14/07/2013
17:11:18
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

[International]Sommet Communiste et Socialiste, Lyonnars. - Page 3

Le représentant du Parti Populaire Maoti se leva et prit la parole. La délégation Maotienne était des plus petites. Lui, et deux conseillers avaient pu faire le déplacement, et seulement par vols publics les obligeants à prendre plusieurs correspondances, les moyens étaient limités, les financements aussi.

Camarades,

Le Parti Populaire Maoti souhaite aussi porter la voie des parties politiques à la tête de leur pays ou non. Le mien le sera sans doute à la suite des prochaines élections législatives en Vallis et Tafanu. Néanmoins, ne considérer que les partis dirigeants seraient aller à l'opposé de nos valeurs.

Nous sommes, par essence, des partis nés dans la masse, né dans l'usine ou le champ, et donc hors du pouvoir. Ne considérer que ceux ayant réussit et non ceux essayant d'accéder à la tête de leur pays irait à l'encontre de tout ce que nous sommes. De plus, ce serait aller à l'encontre des luttes de décolonisation que certains portent hors d'Eurysie. Je veux bien croire que l'eurycommunisme puisse pousser à mettre des œillères sur ce qui se passe ailleurs, et qui bien régulièrement est lié à l'action d'eurysiens, mais pas plus que notre communisme, l'Eurycommunisme n'est la seule voie pour atteindre note objectif commun.

Pour autant, nous reconnaissons que davantage doit être laissé aux partis dirigeants un Etat. Là encore, sans atteindre à l'égalité entre tous les Etats, parce que ce serait atteindre à l'égalité entre les hommes.

Ce que je tiens à souligner ici, c'est que le colonialisme est quasiment omis de nos discussions et débats. Jamais il ne fut mentionné par un grand nombre d'entre vous alors même qu'il revêt d'une lutte encore nécessaire pour nombre de prolétaires et de dominés. Et nous devrions prétendre à l'Internationale alors même que nous en oubliant nombre de ses gens ? Si je me veut polémique, à l'exception des délégations issues du Liberalintern, seul le Camarade Marcos à eu ce mot à la bouche. Je ne cache pas ici ma déception face à cet oubli qui, si j'étais susceptible, démontrait plus que tout l'eurycentrisme de nombre de partis. Nous ne pouvons en ce sens que pleinement valider la sixième proposition du Camarade Marcos. La lutte contre le colonialisme, mais aussi contre l'impérialisme d'ici ou d'ailleurs est un élément essentiel de l'action que nous devons mener.
Sationa commençait sérieusement à s'agacer.

Messieurs, il est parfaitement normal que nous n'ayons pas encore abordé tous les sujets. Ce que vous relevez est certes important. Mais vous semblez ignorer ma prise de parole précédente.

Je m'adresse à tout le monde. Concentrons sur une chose à la fois, sinon des années passeront que nous serons toujours ici à guerroyer sur des détails. Je propose que nous nous concentrions sur l'organisation nous unissant censé déboucher sur cette réunion.

Camarade Lorenzo, je demande votre médiation si possible.
Les deux interventions précédentes soulevaient des points inusités dans le débat. Mais, a la grande horreur de Valandil, ils avaient étés utilisés comme un moyen de discorde. Le Parti Maoti était certes légitime dans sa complainte, mais le moment était tout à la fois mal et bien choisi. Valandil pris donc la parole en renfort à Sationa ; le temps que Lorenzo intervienne pour mettre un terme aux dissension.

Les camarades du Parti Maoti ont souligné un point important, et qui résonne avec force dans l’histoire de Valinor. Nous avons nous-mêmes été ces colons impérialistes que nous voulons aujourd’hui défaire. Aujourd’hui nous traitons d’égal à égal avec nos anciens dominions coloniaux tels que le Komatsuma, et les aidons à se développer.

Mais je n’ai pas repris la parole pour fustiger quiconque. Je demande moi aussi ardemment a-ce-que le débat d’axe dès maintenant sur comment nous unir. Au lieu de se quereller sur nos actions et nos paroles. Si nous nous débandons aujourd’hui, c’est la fin du socialisme.

Laissons le Camarade Lorenzo s’exprimer ; ne sommes-nous pas ici à son appel ?
Camarades,
S'il vous plaît, pas de jérémiades. Cela n'était bon que pour les Translaviques, et ils sont partis.

Je vois vos projets et vos propositions, et globalement, je ne peux que accepter de telles propositions. À condition que quelques modifications soient faites.
Camarade Georgi Marcos, vos propositions font preuve d'une clairvoyance incomparable. Nous avons là une très bonne base, sur laquelle nous pourrons continuer les débats. Néanmoins, je relève certaines choses à modifier. Notamment l'une des possibilités du Présidium. Laisser à un tel organe, la possibilité de débattre de projets militaires est pour moi une erreur. Ce qui touche au militaire, est, à mon sens, pas quelque chose qu'il faut laisser aux politiciens. Le militaire ne doit être abordé que par les personnes étant à son contact tous les jours, à savoir les militaires eux-mêmes. Je sais pas expérience que laisser le pouvoir militaire à des politiciens peut faire beaucoup de dégâts. Je suis moi même un soldat, après tout. Ainsi, si je suis en accord avec vos deux projets de parlements, et en accord avec leur fonctionnement, je pense que ce ne serait pas de trop d'y greffer un organe militaire composé uniquement de hauts gradés, et des responsables militaires, de chaque membre de l'Internationale qui le souhaite. Par ailleurs, je tiens à rappeler que des discussions à propos du militaire auront lieu dans les prochains jours, car nous avons là un sujet pour le moins épineux. Je tiens également à faire modifier le nom du "Soviet Suprême" dont vous parlez, pour le remplacer par le simple mot "Conseil Suprême" ou juste "Conseil". Le mot Soviet est hérité des pays slaves, et non pas que je répugne à utiliser ce mot, mais cela pourrait faire croire à une certaine hégémonie du système communiste de l'est, chose non acceptable puisque que nous cherchons à faire une Internationale qui regroupe tout le monde, quelque soit nos différences de pensées. Avec des limites, bien entendu. Laissons donc aux pays membres et au mouvements membres leur propre définition du désignatif de ce Parlement.

