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Activités étrangères au Pharois Syndikaali - Page 3

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20 janvier 2006 - Après la politique étrangère, c'est maintenant la politique économique du gouvernement pharois qui est remise en question.


Navires de pêche pharois empruntant le détroit en mer boréale.
Le Pharois Syndikaali ne maintiendra ses avantages sur les détroits que par l'adoption d’une position tranchée sur la piraterie et d’une entente harmonieuse avec les nations limitrophes.


Les détroits pharois, des portes océanes de premier plan pour le commerce international, gâchées par les idéologies conservatrices. Perçus très fréquemment, voire exclusivement comme un passage étroit, creusés avec peine entre deux masses continentales et où les techniques de navigation imposent une certaine rigueur, les détroits sont plus anecdotiquement envisagés comme des territoires spécifiques, imbriqués aux enjeux politiques et économiques nationaux. L’atypisme des détroits pharois est précisément celui de constituer simultanément une zone d’interface majeure entre les différents acteurs du commerce international et une région ensauvagée, où le libertarisme outrancier le conduit à couver en son sein quelques-uns des derniers héritiers de la piraterie moderne.

Les détroits pharois offrent une vision paradoxale de la Pharois Syndikaali, puisqu’ils sont l’opportunité et la contrainte des autorités locales dans leurs perspectives de développement économique. Véritables catalyseurs des flux commerciaux transocéaniques, ils apparaissent ainsi donc comme des terrains de jeu propices aux manœuvres navales de navires pirates, lorsqu’ils ne constituent pas un moyen de pression assumé des autorités, qui souhaitent autoriser et décommander à leur guise l’accès aux navires de commerce.
Dans le but de comprendre les perspectives économiques et politiques futures du Pharois Syndikaali, le politologue et maître conférencier Antto Uusitalo a réuni l’ensemble des éléments sous-jacents à ce dossier, pour définir les risques et périls autour des détroits pharois, permettant ainsi de statuer “oui” ou “non” sur l’idée qu’il y ait un réel gâchis dans la gestion actuelle des détroits. Pour accompagner son analyse, les détroits nationaux seront définis comme des couloirs maritimes à l’activité intense et un levier croissant d'orientation de la politique étrangère.

Les détroits pharois, des théâtres de coopération et de concurrence avec les puissances régionales.

Nous l’avons mentionné plus tôt, les détroits constituent des boyaux de circulation intense pour le commerce maritime, maillons fragiles de routes hautement stratégiques. Inévitables pour de nombreux navires de commerce tournés sur le monde, l’ouverture de ces portes océaniques aux bâteaux battant tel ou tel pavillon devient dès lors un enjeu politique de première importance. Un enjeu qui créait la dissension entre les différents états régionaux, à l’instar de l’Empire Listonien et du Pharois Syndikaali qui en revendiquent une utilisation légitime ou opportuniste, compte tenu de leur proximité directe.

Unique voie praticable tout au long de l’année sans avoir à recourir à des navires brises glaces, le canal de Kanavaportti ne souffre d’aucune contestation possible étant donné son intégration directe au cœur du territoire pharois. Priver la concurrence de revendications sur le second détroit au nord devient alors une action zélée, que certaines nations contestent aujourd’hui, à l’image de l’Empire Listonien. Zones de connexion inévitables entre les différents territoires d’un empire désagrégé, les détroits de la région boréale sont une énième source de tensions en Eurysie du Nord, et le possible faceteur d’embrasement qui manquait, pour assister à la dégradation de la situation politique de l’Eurysie du Nord. “L’Eurysie du Nord, considérant la présence de tensions avec des nations telles que l’Empire Francisquien, le Pharois Syndikaali, l’Empire Listonien, ou même le Vogimska 2.0, est devenue un foyer d’incertitudes jusqu’ici limitées à la partie occidentale de ce continent” explique l’intellectuel. “Les détroits en mers boréales représentent autant d'enjeux pour les nations régionales qui peuvent en réglementer l’accès moyennant contrepartie, que pour les nations les empruntant…”

Mais cette relation commerciale entre états détenteurs et utilisateurs des détroits n’est viable que si ces premiers sont enclins à permettre la libre circulation des hommes et des marchandises. Et dans le cas contraire, des rivalités et actions malveillantes apparaîtraient inéluctablement…

Pour une situation politique intérieure viable et une croissance économique notable, le politologue Antto Uusitalo nous explique que les états régionaux et en l'occurrence pharois, sont contraints d’appliquer une politique commerciale permissive, pour favoriser le libre cours des échanges commerciaux via les détroits de la région des terres boréales. “La coopération est nécessaire, elle est indispensable, car le détroit peut être une source de profit mais un objet de convoitise si l’état détenteur se montre trop zélé dans sa gestion. Quand bien même aucune convention internationale n’impose l‘ouverture des détroits à ses États détenteurs, il est d’une logique relativement imparable l’intérêt qu’il a à y gagner se faisant...” L’intellectuel va même plus loin en rappelant “qu’importe la nature des différends qui lie deux états limitrophes aux détroits, il n’y aura jamais plus grand préjudice pour chacun d’eux que la mésentente…” Un constat qui vient selon le professeur Uusitalo forcer l’entente, ou à minima, le statu quo des États limitrophes aux détroits.

Mais indépendamment de la volonté étatique en matière d’ouverture commerciale et de maintien de la paix, la présence d’actions de piraterie au niveau local fait naître un risque sur la pérennité des échanges et la capacité du gouvernement pharois à légitimer sa souveraineté dans ces espaces stratégiques. “Le risque de piraterie, en amont et en aval du détroit, parfois même en dehors de la juridiction pharoise, fait craindre une détérioration des flux commerciaux sur ce secteur. Et si le phénomène devenait d’une ampleur conséquente, il faudrait également craindre des actions internationales pour la régulation et la sécurisation de l’espace maritime.”

Le Pharois Syndikaali, exposé à une concurrence étrangère.

Si la nation pharoise a longtemps profité des détroits boréales dont elle a presque imposé sa paternité aux yeux du monde entier, force est de constater qu’aujourd’hui plusieurs états ont les moyens de compenser ce monopole par des routes commerciales sur l’hémisphère sud, avec pour ambition de faire de la fermeture brutale et soudaine des détroits pharois, un épisode anecdotique de la vie économie mondiale. Si la définition d’une route commerciale pour l’hémisphère sud est une option crédible auprès de certains états, d'autres nations préfèrent carrément disputer la souveraineté pharoise sur certains détroits, compte tenu du partage des côtes. “L’Empire Listonien, a des intérêts à maintenir le commerce international dans le nord de l'hémisphère, toutefois le manque de concessions fait par le Pharois Syndikaali en ce qui concerne l’administration des détroits nord, les oblige à maintenir des rivalités avec des puissances riveraines telles que l’Empire Listonien, alors qu’ils devraient coopérer de concert pour développer cette opportunité à portée de leur territoire.

Les rivalités Listo-pharoises, la fermeture des détroits décidée de façon unilatérale par les autorités de Pharot (Pharois Syndikaali), la rumeur publique autour de la présence de pirates en mers du nord, sont autant de coups de canife qui saigne la poule aux oeufs d’or qu’est l’espace maritime de la région boréale. Une ère décadente qui conduit certains penseurs du pays à remettre en cause l’apport d’une idéologie libertaire, permissive, repliée sur elle-même et qui contribue à saboter l’ouverture du Pharois Syndikaali sur le reste du monde.
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29 janvier 2006 - Une association pharoise dresse la liste de pays nécessiteux et appelle par une pétition au versement de 2 milliards d’écailles pharoises en leur faveur.


Symbiose entre les hommes et les femmes.
La philantropie et l'humanisme prônée par la société civile pharoise serait-elle en perte de vitesse, sabordée par la récente politique étrangère de Pharot?


Les investissements pharois en Aumérine, accomplis à partir de l’impôt national ne sont pas passés inaperçus et des citoyens ordinaires ont réfléchi à une meilleure utilisation de ses fonds.

Une association locale tournée vers l’amélioration des Indices de Développement Humain (IDH) a émis un rapport à l’attention du gouvernement de Pharot, afin que leur soit connue la liste d’une série d’états qui profiterait doublement des investissements publics pharois dirigés vers le Reinaume d’Aumérine. Tandis que le Pharois Syndikaali enregistre des croissances économiques records qui traduisent une certaine réussite du modèle économique et politique local, les autorités de Pharot douchent à l’eau froide ce bilan jusqu’ici favorable, par l’annonce de plusieurs milliards d'Écailles Pharoises* transférés au Reinaume d’Aumérine, afin que plusieurs centres de Recherche et de Développement y soient construits. Si le PIB par habitant du Reinaume aumérinois laisse effectivement à désirer, la mise sous perfusion du secteur de l’innovation aumérinois reflète un non-sens politique dans une société aux opposés de l’aristocratie aumérinoise.

La société pharoise est également sujette à la mise à l’honneur de la philanthropie, élevant celle-ci au rang des réussites sociales. Toutefois, la philanthropie formulée à l’égard des États monarchiques aux institutions archaïques, entretenant des classes sociales privilégiées, semble ne pas coller à cette définition. C’est donc à ce titre que Vilhelmiina Pukki, étudiante en biologie marine et membre d’une association en faveur du développement humain, a constitué la liste de différents travaux inscrits dans le budget des 2 milliards d'Écailles pharoises transférées pour le Reinaume d’Aumérine et qui entreraient directement en compte pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens du monde.

“On investit en Aumérine pour pousser la recherche locale à se développer, mais des actions concrètes existent pour améliorer le quotidien de ceux qui souffrent chaque jour, aux quatre coins du monde…”

Construction d’une université en Damanie où la guerre civile a entraîné l’opposition des druides conservateurs (voire obscurantistes) et des mouvements progressistes ainsi que la destruction de certaines structures avant-gardiste tournées vers la recherche et le savoir, financement d’une flotte d’avions de ligne pour Atheas dont le territoire morcelé affecte la qualité de déplacements de ses habitants et donc le bon fonctionnement des administrations, aménagement de puits au Varanya pour pallier la rupture de certains approvisionnements en eau et électricité suite aux bombardements, les chantiers humanitaires et les projets caritatifs ne manquent pas. La jeune femme espère glâner de nombreuses signatures pour sa pétition, afin selon ses dires de réorienter la politique étrangère du pays vers une approche plus humaniste.

*6 000 points de développement pharois donnés à l’Aumérine = 2 centres R&D construits = 2 milliards de PIB gagnés = estimation de la donation à deux milliards?
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Evora Election!
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Les Listoniens d'Evora l'avaient attendu. Le grand jour est arrivé. Les autorités Listoniennes avaient prises la décision d'organiser les élections pour élire le Nouveau maire d'Evora. En effet, cela n'avait rien d'exceptionnel pour les autorités Listonienne car Evora est peuplé de Listoniens en majorité donc vous comprenez que étant majoritaire, le vote pourrait tourner vers le côté Listonien.

Ce matin, devant la mairie, Madame Silvia venait d'être demis de ses fonctions. Elle était en chemin pour Listonia.
Avant de partir, elle adressa un discours:
Silvia: Très cher Listonien ! J'ai accomplie mon devoir de mairesse de cette belle ville qu'est Evora. Il est important pour nous Listonien de préserver cette identité, cette histoire qui aussi longue que la création de cette ville. Notre Empire est mélange de multiples peuples unis par la langue, le sang qui a coulé lors de nos nombreuses guerres. Nous sommes unis et nous faisons tous parti de l'empire.
L'Empereur porte Evora dans son cœur. Vous êtes tous ses enfants. Nous sommes unis et nous devons garder cette unité coute que coute.
Nous ne devons pas nous laisser diviser par des acteurs extérieurs. Ces acteurs veulent diviser notre pays, notre empire.
J'ai entendu dire que certains veulent L'indépendance. Indépendance? Pourquoi? N'êtes vous pas satisfait d'être et fière d'être Listonien?
Le niveau de vie augmente! La qualité de vie s'améliore! Notre épanouissement est total!
Sachez que l'Empire ne veut que le bien d'Evora!
Le Pharoi ? Qu'est ce que ce pays peut vous offrir que l'Empire Listonien ne possède pas déjà?
Voulez vous être rattaché à un pays de pêcheur? La deuxième puissance n'est qu'un titre.
Il n'y a rien là bas!
Tout cela pour vous dire une chose. L'empire reste au côté d'Evora! L'empire ne part pas! Nous sommes là et nous avons Evora à l'œil car cette petite ville, ce petit de bout de terre qui fait partie de l'empire reste et restera toujours dans l'Empire.
A la suite de son discours, elle fut applaudit par l'assemblé puis elle prit le chemin pour Listonia.

