Un exemple de lama employé pour transporter de l'armement
En plus de ses capacités de franchissement admirable, il s'agit de bêtes de sommes courageuses et robustes, appréciées pour transporter aussi bien des vivres que de l'armement. Ils sont en effet une solution abordable et performante pour acheminer des armes lourdes d'infanteries (roquettes, mitrailleuses ou mortiers) sur de longues distances et durées.
Aptes à se nourrir de la végétation environnante durant les pauses, ce sont des poids relativement légers dans la logistique à prévoir, contribuant à l'efficacité des patrouilles de longue durée en zone isolée.
Accompagnés de chiens dressés à l'occasion pour le pistage, ils constituent un dispositif de surveillance insoupçonné capable de couvrir de larges portions de zones sauvages. Le flair des chiens leur permet de très aisément repérer le passage d'humains.
Non contente de représenter d'excellents patrouilleurs tout terrain, les unités de lamas sont également très capables en combat. Impossibles à détecter au radar ou à l'optronique dans les forêts, capables d'emporter une respectable puissance de feu et avec une mobilité notable, ce sont de redoutables tirailleurs apte à la guérilla et contre-guérilla (sujet vraiment d'actualité).
Ils sont capables de rapidement et discrètement rejoindre des axes de circulation pour les piéger et s'y mettre en embuscade, ou de rallier les villes et campements pour y faire des escarmouches et razzias.
En plus de cette déstabilisation, les patrouilleurs en lama pourraient traquer les insurgés komunteranos tentés de franchir les frontières (scénario bien trop probable en vu des dynamiques internes de la région). Elles seraient même grandement avantagées : là où un fantassin monté et ses lamas ne sont pas détectables au radar, un véhicule l'est même à travers la canopée tout en étant contraint de passer par la route. Les tracés avec lesquels peuvent circuler les véhicules à roue sont par ailleurs connus et aussi aisés à surveiller que miner.
Et dans le cas où des terroristes komunteranos venaient à passer à pied par la forêt, ils seraient incapables de transporter autant de matériel que des lamas, en plus d'être aisés à détecter par les chiens.
Mais les unités de lama brillent sur un autre plan : la coordination interarmes et plus précisément la reconnaissance puis désignation des cibles. Correctement équipés d'instruments de localisation et pointage, des éclaireurs peuvent repérer et marquer une cible pour transmettre ses coordonnées à d'autres unités de combat redoutablement armées : aéronefs, artilleries, le Duché est bien pourvu en munitions de précision.
Aussi sujets à la plaisanterie qu'il soit, ces lamas sont en conclusion d'excellents atouts pour l'armée sylvoise sur son territoire, que ce soit dans les forêts ou montagne, permettant un large panel de mission et une totale intégration dans le dispositif interarmes et la doctrine ducale.
Porté par l'entreprise "Anguille", un nouveau mode de production d'électricité se développe dans le Duché : l'exploitation de l'énergie osmotique. D'un point de vue technique, il s'agit de jouer sur les différences de potentiels électriques entre l'eau salée et douce. Riche en sels, l'eau salée constitue une source d'ion dont les mouvements représentent une source de courant par électrodialyse inverse, en faisant passer les ions chlorures et sodium à travers des membranes alors soumises à une tension exploitable.
Les centrales bleues seraient ainsi installées à la sortie des fleuves, où l'eau douce se déverse dans l'eau salée. Là, l'eau douce serait filtrée le long de colonne s'enfonçant dans l'eau de mer pour procéder aux échanges ioniques.
Cette technologie dispose de son lot d'avantages (continue, pilotable et écologique puisque exploitant simplement les déversements d'eaux des fleuves dans la mer) mais également de contraintes (production des filtres ioniques, infrastructures encombrantes à la sortie des fleuves). Les équipes d'Anguille restent malgré tout optimistes. Concernant l'entreprise elle-même, c'est une coopérative gérée par des bénévoles du Comté des Palétuviers et partiellement financé par des dons de leur village. Le travail se fait conjointement avec des groupes privés fournissant notamment les filtres et composants électroniques. Pour le reste, les techniciens d'Anguille se débrouillent avec les moyens du bord pour développer et affiner leur prototype.
Les premiers modèles de générateurs osmotiques ont déjà fait leur preuve et démontré l'efficacité de la méthode, il ne reste plus qu'à industrialiser le processus et l'intégrer dans le parc énergétique. Les ambitions sur le moyen terme sont de mettre en place une centrale pour le village de Marie-Crabe dans lequel est implantée Anguille.
L'entreprise profite d'un important soutien de la collectivité, avec une importante popularité auprès de la population. Si Marie-Crabe est bien raccordé au réseau électrique du comté et ne compte aucun soucis à ce niveau-là, il y a une réelle volonté de réduire la dépendance au parc énergétique comtale et favoriser l'autonomie.
Encore peu connu à l'échelle ducale, les plans ne sont pas certains. Les membres d'Anguille sont de fermes militants collectivistes se revendiquant en concurrence directe avec la noblesse, qui s'est pourtant exprimée comme intéressée par ce projet et prête à le soutenir. L'entreprise souhaite malgré tout s'exporter sous la forme d'un ensemble de petites filiales indépendantes dans les diverses villes à proximité des côtes pour exploiter les rencontres entre eaux douces et salées. L'idée de distinctement se séparer du parc énergétique du Duché apparait cependant comme illusoire. L'eau bleue n'est pas évidente à décentraliser, se concentrant sur des points côtiers. Les potentiels énergétiques sont localement concentrés et, à moins de ne laisser profiter qu'un nombre réduit d'agglomération tout en exploitant qu'une part réduite des capacités, il faudra se raccorder au réseau électrique.
