Monsieur, vous devez bien vous douter que vos déclarations ont causées quelques émois dans les chancelleries du monde, aussi j’espère sincèrement que ceux qui ont ainsi travestie votre pensée seront punis, par là j'entends dire que vous connaissant comme j'ai la chance de vous connaitre je ne crois pas un instant que votre volonté est de nous séparer de notre humble colonie de Nouvelle Cannaan avec laquelle nous venons à peine de nous réconcilier, aussi je ne veux pas tenir compte des irresponsables déclarations que nous avons pu voir et qui ont provoqué en Prima un tollé tellement magistral que mon frère à du en plusieurs endroit confirmer explicitement qu'il ne comptait pas lever le Ban et l'Arrière Ban pour marcher sur votre pays.
J'ose à peine vous communiquer les mots que j'ai pu entendre, je vous épargne les injures et la vulgarité : « Quoi, serait-ce les prolégomènes d'une guerre ? La Loduarie, ce voisin si calme avec lequel nous avions finalement établie des relations de confiances durables pourrait oublier ses paroles d'apaisement ? Ces paroles de paix qui naguère nous avait réconciliée à l'occasion du traité de paix Clovano-loduarien n'étaient au final qu'une affreuse manœuvre dilatoire ? »
Je vous assure, cher commandeur, que ce sont là des réflexions que j'ai bel et bien entendues à la cour. Vous vous doutez évidemment de la réponse catégorique que j'y ai faite : « Voyons, messieurs, ces conjonctures absurdes ne sont que de pures calomnies, monsieur Geraert-Wojtkowiak est un homme assurément au dessus de tous soupçons. Il est certain qu'on aura mal compris sa volonté et que ce que l'on a transmis y est totalement étrangers ».
J'ai pris sur moi de rassurer mon frère, ses vassaux et son état major. Je leur ai bien fait comprendre qu'il n'était absolument pas dans votre projet de nous couper de notre pittoresque et bucolique colonie et que ces messages ne s'adressaient certainement qu'à des pirates, du Pharois ou du Grand Kahn et autres créatures néfastes du même accabit.Sachez cependant que dans la défense passionnée que j'ai faite de votre personne je n'ai, hélas, pas emporté une conviction totale, aussi est-ce au nom de notre amitié que je vous demande très affectueusement de confirmer mes affirmations, sans quoi je risque de voir ma crédibilité durablement affectée, et en gentilhomme que vous êtes c'est là, assurément, une chose que vous ne sauriez souffrir.
En espérant des nouvelles rapides de votre part, cher ami, veillez recevoir mes pensées aimables, affectueuses et pleines de sollicitude, et n’oubliez pas de prendre un peu soin de vous, notamment gardez vous des excès dans votre consommation de spiritueux, vous savez ce qu'elle peut vous faire faire et comment elle peut nous mettre, vous et moi, dans des situation embarrassantes.
chancelière du Royaume.