21/07/2013
14:30:21
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Rencontre entre Sylva et Apex Energy - Page 5

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Après quelques discussions sur les réactions du gaz carbonique en milieu réducteur (Nicolas s'y connaissant approximativement, ayant vaguement étudié le méthane présent sous forme d'hydrate dans les fonds marins et formés par réaction entre l'eau et les roches calcaires), la délégation arriva.

Arrivé sur place, les sylvois suivirent respectueusement leurs hôtes. Matilde regardait avec curiosité les systèmes de sécurité, tandis que Nicolas s'intéressait naturellement à tous les aspects techniques et l'organisation générale.
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Pendant que le petit groupe marchait sur le parking en direction de la centrale, Tamara commença à présenter le lieux.


Tamara Valentynivna – Comme je vous l’ai dit, nous sommes à la centrale nucléaire d’Osterwald, son nom vient du fait qu'elle a été construite sur la rive du lac que vous voyez en arrière-plan, qui porte le même nom. Au terme de la première planification, le site devrait accueillir 4 réacteurs de 1200 MW, mais nous avons déjà réservé des parcelles supplémentaires avec suffisamment de place pour accueillir 4 réacteurs supplémentaires en cas d’extension.

Les réacteurs que nous construisons ici sont des RPR, ou Réacteurs Pressurisés Raskenois, ce sont des réacteurs de 3ème génération. Ils intègrent des systèmes de récupération du corium en cas de fonte du cœur, ainsi qu’une redondance accrue pour les systèmes de sécurité interne et externe et de contrôle commande. Ils ont une résistance renforcée aux agressions externes, comme les chutes d’avion. Enfin bref, pour simplifier, l’accent a été mis sur la sécurité ... tousse tousse documentaire de merde.

Avez-vous une préférence pour la visite ? Nous pouvons commencer par les deux réacteurs pas encore en service ou visiter les parties accessibles de ceux en fonctionnement.
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Matilde et Alexandra Boisderose ne savait pas réellement par quoi commencer. Elles étaient ici pour les aspects diplomatiques et politiques avant tout et, bien qu'elles s'intéressent au sujet, elle n'avait pas une passion dévorante pour. C'est plutôt Nicolas Lerouge, comme une évidence, qui exprima un choix précis :

-Commençons par les deux réacteurs, qui ne sont pas déjà en service. Ainsi, nous garderons le meilleur pour la fin.
Pour ce qui est des mesures de sécurité et de la génération du réacteur, nous avions déjà longuement abordé le sujet au Bourg des Mahoganys. Barre de contrôle maintenues magnétiquement, cuve de récupération du corium, catalyseurs pour recombiner l'hydrogène éventuellement obtenus en cas de situation critique, ce sont là les garanties que le pire ne puisse pas arriver même quand tous les scénarios pessimistes arrivent. Après tout, il ne faut pas négliger la loi de Murphy.
Par contre, un point qui n'a pas été évoqué concerne la sécurité du personnel. L'Empire Raskenois a t'il une culture de la lutte anticorruption approfondie ? Les salaires élevés et la passion dans le travail sont déjà des éléments prévenant des dérives et de l'attrait pour des pots de vin, mais d'autres mesures sont-elles en place pour éviter que des ingénieurs ne soient tentés de travailler pour des puissances hostiles ?
Les centrales nucléaires sont après tout des points stratégiques et, sans offense, mais l'Eurysie de l'Est n'est pas le coin le plus apaisé du globe. Si la sécurité sur le plan du personnel est moins ma spécialité, je m'y intéresse malgré tout.

-Il est vrai qu'en Sylva, nous avons une certaine paranoïa sur la question, poursuivit Matilde. Entre les nombreuses procédures internes de vérification et alerte, les inspections externes, et les travaux acharnés d'agents dédiés pour relever les failles sur ces points-là, les mesures sur la question se cumulent. Pour vous dire, les services sont si assidus qu'un comte lui-même a été arrêté dernièrement après que des agents sylvois sont parvenus à le soudoyer. Il aurait normalement dû rapporter la chose pour démanteler le réseau. Là c'étaient des sylvois se faisant passer pour teylais, mais qui sait si un jour, nous n'aurons pas des loduariens ou autres acolytes de dictatures non assumées, qui viendront se faire passer pour sylvois ?

C'est Alexandra qui posa une dernière question :

-D'ailleurs, la corruption est-elle répandu tout court en Rasken ? Elle est présente en Sylva avec les rivalités internes (et maintenant externes également), mais rien ne garantie que vous y soyez aussi exposé au même degré que nous.
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Tamara Valentynivna – La corruption à Rasken est assez peu répandue, de ce que je sais. Comme vous l’avez dit, les hauts salaires découragent déjà une bonne partie de la corruption. De plus, nous avons des services anti-corruption très compétents qui veillent en permanence à éviter toute forme de corruption, qu'elle soit externe ou interne au pays. Cependant, les tentatives de corruption venant de l’étranger sont quasiment inexistantes et celles venant de l'intérieur sont rares, du moins je n’en ai pas eu vent. De mémoire, le dernier événement de corruption dans le gouvernement remonte à 2007, où une dizaine de députés du FPJS (Front Populaire pour la Justice Sociale) auraient reçu un pot-de-vin, je crois. Neuf ont accepté et le dernier les a dénoncés. Résultat, il s’est fait virer de son parti et a rejoint l’opposition qui est majoritaire aujourd’hui héhé.


