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PRESSE | Τύπος στο Κεμέτ - Page 8

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Informations du Thaon

Fonction publique : contre le népotisme, des députés proposent l'universalisation du concours


Voula Gerotzi | 28/04/2010

Concours de la fonction publique en Cémétie (Grèce, examen)

Le concours, une des voies de recrutement dans la fonction publique, pourrait devenir obligatoire.


Marquée par les crises successives du fonctionnement étatique cémétéen, la fonction publique de la Principauté de Cémétie est la colonne vertébrale de l'action de l'Etat. Si dans la Cémétie antique les postes les plus élevés de la fonction publique étaient occupés par des dynasties de serviteurs tant de l'Etat que du monarque en place, la sécularisation relative de l'Etat cémétéen et le développement du fonctionnement moderne de l'Etat aux dix-neuvième et vingtième siècles a rapidement écarté les grandes familles notabiliaires qui accaparaient la haute fonction publique. Si aujourd'hui, encore de nombreux noms dynastiques occupent des postes importants au sommet de l'Etat, la circulation entre les différentes strates sociales de la société a permis une meilleure représentation des serviteurs les plus méritants de l'Etat aux rênes du pouvoir.

Cependant, un certain plafond de verre demeure, justifié par les besoins de l'Etat princier et l'influence encore très forte des grandes familles de serviteurs des princes de la Cémétie antique. Si le cabinet du Prince, institution rattachée administrativement aux services du Premier ministre (Prothypourgos) Abraam Tadros, demeure l'antichambre du pouvoir rémanent de cette noblesse de robe de l'Antiquité afaréenne, leur influence s'étend au-delà des quatre murs du palais princier, avec des descendants des grandes familles se plaçant à des postes stratégiques de l'Etat cémétéen. Bien qu'il n'y ait pas d'hostilité de fond contre ces dynasties de serviteurs qui maintiennent un carcan d'immobilisme au sein de la haute fonction publique, le rejet de ce système de cooptation va croissant au sein d'une certaine frange des élus.

Si l'on pouvait s'attendre à une critique émanant des franges les plus antisystèmes de la Vouli, à savoir à droite les nationalistes hiptiques de la Νότια Συμμαχία (ΝΣ, « Ligue du Sud ») ou à gauche les agrariens de l'Αγροτική Συνέλευση του Κεμέτ (ΑΣΚ, « Assemblée Agrarienne de Cémétie »), c'est du rang des libéraux du Κεμετιακό Φιλελεύθερο Κόμμα (ΚΦΚ, « Parti Libéral Cémétéen ») que vient la proposition de loi qui doit être prochainement inscrite à l'ordre du jour. Outre la volonté de réformer l'Etat cémétéen en profondeur pour le moderniser face aux nombreuses crises que traverse celui-ci, c'est aussi l'idéal libéral qui vient irriguer la pensée d'une telle proposition de loi foncièrement favorable à une plus grande mobilité sociale en faveur de l'émergence des plus méritants.

Le député libéral Yiorgos Pallotis, à l'origine de la proposition de loi déposée au Parlement cémétéen, a tenu à préciser pour notre journal l'idée motivant son texte de loi. « Il y a des rigidités qui contribuent à affaiblir drastiquement l'efficacité de l'action publique et le pilotage des politiques publiques. Sans m'en prendre directement à des individus qui ne sont pas responsables de cette situation systémique, je souhaite simplement porter un coup de pied dans la fourmilière en généralisant le processus méritocratique du concours professionnel qui porte déjà ses fruits dans différentes administrations ministérielles en Cémétie, et qui mériterait une universalisation. La raison d'Etat justifie que nous promouvions une plus grande innovation et une plus grande inventivité au sommet de l'Etat, par le truchement du recrutement des profils les plus créatifs et intéressants que nous offre ce magnifique outil qu'est la voie du concours ».
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Cémétie Matin

Immigration : la hausse des flux venant d'Iskandriane et du Varanya inquiète


Periklis Politilis | 28/04/2010

Immigration illégale en Cémétie (Grèce)
En parallèle de l'immigration légale croissante, les flux illégaux s'intensifient en provenance d'Iskandriane.

La bonne réputation de la Principauté de Cémétie dans le bassin de la mer Blême ne fait pas que des heureux : le flux migratoire à destination du territoire de la Principauté et en provenance de la rive méridionale de la mer des Bohrins s'intensifie d'année en année, provoquant une certaine inquiétude tant au sein de l'exécutif princier que dans la population cémétéenne. En effet, un récent sondage effectué par un institut d'opinion local dans la ville de Hiérapetra, principal port d'arrivée des migrants légaux accueillis dans la Principauté, révèle que plus de la moitié de la population de la ville se montre plus qu'inquiète de l'évolution démographique et socio-économique du paysage local, avec l'arrivée de ressortissants étrangers aux coutumes parfois bien éloignées des pratiques culturelles de la Cémétie.

Avec une hausse de plus de trente pourcents en deux ans de la délivrance de visas et de titres de séjour pour des ressortissants des pays de la mer des Bohrins, l'inquiétude des habitants d'Hiérapetra, sur la rive orientale de la Cémétie, est corrélée avec une véritable augmentation des flux migratoires et démographiques d'origine orientale. Si la Principauté de Cémétie est une terre de passage depuis l'ère antique, la brutalité des flux migratoires contemporains tranche nettement avec le métissage culturel traditionnel qui a permis à la nation cémétéenne de résister aux vents ethno-démographiques sur la rive sud de la Leucytalée. Le niveau de vie relativement élevé des cémétiens tranche également avec le bagage financier et culturel des nouveaux arrivants, souvent des travailleurs déracinés venus livrer leur main d'œuvre en Cémétie.

Si le tissu industriel et économique profite plutôt pleinement de cette manne ouvrière compétitive qui pour l'instant n'entre pas en conflit avec les travailleurs nationaux et natifs dans l'économie de plein-emploi qu'est la Cémétie, rien ne garantit que les difficultés que connaissent déjà les cémétiens et les étrangers à cohabiter ne s'amplifient avec l'augmentation des flux et un exécutif relativement en accord avec les événements. Alors que le Υπουργείο Παιδείας (Ministère de l'Éducation), sous la férule du social-conservateur Matthaios Rosselis, continue d'intensifier l'effort d'intégration culturelle et linguistique des nouveaux arrivants, avec l'augmentation continue de la mission Intégration au sein du titre Éducation des lois budgétaires successives, des signes avant-coureurs de tensions culturelles à venir lézardent la ville d'Hiérapetra, mais aussi les quartiers périphériques des grandes villes cémétéennes comme Héraclée ou Ménorophon.

En parallèle du débat sur l'immigration légale, les flux migratoires illégaux s'intensifient et rajoutent une pression supplémentaire sur la première question. Par voie terrestre ou par la plus périlleuse voie maritime, les migrants illégaux affluent en nombre sur les rivages cémétéens et contribuent à la dégradation de la qualité de vie dans les zones périurbaines, portant atteinte à la fragile mixité sociale de ces zones-là. Des collectifs citoyens se multiplient, appelant l'exécutif et le législatif à agir, mais aussi le pouvoir judiciaire et policier à se saisir du problème à bras le corps et condamner fermement les nuisances provoquées par l'intensification des flux migratoires. Le gouvernement, qui reste coi sur le sujet, a prévu de longue date de mener une politique migratoire plus responsable que ses prédécesseurs, notamment en traitant diplomatiquement de la question migratoire internationale.
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Cémétie Matin

Le groupe aéronaval cémétéen conforte la Cémétie parmi les grandes puissances


Vasiliki Strakelli | 03/05/2010

Porte-hélicoptères Cémétie (Egypte) Alexandros (classe Mistral)

Au cœur du dispositif, le porte-hélicoptères Alexandros permet la projection de la force de frappe cémétéenne.