En ce qui concerne les Elections elles auront bien lieu.
Le candidat soutenu par l'empire Listonien
Frederico Vasquès Manio. C'est le premier candidat à cette élection. Issue d'une famille modeste, d'un père Listonien et d'une mère pharoise. Le jeune Manio à toujours vécu à Evora. A 18 ans il avait déjà fais des études à Evora. Il venait à peine de finir le Lycée, et il était déjà invité à rejoindre la plus prestigieuse université de l'Empire à Listonia. Après 4ans, il revint à Evora. Puis il a passé 8ans en terre pharoise. A son retour, grand intellectuel, il se lance dans la politique et gagne dans l'ombre de madame Silvia de plus en plus de soutiens de la part des Listoniens et des pharois d'Evora. Il a plaidé à de nombreuses reprises pour Evora et ses habitants au sein des grandes instances du pays. Il représente la diversité de la région d'Evora.
Il n'est pour aucun camp. De plus, il anti-indépendantiste. Il tient à ce que la région reste Listonienne.
Il est amical et veut être en bon terme avec le pharois.
Il mène actuellement, une campagne très médiatisé avec d'importants moyens. Personne ne sait d'où il tire ces moyens, mais ces intentions sont pures et ne vise que le bien être d'Evora.
Il est très populaire auprès des listoniens. Il séduit même du côté pharois.

Vasquès
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Vasquès

Aujourd'hui, à Evora, en plein centre ville, Vasquès a tenu un grand meeting où il a tenu à répondre à son adversaire: Josefiina Pitkänen
Il y avait foule. Les listoniens d'Evora scandés le nom de Vasquès! Vasquès! Vive Vasquès! Evora est Listonienne!
Il y avait un grand nombre de Listoniens sur la grande place.
Il s'empara du micro et commença son discours:

Vasquès: J'ai écouté hier, comme nous tous, le discours de Madame Josefiina Pitkänen et je dois dire que ces propos m'ont fait rire!
Selon elle, "il n' y a pas d'identité listonienne" pourtant que je sache les Listoniens sont plus nombreux! En faisait ce genre de chose, elle renie notre nation! Notre culture! Notre peuple! Notre histoire! Plus vieille que celle d'Albi.
Mes chers compatriotes, cette femme est raciste! Elle ne pense qu'aux gens de son peuple et ne ce soucis pas de nous!
Elle parle à la place des Listoniens d'Evora! Quelle honte! Quelle honte! Quelle honte, que d'entendre de tels mots pour des gens pour qui l'empire a tant fait.
Dans son discours, le mot Listonien n'apparait presque pas! Pourtant, nous sommes majoritaires!
Quelle honte!

Il fut applaudit par une gigantesque foule de Listoniens!
« Albi aux Albien ! » slogan raciste! C'est ce qu'il faut retenir du message de Madame Josefiina Pitkänen !
Il n'y a pas de mot plus dur que de traiter notre empire de faible!
« Madame Silvia a fui la ville ! Boutée dehors par le Syndikaali ! Elle a été la première étape d’une grande dynamique ! Dehors les envahisseurs ! »
Vous voyez la l'exemple de ce que le pharois notre voisin et prêt à manigancer pour retrouver sa province! "Province historique" disent ils!
Mais les Albiens ont ils oubliés pourquoi ils se sont séparés du Syndikaali? Pourquoi ils ont choisi d'être libre!
Notre Empire a permis a Evora de se relever!
Aujourd'hui, il est temps de se battre pour ce pays! Il est temps de se battre contre l'envahisseur le Syndikaali. Ce dernier ne recule devant rien pour récupérer un territoire qui ne lui appartient pas! qui le lui a jamais appartenu.
« Dehors les envahisseurs ! », « dehors les marchands d’armes ! » Voici la vision de madame Josefiina Pitkänen.
Voila comment elle voit et traite les Listoniens d'Evora!


Il y eut des huées dans la foule.

Que dire d'une femme qui au lieu de fédéré, divise! Une femme qui au lieu de promouvoir la paix, fait la promotion de la violence!
M'avez-vous entendu dire du mal de la communauté d'Albi?
La foule: Non!
Vasquès: Et pourtant cette femme insulte notre nation! Insulte notre pays! Insulte nos valeurs!
Que dire de cette femme.
« Les Listonien ne comprennent rien à ce monde, loin de leurs vignes et de leurs oliviers, de leurs siestes et de leur beau temps ! Ce sont des paresseux qui ne savent que s’emparer du travail des autres ! Ils nous traitent de poissonniers avec mépris, mais c’est notre honneur que de vivre du travail de la mer ! Nous ne nous reposons pas sur les fruits de la conquête mais sur ceux de notre labeur, en tant que citoyens libres ! Cet Empire qui ne nous a jamais compris, jamais accepté, qui nous a imposé son couvre-feu inique au mépris de notre tradition libertaire et de nos droits les plus fondamentaux ! Cet Empire pour qui nous ne sommes que des pions sur un échiquier géopolitique, une pièce de plus sur son grand jeu de dupe international ! Cet Empire qui n'a ni coeur ni âme, rien qu'une feuille de compte dans la poitrine ! Cet Empire, nous allons nous en débarrasser ! »

Je respecte les hommes et les femmes qui travaillent dans ce noble secteur qu'est la pêche! Ils sont braves!
Nous Listoniens sommes une grande nation! Pouvons nous dire qu'Albi ou que le Syndikaali n'a jamais oppressé de peuple? Qu'elle n'a jamais forcé des peuples à se soumettre à son autorité, Qu'elle n'a jamais fait de mal a personne? Non ! Ces nations ont fait plus de mal que l'empire Listonien. le Syndikaali est un donneur de leçon, leçon qu'il n'applique pas chez lui!
le Syndikaali est impliqué dans tous les conflits majeurs Kotios, Damanie et bien d'autres! Une nation qui dépense des milliards pour son armement, un pays qui utilise l'argent de son peuple pour financer des rebellions, pour déstabiliser des nations ! Il est tout à coup facile de critiquer notre pays quand le pays que vous prenez pour modèle madame Josefiina Pitkänen et pour le quel certainement vous travaillez fait pire que l'empire Listonien. En plus, d'être un des facteurs de la militarisation de l'empire Listoniens. Ce dernier menace notre pays!
Le Syndikaali n'est pas un modèle pour qui que soit!
Regarder des Etats qui aujourd'hui, méprise leur communauté indigène! Le travaille qui se trouve ici est le travaille de chaque citoyen d'Evora!
Nous n'avons rien volé, bien au contraire, nous avons contribué à ajouter de la valeur au travaille de ceux et celles qui se sont battus pour qu'Evora reste et garde son identité.
Les Listoniens sont des travailleurs des battants nous avons conquérit des continents entiers! Nous nous sommes battus pour la prospérité de notre pays. Nous ne sommes pas le dernier pays du monde.
Regarder, Kotios, varanya, c'est ça la misère, c'est ça la pauvreté!
«Cet Empire, nous allons nous en débarrasser ! » Voyez là les propos racistes de Josefiina Pitkänen ! Cette femme ne porte pas les Listoniens dans son cœur il n'y a de la place que pour Syndikaali, les Albiens.
Je respecte les Albiens, mais aujourd'hui, qu'est ce que l'identité Albienne? Nous sommes tous parents tous frères et sœur!
Vous êtes tous des Listonais!
Le couvre feu qui a été évoqué ... qui en ai le responsable? Syndikaali! Ce pays avec tout le respect que j'ai pour les pharois, mes frères. Ce pays oppresse Evora. En un claquement de doigt, Manio ferme l'espace aérien un espace qui appartient à Evora. le Syndikaali se sert d'Evora comme un moyen de pression sur le Gouvernement Listonien!
Pourquoi pensez vous que nous avons des problèmes en hautes mers? C'est à cause du Syndikaali! Ce pays a volé l'espace maritime d'Evora. Voyez vous le côté impérialiste du Syndikaali. Notre pays s'arme car le Syndikaali menace de par son armée d'envahir Evora. La seule raison que notre Empire a de s'armer est la Défense de ces citoyens !

Hourras et applaudissements.
C'est pour nous protéger des gens comme Josefiina Pitkänen et ces propos racistes que notre pays se bat!
« Le Syndikaali a un PIB par habitant dix fois supérieur à l’Empire Listonien ! Le Genevier également et la Tapiolie aussi ! Quel intérêt à devoir supporter la misère des colonisateurs, des barbares conquérants quand nous pourrions goûter à la prospérité et la richesse en retrouvant nos frères de l’autre côté de la frontière ? »

Savez vous pourquoi ces pays ont un PIB par habitant aussi élevé? C'est parce que ces pays sont peu nombreux. Tout simplement notre PIB dépasse un pays comme Morikhanie avec son PIB par habitant qui dépasse celui du Syndikaali et celui de tous les pays qu'elle a cité 104 551 $/hab. Comment le Syndikaali peut il expliqué cela?


« Qui ne se sent pas Albien n’a rien à faire en Albi ! »

Vous voyez mes frères? Encore des propos racistes! Madame Josefiina Pitkänen est championne dans ce domaine!
Elle nous méprise, elle haie les Listoniens, elle méprise notre nation. C'est une femme comme elle que vous voulez à la tête de la Mairie?

Il y eut des huées dans la foule.

Va t'en


Aux élections, nous irons voter en nombre ! Mais pour que Evora reste Listonienne!
Mais nous respectons les minorités de cette région qu'ils soient Listoniens ou pharois où Albien! Nous sommes tous unis!
Alors, peuple D'Evora voté Vasquès!



De nouveaux hourras dans la foule ! Vive Vasquès!
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C'est avec enchantement que les écoles de l'Althalj avaient reçu les petits mots des enfants des écoles primaires du Pharois Syndikaali. Il y en avait tant que les journaux de l'Althalj commencèrent à parler de cette initiative mettant en valeur la curiosité internationale et désignant l'Althalj comme une contrée d'intérêt, exotique pour certains écoliers de ces contrées du Nord Est de l'Eurysie. Les petites Althaljirs s'éprirent de ce projet et l'Altarbia, équivalent de "l'académie instructionnelle" au sein des pays outre-Althalj, contacta Le monde arc-en-ciel afin de pouvoir perpétuer cette initiative, bon enfant.
Les réponses furent envoyées, manuscrites dans la langue de ce pays si loin et à présent bien plus proche. Les petites Althaljirs joignirent à de petites lettres, un bracelet confectionné lors de leurs cours créatifs, aux couleurs traditionnelles de leur région ou de leur famille.



Kahina, 8 ans a écrit :Cher Pauli, j'ai demandé à maman, car maman a déjà monté en haut de la plus haute montagne et elle a dit que ça dépendait de la longueur du plongeoir. Moi j'aime bien sauter dans l'eau. Est ce que vous plongez de très haut pour attraper des poissons avec les éclaboussures ?
Dehia, 7 ans a écrit :Je suis d'accord avec Lines, le yaourt c'est bizarre, mais j'aime bien ça.
Fériel, 6 ans a écrit :Je ne sais pas si on marche sur la tête, c'est ce que papa m'a dit.
Siline, 8 ans a écrit :Moi j'aime bien le désert, mais le sable est très chaud. Est ce que vous voulez du sable chaud pour vous réchauffer par chez toi ?
Elyes, 6 ans a écrit :Comment les poissons nagent quand la mer est un gros glaçon ?
Aymen, 6 ans a écrit :J'ai pas vu de gâteaux sur les rebords des fenêtres, mais ma maitresse nous dit toujours de nous couvrir sinon on va cuire comme des crevettes. J'ai pas vu de crevettes sur les rebords des fenêtres.

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La presse, notamment le grand journal national l'Almutasawilin, s'était emparée de ce rapprochement anodin et pourtant efficace de cultures distantes. Après le Jashuria, le Pharois Syndikaali, PS pour les jeunes Althaljirs, devenait un sujet de conversation lors de la cour de récréation, les jeunes filles et garçons s'essayant à chantonner en Pharois, dans un baragouin enfantin, la mélodie réussissant à prendre le dessus pour afficher quelques fidélités de locution.

Les Althaljirs des cours élémentaires étaient séduits et il y avait à travers ces échanges une réelle influence sur le long terme qui se bâtissait. Les dessins de bateaux de pêcheurs, de phares enneigés, de banquises et îles givrées se multipliaient dans le collectif de la jeunesse Althaljir. Il n'avait fallu que peu de temps pour que cette nouvelle tendance prenne et bientôt les écoles du secondaire ou supérieures commencèrent à s'intéresser à cette ouverture culturelle.

Et en un claquement de doigt, d'autres secteurs étaient touchés.

La mode Pop du Jashuria, vestimentaire, littéraire ou musicale fit de la place à une mode PS qui était bien plus adaptée à la rudesse du climat de la région d'Acilmum et en partie à Icemlet. Il ne tarda à y avoir dans les rues quelques marchands qui vendaient des couleurs "pharoises", plus sobres que celles actuelles de l'Althalj.
Dans un registre similaire, alors que la culturelle musicale traditionnelle Althaljir était indissociable du quotidien, les influences se faisaient de plus en plus nombreuses au sein des jeunes générations qui se tournaient de plus en plus, avec les progrès technologiques du pays, vers de la musique électronique, que certains esthètes catégoriseraient vers un New Retro, rappelant les années 1980 en Eurysie.

