La première attaque eut lieu à Legkibourg, en plein centre de la capitale, à une heure du matin. Le couvre-feu venait d'être levé après la victoire de Norient, et quelques Legkibourgeois bravaient la peur collective sur la place de Malgrad, passant du bon temps entre amis. Un homme surgit d'une ruelle armé d'un fusil d'assaut et ouvrit le feu sur le groupe de personnes stationnés là. L'attaque fit trois morts et une vingtaine de blessés. Le terroriste fut abattu en moins d'une minute par des soldats de l'Armée Impériale qui patrouillaient sur les lieux, pas assez rapidement pour éviter le deuil à trois familles innocentes.
Le second attentat meurtrit la seconde ville du pays, Leongrad, sans causer la mort d'aucun civil. À trois heures du matin, le quartier de la Victoire fut soudainement réveillé par une grande déflagration. Un fanatique devotis venait de se faire exploser sur le parvis de l'église Sainte-Catherine, provoquant la destruction d'une bonne partie de la façade de l'édifice. Un graffiti dessiné sur le sol juste avant son odieux suicide révèle le fanatisme barbare du terroriste : "Jupiter vaincra".
Alors que les forces de l'ordre étaient en ébullition toute la nuit suite à ces deux attaques, elles n'empêchèrent pas que les dévotis continuassent leur vengeance meurtrière. À six heures, alors que le marché de la place Alexandre de Koslov grouillait de monde, un homme, une arme de guerre à la main, tira en rafales sur la foule, assassinant lâchement une dizaine de personnes et en en blessant treize autres. L'homme, après avoir hurlé vengeance pour ses "312 frères tués sur le champ de Mars", fut capturé vivant par l'Armée Impériale.
Puis, à six heures et demi, ce fut à nouveau Legkibourg qui paya le prix de l'hérésie devotis, lorsqu'un homme armé d'un couteau tenta de pénétrer dans le Palais de la Gloire. Il poignarda sans les tuer deux des gardes qui tentaient de l'arrêter. Il voulait, selon ses dires, trouver le Prince Clément pour lui offrir vengeance. Cette attaque au siège même du pouvoir Impérial n'empêcha pas la perpétration d'un dernier forfait, à l'église Saint-Pierre-du-Cheminement d'Erdaim.
Au moment de la messe, aux alentours de dix heures et demi, un homme armé d'un pistolet assassinat quatre fidèles ortholiques et blessa à l'épaule le prêtre qui disait son homélie.
Cette ignoble et sanglante vague d'attentats qui a tué cette nuit et ce matin dix-sept de nos concitoyens, innocents travailleurs, étudiants ou fidèles, nous touche au plus profond de notre cœur. Cette fois-ci, les barbares ne s'attaquent plus à nos croyances, à notre Armée, à l'État. Ils meurtrissent aujourd'hui des civils sans défense, nos frères et nos sœurs, nos pères et nos mères. Il est grand temps de mettre fin à leurs agissements. Le peuple attend une réponse des plus fermes de la part de son Empereur.
En attendant, prions pour les victimes de la barbarie.
Olivier Stritski,
Pour le Journal de Legkibourg