13/06/2013
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Activités étrangères en République Libre du Prodnov - Page 3

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Premières consultations publics sur le quartier de la révolution d'Octobre et le réseau ferré de la région Staïgladaise, les questions posées dépassant de loin l'urbanisme (ceci est un résumé, voir rapport des consultations et un compte-rendu détaillé sur le site internet dédié, pour le moment hébergé à Hohhothai, la version internationale est disponible sur consultationspubliquesprodnov.shi)

Le Plan de reconstruction prodnovienne et le Bureau de coordination des transports internes ont envoyé une centaine d'émissaires dans la République Libre du Prodnov non seulement à Staïglad, mais dans l'ensemble du pays, campagne comprise, ils ont mené une série de consultations publiques, qui ont mis en évidence une fracture profonde entre la direction du pays et l'expérience de vie de ses habitants.

Des dizaines de plans ont été esquissés, et la conversation s'est avérée beaucoup plus difficile que prévue

Situation urbaine actuelle de Staïglad et de l'ensemble du pays, du point de vue de la population
Lorsque les émissaires shuharris sont arrivé à Staïglad, l'une des observations faites était le mélange de couleurs grises d'une ville en bonne partie délabrée et de couleurs vives de publicités et de logos de marques, d'immeubles résidentiels en ciment effrités, et d'immeubles de bureau de verre et d'acier flambants neufs. La reconstruction du pays c'est faite en bonne partie en appliquant les méthodes de constructions standardisées pour répondre non à l'existence de besoins, mais d'un marché. L'urbanisme dans la République Livre du Prodnov ne dispose actuellement que de régulations très limitée. Les émissaires, ici en position de promoteurs, le notent très nettement : ils n'étaient en théorie même pas obligé de s'en tenir à l'appel d'offre et auraient pu construire à peu près les bâtiments qu'ils souhaitent. La Banque centrale de Staïglad ne donne que très peu de direction économique et ne dispose pas de réelle stratégie économique pour la région à part "lasser faire les marchés", ce qui donne un développement anarchique de quartiers nouveaux à visée principalement commerciale et à l'explosion des marchés noirs directement alimentés par la contrebande pharoise. La population prodnovienne s'est considérablement enrichie depuis l'institution de la République Libre du Prodnov, mais il s'agit avant tout d'une augmentation considérable des inégalités économiques au sein de la population. Staïglad assiste actuellement à l'étalement de quartiers banlieusards aisés voire franchement riches en périphérie de la ville souvent par l'expropriation de campagnards locaux.

Il se trouve que les constructions prévues, notamment le développement de quartiers denses à usage mixte prévus dans le Quartier d'affaires de la Révolution d'Octobre (nommé "Centre-ville" parmi les émissaires shuharris") trancheraient radicalement avec le paysage urbain du quartier et notamment les gratte-ciels et siège sociaux en construction dans le quartier. La question de revoir les plans pour proposer une construction correspondant mieux aux standards des quartiers d'affaires de pays libéraux s'est posé, il a été décidé de poser la question lors des consultations publiques. Le Plan de reconstruction prodnovienne a également fait appel à différents urbanistes et architectes prodnoviens et eurysiens qui ont accueilli la demande avec enthousiasme, d'autant plus dans la mesure où les urbanistes on été de manière générale peu consultés dans la reconstruction de Staïglad. L'urbanisme n'a donc jamais été une priorité ni de la République Libre du Prodnov, ni de l'ONC, ni de la Banque Centrale de Staïglad, ce qui pourrait poser des problèmes structurels à long terme à l'échelle du pays entier.

Comment la population prodnovienne reçoit la consultation publique et les propositions exposées ?
Globalement, les consultations publiques ont intéressé certains milieux sociaux plus que d'autres, à savoir, les plus âgés, les plus engagés politiquement et souvent jeunes, les campagnards, et quand bien même les consultations ont été ouvertes sur différentes journée à différentes heures de la journée, tous n'avaient pas le temps de venir y assister, certains on rapporté disposer de connaissances intéressée, mais trop épuisées pour faire le déplacement et discuter d'urbanisme plusieurs heures avec des étrangers. Une telle consultation ne peut donc être considérée comme représentative de la population. Les consultations publiques ne fournissent qu'une information partielle des souhaits de la population et le travail d'urbanistes et d'architectes reste indispensable pour estimer ce dont pourrait avoir besoin un habitant. De nombreuses propositions ont été faites aussi bien par le Plan de reconstruction prodnovienne et le Bureau de coordination des transports internes, la population prodnovienne, les émissaires, les urbaniste, des architectes et même des historiens de l'urbanisme prodnovien. A noter que les propositions ne portaient pas uniquement sur l'esthétique mais également l'organisation, les aménagements et les activités des différents quartiers à mettre en construction.

Les plans basés sur les modèles datant de l'ère communiste prodnoviennes ont notamment intéressé les personnes âgées, les plus jeunes préféraient de loin les quartiers construits sur le modèle des villes prodnoviennes médiévales ou de la Renaissance, et parfois, d'autres régions eurysiennes. Les plans visant principalement de développement d'immeubles de bureaux et de gratte-ciels n'apparaissaient pas souhaitables pour l'écrasante majorité des participants, qui considéraient vouloir faire d'un quartier un lieu ou vivre (notez bien que la consultation publique implique un biais sociologique, là encore, nous manquons certains profils sociologiques qui pourraient être intéressés par des gratte-ciels et/ou une séparation entre quartiers de bureaux et quartiers d'habitation). La présence de parcs, d'arbres, et de zones de jeu est généralement très pébliscitée, ainsi que la possibilité d'accéder aux services urbains à pied.

Au-delà de cela, il semblerait que la principale problématique autour des questions d'urbanisme est plus psychologique : les habitants souhaitaient que l'on reconnaisse la spécificité de leur histoire et leur culture et que cela se traduise dans les plans d'urbanisme. L'un des sentiments les plus exprimées par les participants était l'impression de se voir déposséder d'une partie de leur vie, de leur culture, et de leur histoire.

Une fracture au sein de la population, et une nostalgie réelle du communisme
Une consultation publique peut très rapidement dériver de son sujet de départ, et il se trouve que les émissaires shuhs ont servi de dépôt de plaintes pour l'ONC de nombreuses fois, et a même permis de donner un visage, une incarnation à l'ONC dans certaines région (ce qui n'a pas été sans poser de problèmes dans la mesure où la Gyasarr ne dispose d'aucune légitimité reconnue à remonter des doléances à l'ONC). Au fil des consultations, les plaintes ont laissé la place à de véritables témoignages. Un nombre loin d'être négligeable de participants exprimaient une nostalgie vis-à-vis de l'époque communiste, notamment par sensation de perte de tout sentiment d'utilité ou d'appartenance sociale suite au passage au capitalisme. Ils semblerait qu'en ayant voulu faire du PIB le guide de la reconstruction, des gens aient été laissés sur le carreau.
Les évolutions récentes de la société a été perçues très différemment selon les individus et les groupes sociaux qui prenaient parti aux discussions. Aussi, je pense simplement laisser les participants expliquer leur expérience de vie. C'est leur histoire après tout.

Lai Qing, pour le Plan de reconstruction du Prodnov


"Le premier jour de travail de mon fils à l'usine, il est revenu à la maison en bleu de travail tout souriant, en disant je suis ouvrier papa ! Il m'a montré ses outils et j'ai encore une photo de lui ce jour là, en bleu de travail avec moi, elle est à la maison. Son fils, mon petit fils, est aussi ouvrier. Il se fait traiter de bon à rien ou de fainéant quotidiennement, son couple bat de l'aile car c'est aussi l'avis de sa fiancée, il en est venu à se dévaloriser sans même s'en rendre compte, et on a beau lui dire que non, c'est un beau métier, ça ne change pas ce qu'il vit au quotidien, mon fils ne sait pas quoi faire, moi non plus."
Larion Artemovich Galkin, grand père vivant à Sankt-Brivnokov


"Si vous voulez vraiment sentir l'âme du Prodnov, construisez des barres d'immeubles ! Ils ont beau être en mauvais état ces immeubles, ils sont un rêve ! Grâce à la puissance de l'industrie, nous allions fournir un beau logement à tout le monde. Il n'était pas question de travailler pour avoir une grosse maison avec une piscine et une grosse voiture, mais bien pour que personne ne soit laissé dehors. Nous allions donner un appartement à tout le monde, puis nous allions, par la puissance de l'industrie, les rendre plus beaux. Ce partage, cette solidarité est l'âme du pays."
Ludomir Vasilievich Vagin, peintre en bâtiment à Nevskigorod, a participé à construire le pays

"Alors, vous connaissez, ce film, Svoboda ? J'y étais, et depuis plusieurs années. Ce qui est décrit dans le film est vrai ! Complètement vrai ! A un détail près : pour 99 % des militants, les revendications étaient sociales. On parlait de féminisme, de presse libre, de pacifisme, de musique, de libération des opposants, et même pour quelques uns, c'était mon cas, de communisme ! Il était temps de faire disparaître l'état pour laisser une société sans caste ! On était sur le point d'atteindre notre rêve. La propriété privée et l'économie de marché, c'était pas le projet. En fait, je crois que ce pourquoi on se bat n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui. J'ai peut-être été naïve en pensant que la révolution se ferait du jour au lendemain, mais je crois encore en elle."
Avdotya (Dunya) Romanovna Khabenskaya, militante libertaire de Staïglad

"Alors, ce qui est vrai, c'est que désormais, on peut dire que le gouvernement fait de la merde, on peut même dire comment le gouvernement fait de la merde. Bon, on ne peut pas le dire au travail, ni à l'école d'ailleurs, pas à la mairie non plus, ni au commissariat, sur Internet on peut le faire, mais pas auprès de sites gouvernementaux. Alors, je suis content de pouvoir critiquer le gouvernement sans risquer ma vie, mais j'ai quand même l'impression de pouvoir le faire partout, sauf là où ça compte !"
Anastasia Svyatoslavovna Onipchenko, citoyenne campagnarde du nord de Vimrast qui veut rendre le pays meilleur

"Je dois me trouver un boulot, et je sais pas quoi prendre. L'idée d'aller travailler dans un bureau au Quartier de la Révolution d'Octobre me déprime. Mes parents me disent : travaille dur, étudie, et tu deviendra riche ! Mais je veux pas être riche. J'aurais rien à faire avec du fric. Je vais pas me lever pour ça tous les matins ! Non, je sais juste pas ce que je vais devenir, c'est peut-être mieux comme ça."
Ilarion Tikhonovich Vikashev, jeune lycéen de Staïglad, sur le point d'entamer des étude ou de chercher un travail

"Ils rasent des quartiers entiers, puis ils mettent des bureau à la place. La semaine dernière, c'est arrivé au parc ou je jouais quand j'étais petite. Il était pas très beau, mais qu'est-ce qu'on s'y amusait ! J'ai peur d'avoir plus rien pour me souvenir de ma vie."
Natalia (Natasha) Svyatoslavovna Chukchova, habitante native de Gyrty

"A côté du coin où vous voulez construire, il y avait une filature. Nous, on se mettait là, et lorsque les ouvriers sortaient de l'usine, on leur vendait de la soupe de poisson. Et alors, quand tu voyait la filature et les maisons autour, tu le savait, c'était Staïglad ! L'autre jour, en y étant, j'arrivais plus à rien reconnaitre, j'aurais pu être sur n'importe quel continent en fait. C'est pas ma ville ça"
Ikovle Makarovich Ukhov, ancien vendeur de rue à Staïglad

"On a passé l'après-midi à vous pourrir, mais en vrai, on est content que vous soyez là. Jusque-là, personne ne nous a demandé pour construire leurs merveilles, et là, j'inclus mon propre pays. Alors, oui, c'est impressionnant de voir ce que tous ils font, mais je suis pas en ville pour être impressionnée, mais pour vivre. Ils savent que nous on doit rester, on a comme déménagé sans bouger. En fait, ils font pas la ville pour nous, mais pour les investisseurs étrangers."
Terezilya Yanovna Melikova, militante syndicale à Staïglad

"Aujourd'hui, pour changer le monde, il faut consommer responsable. En gros, tu dis non, il y a du travail d'enfant dans ce téléphone, j'achète pas ce téléphone, alors, par la magie du marché, les entreprises vont comprendre que les téléphones avec du travail d'enfant, ça se vend pas, et du coup, il vont faire des téléphones sans travail d'enfant. Parce que tout le monde sait que si une entreprise dit que son téléphone est sans travail d'enfant, alors c'est vrai ! Imagine qu'on applique la même idée à l'usine. Tu va tranquillement produire des téléphones, tu vois les puces électroniques et tu dis non, il y a du travail d'enfant dans ces puces, pas moyen que je travaille avec et tu laisse les puce en plan jusqu'à ce qu'on trouve des puces sans travail d'enfant. Soudainement, c'est plus bizarre hein ? Dans ce cas-là, si ton patron te vire, c'est normal, tu l'a cherché ! Eh bien figurez-vous que sous le communisme, on pouvait le faire. On appelait ça une réunion d'usine, on en faisait toute les semaines. On a vachement perdu de liberté dans notre travail depuis cette époque. Il nous reste la liberté d'acheter des trucs, au début du mois."
Evdokiya Larionovna Reshetnikova, ouvrière dans un village à l'Ouest de Sarolyovsk
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Investigation de l'hypothèse d'une coopération entre le Pharois Syndikaali et l'ONC

Le Plan de reconstruction prodnovienne nous a indiqué que la plupart des fournisseurs qu'ils pouvaient trouver étaient soit des contrebandiers pharois, soit des entreprises locales sous intérêts de l'ONC. La revue par un économiste semble en effet indiquer que le blocus pharois a augmenté les revenus de contrebande ET la la prise de contrôle du pays sous égide de l'ONC.