La deuxième et la troisième proposition me semblent bonnes, et je pense même qu'au lieu de les séparer, nous pourrons les unir.

La quatrième proposition relève du bon sens. Par ailleurs, les pays membres, avec des partis communistes ou socialistes au pouvoir pourront débloquer des fonds pour ces partis leur permettant de mettre en œuvre ceci. C'est ce que la Loduarie fait à son échelle depuis plusieurs années déjà, même si un tel projet est quelque peu tombé en importance depuis les événements du Kronos Afaréen.

Je suis également en accord avec la cinquième proposition. Même si nous avons des pays différents, des visions de penser différentes, il sera nécessaire de poser un socle commun. Sinon comment contenir un éclatement ? Telle est la question. Nous sommes là pour nous unir, mais même l'équipage le plus motivé ne tient pas bien longtemps sur un bateau prenant l'eau.

Concernant la sixième proposition... Je pense que je fous certaines explications.
Pour le moment, oui, nous n'avons pas parlé, je n'ai moi même pas parlé, de ce qui touche à l'impérialisme et au colonialisme. D'une part, car il me semble naturel pour moi que ce genre de pratiques doivent êtres dénoncée qu'il me semblait que ce serait la même chose pour chacun d'entre vous, et d'une autre part, car je souhaitais bel et bien reparler de ce sujet, mais pendant les futures discussions touchant au domaine militaire. De ma manière de penser, je ne vois la décolonisation et la lutte contre l'impérialisme que sous le prisme militaire, car la décolonisation s'apparente à la révolution. Et qui dit révolution, dit guérilla, dit mise à bas de l'autorité. Donc oui, si tout naturellement, les membres de cet Internationale se doivent de dénoncer l'impérialisme et le colonialisme, j'avais pensé à aborder ce sujet pendant les discussions militaires. Car il me semblait plus probable que nous ayons à l'aborder de la manière du soutien que nous souhaitions offrir aux peuples souhaitants se libérer de leur oppresseur.

Sationa, sachez que nous nous axons principalement sur l'objectif de nous unir sous une bannière, sous une seule organisation à la fin de ce sommet. Nous avons là les propositions les plus concrètes, autant travailler dessus.
Sationa hocha la tête.

Il serait alors bon de travailler sur un axe à la fois si nous voulons avoir le temps de créer une union...
Nous avons nos bases. Nous allons y arriver, car nous avons la volonté. L'avez vous ? Car si vous ne l'avez pas, il ne sert à rien de rester. Ayez confiance en chaque personne ici et nous y arriverons.
Musique d'ambiance faite pour aller jusqu'au moment des propositions - débuter le son à 4min11.

Le sommet international Communiste était sur le point de sombrer dans le chaos. Les cris de colère, d'appel et les reproches fusaient dans la salle notamment entre l'Astérie et la Loduarie, créant une atmosphère électrique chargée de tension. Parmi les participant-e-s, se tenait Lak, la guerrière au cœur de feu, dont l'œil unique, dissimulé derrière un cache-œil, portait la marque indélébile des luttes passées : celle de la Révolution Komunateranos et Amythienne. Elle avait initialement choisi de rester dans l'ombre des gradins, observant silencieusement les débats qui se déroulaient en contrebas. Mais face à l'urgence de la situation, son désir de rester en retrait céda devant sa détermination à défendre une cause qu'elle jugeait vitale : la création de la Ligue Internationale des Travailleur-euse-s, une arme puissante dans la lutte contre l'oppression capitaliste.

Dans un geste empreint de résolution, Lak descendit des gradins, projetant sa silhouette imposante dans la lumière crue de la salle de réunion. Son visage, éclairé par la lueur vacillante des projecteurs, exprimait à la fois la détermination farouche et la douleur profonde de celleux qui ont tout sacrifié-e-s pour la cause.

« Camarades ! » rugit-elle, sa voix résonnant comme un tonnerre lointain. Les murmures se dissipèrent, remplacés par un silence attentif. « Assez de querelles stériles ! » continua-t-elle, ses paroles empreintes de la force de ceux qui ont affronté l'adversité et ont survécu.



Lak
Lak lorsqu'elle regardit le Caramade Lorenzo.

Lak brisa le silence qui enveloppait toujours la salle, ses paroles étaient celles-ci : "La lutte : voilà ce que je connais. Notre ennemi : je l'ai vaincu.", déclara-t-elle d'une voix ferme et puissante. Avec la force de quelqu'un qui a déjà affronté les pires adversités, elle rappela son expérience de combat contre les Armées Impériales Muzeaj, symboles de l'oppression et du colonialisme. "J'ai entendu mes camarades dénoncer l'évidence : la présence du Kah est une insulte à cette assemblée. Ils incarnent l'impérialisme et le colonialisme dans leur forme la plus vile. En envahissant notre terre libre au nom du droit à la tranquillité du capitalisme mondialisé qui nous encercle, ils ont transformé la Paltoterra, terre de paix, en champ de bataille. Ils sont du côté du chaos, nous sommes du côté de l'Union des Travailleur-euse-s qui défendra toujours la paix. Camarades, ne prenez ni parti pour la Communaterra ou pour le Kah : prenez le parti de la paix."