L'inspiration internationale était si grande en Althalj, que les métiers ancestraux revenaient à la mode dans la projection des enfants quant à leur futur métier, tel pêcheur, écrivain / artiste ou forgeron, mais aussi de nouveaux métiers pour ce jeune pays, comme informaticien et mécanicien/électronicien de pointe.

Au sein du Pharois Syndikaali, les couleurs envoyées étaient tout aussi nombreuses, allant d'histoires traditionnelles, telles Le Kamanja qui chante le Quenya ou Manwë et la Sagesse des Anciennes, à la photographie des écoles décorées de fresques, de paysages pittoresques, colorées et enfin à quelques épices et mélanges de l'Althalj, tel le Ras El Hanout ou des dessins de safran, avec exceptionnellement dans une fiole en terre cuite, une simple branche de ce trésor national.

L'Altarbia décida de demander à la Maktaba de se rapprocher du Pharois Syndikaali.

L'Ecole des Etudes de la Vie d'Asefsaf, en partenariat avec le Musée des Arts Précieux, fit don d'une gravure tirée d'une étude d'une célèbre zoologiste Althaljir, Ania Hayawan, à l'organisme Le monde arc-en-ciel.



Les ailes déployées, la blanche mer aimée,
L'apaisante pesanteur porte à l'horizon,
Elle sourit, maux de la vie étiolés,
Vers une destinée, ce futur moribond.

L'oiseau est beau.
La femme est belle.
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Pour le progrès


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À Pharot, la diaspora francisquienne n'a définitivement pas finie de faire parler d'elle. S'étant déjà impliquée dans les élections ministérielles, elle réitéré cette fois son implication en faveur du parti du progrès. Le parti que la diaspora juge aujourd'hui comme étant le meilleur peut compter sur la diaspora francisquienne qui grâce à eux, peut parfois revendiquer auprès de certains d'être pharois. Aujourd'hui nous les avons rencontrés.

Francisquiens de Pharot : Les révolutionnaires éternels

Pour l'AFP nous avons rencontrée d'abord Kaliéna désormais la citoyenne Jytlna. Elle aussi ayant fuit le régime du Prince Paleas elle a depuis refait sa vie à Pharot et a même demandée la nationalité pharoise qu'elle a obtenue. Citoyenne Jytlna vous soutenez le parti du progrès, qu'est-ce que vous pouvez en dire?

Citoyenne Jytlna : Je suis arrivée ici en 2004 et ça a été très dur de pouvoir m'inventer une nouvelle vie si on veut. Il y a eu les insultes comme "sale facho" ou "pute francisquienne" mais très vite on m'a tendue une main et j'ai sympathisé avec un ami qui s'appelle Kytplne. Au fil du temps j'ai découvert qu'il était très impliqué dans la vie politique pharoise et qu'il était du parti du progrès et puisque dans l'empire francisquien tout se résume à la politique je m'y suis très vite mise. Je me rappelle encore que le PCP m'avait beaucoup séduite pendant les élections de 2005 parce qu'ils défendaient beaucoup les francisquiens et lorsque j'ai appris que le parti du progrès n'avait pas fusionné avec le PCP j'étais déçue. Mais heureusement, le parti du progrès n'a pas laissé tomber et aujourd'hui il compte bien tenter sa chance à tous les ministères.

Alors ce désir d'hospitalité et de réconfort qui vous a attirée vers le parti du progrès vous ne l'avez pas trouvé ailleurs?

Citoyenne Jytlna : Véritablement non si ce n'est chez le PCP mais le parti du progrès défend une politique très globale et presque touchante alors il est presque évident qu'après avoir connu la Francisquie on rejoindre ces idées

Hospitalité, réconfort, politique touchante, le parti du progrès conquit les cœurs et joue avec l'esprit mais pour d'autres, l'intérêt prime et comme la citoyenne Jytlna l'a évoquée, le Parti Communiste Pharois abrégé PCP sait lui aussi séduire les francisquiens :

Dans sa candidature de 2005 le PCP a voulu faire fort et s'attirer les faveurs de toutes les diasporas sur le territoire pharois, en voici un extrait :

Citoyenne Fanni a écrit :Ils ont dit "l'ennemi est Francisquien" et des Francisquiens nous en avons accueillis, sont-ils nos ennemis ?
Ils ont dit "l'ennemi est Lutharovien" et des Lutharoviens nous travaillons avec eux chaque jour, sont-ils nos ennemis ?
Ils ont dit "l'ennemi est au Damann" et au Damann nous avons trouvé des braves gens, sont-ils nos ennemis ?
Ils ont dit "Makt nous a trahi" et avec les Maktois nous avons fondé une amitié solide et prospère, sont-ils nos ennemis ?
Ils ont dit "la Tapiolie est partie, le Genevier s'en est allé" et pourtant chaque jours nos liens sont plus forts, sont-ils nos ennemis ?

En commençant très fort avec les Francisquiens, la diaspora à ce moment rejetée de la nation pharoise et bête noire de beaucoup de parti politique n'a pas hésitée une seule seconde car dès le lendemain, elle se procurait déjà des tracts auprès du PCP pour les distribuer partout en ville.

Cependant quelques jours après l'entrée aux ministère de l'alliance écommuniste pharoise, une action de la part de cette même diaspora avait eu lieu s'étant sentie trahie et abandonnée. Émue, une large partie de la population Pharoise avait alors demandée à l'alliance une normalisation des relations francisquo-pharoise ce qui a par ailleurs permit à la diaspora ayant revendiquée ses droits dans le sang de s'inscrire dans la nation pharoise.

En exclusivité nous avons rencontré Leevi, membre du commando terroriste d'Helmi qui, le 12 avril 2005, a prit les armes. Leevi bonjour

Leevi : Bonjour

Racontez-nous ce jour-là

Leevi : Ce jour-là on savait ce qu'on devait faire alors à 6 heure on était tous arrivé sur le port et on se regardait tous parce-qu'on savait que dans quelques heures ont allait faire un truc de dingue. Là où en Francisquie ça aurait été presque banal on savait qu'à Helmi ça aurait réellement un impact sur le gouvernement Pharois et sur la population. Là-bas c'est vrai que la diaspora francisquienne était maltraitée et qu'on voulait pas nous entendre parce qu'on étaient des mini-dictateurs et ce genre de choses. Vers 19h on était tous prêts et on attendait un signal et vers 19h30 précisément et je m'en souviens très bien parce-que pile à ce moment-là j'ai regardé ma montre, un coup de feu à été donné et on est tous parti prendre les infrastructures d'assaut. On avait pas le choix, c'était soit ça soit on continuait à être les méchants.[/b]

Aujourd'hui vous êtes donc Pharois mais étant l'un des survivants de ce commando pour qui voudriez-vous voter aujourd'hui?

Leevi : Si je devais voter je dirais qu'il faut voter pour qui on veut sauf le parti communiste. Dans le meilleur des cas je pense que la parti du progrès est bon après tout ça fait un an que ça s'améliore.

Qu'est-ce qui vous fait dire que la situation s'améliore?

Leevi : On trouve du travail, on est acceptés, dans les bars les gens sont contents, ils ont même eu un pacte de non-agression avec le pays*!

*Empire Francisquien

Vous pensez voter pour eux?

Leevi : J'en sais rien, peut-être pas mais si je devais voter ce serait peut-être pour eux. Tout ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas voter communiste, on s'est fait avoir.

Alors soutien pour le parti du progrès ou alors simple barrage à une nouvelle alliance du PCP? La diaspora francisquienne va t'elle une nouvelle fois faire pencher la balance des élections ministérielles? Pour le savoir il va falloir patienter et être attentif.
1963
16 Juin 2006, Aéroport de Pharot.

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Dans un épais brouillard, seul, presque coupé du monde et pourtant au milieu d'un aéroport international aux portes Est de l'Eurysie, l'avion impériale francisquien baptisé "l'Aigle Impérial" s'est posé à 10h36 heure locale.

À plusieurs dizaine de mètres, la foule, la grande foule pharoise de citoyens qui contrairement à ce qu'on pouvait penser, a été d'un silence lourd, très lourd même. Au premier rang il y avait les familles des assassinés, des martyrs, les familles de Jonaas, Luukas et Raakel qui pleuraient et mais qui gardait le tête haute car justice allait enfin pouvoir être rendue.

À 10h52, la porte de l'avion est ouverte, on aperçoit deux hommes de la Francisquia Militia dans l'avion qui démenotte le Prince Impérial. Il descend lentement, semble serein et jusqu'à la dernière où il s'arrête, regarde les familles et sourit. Il semble inhumain et fier, fier des crimes qu'il a commis.

Il sait que tant qu'il n'a pas posé deux pieds à terre il est en sécurité alors que les forces de l'ordre pharoises sont prêts à lui sauter dessus. Il met un pied, décolle le second de l'escalier et enfin à 10h56 il met deux pieds à terre. Un policier déclare :


Policier pharois : Louis Paleas, vous êtes en état d'arrestation pour terrorisme, meurtre et triple infanticide. Vous êtes désormais sous responsabilité de l'état pharois et dépourvu de toute nationalité à la demande de votre ancien pays. La justice pharoise est désormais seule apte à vous juger pour vos crimes.


La foule ne crie pas, ne hurle pas de joie, non, la foule baisse la tête en signe de protestation pour montrer au tyran qu'on ne regarde pas un monstre droit dans les yeux. Au même moment, le père de Luukas sort de la foule et se débat avec les policiers qui tentent de le retenir mais il demande à parler à Louis Paleas au nom de son fils. La faveur lui est finalement accordée.

Il se dirige vers lui, fièrement, la tête haute. Il le regarde droit dans les yeux face à face avant de pencher sa tête vers son oreille gauche en lui parlant à voix basse sournoisement:


Très lonnnngue vie au tyran...En prison.

L'homme redresse sa tête, le regarde une nouvelle fois dans les yeux puis lui tourne le dos et repart droit vers sa place. Louis Paleas est emmené et finalement, la foule le regarde en le méprisant.
8313
Akai Kagami
Le Regard, une autre vision du monde.


Les Ailes de Kotios sort en salle dans plusieurs pays.

Kotios. L'ambiance est électrique et les évènements s'enchainent. Alors que la guerre civile s'embrase, l'Empire Fransquien intervient, provoquant la déclaration de guerre de la Commune et l'entrée en jeu d'une poignée d'aviateurs, dont le baptême du feu fut mondialement remarqué. Première super-production Kah-tanaise du nouveau millénaire, les Ailes de Kotios s'inscrit dans une histoire récente et une actualité sulfureuse. Pour Secundus Nagashima, son réalisateur, la question est de savoir si elle jouera en sa faveur.

Mouais.

Une petite escadrille fend l'air, entre le ciel et la mer. Quelques commentaires fusent. On comprend qu'ils se dirigent vers une île où des terroristes font transiter des armes alimentant une milice intégriste sur le continent. Des noms fusent. Des remarques, des blagues. En quelques instants on situe les personnages, leur caractère. Puis la violence, la maestra des chasseurs pilonnant les défenses du campement et préparant l'arrivée d'un groupe de fusiliers marins. Et les aviateurs repartent : leur commandement laisse entendre qu'il y a du grabuge en Eurysie. Les pilotes semblent ravis.

Mais pas le chef d'escadre. Lui ça ne l'amuse plus. Il a conscience que la guerre est une affaire sérieuse, et la Révolution plus encore...

Tel est le point de départ des Ailes de Kotios. Largement inspiré de faits réels. Le ton de ces quelques scènes initiales donne le postulat de l’œuvre. Le regard sceptique du vieil aviateur, qui regarde chaque nouvelle guerre avec dégoût, et l’enthousiasme à peine contenu des recrues, des « casses-cous », avec l'espoir qu'ils fassent mieux que leurs aînés.

Quand on aborde le sujet avec le réalisateur, sa première remarque a de quoi surprendre.

« Vous savez, j'étais à Kotios. » Il prend le temps de nous regarder. C'est qu'on l'imagine mal, ce cinquantenaire souriant, coincé sous plusieurs couches de manteau malgré la chaleur, perdu dans les rues bétonnées de la jeune commune. Il insiste. « J'avais rejoint la Garde. Pas pour me battre, mais j'avais une affaire à régler. En fait pour être très honnête avec vous je voulais faire du reportage. Je m'étais lassé du cinéma. Il y avait plus important à faire que des fictions, je me disais. Alors j'ai pris une caméra et je suis parti couvrir les évènements. Je m’attendais ce que ce soit intéressant. (rire) Je n'ai pas été déçu. »

Les évènements de la guerre civile, Secundus Nagashima les a reçus de plein fouet. Des manifestations fascistes aux ultimes fusillades de la place du théâtre. Il était là, avec sa caméra. Dévorant des yeux chaque moment, remplissant des cartes et des cartes d'images.