La Duchesse elle-même s'est exprimée sur le sujet, insistant sur la liberté allouée aux sujets et collectivités pour se lancer dans ce genre de projet, mais du manque de vision de restreindre les coopérations qui favoriseraient pourtant l'approfondissement de ces techniques.
Voilà un moment que l'inflation s'est poursuivi à un rythme stable dans le Duché avec une augmentation constante et à peu près équilibrée des salaires et du coût de la vie. Les investissements et partenariats à l'étranger continuaient pour approvisionner en biens raisonnablement coûteux le Duché, initiative contestée par beaucoup. Nombreux sont fermement opposés à la direction actuelle de l'économie sylvoise, très loin de se redresser en apparence.
Certains courants néo-libéraux saluent pourtant l'inflation actuelle et vont même jusqu'à l'encourager. Parmi eux, l'essayiste Martine Lorage :
Pourtant, malgré cette crise et de nombreuses faillites, le PIB de Sylva reste stable et, mieux encore, continue de doucement monter. Et cela, c'est grâce à l'inflation.
L'inflation est un excellent stimulant pour l'économie. Puisque l'argent perd en valeur, l'épargne devient punitive, ce qui encourage à l'inverse à consommer et investir. Garder un millier de cuivrettes dans votre compte en banque et dans un an, sa valeur aura été divisée par deux. Maintenant achetez avec ces mille cuivrettes une action dans un secteur stable et sa valeur évoluera avec l'inflation pour atteindre deux milliers. Mais encore, si vous comptiez acheter plus tard une voiture, vous le ferez présentement, vu que les prix augmenteront.
Les sylvois n'osaient plus investir avec la crise boursière, mais à présent avec l'inflation, ils ont tout intérêt à fuir comme la peste l'épargne et relancer la machine, et acheter dès ce jour ce dont ils ont besoin. Cela permet de garder actif la circulation monétaire et la consommation. L'activité économique se poursuit et reste pérenne malgré la panique morale sur la situation.
Le seul bémol que l'on peut constater est l'absence de réévaluation de la cuivrette à l'international. Une dévaluation de la monnaie est également bénéfique pour les exportations. Les produits sylvois deviendront plus attractifs à l'étranger, et réciproquement, les entreprises locales seront préservées de la concurrence en ayant des prix plus attractifs. La politique actuelle semble plutôt se tourner vers la délocalisation, aussi bénéfique en soi.
Mettre en concurrence les entreprises, et par extension les salariés sylvois, à des nations aux conditions de vie inférieures encouragera à une adaptation et un réajustement des salaires. C'est en effet l'occasion de ramener à la réalité les salariés sylvois qui, s'étant conforté dans la forte croissance économique de ces dernières années, ont perdu le goût de l'effort.
Être confronté au libre échange avec le Wanmiri et le Tahoku leur rappellera l'importance de l'humilité et de l'effort. Il faut travailler dur !
Il va sans dire que l'intervention provoqua de vives réactions, avec des partisans du côté des adhérents libéraux (et surtout ploutocrates) en opposition à un nombre important de sujets de tous bords.
De nombreuses incohérences dans le discours notamment étaient pointés du doigt (notamment sur les relations entre inflation, dévaluation et les erreurs de calculs qui en découlaient sur l'attractivité des produits étrangers). Mais c'était spécialement la vision cynique de l'économie et du travailleur sylvois qui choquait, avec une vision insultante voire franchement déshumanisante, le tout orbitant vers un objectif bien hors sol : le rendement économique plutôt que la qualité de vie des habitants.
C'est en réponse aux troubles marquant Muzeaj qu'un défilé militaire a été organisé dans la Supra de la République, condamnant le Grand Kah et exprimant son soutien pour les komunteranos. Intrigués par la chose, divers experts du Duché se sont renseignés sur la question pour apporter plusieurs conclusions :
-Très peu d'informations sont connues sur les forces translaviques ayant défilé et, si l'éventualité que le secret militaire et une confidentialité extrême sur le sujet n'y soit pas pour rien, les renseignements sylvois estiment surtout que c'est parce qu'il n'y a rien à dire sur les forces quasi absentes du pays.
-L'influence politique du pays est également très floue et pour la raison susnommée. Isolée géographiquement et avec de relativement légers échanges (à la connaissance du Duché), la Translavya est essentiellement connue en Sylva pour sa rivalité avec Samara, et strictement rien d'autre.
-L'économie de la république présente quant à elle des résultats encore plus douteux que celle du Duché. Comptant apparemment sur des dons internationaux pour se développer, elle témoigne d'une croissance réduite et d'un manque flagrant de compétitivité reposant sur des perfusions étrangères pour subsister.
Cet évènement est pour résumer assez minime, la Translavya ne semblant pas être apte d'impacter substantiellement les choses en Paltoterra. La chose ne doit pas pour autant être balayée de toute considération, laissant percevoir l'implication de nations d'outre océan. L'évolution des choses sera donc minutieusement suivie par les renseignements du Duché.