Au Ministère des Affaires Étrangères de l'Empire Listonie,
Cher monsieur Costa,
Je pense sans fausse modestie être un homme patient autant qu'aimable, mais par pitié, point de verbe haut avec moi, nous avons dépassé ce stade depuis longtemps. Si mes paroles vous ont blessé, c'est parce qu'elles sont prononcées avec la franchise de l'amitié et si j'offre à mes ennemis des sourires hypocrites, j'ai pour mes proches alliés la fermeté que l'on se doit entre gens qui s'estiment.
Peut-être pour le formuler autrement et avec vigueur et bienveillance : ne me chiez pas une pendule alors que mon ambassadeur est mort brûlé vif tandis qu'il se trouvait sous votre protection. Taimie était une amie et si l'heure est au travail, ce soir certainement verserai-je une larme sur celle qui fut sans nulle doute autant que moi l'architecte de la paix entre nos deux pays.
Ceci étant dit, passons aux questions concrètes.
Je prends acte de vos paroles rassurantes et me réjouis de savoir que la situation en Listonie est maîtrisée. Toutefois c'est le "pour le moment" qui m'inquiète dans votre phrase, puisque une certaine fange de votre population semble hostile à notre peuple au point de le faire griller entre quatre murs, il n'est certainement pas prudent de renvoyer du personnel diplomatique sur place "pour le moment", puisqu'il me faut reprendre vos mots. A l'avenir, je pense également qu'il serait judicieux de nous laisser quelques hommes armés sur place, je ne comprends toujours pas comment un tel drame a pu arriver sous le nez de la police listonienne. Une poignée de garde-côtes seraient peut-être les bienvenues.
Puisque nous parlons de cela, sachez également que je ne remets en rien en question le travail et l'abnégation de vos services de police et médicaux, je cherche à comprendre où s'est située la défaillance afin de l'éviter. Nonobstant, puisque défaillance il y a eut, reconnaissez tout de même que ce n'est pas de la faute à toto. Des erreurs ont été commises et mis à part vous je ne vois pas vraiment qui d'autres pourrait être blâmé, les foules en colère ne sont pas des catastrophes naturelles que je sache.
Je ne vous jette pas la pierre, le Pharois a son lot d'émeutes, mais il serait de bon ton au moins de reconnaitre vos erreurs, sans quoi le dialogue s'annonce compliqué.
Je passe sur la question du financement, vous trouverez certainement à vous racheter d'une manière qui vous conviendra plus, du moins j'espère ne pas avoir à souligner à nouveau à quel point il serait dommage de vous brouiller avec le Syndikaali. Nous sommes un pays assurément peu rancunier, mais fut un temps ou pour la peau de trois adolescents pendus puis brûlés par des Francisquiens, nous firent tomber des gouvernements. Ne l'oublions jamais.
Je termine là dessus monsieur Costa, en rappelant la close de réparation en cas de rupture de notre contrat. Si vous souhaitez renégocier celui-ci avant les cinq années écoulées, c'est à dire avant l'année 2011, il faudra nous rendre nos investissements et payer les frais qui vont avec.
Monsieur Costa, laissez moi conclure avec franchise : nous n'avons rien à gagner à nous disputer. Vraiment rien. Je vous voue une amitié sincère à titre personnel et votre peuple et le mien sont unis désormais plus profondément que nuls autres peuples dans le monde.
Néanmoins ce qui s'est passé sur votre territoire est grave, ne le minimisez pas.
Bien à vous,
Capitaine Mainio,
Ministre des intérêts internationaux du Pharois Syndikaali