OPERATION UMBRELLALe Colonel Hërschel, venait de prendre ses quartiers au siège local de la United Oil, près de la capitainerie du port de Kotios, tandis que le débarquement des troupes était achevé, et tout le matériel occupait déjà un espace non négligeable des docks. Toutefois, l'art de l'organisation et de la rationalisation étant une discipline hautement maîtrisée dans les Provinces-Unies, chaque centimètre carré fut optimisé de manière à minimiser tout l'espace occupé.
Chacun des Miliciens s'était vu assigné une affectation ainsi qu'une tâche, afin de ne jamais laisser les troupes assujettir à inactivité, et donc in fine, à la diminution de la vigilance. Le Colonel Hërschel mettait un point d’honneur à ce que la discipline règne sous son commandement, et que rien ne soit laissé au hasard.
Vérification des stocks, rondes, surveillances aux jumelles, inventaires, montage et démontag des armes, repassage des uniformes, opérations de reconnaissance et communications régulières au Contrôle (la base de commandement avancée de l'opération Umbrella), telles étaient les tâches continuellement assignées aux femmes et aux hommes de l'opération extérieure menée par les Provinces-Unies du Lofoten.
Une partie des docks du port de Kotios, investies par les forces des Provinces-Unies, et les grues des terminaux pétroliers de la United Oil.Colonel Herschël : "Enseigne Jacobson, au rapport je vous prie "
Enseigne Jacobson : " Alors oui mon Colonel, voici les informations dont nous disposons, les forces du Grand Kah tiennent fermement certains lieux stratégiques de Kotios, comme l'aéroport et ses environs, ainsi qu'une majeure partie du port, des docks, et de ses infrastructures industrielles. Toutefois étant donné la très grande superficie de l'installation portuaire, et la configuration industrialisée particulière des lieux, le Grand Kah ne saurait couvrir et contrôler l'intégralité de ces quartiers depuis son seul quartier général appelé le Saint-Siège. La population est par ailleurs considérée comme majoritairement acquise aux forces communistes".
Colonel Herschël : "Socialistes enseigne Jacobson, socialistes, j’imagine que ce n'est guère évident pour un Lofotèn de faire la différence mais croyez moi les mots ont leur importance et leur signification "
Enseigne Jacobson : "Ahem, oui pardon mon Colonel, ...socialistes donc ...d'ailleurs à ce sujet, nous venons de recevoir un câble de la part de la Garde Axis Mundi des forces armées du Grand Kah"
Colonel Herschël : "Vous m'en direz tant ?...mmmmmmh....je vois..."
Enseigne Jacobson : "Devons nous répondre mon Colonel ?"
Colonel Herschël : "De toute évidence, nous sommes une nation civilisée et il serait bien inopportun de notre part d'ignorer une telle communication. Nous allons leur préparer une réponse polie et courtoise, dont nous avons le secret. Jusqu'à présent le Grand Kah n'a jamais montré la moindre animosité envers nous et nous allons faire en sorte que cela dure "
Remis à qui de droit : a écrit :
A l'intention du commandement de la Garde Axis Mundi
A l'honorable citoyen-général dirigeant les forces armées du Grand Kah,
Nous vous remercions avec bienveillance pour votre sollicitude et votre diligence, et ainsi permettre au personnel de l'opération de secours "Umbrella" d'utiliser une partie des installations portuaires kotioïtes, certaines étant par ailleurs pour partie sous concession privée. Il semble évident que nous partageons le même objectif c'est à dire celui du maintien de la paix et de la préservation du fragile équilibre politique actuel. Une situation précaire qui peut très vite dégénérer ce que, et j'en suis persuadée, vous comme moi voulons à tout prix éviter. La coordination de nos actions et le partage d'informations me paraît plus que souhaitable je dirais même qu'il est d'un intérêt mutuel. Il serait absurde de contester votre influence et votre impact dans les environs.
A ce titre, j'ai reçu l'autorisation de Contrôle de vous confirmer la position officielle des Provinces-Unies du Lofoten : nous n'apporterons aucun soutien d’aucune sorte aux factions en présence, et nous nous garderons bien d'intervenir dans un conflit qui ne nous regarde pas...pour le moment. Toutefois, je serais autorisée à "engager" et à proposer notre support dans le cas où la situation dégénèrerait, et représenterait un risque et une menace inacceptables pour nos ressortissants, leurs familles, et leurs biens.
Pour le bien de Kotios et de nos intérêts communs,
Colonel Hërschel, chef des forces armées de l'opération "Umbrella"La chef des opérations extérieures savait pertinemment que Kotios ne devait sa survie qu'à la perfusion continue des subventions internationales, dont les Provinces-Unies étaient d'ailleurs un contributeur majeur. Ils se battaient avec la Troisème Rébublique du Jashuria pour en dominer l'économie, et en tant que premier employeur de la cité-etat, et arrosait abondamment fonctionnaires, représentants locaux, et associations diverses et variées. La moitié du secteur économique de Kotios était peu ou prou abreuvé et maintenu par une soif inextinguible de devises et capitaux étrangers.
Sans cela, des pans entiers de l'économie de la Commune seraient privés de leur carburant en monnaie sonnante et trébuchante, et c'est tout le système qui s'effondrerait et deviendrait une économie souterraine de survie...
Enseigne Jacobson : "Heu...mon Colonel ?"
Colonel Herschël : "mmmmh, ah oui pardon j'étais dans mes pensées, alors, que donne la mission de reconnaissance que j'ai confiée à l'unité 3B ?"
