23/07/2013
13:30:21
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Rencontre entre Sylva et Apex Energy

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Il n'était pas fréquent que des groupes privés étrangers soient invités dans l'ambassade des mahoganys. Même les lobbys sylvois devaient s'y rendre avec une certaine retenue, ce qui faisait de l'émissaire d'Apex Energy une petite exception. Il faut dire qu'il s'agissait là du représentant d'une société d'envergure, pour un projet d'envergure touchant à la souveraineté du pays.
Ce n'est pas pour autant qu'un accueil en particulièrement grande pompe fut organisé pour l'équipe raskenoise, si ce n'est des majordomes qui les réceptionnèrent et la limousine pour faire le trajet jusqu'au palais. Là, les représentants furent invités à s'exprimer devant la ministre des affaires étrangères, Matilde Boisderose, et une représentante du Département de l'Energie sylvois.

-Bonjour à vous et bienvenue en Sylva, j'espère que vous avez fait bon voyage. Nous sommes à votre écoute concernant la proposition que vous souhaitez faire.

Étaient également à disposition divers apéritifs sur une petite table, bien que les boissons alcoolisées y soient pour le moment absentes (tradition sylvoise d’attendre la fin des négociations importantes).
Pour le reste, la pièce restait confortable et chaleureuse, les murs mixant bois et pierres tandis que de grandes baies vitrées donnaient sur la ville et ses forêts.
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Rasken, 25 juin 2012, 9h00
Suite à la réponse positive du duché, les équipes d’Apex Energy s'étaient préparées à cette rencontre pour le moins importante. Cela faisait un an maintenant que la politique de l'entreprise avait radicalement changé. D'une petite entreprise nationale sans importance, elle avait maintenant la volonté de s'étendre à l'internationale, une politique appuyée par les vastes réserves pétrolières découvertes en 2011 sur le plateau de Crystal, apportant une sécurité financière assez conséquente. Bien que l'entreprise soit principalement centrée sur ses activités extractives dans le domaine des hydrocarbures, elle n'en restait pas moins une entreprise énergétique et donc pas uniquement concentrée sur le pétrole. Cette volonté d'expansion internationale était également poussée par une diversification entamée à Rasken par la construction d'un parc nucléaire assez conséquent, avec la construction de 27 réacteurs d'ici 2050. C’est tous ces facteurs qui ont conduit l’entreprise à s'intéresser au cas du duché de Sylva, un pays qui, comme Rasken, avait misé sur le nucléaire pour sa production électrique.
Tous ces éléments avaient mené à la rencontre du 25 juin qui se profilait.


Commandant de bord – À tous les passagers, c’est le commandant de bord qui vous parle. Nous sommes sur le point de décoller en direction du duché de Sylva depuis l’aéroport des Mahoganys. Il est actuellement 9h du matin, la température extérieure est de 25 degrés, et notre vol durera en tout 5h et 45 minutes. Nous espérons que vous passerez un agréable voyage.



Le vol s'est déroulé sans accroc, et l'avion s'est posé comme prévu 5h45 minutes plus tard à l'aéroport des Mahoganys au duché, causant quelques petits désagréments parmi la population à cause du bruit des moteurs, même si ceux-ci furent atténués par l'emplacement de l’aéroport.


Commandant de bord – Mesdames et Messieurs, c’est votre commandant de bord qui vous parle. Nous venons de nous poser à l’aéroport. J’espère que vous avez passé un agréable vol et comme convenu avec les Apex Energy, cet appareil reste disponible pour repartir à tout moment.

Falko Mayer – Bon, allons-y. Une voiture nous attend pour nous emmener dans le quartier de l'ambassade des Mahoganys.

Le groupe – Oui monsieur.


La délégation d’Apex Energy salua les personnes venues les chercher avant de se rendre sur les lieux de la réunion.