Membre du club restreint de puissances militaires disposant de porte-aéronefs en fonctionnement, la Principauté de Cémétie peut se réjouir aujourd'hui d'occuper une place de choix dans son environnement régional, sur mer comme dans les airs et sur terre. Le groupe aéronaval cémétéen, inauguré en 2008 à l'occasion de la sortie de chantier du deuxième porte-hélicoptères de la marine cémétéenne, permet à la Principauté de projeter sa force de frappe aéronavale à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, entre autres grâce au savant attelage logistique qu'a assemblé la marine pour mettre sur pied le groupe aéronaval. Avec le projet mis sur pied de construire le premier porte-avions cémétéen à l'horizon 2014, les forces armées cémétéennes misent sur le complexe militaro-industriel de la Principauté pour battre des records de vitesse.

Il faut dire que la marine cémétéenne, bijou de l'exécutif, n'a pas vraiment su tirer ses lettres de noblesse lors du dernier conflit impliquant la Cémétie, à savoir la guerre du Varanya. À l'inverse, les avions de chasse de la flotte aérienne de la Cémétie ont cloué au sol avec brio leurs adversaires, sanctuarisant l'espace aérien et garantissant du répit aux troupes terrestres. L'enjeu pour la Cémétie est également de taille : avec trois façades maritimes différentes, une capitale (Héraclée) au bord de la Leucytalée et un canal stratégique au cœur du supercontinent eurafaréen, la Cémétie est à la fois stratégiquement bien et mal placée. Défendre sur deux fronts navals la Principauté est donc une tâche envisagée à terme pour la flottille de guerre de la Cémétie, qui se renforce de jour en jour.

Avec une vingtaine de navires patrouilleurs et une quinzaine de corvettes, la marine cémétéenne dispose déjà d'une force de frappe locale et défensive, soutenue par une cinquantaine de vedettes et des missiles de croisière sol-mer. Mais au large, la donne est différente pour de nombreux Etats : loin de pouvoir projeter leur puissance en eaux internationales, la grande majorité des Etats de la communauté internationale ne dispose pas d'une flotte digne de ce nom capable d'affronter une flotte de guerre. La Cémétie, avec ses trois frégates de classe Néfernaton et quatre destroyers (contre-torpilleurs), peut former un groupement aéronaval centré autour d'un des deux porte-hélicoptères de classe Alexandros. De plus, le groupement est soutenu par plus d'une dizaine de submersibles cémétéens, circulant en permanence entre Leucytalée et mer Blême.

Néanmoins, le débat persiste sur la nature de la force de projection aéronavale à adopter : si certains observateurs et experts ont proposé la vente d'un des deux porte-hélicoptères cémétéen pour financer la construction du futur porte-avions conventionnel de la Cémétie, d'autres se montrent partisans d'une expansion pure et simple du parc aérien et aéronaval pour faire de l'espace maritime un sanctuaire épargnant à la Cémétie de trop lourds investissements dans une armée de masse pour mener un éventuel combat terrestre sur le sol national. Ces derniers avancent ainsi l'idée de développer une armée de métier, haut de gamme, bien équipée et bien dirigée afin de mettre en place une véritable stratégie expéditionnaire digne de ce nom pour éviter une nouvelle humiliation en cas d'opération extérieure. Affaire à suivre, donc.
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Le Messager du Désert

La diplomatie se tourne vers l'ONC pour laver son linge sale


Abadio Sarjoun | 07/05/2010

Rhadames Khoury Ministre de la Diplomatie Cémétie Hani Azer

L'indéboulonnable ministre de la Diplomatie organiserait des négociations avec des représentants de l'ONC.


Trouble jeu, jeu trouble : l'indéboulonnable ministre de la Diplomatie et cadre du parti libéral Rhadamès Khoury, réinvesti dans son portefeuille ministériel malgré l'alternance des élections législatives de 2007, serait en train d'organiser des négociations avec un ou plusieurs Etats-membres et représentants de l'Organisation des nations commerçantes (ONC) afin d'inaugurer un accord-cadre ONC-Cémétie, avec entre autres projets une architecture sécuritaire à l'échelle du continent pour régler ce qui semble être une prise en tenaille de la Principauté avec d'une part la présence de partenaires de l'ONC et de ses Etats-membres sur le flanc oriental de la Cémétie et une intervention militaire de grande ampleur, pouvant se solder par une présence permanente onécienne, en Leucytalée sur le flanc occidental de la Cémétie.

Curieuse tenaille, alors même que la présidence tournante de l'ONC a montré la volonté de l'organisation de ne pas sacraliser un de ses Etats-membres mais bien de réaliser une gestion collégiale de l'organisation internationale. L'intervention en Leucytalée est également le fruit de cette gestion intergouvernementale, posant ce qui semble être un ultimatum au régime communiste du Kronos, avec pour ligne de mire l'Afarée kronienne, ultime reste colonial de ce qui est aujourd'hui une puissance communiste riveraine de la Leucytalée. Si l'anticommunisme fait partie intégrante de la doctrine extérieure définie par le discours du ministre de la Diplomatie aux ambassadeurs en juillet dernier, le rapprochement avec l'ONC paraît tout autant contre-nature pour certains observateurs proches de l'union des gauches.

Comment imaginer se rapprocher du bloc onécien, alors que celui-ci a tenu tête avant même son officialisation à la Cémétie sur le front varanyen ? Le rôle de l'organisation reste aujourd'hui flou, entre la projection d'une coercition mondialisée et l'établissement d'un nouvel ordre international succédant à l'anarchie où la Cémétie pouvait se tailler une place. La révélation de discussions et de documents classifiés par une source anonyme du ministère rebat les cartes des discussions tant parlementaires qu'internes à l'union entre les gauches et les libéraux, avec l'éclatement à la figure de la coalition de manœuvres masquées des libéraux. Une telle situation pourrait aboutir, à l'acmé, par l'implosion de l'alliance, si les partis les plus isolationnistes de l'union réclament le départ d'un ministre et d'un projet que les libéraux vont probablement soutenir coûte que coûte.

Face à une telle situation, le recours au Parlement cémétéen pour valider un éventuel projet de loi pourrait bien apaiser les tensions régnantes entre les différents membres de la coalition mais aussi avec les membres de l'opposition parlementaire. Du côté des Etats-membres censés participer aux négociations, peut-être que la réaction de l'opinion publique cémétéenne, encore à vif de la question varanyenne dont l'humiliation doublée des pertes humaines ont été difficilement vécues, risque de doucher tant les espérances que les initiatives en elles-mêmes. Il n'en demeure pas moins que malgré ses origines méridionales et son appartenance ethnique à la communauté hiptique, Rhadamès Khoury demeure attaché au bicommunautarisme et à la stratégie hellénique d'ouverture de la nation - quel qu'en soit le prix.
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Progrès et Libertés

Sur le marché du travail, les petits emplois continuent de faire florès


Stefanos Mundotis | 10/05/2010

Déesse Athéna, concours de tissage avec Arachne dans l'Eurysie antique (Grèce)

Mal payés, à la chaîne, cumulés, synonymes de précarité, les petits emplois demeurent une norme sociale.


Raccommodeurs, ouvriers agricoles saisonniers, laveurs de carreaux, techniciens de surface, livreurs fluviaux, tout est bon pour remplir le portefeuille des travailleurs les plus démunis et les moins bien formés du marché du travail cémétéen. Vivant au gré des saisons, des petits emplois mal payés et de la demande intérieure, ces véritables fourmis portent le fonctionnement de la société sur le dos, écrasées par le poids du marché du travail mais dotées d'une force herculéenne pour faire tourner l'économie. Souvent issus de l'exode rural récent et de milieux ruraux particulièrement précaires, ces petites mains venues du monde campagnard font preuve d'une débrouillardise à toute épreuve - qui en ferait presque oublier le calvaire que traversent quotidiennement ces personnes pour obtenir une bouchée de pain.

