Rédemption – Restitution des prisonniers de guerre entre la Loduarie et les Provinces-Unies
Réunion du Cabinet de la Chancellerie, de gauche à droite : Le Général de Division, Olaf Erikssen, second plus haut gradé de l'UP Air Force, Markus Finnigan, Chief Officer des services de renseignements du FSD, et le Chancelier Federal Atreus Fjörgyn
C'était acté, après l’inespérée et inattendue libération des otages de l’UPS Sovereign of the Airs, qui restera longtemps vécu comme un affront et une humiliation impardonnable pour les Provinces-Unies, ces dernières avaient consenties dans un processus de réciprocité à restituer les équipages des avions loduariens envoyés au Prodnov, en plein milieu de la crise entre l’ONC et les communistes. Et ce malgré les fortes réticences du Chief Officer du F.S.D Markus Finnigan qui y voyait là au contraire une faiblesse et une erreur du gouvernement loduarien, et qui voulait l’exploiter à son avantage.
“Nous avons désormais un levier de chantage auprès des Loduariens, une opportunité de faire peser de tout notre point pour maintenir le “Leader Suprême” Geraert en respect. Affranchissons nous de ce dilemme moral, après tout rien ne nous y oblige. L’utilitarisme doit primer sur le politiquement correct”.
L’ensemble du cabinet de la chancellerie lofotène fut catégoriquement opposé à cette idée, et le premier d’entre eux, le Chancelier Fédéral Atreus Fjörgyn déclara :
“Ces méthodes mercenaires ne sont pas dignes de notre nation, ces pratiques sont l’apanages des régimes autoritaires et des communistes que nous combattoins justement. rendons à leur pays ces hommes qui ne sont malheureusement que les otages d’une situation qui leur échappe et les dépasse. La situation aurait peut être été différente si nous étions en guerre ouverte et déclarée contre la Loduarie”.
“Monsieur le Chancelier, cela arrivera tôt ou tard, nous savons que ces dictateurs sont instables sur le plan émotionnel et psychologique, et que leur raison d’être est de guerroyer et d’impérialiser les nations voisines. Si nous ne frappons pas maintenant la Loduarie au cœur, pour la déstabiliser, demain, nous pourrions perdre le Prodnov Libre, voire pire, notre allié Youslève. “
“Je comprends vos inquiétudes mon cher Markus, mais l’ensemble du Cabinet de la Chancellerie a pris sa décision, et je n’y apporterais pas mon droit de veto. Que cette “Crise des Otages” soit définitivement résolue avec la Loduarie. Le meilleur moyen d’éviter une guerre, et d’éviter à tout prix toute interaction et implication avec cet Etat qui n’apporte que la misère et la souffrance partout où il passe. Régler les détails, je veux que cette affaire soit de l’histoire ancienne avant le début de la prochaine campagne électorale, compris ?”
“Limpide”
Ca y est, on y était, une rencontre à haut risque entre deux nations qui n’avaient rien en commun sinon une haine et un farouche dégoût l’un pour l’autre. D’un côté une démocratie libérale qui plaçait le libre-échange et l’économie de marché au-dessus de tout, membre de l’ONC, et de l’autre un régime communiste autocratique à l’économie planifiée, adepte des actions brutales dénuées d’absence totale d’humanité. Deux pays qu’absolument tout opposait ou presque, réunis par le simple fait de posséder chacun une monnaie d’échange permettant à l’autre de tirer avantage et parti d’une situation délicate sur le plan intérieur et international.
Une situation de statu quo qui avait préservé jusqu'à maintenant les deux pays de basculer dans un conflit total et ouvert, et ce malgré le soutien tacite et habituel du Pharois Syndikaali et du Grand Kah à l'Etat loduarien et à son intelligentsia, les parrains et protecteurs immoraux des régimes ultra-autoritaires communistes eurysiens.