« Le projet c'était de faire un grand film documentaire sur les évènements. Quelque-chose pour témoigner aux générations futures, et pour sensibiliser les opinions internationales sur la réalité de Kotios. Lire "Des fascistes mettent la ville à feu et à sang, assassinent les députés" c'est une chose. Les voir faire sauter des bâtiments, accompagner les familles appelées pour identifier les morts dans les fosses, c'est autre-chose. J'avais un contrat avec la coopérative audiovisuelle Man-Chinu. Et… Je ne sais pas comment ça m'est venu précisément. Un jour, il y avait ces nuages d'orage sur toute la ville mais ce son, on ne pouvait pas le confondre avec autre-chose : les escadrilles impériales qui approchaient, celles de l'Union décollant du nord de la ville et fonçant pour les intercepter. Les explosions, les crashes. Les bombardements sur les colonnes d'infanteries francisquiennes. C'était un moment vraiment très fort pour tout le monde. Très inquiétant, aussi. Puis très joyeux quand Radio Kotios Libre et les autres chaines d'information ont confirmé ce qui s'était passé.

L'idée du film m'est venue à ce moment-là. J'ai vu ces scènes et je me suis dit… Wah. Un style naturaliste ne sera jamais suffisant pour raconter ça. Vous savez, la guerre c'est comme le cinéma : la vérité en plus fort. Alors pour ce film on voulait vraiment faire fort. Dès que je suis rentré j'ai appelé un ami du Syndicat Audiovisuel et Cinématographique de Coa-Lan Mantchi. Vous avez vu le Tribunal des Mercenaires ? Je l'ai découvert lors du festival de Chan Chimu en 2004. (Il marque un temps). Sacré film, ça aussi. Je me suis dit que Coa-Lan Mantchi avait les fonds nécessaires pour un tel projet. Ils ont les reins solides. En plus d'avoir déjà eu quelques beaux succès avec des blockbusters historiques dans ce genre. Par contre j'espère avoir fait quelque-chose d'un peu moins cérébral que Ken Irobutchi. J'ai beaucoup de respect pour lui et ses visuels sont géniaux, mais mon film vise un public peut-être plus large que son chef-d’œuvre. »

Le film se veut sans prétention mais c'est un véritable spectacle de tout les instants. Coproduction internationale, ses équipes voulaient rendre hommage à tout les partis impliqués dans la défense de la commune. Le résultat est saisissant de richesse et de maîtrise.

« C'est vrai, les héros ce sont les aviateurs. L'escadron Rouge, surtout, qui a mené la charge dans les airs. Beaucoup d'information sur les aviateurs sont classifiées, mais c'est une bonne chose : (il sourit largement) on a pu créer des personnages sans trahir l'intimité de leurs vraies homologues. Donc oui. Ce sont ces aviateurs, hommes et femmes, que l'on suit du début à la fin. De leur entrainement et leur rencontre avec le premier Leader Rouge aux évènements amenant au retrait du vieux chef juste avant la bataille et… Je ne peux pas trop en dire. Maintenant ils n'étaient pas seuls. Le front du ciel était très intense, très important. Mais quand ils ont barrés la route à l'aviation impériale, c'était pour protéger des hommes et femmes au sol. Quand ils ont arrêté les colonnes d'infanteries c'étaient pour permettre à de braves miliciens, gardes et soldats de les prendre d'assaut. C'est ce que je disais à Katty Liswood. Ma scénariste. Une fille remarquable, je l'ai découvert en jouant à un visual. "Katty, il faut qu'on comprenne bien les enjeux. C'est le cœur du film. Une scène d’action n'est jamais impressionnante si on se fout de ce qui s'y passe". Alors on devait aussi montrer ça. C'est un peu un film choral. C'était important de montrer une famille de Kotios comme les autres. Un pirate et des soldats du Pharois. Des gardes de l'Union. Des miliciens volontaires. On a pas le temps d'apprendre à les connaître. Mais on peut entrer en empathie. Les gens ont une intelligence emphatique très forte, vous savez ? S'ils peuvent comprendre ce que ressent quelqu'un à l'écran, tout est gagné. Ils vont rire, pleurer, avoir peur avec et pour eux. »

Il marque un temps et nous regarde, puis acquiesce plusieurs fois, comme pour nous prendre à partie. « C'est un film de guerre, assez léger par moment. Assez drôle. Les aviateurs sont des gens très humains. Aériens, sans mauvais jeu de mot. Mais ce qui est arrivé à Kotios est terrible, et je ne voulais pas glorifier la guerre ou la mort. Ce que je voulais glorifier, c'était la réaction des gens à cette guerre. Comme nous avons tenu bons. Comme Kotios a tenu bon. Comme nos amis du Pharois ont tenu bon. Comme on a tous fait front ensemble. Je ne pouvais pas montrer chaque front, chaque décideur, chaque protagoniste de cette guerre, mais je pouvais faire ressentir qu'ils étaient là. On sent la richesse. On sent les enjeux. Et toutes les scènes d'action, tout les retournements, tout les drames en ressortent tellement amplifié... Vous savez, je me suis amusé à recréer des scènes de fraternisation que j'avais filmé sur place, là-bas. C'est très amusant, des soldats étrangers, qui n'ont pas la même couleur de peau, le même uniforme, ne parlent pas la même langue, mais qui s'échangent des rations, des cigarettes, essaient de communiquer. C'est aussi pour ça que j'ai récupéré des images d'archives. Des émissions radios. Des discours de Meredith ou des officiers pharois, toutes ces choses là. »

Quand, pour finir, on l'interroge sur certaines critiques taxant le film de politique et pointant du doigt sa sortie en salle concomitante avec les élections pharoise, le réalisateur a un petit rire où l'on ne peut s'empêcher de sentir une pointe d'agacement. Malgré tout il garde sa joie habituel. Parler du film lui fait plaisir, on sent sa passion dans chaque mot.

« C'est un pur hasard. On avait prévu de le sortir en septembre parce que c'est une bonne période pour l'exploitation des gros films dans ce genre. Les Ailes de Kotios ont terminé la tournée des festivals avec d'excellentes critiques, qui ont été relayés dans tout un tas de pays, les traducteurs et doubleurs ont eut le temps de faire un boulot propre, maintenant c'est le moment où jamais de sortir le film. Maintenant c'est vrai : il vente les mérités de l'amitié internationale, les exploits de l'aviation. Un tas de sujet qui sont assez sensibles en pleine période électorale chez nos amis du Syndicat. Que voulez-vous. Moi je voulais raconter une histoire humaine et retranscrire à l'écran ce que j'ai ressenti quand la ville a été sauvée par ces hommes et femmes. Une gratitude, une légèreté, énormément d'admiration. Et si le film sort en même temps chez nous (Au Grand Kah) et chez eux (Au Pharois) c'est aussi que c'est une co-production, que le sujet les concerne autant que nous et, très franchement, que c'est là que les critiques étaient les plus enthousiastes ! »

Ce qu'on retiendra, en tout cas, c'est un casting international prestigieux, une réalisation vive, des scènes d'action à couper le souffle, largement assistés par la collaboration du Commissariat à la Paix du Grand Kah et de ses aviateurs – qui seront présent à toutes les avant-premières pour un show aérien gratuit – et une précision tant dans l'écriture que dans le jeu d'acteur et l'action, jamais décevante, constamment surprenante.
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20 août 2006 - 29 août 2006




croisiere

Rien ne prédestinait ni n'avait préparé les 1200 passagers et 300 hommes et femmes qui composaient l'équipage du paquebot lofotène UPS Yfirmaður sjöunda hafsins (le Commandant de la Septième Mer) à la folle épopée qu'ils allaient vivre et qui demeurait à n'en point douter dans les anales des aventures maritimes.

Le navire, fleuron de la compagnie touristiques spécialisée dans les croisières dans les mers arctiques Polar Star Line, était commandé par le Capitaine Hjalmar Smökkfiskur, un homme d'âge mûr, expérimenté, mais quelque peu dépressif et mélancolique, depuis le divorce d'avec sa femme, mais très respecté de son équipage. L'UPS Yfirmaður sjöunda hafsins fut affrêté au port d'Ingebørg et comptait parmi ses passagers une clientèle un peu spéciale : tout le staff des cadres dirigeants de la United Oil dans le cadre de la fête d'entreprise annuelle, qui cette année avait décidé de récompenser tous les managers de la société par une croisière de 8 jours. Première classe, all inclusive, pension complète et même les "extras" seraient débités sur les comptes de la société au registre des "frais de bouche" et autres pertes et profits.

A cela vint s'ajouter les étudiants de dernière année des universités et collèges des Provinces-Unies, qui fêtent traditionnellement la fin de leur premier cycle d'études supérieures par des fêtes et des beuveries mémorables. Sauf que cette fois, certaines des plus richement dotées des associations et bureaux d'étudiants s'étaient collectivement cotisé pour offrir à nombre d'entre eux des billets, certes en classe touriste, mais tout de même, afin de profiter des distractions et divertissements offerts à bord. Les campagnes de collecte avaient été un tel succès que les étudiants avaient même pu inviter des membres du personnel universitaire et des enseignants, parmi les plus populaires et appréciés, à se joindre à la petite "sauterie sur mer"

A tout ce petit monde, qui n'aspirait qu'à une seule chose : festoyer des jours durant sans interruption, s'ajoutèrent quelques voyageurs et touristes Fortunéens, Aumérinois, Saint-marquois et Novigradiens, qui n'étaient pas non plus les derniers à festoyer...

Le plan de navigation était assez simple, traverser tout l'Océan d'Espérance, qui séparait le continent Aleucien de l'Eurysie, puis bifurquer vers le nord, par la Manche Blanche, traverser le Détroit du Pharois, et appareiller à Makt. Puis de Makt longer l'Île du Daman, et rentrer à Kæviksborg. Une routine, cela aurait dû être une promenade de santé, mais dès les premiers jours de la traversée, tout alla de travers.
Panne de moteur, puis d'électricité, au moins trois passagers ivres passés par dessus bord mais récupérés in extremis, un inexplicable canot de sauvetage désamarré de son support et retrouvé sur le pont-arrière, et une pénurie de champagne, dont les stocks avaient fondu en quelques jours à peine.
Le Capitaine avait déjà plusieurs journées de retard sur son itinéraire, pour couronner le tout, son second, et son radio-navigateur tombèrent malades, victime d'une gastro-antérite assez virulente.
Les passagers, quant à eux, étaient survoltés, la fête battait son plein, les croisiéristes étaient déchaînés, deshinibés par l'alcool qui coulait à flot. Les cadres de la United Oil, galvanisés par l'ambiance festive, ne se retinrent pas à la dépense et payèrent des tournées générales à tout le navire, y compris des membres de l'équipage, dont on trouva certains complètement éméchés, errant l'air hagard dans les coursives du navire.

bourres

Puis ce fut le coup de grâce, exténué, épuisé, énervé, avec un lourd déficit de sommeil, le Capitaine Hjalmar Smökkfiskur apprit qu'une tempête de tous les diables sévissait dans l'Océan du Nord, au-dessus du Pharois Syndikaali. Bien que déjà en retard, le capitaine se résout à changer au dernier moment son itinéraire. Il adressa aux passagers un message via les hauts parleurs du paquebot :

"Ahem...chers passagers de l'UPS Yfirmaður sjöunda hafsins, ici votre capitaine qui vous parle. J'espère que vous profitez bien de la croisière, au vu de la musique ininterrompue et de toutes les bouteilles d'alcool vides qui traînent sur le pont , j'en déduis que oui. Je sais que vous avons déjà beaucoup dérivé par rapport à notre emploi du temps initial, et bien je suis au regret de vous annoncer que cela ne vas pas s'améliorer. Je peux gérer les accidents en haute-mer, les passagers ivres et les membres de mon staff malade, mais il y a une chose que je ne peux contrôler, c'est la météo. Et il y a une tempête digne des plus grandes colères homérique de Njörd en plein sur notre trajectoire.
Je vous annonce donc que je met le cap vers Pharot, pour nous y abriter, pour au moins 1 journée et 1 nuit. Je sais ce n'était pas prévu, mais la sécurité d'abord !
En compensation, je vous annonce qu'un feu d'artifice sera tiré depuis le pont, lors de la nuit de notre arrivée, et que l'Happy Hour sera sur ma note, enfin celle de la Polar Star Line ! Vous aurez quartier libre toute la soirée, vous pourrez débarquer, puis embarquer le lendemain matin. Et que la fête continue !"


