En grande pompe, les troupes cémétéennes embarquent pour les îles Chesmites
Anargyros Zervatos | 17/06/2012
La jeune République des îles Chesmites a sollicité le soutien militaire de la Principauté afin d'assurer sa souveraineté.
Le son du tocsin résonne de nouveau en Cémétie, quasiment huit ans après le lancement de la dernière opération extérieure des forces armées de la Principauté de Cémétie. Le parallèle est d'autant plus frappant que l'intervention militaire de la Principauté se déroule à quelques encâblures de l'autre grande opération extérieure menée depuis le début du millénaire par la Cémétie, à savoir le Varanya. Une guerre qui avait marquée les esprits et modifié durablement l'écosystème géostratégique régional, marquant également au fer rouge la politique militaire et stratégique de la Principauté avec la difficile chute du régime impérial pourtant soutenu par Héraclée. La nouvelle opération, baptisée Harsomtous, porte ainsi le lourd fardeau de l'ancienne opération Behedetite qui avait pris place de 2004 à 2006 sur le sol varanyen.
Harsomtous, comme le dieu mineur de la Cémétie antique dont le nom signifiait « Horus qui unit les deux terres », peut-être une référence au rapprochement entre l'archipel des Chesmites et la Principauté de Cémétie. Difficile de ne pas y voir un clin d'œil à l'opération Behedetite, du nom de la mère du même Harsomtous dans la mythologie cémétéenne... Une symbolique particulièrement imagée, qui pourrait avoir l'effet à double-tranchant d'évoquer en permanence auprès de l'opinion publique un parallèle dangereux entre les deux opérations. Si les deux opérations extérieures ne concernent pas les mêmes pays et thématiques, l'héritage de Behedetite reste lourd dans la politique militaire nationale et l'évocation de son souvenir avec une nouvelle opération semble être une volonté maladroite de redorer le blason des forces armées cémétéennes, ayant sévèrement pâti moralement de la débâcle au Varanya.
Au-delà du coup de communication tenté par le gouvernement, se trouve le cœur de la nouvelle opération militaire : la volonté de présenter la nouvelle marine cémétéenne, force de frappe de plus d'une cinquantaine de navires de guerre de surface, soutenue par trois porte-aéronefs et une vingtaine de submersibles conventionnels. Un atout dans la géopolitique mondiale, alors que les armadas plus nombreux en effectifs et en moyens se montrent rares : en extrapolant les statistiques de manière sommaire, l'on trouve l'Alguarena (41 navires de surface, 26 sous-marins, 6 porte-aéronefs) et le Pharois (42 navires de surface, 16 sous-marins, 3 porte-aéronefs). La grande majorité des moyens navals déployés par la Cémétie ces dernières années sont le fruit d'une intense politique militaro-industrielle, volonté du pouvoir de doter la Principauté de moyens géostratégiques conséquents.
Reste à savoir si la démonstration de force derrière l'opération Harsomtous, dont les moyens précis sont pour l'instant inconnus, sera à la hauteur du spectacle annoncé par les communiqués du gouvernement. Les conférences de presse, qui s'enchaînent, laissent les médias dans l'expectative des premiers résultats concrets de l'opération, qui s'annonce pour l'instant plutôt comme une intervention protectrice que comme une véritable offensive à l'étranger. L'épée de Damoclès de l'opération Behedetite et de la guerre du Varanya plane encore au-dessus des têtes de l'état-major de l'armée cémétéenne ; à voir si l'amiral Petros Paterou, actuel chef d'état-major de marine depuis 2009, défiera les pronostics rieurs des puissances hostiles aux intérêts du gouvernement cémétéen.