Arrivé sur place, les sylvois suivirent respectueusement leurs hôtes. Matilde regardait avec curiosité les systèmes de sécurité, tandis que Nicolas s'intéressait naturellement à tous les aspects techniques et l'organisation générale.
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Rencontre entre Sylva et Apex Energy - Page 5
Posté le : 30 mars 2024 à 23:48:28
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Arrivé sur place, les sylvois suivirent respectueusement leurs hôtes. Matilde regardait avec curiosité les systèmes de sécurité, tandis que Nicolas s'intéressait naturellement à tous les aspects techniques et l'organisation générale.
Posté le : 04 avr. 2024 à 22:48:14
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Pendant que le petit groupe marchait sur le parking en direction de la centrale, Tamara commença à présenter le lieux.
Tamara Valentynivna – Comme je vous l’ai dit, nous sommes à la centrale nucléaire d’Osterwald, son nom vient du fait qu'elle a été construite sur la rive du lac que vous voyez en arrière-plan, qui porte le même nom. Au terme de la première planification, le site devrait accueillir 4 réacteurs de 1200 MW, mais nous avons déjà réservé des parcelles supplémentaires avec suffisamment de place pour accueillir 4 réacteurs supplémentaires en cas d’extension.
Les réacteurs que nous construisons ici sont des RPR, ou Réacteurs Pressurisés Raskenois, ce sont des réacteurs de 3ème génération. Ils intègrent des systèmes de récupération du corium en cas de fonte du cœur, ainsi qu’une redondance accrue pour les systèmes de sécurité interne et externe et de contrôle commande. Ils ont une résistance renforcée aux agressions externes, comme les chutes d’avion. Enfin bref, pour simplifier, l’accent a été mis sur la sécurité ... tousse tousse documentaire de merde.
Avez-vous une préférence pour la visite ? Nous pouvons commencer par les deux réacteurs pas encore en service ou visiter les parties accessibles de ceux en fonctionnement.
Tamara Valentynivna – Comme je vous l’ai dit, nous sommes à la centrale nucléaire d’Osterwald, son nom vient du fait qu'elle a été construite sur la rive du lac que vous voyez en arrière-plan, qui porte le même nom. Au terme de la première planification, le site devrait accueillir 4 réacteurs de 1200 MW, mais nous avons déjà réservé des parcelles supplémentaires avec suffisamment de place pour accueillir 4 réacteurs supplémentaires en cas d’extension.
Les réacteurs que nous construisons ici sont des RPR, ou Réacteurs Pressurisés Raskenois, ce sont des réacteurs de 3ème génération. Ils intègrent des systèmes de récupération du corium en cas de fonte du cœur, ainsi qu’une redondance accrue pour les systèmes de sécurité interne et externe et de contrôle commande. Ils ont une résistance renforcée aux agressions externes, comme les chutes d’avion. Enfin bref, pour simplifier, l’accent a été mis sur la sécurité ... tousse tousse documentaire de merde.
Avez-vous une préférence pour la visite ? Nous pouvons commencer par les deux réacteurs pas encore en service ou visiter les parties accessibles de ceux en fonctionnement.
Posté le : 06 avr. 2024 à 00:52:25
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-Commençons par les deux réacteurs, qui ne sont pas déjà en service. Ainsi, nous garderons le meilleur pour la fin.
Pour ce qui est des mesures de sécurité et de la génération du réacteur, nous avions déjà longuement abordé le sujet au Bourg des Mahoganys. Barre de contrôle maintenues magnétiquement, cuve de récupération du corium, catalyseurs pour recombiner l'hydrogène éventuellement obtenus en cas de situation critique, ce sont là les garanties que le pire ne puisse pas arriver même quand tous les scénarios pessimistes arrivent. Après tout, il ne faut pas négliger la loi de Murphy.
Par contre, un point qui n'a pas été évoqué concerne la sécurité du personnel. L'Empire Raskenois a t'il une culture de la lutte anticorruption approfondie ? Les salaires élevés et la passion dans le travail sont déjà des éléments prévenant des dérives et de l'attrait pour des pots de vin, mais d'autres mesures sont-elles en place pour éviter que des ingénieurs ne soient tentés de travailler pour des puissances hostiles ?
Les centrales nucléaires sont après tout des points stratégiques et, sans offense, mais l'Eurysie de l'Est n'est pas le coin le plus apaisé du globe. Si la sécurité sur le plan du personnel est moins ma spécialité, je m'y intéresse malgré tout.
