[AFFAIRES ÉTRANGÈRES] Ambassade des Mahoganys - Page 9

Excellence,

Vous n’avez pas été prévenu ? Voilà qui est d’autant plus étrange que j’avais donné des instructions extrêmement claires au personnel de l’ambassade kah-tanaise sur le sol du Duché. Eh bien considérez recevoir nos excuses officielles, une première fois par mon biais, très prochainement au sein d’une déclaration publique à votre attention. Cette situation est très embarrassante et croyez bien que l’ambassadeur sera rappelé à Axis Mundis et remplacé dans les plus brefs délais.

Concernant votre second point je me dois de vous détromper sur un point important : notre intervention n’est pas exactement de nature militaire. Elle pourrait le devenir, mais il s’agit en premier lieu de la plus stricte application des traités signés entre l’Union et la Communaterre. Ceux-là comprennent la création d’une Egide au sein de la Communaterra, une telle création doit se faire en collaboration avec la coopération de notre Magistrature. Celle-là désirait ainsi enquêter sur le meurtre de plusieurs milliers de civils, présageant du pire quant à la stabilité de la région et à sa façon de régler ses affaires internes. Cette simple enquête a été refusée par la Communaterra qui s’est empressée de nous informer que nos enquêteurs seraient, au mieux emprisonnés. L’escorte envoyée vient assurer le bon respect des traités. Je reconnais notre empressement mais considérant la présence de soldats Loduariens sur le sol de la Communaterra mes camarades ont estimés qu’une tendance Eurycommuniste brutale, ne respectant et ne comprenant la force, était à l’œuvre. En d’autres termes nous avons tenté de négocier et, face à l’absence patentée de résultat, avons mobilisés nos moyens militaires afin d’assurer que la situation ne puisse pas dégénérer.

Il ne s’agit pas d’un revirement mais de la droite continuité de notre position initiale. Du reste si nous continuons de considérer que les missiles peuvent servir d’armes de dissuasion, les pièces d’équipement que comptait acquérir la Communaterra avant notre intervention tenaient plutôt de l’engin de projection, laissant présager d’une politique interventionniste potentiellement problématique pour les pays avides de paix que nous sommes. En espérant avoir répondu à votre second point en des termes assez clairs pour éclaircir les zones d’ombre. Je pourrai venir en personne présenter la situation devant vos parlementaires s’il le faut : nous tenons le Duché en très haute estimes et sommes prêts à faire des pieds et des mains pour assurer votre bonne compréhension de notre action et la sécurité de nos frontières.

C’est à ce titre que, si nos arguments vous semblent entendables et que vous le souhaitez, nous invitons le Duché à se joindre à notre effort diplomatique en communiquant en faveur de notre mission. Comme tout autre pays faisant acte de soutien diplomatique, il pourrait dès lors être intégré au processus : effectivement, nous organisons la création d’un conseil d’observateurs neutres qui pourront être déployés au sein de la Communaterra dans le but d’observer la bonne menée de notre enquête et le caractère humaniste de notre intervention. Nous comptons beaucoup sur le regard neutre et politiquement sensible des pays de l'OND à ce compte, mais le votre, plus particulièrement, nous serait très précieux.

Salut et fraternité,

Camarade,

Le Directoire de la garde souhaites vous informer que les récents développement au Communaterra risquent de provoquer le déclenchement d'un certain nombre de mécanismes de réponse parmi lesquels le bombardement de sites militaires clefs par des missiles balistiques tirés depuis l'Union.

C'est à cette fin que nous vous contactons pour obtenir si possible l'autorisation de procéder à ces tirs, qui passeraient nécessairement par dessus vos frontières.

Salut et fraternité,

La vérité est souvent la première victime de la guerre, pour autant ce que nous pouvons vous dire sans aucune forme de doute c’est que la situation n’a pas encore basculé en direction d’un conflit au sens où nous l’entendons nous autres militaire. L’explosion d’un hélicoptère de l’armée communateranos, circulant avec l’autorisation des forces de la Garde, soulève de nombreuses questions et le tir croisé des médias de la Communaterra, semblant ainsi agir en service commandé, semble offrir des réponses. Pourtant le gouvernement de la République réclame une résolution pacifique de la situation à laquelle s’est joint nos forces.

Cependant dans l’hypothèse où les forces armées communateranos, que nous soupçonnons d’être le nœud dur de l’extrémisme politique que nous venons édenter, s’opposeraient par les armes à notre enquête il conviendrait de procéder à des bombardements tactiques de dépôt de matériel.

Concernant Velsa j’ai fait part de vos demandes à nos camarades du Commissariat aux Affaires étrangères, lesquels ont tenus à ce que vous sachiez que certains de vos partenaires de l’OND sont déjà venus vers nous avec des demandes similaires. Nous notons avec beaucoup d’amusement le soin que vous prenez à ne pas ingérer dans les affaires de la Grande République tout en nous demandant de bien vouloir exprimer notre opinion à ce sujet.

Voyez-vous l’Union a déjà tenté – sans succès – d’approcher le Triumvir Vinola, lequel a refusé toute coopération économique avec nos milieux d’affaire et nous a renvoyé dos à dos avec la Loduarie et d’autres régimes du même ordre. Plus tard certains de ses sénateurs – dont nous espérons sincèrement qu’ils ne profitaient pas des largesses des pays de l’OND comme cela se fait sous ces latitudes – ont dénoncé les accords économiques signés par le Sénat avec le Grand Kah. Dans l’état actuel des choses le triumvir Vinola s’est donc exprimé contre l’Union et a laissé les hommes prenant son parti diffuser l’idée que toute alliance, même économique, avec le Grand Kah est problématique. S’il est évidemment dans les intérêts du Commissariat à la Paix d’obtenir votre accord concernant la Communaterra, il est improbable que la Convention l’entende de cette oreille si pour se faire nous devons soutenir un individu s’étant à plusieurs reprises exprimé contre nous.

