21/02/2015
16:13:33
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[International]Sommet Communiste et Socialiste, Lyonnars.

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Jamais Lyonnars n'avait autant brillé.
https://www.arabnews.com/sites/default/files/styles/n_670_395/public/2020/05/09/2097856-1707919631.jpg?itok=64Ker5-c

On y était. Cela avait pris du temps, mais cela avait fini par arriver. Les efforts de la Loduarie avaient fini par payer, après tant d'efforts. Il faut dire que cela n'avait pas été simple. La Loduarie avait dû se relever de ses défaites militaires. Elle avait dû réussir économiquement, militairement et diplomatiquement. Elle avait dû subir la disparition de l'Union des Nations Communistes et Socialistes. Elle avait du se rendre plus démocratique que jamais.
Et elle avait réussi. Et aujourd'hui, ses efforts trouvaient leur récompense.

Mais le sommet ne commença pas directement. Non, d'abord, les représentants étrangers furent accueillis en Loduarie, avec les honneurs. Et ensuite, libre à eux de circuler et de faire ce qu'il leur plaisait !
Lyonnars avait tout spécialement été aménagé pour le sommet. Diverses choses attendaient les habitants de la ville ainsi que les dignitaires étrangers : expositions sur la réussite communiste Loduarienne, rencontre avec des soldats Loduariens ayant participé au conflit en Okaristan, exposition de l'armée, visite de musée retraçant l'histoire récente de la Loduarie, débats publics sur le communisme et ses dérivés ainsi que sur la Loduarie, visite organisée de L'ADPLC et rencontres avec des députés Loduariens, manifestations populaires, repas servis gratuitement (avec un lieu dédié au dignitaires étrangers si ils le souhaitent), forums de discussion...
Les deux premiers jours sur lesquels s'étendirent l'accueil des dignitaires étrangers préparèrent le terrain. Ce fut un grand événement populaire qui resta dans les mémoires des Loduariens, et des représentants étrangers, peut être ? Toujours en est-il que l'accent fut mis aussi bien sur les réussites du communisme Loduarien que sur sa récente démocratisation par l'instauration d'une nouvelle constitution.
Ce, bien entendu, sous bon œil des services de renseignement Loduarien ainsi que le service de sécurité mis en place spécialement pour l'événement. Si les gens semblaient détendus, ce n'était pas le cas de ceux qui organisaient la sécurité.

Jamais Lyonnars n'avait aussi brillé.


Le sommet commença un lundi, à 9 heures 30 pile. Les différents représentants étrangers furent conviés à l'ancien Parlement de l'Union des Nations Communistes et Socialistes, dont la salle de réunion servit au sommet. La véritable mise en scène des deux jours précédents restait dans les esprits des Loduariens présent, on le sentait. En était-il de même pour les représentations étrangères ? On allait vite le savoir.

Lorenzo regarda sa montre, il lui restait quelques secondes avant d'entrer en scène. Il lissa son uniforme, vida un verre de vodka, et finalement rentra dans la salle où aurait prochainement lieu le sommet, se dirigeant vers sa place. Le sommet commençait maintenant.

Camarades, Loduariens comme étrangers,
Dignitaires étrangers ayant souhaité observer le sommet,

Salutations à tous.

Nous sommes réunis ici en ce jour pour une raison. Tout d'abord, pour la majorité des personnes ici présentes, nous avons tous plus ou moins la même idéologie, les mêmes priorités, la même manière de penser, les mêmes manières d'analyser le monde. La majorité d'entre nous, ici présents, sommes communistes, socialistes, communalistes, ou que sais-je encore ! Mais nous avons tous une manière de penser en commun.
Ensuite, nous avons cette phrase. Cette phrase caractéristique de notre mouvement, de notre pensée. Cette phrase, entonné depuis plus d'un siècle déjà par les révolutionnaires du monde.

Prolétaires de tous les pays, unissez vous.

Oui, nous avons tous cette phrase là à la bouche. Nous avons tous la même idée.
Pourtant, le constat, aujourd'hui, est déprimant.
Nous sommes désunis, camarades. Nous sommes seuls, chacuns dans notre coin, isolés les uns des autres. Oui, nous sommes faibles, il faut le reconnaître.
C'est pourquoi, en cette journée, la Loduarie a décidé, sous l'impulsion de cette idée qui nous caractérise tous, de mettre fin à cette situation aberrante. De nous unir, car c'est uniquement comme ça que nos idées triompheront.

Tel est l'objectif de cette journée et des journées à venir. Élaborer une nouvelle Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Nous ne souhaitons pas dominer le monde, nous souhaitons défendre nos idées. Nous souhaitons défendre notre mouvements.
Camarades, vous avez désormais la parole.
DÉLÉGATION DE LA
RÉPUBLIQUE SOCIALE FÉDÉRATIVE DE TRANSLAVYA

Délégué Praïkov Vorojevno

Citoyens du monde, citoyen hôte, le président de la République sociale fédérative de Translavya salue encore, par ma voix, cette initiative excellente, et cet accueil remarquable que vous nous avez fait.
Comme vous le savez, nous avions prévu de délibérer si cela nous paraissait utile. Il se trouve que s'exprimer est toujours utile en l'état de liberté, pour assurer la concorde.

Comme vous le savez aussi, la République sociale fédérative de Translavya est un état des plus révolutionnaires si ce n'est le plus révolutionnaire d'entre tous. Abolition du salariat, abolition de ladite "justice" punitive que nous pensons oxymore, et de la culpabilité, abolition de la propriété matérielle autre que le corps, prohibition des pratiques corporelles non-médicales sur les enfants, prohibition du tabac à usage récréatif, rationnement de l'alcool, généralisation de l'énergie verte, abandon de l'idée fausse de représentation de l'individu pensant, gratuité des ressources primaires et sanitaires en quantités nécessaires, abolition de l'armée permanente, abolition du "mariage" civil, abolition des systèmes financiers capitalistes, et tant d'autres choses que vous pouvez retrouver ici.

Aucun des Etats représentés ici, n'a fait autant pour l'individu et pour le collectif. Et comme la raison nous le dicte, nous n'en sommes ni fiers, ni n'exprimons de honte, car ce sont là aussi des dangers pour la bonne culture de la pensée réfléchie qui mène à la Raison.

Nous appelons donc d'abord tous les Etats qui l'entendent, à réfléchir à ces directives de vérité, et à les adopter.
Vous êtes libres, comme vous le savez, par définition de vos idéaux.

Nous avons aussi abandonné l'idéologie d'Etat, maintenant qu'elle a fait son oeuvre active.
Nous aimerions rappeler à tous ceux qui conceptualisent leur plan de libération ainsi, qu'après la dictature du prolétariat que certains approuvent, doit venir la liberté. Pour notre part, nous n'avons pas établit de période dictatoriale dite "du prolétariat". Le concours de circonstances universel ne nous l'a pas fait subir. Car oui, la dictature quelqu'elle soit et quelque soit son but, n'est jamais agréable à celui dont l'esprit ressent encore un peu de liberté salvatrice.

Nous sommes tous unis en l'Humanité. L'Humanité est notre Patrie. Nous sommes Hommes avant tout.

La guerre qui s'est déclenchée en Paltoterra ne sera pas la dernière. L'Humanité ne peut perdre contre elle-même. L'Humanité n'a pas d'ennemi qui lui est extérieur. La nature même n'admet pas l'idée d'ennemi. L'antilope n'est pas l'ennemie du lion.
C'est dans cette même perspective, car la mort de l'un est la vie de l'autre, que nous vous appelons à réunir vos forces, pour vivre, pour survivre, face à nos tristes semblables en l'Humanité, qui s'arment contre ceux qui nous sont encore plus semblables.

La République sociale fédérative de Translavya y mettra toute sa volonté. La Révolution est permanente. Elle ne doit pas être stoppée. La Communaterra en est un acteur des plus valeureux. Aidons ces Hommes qui, pour la Révolution, appliquent la théorie. Sans application de la théorie, nous ne pouvons avancer. C'est pour ça que vos Etats se réclament communistes, socialistes, et autres : pour que la théorie soit reconnue vérité, et que l'Homme progresse.

