En effet, à première vue, l'avènement d'un régime communaliste en Altrecht aurait tout d'un signe que la possibilité de "faire des affaires" dans ce pays est réduite à son strict minimum, et que les échanges de capitaux entre les deux pays sont condamnés à s'évaporer. Pourtant, c'est dans la plus grande des discrétions que le gouvernement communal aurait négocié la reconaissance du pays altrechtois en échange d'un certain nombre de privilèges avantageux. En premier lieu, l'élite économique paraît avoir très bien accueillie la nouvelle d'un accord d'exonération totale de tarifs douaniers entre les deux pays, qui permet au monde économique velsnien de disposer d'un pays dans un pays qui paradoxalement, limite l'investissement de la plupart des acteurs étrangers qui ne s'inscrivent pas dans le bloc libertaire. D'emblée, ce fut la le signal d'une véritable petite ruée vers l'or en Altrecht, qui permet aux capitaux velsniens de disposer d'avantages sans équivalent sur d'éventuels concurrents. Alessandro Benedetti, son excellence sénateur ayant porté la proposition approuvée par le gouvernement de l'Altrecht, n'a pas tari d'éloges au sujet de cet accord:
"Il a été agréable de constater que même des communalistes peuvent avoir le sens des affaires. C'est là une première. Nous ne savons que trop bien que tout accord économique avec des pays membres du bloc libertaire peuvent être compliqués au vu de la profonde incompatibilité des deux systèmes économiques. Les rouges ont beaucoup de mal, souvent, à accepter le fait que des caitaux peuvent circuler d'un pays à un autre qui n'est pas aligné sur le leur. Les accords entre la Grande République et le Grand Kah n'avaient pas été si complexes pour rien, et il avait fallu, à l'époque, tordre bien des bras rien que pour pouvoir tirer un avantage concurrentiel en pays kah tanais. L'altrecht nous a offert une place de choix dans le processus de restructuration économique que le pays est en train d'entreprendre au sortir de son ancien régime. Cette exonération de taxe de douane nous donne un avantage immense dont il faut absoluement profiter avant que d'autres pays ne fassent de même, et cela nous offre des perspectives immenses. Le marché altrechtois est particulièrement demandeur de matériel de construction naval, de produits de consommation courants dans une société de loisirs moderne, et je pense qu'il y a même de la place pour une industrie du luxe et de la haute couture. Qui plus est, nous ne parlons pas là seulement d'un marché de consommateurs en puissance, mais aussi d'un pays dont la main d’œuvre est qualifiée, bien moins chère qu'à Velsna par exemple, surtout depuis les dernières réformes du travail qui nous ont fait perdre un avantage concurrentiel en terme d'heures travaillées et de coût de la main d’œuvre. Tout le monde est gagnant dans cette histoire: les velsniens et les altrechtois, alors mettons nous au boulot !"
Pourtant, cet accord ne semble pas avoir fait que des heureux. En effet, l'opposition libérale a critiquée cet accord de reconaissance comme "un acte de rupture" qui pourrait remettre en cause le principe de neutralité que le gouvernement communal s'est lui même fixé dans le cadre de la rivalité régionale que se livrent en ce moment même les membres du Liberalintern et le Royaume de Teyla, qui a débouché sur la situation d'escalade que nous connaissons actuellement. La faction des Optimates comme celle d'ONDehors a quant à elle critiquée une "compromission scandaleuse" avec une puissance ennemie dont l'existence est profondément incompatible avec le système économique de la cité velsnienne. Dans cette partie du spectre politique, le sénateur, son excellence Altarini a été le plus virulent, sans conteste, accusant le gouvernement communal de haute trahison, et appelant à la pendaison haut et court de tous ses membres. Même au sein de la majorité sénatoriale conservatrice, les réactions, si elles n'ont pas été pour la plupart dans le sens contraire du cap gouvernemental, ont laissé place à une certaine réserve et surtout, au silence.
Ces critiques, pourtant, n'ont pas eu grand effet sur les partenaires privés de l'économie velsnienne, dont les marchandises paraissent déjà avoir investit les ports du pays altrechtois. En cause, c'est pour l'instant le secteur de la construction naval qui tire son épingle du jeu: la Société des Honnêtes armateurs velsniens et le Groupe de transport maritime Laurenti Alfonso on tdéjà pignon sur rue, et on prédit déjà que la demande altrechtoise ne devrait pas se tarir de sitôt, si l'économie locale est sur une pente ascendante. Du côté de l'automobile, le Groupe Strama a également accueillit avec enthousiasme la perspective de l'ouverture d'un marché idéal pour l'écoulement de véhicules de début de gamme, tout à fait taillés pour les modèles récents et à bas prix de la marque. Des accords avec les concessionnaires locaux et les acteurs du secteur semblent déjà avoir été trouvés, et les véhicules de la marque connaissent déjà un franc succès, au vu des standards de qualité-prix honorables qu'offre la "marque au carré". Parmi les membres du conseil d'administration du groupe, dans les bureaux de Saliera, certains ne cachent pas leur intention de "sonder le terrain", et de mener des études de marché quant à la faisabilité d'une délocalisation d'une part de la production de l'entreprise en Altrecht à moyen et long terme:
"On estime que la main d’œuvre en Altrecht est inférieure de trois à quatre fois celle de Velsna pour des qualifications similaires. Les altrechtois ont le double avantage de ne pas être une main d'oeuvre onéreuse, mais pas seulement: il s'agit aussi d'une main d’œuvre qualifiée, contrairement à ce que l'on peut trouver en Afarée ou au Wanmiri."
Affaire à suivre donc pour des acteurs enchantés, et une opposition réservée...