Falko Mayer – Mesdames, la ministre des affaires étrangères et représentante du Département de l'Énergie sylvois, je vous salue. Je suis Falko Mayer, le directeur de la branche internationale d’Apex Energy ainsi que la personne en charge des négociations pour nous l’espérons, un contrat bénéfique aux deux parties.

Comme vous avez dû le comprendre dans notre missive, nous sommes intéressés par le lancement du programme nucléaire civil sylvois. Apex Energy ayant la volonté de s’étendre à l’internationale ainsi que la volonté de se diversifier pour être moins dépendant des revenus du pétrole, le lancement de votre programme nucléaire nous intéresse au plus haut point et nous aimerions prendre part à l’aventure que vous avez initiée.

Même si nous avons récolté des informations de notre côté, j’aimerais que vous me disiez concrètement les besoins et les objectifs de votre programme nucléaire pour que je puisse vous répondre du mieux que je peux.
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Toujours avec un formalisme très direct, comme si les échanges avec le représentant d'une entreprise devait forcément perdre toute la chaleur d'une rencontre avec un politicien, le représentant du DES répondit.

-La situation est la suivante : notre production actuelle est de 236 KWH... pardon, 236 TWH par an, et nous prévoyons avec notre industrialisation progressive une augmentation de 7% par an. Elle repose essentiellement sur les énergies fossiles pour le moment, d'où l'importance de urgemment effectuer une transition vers des modèles plus durable.
Les objectifs finaux sont encore débattus à ce niveau, comptant entre 50 et 90% de la production assurée par le nucléaire à terme, d'autant que tous les comtés n'ont pas les mêmes objectifs.
Par ailleurs il y a plusieurs points à savoir : le premier est que Sylva a déjà initié le développement du secteur nucléaire, tant dans la recherche que la construction. Dès lors, il ne serait pas question de commander auprès d'Apex Energy la construction de plusieurs centrales. Il en faudrait une seule de grande puissance pour le moment, et nous réitérerons à l'avenir les partenariats s'ils sont probants.
La seconde contrainte concerne les conditions que nous exigeons, Sylva accordant beaucoup d'importance au caractère stratégique d'un domaine touchant à notre souveraineté même. Dès lors tous les matériaux requis pour ce chantier devront dans la mesure être achetés à des sociétés sylvoises. Ensuite, au moins 70% du personnel dédié à la construction et 90% du personnel opérant devront être de nationalité sylvoise.
Concernant les investissements et bénéfices, Sylva exige de contribuer financièrement à 85% à la construction et opération, et tirer conséquemment la même proportion des bénéfices nets.

C'est là que prit la parole Matilde Boisderose, ministre des affaires étrangères.

-Comme vous pouvez le constater, il est impératif que le Duché reste le contributeur majoritaire de ce projet. Après tout, nous disposons d'une industrie suffisamment florissante pour assurer en toute autonomie le développement de ce secteur... au niveau de sa construction du moins. Là où nous tenons à faire briller notre collaboration, c'est dans le développement technologique. L'objectif sera de faire travailler conjointement des experts aux expériences et méthodes potentiellement opposées pour en tirer le meilleur.

-Il y aura de nombreux détails sur lesquels nous aurons à nous entendre, repris l'expert technique tout en affichant sur un projecteur vidéo un schéma de central, tel que le taux d'enrichissement, le rythme des réactions, l'usage d'un modérateur pour favoriser les neutrons thermiques ou au contraire rechercher l'exploitation de neutrons rapides. Quel dispositif emploierons nous pour l'échangeur thermique ? Au-delà même de ces embranchements de choix, d'autres avancées pourront se faire sur des détails plus fins. Par exemple, l'alliage des barres de confinement ? Des turbines ?

Avec la courtoisie et le tact d'une diplomate aguerri, Matilde interrompit son compatriote à l'instant où il acheva sa dernière phrase. Ces points techniques seront à étudier ultérieurement, là où cette réunion devait se pencher sur l'organisation et les accords.

