Les Jashuriens étaient passés maîtres dans une catégorie : celle d’être capable de manger à tous les râteliers. Il n’était donc pas étonnant de retrouver la République des Deux Océans dans le cortège des Etats observateurs du Sommet Communiste de Lyonnars, quand bien même l’Etat jashurien s’était spécialisé dans la gestion de la racaille eurycommuniste. Il fallait croire que le dictateur aux petits pieds de la Loduarie n’était pas rancunier pour la perte de 2500 de ses hommes au Mokhaï. Il fallait dire que sous son gros képi, le dictateur militaire Lorenzo n’était pas un fin stratège. Laisser 2500 de ses hommes sans ligne de ravitaillement en plein territoire hostile pour soutenir un régime meurtrier dont la légitimité ne tenait qu’à bout de bras n’était pas spécialement ce que les historiens et les tacticiens pouvaient appeler « du grand art ».
Le Jashuria avait été accepté parmi les Etats observateurs de ce fameux congrès organisé en grande pompe par l’éternel dictateur pour tenter de fédérer les nations communistes dans sa revanche sur les nations dites « capitalistes ». Il fallait dire qu’après la raclée au Kronos et au Mokhaï, la Loduarie s’était rabattue sur des cibles plus faciles, espérant redorer son blason avec quelques actions militaires afin de réinstaurer sa légitimité pour le second round contre l’ONC. C’était de bonne guerre … et l’ONC avait ses propres problèmes à gérer, notamment au Prodnov, où les troupes s’étaient désengagées. Le repli de l’ONC offrait l’opportunité pour la Loduarie de souffler un peu et de tenter d’organiser une nouvelle Union des Nations Communistes et Socialistes au nez et à la barbe de l’Internationale Libertaire et des nouvelles organisations régionales.
Mais comment fédérer des puissances mineures qui pensaient avant tout à défendre leur pré carré tout en invectivant et en lançant des anathèmes dès la moindre dissonance idéologique ? Lorenzo se livrait là à un exercice difficile, lui qui était plus habitué aux coups de mentons et aux menaces. Difficile exercice donc, mais pas inintéressant, surtout dans cette maison de fous.
Car des fous, il y en avait pléthore dans cette assemblée, bien plus que ce que n’imaginait Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria. Il était intéressant de constater qu’il s’agissait toujours des mêmes illuminés, qui, du confort de leurs chaires universitaires ou à l’abri dans leurs bunkers, théorisaient la lutte des classes, sans se rendre compte que le compromis et la médiation étaient la base des relations humaines prospères. Leur radicalisme n’avait pas été tempéré par les années et même si elle ne portait pas Lorenzo dans son cœur, elle pouvait au moins lui accorder le mérite d’avoir mis les mains dans le cambouis et s’être rompu à l’exercice du pouvoir ; fait d’armes auxquels beaucoup dans cette assemblée ne pouvaient prétendre.
Leur incapacité à l’empathie était confondante. Toujours prompts à se jeter des fleurs pour louer la véracité de leur idéologie, tout en dénonçant ceux qui s’écarteraient un tant soit peu du crédo, les pays rassemblés en ce jour alliaient à la fois paranoïa et recherche d’ennemis imaginaires. Il paraissait que le capitalisme était l’ennemi et qu’il s’incarnait dans l’OND et l’ONC ! Diantre ! En à peine quelques phrases, voilà toute la population de l’ONC et de l’OND à leurs portes, prêts à trucider femmes et enfants ou à les exploiter dans des mines de charbon avant de leur sucer le sang pour alimenter les vampires fortunéens ou les banques de sang de Carnavale ! Triste spectacle que celui des représentants des régimes les plus autoritaires et tortionnaires du monde entier se lamentant que le ciel leur tombait sur la tête.
La présence de l’auguste phénomène qu’était Benjamin Dallas était une agréable surprise de même que celle du Patricien Derrizio. Mais ceux-ci s’étaient rapidement éclipsés … Dommage … Il ne restait guère plus que les soutiens de l’Internationale Libertaire pour donner un ton un peu plus sérieux à cette réunion. L’Internationale collectionnait les petits succès à … l’internationale et le Grand Kah ainsi que les syndicats pharois pouvaient se targuer d’être en position de force certaine face aux nations communistes, qui elles, vivotaient. Entre les communistes énervés du Velsna et les communistes stellaires d’Astérie, il y avait de quoi observer les cinquante nuances de marteaux et faucilles.