-Il est vrai qu'en Sylva, nous avons une certaine paranoïa sur la question, poursuivit Matilde. Entre les nombreuses procédures internes de vérification et alerte, les inspections externes, et les travaux acharnés d'agents dédiés pour relever les failles sur ces points-là, les mesures sur la question se cumulent. Pour vous dire, les services sont si assidus qu'un comte lui-même a été arrêté dernièrement après que des agents sylvois sont parvenus à le soudoyer. Il aurait normalement dû rapporter la chose pour démanteler le réseau. Là c'étaient des sylvois se faisant passer pour teylais, mais qui sait si un jour, nous n'aurons pas des loduariens ou autres acolytes de dictatures non assumées, qui viendront se faire passer pour sylvois ?
C'est Alexandra qui posa une dernière question :
-D'ailleurs, la corruption est-elle répandu tout court en Rasken ? Elle est présente en Sylva avec les rivalités internes (et maintenant externes également), mais rien ne garantie que vous y soyez aussi exposé au même degré que nous.
Posté le : 16 avr. 2024 à 16:49:44
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Tamara Valentynivna – La corruption à Rasken est assez peu répandue, de ce que je sais. Comme vous l’avez dit, les hauts salaires découragent déjà une bonne partie de la corruption. De plus, nous avons des services anti-corruption très compétents qui veillent en permanence à éviter toute forme de corruption, qu'elle soit externe ou interne au pays. Cependant, les tentatives de corruption venant de l’étranger sont quasiment inexistantes et celles venant de l'intérieur sont rares, du moins je n’en ai pas eu vent. De mémoire, le dernier événement de corruption dans le gouvernement remonte à 2007, où une dizaine de députés du FPJS (Front Populaire pour la Justice Sociale) auraient reçu un pot-de-vin, je crois. Neuf ont accepté et le dernier les a dénoncés. Résultat, il s’est fait virer de son parti et a rejoint l’opposition qui est majoritaire aujourd’hui héhé.
Pendant que Tamara discutait avec ses invités, une personne vient les interrompre.
Marvin Fritzl – Je m’excuse de mon retard, madame Tamara, j’avais une affaire à régler avant.
Tamara Valentynivna – Ce n’est rien, nous n’avons pas attendu longtemps.
Après cela, Tamara fit rapidement les présentations avant de commencer la visite. Marvin Fritzl, quant à lui, commença les présentations du lieu.
Marvin Fritzl – Même si je pense que l’on vous a déjà fait les présentations, je me permets de les refaire. Donc, nous nous trouvons ici à la centrale nucléaire d’Osterwald, en bordure du lac du même nom. Au terme de la première planification, le site va abriter quatre réacteurs de 1200 MW électrique. Comme convenu, nous allons visiter un réacteur qui n’est pas encore en service, puis nous irons dans l’un des deux réacteurs en fonctionnement.
Posté le : 17 avr. 2024 à 01:47:11
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-Nous vous suivons, monsieur Fritzl (il s'efforça de ne pas écorcher le nom).
La délégation suivit l'hôte, curieuse de découvrir à quel degré ils allaient visiter les installations. Verraient-ils le réacteurs ? L'intérieur même ? Même Lerouge n'avait aucune certitude, ne connaissant pas avec précision l'architecture des réacteurs raskenois quand bien même il la devinait, de par les descriptions précédentes.
Posté le : 26 avr. 2024 à 11:17:47
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Marvin Fritzl – Nous n'allons pas tout de suite nous rendre au cœur de la centrale, nous allons faire un léger détour. Sachez-le, aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines zones de la centrale sont ouvertes aux visiteurs. Bien entendu, le but n'est pas d'en faire un lieu touristique, nous accueillons principalement des lycéens ou des étudiants en école d'ingénieur.
Même si je pense que Monsieur Lerouge sait ce que c'est, je vais quand même l'expliquer. Ce que vous voyez devant vous est ce que l'on appelle un assemblage combustible. Il mesure près de 4 mètres de hauteur, pèse une tonne et contient 400 crayons. Les crayons sont les grandes tiges que vous pouvez voir dans l'assemblage. Chaque crayon pèse environ 2,5 kilogrammes et contient 200 pastilles d'uranium comme celle-ci. Rassurez-vous, c'est une fausse, sinon je ne pourrais même pas la tenir.