Je vais tout de même sonder mes camarades afin d’envisager une solution, mais si le triumvir ne veut pas de notre aide vous conviendrez qu’il serait politiquement difficile de la-lui donner en des termes publics à moins de chercher à le décrédibiliser auprès de ses soutiens, nous étant eux-même très hostiles. Nous essaierons de solutionner cela, cependant.

Concernant le fait que votre ligne politique vous impose d’utiliser des termes différents pour qualifier nos actions selon si vous vous adresser à nous ou à d’autres pays : nous vous remercions de l’assumer, bien que la situation soit très dommageable. Nous espérons simplement que cela ne signifie pas que vous permettrez par votre diplomatie, à la prudence compréhensible, que d’autres puissances viennent risquer la stabilité régionale en se croyant dans leur bon droit lorsqu’il s’agit de s’opposer à nos opérations.

C’est pour cela que nous insistons pour un soutien public, conditionné à la bonne menée de notre mission et au respect par nos hommes des droits humains qu’ils sont venus défendre en intervenant de la sorte. Si nous voulons la paix nous devons faire preuve d’une unité d’opinion sans quoi la situation actuelle risque d’ouvrir la voie à d’autres conflits de nature autrement plus problématique pour la région.

Salut et fraternité,

Excellence, il est évident qu'aucune initiative à laquelle s'adjoindrait à la fois l'Union et ses partenaires ne saurait être qualifiée d'Impérialiste, car cette simple alliance démontrerait clairement au monde les raisons légitimes de notre opération d'une part, tout en profitant de la légendaire probité kah-tanaise et de notre honnêteté politique et intellectuelle en ce qui concerne les affaires politiques : la révolution ne saurait être impérialiste pour la simple et bonne raison qu'elle est la fossoyeuse des empires.

Cela étant dit il nous faut maintenant établir rapidement ce qui est de l'ordre du possible et ce qui est de l'ordre du souhaitable. Fort heureusement nos camarades de la Convention et du Commissariat aux Affaires Extérieures nous confirment que les deux domaines se chevauchent sur de nombreux aspects ! La réorganisation de la Révolution au Communaterra organisée sur des principes d'équité citoyenne et de démocratie véritable engagera des efforts économiques important qui imposeront hélas la création de grands groupes coopératifs calqués sur les modèles déjà expérimentés ailleurs dans le monde libertaire. Ces Zaibatsus d'Urgence auront besoin de clients et de fournisseurs régionaux et la nature frontalière du Duché en fait un candidat tout désigné pour recevoir d'une part le gros des exportations sensibles de cette future administration économique copilotée, d'une part, et de l'autre permettre la bonne reconstruction de la région en fournissant les produits transformés nécessaires à la fondation d'une économie civile forte et indépendante.

Du reste il semble évident que ces relations d'affaire permettront la création de liens amicaux propres à pacifier les relations entre vos deux nations.

Si le Grand Kah considère important de ne pas dénaturer le modèle communaliste de la Communaterra, limitant de fait le choix des pays susceptibles de participer à la bonne réorganisation des instances locales dans un esprit de coopération digne des ambitions politiques de la population régionale, nous avons aussi à cœur de maintenir un bon esprit de transparence et de coopération : si la Communaterra est, par essence, une alliée naturelle de l'Union aux idées remarquablement similaires (tant qu'on les empêche de tomber dans la radicalité regrettable ayant amenée à la présente situation) il n'est pas dans notre intérêt de soumettre ce que nous espérons voir devenir une nouvelle grande démocratie du continent. Processus qui pourrait prendre du temps, des efforts et nécessitera certes d'abord une surveillance, mais devrait pouvoir s'autonomiser à terme.

Votre proposition finale concernant ce Mandat que la communauté internationale pourrait accepter de nous léguer rejoint donc la position de l'Union, déjà évoquée avec le Royaume de Teyla et que nous souhaitions justement proposer plus largement au sein de l'OND : établissons au plus tôt une coopération sur non pas l'occupation mais bien la construction et l'émancipation d'une Communaterra pacifiée. Cette administration de co-prospérité ne saurait exister sans le soutien et la participation active de partenaires internationaux capables d'attester de notre bonne volonté et de la nature résolument légitime et portée vers l'autonomisation de la région de nos efforts conjoints. Nous savons d'avance que l'Union seule essuierait les foudres d'une ONC pour qui la guerre froide est plus importante que la stabilité régionale. L'action de l'OND en faveur de la paix aurait un impact majeur sur les consciences mondiales et sur les pays non-alignés qui verraient enfin dans cette organisation le grand avocat de la paix, de la stabilité et l'arbitre des tensions entre les deux grands blocs traditionnels.

Nous acceptons donc que le Duché soumette cette proposition à ses partenaires. Nous informerons du reste le LiberalIntern de la situation afin d'assurer que cette situation de mise sous mandat de la Communaterra se fasse dans les meilleurs conditions possible.

Avec l'espoir que nous nous dirigeons vers une paix durable, clairement légitime, et prospère.

Salut et fraternité,