L’ambassadrice reprit une pâte de fruits, impatiente de voir ce que les communistes avaient dans le coffre de plus que quelques invectives et des accusations.
Le Jashuria avait été accepté parmi les Etats observateurs de ce fameux congrès organisé en grande pompe par l’éternel dictateur pour tenter de fédérer les nations communistes dans sa revanche sur les nations dites « capitalistes ». Il fallait dire qu’après la raclée au Kronos et au Mokhaï, la Loduarie s’était rabattue sur des cibles plus faciles, espérant redorer son blason avec quelques actions militaires afin de réinstaurer sa légitimité pour le second round contre l’ONC. C’était de bonne guerre … et l’ONC avait ses propres problèmes à gérer, notamment au Prodnov, où les troupes s’étaient désengagées. Le repli de l’ONC offrait l’opportunité pour la Loduarie de souffler un peu et de tenter d’organiser une nouvelle Union des Nations Communistes et Socialistes au nez et à la barbe de l’Internationale Libertaire et des nouvelles organisations régionales.
Mais comment fédérer des puissances mineures qui pensaient avant tout à défendre leur pré carré tout en invectivant et en lançant des anathèmes dès la moindre dissonance idéologique ? Lorenzo se livrait là à un exercice difficile, lui qui était plus habitué aux coups de mentons et aux menaces. Difficile exercice donc, mais pas inintéressant, surtout dans cette maison de fous.
Car des fous, il y en avait pléthore dans cette assemblée, bien plus que ce que n’imaginait Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria. Il était intéressant de constater qu’il s’agissait toujours des mêmes illuminés, qui, du confort de leurs chaires universitaires ou à l’abri dans leurs bunkers, théorisaient la lutte des classes, sans se rendre compte que le compromis et la médiation étaient la base des relations humaines prospères. Leur radicalisme n’avait pas été tempéré par les années et même si elle ne portait pas Lorenzo dans son cœur, elle pouvait au moins lui accorder le mérite d’avoir mis les mains dans le cambouis et s’être rompu à l’exercice du pouvoir ; fait d’armes auxquels beaucoup dans cette assemblée ne pouvaient prétendre.
Leur incapacité à l’empathie était confondante. Toujours prompts à se jeter des fleurs pour louer la véracité de leur idéologie, tout en dénonçant ceux qui s’écarteraient un tant soit peu du crédo, les pays rassemblés en ce jour alliaient à la fois paranoïa et recherche d’ennemis imaginaires. Il paraissait que le capitalisme était l’ennemi et qu’il s’incarnait dans l’OND et l’ONC ! Diantre ! En à peine quelques phrases, voilà toute la population de l’ONC et de l’OND à leurs portes, prêts à trucider femmes et enfants ou à les exploiter dans des mines de charbon avant de leur sucer le sang pour alimenter les vampires fortunéens ou les banques de sang de Carnavale ! Triste spectacle que celui des représentants des régimes les plus autoritaires et tortionnaires du monde entier se lamentant que le ciel leur tombait sur la tête.
La présence de l’auguste phénomène qu’était Benjamin Dallas était une agréable surprise de même que celle du Patricien Derrizio. Mais ceux-ci s’étaient rapidement éclipsés … Dommage … Il ne restait guère plus que les soutiens de l’Internationale Libertaire pour donner un ton un peu plus sérieux à cette réunion. L’Internationale collectionnait les petits succès à … l’internationale et le Grand Kah ainsi que les syndicats pharois pouvaient se targuer d’être en position de force certaine face aux nations communistes, qui elles, vivotaient. Entre les communistes énervés du Velsna et les communistes stellaires d’Astérie, il y avait de quoi observer les cinquante nuances de marteaux et faucilles.
L’ambassadrice reprit une pâte de fruits, impatiente de voir ce que les communistes avaient dans le coffre de plus que quelques invectives et des accusations.