Mais Lak, dans toute sa bravoure et sa détermination, refusa de se laisser abattre par la situation. "Camarades, notre combat dépasse les frontières de cette salle. Le communisme survivra, que la Communaterra soit vaincue ou non, car notre idéal est ancré dans les cœurs de celles et ceux qui luttent pour la justice et l'égalité à travers le monde. La véritable victoire réside dans la paix : nous l'avons proposé et nous la reproposons ici. Il est important que ce Sommet ne soit pas le procès du Kah ni de la Communaterra, mais la fondation d'une Ligue Internationale des Travailleur-euse-s."

D'un geste solennel, elle retira son cache-œil, dévoilant son visage marqué par les cicatrices de la guerre et de la lutte. "J'ai perdu mon œil au combat pour notre cause, et je suis prête à sacrifier le second s'il le faut. Car tant qu'il restera un seul opprimé, une seule chaîne à briser, nous continuerons à nous battre pour un monde meilleur, où la solidarité et la justice régneront en maîtres. La question est de savoir : Comment faire ?" dira-t-elle en ayant retiré son cache-œil. Au même moment, sa garde qui l'accompagnait ira se rasseoir.


Lak sans son œil caché
Lak après avoir enlevé son cache-œil.

"Je crois dur comme fer, que la Ligue Internationale des Travailleur-euses doit avoir deux aspects : la mise en oeuvre d'une Union de nos partis et pays pour la libération du prolétariat mondial dans les zones asservies par les gouvernements capitalistes et aristocratiques. Mais elle doit surtout, et également, être un moyen de nous unir autour de projets communs. Pour cela, nous avons imaginé, ou lorsque cela été proposés : appuyons-ceci :

Premièrement : la Création d'une Commission Internationale pour la Liberté des Peuples (CILP). Elle sera composée d'1 Commissaire au Peuple pour chaque nation, iels seront chargé-e-s de gérer les Affaires Courantes de l'Union et de se réunir pour proposer de nouvelles directives/décisions communes pour renforcer l'Union et développer d'autres aspects de celles-ci.

Mais, il ne faut pas oublier que seule la volonté du Peuple doit vivre. C'est pour cela que :

Deuxièmement, nous proposons la création d'un Parlement Populaire des Peuples Libres (PPPL). Ce Parlement sera composé-e-s de communistes, de socialistes et d'anarchistes élu-e-s par les partisans de la cause dans l'ensemble des pays membres de l'Union, ainsi que des Partis membres. Nous pensons qu'il faut chaque mouvement/pays dispose du même nombre de sièges. Ce Parlement sera chargé de statuer sur les propositions établies par la CILP et contrôler ses actions ainsi que valider ou non une proposition de Budget pour la Ligue Internationale des Travailleur-euse-s dont les contributions – les dépenses devront arriver à l'équilibre.

Troisièmement, nous souhaitons, pour que le Kah ou quiconque ne trouve plus d'excuse à envahir ses voisins et que la justice règne, par exemple, créer une Cour Populaire de Justice. Cette CPJ, composée d'un juge par pays [sauf celui de l'accusé et de l'accusant], devra s'établir sur des règles consensuelles, pour cela, je pense que nous devrions nous mettre d'accord sur la création de trois chartes juridiques qui serviront pour établir une base juridique pour les condamnations de la CPJ :

- Charte pour l'Interdiction des Crimes Capitalistes et contre le Prolétariat et son Organisation (CI2CPO)

- Charte pour l'Interdiction des Crimes contre l'Humanité et de Guerres. (CICHG)

- Charte pour la Protection des Droits Essentiels (CPDE). Elle devra comprendre le droit des femmes, des enfants, la naissance en égalité et les principes fondamentaux que sont ceux des nations libres.

Quatrièmement, nous avons entendu la proposition de la création d'une Agence de Presse Commune. Il faudrait évidemment se mettre d'accord sur un socle commun. Cependant, je pense qu'il faut s'assurer que l'Agence Populaire de Presse (APP) soit un lieu d'expression multipartisane entre communistes, socialistes et anarchistes. Je pense que le socle commun devrait être ce qui unit les anarchistes, communistes et socialistes : la défense de l'intérêt populaire et prolétaire.

Aussi, qu'est-ce que le Communisme, le Socialisme, l'Anarchisme sans l'idéal d'une Humanité unie retrouvée ? Que sommes-nous sans l'idéal d'une Humanité en Harmonie ? C'est pour cela, que nous devons cesser de perdre de vue notre feuille de route : la libre-circulation des Êtres-Humain. Ainsi, dans un cinquième temps, nous proposons de créer un Espace Kommuno, composés des États volontaires de la Ligue Internationale des Travailleur-euses où les peuples pourront circuler librement. Aussi, il faudrait imaginer la création d'un accès mutualisé aux brevets sur les biens essentiels à la vie (brevets sur les technologies d'accès à l'eau, médicales...)

Pour clore nos propositions, nous envisageons la création d'une Banque Mondiale des Ressources du Peuple, une initiative novatrice destinée à mutualiser nos surplus de ressources et à les redistribuer équitablement là où elles sont nécessaires. Cette banque sera constituée de plusieurs Banques et Caisses populaires spécialisées :

- La Banque Populaire des Ressources Fossiles (BPRF), chargée de gérer les métaux, les terres rares et les ressources minières.
- La Banque Populaire des Ressources Médicales (BPRM), qui supervisera les stocks de médicaments et de ressources liées à la santé.
- La Caisse de Solidarité pour la Lutte du Peuple (CSLP), destinée à soutenir financièrement les luttes politiques de nos alliés dans les nations non-membres ainsi que des partis membres de la Ligue. Elle servira à financer des caisses de grèves, des frais de justice pour des procès politique contre des camarades...