Outre ce sujet qui peut déplaire à certains, nous voulions vous rappeler que la construction de l'Observatoire International d'Anslav a été achevée il y a peu : l'un des plus performant si ce n'est le plus performant à ce jour grâce aux travaux de centaines de chercheurs modernes, et aux travaux des milliers de chercheurs qui les ont précédé à travers le monde. La langue fut un obstacle permanent. Mais nous l'avons surmonté à l'aide de la technologie moderne. Le télescope verra peut-être au loin un avenir à l'Humanité.

Réfléchissez à tout cela, pour l'Humanité.
"Le Karbommunisme est une allumette pour nous éclairer dans les jours noirs" disait Missak Karycznyski


Une délégation karbovotske, représentante non seulement de l'état mais également du parti Karbommuniste, s'était déplacée jusque Lyonnars, pour aller dans le berceau du communisme, chez les Loduariens. En Karbovotskie, cela faisait de nombreuses décennies que le Karbommunisme était souverain et majoritaire, et la raison pour laquelle on ne parle pas ici de communisme ni de socialisme est que le Karbommunisme place au centre de son programme les mineurs de fond, et le peuple karbovotske. Il met tout à l'oeuvre pour protéger les si nombreuses familles vivant du charbon, c'est pour ça que leur deuxième couleur est le noir. Car là-bas malgré la pauvreté et la précarité, l'odeur terrible de mort qui régnait dans les villages perchés sur les montagnes, il y avait toujours le peu de lumière reflété dans l'Olya et sur les pics enneigés, la joie dans les villes. Les jours noirs de guerre ou d'exil étaient terminés depuis des décennies, voire des siècles, pour autant l'horreur régnait encore. Une collaboration commerciale était évidemment ce qu'attendaient les Karbommunistes de leurs camarades présents au sommet, cela permettrait de tellement améliorer la vie des mineurs, et du peuple en général. Car même si au centre de l'idéologie se trouvaient le peuple, ils vivaient en majorité dans la précarité, un enfer silencieux, brisé quelque fois par des coups de grisou qui, bien qu'ils n'étonnaient personne, renforçaient le désespoir ambiant. C'est dans cet état d'esprit que Byrak Dabrovnyski pris la parole :
Byrak Dabrovnyski a écrit :"Camarades, nous sommes très heureux d'être à Lyonnars. Ensemble nous sommes plus forts, c'est pourquoi nous apprécions, au nom de tous les karbovotskes, la démarche Loduarienne de contacter tous les intéressés et d'organiser ce sommet. Malheureusement, notre cher président Mikheyev Ambrozei n'a pas pu venir pour des raisons de santé. Mais nous tâcherons au mieux de porter la voix de tous les Karbovotskes.

Premièrement, nous avons remarqué chez nos camarades diplomates Loduariens une haine certaine et une violence à l'égard des capitalistes, mais la guerre n'est jamais la solution. C'est pourquoi, si un seul propos violent, proposant la guerre, est prononcé lors de ce sommet, nous nous réservons le droit de partir de ce sommet sur le champ. Nous ne cherchons pour notre part pas la violence, mais surtout l'entraide, surtout commerciale. Certains nous dirons que l'on a cette idéologie des Rus've, mais non, il s'agit juste d'une évidence : il vaut mieux s'entraider que de se haïr n'est-ce pas ? Mais je vois ici que les pays ou partis représentés sont majoritairement pacifique et cela nous rassure grandement. Car malgré les dictatures que vous avez instauré pour certains, ou même les guerres dans lesquelles vous avez participé, nous n'en tiendrons pas compte, nous nous contenterons de nous focaliser sur le sommet et de ses aboutissants, car comme l'a dit Erik Kazorsky :
"Peu importe le passé nous vous pardonnons tant que vous êtes les colombes du présent."

Après ces belles paroles où il exprima le point de vue Karbovotske, il se tut et laissa la parole à ses interlocuteurs internationaux, avec un grand sourire bienveillant, l'air à l'écoute des idées de chacun.

Byrak Dabrovnyski prononçant son discours

Délégation du Parti Communiste Stranéen



La Secrétaire du Parti Communiste Stranéen, Maimunah Susanti, fut accueilli avec honneurs dans la capitale loduarienne. Malgré le fait qu'elle ne soit aucunement à la tête d'un gouvernement d'un pays, elle fut accueillie comme telle. Avec ses hôtes, elle tenta de glisser les quelques phrases de français qu'elle avait pu apprendre dans l'avion mais elle dû rapidement recourir à son traducteur qui la suivit partout lors de son voyage. Ce fut la première fois qu'elle mit les pieds en Eurysie. Ici, il fait certainement beaucoup moins humide et chaud qu'au Negara Strana, mais cela ne la dérangeait pas. Cela faisait longtemps que Susanti voulait visiter la Loduarie, cette grande nation communiste qui perdurent au milieu de l'ultra capitalisme ou du conservatisme eurysien. Les activités et évènements prévues avant le Sommet furent fort appréciable, et la Secrétaire Général y passait du bon temps.

Une fois que l'ensemble des invités firent réunis Sommet, le dirigeant de la Loduarie Communiste, Lorenzo Geraert-Wojtkowiak, monta sur l'estrade. A son arrivée, le silence balaya la salle. On sentit la prestance du loduarien, l'appréhension des uns et l'excitation des autres. Suite à son discours d'introduction, l'ensemble de la salle applaudit. Le délégué Praïkov Vorojevno, vantant égocentriquement le modèle translavique, et le délégué karbovotske, prônant un communisme pacifique presque niais, lui succédèrent. Par l'ordre des choses, Maimunah Susanti vient à devoir prendre la parole à son tour. Une fois sur l'estrade, elle réajusta le microphone et dit:



"Camarades du monde entier,

Je vous salue au nom du Partau Komino Strana, ou plutôt du Parti Communiste Stranéen (en français) comme on peut le dire ici.

Je tiens avant tout à remercier la Nation Communiste de Loduarie, le Parti Communiste Loduarien et particulièrement son Secrétaire Général de la Nation, monsieur Lorenzo Geraert-Wojtkowiak. Cette initiative est remarquable, et nous apprécions votre volonté de rallier les nations communistes et socialistes du monde entier. Les prolétaires du monde entier vous sont reconnaissant.

En ce qui concerne ma présence ici, je me présente en tant que Secrétaire Général du Parti Communiste Stranéen, et non gouvernante d'une nation bien que je fasse partie du gouvernement actuelle comme la Constitution Stranéenne l'impose. Actuellement, le Negara Strana est principalement dirigé par le Parti Socialiste de Libération du Peuple. Ce Parti Socialiste est ni plus ni moins qu'une forme de socialisme affaibli par le capitalisme d'Etat qui le gangrène de jour en jour. Néanmoins, le PCS dispose d'une influence élevé au Negara Strana, d'autant plus dans le cadre actuel des élections législatives pour lesquelles les attentes du Parti sont grandes, mais aussi au Nazum où nous sommes l'un des principaux partis du continent. En tant que force importante d'opposition, notre projet est d'instaurer réellement un cadre socialiste au Negara Strana par la voie du communisme. Pour cela, le pays doit à nouveau être diriger par le Parti. Nous avons déjà pu mettre en pratique certains éléments phares du Parti comme la production autogérée dans la région du Pesisir, actuellement dirigée par le Parti et moi-même. Ma parole aura donc sûrement moins de poids que les vôtres, camarades, mais il me semble important de négliger aucune force.

Ainsi, le Parti Communiste Stranéen soutient l'idée de création d'une nouvelle Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Elle est nécessaire pour nous, mais avant tout pour les peuples et l'humanité. Dans notre multipolaire, il est primordial qu'une structure s'impose face au capitalisme et à l'impérialisme. Je pense ici aussi bien aux actions menées par l'Organisation des Nations Commerçantes et ses membres, que l'intervention injustifée du Grand Kah en Communaterra, qui ne relève que de l'impérialisme. Un sociale-impérialisme pourrait-on dire, mais un impérialisme tout de même. Camarades, nous ne pouvons plus continuer de faire cavalier seul. Défendons-nous ! Nous, représentant des peuples méritant une vie paisible et prospère ! Il est nécessaire que les communistes du monde entier se réunissent pour faire briller notre cause.