Le blocus pharois permet de couper des voies de transports pour lesquels les contrebandiers pharois peuvent prendre la place, à un prix plus élevé.

Le blocus pharois fait grimper les prix dans toute la région, et a deux effets sur la production locale : faire passer les revenus d'exploitations locales au-dessus du seuil de rentabilité pour lequel il est pertinent d'investir si l'on souhaite en retirer des profits, et augmenter les prix d'investissement pour une exploitation fonctionnelle, la "barrière à l'entrée", l'exploitation devenant inaccessible à la population prodnovienne et principalement accessibles aux membres de l'ONC. Les investisseurs de l'ONC peuvent utiliser les prix élevés de la région pour amortir les coûts d'investissements. Les investissements privés issus de l'ONC grimpent en flèche dans la région et s'accaparent de plus en plus de ressources. Bois, charbon, produits agricoles, manufacture...

Étant donné l'apparente opposition entre les deux parties, l'aide mutuelle mérite questionnement.
Première supposition, la plus parcimonieuse : le Pharois souhaitait simplement augmenter ses revenus et le développement de la production locale prodnovienne est une externalité.
Seconde supposition, le Pharois souhaitait asphyxier l'économie prodnovienne et a obtenu l'effet inverse, peu probable.
Troisième supposition : le Pharois et l'ONC s'entendent pour que le Pharois s'acquitte du sale boulot que l'ONC ne peut pas entreprendre.

Cette dernière supposition est peu probable, mais pourrait avoir des effets sur le monde entier si elle s'avérait vrai. Pour le moment, je conseille l'allocation de plusieurs agents dédiés au renseignement technique sur le Peprolov et le Prodnov, l'enjeu étant assez important pour le justifier.

Iqniq, intelligence économique, ARTA
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staigladnews


La République Libre du Prodnov désormais reliée au reste du monde !

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Une nouvelle destination vient d'apparaître sur le site internet de la célèbre entreprise de fret par dirigeables Airlander : désormais une liaison aérienne long-courrier relie les deux capitales Staïglad et Pembertøn en 15 heures de vol, grâce aux zeppelins transcontinentaux de modèle Dolphin II.
Depuis l'implantation du siège local de la compagnie dans le quartier d'affaires d'Octobre Rouge, les demandes de réservations affluent !
Longtemps opprimés et interdits ne serait-ce que de tenter de s'aventurer hors des frontières du pays durant l'ère communiste, les citoyens maintenant libres de la république prodnovienne peuvent s'offrir le luxe et le rêve autrefois inatteignable de découvrir de nouvelles perspectives et d'élargir leur horizons par delà les murs ternes et gris des vieux bâtiments soviétiques qu'ils voient au quotidien. Les habitants du Prodnov, dont le pouvoir d'achat a été multiplié par deux par rapport à l'année dernière, conjuguée à une hausse significative des salaires et des revenus soutenus par une croissance économique insolente, peuvent désormais jouir du tourisme, une activité restée longtemps inaccessible pour le commun, ou bien réservés au seuls privilégiés que constituait l'ancienne intelligentsia ou hauts fonctionnaires choyés du régime, captant tous les flux et les richesses crées par les travailleurs à leur seul profit.
Bien entendu, c'est surtout la classe moyenne supérieure pour le moment qui peut bénéficier de ce soudain vent de liberté qui traverse et souffle sur la société prodnovienne, toutefois la société Airlander vient d'indiquer qu'elle mettre bientôt en place des vols charters à travers toute l'Eurysie à des prix très modiques et au confort "minimal".



La nouvelle ligne de chemin de fer B20 se connecte au réseau ferroviaire Vogimskan !

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C'était l'un des souhaits exprimés par la région de Nazakraïne, sous mandat d'administration spéciale du Vogimskan, d'être enfin connecté au réseau de transports par train de la RLP. C'est désormais chose faite grâce à la nouvelle ligne de train express régional qui reliera désormais Staïglad à la capitale régionale de l'oblast de Nazakraïne, la ville de Monorosk.

En effet de nombreux travailleurs transfrontaliers Vogimskans commutent régulièrement entre le sud de la RLP, dans l'Oblast de Gyrty, très industrialisé, et la régon Nazakraïnienne, la laissée pour compte des pouvoirs publics prodnoviens et en proie à un chômage endémique qui, malgré les subventions et flux de capitaux des puissances de l'ONC, diminue que très légèrement, la faute à un réseau d'infrastructures routières et de transports commun insuffisamment développés. De l'autre côté, la pénurie de main d’œuvre provoquée par l'exode rural des populations de l'Oblast de Gyrty, attirés par les lumières et les nombreuses perspectives d'emplois rémunérateurs qu'offre la capitale prodnovienne. Aussi, toutes les nouvelles connexion augmentent et facilitant les flux de biens et de personnes entre les deux régions est une véritable aubaine économique et un nouveau souffle pour le développement de l'économie locale, bien à la peine, et essentiellement tourné vers l'agriculture ou les secteurs de l'industrie lourde, souvent pourvoyeurs de professions peut qualifiées et physiques.

Le Maire de Monorosk, Vladmir Khouskernov, s'est réjouit de la mise en place de cette nouvelle ligne, qui, selon lui, participera activement au renouveau de l'oblast, et apportera de nouvelles opportunités aux habitants nazakrainiens. Les associations et acteurs régionaux se sont ainsi félicités d'une nouvelle étape dans la revitalisation de la région la plus pauvre du pays.
La ligne B20 a pu voir le jour grâce aux financements d'un fonds souverain alimenté par les Provinces-Unies, et sera exploitée par la Régie Nationale des Chemins de Fer du Prodnov.



Le poste-frontière de Tanyushivka reçoit de nouveaux véhicules et équipements !

gardesfrontières

La petite ville de Tanyushivka est sous le feu des projecteurs depuis que l'agglomération à cheval des deux côtés de la frontière avec les territoires occupés du Prodnov est au coeur de l'actualité avec plusieurs accrochages et incidents sans gravité mais symptomatiques d'une tension et d'une nervosité bien présente.
Le capitaine de la garnison des gardes frontières, Aleg Borochyne, dit que lui et ses hommes sont en vigilance maximale et qu'ils ne relâchent pas la surveillance, jour et nuit, de l'ennemi communiste.

"Ce que nous craignions le plus évidemment c'est l'infiltration de saboteurs et de terroristes provenant des territoires occupés prépolovites. Les Albiens nous ont déjà attaqué et envahit une fois, alors rien n'indique qu'ils ne remettront pas à nouveau leurs plan de restauration du communisme à exécution, malgré que ce dernier ait été rejeté par la population. Si l'envie leur reprenait à nouveau, je veux qu'ils sachent que nous leur ferons payer très cher chaque centimètre qu'ils fouleront sur notre terre sacrée.
Pour le moment on n'observe pas de regain d’activité militaire malveillante à notre frontière commune, mais celle-ci est très longue, près de 200km,et il serait illusoire de dire que nous contrôlons tout ce qui rentre et qui sort de notre territoire. Le plus dur, ce sont les zones forestières, où seules les patrouilles à pieds, équipées de brigades cynophiles peuvent évoluer.
Cependant le nouveau matériel et les véhicules que nous avons reçus vont être d'une aide incroyable. Nous remercions bien évidemment nos camarades du Ministère de la Défense et nos partenaires et alliés militaires, qui nous aident à maintenir la paix fragile en notre belle République Libre du Prodnov"


En effet, les hommes du Capitaine Borochyne ont de quoi avoir le sourire aux lèvres, ce sont plusieurs véhicules motorisés : des véhicules blindés légers, des motos, ainsi que des quad tout terrain qui vont venir augmenter significativement la mobilité et l'efficacité des gardes-frontières.
A cela s'ajoute le drône de surveillance T-36, de fabrication lofotène, un allié très précieux dans le dispositif frontalier. Si l'armistice et les accords de paix de Neviskgorod permettent ainsi au statu quo de se perpétuer, ils ne prémunissent en rien d'une reprise du conflit, Prepolov n'ayant pas été formellement et officiellement reconnue par la communauté internationale, et est aujourd'hui considérée par de nombreux pays, dont bien évidemment la RLP, comme une zone sous occupation militaire.
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Le mur de la honte

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Adolescente de la République Sociale prodnovienne faisant de la luge à proximité de la frontière avec la RLP. Un territoire qui composait autrefois son pays et lui est désormais fermé.



« Voyez dans le pays de la liberté, érigés des murs et des barbelés. »
- Kanadov Artemiy Sergeyevich, écrivain prodnovien


Plus sobre que Kanadov, « la honte ! » se contentait de titrer le journal Свобода. Tanyushivka, petite ville industrielle de 8000 habitants, à cheval entre les deux républiques du Prodnov, est devenue bien malgré elle le symbole de deux politiques frontalières diamétralement opposées.

« On se demande à quoi joue l’ONC et le gouvernement : c’est comme s’ils voulaient mettre sous le tapis le fait que le pays a été coupé en quatre. »

« Des barbelés et des soldats fusils sortis pour séparer des familles, est-ce qu’ils espèrent vraiment réussir à invisibiliser un tiers de la population du Prodnov juste comme a ? »

« Les dirigeants étrangers font comme si le pays n’avait pas d’histoire et pas de voisins, ils découragent tous les contacts et empêchent les gens de circuler, mais le Prodnov ce n’est pas juste la RLP, on ne va pas du jour au lendemain faire comme si nos compatriotes avaient cessé d’exister. »

Des prises de parole nombreuses qui témoignent sinon d’une fronde, au moins d’un mécontentement. En cause : la politique unilatéral de fermeture des frontières mise en place par la République Libre du Prodnov vis-à-vis de sa voisine, la République Sociale du Prodnov. Une politique, soulignons-le d’emblée, qui n’est pas réciproque puisque si la frontière est fermée d’un côté, elle reste ouverte de l’autre. En d’autres termes, il est aisé d’entrer en RSP, mais pas en RLP. Un paradoxe dans un pays prétendument « libre » et qui a fait de cette liberté sa valeur fondamentale.

« En RLP, les capitaux circulent plus librement que les gens. » ironise ainsi un passant.

Côté Pharois, on semble bien s’amuser de cette situation et la communication du Syndikaali insiste régulièrement sur la possibilité pour n’importe quel prodnovien (comprendre, qu’il présente un passeport d’une des quatre régions du Prodnov, y compris celles sous occupation des pays de l’ONC) de circuler librement dans les mers du nord. Il suffit pour cela de passer la frontière, d’entrer en RSP et de se rendre à Peprolov-port où un bateau vous emmènera à la destination de votre choix, contre quelques roubles prodnoviens ou écailles pharoises.
Les échanges prodno-albiens se sont d’ailleurs énormément accélérés depuis la partition du pays et les accords signés entre le Syndikaali, Albigärk et la RSP. Les échanges universitaires, notamment, sont depuis plus d’un an la base sur laquelle se fonde la coopération entre ces pays. En signant des accords d’accès à l’éducation, la République Sociale du Prodnov a permis à ses ressortissants de bénéficier d’aides à la mobilité et à la formation, et de pouvoir faire leurs études dans les prestigieuses universités d’Albigärk, à quelques centaines de kilomètres seulement de chez eux. Un peu plus d'une heure en avion, cinq en bateau.

Autre mesure, symbolique mais notable, la République Sociale du Prodnov est à ce jour le seul pays à avoir vu accordé à ses ressortissants le droit circuler sur le territoire très fermé de la République Socialiste Fédérative de Lutharovie, impliquant de fait la province de Galkovine.
Constat simple est sans appel : depuis la République Sociale, il est possible de se déplacer librement un peu partout. Du côté de la République « Libre », en revanche, le gouvernement semble tout faire pour compliquer les déplacements des citoyens à l’intérieur même du territoire.

« Quand on est attaché à la liberté d’expression et au pluralisme politique, on fait confiance à ses citoyens. Le message qu’envoie le gouvernement c’est qu’il a l’air d’avoir peur qu’on puisse comparer sa politique avec celle de ses voisins. »

« J’ai connu des dictatures plus libres que la RLP en matière de droit de circulation. Là on est séparé de notre propre pays ! »

Il faut dire que malgré la partition de la région du Prodnov, la conscience d’appartenir à un seul pays fracturé – provisoirement ? – est bien présente et les efforts pour développer un sentiment nationaliste qui laisserait de côté les oblasts de Peprolov et Galkovine paraissent relativement artificiels moins de deux ans après la crise. Quelle différence entre un Prodnovien du sud et un Prodnovien du nord ? De l’est ou de l’ouest ? Leur langue est la même, leur monnaie également, comme leur histoire. Leurs familles sont mélangées de part et d'autres des frontières, leurs amitiés aussi. Avec plus d’un tiers de son parlement composé de socialistes, la RLP ne peut même pas s’appuyer sur des divergences politiques pour justifier la séparation du peuple puisque malgré la victoire de la coalition rouge aux élections peprovites, le courant communiste radical ne représente somme toute qu’un gros tiers des suffrages, le reste étant composé de partis plus modérés, voire tout aussi droitiers que ceux qui composent actuellement la majorité à la Douma.