Enseigne Jacobson : "Alors oui, les membres de l'unité 3B ont réussi à infiltrer certains checkpoint et se sont fondus parmi la population civile. Les Kotioïtes sont très politisés et ne peuvent s'empêcher d'abreuver leurs camarades de discours politiques et de rumeurs, et par ailleurs.."
Colonel Herschël : "Allons à l'essentiel, j'ai besoin d'informations locales détaillées, des forces en présence, de la situation de chacun, du nombre de putschistes, de la situation sur le terrain"
Enseigne Jacobson : "Nous avons intercepté plusieurs communications rudimentaires du Pharois, il semblerait qu'ils ceinturent le Quartier de l'Assemblée Populaire, qu'ils ont entièrement verrouillé, on nous as rapporté des rafles d'habitants, et des arrestations arbitraires, ainsi que des actes de..."
Colonel Herschël : "Les Droits de l'Homme ne m’intéressent pas, nous savons quel sort ces gens réservent à leurs propres populations et quels crimes ils commettent au nom de leur odieuse idéologie. C'est malheureux et on ne peut rien y faire, je veux savoir quelle est la situation dans le camp des Putschistes."
Enseigne Jacobson : "Ahem...peu reluisante, je ne dirais pas désespérée mais clairement le rapport de forces est factuellement en leur défaveur. Le Quartier de l'Assemblée Populaire abrite la majorité des putschistes, et les éléments les plus extrêmes et virulents. Leur leader Peter Cushing, et bien cet homme semble être tout sauf un modéré et un homme pondéré avec lequel on peut raisonnablement discuter..."
Colonel Herschël : " Ce quartier je l'ai étudié, chaque rue est un véritable coupe gorge, il y a peu d'avenue large, impossible de faire intervenir des divisions mécanisées ou des chars. Il s'agira de combats de rues, à moins que.... Quoiqu'il en soit ces Putschistes sont en plus d'être de dangereux fascistes, des idiots patentés. Ils vont devoir se battre sur tous les fronts, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. Tout tacticien dirait que c'est perdu d'avance. Mais combien de batailles que tous pensaient "gagnées d'avance" se sont elle révélées d'incroyables défaites ? Très bien, sinon, c'est tout ? "
Enseigne Jacobson : "Le quartier nationaliste de la Coupole se barricade en prévision d'une anticipation d'une intervention contre ses habitants"
Colonel Herschël : "Une ...intervention. En voilà un euphémisme. Mettez vous un peu à leur place, ils raseront ce quartier pierre par pierre, et les habitants avec, plutôt que de prendre le risque d'une résurgence fasciste. Le fanatisme laisse malheureusement peu la place à d'autres alternatives."
Enseigne Jacobson : " ..d'accord mon Colonel. Pour terminer, mmmh...un ...une missive je ne sais pas du Pharois Syndikaali, enfin je crois, c'est pas clair, mais c'était là pour qu'on le trouve, c'est sûr"
Colonel Herschël : Voyons voir...hummm..vous vous êtes trompé, ce sont les délires d'un poivrot lors de votre dernier séjour au Mess que vous me reportez mon cher !"
Enseigne Jacobson : "Quoi ? Mais je..non...je suis désolé"
Colonel Herschël : "Je vous embête, décidément, c'est facile avec vous. Détendez-vous, je vois tout de suite à quel genre de...d'homme j'ai à faire, j'en ai fréquenté toute ma vie. Suffisant, imbu, patriarcal, et probablement saoûl du matin jusqu'au soir. Pour arriver à ce poste, il m'a fallu apprendre à gérer ce genre d'individu."
Remis à qui de droit : a écrit :
A l'intention de- à qui de droit - responsable des forces Pharoises
Honorable ami, j'ai bien pris en considération vos pertinentes remarques et votre excellente verve n'est pas passée inaperçue. Malheureusement, ne m'occupant guère de politique, et n'étant qu'une simple professionnelle de la chose militaire, j'ai immédiatement transmis ce que j'ai cru interpréter comme des griefs à notre commandement. Le Contrôle, j'en suis sûre, saura trouver les personnes adéquates susceptibles d'entendre et recueillir vos mots difficilement déchiffrables.
N'étant qu'une humble femme au service de mon pays, je vous serais gré de ne point me tenir rigueur d'avoir un niveau de compréhension bien en deça de vos attentes.
En revanche, mes supérieurs, et l'ensemble des diplomates travaillant pour les affaires étrangères des Provinces-Unies seront ravies de pouvoir échanger sur ce sujet avec vous, et tenterons de vos donner entière satisfaction.
De mon côté, je tiens à vous rassurer, nous ne sommes pas ici pour marcher sur vos plates-bandes, enfin vos tranchées oserais-je dire, nos ressortissants sont notre unique priorité, et nous exhortons chacune des parties à la modération et à la prudence. Deux notions qui je l'espère vous sont familières ou tout du moins évoque chez vous un vague souvenir que la boisson n'aurait pas effacée ? Pardon, pardon, je suis parfois d'humeur taquine, je ne recommencerais plus, promis. Bref tout ça pour dire que nous goûtons très peu aux massacres de civils et aux répressions sanguinaires, mais sans avoir votre expérience en ce domaine, je gagerais que cela n'est pas une chose d'agréable ni de souhaitable, pour personne. D'autres voies existent et mériteraient d'être explorées, il y a tellement de possibilités..je vous dis cela en toute humilité bien sûr.
Bien amicalement,
Colonel Hërschel, chef des forces armées de l'opération "Umbrella"