3 février 2010 - Affrontement naval entre l'ONC et l'UNCS - partie 1 sur 3.Qu'il soit question des combats navals en surface ou sous-marins, chacun d'eux s'est révélé très meurtrier pour la coalition de l'UNCS.A l’horizon, pas une brume ne pouvait ôter la vision d’effroi qui animait chaque marine de guerre. De part et d’autres de la Leucytalée, pas moins d’une centaine de bâtiments de guerre se font face. Le climat afaréen était chaud et les tensions qui étaient montées crescendo autour des possessions territoriales kroniennes d’Afarée, aussi. Il faut dire que le déclenchement de
l’opération “Rose du désert” par l'Organisation des Nations Commerçantes, mandatant une partie des nations membres pour la recherche d’armes de destruction massives kroniennes en Afarée et la fermeture des usines chimiques reconverties en camps de travaux forcés, impliquait préalablement une approche des côtes afaréennes par les navires coalisés. Une manoeuvre militaire que la flotte kronienne, aidée de ses complices, les mains tâchées du sang des populations oppressées par le diktat Calabraise, voulait ardemment empêcher.
Se refusant toute reddition aux conditions énoncées par les commandants des flottes lofotenoises et alguarenas, des officiers communistes un peu trop zélés firent payer, un peu trop chèrement, le poids de leur orgueil à des milliers de marins positionnés sous leurs ordres, un sacrifice de chair et de sang, que les nations du Kronos, de Lambroisie et de Loduarie, mettraient très longtemps à panser.
L’amiral alguareno Isodoro Leguizamo, commandant de la 1ª Flota “Trueno” et de la 3ª Flota “Concordia” ayant pris acte avec le commandant Jaelenna Suang, son homologue lofotenoise pour l’Østflåten, de l’opposition fournie par la flotte hostile, entraîna son groupe naval dans une formation de combat. Sa silhouette avait parcouru depuis trois longues minutes déjà, la passerelle sur toute sa largeur, pesant les options encore valables après la fin de non recevoir reçue à ses sommations. Dès cet instant précis, l’amiral Isodoro Leguizamo prit toute la mesure du caractère inévitable du combat à venir, s’interrogeant cependant sur la contrepartie probable à donner. Sa réflexion passée, l’officier supérieur de la marine alguarena s’immobilisa et porta un regard vers les opérateurs de la passerelle, sans fixer l’un plus particulièrement que l’autre.
-”En l’absence de coopération, Kroniens, Loduariens, Lambroisois, tout ce qui vous fait face est réputé hostile… Verrouillez les bâtiments ennemis capitaine, avec une mention spéciale pour le croiseur loduarien “Amiral Geraert-Wojtkowiak”, son naufrage rapide donnera peut-être le temps de la réflexion aux autres…”
Les opérateurs opinèrent du chef, parcourant des deux mains les tableaux de commande face à eux. L’un d’eux, manifestement un officier, répondit, “Croiseur Amiral Geraert-Wojtkowiak verrouillé amiral, en attente d’instruction.” A cette question grave, taisant toute hésitation, l’amiral alguareno ne répondit que par un seul mot : “feu !” Un ordre simple et clair d’interprétation pour toute sa passerelle, qui aidait à l’évacuation de tous les doutes et toutes les incertitudes. En une fraction de seconde après que l’ordre de l’amiral alguareno fut exécuté, des dizaines de missiles anti-navires quittèrent leurs rampes de lancement pour entamer une trajectoire lobée vers leurs cibles, parmi lesquelles le croiseur comptait pour prioritaire.
Le groupement naval alguareno s’était effectivement scindé en deux flottes, une flotte dite de contact, composée de bâtiments de guerre ne pouvant exécuter de tirs de missiles de croisières et une flotte principale, capable d'exécuter différents tirs, de soutien ou de saturation vers une force hostile, et où les navires auxiliaires bénéficiaient de la protection des canons antiaériens chargés d’abattre en plein vol les missiles en approche.