-Un autre point avec cette collaboration est l'aspect politique. On ne laisse pas participer à des projets aussi importants et vitaux n'importe quelle entreprise qu'elle soit privée ou nationale. Apex Energy a jusqu'à présent un parcours sans faute dans son domaine, l'Empire Raskenois profitant de tout ce prestige. Si les résultats de cette entreprise commune se montrent à la hauteur de votre réputation, le Duché de Sylva sera enclin à s'engager dans des projets bien plus ambitieux, en étroite collaboration avec l'Empire de Rasken.

Elle prit un verre d'ananas et mangue à disposition et continua après en avoir bu une gorgée.

-Il ne s'agira alors pas de vous intégrer dans l'édification d'un seul autre réacteur, mais bien dans toute une série. Sylva a des ambitions sur la question qui, si elles ne sont pas encore clairement quantifiées, sont indubitablement d'ampleur. Il nous faudra des partenaires de confiance, considérez donc cette première étape comme une expérience durant laquelle Apex Energy aura tout le loisir de faire ses preuves.

Elle vida sur ces paroles sont verre de jus, laissant la parole au représentant raskenois.
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Falko Mayer écouta attentivement les demandes de ses interlocuteurs, même si certaines demandes ne lui étaient guère agréables, comme le fait que Sylva participe à 85 % et engrange la même part des bénéfices. Cependant, pour Apex, si quelques sacrifices devaient être faits au début pour établir une relation de confiance, cela ne pourrait être que plus profitable pour les deux parties.




Bien, je vois que votre consommation est légèrement supérieure à celle de Rasken, qui s'établit à environ 218 Twh. Même si une augmentation de 7 % de votre consommation par an me paraît énorme, je fais confiance à votre travail. En ce qui concerne vos objectifs, laissez-moi réfléchir quelques secondes… voilà, pour vous donner un ordre d’idée, si l’on prend le plus gros réacteur nucléaire que nous proposons, qui a une puissance de 1600 MW pour une production d'environ 11,2 TWh par an, il en faudrait entre 11 et 19 en fonction de l’objectif final visé. Même si je sais que nous n’allons pas en construire autant, c'était pour vous donner un ordre d’idée.

Donc, comme vous l’avez dit, vous ne voulez pas, du moins en premier lieu, nous commander plusieurs centrales, mais une seule de forte puissance. Pour l'instant, la norme à Rasken est de 4 réacteurs par centrale. De plus, comme vous souhaitez que cette centrale soit de forte puissance, j’en conclus que notre réacteur le plus puissant serait le plus adapté. Cela vous convient-il ?

Ensuite, en ce qui concerne les différentes contraintes, nous comprenons que Sylva souhaite garder sa souveraineté et que vous souhaitez que les matériaux requis pour ce chantier soient, dans la mesure du possible, achetés à des sociétés sylvoises. J’aimerais vous demander si il serait possible que les ressources soient effectivement achetées à des sociétés sylvoises, mais que le traitement et la fabrication des éléments soient effectués à Rasken ? Comme mon pays a lancé un vaste programme de construction de centrales, il est devenu rentable d’établir des lignes de production. C’est pour cela que je vous le demande, non pas pour voler de votre souveraineté, mais dans un souci d’efficacité. Mettre en place ces lignes de production à Sylva serait très coûteux en plus d'être opérationnel dans quelques années. Avec ces lignes de production, Apex est actuellement capable de produire 2 réacteurs par an, mais comme le site industriel a été, disons, un peu surdimensionné, nous sommes en capacité d’en produire plus sans impact sur la durée de construction. Pour la durée d'ailleurs, nous nous engageons à livrer le premier réacteur 4 ans après la signature du contrat, puis ensuite un chaque année. Pour ce qui est de la possibilité d’un retard, Apex s’engage à couvrir tous les surcoûts



Après ce début de réponse, Falko Mayer prit un jus pour se désaltérer, puis il reprit ses explications


Pour ce qui est du personnel, nous sommes évidemment favorables à ce que les Sylvois soient majoritaires dans la construction et l’opération de la centrale. Bien sûr, que ce soit pour la construction ou l’opération, des employés Raskenois seront présents au début pour organiser et former le personnel. Cependant, une fois ces objectifs accomplis, le nombre d’employés Raskenois se limitera au strict minimum. Cependant, nous aimerions que les employés sylvois travaillant dans la centrale fassent partie de notre entreprise. Cela vous dérangerait-il ?

