Posté le : 10 oct. 2024 à 02:32:17
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Juliette Mésange écouta tour à tour ses deux homologues. Leurs mots étaient bien choisis, adaptés au contexte géopolitique et aux dynamiques observées qui ne faisant que conforter les pessimistes constats de l'OND. Elle n'était pas pour autant d'accord sur tous les points, chose qu'elle prit le temps d'exprimer :
"Excellences,
Plusieurs points ont été avancés, avec certains très vrais comme notre volonté d'éviter la guerre et la nécessité d'établir un cadre clair pour y parvenir en vue des tensions actuelles. Je crains malheureusement que nos visions soient actuellement enfermées dans le prisme de nations de l'OND, avec des dirigeants raisonnables, sains d'esprit et confrontés à des contre-pouvoirs qui empêchent les abus. Or, nous savons pertinemment qu'il est vain d'espérer la même chose de notre "homologue" loduarien, ayant témoigné à mainte reprise son impulsivité, manque de vision sur le long terme, absence de considération pour les principes Humains ou Démocratiques, et surtout, sa vision purement militaire. Inutile de rappeler l'échec monumental du sommet de la détente organisé par Sylva durant ladite crise de l'Okaristan, dans lequel le secrétaire Lorenzo a lui-même dit ne plus croire en la diplomatie mais uniquement en la force, et nos rapports se sont jusque-là maintenus uniquement dans cette direction.
Évidemment, la Loduarie acceptera une partie des termes proposés parce qu'elle n'est plus en position de force pour les refuser. Elle est isolée dans ses excès militaristes et mégalomaniaques, même dans l'UICS dont le seul fervent support est un obscur partis d'un pays dont l'instabilité le rend bon à intégrer l'UEE. Mais elle ne tiendra aucunement cet engagement par respect de sa propre parole, mais parce que la force lui en incombe, et nous devons être conscients que ces promesses seront rompues à l'instant où le rapport de force basculera. Je ne dis pas que cela arrivera, mais que les promesses n'engagent que ceux qui y croient, ce qui n'est pas le cas du chef de la junte loduarienne. Éventuellement, les termes de cette proposition auront davantage pour finalité de clarifier ce que nous tolérons ou non et ce que nous nous engageons à faire ou ne pas faire pour conforter la Loduarie dans cette entente. Mais elle ne devra à aucun moment être prise pour acquise et nous devrons toujours garder à l'esprit qu'avec ce sinistre déséquilibré, c'est la force de notre côté et rien d'autre qui ne le fera tenir cet engagement.
Pour en revenir aux propositions elles-mêmes, je rejoins les propos de mon homologue Børre Erken. La limitation de la présence navale et des actions militaires dans les régions délimitées sont plus que souhaitable et raisonables, de même que la démilitarisation des frontières Teyla – Loduarie quand bien même cela relève de vos initiatives. Ceci dit, pour ce second point, que cela relève de la souveraineté des deux pays frontaliers ou non, c'est évidemment l'OND qui, par pur rapport de force tel qu'explicité précédemment, garantira (ou plutôt contraindra) le secrétaire général à contenir ses ferveurs.
Et concernant le dernier terme, je ne peux là encore que rejoindre les propos de notre homologue tanskien. C'est inapplicable bien que souhaitable, mais la paranoïa du dictateur loduarien le poussera à croire que nous voulons le désarmer pour l'envahir. Il est après tout impossible de reprocher à une puissance souveraine d'assurer de manière autonome sa défense.
Mais je suis toutefois d'avis de garder cette proposition pour laisser au secrétaire Lorenzo de la refuser après d'après négociations. Nous avons constaté sa tendance à toujours rattraper ses défaites par de petites victoires, des détails lui permettant de dire à son peuple asservi "Nous leur avons imposé ça !" Le premier exemple à me venir à l'esprit concerne la libération du pilote sylvois exigée par le Duché pour Noël 2013, et acquise quelques jours après. Le secrétaire a bien fini par relâcher le pilote ayant torpillé le navire à son nom et manquer de tuer sa femme et enfant, pire encore, il a reconnu l'innocence du pilote et la responsabilité de l'équipage du croiseur. Mais ! Mais il a libéré le pilote selon ses termes en ne respectant pas nos délais, c'était sa petite victoire, tel que les aveux du pilote publiés et obtenues via des suggestions que nous qualifierons "d'insistantes" à en croire les retours du pilote une fois revenus au pays. Ce dernier terme aura l'effet égal, donner une petite victoire réconfortante à ce tyran tandis qu'il sera contraint à approuver la suite.
Et enfin, j'aborderai le cas de la TDC : nous reconnaitrons la TDC comme État Souverain quand elle disposera de son propre gouvernement autonome indépendant de la Loduarie Communiste et plus généralement de l'UICS. Nous avons la même approche avec la RT, dont nous ne reconnaissons "que" le gouvernement d'intérim en sa qualité d'organe de transition, mais ne pouvons pour autant admettre que la RT est pour le moment un État Souverain. Nous pouvons par contre garantir que nous ne mènerons aucune action hostile envers la TDC, chose naturelle et qui plus est rassurante pour les acteurs impliqués."