L'objectif de cette Banque Mondiale des Ressources du Peuple est de garantir une redistribution équitable des richesses et d'assurer une solidarité internationale entre les nations et parti membres de la ligue. Imaginez un monde dans lequel la solidarité prime sur la cupidité, où les surplus de vaccins sont partagés pour sauver des vies et où les ressources excédentaires sont mises à disposition de ceux qui en ont besoin. C'est là notre vision d'un avenir dans lequel la dépendance aux nations capitalistes, impérialistes et aristocratiques est limitée, voire éliminée.

Pour illustrer notre proposition, prenons un exemple concret : imaginons que la Loduarie se trouve confrontée à une pénurie de vaccins contre la rage, tandis que la Communaterra dispose d'un surplus de production. Dans ce cas, une partie des vaccins excédentaires serait mutualisée et envoyée à la Loduarie, garantissant ainsi la santé et la sécurité des citoyens loduariens. De même, si la Loduarie produit un excès de cuivre alors que l'Astérie en manque, le cuivre loduarien serait mis à disposition de l'Astérie, favorisant ainsi la coopération et la solidarité entre les nations membres de la Banque Mondiale des Ressources du Peuple."
Lorsque que la représentante kommunaterros gueula comme une perdue sortant d'un asile psychiatrique, le représentant mokhaïen poussa un soupir et regarda avec désespoir ses collègues l'accompagnant. Se trouvant dans son dos, non loin de là où la sauvageonne s'était placé pour interrompre tout le monde et crier à gorge déployée à qui voulait bien l'entendre qu'elle était une guerrière, le secrétaire d'État sorti un mouchoir pour se couvrir le nez et la bouche. Point d'orgue, lorsqu'elle retira son bandeau et prit soin de montrer son œil à l'assistance, il eût un mouvement dans la tête symbolisant son désarroi face à si peu de savoir-vivre. La délégation connaissait le contenu de la future constitution qui se révélait sociale-démocrate plus que totalement socialiste, communiste et encore moins communaliste, c'est donc naturellement qu'elle tiqua sur la déclaration du parti eurycommuniste velsnien. À vrai dire, ils étaient dans le flou. La fédération serait peu ou prou encore socialiste, mais il n'était pas exclu que des régimes modérés, libéraux, voire nationalistes émergent dans les États fédérés. Constatant que le sommet, partait dans tous les sens et avant que les hommes... euh femmes... enfin, on ne savait pas trop, que les humains... non, c'était aussi discutable. Que les êtres vivants des cavernes de Communaterra ne partent dans une énième tirade enflammée, un énième monologue exalté, mais surtout ridicule de théâtralité forcée et de manque de civilité, le représentant s'exprima avant que les propositions ne se dissipent.

- Comme je l'ai déjà dit, le Mokhaï est sur le point de se réformer en profondeur et de changer de constitution. La nouvelle laissera libre aux États fédérés de choisir leur idéologie en fonction des gouvernements, et les articles socialistes purs ont été adoucis pour permettre une unité nationale retrouvée. Je ne peux donc garantir aucunement la couleur partisane des futurs gouvernements, mais supposer un pouvoir central plutôt social-démocrate ou socialiste modéré. J'en viens donc à ma question. Ma nation sera-t-elle exclue de ce projet, après tant d'années de lutte pour l'indépendance et la stabilité, car elle aspire à la paix et la tranquillité en fédérant tout son peuple malgré les bords politiques, en laissant libre cours aux idées, même celles n'étant pas socialistes ? Alors, camarades, si je peux vous appeler ainsi, puisque cela dépendra de votre réponse, pour savoir si je dois prendre le temps de répondre aux propositions et idées, ou partir immédiatement, la future Fédération des États du Mokhai, a-t-elle sa place parmi vous, malgré son caractère modéré et plutôt d'une gauche centriste, ou doit-elle claquer la porte à son tour, exclue par ce qu'elle pensait être, une Internationale ?

https://www.zonebourse.com/images/reuters/2023-10/2023-10-19T124657Z_1_LYNXMPEJ9I0NF_RTROPTP_3_CHINA-BRI-WANG-YI.JPG
Annabelle eut un rictus en voyant l'état de Lak, se demandant si elle sortait tout juste d'un affrontement avec le Kah. Son opinion était partagée : si collectivistes sylvois et komunteranos partagent nombre de valeurs et se sont même très bien entendus sur les débuts, les maladresses de ces derniers ont vite éloigné les deux partis. Il en restait une espèce de dissonance où l'on était d'accord, mais que l'autre n'était juste pas crédible.