L'enjeu est de taille. L'économie cémétéenne, qui fonctionne particulièrement bien depuis quelques années, bientôt une décennie, se montre tout aussi particulièrement cruelle envers ses ouailles les plus travailleurs. Le plein-emploi, qui fait figure de médaille trônant sur le torse bombé des différents gouvernements depuis l'étouffement des retombées négatives de la crise économique des années 1980, est une façade derrière laquelle le droit du travail, fortement simplifié depuis les réformes censées sortir l'économie de la crise dans les années 1990, est le cadre de conditions d'emploi nettement dégradées. Si le combat pour les droits sociaux se poursuit et qu'une meilleure égalité a été observée par l'augmentation collective de la richesse produite, la question des droits des travailleurs les plus précaires mérite d'être posée.

Ces inégalités de revenu se calquent de plus sur des différences d'ordre ethnique (les travailleurs d'origine rurale les plus exploités étant hiptiques), géographique (les méridionaux souffrant d'un moins bon traitement dans les grandes villes du nord par exemple) et sexuelle (les femmes demeurent les grandes absentes des métiers d'encadrement privé et public). Des garanties minimales fournies aux travailleurs les plus précaires, comme sur le salaire - qui demeure incontrôlé en Cémétie - ou le temps de travail - particulièrement mal contrôlé par les différentes inspections - permettrait d'assurer facilement, sans fragiliser le marché du travail et les performances de l'économie cémétéenne, les conditions de vie améliorées pour les ouvriers et artisans vivant au jour le jour.

Mais la question des droits sociaux de ces acteurs visibles du marché du travail souligne surtout l'immense question de la forme du marché du travail cémétéen, particulièrement orienté vers l'agriculture, le commerce fluviale et autres activités précaires et très traditionnelles. L'agriculture, vivrière pour beaucoup, demeure peu productive par rapport aux superficies exploitées et au personnel employé, alors que l'industrie tourne à plein régime et s'étend rapidement sur le territoire en brusquant tous les schémas séculaires de fonctionnement de l'emploi, du revenu et de la (sur)vie dans la vallée du Thaon. Les agrariens nouvellement arrivés au gouvernement semblent être les véritables promoteurs d'un projet de loi social fort, alors que les sociaux-conservateurs se montrent plus timides et les libéraux franchement hostiles à un tel projet.
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Informations du Thaon

Une vague de démotivation chez les cadres urbains des entreprises de services ?


Voula Gerotzi | 28/04/2010

Homme d'affaires, employé du secteur des services cadre Cémétie

Limités par les rigidités inhérentes à la structure de l'économie, ces cadres sont de moins en moins motivés.


Plus rien ne va dans le microcosme des cadres et entrepreneurs du marché des services. D'après une étude de Xenoferios, cabinet de conseil en gestion des entreprises, publiée sur le site Internet du groupe cette semaine, les gestionnaires d'entreprises du marché des services connaissent une vague de démotivation, avec un basculement de trente pourcents d'entre eux dans la catégorie « sans motivation » au travail. Il faut dire que le marché est rude pour ces diplômés de formation de commerce et de gestion : avec beaucoup de concurrence interne liée au développement récent de l'enseignement supérieur privé dans le pays, une grosse concurrence internationale en raison de l'ouverture récente de la Cémétie et peu de postes viables, l'industrie est périlleuse pour les nouveaux venus.

Dans la même étude, neuf pourcents des travailleurs précédemment interrogés indiquaient même « avoir quitté leur emploi depuis » (sic), symbole d'une vraie souffrance au travail pour ces cols blancs pourtant parmi les mieux payés des travailleurs. Experts et consultants se bousculent dans le microcosme médiatique attenant à la sphère économique de la capitale : les uns, comme Aristoteles Barberoulis le patron de l'entreprise du numérique Herakles Ypiresía, s'attaquent aux rigidités affligeantes du marché, qui « rendrait la vie dure à ceux qui tirent l'économie nationale », tandis que d'autres observateurs, plus critiques de ces entreprises, dénoncent « les illusions construites par les employeurs, recruteurs et même formateurs qui attirent les jeunes diplômés sur un marché avec en réalité peu de perspectives » (Nasos Barberelis, professeur d'économie et gestion à l'université princière d'Héraclée).

Face à ce spleen du cadre, des entreprises développent une contre-culture managériale, rejetant le modèle occidental du monde des affaires et cultivant un « retour aux valeurs traditionnelles », vantant le rôle social de leur entreprise et le caractère structurant du travail et de la famille. Plus simplement, d'autres chefs d'entreprise cherchent à influencer les décisions politiques pour obtenir de meilleures marges de manœuvre. La publicité, qui demeure interdite dans les espaces publics de certaines territoires où les assemblées locales légiférantes se montrent radicalement hostiles à ce modèle d'affichage venu d'Eurysie, est un cheval de bataille de nombreux commerciaux qui circulent entre les gouvernorats pour essayer de faire évoluer les législations et convaincre les représentants de l'État et du peuple.

La question reste néanmoins épineuse, de nombreux domaines restant la propriété exclusive de l'État, de ses opérateurs et des quelques opérateurs privés agréés, comme la télévision, alors que les entrepreneurs se lancent de plus en plus dans l'arène économique. Les nouveaux secteurs, où le vide juridique demeure persistant faute d'adaptabilité de la législation nationale, les entrepreneurs et chefs d'entreprise en recherche de parts de marché se heurtent à une jurisprudence qui évolue à tâtons, allant jusqu'à toquer aux portes du Conseil d'État, le tribunal suprême de la justice administrative en Cémétie, pour espérer faire bouger les lignes. Mais le droit administratif et constitutionnel se montre particulièrement réfractaire à ce genre d'incursions de la sphère privée cherchant à grapiller des libertés économiques, laissant peu d'espérance de la part de la justice administrative, autonome au sein du pouvoir exécutif, pour soutenir toute initiative de libéralisation supplémentaire. Ne reste plus pour eux que le pouvoir législatif.
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Informations du Thaon

La Direction de l'immigration et de l'asile migre entre les ministères


Voula Gerotzi | 13/05/2010

Douanes cémétéennes (Grèce)

La Direction change souvent de propriétaire entre Affaires intérieures et Direction des douanes du ministère de l'Économie.


Épineux débat que le suivant : la Direction de l'immigration et de l'asile, créée en 1992 sur les décombres de la Direction des ressortissants étrangers, doit-elle être rattachée au ministère des Affaires intérieures ou au ministère de l'Économie au sein de la grande Direction des douanes ? La question enflamme les conférences entre les deux ministères, mais aussi avec d'autres portefeuilles plus petits mais tout aussi gourmands comme le ministère de la Diplomatie et même la Direction de la citoyenneté du ministère de la Justice, revendiquant une plus grande impartialité dans sa politique migratoire en raison de son rattachement au pouvoir judiciaire dans l'équilibre des pouvoirs. Si toutes ces directions ministérielles semblent barbantes, détrompez-vous : chaque chapelle revendique son fief et ses compétences propres pour gérer la question.

En effet, les Affaires intérieures a revendiqué, au cours de plusieurs recours en justice administrative devant le Conseil d'État, institution suprême de la justice administrative en Cémétie, la Direction de l'immigration et de l'asile comme son fief, avec pour argument récurrent « la bonne gestion des affaires de sécurité publique attenantes aux prérogatives [du] ministère ». De l'autre côté, le principal réclamant ayant récemment été déchu de son trône en matière de politique migratoire, la Direction des douanes rattachée au ministère de l'Économie et des Affaires sociales, revendique l'« expertise et la qualité des réseaux déjà existants au sein du ministère et des douanes en matière de contrôle aux frontières, de gestion des flux humains et de marchandises et plus généralement sur les questions relevant de l'arrivée sur le territoire cémétéen ».