Au fond, la seule distinction entre un ressortissant d’une région par rapport à celui d’une autre tient à son niveau de richesse et les droits dont il jouit. De quoi, au mieux, créer de la frustration à Galkovine et Nazakraina, deux territoires qui n’ont pas vu leur économie progresser significativement contrairement à leurs voisines, mais qui ne suffira pas à faire naître dans l’esprit de la population la conscience d’une fracture réelle au sein du Prodnov.

Là aussi, les propagandes se rencontrent et se confrontent. Tandis que la RLP insiste sur ses spécificités régionales en mettant l’emphase sur sa « révolution » - son putsch, si l’on veut être exact – la RSP n’a jamais cessé de réclamer la réunification du pays. Il faut donc choisir son camp : partition ou union et sur ce point, le clivage semble capable de balayer l’opposition binaire entre monde communiste et monde capitaliste. Les Prodnoviens se laisseront-ils diviser pour des questions idéologiques ? C’est sans doute sur cela que semble parier le gouvernement de la RLP, ce qui lui vaut des critiques de la part des mouvements nationalistes de gauche comme de droite. Ironique pour un pays dont le narratif était précisément de se construire sur un arc de libération nationale.

Tandis que le gouvernement joue la carte de la menace communiste à ses portes, le débat politique se voit progressivement déplacé vers l’opposition entre nationalisme et mondialisme, ce qui contribue à rendre imperméable une partie de la population à la rhétorique de guerre froide mise en avant par la RLP. En témoigne les échanges relativement vifs qu’on peut voir fleurir sur les réseaux sociaux depuis quelques temps : le tropisme pro-ONC évident de la République Libre du Prodnov lui vaut l’accusation facile de servir en définitive plus les intérêts du Lofoten ou du Novigrad que ceux des Prodnoviens. Sinon comment expliquer le refus de laisser les entreprises du Liberalintern investir dans le pays ? Ou la décision de fermer les frontières et de couper en deux un territoire qui n’a pas de raison culturelle de l’être ? Le parti-pris idéologique de la politique menée par le gouvernement de la RLP depuis deux ans est difficile à nier et se fait au détriment des intérêts de la population qui ne peut même pas se rassurer en comparant ses résultats économiques à ceux des autres régions du Prodnov : la croissance entre la RLP et la RSP étant équivalente, voire légèrement supérieure du côté de cette-dernière.

« J’ai voté pour un gouvernement au service du Prodnov et je me retrouve avec un gouvernement au service de l’ONC. »

« Le mondialisme est une belle hypocrisie, il prétend ouvrir les frontières mais ne fait que les fermer ! »

« Je suis ravis d’avoir une ligne directe de dirigeable pour aller au Lofoten mais vous savez quoi ? Ce que je préférerai, c’est pouvoir circuler librement dans mon propre pays. »

Dans le camp des pro-gouvernements, on se contente pour le moment d’essayer de nuancer les revendications d’un « nationalisme trop inconditionnel, qui serait le cheval de Troie du communisme et un retour des bouchers de la dictature ». Pour l’heure en tout cas, les éléments de langage se font attendre car si les députés de la droite rivalisent d’inventivité pour dénoncer tous les vices du communisme, ils sont moins armés pour savoir quoi répondre face à des citoyens réclamant l’unité nationale, la liberté de circulation et le droit à retrouver leurs familles. Des valeurs habituellement défendues au moins en partie… par le camp conservateur, qui se retrouve obligé de faire de la gymnastique rhétorique pour justifier ses positions.

« Les capitaux doivent circuler… mais pas les êtres humains. »
« Les étrangers doivent avoir le droit d’investir en RLP… mais pas les Prodnoviens eux-mêmes. »
« Il faut se connecter au reste du monde… mais pas avec nos familles de l'autre côté de la frontière. »
« Nous sommes pour la démocratie… mais aucun parti politique communiste n’est représenté à la Douma. »
« Nous sommes pour la liberté d’expression… mais n’allez surtout pas voir ou écouter les contre-modèles à nos portes. »
« Vive la liberté, vive la souveraineté, vive la libération nationale… mais nous allons laisser les armées novigradiennes et lofotenoises faire la loi sur notre sol. »

Autant de paradoxes qui viennent mettre du sable dans les rouages de la jolie petite boîte à musique construite par la communication gouvernementale. Si celle-ci a pu fonctionner un temps, elle semble quelque peu enrayée à présent. A Galkovine et Peprolov, aucune rafle, aucune déportation ne sont à déplorer, pire, en matière de droits humains , au moins ceux de passer la frontière, la RSP fait mieux en tous points que sa voisine prétendument « libre ». Le narratif opposant les méfaits du communisme aux bien faits du libéralisme commence déjà à prendre la poussière d’autant que les communistes de Peprolov, eux, refusent d’entrer dans une rhétorique en miroir.

Certes, les dérives, bien réels et constatables, du capitalisme sont dénoncées : privatisation du secteur public, vente des biens nationaux à des pays étrangers, répression politique des dissidents, etc. mais la RSP n’a surtout eu de cesse de réclamer le départ des forces d’occupations – sans épargner celles du Syndikaali et de Lutharovie – et la réunification du pays.
Là où la RLP se complet dans une forme de servilité intéressée vis-à-vis de l’ONC, la RSP, elle, prétend au moins dans son discours refuser de prêter allégeance à qui que ce soit. Les dernières annonces du gouvernement de Malyshev Alexei ont d’ailleurs bien mis l’accent sur plusieurs chantiers visant à rendre autonome le territoire pour lui rendre sa souveraineté militaire et politique.

Un discours que la République Libre est bien loin de tenir, sans jamais remettre en question la présence de l’ONC sur son sol. L’indépendance et même la loyauté du gouvernement vis-à-vis du Prodnov s’en trouve mécaniquement ébranlé, car qu’est-ce qu’une libération si celle-ci conduit in fine à prêter allégeance à un nouveau maître ? Le nationalisme prodnovien, qui a paradoxalement guidé tous les camps lors de la crise, ne saurait se contenter de demi-mesures : « soyons libre, mais alignons nous tout de même inconditionnellement sur toutes les décisions de l’ONC » n’est pas une politique digne d’un pays souverain.

La frontière de Tanyushivka, bien qu’une simple goutte d’eau dans le vase déjà bien rempli par la crise du Prodnov, n’en est pas moins un symbole des dysfonctionnements et impensés du modèle libéral de la RLP. Prétendument libre, celui-ci semble prendre le chemin d’une surenchère sécuritaire et paranoïaque qui contraste violement avec la société libre de son voisin.
Elle témoigne surtout des limites de la communication du gouvernement qui, en mettant l’accent sur une opposition binaire entre monde communiste et monde capitaliste, se rend incapable de traiter la question du nationalisme prodnovien et du désir – réel – de ses habitants à se retrouver. Le contraste entre bellicisme des élites et désir de fraternité et de réunification du peuple pourrait, dans les prochains temps, creuser une fracture de plus en plus ouverte entre ces deux pans de la société qui ne parviennent plus à communiquer efficacement.
19669
Une partie importante de l'histoire du Prodnov se joue dans ses campagnes

Consultations à domicile, 2 : comprendre les soutiens de la RLP, et entrée dans la fracture urbaine/rurale (ceci est un résumé, voir rapport des consultations et un compte-rendu détaillé sur le site internet dédié, pour le moment hébergé à Hohhothai, la version internationale est disponible sur consultationspubliquesprodnov.shi)

Les premières consultations publiques ont mis en évidence l'existence d'une véritable critique, parfois sur des bases communistes, de la direction que prenait leur pays actuellement, ce qui dément au moins partiellement la supposition gouvernementale selon laquelle la population de la République Libre du Prodnov serait globalement hostile au communisme et vivrait l'intervention de l'ONC comme une libération. Il existe au moins une frange de la population exprimant l'impression d'avoir perdu des libertés lors de la chute du Prodnov communiste. Il est important toutefois de noter que les personnes disposées à venir à une consultation publique sont les plus intéressés par l'idée de délibération collective, et ceux qui disposent du temps de le faire et qui ont eu l'occasion d'apprendre leur existence. Un autre aspect qui limite la popularité des consultations publiques est le malaise des Prodnoviens à s'adresser à des étrangers, d'autant plus si ceux-ci ne sont pas "blancs" (très peu de Shuharris entrant dans les critères de ce qu'est un Blanc), il nous a donc fallu l'aide de Prodnoviens pour continuer les consultations, les prochaines consultations publiques ainsi que les consultations à domicile se feront donc avec l'aide conséquente de plus d'une trentaine d'associations syndicales présentes sur tout le territoire de la RLP, que l'on peux remercier chaleureusement, elles sont toutes listées sur le site Internet. Avec les premières consultations, il est rapidement apparu qu'il serait difficile de parler d'urbanisme et d'architecture sans étendre la discussion à la façon dont les prodnoviens perçoivent les changements récents qui affectent leur pays, aussi bien politiquement, que quotidiennement, que dans leurs paysages. Cet aspect a donc été pris en compte dès le départ dans l'élaboration des questions. Les discussions dont nous fournissons un aperçu ici ont été réalisés à domicile en porte à porte. Il est impossible de consulter tout le monde dans tous les quartiers, le temps que cela impliquerait serait bien trop important, mais aussi imparfait que les consultations à domicile soient, ils permettent de discuter avec des gens qui ne seraient pas venus dans une consultation publique.

On retrouve toujours les critiques adressés au système en place. En premier lieu, les consultations étaient souvent privées, et certains habitants ont confié en privé des pensées personnelles ou taboues qu'ils ne souhaitaient pas nécessairement rendre publiques. Celle-ci ne sont n'apparaitront pas sur le site, pas même sous des noms d'emprunt. Il s'avère par exemple que passer du temps avec ses enfants est de plus en plus difficile et que cela ait fracturé bien des familles, notamment par le fait des exigences de travail des employeurs (un sujet qui mériteraient de plus amples questionnements). Certains expliquent sentir avoir changé depuis la libéralisation économique du pays, avoir l'impression de ne pas se reconnaître, et ne pas aimer ce qu'ils deviennent, par exemple, certains se sont rendus compte lors de la discussion que l'impact social de leur travail ne leur était pas venu à l'esprit depuis des mois, ou se sentaient pris dans une compétition qu'ils se sentaient devoir dominer pour obtenir la prochaine promotion ou pouvoir augmenter leur niveau de vie (là encore, il faudrait clairement mener une étude sur le monde du travail). Beaucoup se sont isolés de leurs anciens amis, ont parfois l'impression de les avoir abandonnés, certaines familles se sont déchirées lors d'un changement aussi brutal de système socio-économique. Les rapports au sexe semble avoir également changé, des Prodnoviens semblent considérer le sexe de façon plus utilitariste qu'auparavant et ne pas aimer cela, certains prodnoviens semblent également avoir développé des addictions à la pornographie, question qui pourrait faire l'objet d'études sociologiques ultérieures. Des prodnoviens admettent se méfier davantage de leurs voisins que sous le communisme, et davantage considérer le monde comme dangereux (là encore, cela mériterait de futures études), les ventes d'alarmes sont en augmentation constante depuis la libéralisation économique du pays. Globalement, la fin du communisme semble avoir marqué la montée d'une "épidémie de solitude" qui demande toutefois, et urgemment, confirmation rigoureuse, la question n'ayant pas été posée jusque-là.

Il a été possible par le porte-à-porte de questionner certains fragments de la population que l'on ne voyait pas lors des consultations publiques. Nous allons nous concentrer sur quelques-unes.

Les Prodnoviens libéraux : le nouveau Prodnov est-il libre ?
Par "Prodnoviens libéraux", ici sont cités les soutiens de la RLP, dans les faits différentes idées peuvent être avancées pour soutenir l'évolution actuelle du pays. Il se trouve que beaucoup de soutiens de la RLP actuelle soutiennent davantage un changement de régime qui selon eux part dans le bon sens que le régime actuel. Le régime actuel leur apparaît meilleur que l'ancien régime communiste, mais ne devrait pas avoir vocation à être maintenu indéfiniment.

Parmi ceux-ci certains ont exprimé des idéaux antimilitaristes, voire pacifistes. Avant la Révolution d'Octobre, 20 % des Prodnoviens (République Libre et Sociale du Prodnov confondus) adultes étaient militaires, et plus de 90 % des Prodnoviens avaient effectué un service militaire de trois ans. L'armée était présente dans toutes les strates de la société, et culturellement, la société était très militariste l'industrie était en bonne partie dédiée à la production d'armement. Le passage au libéralisme a donc aussi permis une démilitarisation de la société, et une expansion de la société civile.