Et tandis que la flotte principale effectuait des tirs de missiles antinavires vers la flotte loduariennes, pour mobiliser ses opérateurs autour des actions défensives, la flotte de contact, épaulée de plusieurs bâtiments lofotenois se mettait en position pour frapper à bout portant les bâtiments ennemis affiliés à l’UNCS. Des tirs de missiles antinavires exécutés, l’un d’eux vint toucher le croiseur loduarien, sans constituer un dommage critique pour l’intégrité du navire. Il faudra attendre les tirs de missiles lofoténois, pour constater que ni le navire-amiral loduarien, ni ses flottes d’escorte loduarienne et alliée, n’avaient les ressources nécessaires pour contrer l'entièreté des missiles en approche. Les explosions se succédèrent sur l’immense bâtiment loduarien, provoquant un effet domino où les geysers de feu laissaient leur place à d’autres. Plusieurs missiles de croisière hostiles partirent effectivement en direction de la flotte de l’ONC, malgré la mobilisation des opérateurs disponibles pour exécuter des contre-mesures envers les frappes de l’ONC.
Tandis que les grands bâtiments de l’ONC et de l’UNCS s’échangeaient des tirs de missiles de croisières avec une certaine constance, la flotte dite “de contact” approchait les navires communistes. Des vedettes (très) rapides alguarenas avaient été déployées depuis le transporteur de chalands, produisant l’effet d’un dangereux essaim que les armements puissants mais limités en nombre des principaux bâtiments loduariens et kroniens, ne purent parrer avec efficacité. Avant même le positionnement de la flotte de contact, les défenses antinavires de certains bâtiments de l’UNCS, avaient cédé, entraînant par le fond plusieurs corvettes et patrouilleurs, principalement kroniens et lambroisois.
Malgré la rapidité des vedettes alguarenas déployées, la flotte de contact lofotenoise conservait une certaine avance, engageant la flotte communiste au moyen des canons d’artillerie navale, que la flotte de l‘UNCS semblait décidée à lui rendre, le souffle pourtant bien court. Les tirs directs perpétrés par les canons d’artillerie navale de 76 mm, n’étaient finalement pas moins meurtriers que ceux des missiles de croisières, fauchant hommes et infrastructures sur les pontons des navires. Lors de ses échanges de tirs à bout portant, une succession de tirs malheureux frappa un bâtiment lofotenois à hauteur de sa salle des machines, entraînant un dommage critique et un début d’incendie que les marins, partagés entre les opérations de combat et de maîtrise du feu, parviendrait pas à réguler avant qu’un officier n’ordonne expressément l’abandon du navire.
La présence de bâtiments de guerre lofotenois au nord et au sud de la position navale de l’UNCS, fut décisive pour l’accomplissement des tirs de missiles, car elle monopolisait les canons de la défense antimissile, dans une direction contraire à l’autre salve. Incapable de maoeuvrer sur 180°C avec la rapidité voulue, au gré des frappes de missiles qui approchaient la flotte de l’UNCS, plusieurs bâtiments kroniens furent touchés, entrainant à nouveau des pertes dommageables pour l’alliance communiste. Si en surface les combats affichaient un caractère assez spectaculaire, les sous-marins n’étaient pas en reste, progressant vers les bâtiments loduariens tandis qu’ils concentraient leur attention sur la flotte de contact en surface. Leur présence fut cependant détectée par un groupe de sous-marins kroniens, trois fois inférieur en nombre.
“Présence de sous-marins ennemis” dit un sous-marinier alguareno à son commandant de bord, pressant minutieusement les deux oreillettes de son casque sur les oreilles. “Au bruit de la motorisation, les bâtiments sont manifestement de conception kronienne” souhaita-t-il confirmer, non sans parcourir un manuel répertoriant tous les sous-marins étrangers dans le monde.
Le militaire, qui était un sous-officier au grade de Segundo Maestre, était au-delà du grade, positionné sous le rôle “d’oreille d’or”. Dans le lexique des marines militaires, l’oreille d’or vient désigner le sous-officier ou l’officier de marine qui, au moyen d’un casque et d’une connaissance des productions navales étrangères fine (tout comme son ouïe), est en mesure de déceler les sons et les bruits caractéristiques d’un bâtiment, permettant son identification.
A ces sons caractéristiques des appareils s’ne ajoutèrent d’autres, des bruits sourds qui parcoururent les fonds marins, annonciateurs des premiers tirs de torpilles.