Josette était quant à elle conquise sur plusieurs points, mais également contrariés sur d'autres et notamment sur les questions de la banque mondiale du peuple :

-Si la proposition de partage des ressources est des plus bénéfique pour la cause commune, un élément est frappant : il se base sur la surproduction de chacun. Or, il s'agit là d'un principe très capitaliste. Dans une économie planifiée, on produit ce dont on a besoin en n'y mettant pas plus de moyens que nécessaire, et chaque excédent n'est qu'un surplus de travail fourni qui aurait pu servir à l'épanouissement.
Simplement compter sur la surproduction de vaccins ou de cuivre de chacun revient à se baser sur des dysfonctionnements inhérents au capitalisme qui n'ont pas lieu d'être dans nos modèles ambitionnés. On ne va pas continuer de creuser le sol si on a assez de ressources pour soi.
Non, ce ne doit pas être des surproductions, mais des productions planifiées à dessein pour le partage des ressources communes. Et nous arrivons là à un point important : l'importance de quantifier les efforts, les moyens mis dans la production de ces ressources si nous tenons à être égalitaires.
Au-delà de se baser sur une tare du capitalisme, cette surproduction n'est qui plus est pas une garantie de répondre aux besoins de chacun. Qu'est-ce qui assure d'avoir en effet ici ou là deux millions de vaccins en trop ? Non, ce modèle est trop fragile et se briserait face aux contraintes de la réalité.
Nous devrons mettre en commun nos efforts et nos prévisions pour optimiser le travail de chacun. Et là, c'est avec une certaine amertume que je vais devoir citer les travaux d'Adam Smith... Attendez ! Ne vous énervez pas, je parle de ses travaux sur les avantages comparatifs, pas sur le marché auto-régulé avec la main invisible de mes deux là. L'une des finalités du communisme est de libérer le peuple de l'oppression et de l'exploitation, et cela passe par un amoindrissement du travail. Et nous devons regarder les réalités en face : si l'autarcie est un élément qui nous tient tous à cœur, une spécialisation dans certains domaines est la plupart du temps bien plus optimale et nécessiterait moins d'efforts, et donc, de temps de travail pour nos consœurs et confrères.

Elle se racla la gorge avant de reprendre plus en détail son argumentaire :

-Pour reprendre l'exemple du cuivre et des vaccins. Toutes les nations n'ont pas un sol aussi riche en cuivre, et la production de vaccins demande d'importants efforts de recherche et d'infrastructures. Chercher l'autarcie de façon absolue, c'est imposer à chacun les efforts pour avoir une industrie pharmaceutique, tandis que les nations les moins pourvues en cuivre devront mettre beaucoup plus d'efforts dans la prospection et extraction.
Bref, je ne vous apprends rien, il s'agit là des bases de l'économie. Si certains domaines peuvent être assumés par tout le monde, je pense notamment à l'agriculture et la nécessité de la souveraineté alimentaire, il y en a d'autre dans lequel il est plus intéressant de se spécialiser. Nous devons œuvrer de concert pour répartir les spécialisations et assurer une production calculée selon nos besoins en produits pharmaceutiques ou en matières premières.
Et là, nous arrivons au point sensible : il faut quantifier, non seulement les besoins à répondre, mais aussi les efforts nécessaires. La répartition du travail doit être égale et non compter sur l'exploitation d'une nation à l'avantage d'une autre. Si une nation se spécialise dans la production de cuivre et l'autre dans les vaccins, mais que la première doit attendre de ses citoyens cinquante heures de travail par semaine pour répondre aux besoins, contre seulement quinze heures pour la seconde. Nous répondrions aux besoins de chacun, mais serait-ce juste ? Serait-ce nous libérer des affres du capitalisme ?
Non, nous devons quantifier les efforts et cela passe par une entente sur les monnaies. Oui, l'argent est associé au capitalisme et son appart est vu comme la cause de bien des mots. Mais soyons pragmatique un peu. Si nous voulons répartir équitablement les efforts, nous devrons quantifier les choses avec une unité de mesure. Et qu'on nomme ladite unité "crédit monétaire", "crédit effort" ou "crédit heure de travail", il n'en reste pas moins qu'on l'évalue. Les maux de l'argent viennent principalement de deux choses : quand son acquisition se fait par la rente et les dividendes plutôt que le labeur, et quand les prix sont décorrélés des efforts requis selon des principes fallacieux d'offre et de demande.
Entendons-nous sur le cours de nos monnaies pour quantifier de façon rationnelle et équitable les choses, tout en mettant en œuvre un environnement sain excluant les tares précédemment cités (que ce soit par la collectivisation des moyens de production, et la rationalisation des couts en totale opposition de ce que promeut justement Adam Smith). Dès lors, nous serons débarrassés des problèmes inhérents du capitalisme et aurons un environnement sain où seront quantifiés et planifiés avec précision les investissements (en travail, j'entends) nécessaires.

Après une imperceptible pause, elle reprit son souffle pour conclure :

-Vous l'aurez compris, ont été évoqués les Banques du Peuple, mais elles devront s'accompagner d'une institution commune de planification. Les monnaies de chacun, si on les conserve plutôt que de passer à une monnaie commune, devront être corrélé au temps de travail. Et à partir de ça devront être évalués les ressources et potentiels de chacun pour déterminer l'orientation de nos efforts dans l'ambition de répondre à nos besoins.
Il va de soi que lesdits besoins devront être définis et constitueront à eux seul un sujet de débat.
La vieille femme avait écouté les différentes interventions avec un apparent stoïcisme qui donna tout juste lieu à un signe de tête en direction des délégations quittant la réunion. Xi-Chiang en avait sans doute vu d’autre. Ou bien considérait-elle que les aboiements de quelques dictatures et partis minoritaires ne composaient pas des raisons justifiant de déployer trop d’énergie à réagir. Pourtant elle avait pris des notes, et ce fut un regard rapide à celles-là qui sembla finalement la pousser à prendre la parole.

« Mes camarades m’excuseront de la longueur de l’intervention à venir mais je dois répondre à de nombreux points soit parce qu’ils émanent d’interventions intéressantes, soit parce qu’ils visent à attaquer l’Union ou certains de ses partenaires, nous imposant par défaut une position défensive que nous aurions trouvé plus constructif de ne pas avoir à prendre.