YEEEEEH Clameur de joie parmi les passagers


"Heu...commandant, le Pharois Syndikaali, vous êtes sûr ? On ne peut pas dire que nous sommes en odeur de sainteté avec eux, et je suis pas sûr que les autorités elles..."


"Oh mais taisez vous, j'en peux plus, je suis fatigué, s'il faut que je dirige ce navire vers les Enfers du Jogermünd pour que je puisse me reposer je le ferais. Contacter immédiatement les autorités portuaires de Pharot et dites leur que notre navire va accoster au Port des Condottierres, que c'est une manoeuvre d'urgence, et que nous venons en paix, il n y a que des civils bordel, c'est pas un débarquement de la putain de Navy ! Dites leur qu'on a un bon milliers d'ados libidineux et de quadragénaires en mal de sensation et qu'ils devraient réussir à les gérer. Conduisez nous à Pharot, et débarquez y tout ce petit monde. Je vais dans ma cabine, m'en jeter un petit coup, et pioncer.


L'officier de passerelle baissa les yeux et optempéra. Après plusieurs échanges et négociations avec la capitainerie pharoise, et accessoirement quelques taxes et émoluments dûment payés, le bateau de croisière accosta dans l'après-midi, vers 14h, au port situé au nord de la capitale pharoise. L'appareillage se déroula sans anicroches, pour une fois que quelque chose se déroulait comme prévu.

Dès la fin de manœuvre d'arrimage achevée, l'officier supérieur sortit en trombe de sa cabine, une bouteille d'Eau-De-Vie de Lübeck aux deux-tiers vide.

"Et ben voilà, vous voyez comme sur des roulettes. Ce...ce...cette saloperie de navire est bien plus docile et maniable que ma..co...co..connasse d'ex-femme. Allez faites pas la gueule, on a déjà quatre jours de retard, on est plus à ça près".


"Heu..oui..Capitaine mais...heu..mon capitaine,... les autorités portuaires de Pharot souhaitent vous parler. Là tout de suite maintenant. Voulez vous que je réponde que..."

"Hiiips c'est moi le Capitaine compris ? Bon...passez les moi ces buveurs d'eau salée......Allôooooooooooo ? Oui, ici le Cap..capta..le capitaine de ce majestueux et fier bâtiment. Ah ça vous z'avez pas l'habitude d'admirer de tels joyeu..joyaux flottant, hein ?. Bon écoute moi bien mon petit.. je voulais au nom de mon merveilleux pays, ce magnifique pays qu'est...le..les...pfff- prop-pro...Provinces-Unies du Lofoten notre glorieuse nation ..je voulais vous dire ...merci.
Vous avez beau être..des..des...non c'est vous qui m'écoutez bordel..on vous as jamais appris à laisser les gens finir leur phrases ..j'suis capitaine moi...toi t'es quoi ...nettoyeur de chiottes ? Bref j'en étais où..ah oui...même si vous êtes des pouilleux de socialistes tous sapés comme des mendiants...vous z'êtes bien sympa. Oui..oui..promis...on sr'a sage........foutus marxistes s'ils savaient ce que j'en pense de leurs lois à la con...


Le Capitaine s'effondra sur le pont, tandis que ses officiers le ramenèrent non sans mal et le hissèrent dans la couchette de sa cabine.

feuartifice

Les passagers avaient bu et s'étaient enivrés toute la journée, et à la nuit tombée, comme promis, un formidable feu d'artifice illumina le ciel du port de Pharot.
Les habitants et riverains du quartier du port en furent étonnés, personne n'avait été prévu de quelconque célébrations. Dans tous les cas, la fête battait son plein, mais les réserves en liqueurs et autres alcools forts fondaient à vue d'oeil. Beaucoup de passagers s'entraînaîent mutuellement dans une course effrénée à la débauche, s'étant mis en tête de faire exploser leurs scores aux ethylotests.
Les raisons sous-jacentes de tels débordement était une volonté, un besoin même, de décompresser tout le stress et la pression accumulées à cause du travail pour les uns, des examens pour les autres...bref, tout le monde avait une bonne excuse pour s'amuser jusqu'au bout de la nuit sans s'imposer la moindre limite.
Et la capitale pharoise allait en faire l'amère expérience.
Alors que les derniers magnums de champagne étaient vidés sur le pont supérieur, dans une euphorie générale, beaucoup de fêtards, qui craignaient que les sources de boisson pétillante ne se tarissent, décidèrent, dans un mouvement de foule générale, d'envahir les quais et les ruelles du quartier des Condotierres.

champagne


Les tenues de soirée affriolantes et décalées des Lofotèns opposaient un fort contraste avec le décorum plutôt terne et austère du Pharois Syndikaali. Si les médias et la sphère politico-culturelle dépeignait le Syndikalli comme un pays morose et d'une tristesse absolue, gangrénée par la culture communiste renommés pour son austérité légendaire, le quartier des Condotierres en revanche symbolisait tout le paradoxe et la complexité du Pharois, car c'était un îlot coloré de liberté et de folie passagère, au milieu de la cité qui voyait la vie en noir et blanc. De nombreux établissements hauts en couleurs, tripots, bars, et cabarets avaient fleuris dans ce quartier. Les allées étroites, pavée de pierre d'ardoise, étaient joliment décorées, typique du charme des petits ports côtiers semblables à ceux que l'on trouvait dans l'Archipel du Ponant.


ruedepharot

Mais ce que les passagers ignoraient, c'est que les gardes-côtes Pharois, bien que discrets, s'assuraient de la sécurité et de la quiétude de ce quartier. Si une certaine forme de tolérance et de bienveillance étaient manifestée par ces derniers à l'égard des étrangers, même Lofotènes, les débordements et comportements extrêmes, eux, ne l'étaient pas !
Malgré tout on observa ci et là, dans de nombreux établissements et débits de boissons somme toute fois respectables, des comportements et des attitudes, qui eux l'étaient moins. Si les habitants des Provinces-Unies ont pour réputation de témoigner d'une certaine retenue dans leur pays, en terre étrangère, c'est paradoxalement l'inverse qui se produit. On ne compta plus les scènes dignes des plus grandes comédies potaches, de jeunes femmes effectuant des danses suggestives plus ou moins grâcieuses, dans une ambiance certes bonne enfant, mais quelque peu surchauffée.

fillesenchaleur

Un groupe d'étudiant, assez nombreux s'était déjà fait remarqué, allait de bar en bar. Les plus exaltés s'étaient retrouvé à l'Obiwan-Club, à la limite entre le port et la ville, un lieu des plus en vue et en vogue parmi la jeunesse pharoise.

"Bon les boys and girls, on s'bouge, pourquoi s'attarder dans ce bouge, alors que la ville entière nous tends les bras ? "

"T'es fou, ici c'est pas Pembertøn, et tu n'est pas au Golden Square, on raconte qu'ici les Pharois règlent leurs comptes à coup de batte dans les rues, des barbares je vous le dis, pas envie de terminer mon séjour un harpon entre les deux omoplates"


"Mais on fait rien de mal puis on a l'immunité diplomatique nan ? Qui oserait s'attaquer à la fine fleur du Lofoten, l'élite de la nation toute puissante des mers du Nord ? On va leur montrer à ces bouffeurs de crevettes que nous on sait s'amuser !"


"Elle est belle la fierté des Provinces-Unies, apprends déjà à ne pas en mettre sur tes pieds et à fermer ta braguette et après on rediscutera géopolitique"



"BIM...tu l'as pas vu celui là, tel un missile francisquien venu de nulle part. Allez je bois à ça ! Sigrid, c'est pour toi ! "


"POUR LE LOFOTEN" scandèrent le groupe d'amis à l'unisson, ce qui ne manqua pas de faire réagir les habitués et locaux présents dans la salle.
Les Lofotènes burent cul-sec leur dernier shooter avant d'être expulsés manu militari du bar en question par des marins de plus en plus contrariés par ces parvenus étrangers qui semblent-ils avaient oublié toutes les règles de bienséance et de convenance.

etudiantshooter

"Les z'amis...je crois ...je suis pas sûr, mais il me vient comme un début d'ivresse"

"Rasmus, t'es bourré comme une queue de pelle, t'es aussi imbibé que mon frère à son enterrement de vie de garçon. Il était tellement rond qu'il a confondu le panier du chien avec son lit !"

"Bon, allez on prends des biberons, je veux du stock de kérosène, on s'en va saluer le bon peuple du Syndikalli ! Ces socialos austères méritent d'avoir un peu de joie et d'animation dans leur vie triste et austère !"


etudiantsdrunk

La joyeuse troupe éméchée plus que de raison, se mit alors à chanter à tue-tête et sans interruption, dans les larges avenues du coeur de ville de Pharot, bien moins chaleureuse et truculente que la zone portuaire. Bien moins animée également....enfin c'était sans compter les trouble-fêtes et foules estudiantines venus pour briser le silence quasi monastique du centre-ville.


Non content de fortement perturber la quiétude des paisibles quartiers résidentiels de la capitale, ils s'en-têtèrent à hurler et reprendre en choeur un chant très particulier, un refrain qui reste en tête, que les étudiants considéraient un peu comme leur hymne, une chanson des plus populaires souvent reprise lors de soirées estudiantines, dont les paroles sont une véritable ode à la vie. Mais la vraie signification des paroles sont en fait un appel à une consommation excessive d'alcool et de drogue, en référence à une célèbre campagne de sensibilisation aux méfaits des addictions de substances stupéfiantes des années 80.
Tournée en ridicule, la campagne qui avait suscité un tollé et finit par aboutir à un véritable fiasco de la politique sanitaire du gouvernement ultra-conservateur alors en place, elle s'était traduite par une hausse significative de la vente et consommation de substances addictives qui firent fureur dans les décennies qui suivirent.



What a Life, what a life,
It's a beautiful ride
We are young and alive

What a night, what a night
Fuck what they're saying
We are young and alive




Titubant, renversant ci et là plusieurs poubelles, les 5 amis furent rejoins par d'autres groupes d'étudiants et de touristes égarés qui se joignirent bien volontiers à l'allégresse générale des trublions qui étaient bien décidés à troubler la quiétude et la sérénité qui régnaient alors jusque là dans les rues de Pharot, et plus particulièrement en cette nuit de lundi très humide, un début de semaine tonitruant auquel les habitants du quartier résidentiel étaient vraisemblablement peu habitués.


villedepharot

Poubelles renversées, alors que certains dansaient au réverbères, sautaient sur les bains, d'autres par inadvertance causèrent des dommages aux véhicules stationnés dans les rues, déclenchant ci et là quelques alarmes, et l'ire de certains habitants, furieux, alors que les lumières commencèrent une à une à s'allumer et à éclairer les fenêtres des immeubles d'habitations, constellant la rue, qui décidément devenait de plus en plus animée.
Malgré les vociférations et les hurlements du voisinage, cela ne fit guère cesser les comportements il faut le dire répréhensibles et manquant de dignité respectueuse , de tous ces fêtards qui s'en donnait à coeur joie.

Alors que certains habitants étaient déjà sortis dans les rues, certains mêmes, excédés, se lançaient à la poursuite des plusieurs individus, notamment les plus expressifs, donnant lieu à des scènes surréalistes, au milieu de la nuit, créant un véritable chaos urbain dans une ambiance festive et très alcoolisée.
Vitres brisées, bouteilles cassées au sol, urines, et autres secrétions humaines plus ou moins râgoutantes, voilà
La situation semblait échappé à tout contrôle quand les habitants conscients que cela pouvait dégénérer et déraper à tout moment firent, à contre-coeur car ce n'était guère dans leurs habitudes, à faire appel à la force de maintien de l'ordre public, car les gardes-côtes semblaient quelque peu dépassés par la démesure que les évènements étaient en train de prendre.


gardecotes

Plusieurs coups de sifflet strident retentirent, et cette fois des forces de police conséquentes décidèrent qu'ils étaient temps d'intervenir et de mettre fin à la fête.
De nombreuses arrestations, et un petit jeu du chat et de la souris géant se mis alors en place dans le centre-ville de Pharot, mais les policiers Pharois étaient non seulement expérimentés et rusés, mais étaient rompu à l'art de laisser le gibier courir dans tous les sens, en se plaçant à des lieux et endroits stratégiques, puis à rabattre les lapins qui sautillaient courant dans tous les sens s'épuiser, et les rabattre, lentement mais surement, vers une position de leur choix, en fait, une grande impasse, qui donne l'impression d'être une avenue ouverte mais qui offre en réalité peu d'échappatoires pour ceux qui s'y aventurent.

bingedrinking

Il y eu près de 60 arrestations cette nuit là, au moins 180 verbalisations, plus de 120 passagers se retrouvèrent ainsi en cellule de dégrisement, dispersés dans plusieurs commissariats de la périphérie du quartier des Condotierres. Beaucoup de passagers déchantèrent, et pour certains, la gueule de bois et le réveil en furent extrêmement douloureux lorsqu'ils découvrirent leur tout nouveau lieu de villégiature. Les sombres et humides quartiers pénitentiaires de transition de Pharot. Certes, leur séjour y serait temporaire, nul doute qu'il tranchera avec le luxe et la débauche de leur excursion sur l'UPS Yfirmaður sjöunda hafsins. On ne comptait pas non plus les innombrables plaintes déposées par des propriétaires d'établissements saccagés et des habitants, ulcérés par les multiples dégradations dont les auteurs étaient difficilement identifiables individuellement, parce que les rues de Pharot ne disposaient pas de système de vidéosurveillance, comme dans la plupart des métropoles lofotènes.



celluledegrisement

Le Capitaine du paquebot de croisière lui même fut extirpé de sa couchette, et interrogé par les autorités Pharoises, alors que le navire était arraisonné pour inspection générale. Il s'avéra que l'opérateur radio des autorités portuaires pharoises avait signalé le comportement fortement suspect de Hjalmar Smökkfiskur, à juste titre. Ce dernier ne se laissa bien évidemment pas faire et invoquer sa nationalité Lofotène et son immunité diplomatique ce qui n'impressionna guère les gardes-côtes qui le maîtrisèrent sans difficulté.
Le lendemain, les autorités pharoises se saisirent du manifeste du paquebot, et un appel exhaustif de tous les passagers fut effectué. Si la plupart d'entre eux furent autorisés à ré-embarquer, leur capitaine lui, n'allait pas s'en tirer à si bon compte.