Enfin, en ce qui concerne le financement, même si cela ne me plaît pas trop qu’Apex soit aussi minoritaire, cela signifie aussi que nous aurons moins d’argent à mettre dans ce projet. Donc, comme je vous l’ai dit, même si cela ne plaît pas trop, ça ne me dérange pas plus que cela.

Quant à votre proposition de coopération scientifique dans le domaine de la recherche nucléaire, nous sommes évidemment favorables. Cela ne peut que profiter aux deux parties.



Falko Mayer arrêta de parler et attendit la réponse de ses interlocuteurs.
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Le sujet étant quelque peu hors de portée de la ministre, c'est le représentant qui répondit.

-Oui, l'augmentation de la consommation est démesurée et suit l'industrialisation très rapide que connaît Sylva. Les secteurs primaires et secondaires sont en plein développement et demandent un approvisionnement notable, et la qualité de vie des sylvois s'améliore aussi. Bref, cette augmentation brutale des besoins n'est pas une erreur.
Concernant les échelles de puissance que vous évoquez, elles nous conviennent parfaitement, quatre réacteurs de 1600 MW de puissance sauront à terme fournir un apport intéressant, et surtout expérimenter des dispositifs d'une telle ampleur pour les prochaines étapes du projet.
Concernant l'approvisionnement des composants... heu...

Le sujet devenant plus politique, c'est Matilde qui prit le relais. Il fallait certes faire valoir les intérêts de Sylva, mais sans non plus balayer ceux des raskenois. Elle s'autorisa donc quelques compromis.

-Les échanges de matières premières de Sylva jusqu'à Rasken pour leur transformation avant de revenir ici n'est pas exclue, mais risque de représenter en soit un exercice complexe. Si le cahier d'activité de vos industries fait partie de vos impératif, nous pouvons directement convenir de faire dans une certaine mesure, disons jusqu'à 50% des composants, venir de Rasken. Leur production pourra au choix être assurée par des matières premières sylvoises ou autres. Mais le reste devra impérativement provenir de l'industrie sylvoise.
Si nous sommes heureux que Rasken s'engage à couvrir les éventuels surcoûts, Sylva assurera pour sa part sa responsabilité de financer à hauteur convenue de 85% les prix d'approvisionnement. D'ailleurs concernant ces investissements, la position d'Apex Energy est justifiée. Quel aurait été votre objectif de contribution et parts des bénéfices ? Je ne peux garantir de les tenir, mais au moins étudier la question.
Concernant la gestion du personnel, pouvez-vous expliciter les motivations pour qu'ils intègrent l'entreprise Apex Energy ? Comment se déroulerait la gestion de la centrale, sera t-elle alors gérée par Apex ?
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Ce n'est pas tant un impératif pour nous, mais plutôt une question de temps de construction, temps qui semble commencer à vous manquer au vu de l'augmentation spectaculaire de votre consommation. Si vous êtes d'accord, nous aimerions que nos industries raskenoises fabriquent tout ce qui touche à la cuve des réacteurs, à la tuyauterie, aux turbines, etc. Pour ce qui est du reste, l'électronique, les capteurs, l'alternateur, le transformateur, etc. Et ne vous inquiétez pas, même si cela représente un exercice complexe, cela n'entraînera pas de surcoût au vu du temps gagné.

Pour ce qui est du matériel que nous achèterons aux entreprises sylvoises, il y a une seule chose sur laquelle je ne négocierais pas : c'est la sécurité. Mon pays ayant des normes de sécurité et de pollution assez strictes, nous n'achèterons que du matériel qui respecte ces normes.