Enfin, dans ce cadre, il me semble également important d'intégrer à nos débats un élément indispensable des doctrines de Harto Tarihoran*, grand théoricien communiste et fondateur du Parti Communistre Stranéen. Le communisme ne peut se mettre en place de la même manière dans tous les Etats. Nous disposons de situations économiques, géographiques et culturelles bien différentes. Bien qu'il soit important de ne céder à aucun réformisme, je ne pense pas que l'heure est à la moralisation, ni même au concours du meilleur régime. Faisons ce que les Prolétaires attendent de nous, soyons unis camarades !"


*PrécisionsJe ne l'ai toujours pas mentionné dans mes RP. Néanmoins, ses théories sont équivalentes à celles du maoïsme/Mao Zedong, notamment en ce qui concerne la "théorie des trois mondes" et la critique de l'impérialisme.
DÉLÉGATION DE LA
RÉPUBLIQUE SOCIALE FÉDÉRATIVE DE TRANSLAVYA

Délégué Praïkov Vorojevno

Citoyens, je me permets d'interrompre cette enfilade internationale, en saluant encore les citoyens qui ont pris la parole après moi, pour leur rappeler que nous n'exprimons ni fierté ni honte au sujet de l'oeuvre commune qu'est la République sociale fédérative de Translavya. Mes propos ne visent pas à la faire valoir supérieure aux autres. Ils visent à la faire valoir, simplement, et le plus sincèrement du monde. Nous sommes ici avec comme projet commun la concorde.
Les régimes de vos Etats, par le progrès, laisseront place à d'autres régimes futurs, et ces régimes futurs à leur tour, laisseront place à l'avenir.
Je voulais, par l'énumération des progrès translaviques colossaux, vous conter à quel point nous sommes là pour nos semblables en l'Humanité, pour les aider, pour les mener dans le progrès, pour leur apporter les outils d'un avenir meilleur.
Et, en toute cordialité, je vous le dit : vous ne pouvez prétendre que tous les régimes se valent. Un régime où l'on meurt de faim, ou un régime ou le capitalisme règne, n'est pas un régime à offrir aux autres, ni à défendre. Il ne faut pas pour autant mépriser, ou dénigrer : nous ne le faisons pas.

Mais ne défendez pas des régimes inaptes sous prétexte qu'il faut se contenter, ou qu'ils laisseront place, par leur inaptitude, à des régimes aptes. Vous n'avez pour référence que ceux qui ont réussi, et ce par définition. Il se trouve que la Translavya a réussi à entrer sur la voie du progrès permanent, de l'universel, de la liberté, et de l'égalité. La réussite n'est pas un crime. Ceux qui ont réussi sont là, présents, ici, pour ceux qui n'ont pas encore réussi. Nous ne sommes pas là pour nous venter. Nous sommes là pour vous prouver qu'il y a une alternative à tout cela. Qu'il est possible de réaliser ce que nous avons réalisé.

Nous ne promettons pas des ressources aux Etats en manque. Nous ne promettons pas un régime idéal aux collectifs discordants. Nous ne promettons rien. Nous sommes la preuve d'un avenir meilleur, et non le champs, la mine, ou la forêt, qui vous fera vivre. La révolution, c'est vous qui devez la faire, seuls, pour vous-mêmes. Là est le principe même de révolution. Si vous ne l'avez toujours pas réalisée, c'est que vous êtes complice de l'Etat qui vous contient : vous vous y complaisez, vous vous en contentez. Il vous fait vivre, alors vous y vivez.

La Révolution éclate là où elle est nécessaire. Tant que vous ne la ferez pas, c'est qu'elle ne vous est pas nécessaire. La Révolution est un besoin. C'est une pulsion de survivance.

En séparant le genre humain en deux classes : les prolétaires, et les autres, vous vous rendez complice aussi de la division de l'espèce toute entière.
Nous ne sommes pas là pour les prolétaires. Nous sommes là pour tous les Hommes. Comme les riches vont chercher la force de travail là où elle est : chez les pauvres nombreux, les pauvres nombreux vont chercher l'argent là où il est : chez les riche. En travaillant pour eux. Nous devons oeuvrer à la perte de cet ordre. Mais tant que vous continuerez de travailler, vous continuerez de les enrichir. Et avec leur argent, ils continueront de vous divertir, de vous manipuler, et de vous exploiter. Ils vivent, vous survivez. Ils vous nourrissent assez, vous les engraissez. Ils vous logent minimalement, vous leur construisez des palais.

Soumis vous êtes.
Camarades Translaviques,

Je vous prierais d'attendre un peu avant de sauter directement sur les représentants qui viennent de prendre la parole.
Si nous sommes là, comme je l'ai dit, c'est à cause de notre actuelle désunion. Et cette désunion, l'une de ses principales causes est notre tendance à rester bloqués sur certains principes ou certaines idées plus que d'autres.
Chaque parole, chaque modèle, dans cette salle, se vaut. Il est nécessaire d'entendre l'avis de tous avant de commencer à relever des critiques, aussi constructives puissent-elles êtres.
Merci de votre compréhension, poursuivez, camarades.
Josette Bagasse et Annabelle Pottier, représentant respectivement les communistes et collectivistes de Sylva, écoutaient avec attention les différents intervenants. Annabelle, étant là uniquement pour assister et non intervenir, ne regretta pas après coup. Les collectivistes de Sylva s'étaient rapidement détachés des komunteranos après l'arrivée des loduariens, tout en se rapprochant du Grand Kah qui était réellement bénéfique pour leur mouvement. C'est par effort qu'elle était malgré tout venue à un congrès tenu par la Loduarie et, constatant qu'il commençait déjà à servir de prétexte pour casser du sucre sur le Grand Kah, elle se dit qu'elle n'aurait de toute façon rien pu apporter d'audible aux oreilles des membres présents (ou du moins s'étant déjà exprimés).

Josette était à l'inverse dans son élément. Moribond en Sylva, le communisme survivait péniblement en attirant l'attention au gré des diverses paniques morales. Là où le collectivisme pouvait cohabiter et s'agencer avec les différents courants de pensés existants, faisant son succès, le communisme sylvois était lui radicale et en opposition aux intérêts d'une grande majorité.
C'était l'occasion d'être du côté de toutes les contestations et de l'exprimer avec toujours plus d'extrémisme... ceci dit Lorenzo lui-même rappela au calme avant qu'elle ne puisse intervenir. Son implacable détermination révolutionnaire n'en fut pas pour autant impactée, et sa ferveur animée par la certitude de la justesse de ses desseins marquait ses propos. D'un timbre empreint de ses convictions et idéaux prolétaires, elle prit la parole avec un entrain révolutionnaire.

-Bonjour à vous, camarades. Ce sommet est une excellente opportunité et une initiative très appropriée. Nous connaissons tous la fervente opposition du capitalisme contre les modèles égalitaristes et juste, fondamentalement en opposition envers les modèles d'exploitation.
Pour faire l'état des lieux en Kazannou, la situation y est désastreuse. Les citoyens qui osent se laisser appeler "sujets du Duché" se conforte dans un semblant de qualité de vie. Certains plaident pour le compromis avec le modèle capitaliste et oppressif, lissant leur discours !

Annabelle haussa un sourcil face à cette provocation manifeste à laquelle elle ne pouvait répondre, laissant parler son homologue.