Chaque assemblage combustible délivre une puissance thermique d'un peu moins de 30 MW pour une puissance électrique de 10 MW.
Posté le : 26 avr. 2024 à 20:51:40
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-Je suppose que les gaines de vos crayons sont en Zircaloy, plus précisément le Zy-4 ? C'est celui que l'on retrouve communément pour les réacteurs à eau pressurisée, combinant une bonne tenue thermique, mécanique et à la corrosion. Tout ce que l'on retrouve dans de l'eau à haute température sous pression, en somme.
Nos gaines ont malgré tout tendance à s'user rapidement, à l'échelle industrielle. Corrosion, réaction chimique avec l'hydrogène à haute température, ionisation sous les radiations. On recherche diverses alternatives en Sylva pour renforcer le zircaloy, notamment en troquant le hafnium pour du niobium notamment, mais aucun résultat concret jusqu'à présent.
Ce serait l'un des petits avantages des prochaines générations de réacteurs nucléaires à neutrons rapides. Nous sommes actuellement contraints par le zirconium puisqu'il n'absorbe pas les neutrons thermiques et évite d'empoisonner les réactions. Mais des réacteurs à neutron rapide pourront se contenter d'acier inoxydable qui lui absorbe les neutrons thermiques, mais pas les rapides. On part surtout sur de l'acier inoxydable ferritique, pour sa résistance thermique supérieure, avec quelques additifs tel que le molybdène, toujours pour les propriétés thermiques et oxydantes.
A également été testé l'acier inoxydable martensitique qui bien que sensiblement moins résistant à la chaleur que le ferritique, a de bien meilleures propriétés mécaniques, ce qui n'est pas de trop dans les pressions concernées combinées à l'expansion thermique. Mais nous ne sommes pas restés dessus malgré tout, la chose n'était pas nécessaire comparée à la résistante thermique.
Posté le : 31 mai 2024 à 15:28:56
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Marvin Fritzl – Tout à fait, nous utilisons bien du Zircaloy-4, même si nous avions il y a peu un vieux réacteur de recherche qui fonctionnait avec du Zircaloy-2, mais celui-ci a été arrêté en 2005. Après, la composition ne change pas tant que ça entre les deux alliages, on peut tout de même noter que le Zircaloy-4 contient un peu plus de fer et plus du tout de nickel. Mais ces petites différences dans l’alliage changent beaucoup de choses, par exemple, cela améliore grandement sa résistance en milieu aqueux à haute température, particulièrement en présence d'acide borique utilisé dans les réacteurs à eau pressurisée pour contrôler la réaction de manière précise.
Cependant je suis perplexe quant à la question de l’hydrogène. Vous parlez bien de l’hydrogène contenu dans les molécules d’eau j’espère, parce que s’il y a une bulle de gaz qui se balade dans le cœur du réacteur, il faut l’arrêter tout de suite parce qu’il va péter sinon.
Posté le : 03 juin 2024 à 16:32:27
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Qu'allons-nous visiter ensuite ?
Posté le : 04 juin 2024 à 16:19:42
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Marvin Fritzl – Si vous voulez bien me suivre, nous allons passer par un vestiaire pour nous changer. Rassurez-vous, il y a des zones séparées pour les hommes et les femmes. Nous allons donc passer de la zone dite « propre » à la zone dite « contrôlé». Même si le réacteur n'a pas encore démarré et que, de fait, la zone contrôlé est exempte de toute radioactivité, ce sont les procédures. Vous allez avoir la totale : des gants, des sur-chaussettes, des chaussures, une tenue, un casque, des lunettes et deux dosimètres. En théorie, quand vous sortirez d’ici, ils seront toujours à 0 ou très proches.
Il se pourrait aussi, si vous le voulez bien entendu, que vous puissiez descendre au fond de la cuve.
Posté le : 07 juin 2024 à 02:17:20
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Après un instant, le temps de se changer convenablement, la délégation arriva en grande pompe couleurs vives.
-Lorsque vous parliez de descendre dans la cuve, elle sera vide et nous descendrons complètement, ou elle sera déjà partiellement remplie et nous l'observerons en hauteur ?