En ce qui concerne nos objectifs de contribution, pour nous, le rêve absolu serait d'arriver à un partage équitable de 50/50. Pour notre politique à l'international, nous considérons qu'une contribution au dessus de 30% est très satisfaisante. Bien sûr, si notre contribution est au-dessus de ces 30 %, cela ne signifie pas que les projets sont horribles, mais simplement qu'ils sont moins intéressants.

Pour ce qui est de notre motivation à ce que les employés intègrent Apex Energy, pour faire simple, notre vision est la suivante : quand nous construisons des infrastructures dans un pays, pour nous, les infrastructures construites, que ce soit des centrales, des puits de pétrole/gaz ou autres, sont la propriété d'Apex. En fonction du contrat signé, nous reversons à l'État un pourcentage des bénéfices du mois, par exemple, à Sylva. Si le pourcentage reste le même, nous vous reversons 85 % des bénéfices produits par la centrale.

De plus, nous pensons aussi que c'est dans l'intérêt des employés, d'un point de vue financier, de travailler pour Apex. Notre politique est la suivante :

1. Vous avez le même poste ?
2. Vous avez la même ancienneté ?

Très bien, quel que soit le pays dans lequel vous travaillez, votre salaire sera le même. Et ce salaire est basé sur le plus haut salaire versé dans un pays.

Par exemple, si un ingénieur sylvois touche disons 3000 $ en moyenne et que les ingénieurs d'Apex travaillant à Rasken ont un salaire de 4500 $, les ingénieurs sylvois étant employés d'Apex auront un salaire de 4500 $. Cela est, par exemple, très avantageux pour les employés des pays pauvres qui touchent un salaire bien supérieur à ce qu'ils auraient pu toucher normalement. Vous vous dites sûrement que ce n'est pas un bon calcul car nous pourrions avoir des bénéfices supérieurs si nous baissions les salaires dans les pays pauvres, mais pour nous, tout travail égal mérite une rémunération égale.
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-Ce partage des composants convient à Sylva, répondit le représentant du DES, nous nous chargerons de tout ces aspects là. De même Sylva partage vos exigences concernant les normes de sécurité. Il s'agit là d'un réacteur nucléaire, il est impensable de lésiner sur ces points là. C'est d'ailleurs pour cette raison que les réacteurs sylvois comprennent plusieurs dispositifs pour prévenir des catastrophes les plus critiques avec des sécurités passives. Entre les catalyseurs qui recombinent en eau le dihydrogène et dioxygène synthétisé dans un éventuel accident, ou les barres de contrôle du réacteur pensées pour se mettre automatiquement en "pause" en cas de panne, ainsi que le bassin de récupération sous le réacteur pour récupérer le corium dans le pire des cas, tout est pensé pour que le pire ne puisse juste pas se produire.
Et puisque l'on aborde le sujet, une nouvelle norme de sécurité sera peut être à terme ajoutée : le renforcement du dôme. Il est pensé pour supporter le crash d'un avion, mais devra peut-être prochainement pouvoir supporter des missiles balistiques.
Et si cela va de soi, je précise que les centrales doivent intégrer des normes de construction sismiques et cycloniques en vue des risques naturels de la région.

Il s'arrêta là, laissant la ministre Matilde parler.

