À l'attention de Monsieur Jean-Louis Gaudion, ministre des affaires étrangères du Royaume de Teyla.
Monsieur le ministre, c'est le premier courrier que le gouvernement du Duché de Gallouèse vous adresse depuis la crise diplomatique qui a secoué notre région, j'en ai conscience. Mais l'eau a coulé sous les ponts depuis cet été. Les différents que le Conseil Exécutif a entretenu avec la Famille Royale, issus d'une stupide maladresse, se sont tassés et S.E. le Duc a présenté ses excuses officielles. Si cela peut rassurer Son Altesse, sachez que le peuple gallèsant a sanctionné monsieur Farche, Président du Conseil Exécutif à l'époque, dans les urnes : il ne siège plus au gouvernement depuis plusieurs mois. J'espère donc que le Duché et le Royaume de Teyla sont prêts à tourner une nouvelle page de leur histoire, pour ouvrir une ère de collaboration fructueuse. Mon gouvernement - qui n'a pas eu la chance d'intervenir dans les discussions de cet été - a toujours défendu que le Duché devait être un partenaire de Teyla. Trop de valeurs communes nous rassemblent dans ce monde volcanique pour que le silence s'éternise.
Si je vous écris en ce jour, c'est pour commencer à collaborer à nouveau, et en particulier pour vous soumettre un projet. Ce projet part d'un constat simple : dans la région ouest-eurysienne que nous appellerons pour simplifier le Teylogal, tout le monde a pu constater un triple échec de la diplomatie : dialogue de sourd entre la Gallouèse et la Loduarie, absence de dialogue entre Teyla et la Loduarie, et échec cuisant des discussions entre le Gallouèse et Teyla. Notre région, si rien n'est fait prochainement, court à la catastrophe dans les années à venir.
De ce constat émerge une solution. Le projet que je vous présente aujourd'hui émane d'une idée de Lorenzo Geraert-Wotjkowiak d'avant la crise de cette été. Il était question de créer une organisation d'échange entre plusieurs États d'Eurysie Occidentale pour discuter d'économie et de stratégie, quels que soient leur idéologie. Les temps ont changé depuis, et le Duché propose plutôt quelque chose de moins formel. Les trois pays qu'il est indispensable de réunir à nos yeux sont la Loduarie, la Gallouèse et Teyla, mais toute autre proposition est la bienvenue, pour une extension à la principauté de Carnavale ou à la République Impériale Pétroléonienne.
Le projet que nous défendons est le suivant : un forum annuel, du nom de Forum de l'Eurysie Occidentale, pouvant aussi être convoqué pour des réunions d'urgence. Des débats autour des points de tensions du moment, du commerce (s'assurer que les pays membres commercent normalement entre eux, empêcher les embargos), du militaire (discuter / se prévenir en amont avant tout exercice, se répartir la lutte contre la piraterie). Cela pourrait même aller jusqu'à discuter partenariat économique quand le beau fixe sera revenu. Et à la fin de chaque réunion, un communiqué commun, montrant tous les points d'accord. Bref, s'assurer d'un dialogue continu. Il ne s'agit pas de créer une organisation dotée d'une administration propre, comme l'ont fait les nord-afaréens, mais simplement de discuter régulièrement. Le Duché souhaite ajouter une condition : il ne devra y avoir que des acteurs locaux, et aucune influence d'acteurs extérieurs à la région. Les discussions, pour être parfaitement multilatérales, doivent se limiter aux armes que chacun peut poser sur la table selon ses propres ressources.
Pour convenir des modalités et peaufiner le projet selon les attentes de chacun, ainsi que pour me confirmer ou non votre participation bien sûr, je vous laisse revenir vers moi en me signifiant si vous souhaitez poursuivre les discussions par une rencontre trilatéral ou par échange épistolaire.
Par ailleurs, le Duché serait ravi d'étoffer ses relations bilatérales avec le Royaume de Teyla. Si votre gouvernement est favorable à des rapprochements économiques ou culturels, je serais ravi d'en discuter avec vous.
Dans l'attente de votre réponse, je vous prie de bien vouloir agréer, monsieur le ministre, l'expression de mes salutations distinguées.
M.Gwetran de l'Hairdre de Kergouël, ministre des affaires étrangères du Duché.