Raige, Rousmala, 21 h 12
03/03/11
03/03/11
Depuis 18 heures, des manifestations avaient éclaté à Raige. Il fallait avouer que les revendications étaient relativement floues. Tant tôt des pancartes sur l'intervention du Rousmala au Pontarbello, tant tôt sur la crise économique. Quoi qu'il en soit, les forces de l'ordre étaient dépassées. Celles-ci étaient dégarnies dans cette ville, trop occupées pour maintenir un semblant de calme dans la région frontalière du Pontarbello et dans les milieux intellectuelle de la capitale. Des manifestants réclamés le retrait immédiat et total du Rousmala dans la crise du Pontarbello, d'autre une meilleure aide financière de l'État, un bouclier tarifaire, n'importe quoi !, mais pourvu que les prix cessent de grimper. Les manifestants, n'étant pas nés de la dernière pluie, savaient pertinemment que les forces de l'ordre étaient en difficultés. Ils ne renonceraient donc pas comme ça. Le gouvernement qui était déjà occupé, n'avait pas le temps d'envoyer quelques informations ou renfort aux policiers. En effet, la situation commençait à devenir critique, on décomptait une dizaine de blessés graves et une soixantaine de blessés en tout genre.
"À Mort l'État militaire !", on entendait cela depuis plusieurs semaines. La situation dégénérait vraiment, les poubelles en feux, les voitures en feux, des tags sur les mairies, des vitrines cassées... tout cela était devenu fréquent et s'intégrait au paysage rousmalien. Le Rousmala... un État faillit, qui avait flanché à la première crise. Décidément pas le genre d'allié qu'on a envie de sauver à tout prix, pas vrai ? Et c'était ça, la politique à peine secrète de l'Empire face à la chienlit qu'était devenu ce pays, qui avait pourtant un PIB 2.5 fois plus grand, un territoire plus de 50 fois plus vaste et donc, un tissu économique plus efficace normalement. Devant une telle débandade, Estham ne sait toujours pas si elle interviendra en cas de conflit entre Filvia et Santialche. Cependant, une chose est sûre, devant une telle crise populaire, sociale, économique et institutionnelle, le MDC et Estham compte bien étendre leurs emprises sur le frêle campagnol qu'est le Rousmala. Cette politique porte déjà ses fruits car, les forces de l'ordre rousmaliennes étant tellement réduite, Monsieur Fefolet a demandé aux troupes nordistes de la caserne de Raige d'épauler la police. Maximilien II a bien sûr donné son accord pour que son armée joue un peu au policier et au manifestant qui va se prendre une balle en caoutchouc pas du tout dangereuse dans la tête...
- Hey, Jean ! Viens nous aider de ce côté, on n'a pas assez de barrière, il nous faut plus d'hommes.
Une ligne de barrière, de policiers et de militaires avait été faite devant la mairie. Les manifestants étaient estimés à 7'000 et les policiers à 400 plus 100 militaires nordistes. Estham a interdit aux militaires de tirer avec de vraies balles dans la foule, sauf en cas de force majeure. Des balles en caoutchouc sont utilisées, mais cela suffit déjà pour calmer deux, trois excités.
Le lieutenant Pichard pris un mégaphone et s'adressa aux manifestants.
- Mesdames et messieurs, nous vous ordonnons de partir de cette rue pour vous rediriger ver l'itinéraire initial de la manifestation et de la reprendre de manière calme et pacifique. Si dans cinq minutes, nous ne voyons pas de progressions significatives de vos groupes, nous ferons feux avec des munitions non létales sur vous. Ça devra vous calmer quelque temps. Je lance mon chrono !
Un manifestant tenta de lui jeter une chaise sur le visage alors qu'il était en équilibre sur l'estrade improvisé. Deux militaires réagirent avant et lui tirèrent dans la jambe et à l'épaule (toujours avec des balles en caoutchouc qui proviennent de LBD, lanceurs de balles d'auto-défense). Le manifestant tomba à terre, mais se releva avec un couteau et s'approcha de la ligne, un militaire sorti et le plaqua au sol. Il fut menotté par la police puis enfermé dans un des nombreux camions de police sur place.
Ce fut ça durant de nombreuses minutes jusqu'à ce que Pichard annonça la fin du temps, seulement 12% des manifestants étaient partis, il donna un dernier ultimatum et :
- Bien. Soldats ! En joue. Feux !
Une première salve de 50 balles d'auto-défense fut lancée et de nombreux manifestants furent touchés. Devant l'action ferme, près d'un tiers des agitateurs partirent. Pichard ordonna le repos et demanda aux chefs de polices d'arrêter les tirs et de privilégier la charge aux boucliers afin d'en finir et de manière moins brutale en poussant les manifestants vers la sortie de la rue. C'est ce qu'ils firent et trois heures plus tard, dans un rayon d'un kilomètre autours de la mairie, plus aucuns manifestants n'était présent. Au total, on décompta 1 militaire gravement blessé et 7 autres blessés, 12 policiers gravement blessés et 39 autres, ainsi que 21 manifestants gravement et 157 blessés. En tout cas officiellement. Cela fut moins conséquent que les estimations post-intervention, Estham estime donc que cela est une réussite.