"Un des trucs que j'aime beaucoup aujourd'hui, c'est que la musique s'est énormément diversifiée. Il y a quelques années, tout ce qu'on entendait était soit des musiques d'amour vues et revues approuvées par le gouvernement, soit franchement, des musiques à la gloire du Prodnov, de la révolution, de notre si merveilleux pays. Les musiques étrangères étaient quasi-inexistantes, et je découvre des centaines de styles de musiques maintenant. Alors, je fais de mon mieux pour rattraper le temps perdu. Même le rock, le rap, l'électro, le RnB, même le jazz, on n'avait pas ça. Encore que pour le rock, on avait des "ensemble vocaux et instrumentaux", mais qui pourrait pertinemment appeler ça du rock ? Les musiques martiales, ça ne manquait pas. La musique classique aussi, beaucoup, et de la bonne en plus. Mais qui serait assez décadent pour écouter du rock ? Avoir du rock d'importation, c'était très mal vu à l'époque. C'est quelque chose qui a changé du tout au tout avec la RLP."

Pashina Ruzha Yaroslavovna, infirmière à Vimrast, et rockeuse amatrice


"A l'école, je m'en souviens, un peu avant d'entrer en cours, il fallait qu'on passe cinq minutes à saluer le drapeau et à répéter des slogans patriotiques et révolutionnaires. En cours, l'apprentissage était bon, on avait beaucoup de sciences dure, et de maths, mais souvent, plutôt dans un contexte militaire. L'armée avait une main-mise impressionnante sur l'école. C'était l'armée qui faisait une bonne partie des activités, et qui en profitait, vous imaginez, pour faire naître des vocations. On se mettait au garde-à-vous lorsque le prof entrait jusqu'à ce qu'il dise "rompez". L'école aujourd'hui est moins... Strict, pour certains, c'est une régression, mais je pense que ça fait du bien à nos enfants d'avoir les cours sans tout ce décorum patriotique. Ils apprennent un peu plus à penser par eux-mêmes."

Myatleva Viktoria Vadimovna, serveuse de restaurant à Staïglad


"Quoi qu'on en dise, le quotidien est plus apaisé. Il fut un temps ou l'administration et même ceux qui géraient la radio, la télé et Internet, étaient des cadres du parti souvent... Un peu fanatiques. Une erreur sur tes papiers, évidemment, ne t'envoyaient pas en prison, mais était relevée. On nous incitait en permanence à être plus rigoureux, plus disciplinés. Je n'ai pas envie d'y retourner, pour rien au monde. Tu évitait de trop parler de tes erreurs, ça ne te montrait pas sous ton meilleur jour !"

Chepurin Lavro Filippovich, travaillant aux ressources humaines dans une entreprise agroalimentaire au milieu du pays


"La dernière chose dont j'ai envie, c'est d'une guerre. Si on y réfléchit, même cinq minutes, on comprends que se cacher des bombes, espérer tous les jours qu'on ne nous tire pas dessus, n'avoir aucun docteur, ni de nourriture, ni rien pour se chauffer, ce n'est pas une vie. On fait quand même la paix plus facilement quand toutes les familles n'ont pas au moins une personne dont le métier est de faire la guerre."

Bolshakov Tomas Svyatoslavovich, employé municipal à Staïglad, et pacifiste


D'autres ont apprécié l'ouverture au monde permise par le passage au libéralisme. Même si une majorité de Prodnoviens restent isolationnistes et perçoivent d'un mauvais œil l'arrivée de puissances étrangères venues du monde entier, une part non négligeable de la population était pétri d'idéaux internationalistes, souvent issus du communisme d'ailleurs, et aspirait à une fraternité des peuple que la RLP semble mieux incarner que l'ancien Prodnov communiste.


"Ah, l'Internationale révolutionnaire ! Ça en parlait beaucoup, mais on attendait toujours l'aspect "international". Les étrangers, on en entendait quasiment jamais parler, et quand une fois, par mégarde, ça arrivait, c'était pas en bien. Je voulais voir qui il y avait de l'autre côté de la frontière. Il permettaient seulement quelques échanges de marchandises, puis, quand ils ont laisser des gens partir, c'était sans retour. J'ai passé des jours à jouer avec la modulation d'amplitude pour trouver des programmes étrangers. Ils brouillaient la plupart des stations, mais quand tu trouvait une station, souvent en langue étrangère, que les brouilleurs n'avaient pas trouvé, quelle joie ! On n'entends plus parler de révolution, mais on entends enfin l'international, si ça c'est pas une révolution !"

Shulyova Verinka Stepanovna, retraitée au Sud de Gyrty, près de la frontière vogimskane


"Quand j'avais la vingtaine, on allait chez un pote qui avait un lecteur DVD, et alors, on se regardait des films pirates. Si l'un d'entre nous parlait la langue du film, il traduisait pour tout le monde. Je passais mon temps à économiser pour acheter des films. Il fallait passer par le marché noir pour en trouver. Et tu craignais, évidemment, que les flics te trouvent, ou qu'ils aient piégé les disques. Mais c'était une fenêtre sur le monde, et ça faisait rêver ! On a découvert des perles comme ça ! Et d'énormes nanars aussi. Ou d'excellents films, mais le pote qui galérait à traduire. On s'est tapé des barres de rire plus d'une fois. On refait ça de temps en temps aujourd'hui, mais pour trouver un film, il suffit de l'acheter et personne ne t'inquiétera. J'ai redécouvert des tas de films, avec de vrais doublages, et enfin, une bonne qualité. Le style un peu délavé et traduit à l'arrache des films qu'on regardait à l'époque restera dans mon cœur, mais la RLP, c'est une leçon de cinéma."

Chelomtsev Tikhon Maximovich, docker de Nevskigorod, grand cinéphile


"A un moment, j'ai essayé de me figurer le nombre de pays différents, et toutes les cultures qu'il y avait dans le monde. Je me suis juste dit : ouaaaaaaaaaaaah ! Ça a été une révélation pour moi de vraiment réaliser à quel point le monde est rempli de gens différents. Des paysages aussi ! Des déserts, des jungles, des îles au milieu de grands océans... C'est assez incroyable quand on y pense. Je compte bien voyager un jour. Et voir ça à mon tour."

Vikasheva Lana Tarasovna, étudiante staïgladine et passionnée de voyages


Quelques Prodnoviens soutenaient la RLP en tant que tel, et considéraient que changer encore de régime ne rendrait pas les choses meilleures. Il s'agit en général de libéraux économiques, et de mondialistes. Il est important ici de préciser plusieurs choses : il est très rare qu'un prodnovien se dise "capitaliste", ou se considère comme tel. Le terme de "libéral" est plus utilisé, la plupart des soutiens de la RLP toutefois considèrent ne pas avoir d'opinions politiques particulières et exprime plutôt des idées individualistes, et tendent également à penser les humains égoïstes par nature. Une majorité de prodnoviens, même parmi ceux qui se disent libéraux, sont également très souverainistes, la façon dont les investisseurs étrangers ont récupéré des infrastructures publiques pour les gérer elle-mêmes et la façon dont ils y introduisent leurs propres entreprises (le quartier d'affaire de Staïglad commence à se remplir de sièges sociaux étrangers par exemple) provoque du mécontentement dans une grande partie de la population. Il est fortement recommandé à l'Union des Terres australes de ne pas répéter les erreurs des autres investisseurs, notamment de l'ONC en maintenant les discussions publiques et en fournissant aux Prodnoviens les moyens de construire eux-même les infrastructures et quartiers, qui devront contenir des institutions prodnoviennes, en sachant que la façon dont l'Union est considérée est liée à la façon donc l'ONC est considérée (désolé, mais les Prodnoviens ne font pas nécessairement la différence entre les investisseurs). Les libéraux pro-ONC aspirent généralement à accéder à une économie mondialisée, voire à ce que que de grandes multinationales prodnoviennes voient le jour. Ils considèrent également assez fréquemment que le Prodnov dispose d'un retard à rattraper sur le reste du monde, que ce soit au niveau technologique ou économique, ce que l'ONC peut fournir, le coût de l'acceptation d'investissement étrangers étant moindre que le coût d'un Prodnov livré à lui-même. Ou alors, ils s'agit d'une acceptation plus tacite : une volonté de ne pas se politiser, le pays est ce qu'il est, et il faut apprendre à tirer son épingle du jeu en jouant des conditions actuelles.


"Je sens tous les pays du monde autour de nous, bien plus puissants et prêts à nous bondir dessus. Notre technologie a énormément de progrès à faire, nos armées ont très mal tenu le changement de gouvernement, notre économie n'a jamais été géniale, on est derrière. L'ancien gouvernement ne comprenait pas qu'au-dehors, c'est une compétition féroce où règne la loi du plus fort. L'ONC le comprends, donc plutôt que de nous plaindre d'eux, on devrait apprendre d'eux, les observer pour rattraper notre propre retard, et après, éventuellement, les battre à notre tour. C'est le jeu, que ça nous plaise ou non."

Solodnikov Vasiliy (Vasya) Georgiy, vigile à Staïglad


"Prenez les choses dans le sens que vous voulez, nous, humains, nous avons toujours aspiré à la prospérité. Les anciens paradis parlent de temps passé sans travailler, de nourriture à volonté, d'éradication de la maladie, de la guerre, de la peur et de la souffrance. C'est une promesse que le libre marché a dès le début, mieux su tenir que toutes les promesses que nous ont fait les agitateurs politiques. C'est en travaillant dur que l'on obtient un paradis, pas en renversant le capitalisme tous les quatre matins. Je suis contente que l'ONC soit là, car c'est pas le Prodnov qui aurait osé se remettre en question"

Mazhulina Nymphadora Filippovna, ingénieure à Sarolyovsk


"Depuis la fin du communisme, je peux être plus... Moi en fait ! Je peux parler plus franchement, m'habiller plus comme je le souhaite, faire la fête comme je n'aurais jamais rêvé avant. On ne devrait pas voir ce nouveau monde comme une perte, mais comme une opportunité de pouvoir travailler sur soi sans restriction, d'apprendre à se réaliser. Alors, oui, c'est beaucoup de travail, c'est un chemin jamais terminé, mais aucun gouvernement au monde ne le fera à ma place. Ni à la votre. Je sais que celle que je suis vraiment est enfoui quelque part. Recouvert d'un nombre innombrable de masque et de défenses qu'il nous revient de faire tomber. Je pense sincèrement que l'on ne devrait pas avoir peur de soi. Ni se réfugier dans le collectivisme, ni en se noyant dans le travail. Les temps changent, très vite, il est normal que des gens aient juste peur. Peur d'eux-même, peur de leur puissance, peur de se qu'ils ressentent. Apprendre à examiner ses émotions, ça prends du temps. Moi-même j'ai parfois la trouille de me découvrir. Affronter ses peurs et s'examiner, c'est comme ça qu'on apprends à être heureux, et au fond, c'est ça le plus important."

Bunina Madgalina Vladimirovna, libraire dans la petite ville industrielle de Yakurom, près de la frontière avec la République Sociale du Prodnov


"Le communisme a perdu, fin de l'histoire. Et le communisme a perdu car il a toujours été aveuglé par sont idée d'un monde idéal. Pourtant, il suffit de descendre de sa tour d'ivoire pour voir que ça ne tient pas. En vrai, qu'on parle de révolution ou d'aider les pauvres, c'est de l'hypocrisie. Bon, il y a peut-être quelques saints, mais c'est pas la plupart des gens. Dans le communisme comme partout ailleurs, chacun a essayé de tirer avantage de la situation. On ne te promettait pas plus d'argent si tu travaillait plus, alors, les gens ont paressé, et on ne produisait plus rien. Ils espéraient vraiment motiver les gens à travailler pour la gloire du Prodnov sans rien avoir à y retirer pour eux-mêmes ? A l'époque, on nageait en plein délire, et le pire, c'est que personne ne semblait s'en rendre compte. La Révolution d'Octobre et l'ONC, ça a rendu la compétition un peu plus saine. Si je travaille dur, intelligemment, et que je sais jouer mes cartes, on me récompense. C'est mieux pour tout le monde, c'est mieux pour la société en général".

Melikova Sofia Yemelyanovna, manageuse de grande surface dans l'ameublement à Staïglad


La campagne au Prodnov : des habitants dépossédés de leur paysage
Un autre point important que les consultations à domicile ont pu mettre en évidence est la position de campagnards qui ne veulent pas, ou plus voire leur monde changer. En général, ils n'étaient pas aux consultations publiques, notamment car dès le départ, il s'agissait de parler d'urbanisme ! Le passage au libéralisme a complètement désorganisé les campagnes, et cela provoque actuellement l'un des exodes ruraux les plus importants du pays depuis plusieurs décennies, et ce n'est pas nécessairement perçu comme un choix.


"Donc, on avait notre jardin par là, et les portions collectives par là. Et là, c'était notre ferme. Si vous allez là-bas, maintenant, c'est une immense exploitation de colza, c'est que la demande augmente et que vu la montée des prix ici, il y a de l'argent à se faire. Aucun d'entre nous n'aurait pu maintenir un tel champs, donc on a dû vendre à un fonds d'investissement qui a refilé ça à je ne sais quelle entreprise, pour une plus-value j'imagine, et voilà. Ils ont racheté plusieurs fermes comme ça, rasé les bâtiments, et construit une ferme moderne, mécanisé avec tous les équipements qui brillent. Les gros poissons mangent les petits, c'est la seule règle qui compte maintenant. Sauf que moi, j'y ait grandi sur cette ferme, et j'espérais y passer mes derniers jours avec mes camarades."

