30/06/2013
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Activités étrangères dans l'Empire Listonien - Page 21

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Trois communications, dont deux privées.

La Qari Ijja Shenna n'avait jamais été aussi impliquée directement dans une crise outre-Althalj, et ce, depuis celle ayant opposés militairement les Tamurt n Althalj à l'Aricie en 2006.

Les programmes télévisés Althaljirs avaient passé en boucle la déclaration de la Qari Ijja Shenna sur le mercenariat armé et sa condamnation stricte au sein de l'Althalj Alkabir.
Et c'est sur cette dernière désignation que reposait la portée du message en lui même.
L'Althalj Alkabir était un concept de Tamurt n Althalj élargi, d'un ensemble de peuples Althaljirs, ou non Althaljirs, sous un même dôme de convergence, sous divers aspects transcendants les limites traditionnelles étatiques. Afin d'éviter un rejet conceptuel par un usage maladroit de la langue, une mauvaise compréhension par une sémantique outre-Althalj, l'Althalj Alkabir était généralement désignée sous le terme "d'Afarée de l'Ouest".

Le discours, au poing fermé, de la veille, était semble-t-il complété par une allocution publique et trans-nationale de la Qari Ijja Shenna, dirigeante et porte-parole des Tamurt n Althalj.
Le message était adressé au Kodeda tout particulièrement, puis au PIK et enfin aux nations impliquées dans la catastrophe que l'Althalj souhaitait éviter.







"Chères soeurs et frères de l'Afarée de l'Ouest,

Les mots ne permettent pas toujours de toucher les coeurs et faire chavirer les convictions qui sont nôtres, à toutes.
Les certitudes établies par le cheminement de l'Histoire et de ses expériences personnelles ne peuvent être ébranlées par le discours d'une femme,

Aussi proche soit-elle,
Aussi inquiète soit-elle,
Aussi peinée soit-elle,

Par une situation qui ne semble pas s'apaiser ou qui ne souhaite pas que cela soit le cas.

La réalité du quotidien attise les tensions, la colère qui au fond de son être ne fait que grandir avec le temps et se dévoile de plus en plus lorsque le coeur pense que l'heure est venue,
Que le destin bouleverse nos vies, pour toujours et peut être pour ce que nous pensons être le meilleur.


Je me dois toutefois d'essayer de faire entendre la raison et de protéger ou épargner ce qui peut encore l'être.


...


Le coeur dicte, mais en ce jour, c'est à la raison qu'il faut faire confiance.

La raison fait hésiter, car elle empêche aux émotions de fausser, d'accélérer le destin qui est nôtre.


Les Tamurt n Althalj... Je... vous implore de ne pas écouter votre coeur.


Kodedanes et Kodedans,

Quelque soit votre relation avec les instances influentes de votre contrée,
Ecoutez la raison et ne franchissez pas l'irréversible.
N'écoutez pas les affabulations et prédicateurs de la violence.

L'Afarée de l'Ouest souffre avec vous de voir l'opportunisme empoisonner les coeurs et renverser avec égoïsme et égocentrisme, plutôt que de porter les valeurs qui sont nôtres, femmes et hommes en Afarée.

Justice sera rendue à ceux qui ont parsemé la folie de la violence sur vos terres.

Deux voies nous furent données ; la violence de Caïn ou la non-violence d’Abel.
Rappelons-nous des conséquences et du remugle de la première.


Le dialogue est toujours possible et c'est avec le temps que votre génération prodiguera un futur meilleur pour vos familles, vos enfants, vos amies, vos voisines."



ﻭَﻋَﻠَﻴﻜُﻢ ﺍَﻟﺴَّﻠَﺎﻡُ






Une communication avait été faite avec le Parti Indépendantiste Kodedan en privé afin de permettre à un message personnel d'être transmis.
Les Tamurt n Althalj s'inquiétaient d'actions physiques et violentes dans les jours ou semaines à venir et souhaitaient que le PIK fasse preuve de réserve autant que possible.
Une étrange danse des nations se jouait au sein du Kodeda et la population locale et régionale allait pâtir de l'opposition de trois blocs, allant de "l'ancien monde" à ceux de la révolution ou de la convoitise.