Déjà je tiens à dire que les discours défaitistes tenus par certains ici nous semblent emprunts d’une conception décadentiste du socialisme éloigné de la réalité des évènements. La vérité c’est que le mouvement international est bien vivant et dynamique, et ce même s’il n’est pas dominant sur la scène infranationale : il nous semble ainsi très curieux que certains défendent, sous prétexte que la situation l’imposerait, une unité totale d’action et de discours entre des conceptions parfois radicalement opposées des voies d’accès au socialisme réel. Je ne suis ainsi pas sûre que les libertaires kah-tanais et Astériesn soient fondamentalement compatibles avec les méthodes et objectifs kroniens. Nier les différences fondamentales de valeur et de méthodes c’est aussi refuser d’étudier l’impact de ces méthodes et, par conséquent, s’interdire de tirer des conclusions utiles sur les façons de renforcer le mouvement international et d’établir de nouveaux domaines de lutte à travers le monde.

Pour autant une organisation visant la coopération doit ou accepter de rassembler des conceptions différentes d’une même œuvre – ce que fait par exemple le LiberalIntern en accueillant des pays à économie capitaliste tant que cette économie témoigne de niveaux suffisants de démocratie, nous parlons ici de coopératives, de systèmes où les cadres sont élus et les employés maîtres de leurs outils de production, si par des voies représentatives. L’alternative est évidemment de se cantonner à une conception donnée des moyens et objectifs. Il y aura nécessairement déperdition ou compromission.

Donc. Nous sommes ici pour nous rallier sous une bannière commune : le Grand Kah a besoin de savoir laquelle, et comment sera-t-elle définie. Voyez-vous, contrairement à ce que nous avons pu entendre ici, nous ne considérons pas que la liberté soit un concept vague ou flou. Nos camarades Astériens comprennent peut-être mieux que quiconque que la liberté est, effectivement, au cœur de tout projet réellement humain. On peut quantifier la liberté d’un individu. Le socialisme vise à améliorer tout les facteurs essentiels de liberté des individus en les mettant à l’abri des répressions politiques et économiques et de la soumission à un système dit de bourgeoisie, lequel recoupe, si l’on sen tient à sa définition stricte, la nomenklatura administrative de certains régimes à capitalisme d’État. Donc : nous réfutons tout discours visant à défendre une position de relativisme quant aux questions de droit humain ou d’importance apportée à la liberté des citoyennes et citoyens.

La liberté a toujours fait partie de la rhétorique communiste parce que le socialisme même est apparu en réponse à une absence de liberté, à un asservissement. Celles et ceux qui essaient de dire le contraire essaient avant tout de défendre des systèmes incapables de bâtir le socialisme car convaincus que les humains ne sont qu’une masse devant nécessairement être guidée, extension imbécile des partis d’avant-garde qui, nous ne le rappellerons jamais assez, sont utiles pour faire la révolution, pas pour organiser ce qui vient ensuite.

Je vais maintenant devoir parler du LiberalIntern qu’un certain nombre de voix, ici, ont jugées bon d’attaquer frontalement : c’est cependant logique et attendu. Effectivement, cette hypothétique union ne peut sans doute pas trouver sa raison d’être si elle existe en même temps qu’une organisation remplissant déjà factuellement les mêmes objectifs qu’elle et le faisant du reste très bien. Une attaque frontale du LiberalIntern est une nécessité technique pour rendre possible la création d’une nouvelle internationale, laquelle s’organisant de toute façon autour de la négation des valeurs de démocraties populaire par le biais de la rhétorique relativiste critiquée au début de mon intervention, cherche de toute façon à rassembler les mouvements plus héritiers de l’eurycommunisme autoritaire que du socialisme à proprement dit.

Le LiberalIntern, donc, se décrit elle-même comme étant une internationale Libertaire. Nous regroupons des communes anarchistes, des unions confédérales, des démocraties populaires et, il est vrai, des nations libérales. Celles-là ne doivent cependant pas être confondues avec des régimes capitalistes classiques pour les raisons déjà abordées plus tôt. Nous parlons ici de deux à trois pays, selon les définitions que nous voulons utiliser. Le Pharois, dont l’économie industrielle est aux mains des syndicats communistes et l’économie maritime strictement démocratique, Zélandia, qui fonctionne selon un système de coopérative et de citoyens actionnaires éliminant par définition le risque d’apparition d’une oligarchie bourgeoise, le Banairah, dont le modèle communal de démocratie directe recouvre aussi les questions économiques, avec les effets que l’on sait. Même en admettant que ces modèles composent des exemples typiques d’oligarchie capitaliste – ce n’est tout simplement pas le cas mais nous l’admettrons pour la beauté du débat – ces trois pays ne composent pas une « très grande majorité » des pays membres de l’Internationale. Le principe même du LiberalIntern est de protéger les modèles égalitaristes et organisant la répartition horizontale du pouvoir. Prétendre que la faute de cette organisation est d’organiser la domination d’une classe par une autre est au mieux imbécile, mes excuses, ou un mensonge volontaire, ce qui confine à la malveillance. Cela étant je tiens à souligner que plusieurs pays ici présents et invités – la Damanie, le Prodnov – emploient des économies mixtes ou coopératives. Leur potentielle inclusion au sein de cette union la rendrait-elle, selon vos propres arguments, impropre à défendre les prolétaires de tout pays ? 