-Concernant le partage des investissements et bénéfices, Sylva pourrait aller jusqu'à vous en accorder un tiers, prêt de 33%. Difficile de faire davantage face au caractère très protectionniste des politiciens et syndicats impliqués.
Concernant la volonté que la centrale soit la propriété d'Apex (elle fit une légère pause d'une seconde), c'est tout bonnement impensable pour la raison cité précédemment. Elle devra être une propriété nationnale. Le mieux que je puisse faire est de vous concéder des droits d'exploitation de la centrale, qui en elle-même resterait la propriété de l'État.
Pour ce qui est des salariés qui rejoindraient Apex. C'est là encore un sujet délicat et d'autant plus si cela provoque une disparité des salaires avec des ouvriers qui ne le rejoignent pas. Il faudrait conséquemment que soit tous les salariés rejoignent Apex, soit que ceux travaillant toujours pour Sylva voient leurs salaires majorés.
Si nous nous entendons pour concéder les droits d’exploitation à Apex, alors il sera envisageable de faire travailler tous les salariés pour Apex.
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Bien entendu, les normes de nos centrales sont adaptées aux conditions climatiques et sismiques du pays dans lequel elles sont construites. Par exemple, nos normes de sécurité en matière de séisme consistent à prendre le séisme le plus puissant recensé dans la zone, en le majorant de 0,5 sur l’échelle de Richter, tout en tenant compte des paléoséismes découverts à partir de traces géologiques. En cas de séisme, le 2DP (Dispositif de Défense en Profondeur) entre en action.

Nous comprenons que vous ne puissiez pas aller au-delà des 33 %, ce qui reste un pourcentage très satisfaisant. L'industrie nucléaire étant extrêmement sensible, la confier à un acteur étranger peut poser des problèmes, c'est pourquoi nous ne demandons jamais plus de 50 %. Même si nous cherchons à maximiser les bénéfices, nous préférons que le pays dans lequel nous opérons reste majoritaire, question de principe.

Concernant la propriété de la centrale, le désir que la centrale nous appartienne est davantage un gage de sécurité, car être simplement l'opérateur nous place dans une position plus précaire. Cependant, si cela est vraiment impossible pour vous, être l'opérateur de la centrale nous convient également. Dans ce cas, nous aimerions signer des contrats à long terme stipulant qu'Apex restera l'opérateur de la centrale pendant X années. Idéalement, des contrats de 10 ans seraient bénéfiques pour nous et pour vous, principalement pour des raisons de sécurité. Notre politique d'exploitation des centrales prévoit des contrôles approfondis tous les 10 ans, en plus des contrôles tous les 2 ans pour vérifier le bon fonctionnement. Ces contrôles décennaux garantissent que la centrale peut continuer à fonctionner pendant 10 ans supplémentaires. La centrale est examinée en détail, vérifiant que la cuve est en bon état, que les systèmes de sécurité ne sont pas obsolètes, etc. Si la centrale réussit ce test, elle continue pour 10 ans de plus ; en cas de problème, elle est arrêtée jusqu'à ce que le problème soit résolu. Cependant, si la cuve présente un problème, nous sommes dans l'obligation d'arrêter la centrale définitivement, car la cuve est le seul composant que nous ne pouvons pas remplacer.

En ce qui concerne les salaires, je pense que des salaires plus élevés inciteront naturellement les personnes à travailler pour nous. Sinon, que diriez-vous d'instaurer une sorte de période d'essai, disons 3 à 4 mois, pendant lesquels les employés peuvent évaluer nos conditions de travail, l'ambiance, etc. À la fin de cette période, ils peuvent choisir de partir ou de devenir pleinement des employés d'Apex.

J'aurais également deux autres questions, si vous me le permettez. Tout d'abord, comment envisagez-vous d'obtenir le combustible pour les réacteurs ? Avez-vous déjà commencé à construire un centre d'enrichissement ? De plus, quelles sont vos dispositions concernant les déchets nucléaires, en particulier les combustibles usés, et non les déchets faiblement radioactifs ?
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-Bien, nous sommes en accord sur les questions sécuritaires et financières, répondit Matilde, maintenant concernant la question de la propriété...

Elle fit une courte pause avant de reprendre.

-Si votre objectif est d'avoir une position durable et stable, nous pourrons inclure des clauses dans le contrat de droit d'exploitation. Non seulement les contrats s'étendront sur une certaine durée, Sylva serait parti sur cinq ans mais nous sommes prêt à vous concéder dix ans, mais intègreront qui plus est que le contrat sera systématiquement renouvelé avec accord de l'Empire Raskenois en cas de respect de ses engagements.
Il n'y a qu'en cas de non-respect des normes et accords, ou en cas de tensions politiques amenant à des tensions que le contrat ne sera pas renouvelé, voir rompus. Je précise que je mentionne le cas des tensions comme un cas de figure d'exemple, pas comme une éventualité puisque Rasken ne s'est pas illustré de la mauvaise façon jusqu'à présent.
Sur la question des salaires, il s'agira de vos méthodes du moment qu'elles respectent le Code du travail sylvois.