-La révolution ne peut pas être partielle ! Elle est ou elle n'est pas ! Nous ne pouvons tolérer les moindres réminiscences de l'oppression, la moindre tolérance à l'égard de l'insupportable ! Même la sémantique doit être balayé d'un revers de la main. Salarié ? Esclave ! Entrepreneur ? Oppresseur ! Paix ? Servitude ! Confort ? Avilissement !
Non, les prolétaires doivent s'unir et assumer une lutte nécessaire et implacable ! Ce sommet, ce rapprochement des peuples nous donnera de la voix et mettra en évidence les chaines qui entravent les opprimés, aveuglés dans une réconfortante consommation !
Ensemble, nous serons aptes à instruire et rallier les prolétaires dans une lutte, leur lutte, la notre !
Mon pays a donc décidé d'envoyer un observateur à ce sommet, un sommet de tous les dangers. Il fallait que ça tombe sur moi, après ce que j'ai vécu. L'ambassade entourée de soldats étrangers, qui pouvait subir un assaut armé à tout moment. Je m'en rappelle encore, comment l'oublier ? Ils m'ont choisi parce que j'étais au cœur du régime et je n'avais pas cédé à la panique à l'époque, je connais le dossier de la Loduarie Communiste comme si c'était mon fils, un fils odieux.

Le passage de la frontière fut étonnamment plus rapide du côté loduarien que du côté teylais. Les douaniers teylais ne me croyaient pas. Comment leur en vouloir ? Ceux-ci ne pouvaient pas s'attendre qu'on envoie un observateur et qu'il soit accepté par la Loduarie alors que la frontière n'avait toujours pas rouvert. D'ailleurs, quelle solitude de me retrouver au côté du personnel armé, protégeant un endroit désert, mais que de compréhension face à la nervosité des douaniers que je ressentis immédiatement.

La nervosité face au devoir pour le Royaume de Teyla et Sa Majesté, mais devoir regarder les soldats d'en face faire aussi leur travail en défendant "leur patrie". Mon costume bleu royal, aux couleurs du bleu de Teyla, me donnait un air d'originalité dans la tenue des convives de la grande assemblée réunie pour le congrès. Je n'étais pas le seul à avoir une tenue extravagante et à vouloir montrer l'art des stylistes de mon pays au sommet des communistes.

Après avoir discuté avec quelques communistes, je cherchais du regard le ou la représentant(e) du Jashuria, iel était sur la liste des invités. Entre nations libérales, la discussion pouvait être satisfaisante, bien que j'aime discuter avec des idéologues d'idéologies autres que la mienne. Mais la chose intéressante était l'expérience qu'avait le Jashuria face aux régimes communistes dans leur ensemble. Une expérience qui pouvait être utile au Royaume de Teyla de par sa frontière commune avec la Loduarie Communiste. Plus encore, le pays était membre de l'Organisation des Nations Commerçantes, une organisation libérale qui intéresse le Royaume de Teyla depuis sa création.

Le gouvernement de Sa Majesté m'a donné pour instruction de saisir toutes les opportunités afin de nouer des liens avec l'un des membres les plus éminents de l'organisation. Ainsi, après l'Alguarena et le Lofoten, le Royaume de Teyla pourrait établir un contact officiel avec un troisième pays membre.

Quand le sommet débuta, je m'assis à ma place attribuée et commençai à prendre des notes sur mon téléphone si cela était autorisé, sinon sur un papier et une pochette plastique en support. La technologie ne pouvait pas tout et parfois le papier et le crayon sont efficaces. Mes analyses seront dans ma tête toutefois, pour éviter une confiscation du papier de la part du régime communiste loduarien qui semble sur les dents pour ce sommet.

En voyant tous ces gens débattre je me dis : Et dire qu'on aurait pu faire décoller des avions, en échange de l'envoi d'un missile balistique sur un poste frontalier, la surveillance d'un porte-hélicoptère par un croiseur.
Sationa Nexhipi était incontestablement devenue l'ambassadrice la plus en vogue de l'Union. Non mécontente de quitter les locaux de la CAN, elle avait prit beaucoup de joie a rejoindre Lyonnars.

Elle prit le temps d'écouter les premiers intervenants. Après l'apre discours des Translaviques, elle jeta un coup d'oeil a leurs chevilles. Elle fut surprise de ne pas les voir gonfler.

Communistes peut-être, mais odieux. L'union risquait d'être compliqué si chacun proclamait a haute voix a quel point son pays était parfait.

Elle prit donc la parole a son tour :

Bonjour a tous.

J'aimerais d'abord saluer les représentants de toutes les nations communistes et socialistes ayant fait le déplacement. Et de même pour les représentants de pays qui auraient peut être du s'abstenir.

Je pense personellement qu'il ne sert a rien de s'éterniser sur les bienfaits du communisme et ses dérivés. Tout un chacun présent ici l'est pour une bonne raison. Je pense qu'il serait beaucoup plus efficace que nous parlions de cette fameuse union. Quels objectifs véritables ? Comment ? Est-ce réalisable ? Contrairement à ce que pensent les capitalistes, il existe d'infinis facettes au communisme. Son application en Asterie n'a pas grand chose a voir avec son application en Loduarie. Et je pense commencet par un point : l'égalité ne sert a rien si elle ne s'accompagne pas de la liberté. C'est pour ça que tous les régimes communistes ne sont pas exemplaires. Désolé camarades communateros, mais c'est pour ça que la révolution permanente n'est pas envisageable. La révolution ne doit être perçue que comme une étape de transition entre le monde d'oppression et le monde d'égalité. L'objectif ultime du communisme doit être la liberté. La liberté d'être égaux. C'est en ce sens qu'il sera important de définir quels communismes sont bénéfiques pour notre union, et lesquels ne le sont pas.
Dallas et Garand.
Garand et Dallas, prêts à l'ennui.


La VTM (vedette toutes mers) dernière génération faisait figure de ferrari dans la baie de Lyonnars, tant elle avait semblé voler avant de se faire interpeller par la police locale. Un vrai petit bijou des chantiers navaux de Raxington, il fallait avouer que tous les bâtiments glisois ne la valaient pas. Dans la vedette, un masque stoïque, le regard rivé sur le gare-frontière loduarien qui leur faisait face. Miranda Garand, adjointe à la mairie de Raxington tapait du pied impatiemment. Mais pas parce que l'homme était particulièrement lent. Pas à cause de son petit haussement de sourcil au moment de vérifier son visage sous le masque. Mais surtout parce que Benjamin Dallas, héros de guerre et ancien maire de Raxington, se retenait de rire de manière visible. Miranda l'interpelle, la veine sur sa tempe menaçant de sauter.

-Dallas.

L'intéressé n'y tient plus, et ouvre les bras pour étreindre le garde-frontière avec un grand éclat de rire. Le garde-frontière, expressif comme une pierre tombale, rend soudain ses papiers diplomatiques à Miranda et fait trembler l'océan en riant à son tour.

-Et ben Dallas, qu'est ce que tu viens foutre en Loduarie sans passeport? C'est ta remplaçante?

-Si je m'attendais à ce que tu te sois rangé, Kokoche! Nan, pas ma remplaçante, la vraie remplaçante est restée à la capitale, elle a un problème de rébellion armée dans le convoi Rose.

L'homme se gratte la barbe.


-Ah! Un jeudi aux EAU, quoi. Mais... pourquoi tu prends la peine de t'encombrer de quelqu'un pour le sommet communiste?

-Je préférerais crever que d'écouter des déclarations de pureté idéologique à longueur de journée. Non, moi j'suis là pour la formation diplomatique de la p'tite. Faut bien qu'elle voie tous les énergumènes qu'elle va se taper un jour!

Miranda fronce des sourcils sous son masque. Il évacuait la merde sur elle, et ne faisait même pas semblant.

-Roooooh, tu laisse ta stagiaire faire le taff à ta place, c'est pas joli joli tout ça.

Il sort un petit livret de sa poche.


-Tiens, vlà ton passeport diplomatique. C'était plutôt facile vu que t'as été maire, j'ai même pas eu besoin de graisser des pattes. Madame... Miranda Garand, je peux vous laisser entrer dans le pays avec votre arme d'apparat, mais faudra la laisser à l'hôtel, ils ont un balai dans le cul monumental, à la réunion.

Puis, avec un clin d'oeil hilare à Dallas:

-Bienvenue en Loduarie, comportez-vous bien, citoyen des EAU.