Déjà les journaux de la presse nationale Lofotène titrèrent : "Un capitaine arrêté et un paquebot et tous ses passagers saisis au Pharois Syndikaali" pour les plus neutres, "Des civils Lofotèns pris en otage par le gouvernement pharois" pour les plus partisans.
205
Le

Club !


Des Splendides

Est extrêmement

Satisfait


(et c'est peu de le dire...)

de la renaissance stylistique,

et sans mauvais jeu de mot,

que connait le Pharois.

Puisse-t-il continuer sur la voie
du

Bon


Goût.

Bien à vous, respectueusement, nos amitiés.
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Données issus d'un rapport circonstancier sur l'histoire et l'évolution de la piraterie dans le monde.

22 mars 2008 - CONFIDENTIEL - RAPPORT INTERNE - L’opportunisme, atout ou talon d’Achille de la piraterie pharoise?

Entente de bon voisinage en péril, après les opportunités financières développées par les états de l'hémisphère sud, en vue d'indemniser un réseau d'informateurs internationaux.
En matière de piraterie, les luttes fratricides et les actions concertées sont autant d’opportunités de faire fortune pour la classe pirate.


Pourquoi les pirates ne dominent-ils pas le monde? Parce qu’ils se cannibalisent dès que l’un d’eux finit gras et potelé (sous-entendu très recherché et prisé dans le domaine de la chasse à primes). Voilà en cette simple phrase, l’analyse faite par une grand-mère alguarena de 87 ans pour expliquer à son petit-fils en quoi la piraterie pharoise est un non-évènement. Dans les faits, si la lutte contre la piraterie jouit d’une plus grande complexité que ça, c’est bien l’idée qui domine la pensée des états-majors chargés de veiller à la sécurité maritime. Couvrir l’intégralité des surfaces maritimes ou encore côtières, depuis lesquelles des bases d'opérations se mettent en place? impossible tant la surface concernée apparaît trop vaste pour être sous contrôle !

Dans ce contexte, miser sur la misère humaine et les mauvaises conditions imposées par la clandestinité des pirates peut s’avérer payant. Les pirates de vocation, ils ne sont pas légions, tiennent à rassurer les experts en sociologie. La piraterie laisse effectivement miroiter un appât du gain certain, par la possibilité de faire des prises pouvant évoluer du simple, au double, au triple, au quintuple selon le navire abordé et à un instant donné. Mais le crime commis, associé à l’incapacité de pouvoir faire le recel des marchandises volées n’importe où, impose une clandestinité permanente qui peut peser sur le moral de membres d’équipages soucieux d’entamer une nouvelle vie, mais devrais-je dire une vie tout court.

La paranoïa permanente et les débouchés limités de l’argent sale issu de la piraterie, sont autant de freins persistants qui peuvent provoquer la défection de certains d’entre eux, insuffisamment scrupuleux pour se priver de trahir leur équipage afin d’espérer une vie normale, sur la terre ferme et avec un casier judiciaire blanchi.

A cela s’ajoute un autre facteur exploitable par les autorités chargées de lutter contre la piraterie, la volonté de certains pirates à s’enrichir au détriment des autres. C’est-à-dire que, les pirates, même lorsqu’ils ne souhaitent pas rompre avec leurs activités illicites, affichent une cupidité telle que les plus célèbres d’entre eux sont susceptibles d’être trahis par la meute.
Les pirates, ils aiment deux choses, partagent volontiers sous la forme d’une confidence les experts en sécurité maritime: le gain et la liberté. Lorsque vous avez, comme c’est le cas au Pharois Syndikaali, des capitaines de piraterie avec une forte notoriété, des initiatives grandissantes pour la réglementation de l’action pirate en mers, vous voyez se développer deux choses: une volonté des “petits pirates, ceux qui ne sont rien” de trahir le plus célèbre d’entre eux pour engranger un pécule alimenté par les caisses de plusieurs nations étrangères en lutte contre la piraterie, et une volonté de ces mêmes pirates à s’affranchir de personnalités publiques qui prennent trop de place, dans le paysage pseudo politique des ces micro sociétés engagées sur des processus de co-construction permanents.

Sur la base de cette réflexion, les conclusions sont les suivantes : la piraterie est-elle prédestinée à se cannibaliser? Des personnes de la classe politique alguarenas aiment le penser, réaffirmant par la même occasion que la piraterie est certes un feu dont les flammes peuvent parfois se maintenir hautes, mais limiter à un brasero. Sous-entendu, une fois un certain niveau atteint, les réseaux de pirates tendent à se purger par la trahison, l’appât du gain et l’esprit revanchard entretenu par des années de rivalités internes. C’est là tout le drame de la piraterie, à la fois non létale mais inexpugnable en société…

Mais pourquoi deviendrait-on pirate? Des penseurs ont souhaité soumettre cette question à leurs débats et développer celle-ci à travers un ouvrage reprenant les bases historiques et le contexte économique mondiale ayant permis la naissance de ce métier hors norme.

La naissance de la piraterie se serait manifestement faite en Eurysie, largement étalée entre les territoires nhoréens d’Eurysie occidentale à ceux du Pharois Syndikaali pour l’Eurysie orientale. Qu’ils soient d’orient ou d’occident, il est de notoriété publique que les pirates sont originaires du nord de l’Eurysie, largement aidés par un contexte économique difficile ainsi que l’incapacité de ces communautés plongées sous un climat hostile, à survivre sans le pillage de denrées et de marchandises en transit sur les routes commerciales du détroit nord. Si les technologies contemporaines ont rendu la vie en Eurysie du nord plus agréable, il faut reconnaître que celle-ci restait bien compliquée en 1800 et quelques et au plus fort d l’hiver…
Dans ces conditions, le développement d’une agriculture était compromis et sans agriculture, incapacité totale de ces mêmes territoires à entretenir des élevages de moyennes et grandes importantes. “La seule richesse naturelle de l’Eurysie du Nord, c’est le détroit qui le sépare de l’Eurysie du Sud” s’était fendu d’un commentaire un célèbre climatologue alguareno dont le nom s’est perdu dans les méandres de l’Histoire.

Les mers du nord furent là encore et toutes technologies contemporaines à part, dures à l’égard des moyens navigation d’antan, des navires de commerce pouvaient facilement dévier des routes commerciales établies, par échapper à tout ou partie d’une surface de mer gelée, ce qui l'entraine parfois dans des endroits encore plus difficiles à la navigation et ainsi immobilisé, le navire pouvait apparaître relativement facile à prendre par des équipages de pirates qui allaient parfois davantage se déplacer sur la glace qu’au sein d’un bateau. “Que peut faire un navire emprisonné dans la glace, fut-il armé d’une dizaine de canons lorsqu’il est assailli par une quarantaine d’individus depuis la banquise? Peu de choses” avait partagé l’historien Ugo Lazvera (1924-1992) alors qu’il était un jour chargé de commenter la réussite historique d’une prise d’un navire marchand par un équipage pirate sur terre.

Les navires marchands se déplacent en mer et là-bas les basses eaux n’existent pas, le seul moyen de stopper leurs courses à l’époque, c’était de jouer sur la présence de banquises et d’éléments de mers gelés. Ce sont sous ces conditions, qu la piraterie d’Eurysie du Nord s’est développée, par une incapacité à exploiter avec abondance des sols largement impactés par le climat local, et un certain appât du gain pour les puissances monarchiques, impériales d’Eurysie méridionale, qui multipliaient le fret maritime de marchandises onéreuses.

S’il est indéniable que la piraterie eurysienne a jouit d’un certain succès pour traverser les âges et atteindre l’époque contemporaine que nous connaissons tous, il est acquis aux élites alguarenas que celle-ci peut être aujourd’hui défaite là où l’on souhaite la combattre. La piraterie attirera toujours des âmes désoeuvrées c’est un fait. Et plus vous paierez de pirates pour balancer d’autres pirates, plus vous inciterez ces derniers à rejoindre la profession pour s’y nourrir, fut-il en faisant périodiquement tomber la tête d’un camarade qui leur était potentiellement cher. Mais considérant d’une part les importants moyens financiers à disposition des états désireux de lutter contre la piraterie et d’autre part les issus possibles proposées aux membres de la piraterie dont l’engagement serait autrement qu’inébranlable (amnistie, prime de dénonciation, statut de témoin protégé, solution de repli par l’expatriation, etc…) il est certain que la piraterie pourra s’autoréguler dès lors qu’elle deviendra un enjeu de lutte international au sein du concert des nations.
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Quelque part à Kanavaportti, dans l'intimité d'une résidence modeste en ce 22 mars 2008.

Anttoni  et Lemmitty Kivimäki, des pharois en quête d'opportunité de fin de vie.
La délation, une manne financière attractive pour des citoyens pharois exprimant le mal du pays?

A l’ombre d’un porche d’une de ces cabanes qui incarnent magistralement les habitations caractéristiques des pêcheurs-pirates pharois, une lumière tentait de résister à travers la porte vitrée, après 22 heures, là où toutes celles du voisinage cédaient peu à peu du terrain face à la nuit grandissante. A l’intérieur de l’habitation, un quinquagénaire échangeait des paroles sérieuses avec sa femme, de quinze ans sa cadette, celle-ci semblait lui donner un certain répondant, que les passants auraient pu trouver d’un caractère houleux si l’isolement de leur demeure n’était pas aussi prononcé et la nuit si avancée.

Lemmitty Kivimäki : Cent patates pour donner l’itinéraire et le nom des équipages de pirates mouillant dans l’hémisphère sud, c’est pas mal, Anttoni.
Anttoni Kivimäki : C’est mal.
Lemmitty Kivimäki : Mais Anttoni tu t’écoutes un peu? Un million d’écailles pour donner le nom et le carnet de route d’une navire pirate dans l’hémisphère sud, c’est plus qu’ils ne peuvent espérer y trouver eux-mêmes. Pour quelqu’un qui ne prend plus que le large pour pêcher la morue, je pense qu’il y a un bon filon…
Anttoni Kivimäki : J’aime pas trop ça. L’idée de dénoncer des marins qui risquent déjà suffisamment leurs vies comme ça…
Lemmitty Kivimäki : Ecoute Anttoni, il y a huit ans quand je t’ai épousé, je pensais avoir à faire avec un pirate et aujourd’hui j’ai un pêcheur de morue.
Le quinquagénaire se fend d’un large sourire à ces paroles, qui dénote brièvement avec la tension jusqu’ici palpable.
Anttoni Kivimäki : Ah ça la pêche à la morue, je peux te dire que j’ai été bon le jour où je t’ai ramenée ici. Tu m’emmerdes, pire qu’un crabe dans le caleçon.
Lemmitty Kivimäki : Ne sois pas condescendant avec moi hein ! ça fait 8 ans qu’on avance à raz le sol, plus bas que les poulpes, mais je me rappelle de ce que tu m’avais promis. Tu m’avais promis une duchesse et tout pécheur que tu es, même le caviar tu n’es pas fichu de m’en mettre sur la table, alors arrête veux-tu?
Anttoni Kivimäki : Tu voulais voir du pays, on peut en voir hein? Mais tu as peur de l’avion aussi.
Lemmitty Kivimäki : Oui parfaitement, oui j’ai peur de l’avion. J’ai épousé un marin, pas un aviateur, fais moi prendre le large, voir du pays comme tu le dis si bien. Aujourd’hui, la seule flotte que je vois c’est celle pour tirer la chasse après toi et je peux te dire qu’elle est loin d’être bleue.
Anttoni Kivimäki : Lemimi, viens te coucher.
Lemmitty Kivimäki : Ce serait pas une mauvaise idée oui, car j’ai bien compris que si je voulais voir autre chose, il me faut apprendre à rêver !
Anttoni Kivimäki : Dis pas ça. Notre chance nous sourira.
Lemmitty Kivimäki : Et comment? Tu espères pêcher une morue recherchée par des états étrangers de l’hémisphère sud? La livrer pour un million d’écailles? Explique-moi, je suis toute ouïe !