Pendant que Tamara discutait avec ses invités, une personne vient les interrompre.


Marvin Fritzl – Je m’excuse de mon retard, madame Tamara, j’avais une affaire à régler avant.

Tamara Valentynivna – Ce n’est rien, nous n’avons pas attendu longtemps.


Après cela, Tamara fit rapidement les présentations avant de commencer la visite. Marvin Fritzl, quant à lui, commença les présentations du lieu.


Marvin Fritzl – Même si je pense que l’on vous a déjà fait les présentations, je me permets de les refaire. Donc, nous nous trouvons ici à la centrale nucléaire d’Osterwald, en bordure du lac du même nom. Au terme de la première planification, le site va abriter quatre réacteurs de 1200 MW électrique. Comme convenu, nous allons visiter un réacteur qui n’est pas encore en service, puis nous irons dans l’un des deux réacteurs en fonctionnement.
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Alexandra haussa un sourcil à l'anecdote. Qu'un député dénonce des traitres corrompus était une bonne chose, encouragée et valorisée en Sylva, mais ensuite changer de parti ? Cela l'intriguait, où étaient les convictions politiques ? Était-ce une dégradation de l'ambiance et de sa réputation qui l'avait poussé à partir ? Ou avait-il été dégouté du niveau de ses confrères ? Tout cela la laissait quelque peu circonspecte. Sa pensée fut interrompue par Lerouge :

-Nous vous suivons, monsieur Fritzl (il s'efforça de ne pas écorcher le nom).

La délégation suivit l'hôte, curieuse de découvrir à quel degré ils allaient visiter les installations. Verraient-ils le réacteurs ? L'intérieur même ? Même Lerouge n'avait aucune certitude, ne connaissant pas avec précision l'architecture des réacteurs raskenois quand bien même il la devinait, de par les descriptions précédentes.
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Marvin Fritzl – Nous n'allons pas tout de suite nous rendre au cœur de la centrale, nous allons faire un léger détour. Sachez-le, aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines zones de la centrale sont ouvertes aux visiteurs. Bien entendu, le but n'est pas d'en faire un lieu touristique ; nous accueillons principalement des lycéens ou des étudiants en école d'ingénieur.

Même si je pense que Monsieur Lerouge sait ce que c'est, je vais quand même l'expliquer. Ce que vous voyez devant vous est ce que l'on appelle un assemblage combustible. Il mesure près de 4 mètres de hauteur, pèse une tonne et contient 400 crayons. Les crayons sont les grandes tiges que vous pouvez voir dans l'assemblage. Chaque crayon pèse environ 2,5 kilogrammes et contient 200 pastilles d'uranium comme celle-ci. Rassurez-vous, c'est une fausse, sinon je ne pourrais même pas la tenir.

Chaque assemblage combustible délivre une puissance thermique d'un peu moins de 30 MW pour une puissance électrique de 10 MW.
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Matilde regardait un peu distraitement le crayon, se demandant surtout pourquoi il était nommé ainsi. Elle fut interrompue dans sa rêverie par Nicolas qui, fidèle à lui-même, enchaina une question et un monologue technique :

-Je suppose que les gaines de vos crayons sont en Zircaloy, plus précisément le Zy-4 ? C'est celui que l'on retrouve communément pour les réacteurs à eau pressurisée, combinant une bonne tenue thermique, mécanique et à la corrosion. Tout ce que l'on retrouve dans de l'eau à haute température sous pression, en somme.
Nos gaines ont malgré tout tendance à s'user rapidement, à l'échelle industrielle. Corrosion, réaction chimique avec l'hydrogène à haute température, ionisation sous les radiations. On recherche diverses alternatives en Sylva pour renforcer le zircaloy, notamment en troquant le hafnium pour du niobium notamment, mais aucun résultat concret jusqu'à présent.
Ce serait l'un des petits avantages des prochaines générations de réacteurs nucléaires à neutrons rapides. Nous sommes actuellement contraints par le zirconium puisqu'il n'absorbe pas les neutrons thermiques et évite d'empoisonner les réactions. Mais des réacteurs à neutron rapide pourront se contenter d'acier inoxydable qui lui absorbe les neutrons thermiques, mais pas les rapides. On part surtout sur de l'acier inoxydable ferritique, pour sa résistance thermique supérieure, avec quelques additifs tel que le molybdène, toujours pour les propriétés thermiques et oxydantes.
A également été testé l'acier inoxydable martensitique qui bien que sensiblement moins résistant à la chaleur que le ferritique, a de bien meilleures propriétés mécaniques, ce qui n'est pas de trop dans les pressions concernées combinées à l'expansion thermique. Mais nous ne sommes pas restés dessus malgré tout, la chose n'était pas nécessaire comparée à la résistante thermique.
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