Comme promis, la sécurité fut plus dure pour entrer dans le bâtiment du sommet. Les deux représentants glisois avaient joué aux touristes dans le grand exercice de propagande loduarienne, Dallas s'exclamant régulièrement sur l'habileté de leur hôte dans ce domaine. Ils ne furent cependant pas occupés pendant plus de deux ou trois heures, il faut dire qu'ils s'y connaissaient bien. À l'entrée du sommet, Miranda dût retirer son masque, endurer la surprise habituelle de son interlocuteur, et subir toute une batterie de questions. Elle dût également laisser sa carabine d'apparat à la sécurité, non sans avoir râlé:

-Je vous jure sur Dieu qu'elle a intérêt à être là à la sortie.

Le pauvre garde loduarien put ensuite réchapper à la colère de son invitée en se tournant vers un visage vaguement connu: Benjamin Dallas, qui lui put éviter tout ce qui n'était pas le détecteur de métaux grâce à sa bouille bien connue des différents mouvements révolutionnaires à travers le monde. Ils entrèrent dans la salle des délibérations sans étiquette particulière autre que le respect des personnes présentes, et écoutèrent les premières interventions. Rapidement, Dallas se releva de sa chaise avec un sourire, posa la main sur l'épaule de Miranda, et lui chuchota de manière très peu discrète:


-On se retrouve au Barbelé dès que t'en as fini. Pas besoin d'intervenir les premiers jours, de toute façon.

Et il s'en va avec une indifférence royale, vers un des bars les plus connus de la contre-culture tolérée de Lyonnars, nommé ironiquement pour se moquer de la politique aux frontières. Il s'en va, laissant sa stagiaire dans un embarras heureusement planqué sous son masque. Et le sommet commençait pour les glisois.
Discours introductif du Secrétaire général du PEV Georgi Marcos pour l'Internationale


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Arrivée de Marcos à la tribune


Camarades,

Qu’il me fait plaisir de vous rejoindre à Lyonnars aujourd’hui. Qu’il me fait plaisir de toucher à nouveau le sol de la terre du paradis des ouvriers, là où pour l’eurycommunisme, beaucoup de choses ont commencé. Car en 2001, nous l’oublions parfois, mais la Révolution qui a éclaté ici même, à l’initiative des communistes loduariens et soldats de la liberté, a ébranlé pour sûr les bases du monde. Elle a plongé les nations impérialistes dans une spirale d’hostilité à notre égard et qui témoigne bel est bien de l’inquiétude qui les gagne. Au-delà même de ses frontières, elle a donné à des millions d’ouvriers l’étincelle d’espoir dont ils avaient le plus grand besoin. Tanska, Teyla, Velsna et Zélandia ne sont rien d’autre que des prête-noms à des Etats bourgeois dégénérés marqués par l’injustice de classe et la violence sociale. Que ces bourgeois soient des patriciens velsniens assoiffés de sang ou des sociaux-traîtres teylais qui bradent le droit du travail comme ils vendraient leurs parents importe peu, car ils sont tous l’ennemi du socialisme, sans distinction. Et c’est pour cette raison que nous sommes ici aujourd’hui. Face à nous, les bourgeois font bloc depuis bien longtemps et il faut admettre une chose : ils sont très doués pour mettre en commun leurs intérêts, contrairement à nous. ONC, OND… là encore des prêtes noms pour justifier l’impérialisme, l’interventionnisme et la haine du peuple.
Ainsi, ce jour est important, car nous avons là l’opportunité historique de corriger cette erreur, de mettre nos particularismes de côté, et de faire advenir ce que tous nos partis entendent accomplir : l’avènement de la République universelle de l’amour humain et de l’avenir du monde qu’est le socialisme. Pour ces raisons, je voudrais personnellement remercier les autorités loduariennes et le camarade Lorenzo d’avoir permis l’existence de cette réunion. Nous estimons que dans le cadre actuel, il serait impardonnable de laisser passer telle occasion et ce pour les raisons que nous allons énumérer tout du long de cette intervention. Mais dans un premier temps, je me dois commencer au plus simple, en vous évoquant le devenir de notre parti et du socialisme dans le cadre national de Velsna et ses perspectives.


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Gerogi Marcos posé


J’ai le plaisir d’informer cette nouvelle Internationale de nouvelles très positives concernant notre organisation. Bien que notre formation ne soit pas encore reconnue légalement, nous avons constaté que les troubles politiques actuellement en cours à Velsna, ont permis une augmentation exponentielle de nos adhésions, en particulier auprès des ouvriers et employés de certains secteurs. Les ouvriers du secteur automobile, et dans le secteur de la construction navale sont par exemple, d’ores et déjà massivement dans notre formation et ce malgré la répression syndicale et politique qui s’exerce encore à Velsna. Il faut dire que les troubles politiques actuels ne laissent plus le temps au pouvoir de nous adresser son attention de manière aussi assidue qu’à l’accoutumée. Aussi, nous avons bon espoir que cette lutte que se livrent nos bourgeois prenne tout son temps. S’il nous fallait quantifier cette augmentation des adhésions, je dirais que nous sommes passé, en l’espace de quelques années de quelques milliers de militants à 55 000, ce qui n’était encore jamais arrivé dans l’Histoire politique de ce pays malgré le fait que ce chiffre peut vous paraître modeste au premier abord. En autre, nous mettons cette explosion sur le compte du ras le bol généralisé des velsniens pour notre gouvernement bourgeois d’une part, et la peur de l’OND d’autre part, et contre laquelle notre gouvernement est incapable de répondre correctement. J’estime sur cette dynamique, que le gouvernement velsnien ne pourra bientôt, plus faire semblant que nous n’existons pas, et nous entendons à plus ou moins long terme, nous inviter plus en avant dans la vie politique de notre pays, que ce soit par une lutte armée que par la légalisation de notre Parti qui lui donnera pignon sur rue.

Au-delà de ces bonnes nouvelles, il convient également d’informer nos camarades de cette Internationale des luttes actuelles du prolétariat velsnien et de celles qui affectent les salariés du monde, dont les souffrances sont dues aux entreprises velsniennes installés à l’étranger. Cette prise de parole est ainsi l’occasion de saluer bien bas tous les salariés du Groupe Laurenti Alfonso, dont des chantiers navals sont implantés à Teyla. Applaudissez-les et saluez-les, car c’est là leur 49ème jour de grève ininterrompue, et qu’ils ont encore l’envie d’en découdre face aux abus répétés de la direction velsnienne de l’entreprise, qui tort les règles élémentaires du travail teylais, déjà l’un des plus cruels du continent. 8 heures de travail, pour 8 heures de repos et 8 heures de sommeil devrait être une norme et pas une exception, dans cette entreprise qui parfois, fait effectuer à ses employés des services de 12 à 13 heures d’affilée. Un salaire minimum de misère ne devrait pas être la norme, une rétribution qui ne suffit même pas à nourrir correctement une famille.
En guise de clôture sur ce compte-rendu de l’état du socialisme velsnien, je voudrais, au nom des salariés du Groupe automobile Strama, je voudrais remettre aux autorités loduariennes et au camarade Lorenzo, une cagnotte de soutien destinée au peuple de Zladingrad, dont le pays d’Okaristan a été détruit pour être ensuite vendu à la découpe par les puissances impérialistes, qui n’ont pas daigné accorder à ce peuple, énième opprimé de leurs desseins, l’intervention salutaire de la Loduarie. Là encore, nous remercier la patrie de l’amour humain d’avoir préservé ce petit morceau de liberté, en souhaitant au passage bonne chance aux candidats de l’élection qui s’y déroule actuellement. Camarades de Zladingrad et de l’Okaristan, vous aurez toujours notre plein soutien contre les putschistes et les impérialistes de tous bords.