L’époux se tut, la mine renfrognée et son visage paralysé par la honte, ce qui n’enleva rien à la verve de sa femme, qui reprit.

Lemmitty Kivimäki : C’est ce qui me semblait. Tu préfères pousser ta barque miteuse sur les eaux à l’entrée du port et regarder passer les pirates qui s’enrichissent et s'enorgueillissent d’une chance aussi favorable. Si tu n’espères pas la fortune, qu’espère-tu d’autres? Leur respect? Leur humilité? Tu es si sot. On vit dans l’un des premiers pays producteurs de richesses au monde, et toi tu crèves à petits feux en allant flotter en surface de l’eau, en te targant d’appartenir à cette grande famille de pirates, qui vit au-dessus de nos moyens et ne te trouve pas plus intéressant que ces cul-terreux qui vivent de la ferme et du champs dans l’intérieur des terres. Non vraiment, non Anttoni, tu es tellement décevant.
Anttoni Kivimäki : Mais Lemimi, quand bien même on ferait ce que tu dis, penses-tu que l’on puisse être des riches félons au Pharois Syndikaali?
Lemmitty Kivimäki : Mais je m'en fiche du Pharois Syndikaali, je ne suis pas mariée à lui. Pour un million d’écailles pharoises après avoir balancé le nom d’un ou deux équipages pirates aux polices des pays où il fait chaud, je veux bien installer une cabane sur autre chose que de la glace, de la boue et de la merde de morse Anttoni !
Comprenant que le vieux bougre n'était pas facile à persuader, l’épouse agita face à lui un vieil article alguareno posté sur la chaîne de radio en ligne Renegados, offrant un accès à des centaines d’articles dématérialisés et traduits.

L’article qui retint leur attention était donc un article sur lequel un appel à la dénonciation de pirates transparaissait. L’homme maintenait durant de longues minutes le support numérique sur lequel la femme avait conservé l’aticle et de manières générales, tout ce qui lui permettait de s’évader et de séaérer l’esprit. Une fois qu’il eut lu l’intégralité de l’article, l’homme reprit la parole.

Anttoni Kivimäki : Un million d’écailles pour le nom du bateau et l’itinéraire emprunté pour rejoindre le sud, moitié moins pour dénoncer le nom d’un receleur local en Alguarena, c’est pas mal, je dirais même que c’est une somme gigantesque…

Durant un bref instant, l’épouse manifesta son agacement le plus sincère, levant les yeux et les bras au ciel, comme pour demander à une entité divine si elle avait mérité sa condition actuelle.

Lemmitty Kivimäki : Mais puisque je te le dis que c’est énorme ! Et ils proposent même une facilitation de visas et un statut politique particul…
Anttoni Kivimäki : Ils disent un statut privilégié.
Lemmitty Kivimäki : Un statut pri-vi-lé-gié pour les informateurs qui, compte tenu de leur collaboration des plus sincères avec les services de justice de l’état alguareno, se trouveraient en présence d’un danger immédiat. La délivrance de ce statut pri-vi-lé-gié découlerait alors d’une décision administrative tenue secrète par les autorités alguarenas et permettant sans délai l’octroi d’un visa pour l’informateur et tout membre identifié comme sa famille proche, époux/épouse, enfants à charge…

Sur ces paroles, que l’homme ne manquait pas de corroborer avec une énième lecture de l’article qui lui faisait face, Anttoni Kivimäki affichait un non-verbal plus expressif, traduisant peu à peu une certaine approbation quant à la prise de conscience de leur situation actuelle, et les opportunités dépeintes par son épouse.

Anttoni Kivimäki : Je vais me renseigner à mon club de poker du samedi. ça ne me coûte rien d’essayer. Si j’ai des informations sur les départs au port, on voit ce qu’on en fait, si j’ai rien, pas de regrets.
Lemmitty Kivimäki : Ne me fais pas le coup de prétendre travailler pour nous en allant jouer et dépenser notre argent au poker Anttoni, je te préviens.
Pour seul acte de rébellion, l’homme prononça sur un ton timide.
Anttoni Kivimäki : Mon argent Lemimi, mon argent. Je t’assure, je ne dépenserai pas plus qu’à l’accoutumée et si je ne glane aucune information, je laisse tomber le poker.
Semblant trouver là un compromis qui tienne la route, l’extravagant duo s’apaisa et ses parties se rabibochèrent instamment, fortes de nouvelles perspectives qui siéent à chacune.

Au sein d'un climat plus apaisé, le couple maintenait toujours autant d'étincelles, celles-ci évoluant désormais de la haine vers l'amour après qu'un dessein commun se soit formé entre les deux moitiés.
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Lettre Pharoise


A l'attention de Monsieur Cenoristéphos Sapelid, Directeur de l'Institut des Sciences et de la Recherche d'Elpidia,
Le 29 mars 2008


Monsieur le Directeur,

Les lettres kah-tanaises de cet excentrique de Demostrate Isodéros sont parvenues jusqu’en terre Pharois, et après vos multiples sollicitations je me dois effectivement faire mon premier rapport d’activité. Même si comme vous le savez si bien je déteste rendre un travail incomplet ou donner une réflexion incomplète. Je vous livrerai donc mes premiers ressentis, ainsi que les premières réflexions politique et philosophique que je peux avoir en ces terres nordiques.

Avant toute chose je vous, je tiens à vous rassurer, mon état de santé est très satisfaisant. L’air du nord et du grand large me font un très grand bien. Cessez-donc de m’envoyer des lettres pour savoir si je suis bien vivant... ça en deviendrait insultant a force, j’ai vécu toute ma vie dans Démolène et sa région, ce n’est pas demain qu’un assassin viendra taper à ma porte, et ce ne sera pas un rhume qui me mettra non plus six-pied sous terre.

Pour revenir à ce qui vous intéresse voici un petit rappel de la situation. Aussitôt l’autorisation des autorités du Syndikaali et après que vous m’avez octroyé « le mandat de scientifique en terre étrangère » j’ai pris contact avec un marin Pharois qui faisait escale à l’enclave de Melessia. Désolé pour l’avion officiel et tout le tralala qui va avec mais la recherche ne pouvait attendre et cela commençait par rentrer le plutôt possible avec un citoyen du Syndikaali. Comme vous avez pu le voir j’avais pris ma petite précaution en vous donnant les particularités physiques de mon capitaine de bord, ainsi que du navire en question, mais ce fut bien inutile car vous pouvez le constater le voyage s'est effectué sans encombre.

Après une petite douzaine de jour de voyage, pendant lequel j’ai commencé à apprendre les bases du « Nouveau Pharois » (la langue locale), j’ai accosté au sein de la capitale du Syndikaali : Pharot. Quelle ne fut évidemment pas ma non-surprise d’avoir un joli comité d’accueil que j’ai pu avoir en sortant de ce navire. Vous avez encore fait un merveilleux travail pour me devancer et m’obliger à subir un cérémoniel inutile et pompeux. Heureusement, contrairement à vos habitudes d’académiciens, mes hôtes partagent ma manière de faire et n’ont fait aucune cérémonie tel qu’on l’entend par chez nous. Les salutations de bienvenues ainsi que la présentation de mon traducteur et guide : le citoyen Pekrito.

Ce dernier m’a fait faire un petit tour de la cité de Pharot et je dois vous avouer que j’ai plutôt été déçu. En effet, la ville n’a rien d’impressionnant, elle est dans la complète banalité d’une ville moderne occidentale : bétonisée et industrialisée. La seule chose qui m’a tout de même frappé c’est le gigantisme du port de la capitale pharoise, c’était comme si le port entier s’élargissait sur tout le front de mer sans qu’on en voit vraiment les limites. Sur ce côté-là, Pharot n’a pas volé sa réputation de capitale des pêcheurs.

Après cette petite balade, mes collègues universitaires pharois m’ont proposé un logis dans la dépendance de leur faculté de lettre, mais j’ai préféré refuser. Mon logis est donc un petit appartement que j’ai pu trouver par hasard tout proche de la faculté que je loue de mes propres deniers. Je sais que vous me volerait dans les plûmes pour les notes de frais importantes que je vais vous envoyer avec cette lettre, mais vous comprenez, pour un esprit sain il me faut un lieu à ma convenance.

Les quatres semaines suivantes, je me suis attelé à travailler mon apprentissage de la langue et à voyager à travers le Pharois, de port en port mais aussi à travers les terres du Syndikaali. Je dois vous avouer que ce pays est d’une tristesse sans nom. En effet, comme vous le savez j’aime beaucoup la neige, mais concrètement de la neige à perte de vue c’est vraiment désolant. L’intérieur des terres n’est pas très dynamique à part quelques zones industrielles par-ci par-là, aucun champ, pas ou peu de petit village. La terre elle-même est d’une telle pauvreté que cela en devient tristes pour un elpide comme moi. Seules les cités portuaires trouvent un intérêt à mes yeux même si ce ne sont que des petites villes côtières fortifiés, avec rien de plus qu’un port, des zones résidentielles et quelques commerces, en revanche les navires qui s’y arrêtent y valent le détour. Au-delà du nombre de navire qui sont impressionnant pour une cité portuaire, c’est la quantité et la qualité de navire militaires (et pirates) qui montre la puissance et la raison de vivre du Pharois et de ses citoyens.

Vous m’aviez demandé de me décrire comment sont les citoyens pharois, se renseigner sur leur manière de vivre ainsi que sur leur niveau d’éducation. Vous le savez fort bien ce n’est clairement pas dans mon domaine de recherche habituel donc je serai bref.

Le citoyen pharois est profondément libre et attaché à la mer. Il peut travailler quelque fois comme ouvrier, ou dans les rares fermes du pays, mais le plus souvent il est un marin accomplit, qui n’hésite pas à prendre la mer pour effectuer ses activités professionnelles (pêche ou piraterie). Le pharois moyen est un citoyen simple, au sens qu’il ne cherche pas forcément à se compliquer la vie pour rien, tant que sa liberté et ses activités professionnelles, légales et "illégales" lui plaisent il continuera sans pour autant forcément chercher à baigner dans la luxure. Bon il est vrai que pour les pirates l’appât du gain est clairement une motivation, mais je n’ai pas forcément vu de nombreux châteaux ni de maisons de luxes au Pharois. De ce que j’ai compris les pirates dès qu’ils ont de l’argent en profite soit pour acheter plus de bateaux, soit d’acheter un plus gros bateau.

Toutefois prenez garde à ne pas les prendre pour des simplets, ce serait les sous-estimer. La plupart des citoyens ont reçu une éducation convenable dans des standards ressemblant à Elpidia sans le service militaire. Et surtout ce sont de sacrés rusés, n’essayez clairement pas de jouer avec eux ce sont les meilleurs parieurs que j’ai combattus et je n’ai jamais aussi peu gagné. Je crains qu’avec leurs manières de jouer ils remettraient en cause les procédés de certains jeux dans les casinos de Démolène.

Enfin, le sujet que vous attendiez le plus, mes premières avancées sur l’étude de l’organisation politique au Pharois. Je dois malheureusement porter à votre connaissance que j’ai quasiment terminé l’étude du système politique du Syndikaali (je vous l’enverrai très prochainement). Il n’a rien vraiment de sorcier, il consiste juste un système politique démocratiques avec quelques particularités locales comme notamment des factions politiques... qui sont armées.

Néanmoins je ne compte pas repartir en Elpidia après un aussi cours voyage d’a peine trois petits mois, surtout qu’un autre sujet d’importance a été porté à mon attention lors de mes nombreuses visites dans les bibliothèques universitaires de Pharot. Ce sujet n’est autre que les innombrables idéologies politiques présente dans ce pays, ainsi que surtout le développement de l’idéologie pirate et anarchiste qui sont fort fascinante. Alors que ces idéologies ont près d’un siècle, et qu’elles soulèvent des thèmes et des possibilités de réflexion auquels nous n’avons pas été jamais été initié en Elpidia. Je souhaite donc prolonger mon séjour au Pharois, afin de comprendre ces nouvelles réflexions philosophiques et politiques.

Pax,

Platéo Argumentum, Philosophe et chercheur en Sciences Politiques à Université Fédérale des Sciences Politiques, d'Histoire et de Sociologique de Démolène.