Mais cet équilibre n’était plus, la Loduarie avait fait le premier pas et libéré contre toute attente les otages Lofotènes de l’UPS Sovereign of the Airs mettant les autorités des Provinces-Unies devant le fait accompli, et prises au dépourvu, se devait de ré-adapter en conséquence leur actions et leur comportement vis à vis de la Loduarie. Une situation qui avait surpris jusqu'au plus haut niveau de l'état et qui contrariait probablement les puissances tutélaires de la Loduarie, qui se privait ainsi d'un moyen de pression non négligeable sur les Provinces-Unies.
Nul doute que la vie de ces hommes et de ces femmes, des civils sans grande valeur, des touristes qui plus est, ne pesaient que peu dans la balance du pragmatisme et de la real politik. Outre le fait que les exécuter sommairement posent peu de problème de conscience aux communistes, qui ont élevé le meurtre de civils au rang de véritable art, l'impact psychologique d'une telle déflagration politique aurait été dévastateur pour le gouvernement social démocrate, qui serait probablement tombé aux prochaines élections, à la faveur de l'avènement plus que probable de l'extrême-droite et des nationalistes lofotènes qui conditionnaient l'entrée en guerre du Lofoten contre la Loduarie, et ses allié de l'UNCS à cette seule hypothèse.
Mais aujourd'hui les cartes sont rebattues, les sociaux-démocrates et les communistes lofotènes ont le vent en poupe, et la pression médiatique et populaire devenait de plus en plus inconfortable pour l’administration Fjörgyn. Les sondages indiquaient clairement que 67% de la population souhaitait le retour des pilotes loduariens dans leur pays par simple justice et équité, et 56% d'entre eux étaient clairement opposé à toute entrée en guerre contre l'UNCS, alors que ce taux n'était seulement que de 48% il y a encore 1 an à peine.
Aussi, sans véritalbe autre alternative politique, le Chancelier Atreus Fjörgyn charga l’Etat-Major lofotène de mettre rapidement sur pied l’opération Sky Fall, et celle-ci mobilisait un dirigeable, l’UPS Tribes of Aleucia, qui était piloté par un officier de l’UP Air Force, un ancien pilote de chasse chevronné, le Capitaine Aloïsius Guðjohnsen et dans lequel avait été rassemblé tous les équipages loduariens.
Le dirigeable était escorté par deux détachements, l’un de l’escadron Blue Squadron, commandée par le Capitaine Eowyn Breckenridge, et constituée de 6 avions de chasse de classe Freja, et l’autre de l’escadron Gold Squadron, et ses 4 chasseurs-bombardiers de classe Valkyrie, commandé par le Major Erwin Jónsdóttir.
Soit une flotte composée au total de 11 appareils. Les transpondeurs et codes d'identifications avaient bien sûr étés au préalable transmis à la défense anti-aérienne loduarienne, ainsi qu’à son aviation militaire pour éviter tout incident fâcheux ou interception malencontreuse.
Ecussons arborés par les pilotes du Blue Squadron (Escadrille d'avions de chasse de classe Freyja IV) et du Gold Squadron (Escadrille de chasseurs-bombardiers de classe Valkyrie I)
“Contrôle radio de Lyonnars, ici l’UPS Tribes of Aleucia, opération Sky Fall. Je suis le capitaine Aloïsius Guðjohnsen , code de transmission Alpha-Bravo-Zoulou-Sierra-Quatre-deux-Huit-Zero-Zéro. Transmettez en priorité. En attente d’autorisation pour atterrissage aux coordonnées terminé”
Lorsque les avions ainsi que le dirigeable apparurent sur les écrans radars loduariens, l’alerte fut donnée, et la chasse loduarienne décolla aussitôt de l’aérodrome de Lyonnars
“UPS Tribes of Aleucia, opération Sky Fall, ici Contrôle Radio de Lyonnars. Code de transmission validé. Autorisation accordée pour atterrissage en coordonnées communiquées . Accès validé sur piste 8-Delta-3-Tango.Veuillez confirmer réception.Terminé"
“Bien reçu. Nous confirmons réception de l’autorisation et engageons la procédure d'atterrissage sur piste 8-Delta-3-Tango. Terminé.”