Maintenant que les réjouissances de la politique intérieure velsnienne sont faites, il est temps d’aborder le « gros morceau » de cette prise de parole, à savoir le sujet plus grave de la nécessité de cette Internationale, qui entre en contradiction avec un certain nombre d’actes et de politiques que des gouvernements se réclamant du socialisme ont pu faire ces derniers mois. Il va sans dire que le Parti Eurycommuniste Velsnien est largement en faveur parmi ses militants, à la constitution de cette Internationale, mais les acteurs de cette organisation se doivent d’être dans une posture cohérente. Si le PEV tolère tout à fait les différences idéologiques et que nous sommes ouverts aux débats quant aux différentes formes que le socialisme doit prendre, étant nous-même très attachés à un communisme à caractéristique nationale. Bien entendu, il va de soi que nous considérons actuellement le centralisme démocratique et le loduarisme comme étant les formes les plus abouties de notre famille politique, mais ces discussions relèvent au fond d’un débat strictement interne, et qui ne doit pas sortir de l’Internationale.

Pour les plus alertes d’entre vous, vous commencez certainement à vous rendre compte où je veux en venir, je ne vous ai pas fait ce laïus sur les bienfaits de l’orthodoxie pour rien. Que le socialisme revête des formes plurielles, nous nous en accommodons à défaut d’être d’accord. En revanche, nous sommes catégoriquement opposés au débordement de ces conflits d’idées en matière de politique internationale. Vous devinerez bien que je vais aborder le sujet du conflit entre Communaterra et le Grand Kah. Qu’on se le dise franchement et fermement : le PEV trouve inacceptable cette crise diplomatique opposants deux pays supposément frères et partageant bien trop de points communs pour déboucher sur un conflit qui se situe au-delà du ridicule. Nous avons ouïe dire de choses scandaleuses, que ces deux puissances, pour régler leurs différends, n’hésitaient pas à se compromettre en impliquant dans leur dispute des puissances capitalistes, et pas n’importe lesquelles ! Ainsi, nous aboutissons à une situation ubuesque où Communaterra fait appel à l’Alguarena, l’incarnation du libre marché débridé et de l’impérialisme, afin de se sortir de sa situation, quand au même moment le Grand Kah se compromet avec les serpents de l’OND. Dans le cadre de cette Internationale et de ce qu’elle entend mettre en place, quel que soit le fautif, quelque soit le motif, jamais cette situation ne devra se reproduire. Jamais un pays socialiste ne doit en attaquer un autre. Sur ce point, je ne saurai trop recommander à nos camarades de Paltoterra de régler ces attaques puériles en internes, car nous ne sommes pas des clowns dont le rôle est de procurer du divertissement aux forces du marché pour qu’elles puissent parier un billet sur nous. La realpolitik oui, le fratricide non.


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Georgi Marcos énervé

J’ignore si vous vous en rendez compte depuis votre mangrove, mais le socialisme mondial est en crise ! L’UNSC ne s’est pas auto-dissoute pour rien et nous ne faisons pas cette réunion uniquement pour célébrer l’amour et la fraternité universelle. Nous avons perdu deux pays en une année ! Le Kronos, victime de l’impérialisme de l’ONC, et qui n’a trouvé que le concours du Camarade Lorenzo pour tenter de le sauver, et l’Okaristan, victime d’un putsch honteux et dont l’attachement à nos valeurs humanistes a valu une tcharnovisation . Tout juste nous pouvons nous rassurer du fait que les choses se soient bien terminées au Prodnov. Notre bilan annuel est donc loin d’être glorieux, et c’est pourquoi le PEV pense que de cette réunion se dégagera la dynamique future du socialisme, positive ou négative.

C’est sur cette note, certes d’un triste constat, mais également porteuse d’une immense espérance, celle de l’union de toutes nos organisations en une Internationale, que je souhaite conclure ce discours introductif. En espérant que ces prochaines journées seront riches en débats dont la conclusion nous sera profitable à tous.

Longue vie au Parti Eurycommuniste Velsnien, longue vie au socialisme, longue vie au Camarade Lorenzo !
Représentant du Mokhaï - Salutation camarades ! Je serais bref. Je me présente, Akahoshi Michiru, secrétaire d'État à la diplomatie de la République de Mokhaï. Le Mokhaï est un pays qui s'est émancipé récemment de l'Empire du Nord dont je vois les représentants de la frange communiste et socialiste ici. Nous avons connu la république libérale, la dictature communiste, nous connaissons actuellement la démocratie communaliste, mais l'instabilité et la crise persistante également. Je commencerai par prévenir que notre constitution est sur le point de changer et que celle-ci sera plus neutre en termes d’idéologie. Nous resterons un pays socialiste, mais que nous pourrons qualifier de la branche plutôt centriste. À vrai dire, le potentiel caractère fédéral de cette nouvelle constitution nous empêche de faire une généralité, mais nous garderons nos acquis sociaux et n'abandonnerons pas la lutte sociale.
Je tiens à souligner aujourd'hui cet effort exceptionnel de toutes les forces de gauche de ce monde qui se réunisse aujourd'hui afin de s'unir pour nos idéaux. Je prendrai l'exemple de mon pays et de la Loduarie. Tous deux ont été en guerre récemment, mais l'idéal socialiste surpasse la haine passée et aujourd'hui, nous sommes ici, devons et avec vous. Je vous remercie.

Représentant du Mokhaï
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Tybalt Corrard, secrétaire général de la coalition parlementaire "Union des Gauches" - Bonjour, chers représentants des nations et mouvements socialistes, communistes, communalistes, anarchistes et autres idéologies sœurs. Tybalt Corrard, secrétaire général d'une coalition parlementaire qui regroupe quatre partis socialistes du Parlement de l'Empire du Nord. Nous venons ici en observateur. Cette initiative, bien que louable, nous laisse encore dans le doute et le flou. Cependant, nous avons l'espoir et la conviction que les forces socialistes réussirons à s'unir afin de donner espoir aux masses laborieuses de ce monde.

Représentant de l'Union des Gauches
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Lisan Al Dallas



Rififi au Paradis Communiste, Alerte Lac-Rouge ne répond plus, Lyonnars nid d'espion, Alerte rouge en Paltoterra communaterros, autant de sobriquets et de surnoms amusants qui allaient et venaient quand il fallait décrire l'état actuel du microcosme écarlate de l'échiquier politique dans le monde, secoués par de multiples troubles, alternant entre succès contestables et réussites limités, s'enfonçant dans des "scandales" de sémantiques virant aux règlements de comptes continentaux et en dépit de la bonne volonté de l'organisateur qu'était ce brave Lorenzo, et jusqu'à présent du discours de ce Velsnien, ce Georgi Marcos qui était à priori de toute évidences le seul à avoir les pieds sur terre et n'ayant guère peur de "dire les termes" comme les jeunes aimaient à employer comme expression, les choses ne s'annonçaient pas bonnes. Oh bien évidemment il était trop tôt pour émettre des suppositions et des considérations, mais les discours d'avant-goûts laissaient généralement une première impression pas si éloignée de la réalité, reflétant tel un miroir les aspirations et la profondeur des idées de chacun, et en l'état les observateurs Fortunéens avaient impitoyablement décrétés que de la profondeur, il y en avait finalement très peu et pour un nombre très réduit d'élus. A commencer par le Camarade Lorenzo, trois fois bénis soient le petit père de l'Eurysie car il était de bon sens commun que l'on n'insultait jamais Charbonnier maître chez lui, et au moins lui essayait des choses.

Sans doutes les Loduariens avaient-ils crû halluciner lorsqu'ils avaient vu la délégation du soit disant "fan club de Dallas" dont rien que le nom était improbable, mais qui était pourtant un ensemble de journalistes très sérieux avec accréditations et palmarès tout à fait respectable, oh bien évidemment que non leur carrière n'était point à reprocher, en revanche ils étaient quelques peu excentriques et cela était de notoriété commune. Ainsi la première "surprise" fut de constater lors de la vérification des papiers, accréditations et autres formalités administratives que cette délégation avait à dire vrai une apparence atypique, ou plutôt ses membres qui dans leur quasi-totalités ressemblaient plus ou moins à des sosies, parfois poussés au millimètre de touffe de perruque près, à un degrés de différence d'opacité des lunettes où même à une hauteur plus basse de la mâchoire formant ce sourire smug caractéristique, de Benjamin Dallas, aussi ridicule et improbable que cela puisse paraître, leurs apparences étaient savamment réussies dans l'ensemble, même pour les membres de la gente féminine qui ressemblaient à s'y méprendre pour certaines à son "assistante" laissée au front de la mairie de Raxington dans la plus grande des panades. Toutefois, tout cela n'était pas vraiment la plus grande surprise du lot, non à vrai dire c'était qui était le chef de délégation et de "rédaction", un certains Juan-Carlos Paparazzo selon les papiers, un nom curieux qui était pourtant véridique dans le sens où Juan-Carlos était son second prénom et Paparazzo, celui de jeune fille de sa femme. Car oui, l'intéressé en avait un autre bien plus connue, autant que son visage que l'imposant panama, les lunettes de soleils opaques et le sourire smug parfaitement exécuté ne trompaient guère.