Le représentant du DES prit finalement le relais.

-Les protocoles décennaux de vérification conviennent qui plus est à Sylva, y compris sur la question de la cuve. Concernant le combustible, nous sommes capables de l'enrichir mais ne disposons que de maigres gisements en Sylva et devons en importer l'essentiel. Au sujet des déchets, nous sommes capables de les entreposer en toute sécurité, mais l'opinion publique y est très défavorable (à l'entreposage en Sylva du moins, pas à la sécurité).
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Bien, je suis heureux d'entendre que vous accordez une importance similaire à nous par rapport à la sécurité.

Pour ce qui est des déchets, nous comprenons que votre population soit réticente à les entreposer sur son sol, ce qui nous est inconnu peut naturellement susciter des craintes. À ce sujet, j'aimerais vous proposer une solution. Seriez-vous prêt à laisser Apex Energy s'en charger ? En effet, notre entreprise est en train de construire un immense complexe d'entreposage souterrain à long terme. Normalement, il est conçu pour accueillir les déchets raskenois, mais nous savons que nous pourrons largement l'agrandir.
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-Ce serait une solution appréciable, au moins le temps que la population apprenne, s'accoutume et accepte le stockage des déchets. Ce ne sera pas l'intégralité des déchets qui seront à la charge de Rasken, Sylva disposant déjà de lieux de stockage. Mais à mesure que leur production augmentera, et que nous rencontrons des difficultés à en implanter des nouveaux, nous sous-traiterons cette tâche auprès d'Apex Energy.

L'expert du DES intervint brièvement.

-Nos équipes seront mises en contacte pour les protocoles, normes et autres. Il serait malencontreux que Sylva transfère des bidons scellés trop gros pour les Raskenois.

-Par ailleurs, ce contrat serait entièrement distinct de celui concernant la centrale. Les droits d'exploitation et le traitement des déchets sont deux choses bien différentes. Il me semble que nous avons vu l'ensemble des points nécessaires. Souhaitez-vous en aborder d'autres ou passer à la formalisation des accords ?
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Bien entendu, le contrat est différent de celui d'exploitation de la centrale, comme vous le dites, ce sont deux choses distinctes.

Je pense effectivement que nous arrivons au terme de cette rencontre, du moins sur l'aspect politique. Nos ingénieurs respectifs vont prendre le relais et discuter des détails techniques, je pense qu'il serait judicieux d'établir des échanges. Nos ingénieurs viendront en Sylva pour voir comment vous travaillez, et inversement.

Je demande ça comme, mais seriez-vous intéressé par une visite de nos installations de raffinage, retraitement, entreposage, etc., etc.?
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-Hé bien, une visite de ces infrastructures serait des plus intéressants. Moi et peut-être la Duchesse y participeront.