Les discussions en cours entre l'Althalj et différents partis, de cette danse nauséabonde, visaient à contenir autant que possible l'excès de tensions en cours et la possible explosion de violences qui pourraient en découler.

L'éradication du mercenariat armé semblait être une tâche crève-coeur pour l'Althalj qui n'avait plus le choix que d'agir et affirmer les préceptes de la Bienveillance en Afarée de l'Ouest.
Il n'était toutefois pas à l'ordre du jour de rentrer dans une situation de conflit inter-nations, par l'entremise d'une crise localisée.

Le risque de s'embourber et d'être tirée vers le fond était néanmoins bien réel et la Maktaba et la Sororité le savaient.




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logos des services secrets alguarenos et du Clan saadin kodedan.

CONFIDENTIEL - 4 janvier 2009 - Kodeda : les révolutionnaires obligés de combattre.


Les frappes de missiles balistiques sur certaines positions révolutionnaires ont incité ces dernières à coordonner leurs forces pour débuter des actions punitives.
Après l'exécution de frappes stratégiques par les autorités gouvernementales, les révolutionnaires et une partie notable de l’opinion publique kodedan sont prêts à s’opposer militairement au régime.


Employés polyvalents, policiers, boulangers, ouvriers, éleveurs et mêmes fonctionnaires, la révolution kodedane multiplie donc les visages après les ralliements successifs du monde rural, puis des mouvances nationalistes et indépendantistes, au clan Saadin, une famille traditionaliste d’importante renommée sur le plan local.

Les déboires du gouvernement impérial, sa dangerosité rendue publique et la montée en puissance des familles traditionnelles et natives du Kodeda, résolvent une équation jusqu’ici complexe : le gouvernement impérial doit être déboulonné par les mouvances révolutionnaires et une autorité locale, idéalement en la présence du clan Saadin, doit s’y substituer.
Un constat qui fait consensus parmi les têtes de file de la révolution beïdane du Kodeda et ses alliés, à l’instar de Mostafa Ali Aslani, un commandant de bataillon révolutionnaire composé des combattants varanyens. “En usant d’armes de destruction sur son propre territoire, l'autorité impériale formalise son mépris qui natifs qui occupent aujourd’hui ces terres et qui appellent depuis plusieurs mois déjà, à se voir offrir les moyens d’atteindre la paix et la prospérité. L’autorité impériale ne subit pas la guerre au Kodeda, elle la porte, dans l’intimité la plus profonde de chaque foyer. Si les appartements cémétéens du Shah en exil jouissent encore d’un peu de place, envoyons leur un gouverneur impérial listonien pour y faire office de compagnie…”

Le discours de l’homme passant en revue ses troupes se veut volontairement offensif car d’aucun le sait, les frappes listoniennes sont annonciatrices d’inévitables combats désormais. Décidées à tester la volonté de l‘Empire listonien, à remplir les cercueils de métropolitains pour réfréner la révolution beïdane, les forces révolutionnaires veulent d’ores et déjà s’inscrire dans la durée, mobilisant des forces combattantes de par le monde, afin d’édifier une opposition armée continue sur ce morceau de terre que tous commencent désormais à localiser mieux que tout autre pays extérieur au TOP 10 mondial.

La guerre s’étire à nouveau sur l’Afarée et les révolutionnaires reprennent leurs équipements, parfois bricolés maison, pour asseoir la résistance face à un système étatique désormais rejeté d’un seul bloc, sans concession permise pour sauvegarder un régime honni. Un scénario connu, qui fait l’écho de la Révolution varanyenne, intervenue en juin 2003 et qui fut soldée par l’évincement du Shah au pouvoir depuis près de 50 ans, pour qu’enfin ne s’installent, les prémices d’une première république, une première démocratie participative. Un succès militaire et politique retentissant, qui a de quoi faire aujourd’hui des émules, alors que certaines nations afaréennes continuent de s’enfoncer dans le déclin et l’échec, assommées par une gouvernance tournée vers des intérêts individuels ou encore tournés vers l’étranger.