Le duel pourrait paraître être celui décrit dans une pièce de théâtre du dix-neuvième siècle pastichant le fonctionnement de l'administration de l'État princier, mais l'opposition entre les deux ministères est réelle et présente de véritables enjeux, tant en matière d'administration publique que de vie politique et parlementaire : le ministère de l'Économie et des Affaires sociales, conféré à Hanna Moustakiades, membre du parti agrarien, dispose déjà de nombreuses prérogatives en matière économique et sociale et fait office de « super-ministère » chargé de faire évoluer la structure socio-économique du pays, tandis que le ministère des Affaires intérieures de Marilena Samarea, social-conservatrice, fait face à la fronde interne des services de sécurité intérieure et voit ses attributions amoindries par rapport au précédent quadriennat.

Outre ce débat parlementaire et politique de fond, la question est aussi celle de la vision de l'immigration : les sociaux-conservateurs dont fait partie la ministre des Affaires intérieures Marilena Samarea sont relativement neutres vis-à-vis de l'immigration actuelle, même s'ils ont montré à plusieurs reprises le souhait de faire exercer une véritable souveraineté en matière de contrôle de l'immigration en Cémétie. En revanche, les agrariens d'Hanna Moustakiades ont déjà affiché des discours franchement hostiles à l'immigration, dénonçant son rôle particulièrement aggravateur dans les inégalités socio-économiques et géo-économiques, aggravant la compétition entre anachorètes issus de l'exode rural et migrants venus travailler en Cémétie dans les quartiers périphériques des grandes villes.
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Informations du Thaon

En guerre contre son ministère, Rhadames Khoury arrache deux projets de traité


Anargyros Zervatos | 14/07/2010

Rhadames Khoury Ministre de la Diplomatie Cémétie Hani Azer

Le Ministre de la Diplomatie de la Principauté poursuit son long combat de réforme d'un vieux portefeuille.


Éternel guérillero de la politique cémétéenne, Rhadames Khoury, ministre de la Diplomatie de la Principauté de Cémétie pour la huitième année consécutive, n'a pas dit son dernier mot : malgré ses nombreux déboires à la tête d'un des portefeuilles les plus conservateurs du siècle, l'hiptique en charge de la politique étrangère de la Principauté n'a jamais démordu de ses grands projets pharaoniques pour le pourtour leucytaléen et l'Afarée septentrionale. En premier lieu, la République du Banairah : grand voisin méridional et désertique de la Cémétie, le pays bédouin s'est toujours montré relativement amical envers la Principauté, faisant primer l'intérêt afaréen et régional sur les potentielles rivalités entre ce qui se présente être les deux grandes puissances du continent.

Et pourtant, la diplomatie cémétéenne n'a pas fait honneur au pragmatisme de son voisin désertique : malgré plusieurs rencontres diplomatiques et sommets internationaux de haut niveau, rien n'en fait, le ministère de la Diplomatie a toujours savamment ralenti les procédures d'élaboration de traités et accords diplomatiques viables entre les deux pays. Rhadames Khoury, membre de longue date du parti libéral de Cémétie, s'est toujours montré radicalement hostile à sa propre administration. Et pour cause, celle-ci est probablement le plus important repère d'isolationnistes et d'administrateurs hostiles à toute évolution du contexte international de la Cémétie. La grande rigueur du ministère s'accompagne aussi de sa profonde rigidité, qui coûte cher à la Principauté.

Sans jamais démordre de sa maxime libérale, Rhadames Khoury mène un bras de fer avec les secrétaires du ministère de la Diplomatie pour couper la tête à l'hydre isolationniste. Sans même évoquer la question d'une plus grande ouverture diplomatique, la simple évocation de traités d'amitié et de coopération est un repoussoir pour ces administrateurs. Un véritable casse-tête que Rhadames Khoury ne résout qu'au hachoir, limogeant depuis huit ans plus d'un tiers des effectifs du ministère, essentiellement chez les salariés-cadres de la fonction publique. Parmi ceux-ci, un grand nombre de représentants des grandes familles de serviteurs des dynasties princières ; de quoi faire jaser à la cour princière, alors que le chef d'État a toujours affiché la diplomatie et les relations internationales comme une de ses prérogatives.

Et justement, Dimitrios III pourrait bien être celui aux manœuvres. En renouvelant continuellement sa confiance en Rhadames Khoury, le souverain cémétien place la doctrine réformiste au cœur de son appareil politique, en plein centre de ses prérogatives régaliennes. Loin de se tirer une balle dans le pied comme l'énoncent sans cesse certains observateurs de la vie politique, Dimitrios III fait de Rhadames Khoury, ce libéral, monarcho-sceptique et hiptique, son plus fidèle allié dans l'évolution des trop lourdes institutions régaliennes. L'État n'en sort que réformé, au profit de véritables marges de manœuvre après plusieurs années de combat de chapelles. Avec deux projets de traités internationaux sur le feu avec le Banairah et la République de Novigrad, Rhadames Khoury voit enfin sa politique extérieure s'articuler, après des années d'impuissance littérale de l'État en la matière.
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Cémétie Matin

La durée obligatoire de scolarisation en passe d'augmenter


Vasiliki Strakelli | 22/08/2010

Ecolières cémétéennes en uniforme et parade (Grèce)

Fixée à dix ans, la durée actuelle de scolarisation obligatoire serait obsolète et désavantagerait les plus pauvres.


La coalition parlementaire issue des élections parlementaires de 2007 ne finit pas de faire parler d'elle. Après avoir fait table rase de trente années d'hégémonie des conservateurs, l'alliance entre les partis de gauche et les libéraux s'attaque aujourd'hui à l'immense chantier que représente le système éducatif cémétéen. Largement féodalisé entre une Église orthodoxe omniprésente dans le parcours scolaire de l'élève et un État peu investi dans le domaine de l'enseignement, l'école paraissait être un bastion inattaquable il y a quelques années pour le gouvernement, notamment en raison du fort soutien de l'Église cémétéenne pour les conservateurs. Mais aujourd'hui, la nouvelle donne parlementaire et politique du pays pourrait bien être synonyme d'une vague de réformes inédites dans un secteur en souffrance.

Oui, l'éducation dans la Principauté de Cémétie souffre de nombreuses tares : déscolarisation d'un grand nombre d'enfants avant l'âge légal de fin de l'obligation de scolarité, triomphe du système privé des écoles sur le modèle public en jachère, communautarisation de l'enseignement renforçant les divergences ethno-culturelles... La nation cémétéenne est en première ligne des victimes de ces nombreuses fractures qui lézardent la façade du binationalisme promu par l'école. Face à la rapide progression de l'économie cémétéenne depuis quelques années, le marché du travail du pays paraît de moins en moins adapté à son système scolaire... à moins qu'il ne s'agisse de l'inverse, à savoir que de nombreux écoliers se trouvent désormais dans l'errance professionnelle.

Déracinés par l'exode rurale, jetés dans la mâchoire atomisante de la ville, les jeunes cémétiens pourraient bien souffrir d'une hausse du chômage si, avec un bagage scolaire destiné aux travailleurs agricoles ruraux, ceux-ci continuent à affluer dans les grandes villes. La montée en gamme du niveau industriel et technologique de la Cémétie requiert une montée en gamme idoine dans l'enseignement et la technicité scolaire de l'instruction, afin d'apporter à l'industrie naissante du pays des ouvriers et techniciens performants pour mener à bien les grands projets du gouvernement et des investisseurs privés. La pénurie d'ingénieurs pourrait bien coûter en termes de développement économique à la Principauté, dont les grands projets n'en finissent pas d'être délayés faute de matière grise.