Nikishin Ustin Savelievich, agriculteur retraité à Staïglad


"Non, mais à la campagne ils font n'importe quoi ! Tout ce qu'ils ne peuvent pas faire chez eux ils le font ici. On s'y connait un minimum en agronomie, c'était un peu notre boulot, on reconnaît quand ils mettent beaucoup trop d'engrais et de pesticides. La pollution a été un problème aussi loin que je me souvienne, mais pas à cet échelle. Et ils y gagnent rien, il ne connaissent juste pas cette terre. Elle est déjà fertile, l'engrais, c'est juste pour éviter de les épuiser, mais sinon, ils peuvent compter sur la roche ! Et c'est quoi leur truc avec les pesticides ? Il en foutent pour des insectes qui arrivent même pas dans la saison et ils s'étonnent qu'on finisse par trouver des résistances. Ils arrivent à foutre en l'air des tchernozioms nom de merde ! Il faut le faire ! C'est rageant et je ne peux rien faire ! En vrai, ça me met en détresse, j'ai envie de crier, tous les jours, mais j'ai pas envie non plus de perdre mon job. Les patrons, ils refusent d'écouter les gens du coin, ils croient mieux savoir que tout le monde comment rendre une terre rentable. Et quand je vais pêcher, il n'y a plus de poisson. Je fais le lien, qu'ils croient pas !"

Biryukova Larochka Konstantinovna, employée agricole saisonnière entre Gyrty et Vimrast


"L'ONC est arrivé, ils nous ont dit : vous allez connaître la prospérité et la liberté. Ensuite, le village a perdu son généraliste, son dentiste, son optométriste, sa bibliothèque, son épicerie, sa radio, sa boutique de fringues, sa coopérative agricole, sa scierie, la papeterie qui allait avec la scierie, sa ligne de bus, sa quincaillerie, son marché, ses festivals, et une bonne partie de ses bâtiments administratifs. Oh, et aussi un vieux sapin !"

Pelyovin Vaniamin Valerianovich, habitant du village agricole de Petrunino


"La dernière chose qu'on veut, c'est qu'ils trouve un moyen de gagner de l'argent avec le bois, si ça arrive, tu peux être sûr qu'ils vont débouler et qu'on y sera plus les bienvenus. C'est con mais j'aime juste bien y marcher. Partir aux champignons aussi, y aller avec mes vieux parents. C'est notre forêt, on y tient, on ne veut pas en faire des meubles. Aujourd'hui, si quelqu'un achète la forêt à je-ne-sais-qui, il n'y a pas de comité collectif qui tienne, on n'aura aucun droit de regard sur comment exploiter la forêt. S'ils veulent la raser, ils peuvent, s'ils veulent réserver la forêt pour ceux qui paient, ils peuvent, donc, je m'inquiète pour notre petit bois.

Shulichenko Ludomir Tikhonovich, grand promeneur au lieu dit d'Abrosimovo


"Il y a quand même un truc à reconnaître aux communistes, c'est que pour eux ont existait, et on était plus que des bouseux. Depuis la RLP, on s'entend plus avec les villes. Ils nous voient plus comme ceux qui les nourrissent, ils ne nous voient plus tout court en fait. Et la dernière fois que je suis allée faire des courses à Staïglad, ma dégaine de campagnarde, elle se voyait, à mille kilomètre à la ronde. Alors, le vendeur d'outils, il restait sympa, poli, mais il fallait bien que je comprenne à quel point je le dégoûtait. J'en ai marre de me faire prendre pour une neuneu, qu'on me suggère à demi-mots que je ne suis pas vraiment "faite" pour eux, que l'on s'écarte de moi parce que décidément, je sens trop la terre et la bouse, et que des bourges disent à ma place de quoi j'ai besoin ! J'ai beau critiquer les communistes, au moins, ils respectent les paysans eux. C'est eux qui m'auraient au moins permis de garder la ferme jusque-là"

Chernetskaya Agasha Romanovna, paysanne restée au village de Skekshema, dans la campagne Staïgladaise
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En RLP, le mariage de la C.A.R.P.E. et du lapin

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- « Les services secrets, c’est pas les services sociaux mon gars, quand t’auras compris que je suis pas ta mère on pourra peut-être commencer à bosser sérieusement… »

Dans la petit bar enfumé de la station service, les agents Rapuja et Mustekala venaient à mi-voix d’achever une de leurs sempiternelles engueulades, pour une question de liste de course cette fois-ci. Partager un même lieu de vie avec quelqu’un que vous ne supportiez pas au quotidien avait eu tôt fait de taper sur le système de l’agent Mustekala, et le directeur de la cellule de coordination du renseignement du Prodnov ne comptait plus le nombre de plaintes reçues de sa part, réclamant invariablement de pouvoir changer de coéquipier.

A sa décharge, il fallait bien reconnaître que son compagnon de mission n’était pas facile à vivre. De six ans son cadet, il avait été recruté un peu sur le tas et été exempté de plusieurs examens pour être dépêché en RLP rapidement. Les deux agents étaient d’origine prodnovienne et comptaient parmi la première vague d’espions envoyés de l’autre côté de la frontière, quelques semaines seulement après l’établissement d’un statut quo à Nevskigorod. Il s'agissait à l'époque de tirer profit du trafic entre les oblasts et du manque de préparation des douanes de chaque côté. Les Prodnoviens, séparés artificiellement les uns des autres par la découpe des oblasts en zones d’occupation, avaient profité du chaos pour circuler d’un territoire à l’autre. Le contrôle de la mer par le Syndikaali avait facilité le processus, n’ayant guère de problèmes à transporter les citoyens d’une rive à l’autre, ou, le cas échéant, à débarquer des civils sur la plage théoriquement tenues par la RLP.

Dans les faits, on ne pouvait jamais tout contrôler et faute de papiers prouvant des nationalités distincts, on ne pouvait à l’époque pas distinguer un Prodnovien d’un autre.

Lucides quant au fait que la situation ne durerait pas et que la mise en place de papiers d’identités viendrait rendre plus difficile le passage des frontières, la C.A.R.P.E. avait brassé large au sein des réfugiés Peprovites en commençant par proposer un certain nombre de petits boulots, assez bien payés aux regards des standards de vie du Prodnov à l’époque. Il s’agissait avant tout d’épauler l’armée, mais également d’occuper des emplois dans certaines administrations d’urgence, ou tout simplement de réaliser des travaux de conseil, renseigner sur le territoire, la culture, la langue, tout un tas de choses nécessaires pour éviter les faux pas vis-à-vis des locaux.

Parmi ces petites mains, certaines s’étaient révélées compétentes et a priori dignes de confiance. Un processus de sélection assez organique s’était alors mis en place, la C.A.R.P.E. ayant l’habitude de recruter des collaborateurs sur le terrain directement, à force de côtoyer le milieu criminel et d’opérer sur des théâtres extérieurs très différents les uns des autres. Un officier remarquait des compétences, un esprit vif ou simplement revanchard, le signalait dans ses rapports, rapports tombant sur le bureau d’un agent de liaison qui demandait une surveillance accrue et testait de manière indirecte certaines compétences utiles en soumettant la potentielle recrue à des défis dont elle ignorait la nature.
Si le processus se révélait concluant, on approchait la personne pour lui proposer des missions plus confidentielles, parfois de pures leurs pour tester sa loyauté. Au bout de quelques mois à ce régime, l’agent était alors officiellement recruté, briefé, formé, puis envoyé sur le terrain.

Enfin tout ça c’était la procédure normale. Au Prodnov, la C.A.R.P.E. avait été obligée de travailler dans l’urgence pour saisir certaines fenêtres d’opportunités et si désormais le recrutement de ses agents en RSP, à Galkovine et sur le territoire de la RLP était plus rigoureux, il y avait eu dans les premiers mois de la crise une sorte de flottement et quelques ratés.

Apparemment, l’agent Rapuja faisait partie de ces ratés. Il s’était pourtant montré prometteur, pendant la semaine de formation qui avait précédé son passage en RLP, attentif en cours et certainement pas moins idiot que la moyenne, mais le temps avait manqué pour évaluer pleinement son potentiel et ses limites et un an après son arrivée sur le terrain, il était devenu clair que le Prodnovien n’avait pas le sérieux et l’abnégation nécessaire à ce type de mission. Tenir un rôle, même s’il avait de fait été choisi assez proche de la vérité – pourquoi s’embêter à inventer des histoires farfelus quand les événements du Prodnov se suffisaient en eux-mêmes largement comme toile de fond – était une tâche qui pouvait se révéler fatigante avec le temps.

De la vie des agents Rapuja et Mustekala, on n’avait pas changé grand-chose. Originaires de la banlieue de Saint-Brivnokov, territoire semi-rural somme toute sans grande originalité de la campagne prodnovienne, les deux hommes qui ne se connaissent que de vue avant le début de la crise du Prodnov apprennent en même temps que tout le monde, effaré, la reddition de l’armée rouge face à l’avancée des troupes vogimskanes. Un mouvement de panique se déclenche alors lorsque arrive l’annonce du putsch de Staïglad. Plusieurs milliers de personne se déplacent pour ne pas se trouver sur le chemin de l’avancée des troupes. Rapuja et Mustekala sont du lot. Sans familles connues, ils n’ont que peu d’attaches sur place et quittent aisément la région en remontant vers le nord. Ce chemin en vaut bien un autre, mais dans l’oblast de Peprolov les soldats de l’armée rouge ont pu passer les lignes albiennes sans dommage.
Au sud et à l’ouest, en revanche, les nouvelles sont plus inquiétantes. Les communistes sont purgés par les révolutionnaires de Staïglad et les Vogimskans ne sont pas connus pour leur complaisance vis-à-vis des rouges. Simples rumeurs ou vérité, difficile à dire en temps de guerre, reste que par prudence, de nombreux Prodnoviens décident de fuir les zones de conflits et venir se réfugier dans les camps d’accueils peprovites, prévus pour la population.


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Douanes volantes prodnoviennes.

Un flux, suivi d’un reflux, quelques mois plus tard, lorsque les accords de Nevskigorod sont signés, ils sont nombreux à souhaiter quitter les camps de réfugiés pour revenir d’où ils viennent, sachant la menace éloignée. Si les agents de l’Etat, soldats et citoyens ayant des accointances trop connues avec l’ancien régime préfèrent rester derrière les lignes albiennes, ce n’est pas le cas pour la plupart des réfugiés, attachés à leurs régions d’origine.
Un flot de Prodnoviens va donc repasser la frontière RLP/Peprolov sans qu’il soit véritablement possible de distinguer les citoyens « autorisés » à le faire ou non. Impossible de contenir les déplacements, mues par la volonté assez légitime de rentrer chez soi. Dans le lot, les Pharois saisissent l’opportunité de distiller leurs agents, quitte à recruter dans l’urgence. La C.A.R.P.E. le sait, c’est un pari risqué.

Du lot, un certain nombre disparaîtront dans la nature, certains passant d’ailleurs potentiellement à l’ennemi. Qu’importe, la C.A.R.P.E. ne fait pas mystère de sa stratégie intrusive au Prodnov. La quantité prime sur la qualité et le puissant Syndikaali pharois ne fait pas preuve de timidité lorsqu’il s’agit de jouer du tiroir-caisse. Ceux qui renseignent les Pharois jouissent non seulement de dons généreux, mais également de privilèges. Le contrôle de la mer offre une ouverture sur le monde, et sur les quatre régions du Prodnov. Mais surtout, c’est l’amnistie qui fait de l’œil aux Prodnoviens. Parmi la population adulte, aucun citoyen ne peut aujourd’hui dire qu’il n’a pas collaboré avec l’ancien gouvernement, d’une manière ou d’une autre. Le tout puissant Parti Communiste du Prodnov, dans une dictature assumée, a toujours été la clef de voûte de la société. Impossible de faire carrière, de s’enrichir ou même de faire valoir ses droits sans donner des gages à l’Etat.
Résultat, beaucoup de Prodnoviens se savent menacés. Les ennemis de Staïglad peuvent à tout moment voir leur passé ressurgir, quand bien même les enquêtes menées par le gouvernement soient soupçonnées d’être ciblées.

Par cynisme ou véritable proximité idéologique, le Pharois Syndikaali assure qu’aucune « purge » ne sera tolérée sur le territoire de l’oblast de Peprolov. Une manière très politique de dire que ni enquête ni sanctions ne seront prises pour les crimes commis par l’ancien dictateur. L’arrestation de Viktor Kuklin semble suffire à régler la question, jugé seul et unique responsable de tous les massacres commis. La nature dictatoriale du régime permet facilement de mettre en place un narratif faisant reposer sur l’ancien chef du gouvernement l’ensemble des charges. De fait, même au sein des partis communistes de RSP, personne n'a eut un mot de soutien à l'ancien chef d'Etat.
Malhonnête ou non, cette manière de tourner la page arrange un grand nombre de personnes, à commencer par les soldats de l’armée rouge qui se savent menacés s’ils retournaient en RLP. De manière plus générale, même ceux qui n’ont rien à se reprocher peuvent trouver arrangeant cette politique d’oubli partiel. Les Prodnoviens ne se sont pas découvert du jour au lendemain un amour démesuré pour la justice libérale et les droits de l’homme – invention bourgeoise destinée à protéger l'ordre capitaliste – et l'idée que les coupables doivent absolument être condamnés n’est certainement pas une priorité pour tout le monde. L’armée rouge, institution autrefois omniprésente dans la société prodnovienne, où chaque citoyen est passé un jour ou l’autre lors de son service militaire de trois ans, jouit toujours d’un certain capital sympathie aux yeux des nationalistes.