Dans un communiqué signé de ceux qui n’hésite plus à s’identifier comme la Révolution beïdane, les personnalités en passe de devenir célèbres et affiliées au mouvement armé se sont déclarées “opposées à la décadence infligée par un Empire tourné vers sa métropole, bien incapables d’investir économiquement dans ces régions du monde, ces régions oubliés de tous, contribuant à entretenir le schéma peu élogieux, de continent pauvre qui habille hier et aujourd’hui encore, l’Afarée.” A ce titre, ces dernières ont déclaré prendre les armes contre le gouvernement impérial, se jurant d’en démembrer chaque emprise locale au Kodeda, comparant volontiers leurs présences, à celle de sangsues affaiblissant son hôte.

Considérant l’échec économique puis politique du territoire, les opérations militaires étrangères instiguées par le Grand Kah et le recours à des armes stratégique de destruction sur son propre sol, les forces révolutionnaires beïdanes et leur autorité désignée se sont déclarées “contraintes” d’entamer le combat contre les forces gouvernementales listoniennes, afin de prévenir et de rompre avec le schéma destructeur qu’elles ont amorcé localement. S’opposer et neutraliser la menace amorcée par les forces impériales listoniennes, voilà l’objectif assumé d’une partie de la population kodedane, grandement aidée par la présence de combattants révolutionnaires internationaux, ainsi que des mercenaires et autres contractors prêts à s’investir dans ce conflit hors norme.

“La menace impériale”, un discours éprouvé pour désormais évoquer ce corps étranger, planté dans l’organisme d’un Kodeda souffrant voire mourant, et qui ne peut cicatriser qu’après que celui-ci ait été définitivement retiré de la plaie qu’il a ouverte. Depuis quelques jours donc, les révolutionnaires et indépendantistes du Kodeda sont devenus ce que les limites de leur combat politique imposent, une force de lutte armée et militairement engagée contre un oppresseur identifié et activement engagé pour leur nuire.

Budget du clan Saadin a écrit :

122 446 points + 4 887 = 127 333 points de développement.
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La Maktaba a donné des indications précises au Département de la Voix (Alth: Sawt, صوت) Althaljir.
Contacter les différents media Kodedans et permettre la diffusion du message de la Qari Ijja Shenna.

La Sawt a été assez active ces derniers jours, disposant d'un budget spécialement dédié à cet effet.
Têtes de presse, message radiophonique, diffusion télévisée de l'allocution au pied de la Maktaba (bâtiment), les efforts de ces derniers jours montrent une volonté de faire la différence et convaincre un maximum de personnes que la voie du conflit armé n'est en rien une solution aux maux qui jalonnent le Kodeda.

La Sororité envoya de même des déléguées Ilâhmique afin de discuter avec les imams (Sunnites) au sein de deux villes et pour les quelques hameaux principaux. Le message était aligné avec celui de la Qari Ijja Shenna, il fallait endiguer l'aspiration à la violence et rejeter la pensée de l'inévitable, cette fierté de prendre les armes et rappeler que les musulmans ne devaient pas lever la main les uns sur les autres, soeurs et frères de même Foi et d'autant plus de même branche.



Extrait de l'interview radiophonique avec un délégué du Sawt a écrit :


...Alors oui, vous avez raison. En quoi plus amples promesses de discussions feraient basculer l'opinion publique ?
Ceci n'est pas une élection locale, nous ne parlons pas de tensions politiques pour grapiller plus amples sièges à une assemblée législative ou un sénat.

Nous sommes à l'orée d'une situation qui pourrait engendrer encore plus de victimes, de morts. Et ceci est intolérable dés lors que se résoudre à mettre sa vie et la vie d'autruie n'est plus une sommation ou un moyen pérenne ; c'est une décision de non retour, effaçant des générations de construction de fondations certes instables, mais permettant l'accès aux besoins primaires et dans une certaine mesure de bienveillance.

[...]

Non, je ne suis pas d'accord avec cette affirmation.
Vous pensez réellement que la présence de criminels au Kodeda est un bienfait pour Nasabis ou Sidi Karif ? Ces mercenaires Mandrarikans, embauchés de manière éhontée par le clan Saadin, ont massacrés, mis en place un climat de peur et sont encore prêts à prendre les armes, sans respect pour la vie ou le Kodeda et vous pensez qu'il y a lieu de questionner les actions de Listonia ?