En outre, le système universitaire paraît lui aussi bien en peine, tant le monde scolaire est polarisé en Cémétie entre des classes aisées et très aisées, le plus souvent helléniques, faisant de longues études, et des classes défavorisées, hiptiques pour moitié, et drastiquement limitées en termes d'accès à l'enseignement supérieur. Loin des grandes villes, distantes pour certaines de plusieurs milliers de kilomètres, n'existe pas de système universitaire à proprement parler et les différents degrés du système scolaire ne sont parfois pas tous représentés équitablement sur le territoire. En tout cas, le gouvernement d'Abraam Tadros semble promettre de vouloir taper dans la fourmilière, faisant craindre aux députés conservateurs une vraie dévalorisation des cursus les plus élevés, sans amélioration de la situation des plus défavorisés.
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Cémétie Matin

À Héraclée, l'Afarée se dépoussière avec son Forum


Periklis Politilis | 25/09/2010

Abraam Tadros (Hossam Badrawi), Prothypourgos (Premier ministre) de la Cémétie

Le chef du gouvernement a accueilli le 15 septembre 2010 le premier Forum de Coopération de l'Afarée du Nord.


Dans une grande salle du centre-ville de la capitale de la Principauté de Cémétie, le Prothypourgos (Premier ministre) Abraam Tadros a accueilli les représentants diplomatiques de la République du Banairah et de l'Althalj au sein de la première édition du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord, l'occasion de faire signer aux parties présentes les statuts de l'organisation, fondant par-là même celle-ci. Devant un parterre d'experts et journalistes triés sur le volet, les trois figures de la diplomatie afaréenne naissante ont posé les bases d'une coopération afaréenne institutionnalisée et nouvelle, au cours de cette conférence d'ouverture du Forum. La Charte de l'organisation, qui doit néanmoins être ratifiée par les différents parlements et institutions législatives des Etats-membres, pose ainsi les bases juridiques de cette coopération.

Le cadre de celle-ci, particulièrement flexible et adaptable, laisse ainsi « une grande part d'intergouvernementalité au processus régional, instaurant un moment de coopération inédit dans l'histoire afaréenne », selon les propos d'Abraam Tadros, premier à s'exprimer lors de la conférence et ouvrant le débat sur la nature des relations régionales à entretenir. Après des années de discours sur la politique afaréenne à mener, le ministère de la Diplomatie de la Principauté semble s'être décidé à être le moteur de l'action internationale, tranchant radicalement avec les pratiques diplomatiques passées du gouvernement princier et du ministre. Rhadamès Khoury, ministre de la Diplomatie depuis 2002, semble enfin avoir obtenu la sortie de la léthargie de la politique étrangère de la Cémétie.

Si des doutes sérieux sur les horizons potentiels d'une telle organisation ont été émis par des parlementaires et politiques notamment issus des rangs des nationalistes hiptiques de la Νότια Συμμαχία (ΝΣ, « Ligue du Sud ») et des nationalistes helléniques de la Ελληνικό Εθνικό Πρωτάθλημα (ΕΕΠ, « Ligue Nationale Hellénique »), le caractère extrêmement peu formel et très intergouvernemental de la coopération nouvellement institutionnalisée semble être consensuel au sein de la Vouli (Parlement cémétéen). Au-delà de la vie politique interne de la Principauté, les défis sont nombreux pour la Cémétie et le Forum (Φόρουμ Συνεργασίας Βόρειας Αφαρέα, Fóroum Synergasías Vóreias Afaréa) : migrations continentales, échanges commerciaux, coopération défensive et sécuritaire, protection culturelle et éducative, autant de sujets sur lesquels vont devoir se prononcer les gouvernements parties dans les mois à venir.

Si le déboulement du Forum dans la politique étrangère de la Principauté est une nouveauté, la volonté de coopération régionale ne date pas d'hier. Banairah et Althalj figurent en effet parmi les principaux partenaires de la Cémétie, notamment au travers des accords signés et, plus important encore, des flux commerciaux et humains entre les trois pays fondateurs du Forum. Avec un Produit intérieur brut cumulé de 2 300 milliards de dollars internationaux, le bloc nord-afaréen est une communauté économique informelle aux nombreux freins mais disposant d'une grande attractivité financière et commerciale. Reste à définir les formes d'un potentiel rapprochement, qui ne fera qu'hérisser les cheveux des partisans du camp isolationniste de la politique étrangère de la Cémétie. Après l'échec de l'unilatéralisme belliciste de l'opération Behedetite au Varanya, la politique extérieure de la Cémétie semble avoir muté, comme son gouvernement, vers un plus grand multilatéralisme.

Cémétie croix symbole dynastique

Logo du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord
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Cémétie Matin

Nomination de Perrakos au Forum nord-afaréen : une main tendue aux conservateurs ?


Periklis Politilis | 27/09/2010

Christodoulos Perrakos, ancien Premier ministre de la Cémétie et représentant permanent auprès du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord (Georgios Alogoskoufis, Grèce)

L'ancien chef du gouvernement est nommé représentant permanent auprès du Forum de Coopération d'Afarée du Nord.


Si le lancement de la première édition du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord à Héraclée le 15 septembre 2010, doublé de la signature d'un accord de coopération avec l'Althalj présent à l'événement, passe pour une petite révolution dans la vie politique et diplomatique de la Cémétie, la nomination au Conseil de coopération du FCAN d'un représentant permanent plus que controversé au sein de la coalition gouvernementale l'est tout autant. Transcendant les inimitiés partisanes, le Prothypourgos (chef du gouvernement, Premier ministre) Abraam Tadros, issu du Λαϊκό και Κοινωνικό Κίνημα (ΛΚΚ, « Mouvement Populaire et Social »), a fait appel à l'ancien chef de gouvernement conservateur et libéral-conservateur Christodoulos Perrakos, resté en place de 2002 à 2007.

Cette nomination par décret du Premier ministre sur proposition du ministre de la Diplomatie Rhadames Khoury, lui issu du Κεμετιακό Φιλελεύθερο Κόμμα (ΚΦΚ, « Parti Libéral Cémétéen »), n'est pas sans rappeler la participation passée des libéraux et du centre-droit à une coalition gouvernementale avec les conservateurs du Χριστιανοδημοκρατικό Μέτωπο (ΧΔΜ, « Front Chrétien-Démocrate »), dont est justement issu Christodoulos Perrakos. La corrélation a fait hausser les sourcils dans l'hémicycle lorsqu'a été posé la fatidique question sur le sujet au cours des échanges entre ministres et parlementaires. À la Vouli, la conjugaison de l'imprévisible politique étrangère d'Abraam Tadros et cette nomination d'autant plus surprenante qu'imprévue a suffi à faire éclater les divergences au sein de la coalition gouvernementale.

D'une part, les isolationnistes de gauche, notamment de l'Αγροτική Συνέλευση του Κεμέτ (ΑΣΚ, « Assemblée Agrarienne de Cémétie »), ont consommé leur divorce avec les sociaux-monarchistes et les sociaux-libéraux en dénonçant l'exercice solitaire du pouvoir mené par Tadros, lui que certains avaient pourtant soutenu comme étant « le chantre de la démocratie en Cémétie ». Influencé par la production intellectuelle de son propre cercle d'idées, la nébuleuse du Κέντρο Κοινωνικής Προόδου (« Centre pour le Progrès Social »), Abraam Tadros semble aujourd'hui être sous le feu des critiques y compris au sein de son propre camp pour ses initiatives unilatérales et son faible appui sur la majorité parlementaire, certes fragile et extrêmement hétéroclite.

Il s'en est ainsi fallu de peu sur certains votes au Parlement cémétéen pour que des projets gouvernementaux échouent, notamment en matière diplomatique, où les voix des conservateurs et des libéraux ont plus compté et été attendues que le soutien très timoré des agrariens. Outre ces divergences, qui font partie du projet de coalition depuis le début, les fractures au sein du ΛΚΚ, mouvement de gauche à cheval entre isolationnistes traditionnalistes et sociaux-étatistes rassemblés autour du projet monarchiste, semblent plus que jamais renforcées. Christodoulos Perrakos et sa nomination en tant que représentant permanent, donc potentiellement secrétaire général et représentant du Forum nord-afaréen à l'international, semblent donc un cadeau coïncidant justement avec la ratification à venir au Parlement de différents traités internationaux. Un calendrier parlementaire qui semble vouloir la peau de la coalition gouvernementale des libéraux et de la gauche.
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Informations du Thaon

Les tensions frontalières Ptolémaïe-Sarranie n'inquiètent pas Héraclée


Anargyros Zervatos | 09/10/2010

Dimitris Frangiadis chef parti libéral et ministre de la Guerre de la Cémétie (Nikos Pappa)

Le ministre de la Guerre s'est montré confiant en la passivité des États en Afarée septentrionale.