Je me dois aussi de répondre au camarade Marcos qui cite des traités de libre-échange et une optique de dérégulation des marchés : il serait bon de citer des exemples précis, car ces accusations nous semblent à première vue totalement fausses, mais il s’agit peut-être d’une pure question de définition. En attendant si votre internationale se construit sur des approximations et de la rhétorique creuse – j’admets qu’elle est peu coûteuse pour des mouvements ayant à ce jour échoué à exploiter convenablement les tensions internes de leur pays – elle ne nous fera pas tant craindre le déclassement des nations libertaires que le ridicule répété de leurs camarades eurycommunistes.

Et en parlant d’approximation je tiens à rappeler que le LiberalIntern intègre des partis politiques à ses instances. Il n’était pas utile d’introduire une proposition calquée sur le modèle de la grande internationale en prétendant que celle-là ne la pratiquait pas déjà.

Concernant votre deuxième proposition, soit la création d’un organe de propagande : elle impose naturellement le débat de la ligne, de même pour la troisième proposition : la presse lorenzienne et astérienne défendent des positions on-ne-peut-plus différentes et nous risquons l’incohérent sans ligne éditoriale, problème qui n’aura pas échappé à vos mouvements pourtant si attachés à la centralisation.

Concernant votre sixième proposition je me félicite que le Kronos ait perdu ses colonies, cela rendra les futurs débats moins compliqués pour nous tous. Cela étant le Grand Kah est prêt à mettre deux siècles de lutte décoloniale au service du collectif, dès que cela deviendra utile et possible.
 »

Un sourire amusé. Elle secoua la tête.

« Nous nous opposons pour notre part à tout projet dépassant le stade de la coopération pour entrer dans celui de l'intégration nationale : il nous semble que les pays représentés ici sont pour la plupart trop différents les uns des autres pour justifier ou même rendre possible une intégration transnationale. Pas, du moins, sans que le dispositif de l'Internationale ait déjà fait ses preuves et rendu possible l'établissement d'une relation de confiance entre pays membres. Vouloir aller trop vite c'est prendre le risque de ne pas être suivi. »
Georgi Marcos: 3ème round



Drapeau
Retour sur le ring pour Marcos

- Qu’il est plaisant et agréable d’entendre les illustres délégués du Grand Kah s’exprimer sur ces thèmes que sont la coopération internationale et le colonialisme. Dans l’idéal, il serait préférable de mettre un terme à cette parenthèse sur l’analyse et le bilan du Liberaltern , aussi je ne m’y attarderait que quelques minutes, pour prendre le temps de répondre à mon illustre camarade kah tanaise, car il ne faudrait pas qu’elle n’ait fait le voyage pour rien. Après tout, il est normal et juste que je vous informe des agissements et des pratiques économiques ayant cours au sein de l’organisation que vous semblez défendre à la sueur de votre front, et dont vous ne semblez guère au fait. Il n’est pas grave, camarade, nous faisons tous des oublis. Mais si je puis me permettre, puisqu’apparemment les pratiques prédatrices et les traités inégaux n’existent pas au sein du Liberaltern, je me dois de vous informer que la Zélandia, l’un de vos pays partenaires, en a fait sa pratique diplomatique favorite. Je le sais, car je suis moi-même natif d’un pays ayant signé l’un de ces traités impliquant des clauses de libres échanges avec ce pays. Laurenti Alfonso, le groupe automobile Strama, l’entreprise dans laquelle j’ai travaillé une trentaine d’années, tous ont pignon sur rue en Zélandia en vertu de ce traité. Qu’elles étaient heureuses, toutes ces entreprises lorsque le gouvernement velsnien a signé le traité, car cela leur a ouvert les portes d’un pays où il n’y a presque aucun contrôle fiscal sur les places boursières, où le droit du travail est ce que les libéraux appellent « flexible », où les frais de douane n’existent que sur le papier… La Zélandia n’est pas un cas unique. Nous pouvons nous étendre des heures sur ce qui est le libéralisme et ce qui n’est pas le libéralisme. Mais que vous le vouliez ou non, camarade, le Liberaltern croule sous les paradoxes que vous semblez déterminée à dénoncer aujourd'hui devant nous...ou peut-être pas, parce que finalement, cela n’a jamais été la finalité du Liberaltern d’aboutir à la société socialiste.