De manière plus générale, le Prodnov n’a jamais été une société paisible. Ultra martiale, viriliste, violente, certes les exactions commises à Bridjesko ont suscité une grande émotion au sein de la population urbaine de Staïglad, au point de provoquer le renversement du gouvernement, mais l’usage de la force au nom de la défense du pays n’est pas une chose honteuse pour les Prodnoviens. Pour un certain nombre de citoyens, c’est au fond le fait que l’armée rouge manque à ses engagements de protection du prolétariat qui a choqué et brisé la relation de confiance qui l’unissait à la population. Charger Viktor Kuklin pour avoir donné l’ordre de perpétrer ce massacre absout quelque peu les militaires de leurs responsabilités.

Un jugement morale qui se fait à géographie variable, et c’est compréhensible. Dans l’oblast de Peprolov, les massacres de l’ouest sont restés relativement peu médiatisés, avec une presse contrôlée, sans compter que la crise du Prodnov les a immédiatement balayés par la suite. Dans l’oblast de Galkovine, l’heure est également au silence, la Lutharovie ayant posé une chappe de plomb sur l’affaire.

Plus intéressant à noter, seule Staïglad s’est soulevée à l’époque contre les massacres qui, en définitive, semblent avoir plus ému les pays du reste du monde que les Prodnoviens eux-mêmes. Dans le reste du pays en effet, on n’a pas assisté à des soulèvements comparables, ce qui attise d’ailleurs en partie la thèse du coup d’Etat téléguidé depuis l’étranger. Mais sans verser dans cette théorie, le fait que seule Staïglad ait véritablement trouvé à redire à la politique criminelle de Viktor Kuklin s’explique également par sa sociologie : fortement urbanisée, plus riche que la plupart des autres villes du pays et là où se concentraient la majeure partie de l’administration du Prodnov, sa population était également plus au fait des arcanes de la bureaucratie et donc du pouvoir. Des hauts fonctionnaires, une intelligentsia qui, grâce à la corruption, pouvait avoir accès à certains discours et produits culturels ou de consommation importés de l’étranger. Un privilège dont des populations plus rurales ou ouvrières ne jouissaient pas.
Il n’est donc pas incompréhensible que seule Staïglad ait en fait soutenu l’avènement d’une politique libérale au Prodnov, car sa population était la seule disposée à se constituer – une fois le régime tombé – en bourgeoisie.

C’est d’ailleurs précisément ce qui est en train de se passer à l’heure actuelle. Dans le centre-ville, les élites culturelles et marchandes se sont reconverties sans difficultés et ont trouvé rapidement leur place dans l’économie de marché, devenant les acteurs des places boursières nouvellement créées. Places boursières qui, avec les infrastructures et la reconstruction de certains services publics, sont les seuls investissements réalisés en RLP depuis l'étranger, le secteur primaire et secondaire étant complétement passés à la trape.
De fait, et les témoignages recueillis lors de consultations publiques vont dans ce sens, la transition d’une économie socialiste, étatique et planifiée, vers une économie de marché, ne se fait pas comme une lettre à la poste et nombreux sont ceux abandonnés sur le banc de touche au passage.

Il faut dire que malgré les investissements venus de l’étranger, le RLP a été considérablement amputée par la perte de trois oblasts et de plus de la moitié de son PIB. Une perte qui, si elle a été compensée pour les habitants de Staïglad qui ont vu leur ville rapidement reconstruite, n’est pas encaissée aussi aisément par le reste du pays. Saint-Brivnokov, Sarolyovsk, Gyrty, Vimrast, et c’est sans parler des petits villages de la campagne, les investissements dans les régions périphériques de la capitale sont beaucoup plus chiches.

De là à en conclure que la révolution fut orchestrée par Staïglad, pour Staïglad ? Il y a en effet matière à alimenter les inimitées entre la province et la capitale, ou tout du moins une certaine méfiance vis-à-vis de ces investissements qui, pour une bonne part, filent avant tout dans les poches d’actionnaires étrangers. « Au moins y a-t-il du travail », diront certains, mais du travail, on en avait aussi avant.

Tous ces éléments participent en définitive à dépeindre un tableau complexe, bien loin de la soupe manichéenne que semblent défendre les députés de la Douma, de droite comme de gauche, comme s’il suffisait de prononcer le mot « communisme » pour que le peuple unanime se mette à huer. Dans les faits, les rues de Staïglad ne murmurent pas les mêmes choses que celles de Gyrty ou de Vimrast et la ruralité, autrefois ciment du régime et symbole de la fierté prolétarienne, se retrouve désormais déclassée, voire méprisée, ce qui produit de la rancœur.
Car il ne faut pas s’y tromper, les lignes de train à grande vitesse, si elles sont une avancée certaine pour la circulation des marchandises entre la RLP et le Vogimska, privent également certaines régions d’anciens axes de passages plus traditionnels. Les petites lignes, sommées d’être rentables, jugées d’ailleurs archaïques, sont mises en concurrence directe avec les nouvelles lignes à grande vitesse qui relient les villes entre-elles. De quoi satisfaire les urbains, une fois de plus, mais moins les agriculteurs. Les grandes agglomérations du territoire sont désormais reliées par une ligne de chemin de fer, condamnant les habitants des zones périphériques sur place à regarder passer les trains.

Changement rapides, parfois brutaux au sein de la société, concurrence directe entre les modèles économiques et les régimes politiques, plusieurs Prodnov se font définitivement face, de part et d’autre des frontières, mais également au sein même de territoires qui se prétendent unifiés politiquement.

Sur ce terreau, le Pharois prospère, se nourrissant des intérêts antagonistes de chacun, chacun de ses agents a ses propres raisons pour agir. Qui souhaite s’enrichir dans une société devenue rapidement inégalitaire, qui est un nationaliste convaincu, hostile à la fracturation de son pays, qui souhaite loyalement le retour du communisme et qui ne digère pas les transformations de la société, qui, enfin, cherche à fuir son passé et sait qu’il ne sera jamais en sécurité dans un pays contrôlé par le régime de Staïglad, autant de petites mains, à la loyauté et à l’efficacité relative, s’agitent sur le territoire de RLP.
Agents d’hier, d’avant la crise, ou recrutés sur le tard, opportunistes, loyalistes, mécontents, lâches et courageux, criminels et héros, Prodnoviens et Prodnoviennes, impossibles à distinguer les uns des autres, ils se fondent et se diluent dans une société grouillante, agitée, impermanente.


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La plupart du temps, les agents Rapuja et Mustekala n’avaient pas une très grande visibilité sur ce qu’ils faisaient. C’était la méthode pharoise, inspirée d’une des plus grande réussite du capitalisme : l’aliénation au travail. Dissocier l’individu de sa production avait quelque chose de profondément insatisfaisant pour ce-dernier, mais cela avait toutefois le mérite de cloisonner les actions de chacun, si bien qu’en effectuant une multitude de tâches, il était impossible de savoir lesquelles avaient du sens et lesquelles n’en avaient pas, lesquelles s’inscrivaient dans un vaste plan piloté depuis Pharot et lesquelles n’étaient que pure perte de temps.

Un agent pouvait être invité à se trouver un emploi dans un secteur de l’industrie sans qu’il ne lui soit jamais demandé de fournir une quelconque information sur ce qu’on y faisait. Parfois, les Pharois avaient simplement besoin d’un alibi, ou d’un espion dormant qu’ils pourraient réveiller plus tard. Et parfois, c’était juste qu’on brouillait les pistes volontairement.
Une justification était toutefois toujours donnée aux agents, plus ou moins complexe, parfois complétement enrobée de blabla, parfois ce n’était qu’un pur mensonge, parfois c’était la vérité, mais orientée. Il était rare qu’un homme sur le terrain sache précisément ce qu’il venait y faire. Cela avait le désavantage de rendre les hommes de la C.A.R.P.E. moins réactifs face à l’imprévu, puisque ne sachant pas à quoi ils devaient s’adapter, mais de cette manière on s’assurait non seulement qu’ils n'aient aucune visibilité sur le prochain coup, et aussi qu’un agent qui choisirait de passer à l’ennemi les embarquerait sur une fausse piste.

Il y avait toutefois une constance : les missions cruciales, elles, étaient toujours laissées à des professionnels, quitte à les infiltrer sur place le temps de l’opération et les évacuer ensuite. Le terrain leur était proprement préparé, logements loués, papiers falsifiés, billets de train réservés, tout ça par plusieurs mains différentes qui pour la plupart n’avaient aucune idée de pourquoi on leur demandait de procéder à tel ou tel achat, et de déposer tel ou tel document dans telle ou telle boîte au lettre, voire carrément de la faire livrer à un point relais à l’autre bout du pays. C’était confusant, c’était le brouillard, c’était efficace.

Une méthode que la C.A.R.P.E. tirait de son observation des milieux criminels au Syndikaali où l’enjeu n’était certainement pas de dissimuler le crime – tout le monde contournait la loi d’une manière ou d’une autre, de toute façon – mais plutôt de le noyer dans le bruit, au milieu de tout un tas de fausses pistes et d’actes d’apparences tantôt anodines tantôt suspectes qui ensevelissait littéralement les enquêteurs sous les notes inutiles, planquant les preuves au cœur de montagnes de dossiers sans queue ni tête.

C’était sans doute ce qui expliquait en partie la frustration ressentie par l’agent Mustekala. On lui avait attribué un partenaire qu’il jugeait particulièrement négligé et approximatif dans son travail et au quotidien. Peinant parfois à bien saisir le sens à donner à leurs missions, il se passait les nerfs sur son co-équipier. Il fallait dire qu’il était mal tombé, parcourant le territoire de la RLP en voiture, sous le prétexte fallacieux de travailler pour une start-up commerciale montée de toute pièce et dont les bénéfices étaient le produit d’un habile montagne financier jouant des difficultés de l’administration gouvernementale à correctement appréhender les nouvelles règles de l’économie de marché, les deux agents n’avaient pas été inquiétés jusque-là.

Leurs véritables noms, que pour des raisons évidentes de confidentialité nous tairons aujourd’hui, attestaient de leurs origines prodnoviennes et pendant leur temps libres, ils retournaient dans la banlieue de Saint-Brivnokov dont ils étaient originaires. Deux habitants de la RLP, en somme, dont le business n’avait de particulier que le fait qu’ils ne s’entendaient pas entre eux et que leurs longs trajets en voiture étaient l’occasion de longues disputes à l’issu desquelles, invariablement, l’agent Mustekala s’arrêtait furibond sur une aire de repos où il affirmait avoir besoin de prendre l’air, tandis que son co-équipier Rapuja se vissait dans les oreilles ses écouteurs, bien décidé à se couper du monde.

Ils n’étaient certes pas des espions professionnels, ni les agents les plus intelligents de la C.A.R.P.E., même pas très courageux ou débrouillards, au fond, mais ils étaient à l’image de tous les autres Prodnoviens, des citoyens ordinaires, qui cherchaient à se débrouiller comme ils pouvaient dans un monde devenu soudain beaucoup plus complexe. Travailler pour le Syndikaali était un moyen comme un autre, et certainement plutôt rentable.
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Albigärk, services postaux : 29/03/2009

Lettre adressée aux directeur.rice.s de l'U.T.P.

Vous souhaitons bonne journée, ami.e.s du sud. En ma qualité de président de l'Université Générale d'ALbigärk (regroupement des vingts grandes universités albiennes) j'ai le plaisir d'entamer cet échange au nom de notre appartenance commune au Liberalintern, et de notre attachement partagé à la science libre.

En 2008, le Prodnov exsangue à nos portes, nous nous proposions d'investir en RLP pour financer la reconstruction d'universités, étant nous mêmes dans un processus de rénovation complète des nôtres. Joug Listonien, joug prodnovien, nos destins n'étaient pas si différents et c'est pourquoi les étudiant.e.s d'Albigärk votèrent le déblocage d'un budget pour venir en aide à nos voisin.e.s d'outre-mer.

Pour une raison que je crains de deviner, notre proposition fut déboutée, les instances dirigeantes de la RLP préférant les financements de l'Empire Xin à ceux de leurs voisins immédiats. La RSP (Peprolov alors) n'eut pas cette pudeur et nous avons encore à ce jour un accord liant leurs universités aux nôtres. Chaque années, des milliers de Prodnoviens traversent la mer et s'asseyent sur les bancs des nos amphithéâtres, en compagnies d'Albiens, Lutharoviens et d'un grand nombre d'étudiants du monde.

Demeure ce regret que la RLP persiste à nous fermer ses portes, alors même que sans les financements étrangers, elle peinerait encore à offrir à ses étudiant.e.s une éducation complète. N'est-ce pas pourtant sur ce socle commun que nous fondons notre humanisme ?

J'ai été ravi d'apprendre le financement d'un département de sciences de la nature et de compter de nouveaux et nouvelles collègues au-delà des mers. N'est-il pas temps de réparer cette terrible injustice qui nous valu d'être séparé.e.s ? Que pensez-vous de mettre sur pied un programme d'échange universitaire entre Albigärk et la RLP ?