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Renegado est une chaîne d'information en ligne, connue pour ses retranscriptions dans les principales langues paltoterranes

31 mars 2008 - La victoire de la Fédération d’Alguarena sur la piraterie dans les eaux Yuhanacs, un symbole fort qui peut faire écho au sein des communautés pharoises ancrées dans la piraterie internationale.


Équipage et navire sont mis de tu l à l'edrss
Par ses actions conjointes et le développement d’une économie alternative, le Yuhanaca et l’Alguarena ont su imposer des limites au développement de la piraterie internationale.


“Le crime n’est pas une fatalité” disait la présidente fédérale Mazeri Abrogara pour parler de la piraterie naissante au Yuhanaca, “fléau endémique” dont les répercussions à l’échelle de toute une nation peine parfois à être perçues. Débuté sur le second semestre 2006, le phénomène avait momentanément mobilisé les acteurs régionaux, co-construisant des actions efficaces que la couverture médiatique internationale n’avait su rendre grâce. Il faut dire que l’arrivée grandissante de la piraterie internationale au Yuhanaca a fait l’effet d’un coup de tonnerre au département des affaires étrangères alguarenas, très scrupuleux en ce qui concerne la sécurisation des moyens d’accès, terrestres, aériens ou encore maritimes, mis à disposition du commerce international. Apparue en marge d’une crise politique au Yuhanaca, après la volonté affichée par une minorité des régions nord d’acquérir l’autonomie, la piraterie s’est in fine installée de façon insidieuse, partout où le recul étatique s’est marqué.

Le recul de l’état du Yuhanaca en Paltoterra, entretient alors un vaste terrain de jeu pour les groupuscules pharois tournés vers la piraterie. Dans ces conditions, la lutte contre la piraterie instillée par les autorités fédérales d’Alguarena et confédérales Yuhanac se porte également dans le réengagement des institutions au sein des régions troublées. La corruption et de façon plus générale, le relatif flottement des administrations locales, sont effectivement le premier facteur de réussite pour les réseaux de piraterie en phase d’installation. Maintenir la proximité et tout simplement la présence institutionnelle dans les régions troublées du Yuhanaca sont finalement le premier champ de la lutte contre la piraterie, pour l’opportunité faite aux communautés locales, d’identifier, de rapporter, de traquer, de juger et de neutraliser ces noyaux de troublions.

Des patrouilles de police internationales, pour afficher le soutien de la scène mondiale eu égard aux conditions sécuritaires de ce pays en proie aux velléités des pillards des mers, des aides économiques pour développer la présence des institutions au plus près des acteurs institutionnels locaux (les écoles publiques, les bibliothèques, le réarmement des polices locales, etc…), les moyens internationaux développés dans la lutte contre la piraterie semblent adopter une vision systématique ainsi qu’un engagement total pour faire reculer cette manifestation du crime à différents pans de la société.

En matière de lutte contre la piraterie, la Fédération d’Alguarena et ses partenaires ont très vite compris que la seule démonstration de force ne suffisait pas à juguler l’essor de cette criminalité maritime. Effectivement, la piraterie trouve indubitablement des racines profondes, dans les pays où la pauvreté reste importante, réduire les inégalités et favoriser l’inclusion sociale des populations du Yuhanaca apparaît dès lors, comme une solution de long terme pour la lutte contre la piraterie.

Les succès de la Fédération d’Alguarena et de la Confédération Impériale du Yuhanaca dans la réduction de l’empreinte criminelle sur le continent paltoterran, traduisent donc un exemple réussi à suivre pour les autres pays actuellement impactés par ce fléau endémique. L’économie alternative, pour ne pas dire sociale, est une démarche alguarena qui vient donc légitimement prendre place au Yuhanaca, pour convaincre les populations locales que l’adhésion à la criminalité pour s’offrir les moyens de survivre n’est pas une fatalité.

Si l’on aurait tort de penser qu’il faille faire des riches pour ne pas faire de pirates, il est désormais acquis au groupe de travail positionné sur cette problématique, que la fourniture des préalables à l’autodétermination des individus (éducation, liberté d’entreprendre, liberté d’expression, opportunités professionnelles) suffisait à conditionner les citoyens et à les retirer de la sphère criminelle entourant la piraterie. En effet et toujours selon les résultats d’une étude portée au Yuhanaca, la population locale qui peut prétendre jouir des préalables tels que décrit tend naturellement vers des activités légales, parce qu’elle a naturellement la volonté de vouloir changer ce qui peut l’être, sa condition et celle d’autrui. La perspective d’une vie meilleure, sur la base d’éléments co-constructifs de la personnalité d’un individu, peut suffire à l'écarter durablement.

“L’âge d’or que l’on se fait de la piraterie, est un élément de l‘Histoire déjà bien installé dans les livres d’e l’éducation nationale alguarena. Et je veillerai à ce qu’il en reste ainsi, l’âge d’or de la piraterie n’entrera jamais dans le 3e millénaire et se limitera aux échauffourées opposant quelques caravelles avec des cogues…” soufflait la présidente fédérale Mazeri Abrogara. Un punchline qui reste dans les esprits, alors même que la Fédération d’Alguarena et la Confédération du Yuhanaca redoublaient d’efforts pour défaire cette gangrène en phase d’installation en Paltoterra.

Les pratiques de lutte, graduelles et multiples déployées par la Fédération et ses alliés palotterrans, viennent rappeler le caractère éphémère de ces antihéros, dont la réussite et l’adhésion n’est porté que par la misère locale.

“La lutte contre les actes de piraterie, une manœuvre utile, une manœuvre sans fin” avait lâché de son côté et avec une certaine rudesse, Ichtaca Divigracia, le président de l'Organisation des Nations Commerçantes. Pour lui, la piraterie doit être combattue en tout temps et en tout endroit, mais il consent à dire que celle-ci demeurera présente et inexpugnable en société. “Nous ne pouvons qu’en atténuer les effets quotidiens” s’était néanmoins promis l’homme qui avait dédié l’année écoulée à la sauvegarde des routes commerciales internationales.

En Paltoterra, la lutte contre la piraterie a porté des fruits notables, qui ont permis de sauver les institutions yuhanacs, ébranlées par la corruption et les aspirations indépendantistes qui, aidés par les actes de piraterie, construisaient peu à peu une économie alternative et toute la contrebande affiliée. “La lutte contre la piraterie sur place a fournit un message sans équivoque pour les brigands qui identifieraient la pratique comme une démarche prolifique et affranchie de toutes les conséquences…” tranchait très distinctement Martha Fulton, conseillère fédérale aux affaires étrangères alguarenas. Un renforcement des mesures de sécurité, jumelé à la multiplication des subventions de certaines actions socio-culturelles sur les foyers de peuplement où la misère ainsi que l’exclusion demeurent très marquées, figure à ce jour comme l’un des engagements les plus favorables au recul de la criminalité. “Sans parler de pirates à tort et à travers pour désigner toutes les personnes qui vivent de la piraterie, il faut reconnaître que la détresse et la misère sociale de certains foyers, au Yuhanaca par exemple, sont susceptibles de faire graviter un nombre invraisemblable de pirates et d’adjuvants autour de celles-ci” ajouta-t-elle. “Dans ces conditions, il est particulièrement indispensable d’adapter son discours et son armement selon l’ennemi qui nous fait face, pour désolidariser le criminel de son réseau… Un réseau dédié aux fournitures d’équipements, de vivres ou bien encore au recel des marchandises issues de la piraterie, est plus important à détruire que de procéder à l’interpellation d’un équipage de la piraterie.” Car la piraterie est un phénomène sociétal, il y en aura toujours. Mais celle-ci est réduite à son plus strict et petit effet lorsqu’elle ne dispose plus de contacts locaux, pour stocker des marchandises, obtenir des vivres, soigner anonymement des blessures de pirates notoires, etc…

La Présidente de la Fédération d’Alguarena, malgré son succès opérationnel au Yuhanaca, et pour lequel elle remerciait chaleureusement depuis une dizaine de minutes le Général d’armée Caïtano Lossada, un militaire d’expérience déployé sur tous les dossiers brûlants conduits par la Fédération en territoire étranger eu égard à sa précédente affectation sur l’opération extérieure au Varanya, savait l’action de lutte contre la piraterie inévitablement liée à des actions de développement économique sur la société yuhanac. "La lutte contre la piraterie, est nécessairement devenue une action plurisectorielle, considérant le soutien espéré parmi les populations locales par les équipages de pirates. Longtemps nous avons uniquement considéré la piraterie sous un phénomène, une manifestation de violences, qu'il suffisait d’exécrer pour mobiliser chacun d'entre nous contre elle. Mais à la lumière des évènements au Yuhanaca, et dans d'autres régions du globe, il est apparu que la situation était plus complexe et qu'un nombre conséquent de personnes, parfois lésées par la piraterie compte tenu de l'augmentation du coût des marchandises importées, trouvait malgré tout un certain intérêt ou à minima une certaine approbation de ces actions, compte tenu de quelques opportunités et retombées économiques mineures sur un plan local, fussent-elles largement inférieures aux dommages commerciaux causés par ladite piraterie..."

Pour la Présidente Fédérale Mazeri Abrogara, le danger réel de la piraterie internationale viendrait donc de sa capacité à se présenter sous les traits d'une pseudo justice sociale, d'une opportunité économique dont peuvent s'emparer les plus démunis, pour garnir l'assiette du diner après une journée de travail. Aussi, si la contribution des opérations militaires du Général d'armée Caïtano Lossada est louée, la Présidente de la Fédération d'Alguarena mène depuis quelques temps une lutte complète, par l'instauration de mesures économiques, voire humanitaires selon les régions du globe concernées, où la piraterie peut bénéficier d'ancrages plus importants, en raison d'un niveau de pauvreté et de misère trop important. Les autorités alguarenas en sont persuadées, sans le soutien des populations locales, l'efficacité, le renseignement préalable aux opérations de piraterie dans un secteur donné, s'en trouvera sévèrement atteint, réduisant du même jet la capacité de nuisance de ceux que l'on n'hésite plus à présenter comme le limon de la société venu encrasser les littoraux de leur présence.

L'emploi de moyens militaires contre le développement de la piraterie internationale est effectivement un moyen curatif qui ne peut prendre place qu'après le signalement de la présence de pirates sur zone. De plus, avec les étendues maritimes, la manœuvre se veut difficile tant l'emploi de petites embarcations rapides par ces brigands des mers multiplie les secteurs à couvrir. Sur la base de ce constat, la Confédération Impériale du Yuhanaca a fait office de laboratoire expérimental à ciel ouvert, où des opérations de développement économiques se sont faites via l'aide internationale, en vue d'initier un protocole dissuasif de tout acte de piraterie dans cette région. Une action préventive nourrie, qui se destine dès lors à désolidariser les populations locales de ces actes vils et sournois, leur faisant miroiter une chimérique prospérité, là où les conséquences de la piraterie internationale sont largement plus dommageables à leurs porte-monnaies. Pour étayer et illustrer nos propos, il suffirait de parler des primes de risques qui peuvent être demandées par les armateurs et leurs assurances dont les bateaux doivent pénétrer ces zones régionales à risques, ou bien encore le coût pur et simple d'une raréfaction des flux maritimes qui peut conduire à des situations pénuriques sur certaines marchandises et donc nourrir une situation inflationniste.

Par des actions de lutte directe, des actions de communication et en définitive des actions de soutien aux populations locales approchées par la piraterie, la Fédération d'Alguarena a débuté au Yuhanaca un schéma de contremesures complet, opposable à la piraterie et porteur d'un signal jusqu'ici méconnu pour ses communautés les plus notables à travers le monde, qui se juraient d'avoir le vent en poupe et de bénéficier d'une certaine impunité, d'un relatif soutien parmi les sociétés civiles approchées. Une fausse route aujourd'hui rendue visible par la détermination des autorités fédérales alguarenas, à proposer des économies alternatives aux gains maigrelets dispensés par la piraterie. Renforcement du système éducatif, aide à l'entrepreneuriat, programmation de développement en recherche et innovation, les leviers à activer sont nombreux pour le territoire du Yuhanac et traduiront peut-être la recette d'un succès gagnant, dupliqué auprès de chaque état désireux de s'engager pleinement dans la lutte contre la piraterie. Pays moteur de l'Organisation des Nations Commerçante, la Fédération d'Alguarena apparaît dès lors comme un épouvantail connu et reconnu, de la lutte contre la piraterie internationale.

Un épouvantail mais pas que, puisque son positionnement sur l'échiquier mondial et sa participation croissante au sein d'organisations internationales tendent aussi à confirmer la Fédération d'Alguarena, comme un exemple à suivre sur le sujet, un leader accompli et entouré de réussite, en la matière, appuyant sa maîtrise du sujet sur des retours probants, instillés auprès d'autres acteurs régionaux qui peuvent aujourd'hui afficher une meilleure stabilité que celle escomptée il y a un an, grâce à elle.
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