Soyons bien claires à ce sujet : pensez-vous que les mercenaires sont présents pour libérer le Kodeda du joug Impériale ? Pensez-vous que lorsque les familles fuiront, les mercenaires de tous bords hésiteront à appuyer sur la gâchette ?

Pourquoi est-ce que le clan Saadin dispose encore de la confiance des Kodedanes et Kodedans alors qu'il est un catalyseur du désastre à venir ?

[...]

Non, les Tamurt n Althalj défendent l'Afarée de l'Ouest. Il est hors de question de penser que l'Althalj dispose de desseins autres que ceux de la Bienveillance et de l'altruisme Afaréen.



Extrait du Khutba d'un imam de Sidi Karif a écrit :

Il ne faudra jamais confondre la non-violence avec la passivité ou l'inaction.
Le fait de ne pas accéder à la violence est une action en elle même et est honorable aux yeux d'Allah.

Dans le Coran, Allah n'aime pas le fasad.
Le fasad est bien défini dans le second chapitre, verset 205.
Le fasad est l'action qui est une disruption du système social et qui engendre de nombreuses pertes de vie et de construction.

Et si nous allons plus loin encore, nous pouvons dire qu'Allah aime la non-violence.
La 16e Sourate, verset 5, Allah guide celui qui recherche Son agrément aux chemins de la paix.

Les Hadiths octroyent plus amples clartés.
Allah favorise le rifq (gentillesse) ce qu'il ne favorise pas à l'unf (violence).

Les exemples sont multiples et il est impensable que nous fassions preuve d'un détachement des enseignements sous prétexte que la situation le permet. La patience, à travers le sabr, notre persévérance spirituelle et endurance physique à tous, est une vertu, une partie intégrante de la Foi, de l'Islam.

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Rapport d’enquête : pourquoi la tentation d’indépendance au Kodeda pose problèmes ?
Ancrage régional, sphères économiques & politiques et avènement d'un nouvel impérialisme.

https://www.zupimages.net/up/22/45/nykd.jpg
Retour sur les conclusions des recherches albienne sur le décolonialisme

C’est un rapport rendu public par la très prestigieuse Albigärk Yleisyliopisto, l'université générale d'Albigärk qui fait du bruit dans le petit monde calfeutré des diplomates et des militaires. Fruit de l’association des travaux en anthropologie, sciences politiques et en économie, le rapport fournit une synthèse assez détaillée des conditions nécessaires à la décolonisation dans le monde, en 2009, en s’appuyant systématiquement sur des cas concrets. Pourquoi Fortuna n’est-elle pas sujette aux troubles et revendications décoloniales ? Quelles sont les spécificités du néo-colonialisme kah-tanais ? Quand la colonie dépasse la métropole, quelles relations entre la République de Makt et celle du Lofoten ? Et surtout, pourquoi et comment plusieurs provinces listoniennes ont déclarées leur indépendance au cours des trois dernières années ?

Dans les cas pratiques détaillés dans l’étude, plus d’une cinquantaine de pages sont consacrées à la situation du Kodeda, comparée à celle de sa voisine du sud, le Shibh Jazirat Alriyh. Plusieurs éléments de réponse semblent se dégager pour expliquer l’escalade de tensions internes à la province que l’on a pu observer ces dernières années. Si les questions culturelles sont évidement abordées, en bons matérialistes c’est avant tout celles des structures, économiques et sociales, qui prime. Tâchant de dresser un tableau, sinon exhaustif, au moins éclairant sur les spécificités entourant la décolonisation de la région, les études albiennes proposent plusieurs pistes d’analyses à prendre en compte.

Nous proposerons ici une synthèse du point 3.2, qu’il nous a paru utile de vulgariser à destination du grand public, car particulièrement pertinent au regard de la montée en tension régionale : la géographie.