Il Signore Patrizzio Derrizio, la tête des affaires étrangères Fortunéennes en personne, qui paraissait bien moins malade que le disait les rumeurs ci et là lorsqu'on le voyait en chaire et en os. Officiellement, ce dernier était là incognito afin de prendre des notes, témoignages et de saluer quelques personnalités au nom de son maître à penser Dom Neverini, qui était certainement le patricien fortunéen le plus proche idéologiquement du monde socialiste, agriculteur et notamment viticulteur de renom travaillant lui même la terre et connue dans toute la Terrafirma pour ses salaires et conditions de travails avantageuses pour le commun des citoyens ainsi qu'un respect presque religieux des droits et des combats sociaux en tout genre, un véritable ovni de la politique républicaine qui pourtant ne pouvait pas attendre à l'évènement du monde socialiste et communiste du siècle d'une part pour des questions d'images politique au sénat officiellement, mais surtout officieusement car il "avait grève" durant le créneau en question et avait bien l'intention de monter "au front" avec son fidèle tracteur aux côtés de ses amis et employés notamment pour pourrir la vie de Dona Rimini et ses banquiers. Le Vieux Derrizio rendait donc de bon gré un immense service au "prolétariat" fortunéen si l'on voulait, bon même si dans les faits c'était aussi une occasion et une excuse pour lui afin d'aller passer du temps avec quelques personnalités qu'il appréciait côtoyer, à savoir son GRAND AMI, Benjamin Dallas qu'il savait présent à l'occasion.

Bon, tout de même afin de faire passer la pilule, l'on avait assuré les loduariens de la discrétion totale des intéressés et de leur respect le plus sincère de l'évènement ainsi que de son organisateur. Pour ce faire l'on n'avait guère hésité à applaudir copieusement à l'intervention inaugurale du Secrétaire Général Loduarien sous les exclamations de "Vive le camarade Lorenzo !". Bon et surtout l'on avait apporté à ce dernier un certains nombre de présents, notamment ceux de Dom Neverini à savoir un assortiment de vins rouges, de fromages, fruits et e liqueurs qu'il avait personnellement cultivés et mis en bouteille pour le cas des liqueurs et vins et tenait à offrir au Camarade Lorenzo en le félicitant copieusement via une lettre nominative jointe à l'ensemble pour tout ce qu'il faisait pour les travailleurs et le petit peuple, ainsi que pour ses faits d'armes contre les "Paltoquets de Raskenois" qu'il détestait viscéralement pour d'obscure raisons dont on ne savait pas trop la teneur.

Enfin, quoi qu'il en soit tout ça pour dire que en dépit du caractère atypique de cette délégation journalistique, celle ci n'entendait pas semer le trouble au sein de ce congrès et s'affairait à prendre des notes et à capter des images dans les règles de l'art, même si certaines prises de vues allaient certainement être avantageuses pour certains et moins pour d'autres, il y avait des cibles à descendre de leur nuage d'image immaculée après tout, certes pas le Camarade Lorenzo toutefois, loué soit-t-il et sa bonté. Pour sa part il signore "Paparazzo" ou de son nom de code intra-fan club "Lisan Al Dallas" une fois les formalités faites, s'éclipsa sans demander son reste vers un célèbre bar local dans le sillage d'une autre personnalité... Personne n'aurait pu se douter de ce dénouement après tout... Si ?
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Citoyenne Xi-Chiang



"Notre mangrove, comment vous y allez camarade ! Je sais que c’est votre sens de la formule mais attention à ne pas vous prêter aux raccourcis colonialistes, il pourrait nous en coûter !"

Elle ménagea un silence avant de reprendre.

"Bon ! Nous autres kah-tanais sommes assez peu sensibles à la rhétorique. Voyez ça comme la conclusion culturelle du matérialisme historique. Nous aimons voir les choses et les observer pour ce qu'elles sont et indépendamment du maquillage que les mots peuvent leur donner, ce qui a son importance dans ce qui va suivre : quand on dépouille un sujet de son apparence pour se concentrer sur ses qualités propres on peut parfois avoir des surprises.

En tout cas c’est pour ça que j'épargnerai à l'assistance un nouveau discours dont la qualité littéraire aurait pris le pas sur son contenu : nous ne prendrons pas le risque de ne rien exprimer sous prétexte de bien le faire.

Nous saluons déjà la position de la délégation karbovotske qui mets l'accent sur l'entre-aide plutôt que sur la guerre. Si nous sommes partisans de la lutte nous pensons aussi que notre priorité doit être de permettre le renforcement et la survie des régimes de démocratie réelle afin de permettre leur accumulation et la normalisation d'un rapport de force intellectuel et politique à l'avantage des idées socialistes. De même la coopération permettra plus sûrement que la rhétorique – toujours elle – et les conflits armés de liguer ensemble nos mouvements les plus radicaux et ceux les plus modérés.

C’est à ce propos que nous avons aussi entendu plusieurs partis ne dirigeant à ce stade pas de gouvernement ou n'ayant pas pu appliquer leurs théories et les confronter au réel, critiquer l'expérience kah-tanaise. Nous supposons que la guerre en Paltoterra est susceptible de troubler celles et ceux qui envisagent la lutte armée comme la prérogative première des régimes socialistes et qui oublient peut-être la nécessité de se renforcer et d'organiser la démocratisation de l'économie et de la politique avant d'envisager des méthodes d'action permettant de répandre leur système.

À ceux-là nous répondrons simplement que nous entendons vos critiques et les prendrons en compte quand elles se feront selon une analyse matérialiste de la situation. Votre position vous impose de trouver des opposants idéologiques auxquels vous comparer. Nous acceptons ce rôle qui vient avec la longévité du Grand Kah et le succès de ses objectifs. Cette guerre, cependant, aurait eu lieu sous une forme ou une autre : sans l’intervention kah-tanaise, se faisant sur des bases publiquement connues, ce sont les pays de l’OND voir de l’ONC qui seraient intervenus pour mettre un terme à l’expérience sanguinaire à l’oeuvre.

Alors concernant la situation au Paltoterra nous aurons beaucoup de plaisir à vous rassurer quant à la potentielle présence de contingents de l’OND ou à leur participation dans ce conflit : mais le sujet ne doit pas être évoqué ici. Ou plus précisément nous pensons que l'aborder pourrait faire dériver l'ensemble des discussions de telle manière que cette conférence se retrouverait détournée de son utilité initiale. Je ne suis moi-même pas venue pour en parler. Ma conclusion sera que l’OND espère intervenir mais que nos efforts permettent de garder ce conflit cantonné à la sphère socialiste. Si l’Alguarena ou le Miridian devaient venir à intervenir comme certains le craignent et comme mes camarades semblent le penser, il faudrait maintenant considérer la responsabilité de ceux qui, en position de faiblesse, préfèrent sacrifier la lutte internationale que d’admettre leurs erreurs. Le Grand Kah, lui, n’a pas besoin de soutien extérieur pour assurer la survie de son modèle.