Posté le : 17 juin 2024 à 18:57:55
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Tamara Valentynivna – Vous pourrez tout à fait descendre dedans. Dans deux jours, nous allons remplir la piscine du réacteur et, dans une semaine, nous commencerons à charger le combustible dans la cuve. Ce sera d’ailleurs la dernière fois que des humains pourront y descendre, car une fois que les premières réactions nucléaires auront lieu, la cuve sera irradiée jusqu’à la fin de sa vie, la rendant inaccessible pour les humains.
Marvin Fritzl – Nous voici maintenant dans le bâtiment réacteur du réacteur numéro 3. Plus précisément, nous nous trouvons dans l’espace annulaire qui fait tout le tour du réacteur. Ne faites pas attention à tout le matériel qui est posé à droite et à gauche, c’est toujours comme ça avant de démarrer un réacteur ainsi que pendant les arrêts pour révisions. Quand le réacteur est en fonctionnement, tout ce qui est présent dans le bâtiment réacteur est enlevé.
Après cela, le groupe suivit Marvin Fritzl jusqu’à une plateforme située à 10,4 mètres par rapport à la piscine du réacteur.
Marvin Fritzl – La grande structure suspendue en l'air que vous voyez devant vous est le couvercle de la cuve, et les tiges que vous voyez sont les barres de bore qui permettent de maîtriser la réactivité. En cas d’emballement de la réactivité, elles tombent en quelques secondes dans le cœur et stoppent net la réaction. Est-ce que vous avez des questions? Quand nous aurons fini la visite, il y aura une évaluation pour vous, Monsieur Lerouge. Héhé^^
Posté le : 17 juin 2024 à 21:54:26
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-Hé bien, je me retiens de vous demander si vous priorisez le bore sous forme de céramique ou alliage métallique. Je me permets toutefois de vous partager ce que nous faisons en Sylva, on y préfère le carbure de bore qui allie de bonnes propriétés mécaniques et thermiques tout en étant un excellent poison à neutron. Le dibore de titane est aussi étudié pour son exceptionnelle résistance thermique pour des réacteurs à très haute température, mais c'est encore au stade de prototype, et surtout, inutile avec les modèles actuels. Nous préférons autrement le carbure, plus robuste et léger.
Il y a également tous les autres alliages, notamment à base d'argent ou hafnium qui ont été refusés. Ceux à base d'argent en particulier ont besoin de revêtements inoxydables pour supporter la réaction chimique avec l'eau à haute température, or nous préférons les pièces les plus simples que possible pour tenir dans le temps.
Et le hafnium est un additif assez couteux dont on a préféré se passer, même si le dibore de hafnium a été sérieusement envisagé aussi. C'était aussi un matériau aux propriétés bien supérieures à nos besoins, ce qui ne rendait pas spécialement intéressant son usage comparé à ses contraintes.
Une fois que l'ingénieur eut fini, Matilde se contenta de répondre pour elle et sa mère la Duchesse :
-Pour ma part, je n'ai pas d'autres questions, nous pouvons poursuivre.
Posté le : 18 juin 2024 à 12:02:01
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Marvin Fritzl – Nous utilisons également du carbure de bore pour nos barres de contrôle en raison de son excellente absorption des neutrons et de sa haute stabilité thermique et chimique. Cependant, tout n'est pas parfait. Les barres de contrôle en carbure de bore sont certes plus efficaces, mais elles sont plus complexes à fabriquer et à manipuler, en plus d'être plus fragiles que les barres en alliage métallique. À l'inverse, les barres de contrôle en alliage métallique sont plus robustes, plus maniables et plus faciles à fabriquer, mais elles sont moins efficaces.
Le groupe descendit ensuite de la plateforme pour continuer la visite.
Marvin Fritzl – Ce que vous voyez derrière moi, ce sont les générateurs de vapeur du réacteur. Dans nos centrales, qu'elles soient de 1200 ou 1600 MW, nous en avons quatre. Seule la taille du générateur de vapeur change. Ces générateurs de vapeur ont typiquement un rendement de l'ordre de 95 % et permettent de transférer les quelque 3287 MW thermiques du circuit primaire au circuit secondaire.
Posté le : 19 juin 2024 à 00:36:59
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L'ensemble de la délégation sylvoise regarda nonchalamment l'échangeur thermique. Même Lerouge n'avait rien de particulier à redire, ce domaine ne semblant pas plus que ça les intriguer. Tous laissèrent poliment leur hôte poursuivre la visite.