-”L’ennemi nous engage, torpille en approche, commandant…”
-”Manoeuvre d’évitement à bâbord, exploitez ce récif là-bas” ordonna aussitôt l’officier. A ces directives les sous-mariniers redéfinirent la trajectoire du sous-marin qui s’éloigna sensiblement de celui de ses frères d’armes, pour aller gagner les fonds marins, exploitant plusieurs passages qui se redessinaient constamment, considérant la proximité grandissante avec les côtes. Considérant le risque de heurter une paroi de corails sous-marine, les sous-marins alguarenos vinrent tour à tour réduire la cadence, préférant progresser lentement mais sous le couvert des fonds marins. Les sous-marins lofotenois ne profitèrent pas d’une pareille prudence, engageant ces sous-marins kroniens, jusqu’ici immergés dans l'obscurité totale des profondeurs océaniques. A l’extérieur, seules les lumières de navigation émettant des signaux lumineux semblaient trahir leur présence auprès de la faune locale tandis qu’à l'intérieur, les marins respectaient scrupuleusement la procédure de silence.
A bord des sous-marins, les opérateurs restaient de marbre malgré les tensions palpables qui traversaient les équipages, les clignotements occasionnels des écrans radar illuminant faiblement les visages tendus et crispés des marins alguarenos. A mesure qu’ils progressaient le long des récifs marins, les écrans radars des sous-marins alguarenos détectèrent la présence ennemie. Si les flottes alguarenas et lofotenoises se savaient pertinemment en supériorité numérique, l’importance de leurs effectifs impliquait nécessairement un engagement progressif de l’ensemble des bâtiments. Si bien que les bâtiments de la flotte fédérale engagés en première ligne, avaient malgré tout le loisir de sentir le poids de la menace communiste et le caractère périlleux de leur confrontation avec eux.
Mais l’exploitation des abysses océaniques par les flottes sous-marines d’Alguarena et du Lofoten, priva les sous-marins kroniens d’un quelconque avantage. Les sous-marins d’attaque alguarenos et lofotenois plongeant à loisir entre les failles abyssales pour forcer le contact avec les bâtiments ennemis. Equipées d’un meilleure technologie, notamment la propulsion qui rendait leurs sous-marins plus movibles et leurs torpilles difficilement parables, les marines alguarenas et lofotenoises prirent l’ascendant sur la flotte sous-marine rivale, incapable de s’engager au sein des failles abyssales avec la même dextérité pour y affronter un ennemi aleuco-paltoterran plus movible.
Le navire amiral kronien perdit donc progressivement tous ses moyens de communication avec ses sous-marins, devinant ensuite leur destruction par l’extinction de l’ensemble des signaux acoustiques qui les caractérisent. Tout cela aurait pu préoccuper l’officier supérieur kronien s’il n’avait déjà pas fort à faire en surface, enregistrant déjà la perte d’une demi-dizaine de navires de guerre kroniens et alliés. Depuis la passerelle, son commandant-en-second et lui purent observer avec stupeur, les illuminations qui gagnaient peu à peu différents endroits du navire-amiral loduarien. Le croiseur allié, du nom du président, général, dictateur, Amiral Geraert-Wojtkowiak, s’embrasait avec la rapidité d’un feu de paille. Des fumées noires avaient commencé à recouvrir l’écume tant les débuts d’incendie étaient omniprésents au sein de la flotte communiste. Ce paysage chaotique apporta un certain répit aux bâtiments de l’UNCS qui parvinrent ainsi à se soustraire de tout contact visuel avec le gros de la flotte alguarena et lofotenoise.
Des bâtiments de surface, engagés au sein de la flotte de contact lofotenoise, s’exposèrent donc aux tirs mortels des navires communistes. Un couperet sévère et sans appel, pour deux des navires lofotenois trop aventureux au sein de la flotte communiste démantelée. Il faut dire que s’élancer au sein d’un épais brouillard noir de combustion, laissait planer le doute sur les bâtiments ennemis réellement neutralisés et ceux entraînant toujours des capacités offensives. Un patrouilleur et une corvette lofotenois n’eurent pas le discernement suffisant pour s’en préserver et se retrouvèrent très vite entre les tirs croisés des bâtiments communistes.