Dimitris Frangiadis, dans son éternel costard noir aux atours de sérieux mais de jeunesse vivace, a réaffirmé lundi, devant les caméras et les calepins de la presse nationale, sa pleine et entière sérénité à l'égard des tensions frontalières qui semblent opposer deux États voisins de la Cémétie. Alors que le lancement le 15 septembre dernier par son compère libéral Rhadamès Khoury du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord a propulsé la Cémétie au rang de puissance régionale, conjointement avec le Banairah et l'Althalj, le sous-continent nord-afaréen semble encore en proie à de nombreux maux diplomatiques. Si les tensions frontalières entre les deux États riverains de la Leucytalée n'est pas récent, le récent réchauffement - ou refroidissement, selon les interprétations - des relations n'a pas manqué d'alerter les observateurs régionaux et internationaux.

Mais à l'ouest, rien de nouveau. La Ptolémaïe, depuis quelques années soumise à la poigne de fer de Leonade Colone, semble s'engager dans une rhétorique nationaliste et militariste aux milles références de l'ère antique, tandis que la Sarranie, toujours plus isolationniste, cultive une réponse sourde et muette aux revendications ptolémaïstes. Dans ce contexte, la Ptolémaïe recherche des alliés, ou plutôt des soutiens vers lesquels se tourner pour mener à bien sa politique de grignotage territoriale. Rien de choquant en Afarée, continent aux nombreux régimes autoritaires avides d'expansion dans tous les sens du terme. Mais si l'Organisation des nations commerçantes fait la sourde oreille à la complainte de la Ptolémaïe, le FCAN semble être la cible de choix de la diplomatie du petit pays d'Afarée du Nord.

Reste à savoir quels sont les objectifs du Forum nord-afaréen en la matière. Si à Héraclée, toutes les bonnes volontés semblent s'être conjuguées afin de vouloir assurer un glorieux et prospère destin à la région, les discours pourraient bien laisser place aux actes, plus contradictoires et d'autant plus compromettants pour ces vœux pieux prononcés le mois dernier dans la capitale de la Cémétie. Face aux tensions sur le continent, le Forum nord-afaréen devra prendre position rapidement, sous peine de perdre une potentielle crédibilité en matière de résolution de conflits qu'elle prétend avoir, en tout cas par ses objectifs fixés dans sa Charte ainsi que par le caractère intergouvernemental et horizontal de sa gouvernance.

Au-delà des simples tensions frontalières entre deux pays relativement peu impactant de la côte septentrionale du continent, c'est la situation de tensions permanentes de l'Afarée qui doit être le sujet des préoccupations du Forum. Le cas le plus flagrant, après le triste épisode du Varanya, est sans doute l'Afarée kronienne et les manoeuvres militaires qui en font le théâtre d'affrontements dangereusement sanglants entre l'Union des nations communistes et socialistes (UNCS) et l'ONC. La circulation de navires onéciens (adjectif pour l'ONC) dans le canal de Césanès, en Cémétie, interroge sur la possible neutralité du Forum et de ses membres dans le conflit en Afarée d'Extrême-Ouest. Plus discrètement, les enjeux militaires ne décroissent pas non plus au cœur du continent, comme au Gondo où l'intervention militaire de la Clovanie interroge.
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Le Messager du Désert

L'Empire tentaculaire : chez les nationalistes hiptiques, une doctrine géopolitique se fait attendre


Iskandar Safar | 17/01/2011

Missiles balistiques, Cémétie (Yemen)

Si l'isolationnisme est le maître-mot des discours du chef des nationalistes hiptiques Iskandar Kanaan, la réponse reste vague.


Non à l'ouverture. Le mot est clair dans la bouche d'Iskandar Kanaan, le redoutable chef de guerre de la ⲣⲉϥⲡ ⲣⲏⲉ (Νότια Συμμαχία, ΝΣ, « Ligue du Sud »), ce parti de droite radicale se revendiquant du nationalisme hiptique et ayant, en quelques années seulement, brisé le barrage antinationaliste à la Vouli, le Parlement cémétéen. Avec un peu plus de seize pourcent de l'électorat aux dernières élections législatives en 2007, le parti de Kanaan s'est propulsé au troisième rang des partis politiques de la Principauté en nombre de députés à la proportionnelle, avec 87 députés, juste derrière la petite centaine de députés agrariens de l'Αγροτική Συνέλευση του Κεμέτ (ΑΣΚ, « Assemblée Agrarienne de Cémétie »), tous deux distancés par les conservateurs du Χριστιανοδημοκρατικό Μέτωπο (ΧΔΜ, « Front Chrétien-Démocrate »).

Mais si individuellement la Ligue méridionale a été vaincue par les agrariens et les conservateurs, son alliance avec les nationalistes helléniques de Ελληνικό Εθνικό Πρωτάθλημα (ΕΕΠ, « Ligue Nationale Hellénique ») en fait la deuxième puissance parlementaire à Héraclée, devant les conservateurs, isolés et déchus de leur rôle de parti hégémonique et majoritaire, et derrière la très paradoxale coalition entre partis des gauches et pôle libéral. En effet, les contradictions s'accumulent au sein de la coalition pentapartite « ΣΥΜΑΡΚΥ και Ελευθερίες » : Συμμαχία της Αριστεράς της Κυβέρνησης (Symmachía tis Aristerás tis Kyvérnisis, « Alliance de la Gauche de Gouvernement » en hellénique) et και Ελευθερίες (« et Libertés »). Libéraux, sociaux-libéraux, sociaux-monarchistes, régionalistes centristes et agrariens de gauche radicale s'associent au sein de cet assemblage hétéroclite de plus en plus contre-nature.

Avec un tel attelage, difficile de faire front : sur les 273 députés de la difficile alliance, les intérêts sont parfois tellement divergents que la majorité d'entre eux peine à se concilier sur le vote des textes, faisant parfois appel aux conservateurs et aux nationalistes pour voter certains projets de loi contraires aux principes de certains parlementaires et clans politiques. La faction isolationniste des agrariens, majoritaire au sein de son propre parti, se retrouve parfois à voter avec les nationalistes hiptiques et helléniques contre des textes du gouvernement, plus orienté vers le social-libéralisme par sa nature hétérogène et centrisée. Ce trop grand nombre de contradictions pourrait bien coûter cher à la coalition gouvernementale, tant les forces centrifuges appellent à une explosion du superbloc.

Mais face à eux, peu d'alternatives. Les conservateurs, toujours en état de choc après les cuisantes défaites successives de 2003 (mise en minorité au Parlement) et 2007 (sortie du gouvernement), ne semblent pas avoir accouché d'un nouveau projet de gouvernement capable d'attirer l'aval des cémétiens, très méfiants après les scandales judiciaires (enlèvement du journaliste lengadocien Abelart Bordélès et espionnage privé sur les cadres du parti libéral) et les déboires en matière de politique internationale (échec du sommet afaréen de 2004 et défaite stratégique au Varanya et à Bina). De leur côté, les nationalistes hiptiques, engagés dans une alliance électorale que certains dénoncent comme gênante avec les nationalistes helléniques de l'ΕΕΠ, peinent également à trouver une ligne cohérente sur un sujet bien éloigné du motif de fondation du parti, à savoir la politique internationale. Si l'isolationnisme sonne comme un beau cœur de doctrine, l'évolution récente de l'environnement proche de la Cémétie ne saurait justifier des propositions aussi vagues qu'actuellement.