Outre que nos formations respectives sont complémentaires (j'ai constaté que les sciences humaines étaient pour l'heure absentes du volet de formations proposé par la République Libre du Prodnov, à l'inverse, nos départements de physique et de biologie fondamentale sont marginaux), ce serait également un moyen certain de renforcer nos liens d'amitié. Les Prodnovien.ne.s sont à l'heure actuelle cruellement séparé.e.s les un.e.s des autres par des frontières qui n'ont pas lieu d'être. Loin de moi l'idée de politiser notre rapprochement, mais vous savez comme moi, cher.e.s confrères et consœurs, que tout est politique, l'humanisme comme le reste. Réunir des peuples par ce qui fait leur humanité commune : la quête du savoir, est un combat que j'assume de mener.

La Commune Albigärk s'est soulevée à l'époque afin de devenir une maison commune pour les savants du monde entier et nous serions plus qu'heureux de compter l'U.T.P. parmi nos hôtes.

Bien cordialement,


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Ransu Rasanen
Président de l'Albigärk Yleisyliopisto
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Albigärk, services postaux : 04/04/2009

Lettre adressée aux directeur.rice.s de l'U.T.P.

Allons ! Point de honte à se reconstruire, tout comme à se déconstruire, nous y travaillons nous même guillerément ! Le Prodnov manque de tout, apportons donc ce qui lui manque, l'université porte l'universel dans son nom, université, universitas, n'est-ce pas ? Nous serions de bien mauvais scientifiques si nous vous laissions au banc de la communauté des savant.e.s.

N'ayez crainte, nous ne vous noierons pas sous un flot d'étudiants, laissons le temps au temps et la reconstruction à la reconstruction. Si nous pouvons même vous en décharger, ce sera une tâche que nous embrasserons avec sérénité. Travaillons, travaillons, à construire, la république des philosophes !

Bien cordialement,


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Ransu Rasanen
Président de l'Albigärk Yleisyliopisto
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13/04/2009
Prodnov réunifié : l’ambition folle

C’est un premier pas et un symbole fort pour la réunification du Prodnov : Alexei Malyshev, premier ministre de la République Sociale du Prodnov et Alexeï Vorpenko, Secrétaire Général du Parti Communiste de Lutharovie, ont annoncé ce soir l’imminence de la réunification des oblasts de Galkovine et de Peprolov. Un premier pas vers la constitution d’un Etat fédéral, qui ouvre la voie à la perspective d’une réunification totale du pays.

« Les deux Alexei » comme les ont surnommé certains commentateurs politiques, se sont réaffirmés leur amitié et leur désir de collaboration dans le futur. Proche à la fois culturellement et politiquement, le Prodnov et la Lutharovie renouvellent leur désir de travailler côte à côte pour faire entendre leurs intérêts dans les mers du nord. Des ambitions compliquées par la chute de plusieurs régimes communistes dans la région, et par le poids économique du voisin pharois, ce qui implique, par pragmatisme, de présenter un front uni en cas d'engagement d'un rapport de force.

Visiblement très satisfait de ce coup politique, Alexei Malyshev s’est adonné à l’une de ses activités favorites : discourir face aux caméras.

« Les frontières tombent. Les occupations étrangères doivent cesser. Toutes cesser. Le Prodnov retrouvera sa souveraineté ! »

Un symbole hautement politique qui s’adresse aussi bien aux galkoviens qu’aux citoyens de la RLP et de la Nazakraine, région annexée par le Vogimska lors de la crise. Après plusieurs semaines de négociation, un accord a en effet été trouvé avec les Lutharoviens, afin d’organiser la passation de pouvoir de l’administration lutharovienne vers une administration régionale, composée de Prodnoviens.

« Les Lutharoviens ont protégé notre pays et conformément à leurs engagements, ils se retirent maintenant que celui-ci est libéré. Par cet acte, ils prouvent leur attachement profond à la souveraineté des peuples, à leur droit à disposer d’eux-mêmes, à l’émancipation nationale et aux valeurs du communisme ! Que l’on soit pour ou contre, par cet acte sincère, c’est une leçon de politique étrangère et d’humanité que vient de donner la République Socialiste Fédérative de Lutharovie au reste du monde. »

Le 15 avril 2009, à dix heure du matin, l’administration lutharovienne laissera donc la place au gouvernement d’Alexei Malyshev. Celui-ci a toutefois promis de convoquer rapidement un nouveau processus démocratique afin de tenir compte de l’intégration de quelques deux millions de nouveaux citoyens à la RSP, l’équivalent de la population de celle-ci avant la réunification. Le pays va donc doubler, à la fois en taille, et également en nombre d'habitants, de quoi donner un coup de boost économique mais également de participer à la légitimation de la République Sociale comme héritière du Prodnov.

« Ce pas que nous venons de faire, les libéraux de Staïglad et de Nazakraine en ont-ils fait le quart ? Y prétendent-ils seulement ? Sous couvert de libérer un pays, le voici fracturé, désossé et vendu à l’étranger comme un cadavre dont on prélève les organes. Je profite de cette occasion pour m’adresser à tous mes compatriotes : nous ne vous oublions pas. La fraternité qui nous unit dépasse les frontières de briques et d’acier que des étrangers prétendent élever entre nous, il est venu, le temps d’abattre les murs ! »

C’est en effet un coup majeur porté au narratif de la RLP qui présentait la Lutharovie et le Pharois comme des envahisseurs desquels les troupes de l’ONC les auraient sauvés. La Lutharovie se retire à présent de Galkovine, quant au Syndikaali ce-dernier s’est engagé à retirer également ses troupes dès lors que la RSP disposerait d’une force militaire autonomie, d’ici un an, à la demande du gouvernement de cette dernière. En face, les troupes de l’ONC continuent d’occuper le territoire Prodnovien, sans aucune ambition d’en partir. Pire : nazakraine est littéralement toujours annexée par le Vogimska, sans statut particulier et sans considération pour l’ancienne nationalité prodnovienne des habitants qui s’y trouvent.

Du côté de la RSP, en tout cas, l’heure est à la liesse. Sans conteste, Alexei Malyshev vient de balayer d’un revers de main les accusations portées par sa droite qui craignait que le développement de l’oblast de Peprolov se fasse au détriment des ambitions de réunification du territoire national. En parvenant à signer la fusion entre Galkovine et Peprolov, la coalition rouge et son premier ministre ont prouvé que leur agendas réunificateur était en marche. Bien sûr, personne n’est dupe quant au fait que réunir l’entièreté du territoire risque de s’avérer autrement plus complexe, mais le départ des Lutharoviens est en soi une victoire politique majeure, d’autant que celle-ci s’est faite sans violence et en toute cordialité.

C’est donc un scénario absolument idyllique et qui ne laisse pas grand monde insatisfait. Côté RSP on se félicite d’être à l’avant-garde du projet de réunification nationale du Prodnov, et à Galkovine le départ de l’administration lutharovienne, remplacée par une administration prodnovienne, est pris de manière tout à fait positive. Surtout, bien que les frontières soient déjà poreuses entre les deux oblasts, la réunification est un moment de joie pour un pays divisé depuis plus d’un an, qui soudain se met à espérer une possible réunification.

Mais derrière le mot d’ordre « réunification » qu’on a vu inscrit sur des affiches dans les rues, un autre, plus discret, était aussi présent : celui de « réconciliation ». Prodnov réunifié à la condition d’un Prodnov réconcilié ? Pour le moment, il est malheureux de constater que ce n’est encore la ligne de communication de personne, la RLP s’obstinant à monter des murs à sa frontière, ce que la RSP ne manque pas de critiquer et d’instrumentalisé pour dénoncer sa voisine. Si les blessures de la crise du Prodnov sont donc loin d’être pansées, pour l’heure, n’en reste pas moins que les choses évoluent, sans doute plus rapidement qu’on aurait pu s’y attendre.

Le gouvernement Malyshev enchaîne les réformes à grande vitesse et multiplie les gestes et déclarations symboliques à destination de sa population et de ses voisins. Le 15 avril a ainsi été déclaré jour férié en RSP afin de célébrer « la première réunification ». « En attendant la seconde ! » a déclaré Yakov Opokin Vladislavovich, le fantasque ministre de l’Intérieur. Car si pour le moment, l’ambiance est à la fête, on attend désormais de voir la réaction de la RLP et de sa population qui pourrait bien, face à cet exemple, se mettre elle-aussi à exiger de son gouvernement que soit envisagé un processus de réunification, ou du moins a minima le départ des soldats étrangers du sol prodnovien.
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09/07/2009
Annonce du ministère de l’Économie et de la Planification


En application de décret du 2 mai 2009 sur les quotas de pêche, dans le but de protéger la biodiversité marine et de ne pas surexploiter les ressources naturelles de l'océan du nord, tous les navires de pêche devront être dotés d'un permis délivré par le gouvernement de la République Sociale du Prodnov, et déclarer leurs prises à la capitainerie de Peprolov-port. Si ces mesures ne sont pas respectées, les navires et la cargaison pourront être saisis et leurs détenteurs traduits devant la justice.

Vive la diversité marine, non à la surpêche, vive la planification !


Pyotr Berezin, ministre de l’Économie et de la Planification


Considérant les revendications maritimes de la République Sociale du Prodnov, tous les navires de pêches immatriculés en République Libre du Prodnov sont soumis à la législation de la RSP une fois en mer. Les autorisations seront délivrées à la capitainerie de Peprolov-port.
Afin d'éviter les risques de contrebande et la piraterie dans les eaux prodnoviennes, tous les navires, y compris ceux n'exerçant pas des activités de pêche, sont cordialement invités à suivre la même procédure et se déclarer à la capitainerie de Peprolov-port afin de faciliter le travail administratif des autorités.
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ALLOCUTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Camarades, Loduariens comme du monde entier.
En ces temps troublé que vit le Prodnov ainsi que sont peuple, des actes se sont démarqués. Une escalade militaire, lancé par la fantoche République libre du Prodnov, a surgit, et nos camarades du Nord Prodnovien sont quand à eux menacés une énième fois par une nation capitaliste décadente. Je tiens à rebondir sur l'article du journal "El Vigilante", et annoncer quelques actes de la part de la Loduarie.
La Loduarie Communiste, en tant que nation existant depuis deux millénaires et reconnue par toutes les nations de ce monde, ne reconnaît pas la République Libre du Prodnov, et ce depuis sa création. Et ce, pour la simple et bonne raison : depuis l'existence de la République Libre du Prodnov, nous n'avons pas vu une seule élection se mettre en place. Pas une seule, alors même que nos amis Peprovites ont mené pas moins de 3 élections en 2 ans, afin de confirmer la légitimité du peuple à gouverner en République Sociale de Prodnov, tout le contraire de la République Libre du Prodnov où le pays est dirigé par des élites capitalistes nommés par L'ONC.
De plus, la Démocratie Communiste de Loduarie annonce sa sortie officielle des accords de Nevskigorod. Nous considérions ces accords comme illégitimes envers le peuple Prodnovien, qui se retrouve forcé de respecter des lois édictés par des impérialistes étrangers. Nous reconnaissons également la pleine souveraineté de la République Sociale de Prodnov, actuellement la seule à pouvoir reprendre légitiment à nos yeux l'héritage du Prodnov, ayant déjà initié des consultations auprès de son peuple et lui ayant fait goûter à la réunification, chose que tous les Prodnoviens désirent.
Pour transcrire nos dires, la Loduarie passera dès maintenant aux actes, et les 2 500 officiers Loduariens actuellement présents en République Sociale de Prodnov, afin d'entraîner la nouvelle Armée Rouge Prodnovienne, se verront attribuer la tâche d'entraîner les unités Prodnoviennes à la lutte anti-invasion de la part de L'ONC. De plus, si il devait y avoir une agression envers la République Sociale de Prodnov, nous réagirons de la plus grande fermeté, en envoyant si besoin des troupes au Prodnov.
Par cette allocution, j'appelle toutes les nations qui nous soutiennent ainsi que la République Sociale de Prodnov à faire de même. Ne reconnaisez pas la République Libre du Prodnov et soutenez la République Sociale de Prodnov. La République Libre du Prodnov est l'exemple parfait de l'impérialisme de L'ONC, ceux qui n'hésiterons pas à vous envahir et à provoquer des coups d'état dans votre pays pour mettre en place un régime qui leur plaît. Si personne ne se charge de les dénoncer maintenant, le monde n'avancera pas. Et chaque nation de ce monde tombera dans le piège de L'ONC.
Vive la Loduarie, vive la communisme et vive la révolution prolétarienne éternelle !
HURA !


Drapeau de la Loduarie communiste
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Des chasseurs dans le ciel.

Du mouvement dans le ciel de la RLP.

Un immense convoi aérien traverse le ciel du Prodnov, difficile de l’ignorer alors qu’il se compose d’une vingtaine d’avions et d’encore plus de chasseurs. Ce convoi emprunte la route habituelle du pont aérien entre Novigrad et Staïglad. En à peine quelques heures, il atteint sa destination où quelques milliers d’hommes débarquent dans les trois aérogares contrôlés par les lobbies novigradiens. Les rumeurs parlent d'un nouveau contingent novigradien, une précaution au cas où les communistes se sentiraient pousser des ailes parait-il.