“Affirmatif, la Chasse Loduarienne prends désormais le relais. On vous ouvre le ciel. Veuillez suivre le plan de vol comme indiqué. Terminé.”
Le Zeppelin UPS Tribes of Aleucia, de classe Dolphin II-a, dans le ciel de Loduarie
Les formations Blue Squadron et Gold Squadron s’écartèrent de l’UPS Tribes of Aleucia, pour rejoindre des trajectoires de repli stratégiques, proches de l’espace aérien loduarien, dont les avions de chasse prirent le relais pour escorter le zeppelin jusqu’à sa destination finale, une piste quelque peu isolée de l’aérodrome de Lyonnars.
L’aéronef se posa sans encombre, grâce à l'étonnante dextérité de l’expérimenté capitaine Aloïsius Guðjohnsen.
Aussitôt à terre, les militaires et les services de sécurité loduarien entourèrent rapidement l'appareil, et établirent un périmètre de sécurité sur le tarmac de l'aéroport. Un agent du FSD fut chargé d'ouvrir la porte et de procéder à la libération des prisonniers loduariens, et de s'assurer que ces derniers soient tous remis sans exception, aux autorités communistes.
Le dirigeable fut donc immobilisé quelques heures durant lesquelles les services secrets du FSD et leurs homologues loduariens procédèrent à quelques tests et vérifications, afin de confirmer les identités de chacune des personnes descendant du zeppelin. Ce que craignaient par dessus tout les Loduariens étaient que les Provinces-Unies substituent ou retournent l'un de leurs prisonniers, et en fasse un cheval de Troie. A juste titre car l'idée fut judicieusement évoquée par le FSD, qui ne manquait jamais une opportunité d’introduire et d'infiltrer des éléments subversifs chez l'ennemi. Toutefois l'avantage tactique d'avoir des pilotes de lignes loduariens, non membres de l'armée rouge à la solde du FSD fut considéré comme négligeable et aucun ne fut retourné à la cause de la lutte anti-communiste.
Les prisonniers loduariens avaient été bien traités, bien nourris, et certains d'entre eux, avaient nourris l'espoir d'être oubliés par leur nation et de pouvoir être à la longue, autorisé à vivre de manière plus permanente sur le sol des Provinces-Unies, autrement plus jovial et prospère que la triste, morne et dépressionnaire Loduarie. Pour d'autres en revanche, le mal du pays, l'éloignement familial, les amis, étaient bien pus fort que l'attrait et la force de séduction du capitalisme et des libertés individuelles. Pour certains, il fallait mieux être prisonnier avec les siens, que libre mais seul et loin de ses proches.
Quand tout fut achevé, les agents des services de renseignements se regardèrent, et se firent le salut militaire en guise de respect et pour acter la fin d'un épisode et d'une crise qui aura duré un certain temps, et qui sera probablement éclipsé par la prochaine crise entre l'ONC et l'UNCS qui ne tarderait probablement pas à survenir.
Les visages "heureux et expressifs" des prisonniers loduariens qui retrouvent en cette froide journée de début de mars 2010 leur mère patrie.
Leur sort et leur "réintégration" dans la société loduarienne n'était désormais plus du ressort des Provinces-Unies. Si la plupart d'entre eux étaient lucides sur les interrogatoires et séances de questionnements poussés qu'ils allaient devoir subir pour prouver que leur allégeance au leader suprême loduarien était toujours aussi intacte et patriotique, d'autres ne pensaient qu'à rejoindre leur famille et étaient prêts pour cela à endurer toutes les tortures que le commissariat politique leur préparait en guise de fête de bienvenue.