On y était. Cela avait pris du temps, mais cela avait fini par arriver. Les efforts de la Loduarie avaient fini par payer, après tant d'efforts. Il faut dire que cela n'avait pas été simple. La Loduarie avait dû se relever de ses défaites militaires. Elle avait dû réussir économiquement, militairement et diplomatiquement. Elle avait dû subir la disparition de l'Union des Nations Communistes et Socialistes. Elle avait du se rendre plus démocratique que jamais.
Et elle avait réussi. Et aujourd'hui, ses efforts trouvaient leur récompense.
Mais le sommet ne commença pas directement. Non, d'abord, les représentants étrangers furent accueillis en Loduarie, avec les honneurs. Et ensuite, libre à eux de circuler et de faire ce qu'il leur plaisait !
Lyonnars avait tout spécialement été aménagé pour le sommet. Diverses choses attendaient les habitants de la ville ainsi que les dignitaires étrangers : expositions sur la réussite communiste Loduarienne, rencontre avec des soldats Loduariens ayant participé au conflit en Okaristan, exposition de l'armée, visite de musée retraçant l'histoire récente de la Loduarie, débats publics sur le communisme et ses dérivés ainsi que sur la Loduarie, visite organisée de L'ADPLC et rencontres avec des députés Loduariens, manifestations populaires, repas servis gratuitement (avec un lieu dédié au dignitaires étrangers si ils le souhaitent), forums de discussion...
Les deux premiers jours sur lesquels s'étendirent l'accueil des dignitaires étrangers préparèrent le terrain. Ce fut un grand événement populaire qui resta dans les mémoires des Loduariens, et des représentants étrangers, peut être ? Toujours en est-il que l'accent fut mis aussi bien sur les réussites du communisme Loduarien que sur sa récente démocratisation par l'instauration d'une nouvelle constitution.
Ce, bien entendu, sous bon œil des services de renseignement Loduarien ainsi que le service de sécurité mis en place spécialement pour l'événement. Si les gens semblaient détendus, ce n'était pas le cas de ceux qui organisaient la sécurité.
Jamais Lyonnars n'avait aussi brillé.
Le sommet commença un lundi, à 9 heures 30 pile. Les différents représentants étrangers furent conviés à l'ancien Parlement de l'Union des Nations Communistes et Socialistes, dont la salle de réunion servit au sommet. La véritable mise en scène des deux jours précédents restait dans les esprits des Loduariens présent, on le sentait. En était-il de même pour les représentations étrangères ? On allait vite le savoir.
Lorenzo regarda sa montre, il lui restait quelques secondes avant d'entrer en scène. Il lissa son uniforme, vida un verre de vodka, et finalement rentra dans la salle où aurait prochainement lieu le sommet, se dirigeant vers sa place. Le sommet commençait maintenant.
Camarades, Loduariens comme étrangers,
Dignitaires étrangers ayant souhaité observer le sommet,
Salutations à tous.
Nous sommes réunis ici en ce jour pour une raison. Tout d'abord, pour la majorité des personnes ici présentes, nous avons tous plus ou moins la même idéologie, les mêmes priorités, la même manière de penser, les mêmes manières d'analyser le monde. La majorité d'entre nous, ici présents, sommes communistes, socialistes, communalistes, ou que sais-je encore ! Mais nous avons tous une manière de penser en commun.
Ensuite, nous avons cette phrase. Cette phrase caractéristique de notre mouvement, de notre pensée. Cette phrase, entonné depuis plus d'un siècle déjà par les révolutionnaires du monde.
Prolétaires de tous les pays, unissez vous.
Oui, nous avons tous cette phrase là à la bouche. Nous avons tous la même idée.
Pourtant, le constat, aujourd'hui, est déprimant.
Nous sommes désunis, camarades. Nous sommes seuls, chacuns dans notre coin, isolés les uns des autres. Oui, nous sommes faibles, il faut le reconnaître.
C'est pourquoi, en cette journée, la Loduarie a décidé, sous l'impulsion de cette idée qui nous caractérise tous, de mettre fin à cette situation aberrante. De nous unir, car c'est uniquement comme ça que nos idées triompheront.
Tel est l'objectif de cette journée et des journées à venir. Élaborer une nouvelle Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Nous ne souhaitons pas dominer le monde, nous souhaitons défendre nos idées. Nous souhaitons défendre notre mouvements.
Camarades, vous avez désormais la parole.