Cela m’amène naturellement à parler du Kronos et de l'Okaristan. Je me permets de vous partager quelques conclusions personnelles, si vous le voulez bien : sans remettre en question la maxime selon laquelle tout pays a besoin de ses propres moyens d'action pour arriver au socialisme – nous la trouvons très critiquable mais savons qu'elle permet à un certain nombre de régimes de siéger ici sans être inquiétés – nous feront remarquer que la pratique du centralisme démocratique des deux pays en question a ouvert la voie à des politiques contre-productives les faisant de fait sortir du champ du socialisme pour entrer dans ceux de la simple dictature nationaliste. Comme je le disais en introduction les kah-tanais se moquent de la rhétorique et s'intéressent aux faits : l'Okaristan et le Kronos sont, étaient, deux régimes marqués par une corruption totale, un anéantissement de la société civile, une mise au service de l'ensemble des secteurs de la pensée et de l'économie d'un gouvernement autocratique. Ces deux dictatures ne peuvent pas obtenir le soutien d'un peuple auquel elles refusent, refusaient, le droit de participer à la vie politique et culturel. Nous considérons les socialismes comme autant de moyens d’obtenir l’amélioration perpétuelle des libertés, ce qui passe par défaut par des conditions économiques propices. L’égalité, cependant, n’est pas le seul moteur de notre union et nous réfutons tout système de privatisation du pouvoir politique et économique aux mains d’une élite, quelle qu’elle soit, y compris si elle brandit les étendards de la révolution. Les systèmes d’oppression à l’œuvre sur ces territoires sont en grande partie la cause de l'effondrement de ces régimes, permettant à des puissances extérieures d'intervenir sans souffrir d'un contre-feu du fait d'une légitimité perçue. Demain envahissez une nation libertaire – le mot même n’a pas de sens puisque le socialisme c’est la liberté – et vous verrez des foules s’élever dans certains pays : nous représentons, contrairement au Kronos, contrairement à l’Okaristan, un modèle souhaitable. Ces dictatures ne sont que des repoussoirs pour la classe laborieuse et les chancelleries internationales.

Le Prodnov représente au contraire une réponse adaptée à ce problème en ça que le système d'oppression à l’œuvre avant l'invasion du pays par les forces de l'ONC a été critiqué par les nouvelles instances socialistes et que l'instauration d'un système politique démocratique ouvre la voie à une participation active des travailleurs et travailleuses dans la vie politique du pays, amenant du reste à une plus grande modération du système et à une corruption moins importante ou, dans le cas du Prodnov, moins propre à organiser un système de privation de droit et de pouvoir aux mains d'une oligarchie moins économique que politique. Nous enjoignons nos camarades autoritaires, s’ils sont réellement partisans de l’accomplissement du socialisme, à se poser dès maintenant les questions de la répartition matérielle du pouvoir politique et économique et les moyens d’arriver à une répartition conforme aux attentes des travailleurs et travailleuses. La dictature d’un homme ou d’une minorité est insupportable.

Rappelons ainsi que le centralisme démocratique est d'abord un moyen d'organisation légitime mais militant, d'avant-garde, de campagne. L'appliquer tel quel à la gestion d'une nation représente les risques que l'on a désormais bien observé à travers l'histoire. Camarade Marcos, je crois aussi utile d'insister pour dire toute la sympathie que nous avons pour votre mouvement et de vous faire part de toutes nos félicitations quant à son récent renforcement. Nous espérons qu'il sera l'occasion d'une autocritique constructive et d'une constante réorganisation de ses moyens vers l'objectif final de chaque mouvement d'émancipation citoyenne.

Car à ce propos : si notre système communaliste est fondamentalement pensé pour favoriser la démocratie directe, nous devons reconnaître la viabilité – moindre à notre sens, mais acceptable – des régimes de représentation. Les régimes de spoliation de pouvoir, cependant, dégénèrent systématiquement en dictatures impropres à organiser l'arrivée du socialisme réel. La chute de l’Okaristan et du Kronos n'est à nos yeux pas la marque d'une avancée remarquable de nos opposants qu'une démonstration de la faiblesse du modèle eurycommuniste appliqué dans une optique trop centralisatrice. N’y voyons pas une victoire du capitalisme mais une défaite de ces expériences que nous serions bien peu avisés de soutenir, et rappelons plutôt les exemples du Prodnov, du Mokhaï ou de la Chérchérie, où les crimes affreux des régimes soi-disant socialistes ont laissé place à des sociétés transformées et démocratiques, visant réellement l’amélioration et évitant de nourrir la réputation terrible que certains nous font.
"
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Nouveau congrès et ses éternelles palabres, encouragées par l'absence de feuille de route. Sakari se demandait ce qu'il foutait là. Depuis que les camarades l'avaient mis à la tête des syndicats de l'armement pharois, gigantesque complexe militaro-industriel censé pourvoir en armes les révolutionnaires du monde entier, il avait perdu de vu son cap. Produire, produire, faire tourner la machine monstrueuse. Les communistes n'étaient-ils pas censés soutenir la paix ? et toutes ces gueules ouvertes comme autant d'oisillons affamés : nourris moi, crient-ils, ces révolutionnaires, ces guérilleros dans leurs jungles, ces slaves austères, ces nazuméens aux mains sanglantes. Et l'industrie militaire pharoise tournait, dégorgeait chaque jour d'immenses navires de guerre pour composer la plus immense flotte du monde libre, la flotte révolutionnaire pirate.

Tu parles. Pas de cap, pas de motivation. Difficile de se lever le matin en se disant qu'on fabrique des armes de mort pour des régimes tarés. Des fois, le Capitaine Mainio lui manquait. Lui aurait su quoi faire et quoi dire, même si c'était avec une bonne dose d'hypocrisie, même si au fond, Sakari le savait bien, Mainio s'était pas mal servi de lui. N'empêche que le débonnaire capitaine, ministre des Intérêts internationaux du Pharois Syndikaali, feu tout ça, aux flammes cette époque, lui aurait su quoi dire.

Sakari jeta un œil morne au discours lacunaire qu'on avait préparé pour lui. Un truc fade, des banalités censées servir d'excuses. Les Stations Libres achevaient de libérer le Prodnov, le reste du monde libre devrait patienter. Surtout, il y avait cette intervention en Communaterra qui faisait un peu chier. Enfin, ça brouillait les pistes.
Sakari les écoutait, d'ailleurs, les Kah-tanais. Eux parlaient bien, clair, ils savaient quoi dire. Et lui alors ? dire quoi. L'internationale Pharois, ça n'existait pas, et ça n'existerait jamais, le pays était trop bizarre, trop autocentré, trop enrichi par le chaos général, pour se soucier du sort du monde. Être communiste ça présupposait d'être un peu humaniste, un peu pacifiste, de travailler à un monde meilleur. Pas de prospérer sur sa déliquescence.

Les Kah-tanais retournaient à leur place, c'était à son tour maintenant.


Camarades, les syndicats de l'armement pharois m'ont chargé de réitérer leur soutien à la stratégie kah-tanaise d'entrisme et d'accélérationisme. Cette stratégie est la seule à obtenir des résultats à l'heure actuelle et doit être poursuivie tant que possible. Le Prodnov est en passe d'être libéré, le Mokhai est décolonisé comme l'a été Kotios par le passé. Le front décolonial engrange les victoires et le rattachement des populations et des territoires libérés au Grand Kah ou leur placement sous la protection du Liberalintern les protèges des forces contre-révolutionnaires. Les faits sont têtus, un communisme conséquent est un communisme pragmatique. Nous craignons de voir en ce congrès la tentation veine des puissances communistes réactionnaires de maintenir leur pouvoir, pressurisés par leur incapacité à tenir tête à l'ONC ou à prendre le pouvoir dans leurs pays respectifs, et par leur moindre efficience comparée aux stratégies révolutionnaires libertaires. Camarades, nous vous implorons d'entendre raison et d'opérer les réformes nécessaires de vos régimes et de vos pensées pour rejoindre, comme nous, l'Internationale Libertaire, seule organisation révolutionnaire capable à ce jour d'obtenir des résultats dans le temps et sans en passer par l'épuration des factions réactionnaires.

Les forces socialistes des stations libres sont également heureuses d'annoncer des progrès significatifs sur le front du Prodnov ce qui devrait libérer en partie notre énergie et de notre production vers d'autres chantiers.

Je vous remercie de votre attention.
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