Message secret
Information secrète réservée aux personnes autorisées
2144
ALLOCUTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Camarades, Loduariens comme du monde entier.
Je ne tournerais pas autour du pot. Je serai direct face à vous, sans détour ni sens caché.
Par ce discours, je m'adresse autant aux peuples qu'à l'impérialiste Organisation des Nations Commerçantes.
Nous ne retirerons pas nos soldats de la République Sociale de Prodnov. Nous refusons tous les termes de l'ultimatum que L'ONC nous a adressé ainsi qu'à la République Sociale de Prodnov et nous assumons cet actes que nous considérons comme légitime. La République Sociale de Prodnov n'est pas un territoire de L'ONC. Il s'agit d'une nation issue de la partition du Prodnov, qui s'est vue libérée par le Pharois Syndikaali et la Lutharovie. En aucun cas, et je dis bien en aucun cas, L'ONC est autorisé à nous dire ce que nous devons où ce que nous avons le droit de faire.
Bien entendu, je pense que derrière cet ultimatum, il a une menace de la part de L'ONC, donc nous pouvons nous attendre dans les prochains jours à l'invasion de la République Sociale de Prodnov.
La Loduarie n'est pas hypocrite. Depuis toujours, nous défendons l'anti-impérialisme, et il est absolument hors de question que nous décidions un beau jour d'envahir un pays. Cela va à l'encontre de nos principes les plus fondamentaux, contrairement à L'ONC, qui justifie ces actes par la "liberté" capitaliste.
Malgré tout, nous devons nous protéger.
C'est pour cela que nous sommes actuellement en train de réfléchir à la mise en place de mesures en cas d'agression de la part de L'ONC contre la République Sociale de Prodnov.
En attendant, l'état d'urgence sera mis en place sur l'intégralité du territoire Loduarien, ce qui implique selon la Constitution de la Démocratie Communiste de Loduarie, la mise en place de l'état de Dictature Militaire sur l'ensemble du territoire Loduarien.
Je m'adresse maintenant au monde entier. La tâche est grosse : veut la guerre. Si ils la veulent, ils l'auront, mais ce sera à eux d'en endosser la responsabilité. Alors, nations et peuples du monde entier, je vous appelle, au nom des peuples qui se livreront bientôt une guerre fratricide au sein de l'ex-Prodnov : ne soutenez pas L'ONC. Soutenez le peuple et dénoncez L'ONC. La Loduarie ni la RSP ne veut la guerre : mais si L'ONC la déclenche, nous n'auront pas d'autre choix que de combattre. Alors, nations et peuples du Monde entier, faites le bon choix. Choisissez la voie de l'anti-impérialisme.
Vive la Loduarie, vive la communisme et vive la révolution prolétarienne éternelle !
HURA !


Drapeau de la Loduarie communiste
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ONC

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Message de madame Sarai Panomyaong, présidente élue de l’Organisation des Nations Commerçantes

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A l’attention de madame Sireskaya Magdalena Sirskaia, en sa qualité de présidente de la République Libre du Prodnov,

Madame la présidente,

C’est avec une émotion certaine que j’ai pu lire devant l’assemblée de l’Organisation des Nations Commerçantes. Votre appel à l’aide est devenu, au sein de l’assemblée, un cri d’alarme qui ne saurait être écarté au profit de basses manœuvres politiciennes. Cela, madame, je puis vous en assurer. Par votre lettre et votre appel, ce n’est pas seulement la République Libre du Prodnov qui est appelée à la tribune de l’Histoire, mais toutes les nations qui ont permis de rendre le projet démocratique et libéral d’un Prodnov libéré de l’oppression et de la barbarie, possible.

Votre discours nous oblige et l’Organisation des Nations Commerçantes, de par les vertus qui ont présidé sa création et les valeurs qu’elle s’efforce de promouvoir, répondra présente aux côtés du gouvernement légitime du Prodnov face aux tentatives visant à remettre en question non seulement votre liberté, mais aussi les accords diplomatiques forgés de dures luttes à Nevskigorod.

Nous regrettons et condamnons fermement les agissements de la République Sociale du Prodnov et par son entremise, celle de l’Union Albienne, ainsi que l’ingérence communiste dans la région. Les faits que vous exposez, constatés sur place par nos observateurs, montrent clairement que ni les accords de Nevskigorod ont été foulés au pied par ceux-là même qui se prévalaient d’être des parangons de modération et de lutte contre l’impérialisme. La diplomatie requiert de la constance et de la patience et il s’avère que les cosignataires des accords ne disposent d’aucune de ces qualités.

Par conséquent, au vu de la nature de la situation, à savoir la rupture des accords de Nevskigorod par la République Sociale du Prodnov et l’ingérence de puissances étrangères dans la gestion des différents mandats accordés, l’Organisation des Nations Commerçantes que je représente, a décidé de soutenir militairement, financièrement et logistiquement la République Libre du Prodnov. Contrairement à d’autres, nous respectons les accords diplomatiques et la confiance qui nous est donnée.

Toutefois, afin de clarifier la situation et d’éviter une possible escalade d’un conflit dont personne ne veut, nous avons pris l’initiative, en vertu des accords de Nevskigorod, d’envoyer un ultimatum à l’ensemble des cosignataires en défaut. Sous une quinzaine, si les revendications territoriales illégales et les manquements aux accords ne sont pas effacés, l’Organisation des Nations Commerçantes se verra dans l’obligation de faire respecter les accords, par la force s’il le faut. Nous croyons cependant en la clairvoyance et en la justesse du jugement de nos cosignataires et espérons de tout cœur qu’ils sauront saisir la gravité de la situation qu’ils ont eux-mêmes générés et pourront revenir à la raison. Nul ne souhaite, au sein de l’Organisation des Nations Commerçantes, verser le sang de quiconque.

Dans l’espoir que la situation ne dégénère pas en conflit ouvert, mais en vous confiant l’assurance sereine que nous ferons tout pour faire respecter les accords de Nevskigorod, je vous prie de croire, madame la présidente, à mes salutations distinguées.

Cordialement

Sarai Panomyaong, présidente élue de l’Organisation des Nations Commerçantes
6560
Université de Technologie du Prodnov : à quoi vous attendre à l'automne 2009 ?

Chers étudiants,
Ça fait chaud au cœur de voir tant de jeunes prodnoviens prêt à investir des années de leur vie dans des études. Nous avons besoin d'étudiants motivés. Je préfère vous prévenir que les premières années vont être difficiles. L'UTP était déjà en pas très bon état à l'époque communiste, là, il a fallu reconstruire une bonne partie des bâtiments, et pour écourter le suspens, c'est loin d'être terminé. En gros, on est financé pour la reconstruction, à un tiers par les Xin, qui veulent en échange qu'on forme aussi leurs ingénieurs, et à deux tiers par les Shuharris, on a des partenariats avec leur monde académique, vous aurez sûrement certains de leurs professeurs en cours cette année. Avec les Xin, ils nous débarquent leurs étudiants et nous laissent complètement libre ensuite, avec la Douma... C'est compliqué ! C'est donc avec les Shuharri qu'on discute pour organiser la reconstruction et la reprise des cours. Un partenariat avec Albigärk est aussi en cours de discussion et devrait vous ouvrir la porte de beaucoup d'universités.

Pour le bâtiment, il a pas mal changé et est loin d'être terminé. Il se trouve que la municipalité de Staïglad a été sollicité pour dire comment ils veulent que l'UTP soient, et comme c'est l'un des rares cas où ils sont consultés, ils mettent leur grain de sel absolument partout. On a convenu que la construction de l'université était une urgence, du coup, on a en parti reconstruit les anciens bâtiments communistes avec de meilleurs matériaux, le réfectoire et la bibliothèque utilise des plans inspirée du Prodnov du XVIIème siècle proposés par un architecte, et pour une partie du bâtiment principal pour lequel on manquait de plans, on a calqué des plans de construction des Terres australes, un truc de bois ignifugé où des salles de cours débouchent sur un grand atrium central. C'est pas exactement staïgladais, mais ça tient chaud et c'est plus joli que le béton délavé. A la rentrée, aura normalement trois amphithéâtres, un réfectoire (mais pas la cuisine), la bibliothèque (pour les livres, ça va prendre un peu de temps, on a les stocks de l'époque communiste bien à l'abri pour l'instant), cinq salles de travaux dirigés, des locaux techniques. En gros, on va mettre en fonction les cours de génie civil, d'ingénierie mécanique, d'électricité, d'informatique, de physique, de biologie, de mathématiques, de chimie, de médecine et de pharmacie. Pour chaque branche, on reprends les traditionnels licence-master-doctorat, le tout en 8-9 ans d'études, à l'exception des cours de médecine, qui peuvent aller vers 10-11 ans. C'est beaucoup de cours différents et c'est très général, mais on affinera les cours au fil des ans. Ne sont pas encore construit une part des salles de cours et de travaux dirigés, et c'est les sciences sociales qui en font les frais, elles auront aussi leurs cours quand les discussions auront abouti avec la municipalité et qu'on s'entendra sur un bâtiment final. Les laboratoires ne sont pas construits, les logements étudiants ne sont pas encore là non plus, je vous conseille de vous trouver un appart en ville, si vous avez besoin d'un logement et que vous n'en trouvez pas, contactez-nous, on a quelques contacts pour vous aider.

On est actuellement quasiment la seule université financée de tout le Prodnov et on est aussi la principale université financée de tout l'Empire Xin, on se doit donc de présenter des cours pour à peu près tout, et on risque d'être débordés d'étudiants. Vu sa population, il faudrait que le Prodnov (sans l'Empire Xin) seul puisse accueillir environ 200 000 étudiants, on s'est débrouillé pour que l'UTP puisse accueillir environ 30 000 étudiants cette année, le projet final permettrait d'accueillir 70 000 étudiants par an, il reste quelques étudiants à former après. Il y aura plusieurs moyens de gérer cela. En premier lieu, comme l'année dernière, certains cours auront lieu dans des bâtiments désertés, et éventuellement, dans une salle louée pour l'occasion. L'Université de Technologie du Prodnov est pour le moment principalement destiné aux Prodnoviens, les membres de la République Sociale du Prodnov qui ont commencé des études à l'U.T.P. pourront les terminer s'ils peuvent s'y rendre, l'objectif premier de l'U.T.P. a toujours été de former les ingénieurs de demain, et nous ne comptons pas arrêter des cycles d'études entamés. On n'est pas en position de statuer pour les nouveaux étudiants de la République Sociale du Prodnov, et cela devra faire l'objet d'accord entre la RSP et la RLP. L'Université se positionne clairement sur le sujet : tous les Prodnoviens sont les bienvenus, et si nous pouvons les accueillir, nous serons heureux de le faire. Les étudiants de l'Empire Xin auront accès à l'ensemble des cours, sous réserve que le choix des cours soit du fait de l'étudiant lui-même. Le voyage, le logement et le matériel sera à ses frais. Pour les autres pays, l’accueil d'étudiants sera nécessairement part d'un programme d'échange avec une autre université. Si un étudiant étranger vient à l'U.T.P., un étudiant prodnovien peut étudier à l'étranger. Enfin, les étudiants prodnoviens et ushongs auront accès aux universités shuharries, avec des aménagements particuliers dans le cas des Terres australes en raison des tempêtes hivernales, et très probablement, aux universités albiennes, avec lesquelles des discussions sont actuellement menées. Vous pouvez nous contacter si vous êtes intéressés. Enfin, la question difficile, qui va payer ? Normalement, les fonds internationaux sont destiné aux efforts de reconstruction de l'université, mais ne servent pas de subventions. Il est attendu de l'université qu'elle se finance, en faisant payer ses cours par exemple. C'est ce qu'il se passe dans d'autres pays, mais ça sélectionne forcément qui peut aller en cours ou non. On a clairement fait savoir que vu la situation actuelle en RLP, c'était pas possible, pour l'Empire Xin, peu importe tant que ses étudiants sont formés, pour les Shuharris, ils sont d'accord, les discussions devront être menées avec la Douma. En attendant, on est dans le budget de la recherche des Shuharris, donc la fac devrait être accessible à tous l'année prochaine. Mais il va falloir qu'on en discute avec la Douma car on ne peut pas rester sous le financement d'un pays à des milliers de kilomètres de chez nous, ça pose des problèmes par rapport à notre indépendance, outre le fait que faire payer des étrangers pour ne pas faire payer les riches prodnoviens est... Très limite. On ne peut donc pas garantir des études gratuites sur trois, cinq ou huit ans tant que l'éducation supérieure n'a pas de subventions garanties. Cette année, l'UTP prendra 35 000 étudiants tirés au sort, les autres pourraient être prise par les universités de Shuharri ou d'Albigärk selon leurs possibilités d'accueil.

Donc voilà ce qui vous attends pour l’automne 2009 : des cours de sciences dures de médecine ou d'ingénierie (pour les autres cours, pour le moment, ça se fait à l'étranger), accessible à tout le monde pour l'année, mais tiré au sort, dans une université aux trois quart pas finie en logeant en ville, le tout pour des cursus construits à la serpe qui donneront des diplômes que je ne suis pas sûr de voir reconnus dans le monde entier. Si sachant cela, vous souhaitez toujours étudier à l'UTP, nous serons fiers de vous avoir comme étudiants. On sera là pour vous et on ne vous laissera pas tomber.

Passez une bonne fin d'été,
Parshin Samuil Innokentievich, Université de Technologie du Prodnov
Alors, oui, il est chimiste normalement, il n'y a pas encore de réelle direction officielle, l'administration de l'UTP va être chaotique pendant un moment.
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