On s'en souvient, aux élections législatives de 2007, la Ligue hiptique s'en était tenue à parler de « maintenir la neutralité de la Cémétie dans le monde », « développer des partenariats afaréens respectueux de notre souveraineté et afin de mieux la garantir » ou encore « entamer un processus de réconciliation avec la République du Varanya ». Ces propositions de l'époque, issues des bulletins papier du parti, font pâle figure face aux solutions proposées par les partis libéraux en la matière, ou même face au dynamisme du laboratoire d'idées social-monarchiste « Ouverture alternative », ayant propulsé son président Abraam Tadros jusqu'aux portes du pouvoir et à la tête du gouvernement. Face à la domination des partis traditionnels sur le thème des relations internationales, les militants nationalistes, notamment au sein de la jeunesse, cherchent à accoucher d'une doctrine à proposer aux cadres des partis nationalistes.

Parmi eux, l'essayiste Zoe Taharka est probablement la plus visible et bruyante sur le sujet. Auteure de Ⲧⲃⲛⲏ ⲓⲙⲡⲉⲣⲑⲉⲣ (« L'Empire tentaculaire » en hiptique, 2011) et Ⲇⲩⲙⲛ̄ⲓ ⲉⲇⲱ (« Penser ici », 2009), Zoe Taharka est ancienne diplomate en Afarée du Υπουργείο Διπλωματίας (Ypourgeío Diplomatías, « Ministère de la Diplomatie ») et doctorante de l'université princière d'Héraclée. Dans son dernier ouvrage publié en 2011, elle dénonce « la réouverture du bal colonial en Afarée avec l'immixtion de nouvelles formes d'impérialisme sur le continent, remplaçant le colonialisme d'hier par le néocolonialisme d'aujourd'hui, préfigurant l'hégémon de demain ». Spécialisée sur les civilisations nord-afaréennes, Zoe Taharka, auteure d'une thèse sur la place de la communauté hiptique dans son environnement nord-afaréen, analyse « les nouveaux enjeux de puissance en Afarée septentrionale », souhaitant y apporter « des solutions afaréo-afaréennes » (sic).

Mais si au sein des jeunes militants, nombreux s'échangent les ouvrages et notes de Zoe Taharka, son discours demeure difficilement plus audible pour les décideurs de la Ligue hiptique qui doivent composer avec le bruyant allié helléniste, des conservateurs peu enclins à concéder une plus grande autonomie des hiptiques sur les questions de politique intérieure et des partis de gauche et des libéraux fondamentalement opposés au traditionalisme religieux des nationalistes hiptiques. Une impasse qui pourrait ne pas en être une, selon Alexis Gerotis, député de la Ligue dans le Bas-Thaon et ancien frondeur du parti conservateur, ardent promoteur du ralliement des conservateurs aux partis nationalistes. « Nous vivons une ère de profond changement. La Cémétie ne peut rester ignorante de l'évolution de la situation en Iskandriane, à Théodosine, à Novigrad. Le monde appelle à ce que nous occupions une place véritablement contestataire de l'ordre international naissant sous nos yeux », déclarait encore hier l'ex-conservateur, aujourd'hui député nationaliste hiptique, à nos journalistes.
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Cémétie Matin

En Cémétie, les campagnes pour les législatives ont commencé


Vasiliki Strakelli | 20/02/2011

Abraam Tadros (Hossam Badrawi), Prothypourgos (Premier ministre) de la Cémétie

En parallèle du lancement des campagnes électorales dans plusieurs grandes villes, les autorités ont fixé une date pour le vote.


Une urne, huit partis déclarés. Les élections législatives de 2011, fixées à la date du 7 novembre 2011 par le comité électoral national de la Principauté de Cémétie, sont l'acmé des tensions partisanes et parlementaires qui ont parsemées la vie politique de la Principauté depuis quatre ans. En avril 2007, le raz-de-marée de l'alliance des partis de gauche « ΣΥΜΑΡΚΥ » - Συμμαχία της Αριστεράς της Κυβέρνησης (Symmachía tis Aristerás tis Kyvérnisis, « Alliance de la Gauche de Gouvernement » en hellénique) avait eu raison de la majorité libérale-conservatrice précédemment installée par les élections législatives de 2003. Encore avant, en 1999, la majorité absolue revendiquée à l'époque par le parti conservateur Χριστιανοδημοκρατικό Μέτωπο (ΧΔΜ, « Front Chrétien-Démocrate ») avait connu une défaite sans précédent.

Parti hégémonique dans la vie politique cémétéenne depuis une cinquantaine d'années, le Front connaît depuis le tournant du nouveau millénaire une difficile période à traverser, tant pour ses cadres, de plus en plus attirés par d'autres formations politiques, que par ses militants, qui se font rares. En effet, le Κεμετιακό Φιλελεύθερο Κόμμα (ΚΦΚ, « Parti Libéral Cémétéen »), ancien partenaire minoritaire de la coalition avec les conservateurs, connaît un élan électoral notable depuis une vingtaine d'années, attirant cadres et militants centristes du parti conservateur dans ses rangs. De l'autre côté de l'échiquier, ce sont les nationalistes hiptiques de la Νότια Συμμαχία (ΝΣ, « Ligue du Sud ») et helléniques de l'Ελληνικό Εθνικό Πρωτάθλημα (ΕΕΠ, « Ligue Nationale Hellénique ») qui mènent la danse dans les fiefs électoraux et électorats conservateurs.

Le revirement reste brutal pour les conservateurs, dont les rangs clairsemés restent néanmoins les plus importants sur les bancs de la Vouli, le Parlement cémétéen. En effet, malgré ses nombreuses défaites, le parti conservateur reste en tête numériquement parlant parmi les groupes politiques au Parlement, devançant l'Αγροτική Συνέλευση του Κεμέτ (ΑΣΚ, « Assemblée Agrarienne de Cémétie ») de Yiorgis Soout et la ΝΣ d'Iskander Kanaan, ses deux principaux concurrents. Mais les conservateurs sont isolés : les 132 parlementaires conservateurs sont depuis 2007 placés dans l'opposition, ayant dû composer avec une coalition gouvernementale de centre-gauche rassemblée autour de ΣΥΜΑΡΚΥ et du pôle libéral et une opposition nationaliste unie entre nationalistes helléniques et nationalistes hiptiques.

Malgré ces nombreux défis contre son autorité et son recul important en nombre de voix, l'état-major conservateur peine à rassembler ses troupes et même à sonner le baroud d'honneur. Les quelques réformistes restés dans les rangs des conservateurs, comme l'ancien Πρωθυπουργός (Prothypourgos, « Premier ministre ») Christodoulos Perrakos et l'ancien président du Parlement Antonis Nicopoulos, ont peiné à mener leur croisade personnelle contre l'aristocratie conservatrice, à tel point qu'ils s'en trouvent aujourd'hui congédiés loin de l'arène politique, le premier ayant atterri dans la diplomatie en qualité de ministre plénipotentiaire de la Cémétie auprès du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord (FCAN) et le second ayant quitté momentanément la vie politique au profit de son suppléant parlementaire.

Loin des préoccupation des conservateurs, les partis de gauche bouillonnent de la mobilisation militante. Les différents scénarios de retournement de la coalition gouvernementale envisagés depuis le jour-même de la signature de l'accord de coalition ΣΥΜΑΡΚΥ semblent ne pas se réaliser, et la cohésion de l'ensemble hétéroclite qui va des libéraux aux agrariens en passant par les sociaux-monarchistes et les régionalistes lengadociens reste solide face à la perspective d'un grand retour des conservateurs ou, pire selon l'exécutif de la coalition, une arrivée au pouvoir des Ligues nationalistes. Si certains observateurs mettaient en avant le caractère extrêmement volatile des votes des différents parlementaires de la coalition face à la diversité des intérêts coalisés, le principe de coalition semble primer sur les velléités exprimées par les différentes formations.

