Cher ministre,
Il est intéressant de constater que vous disposez d’une appréciation bien à vous de ce qui constitue des relations apaisées entre nos deux pays. Je viens d’apprendre, par le biais de nos entreprises et par l’entremise de votre porte-parole, que la Listonie refusait désormais les produits culturels jashuriens sur ses marchés, sur demande de votre Eglise. L’Eglise met en cause nos bande-dessinées et notre musique au prétexte qu’elles auraient des contenus sataniques. Outre le ridicule de l’accusation permettez-moi de vous offrir, avec ce message, un exemplaire du dernier tome de « Samurai Countdown », l’une de nos séries les plus célèbres sur l’histoire d’un guerrier traversant la Péninsule en quête du légendaire Champ de Tournesols Argentés.
Ce boycott de nos produits s’est prolongé par un autodafé dans les différentes villes de votre pays, mais aussi par la censure et la répression violente par des groupes extrémistes chrétiens de la minorité listonienne d’origine jashurienne dans vos ports au Nazum. Je dois ajouter aussi la mise à sac des librairies, des disquaires et des maisons d’éditions listoniens vendant des produits jashuriens sur votre territoire. J’ai ouï dire que la police impériale menait l’enquête pour trouver les coupables de telles exactions, mais voyez-vous, j’émets quelques doutes quant à son zèle étant donné qu’elle participe elle-aussi à la mise en place de l’embargo sur nos produits.
Dois-je vous rappeler que les Accords de Friberg que vous avez signés visent essentiellement à tout mettre en œuvre pour garantir la paix dans la Péninsule ? Vos récentes actions de boycott, de censure et le pogrom lancé par des extrémistes contre votre minorité listonienne d’origine jashurienne va à l’encontre du protocole de désescalade de la violence.
Monsieur le ministre, nous vous demandons instamment de cesser immédiatement le boycott de nos produits sur votre territoire. Nous n’empêchons en rien la Listonie d’utiliser le Grand Canal et nous avons respecté les accords de Friberg tels qu’ils ont été rédigés. Si vous persistez à boycotter nos produits, nous en tirerons les conclusions qu’il convient.
Dans l’attente que vous retrouviez la voie de la sagesse.
Veuillez agréer, cher ministre, l'expression de mes salutations distinguées.
Cordialement