Fut alors officialisé le traité, incluant formellement les points suivants :
-Apex Energy construira en Sylva une centrale avec quatre réacteurs de chacun une puissance de 1600 MW,
-Elle s'engage par ailleurs à employer dans la mesure du possible mains-d'œuvre et matériaux sylvois. Sera fait une exception notamment pour la construction de la cuve, turbine et tuyauterie, qui reviendra à Apex Energy, tandis que la construction du bâtiment et tous les éléments électriques (alternateurs et transformateurs, instruments de contrôle...) utilisés par Apex Energy pour la construction seront produits en Sylva.
-Le partage des investissements et bénéfices se fera à hauteur de 33% pour Apex Energy, et 67% pour le Duché de Sylva.
-La centrale reste la propriété nationale de Sylva, qui loue les droits d'exploitations à Apex Energy selon un contrat d'une durée de dix ans renouvelables. Sylva s'engage à renouveler le contrat, sauf accord d'Apex Energy, ou justifications politiques concernant l'Empire Raskenois. Il est à noter que les salariés travailleront en conséquence pour Apex Energy selon les salaires les plus élevés des pays dans lesquels sont implantée la société.
-Les normes de sécurité de la centrale incluront celles des deux nations (normes sismiques et cycloniques, dispositifs en cas de crises majeures tel qu'une cuve de récupération du corium en situation catastrophique, des catalyseurs passifs pour recombiner en haut l'hydrogène et oxygène éventuellement produit en cas d'accident, des barres de contrôle relevées de façon active et retombant de fait automatiquement en cas de pannes).
-Une quantité variable des déchets nucléaires de Sylva seront traités par Apex Energy.

Les accords furent ratifiés selon les procédures standards. Les représentants furent par la suite invités à un apéritif pour célébrer ce fructueux accord qui saura profiter au deux partis en plus de contribuer à un rapprochement politique.
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Après la signature des accords et la fin du petit apéritif, Falko Mayer ainsi que les employés d’Apex se préparèrent à rentrer à Rasken. Ce contrat était très important pour Apex. En effet, celui-ci était le premier contrat en matière d’électricité en dehors du territoire national que l’entreprise signait, seulement pour l’électricité, car Sent Julian est le premier contrat qu’Apex a signé, mais celui-ci concerne le gaz.


Falko Mayer – Bien, Messieurs, dames, nous partons. Cet échange a été des plus productifs à mon sens. Nous vous attendons impatiemment dans 3 jours pour vous faire visiter nos installations.


Après cela, Falko Mayer et son équipe montèrent dans des voitures en direction de l’aéroport.


Chauffeur – Où allons-nous, monsieur ?

Falko Mayer – À l’aéroport, s'il vous plaît. Nous rentrons.

Chauffeur – Bien.


Une fois arrivés à l’aéroport, Falko Mayer salua une dernière fois les représentants sylvois avant de monter dans son avion.

Quelques minutes après cela et une fois le décollage convenu avec les équipes de la tour de contrôle, l’avion se plaça sur la piste. Une fois le feu vert donné, les 4 moteurs Thunder commencèrent à rugir et l’avion se mit à prendre de la vitesse puis décolla.

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Malgré l'actualité chargée avec la Loduarie et Paltoterra, Alexandra se libéra pour participer à la visite en compagnie de sa fille et ministre des Affaires étrangères, Matilde Boisderose, ainsi que du représentant du DES. Elles regrettèrent presque de ne pas avoir un jet semblable à celui des raskenois, d'autant plus quand leur nation se vantait de ses rapides progrès en aéronautique.
Leur voyage dura au total vingt heures, dont deux d'escales en territoire fortunéen à proximité de Travie. Les quatorze milliers de kilomètres à parcourir était au-delà de l'autonomie des derniers avions de ligne, et l'accompagnement d'un avion ravitailleur était estimé superflu dans ce contexte. Le départ s'était fait à 10h en Sylva, de façon à arriver en début d'après midi en Rasken une fois pris en compte voyage et décalage horaire. Profitant du luxe de leur appareil, les trois dignitaires avaient pu se reposer durant le trajet pour être fraiche à leur arrivée.

C'est avec professionnalisme que les pilotes sylvois naviguèrent dans le ciel de Rasken, avec une très attentive écoute de la tour de contrôle et des procédures aériennes. Une fois posé au sol, émergèrent Alexandra et Matilde Boisderose accompagné du représentant, d'un majordome et d'un secrétaire conseiller. Ils étaient tous vêtus dans un style très sylvois, évolution créole de la mode eurysienne de l'ouest du XVIIIème siècles. Si leurs tenues étaient adaptées à la chaleur de Sylva, tous portaient à leurs bras une épaisse veste à enfiler si le vent s'avérait trop frais pour eux..
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