, des pertes civiles dont on a du mal à déterminer le chiffre exact. Les forces de l’ONC ont clamé avoir minimiser les cibles civiles en milieu urbain, mais la volonté et la réalité sont souvent deux choses différentes. Pire que tout, la guerre a non seulement été le révélateur de l’incompétence notoire d’une armée peu fiable qui se rendit très rapidement, mais également un moment de choc pour la communauté internationale lorsque la coalition de l’ONC annonça la découverte de camps de travail. J’ajouterai, pour nuancer les propos de l’ONC, que ces camps n’ont fait avant leur arrivée l’objet d’aucune observation par une quelconque ONG ou organisation internationale et que pour ma part, je n’ai pu en voir au Kronos eurysien. Le pouvoir kronien, chose moins étonnante, n’a également jamais communiqué sur son système carcéral. J’invite donc à la prudence sur les déclarations de l’ONC.

Quoi qu’il en soit, la guerre, à la fois le fruit de l’incompétence kronienne et de l’impérialisme de l’ONC, a donné naissance à une situation plus catastrophique qu’au départ. Malgré le fait que la guerre se soit déroulée en Afarée, l’économie du Kronos eurysien s’est effondrée, entraînant des millions de kroniens dans une situation de pauvreté extrême. Le PIB par habitant a été presque divisé de moitié, le chômage a explosé et le régime, malgré son appel à repartir de l’avant, vacille.


Pour conclure cet épisode de mes pérégrinations, Kronos est l’endroit de tous les espoirs perdus, un pays où s’est exprimé à la fois l’incapacité de l’Eurycommunisme à se montrer viable et les pires penchants de l’impérialisme de l’ONC qui a sans doute détruit probablement davantage de vies humaines que ce régime bâclé et mal né a pu faire. D’après mes observations, ce n’est qu’une question de temps avant que ce dernier ne tombe, peut-être dans l’année. Le seul espoir serait une réforme profonde, qui viendrait soit d’une reprise en mains ferme, ou bien d’un abandon pur et simple de l’eurycommunisme dont la crédibilité a été profondément entachée.




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