En effet, l'unanimité est loin de primer au sein de la vaste coalition. Agrariens isolationnistes, ralliés par les sociaux-conservateurs, sont ainsi souvent en opposition avec le très réformiste et prolixe pôle libéral de la coalition, qui tend à plutôt chercher des voix de soutien chez les conservateurs et autres formations. L'improbable équilibre ainsi trouvé traverse les lignes partisanes et brouille, plus que jamais, les grandes frontières qui étaient jadis la règle d'or dans la vie parlementaire du pays. Les électeurs semblent néanmoins répondre présent quand il s'agit de leur mobilisation et ne sont pas pour autant perdus dans le paysage politique national, la participation étant en légère hausse depuis la fin de l'hégémonie conservatrice.

De leur côté, les nationalistes n'ont pas annoncé de fulgurant changement de plan de bataille. La relative bonne santé de l'économie nationale et les réussites diplomatiques ont émaillé le quadriennat du gouvernement Tadros I, contribuant à un bilan relativement satisfaisant pour la coalition en place, avec quelques textes importants, notamment en matière de protection sociale et de partenariats diplomatiques. Malgré le marasme parlementaire des quatre dernières années, la Principauté de Cémétie se trouve à une place jamais occupée auparavant sur la scène internationale et dans les classements économiques mondiaux, améliorant les chances de réélection pour les différentes listes électorales de l'actuelle coalition gouvernementale. 2011 est donc une élection où chacun temporise ; conservateurs, encore en convalescence, peinent à regrouper leurs troupes. Nationalistes, aux aguets du moindre faux pas des partis traditionnels, restent en retrait de l'agitation parlementaire. Enfin, partis de gauche et forces libérales continuent de construire leur projet commun, au cœur d'un État cémétéen dont la lourdeur et la lenteur sont leur raison d'être.
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Le Messager du Désert

Législatives : des désaccords fissurent le pacte des Ligues, tandis que les gauches défendent leur mandat


Iskandar Safar | 19/07/2011

Iskandar Kanaan (Boutros-Boutros Ghali, Egypte), chef de la Ligue du Sud, Cémétie

Iskandar Kanaan poursuit la campagne des législatives, visitant les grands fiefs de son parti.


Taper fort, taper juste : ainsi parlait Iskandar Kanaan, chef de file des populistes hiptiques, actuellement en campagne dans l'ensemble du pays pour tenter de remporter le scrutin législatif qui se prépare pour septembre 2011. Tête d'affiche d'un parti encore inconnu sur la scène nationale il y a une dizaine d'années, Iskandar Kanaan a su défier le système politique en place en doublant le bloc conservateur sur sa droite, innovant là où les nationalistes helléniques de la Ελληνικό Εθνικό Πρωτάθλημα (ΕΕΠ, « Ligue Nationale Hellénique ») peinent à s'insérer. En effet, profitant du phénomène de nouveauté d'un mouvement politique et social ethniquement hiptique, la ⲣⲉϥⲡ ⲣⲏⲉ (ΝΣ, « Ligue du Sud ») d'Iskandar Kanaan s'est imposée comme la force politique antisystème majeure des derniers scrutins : législatives de 1999, régionales/gouvernatoriales de 2002, législatives de 2003, législatives de 2007...

Autant de scrutins où le parti est monté en puissance, affichant avec sérieux sa volonté de porter des projets nationalistes et identitaires dans l'hémicycle, la Vouli, où la communauté hiptique demeure largement sous-représentée tant ethniquement qu'idéologiquement. En plus de ses discours ayant un fort impact médiatique et politique sur l'opinion publique, Iskandar Kanaan s'est entouré de figures venues de l'ensemble de l'échiquier politique pour installer sa base électorale, la troisième force du Parlement en termes de nombre d'électeurs aux législatives 2007. En effet, outre le rapprochement paradoxalement contradictoire avec les nationalistes helléniques de l'ΕΕΠ, Iskandar Kanaan a su attirer vers lui une partie des conservateurs du Χριστιανοδημοκρατικό Μέτωπο (ΧΔΜ, « Front Chrétien-Démocrate »), notamment les députés dissidents proches d'Alexis Gerotis, le jeune parlementaire hiptique ex-conservateur qui continue de marquer les jeunes esprits de la communauté hiptique.

Malgré son panel de plus en plus fourni d'alliés et partenaires, la Ligue du Sud demeure un mouton noir de l'échiquier politique, conspué par le pouvoir princier qui n'adhère guère aux velléités communautaristes d'une partie de la formation politique susnommée. En outre, la personnalité clivante du très virulent Iskandar Kanaan ou de son protégé Alexis Gerotis, suspendu à de multiples reprises dans l'hémicycle pour propos injurieux et insultants, n'a fait que renforcer l'isolement déjà naturel du parti. Malgré son emprise forte sur l'électorat hiptique, notamment dans les franges les plus populaires et rurales de la communauté ethnique, la Ligue du Sud est également mal perçue d'une part très urbaine et aisée de la population cémétéenne, qui voit dans la promesse nationaliste une attaque directe au caractère binational de l'Etat cémétéen.

Les législatives de septembre 2011 s'annoncent extrêmement pénibles pour le parti, qui connaît désormais les premières conséquences de sa notabilisation, à savoir l'incompatibilité des critiques de la corruption et du système avec le statut de parti légitime disposant de cadres venus de l'ancien parti majoritaire. D'autre part, la dynamique de l'ère « post-conservatrice » de la vie politique cémétéenne, que certains observateurs qualifient de « Deuxième Révolution bleue » en référence à la période de modernisation de la vie politique vers la fin de la dynastie des Perdiccides dans les années 1930, est marquée par l'émergence de nouvelles formations et la défaite des partis traditionnels dans les urnes. Cette évolution récente majeure se caractérise ainsi par le recul des conservateurs et l'entrée des sociaux-monarchistes dans une coalition avec les partis libéraux et de gauche.

L'alliance « ΣΥΜΑΡΚΥ » - Συμμαχία της Αριστεράς της Κυβέρνησης (Symmachía tis Aristerás tis Kyvérnisis, « Alliance de la Gauche de Gouvernement » en hellénique) et ses affidés libéraux sont ainsi les grands candidats à leur réélection au sommet de l'Etat, avec la perspective que le gouvernement de coalition d'Abraam Tadros soit reconduit en septembre 2011. Une telle éventualité signifierait la poursuite de l'ensemble des projets édifiés par le gouvernement en place, à savoir le Forum de coopération de l'Afarée du Nord (FCAN), passé de trois à huit membres en l'espace d'une année, la hausse des dépenses sociales de l'Etat, l'ouverture de partenariats commerciaux et stratégiques avec Novigrad, le Bainarah, l'Althalj... Mais la soumission des différents partis de la coalition au bon vouloir du Prothypourgos (Premier ministre) Abraam Tadros a ses limites, qui ne sauraient tarder à faire imploser la coalition hétéroclite.

En attendant l'explosion finale qu'espèrent bon nombre de cadres des différents partis de l'opposition, la force du dispositif coalisé tient en échec tant la droite que la droite radicale. Les conservateurs, qui écartent encore tout rapprochement avec les nationalistes pour remporter un scrutin, pourraient se voir contraints d'ici à quelques années de réviser leur doctrine de cordon sanitaire en nouant une entente cordiale nécessaire à la défaite de l'alliance ΣΥΜΑΡΚΥ, dont l'aigle vengeur plane sur la scène politique. En attendant la chute du titan aux pieds d'argile, le Goliath hiptique délaie sa victoire éventuelle au scrutin et se contente de mener campagne de façon traditionnelle, insistant sur les faiblesses de la coalition au pouvoir, mettant en avant ses atouts, jouant de la carte socio-politique du pays pour recruter des électeurs là où il a le plus de chances de progresser... Un travail de fourmi qui traduit la complexité de la tâche qui incombe à Iskandar Kanaan et les cadres de la Ligue du Sud.
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