Posté le : 26 fév. 2024 à 21:07:59
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Après avoir longuement écouté les discussions, McCaisgean finit par prendre la parole :
Anthony McCaisgean a écrit :
Mes estimés collègues, c’est dans un esprit conciliant que je vais m’exprimer.
Nous rejoignons ce qui a été précédemment proposé et dit concernant la République de Velsna : il est impératif que nous empechions le pays de s’enfoncer dans le chaos, de même qu’il est de notre devoir d’inciter les politiciens velsniens à libéraliser leurs mœurs politiques. Concernant la proposition émise par le Liberalintern, je tiens à dire que nous la trouvons globalement intéressante, sous réserve de plus amples discussions, ainsi que proposé par Madame la Secrétaire Générale.
Certaines propositions me semblent être plus symboliques ou pragmatiques que d’autres : un sommet commun ne nous couterait guère à organiser, en plus de maintenir de simples relations de bon voisinage. De même, le jumelage des villes et de certaines institutions (y entendre surtout des partenariats entre ministères de la culture, à mon avis) n’ayant par nature que de faibles effets, il me semble tout indiqué d’y répondre par l’affirmative, pour les raisons mentionnées précédemment.
Je reviendrai plus tard sur les points évoqués par mes collègues, pour insister sur un qui a jusqu’ici été survolé : les échanges universitaires. D’abord, il serait dangereux d’accueillir à titre gracieux de jeunes personnes venues des États membres du Liberalintern, dans la mesure où il est évident que leurs intérêts stratégiques ne coïncident pas avec les nôtres. Ils pourraient être nos amis, il n’en reste pas moins qu’ils ne seront jamais nos alliés. Je vous avoue que je trouve pour le moins déplaisante l’idée d’avoir des étudiants Pharois logés dans la résidence universitaire de Gareloch College, celle-ci étant située idéalement en face de la base sous-marine éponyme. Plus généralement, il faudrait se méfier de l’ingérence qui peut être menée par les étudiants étrangers, qu’ils travaillent ou non pour des services de renseignements inamicaux. Concernant les autres propositions dans le domaine universitaire, je me contenterai d’un exemple : comment se fier à des diplômes décernés par des facultés dont la gestion semble pour le moins hasardeuse ? Il suffit de regarder Albigark et Kotios pour s’interroger. Quant aux étudiants que nous enverrions chez eux, je dois avouer que je méfie d’idéologies ô combien attirantes pour de jeunes étudiants influençables, surtout dans des endroits aussi recommandables que la commune de Kotios.
Cela m’amène à rejoindre les remarques de mes collègues concernant le Pharois. En effet, je pense que la solution a appliqué dans le cas du Pharois est la même que pour la commune de Kotios : le cas par cas. Je rejoins totalement les critiques de M. Bourgarde et de Mme. Verley, en particulier concernant les trafics potentiels d’objets archéologiques, trafic qui constitue à mon avis un crime de la pire espèce. La solution que je propose est la suivante : si nous en arrivons au point de rédiger un accord ayant valeur légale, il faudra y inclure la constitution théorique et optionnelle d’un système de différenciation qui réglerait en bilatérale des exceptions non prévues par l’accord. En réalité, ce système serait immédiatement employé pour verrouiller les échanges avec le Pharois, Kotios et autres énergumènes. En revanche, il n’y aura aucune discussion de normes pour la protection du patrimoine : ce n’est pas là le rôle de l’OND, et je vous avoue qu’engager des discussions portant sur les normes de protection du patrimoine avec des pirates ferait beaucoup rire les universitaires de Camford, ce après quoi ils ne riraient plus du tout et agoniseraient davantage mon gouvernement d’injures.
A l’instar de M. Ekern, nous serons particulièrement réticents à nous engager dans une forme de facilitation douanière et/ou fiscale avec les membres du Liberalintern. En l’absence d’un accord de l’OND portant sur ce sujet, ce ne me semble pas être la place de l’Organisation à l’heure actuelle que de négocier sur de tels sujets ; contrairement à l’Espace Noordcroen, par exemple. J’ajoute d’ailleurs que nous ne faisons nullement confiance en matière fiscale et douanière à États qui ne semblent guère amoureux du libre-échange et du capitalisme. Enfin, l’emploi d’éléments de rhétorique anticoloniale dans le message transmis au Secrétariat Général me semble inapproprié.
Concernant Velsna, le Royaume partagera toutes ses informations et s’efforcera de travailler avec l’ensemble des membres pour atteindre les objectifs mentionnés précédemment. Je rejoins ici les propositions de Madame la Secrétaire Générale, même si je considère la formulation « vise à autoriser les Etats Membres » comme malheureuse, et plutôt mal vue. Concernant le Prodnov, je ne répéterai pas ce qui a été précédemment dit : il s’agira de planifier dans les moindres détails notre action, car nous serons sous le feu de tout les projecteurs.
Il marque une pause légèrement appuyée.
Et plus si affinités.
McCaisgean attendit les rires, puis reprit dans un silence funèbre
C’est sur ceci que je m’interromprai, mes chers collègues : pour la première fois, notre positionnement commun formulé au travers de cette Organisation aura un retentissement d’échelle mondiale. Nous sautons certes dans un nid de guêpes, d’autant plus que le régime prodnovien est particulièrement douteux, mais ce nid de guêpes sera l’occasion de faire de l’OND la troisième voix (ah ah) de la politique mondiale. Nous aurons défini qui était légitime et pourquoi, nous apparaitrons pour ce que nous sommes, c’est-à-dire la bascule entre l’ONC et ses adversaires ; c’est une opportunité qui ne se représentera peut-être pas, et c’est pourquoi nous devons la saisir. Je vous remercie.