Drapeau
Enervax

Et c’est peut-être là la différence que nous nous devons de cultiver au sein de notre future organisation. Je n’ai pas mon mot à dire sur l’orientation économique que le Prodnov ou la Damanie veulent prendre, comme je vous l’ai dit, le matérialisme historique n’est pas une recette magique. Nous vivons dans des conditions matérielles d’existence précises et singulières et nous nous devons de trouver des réponses appropriées au bon moment. Mais il y a quelque chose que je peux vous affirmer, quelque soient ces facteurs, camarade : contrairement à la Zélandia ou au Pharois, si je ne dois prendre que ces deux exemples, c’est que le Prodnov est un État qui reconnait la lutte des classes comme moteur de l’Histoire, et qui se fixe pour objectif d’y mettre fin, d’une manière ou d’une autre. Aussi idyllique puisse être la Zélandia pour vous, camarade, je me dois de vous informer que la contrée que vous nous décrivez n’existe que sur le papier. L’appel à l’unité des différents mouvements issus de la famille socialiste a l’air de vous surprendre, vous ne devez pas en avoir l’habitude, ce que je comprends tout à fait au vu de votre passif, camarade. Pourtant, je le renouvellerais autant de fois que possible, pour la simple raison que le socialisme est la fin qui nous distingue des autres nations. Kronos possède un modèle différent du votre et a failli ? Soit, très bonne déduction camarade. Et maintenant, que fait-on ? Nous abandonnons nos camarades à leur sort, aux mains des nations de l’ONC ? Car je tiens à vous rappeler que l’Alguarena a toujours ses griffes sur Kronos à l’heure où nous parlons, et qu’ils n’hésiteront pas une seconde à intervenir de nouveau. Ou bien, nous pouvons aider Kronos à se développer différemment de ce qui a déjà été tenté, nous aidons le peuple kronien à son développement économique et alimentons le débat politique interne de ce pays par le biais de la plateforme que nous sommes sur le point de créer ? Il n’y a pas là la moindre négation de nos différences fondamentales, juste la constatation que nous gagnerons davantage à partager nos expériences au sein de cette Internationale plutôt que de rester seuls, à recycler éternellement les mêmes théories éculées. Pour cette idée, je défendrais chacun d’entre vous, jusqu’à la mort, que ce soit vous, camarade kah tanaise, ou vous, camarade Lorenzo. C’est peut-être d’ailleurs pour cela que l’Astérie, dont vous semblez avoir gagné le droit de parler à sa place, à des réticences vis-à-vis de son engagement au Liberaltern. Oui, l’Astérie est une nation libertaire, ce que ne sont pas certains membres de cette Internationale, mais elle a un objectif commun avec, j’espère, nous tous ici : un horizon politique, la quête de la République du bonheur et de l’amour humain. Ce n’est pas le cas du Liberaltern.
A ce propos, je trouve votre définition du parti d’avant-garde très intéressante, bien que quelque peu « aléatoire », mais je vais nous épargner les débats sur la définition d’un parti d’avant-garde, ce n’est pas l’objet de notre discussion.

Drapeau
Marcos en phase taquin

Concernant notre proposition numéro 2, c’est une bonne question que vous soulevez. L’organe de presse dont je fais la proposition n’aura pas pour but de promouvoir les modèles des uns et des autres, mais de fournir un financement à des organes de presse socialistes déjà existants au sein de nations bourgeoises. Ainsi, les membres de l’Internationale, en signant cet article 2, s’engageraient à soutenir financièrement la presse du PEV à Velsna, à défaut qu’il n’existe aucun autre mouvement d’ampleur se réclamant du socialisme. Là où, par exemple, s’il existait un mouvement libertaire à Tanska, nous nous engagerions à soutenir ce mouvement et sa presse. Pardonnez-moi si cette proposition n’avait pas été assez détaillée, nous sommes en travail de réflexion. Comprenez bien, que ce modèle de presse ne sera pas centralisé, mais qu’il pourra faire l’objet de discussions en interne si certains de nos membres estiment qu’un parti politique abuse de cette aide, ou qu’il véhicule des théories qui iraient à l’encontre des articles qui constitueront cette Internationale.

Je vous laisse également à vos réflexions sur le colonialisme puisque vous semblez vous-même marcher sur les traces de Kronos avec cet achat de terres afaréennes digne d’un marchandage de terres avec des indigènes contre des mouchoirs en plein XIXème siècle. Cela vous permettra peut-être d’avoir une place de choix dans le groupe de réflexion sur le sujet qui naîtra sans doute de cette Internationale. Content en tout cas de savoir que vous adhérez à une proposition. Qui sait, peut-être que vous en aurez une dans quelques jours afin de participer à l’avancement des débats.


Quant aux propositions des délégués de Communaterra, nous voudrions émettre un avis favorable à la création d’institutions bancaires d’urgence, en particulier sur le sujet des médicaments. Nous pourrions peut-même étendre ce programme aux nations post-coloniales dont les ressources sont pillées par des puissances tierces, au-delà du simple fait de garantir à tous au sein des Etats-membres une véritable sécurité médicale universelle. Nous laisserons les Etats-membres le soin de faire de ces propositions une réalité concrète.


Concernant l’intervention de notre collègue délégué du Mokhai. Ce camarade soulève une question très intéressante, à laquelle je vais répondre le plus clairement possible, et en rapport avec ce que j’ai déjà évoqué plus tôt. Vous vous trouvez ici dans le cadre d’une réunion internationale de partis socialistes, communistes et libertaires, dont le but est de mettre sur pied une organisation de rupture avec un modèle économique existant, qui est celui du libéralisme économique. Notre but aujourd’hui, est de mettre en place de façon concrète cette alternative que nous proposons aux salariés, ouvriers et employés de tous les continents. La sociale-démocratie, telle qu’elle est définie, se présente comme un moyen d’assouplissement de certains aspects du capitalisme, sans pour autant sortir de ce système. Pour les plus ambitieux, il s’agit de mettre en place un droit du travail jugé équitable, de garantir un salaire minimum décent, tout à fait louable. Mais par définition, nous pensons que la social-démocratie telle que vous la concevez ne constitue pas une rupture fondamentale d’un ordre établi, ou d’une quelconque quête d’établissement d’un système économique alternatif tels que peuvent le faire le Kah, la Loduarie, l’Astérie ou le Negara Strana. Vous êtes tout à fait libre de rester, camarade, mais je crains que vous ne trouviez pas ce que vous chercherez ici si vous entendez délaisser la raison du combat pour la justice sociale. Dans le cas, en revanche où vous vous pensez encore dans ces clous qu'est l'horizon historique de la lutte des classes, que vous soyez dans une approche eurycommuniste, communaliste ou socialiste importe peu. Dans le premier cas où, malheureusement, vous ne trouveriez chaussure à votre pied, le statut d’observateur peut être crée pour les organisations telles que la vôtre, et nous serions heureux de vous avoir à nos côtés afin de participer aux débats internes de cette organisation, et d'avoir le retour de votre experience.
Haut de page