C’est en effet une spécificité de la province du Kodeda par rapport à la plupart des autres colonies listoniennes : il suffit de regarder un planisphère pour réaliser que la province se trouve dans une situation d’isolement géographique, politique et économique. Qu’on ne s’y trompe par, les déformations de la carte tendent à représenter le nord et le sud plus grand qu’ils ne le sont. Située au niveau des tropiques, la province du Kodeda est non seulement plus vaste qu’on ne le pense, mais également plus isolée. A titre d’exemple, les régions kah-tanaises du nord se situent à environ 400km de distance, les colonies Shuharri à plus de 800km et les îles fortunéennes de l’ouest à plus de 1 700km. Pour mieux nous le représenter, il s’agit peu ou prou de la distance séparant le Syndikaali de l’Empire Karpok, soit toute la route du nord. C’est dire si cette petite province est au milieu de rien.

Or cette composante est loin d’être négligeable, pour deux raisons. La première, la plus évidente, est l’extrême dépendance du Kodeda à la métropole listonienne. Celle-ci ayant longtemps imposé un protectionnisme économique au reste du monde, y compris par le biais de ses provinces coloniales, l’intégration des-dits territoires à une sphère économique locale a été retardée et n’a pu en vérité se faire qu’au moment du relâchement de l’Empire, en 2006. C’est, comme expliqué dans le point 1.8, l’un des facteurs décisifs du processus de décolonisation listonienne : les provinces d’outre-mer n’étant pas autonomes économiquement car intégrées au sein d’un unique espace commercial en déclin, lorsque la métropole a coupé les vivres du jour au lendemain, les territoires se sont naturellement tournés vers leurs voisins. La bride impériale relâchée, il était temps de rattraper le temps perdu, les nouveaux partenaires économiques locaux prenant littéralement la place de la métropole à quelques détails près.

C’est par exemple le cas de la République Hafenoise, intégrée dans l’espace économique Saint-Marquois, ou de Porto Mundo, qui est devenu un port-libre du Syndikaali soit une intégration juridique à la sphère économique pharoise.
Le cas du Pontarbello est plus complexe, étant issu d’un coup d’état militaire armé, il n’a pas pu construire son indépendance en collaboration et négociation avec les puissances régionales, ce qui explique sans doute qu’ayant fait l’objet d’un conflit entre kah-tanais et alguarenos, la province se soit au bout du compte inféodée à ces derniers.

L’observation de ces cas pratiques nous indiquent plusieurs choses : premièrement, l’intégration politique et économique au sein d’une sphère d’influence locale est nécessaire à tout mouvement indépendantiste.
Deuxièmement, cette intégration étant nécessaire, elle doit faire l’objet de négociation et d’un processus d’adaptation. Toute intégration forcée ne peut se solder que sur la vassalisation de la province qui se fera littéralement écraser par le poids économique et culturel des pays de la sphère qu’il intègre.

Qu’en est-il à présent du Kodeda ?

Au regard des principes énoncés plus haut, il apparaît que toute volonté indépendantiste au Kodeda fasse face à une difficulté fondamentale : l’absence de sphère économique naturelle. Dans une proportion différente, le cas s’était également présenté au Pontarbello qui, lui, n’était pas isolé, mais faisait face à deux sphères concurrentes l’une à l’autre, débouchant sur un conflit armé.
Au Kodeda, l’équation est un peu plus compliquée puisque des sphères d’influence naturelles ne semblent pas s’être prononcée en faveur d’une intégration de la province (la Sérénissime de Fortuna et l’Organisation étatique de l'Union des terres australes de Shuharri n’ont – pour le moment – pas tenté d’intervenir sur place). La seule puissance économique régionale sur laquelle le Kodeda puisse véritablement s’appuyer est en vérité le Grand Kah, dont la proximité territoriale et le poids politique en font un allié logique pour le mouvement indépendantiste.

Pourquoi assiste-t-on donc à une montée des tensions ?

Deux facteurs doivent être pris en compte. Tout d’abord, de toutes les colonies listoniennes, le Kodeda est celle qui se trouve la plus proche de la métropole. Moins de 3000km séparent Listonia de sa colonie ce qui, outre fournir un intérêt stratégique évident pour la logistique militaire, fait également que le Kodeda peut être considéré comme une tête de pont impériale vers les routes du sud. A ce titre, malgré la diminution de la puissance listonienne entre 2006 et 2007, la réintégration du Kodeda à la sphère économique impériale est la plus naturelle, là où remettre en place des routes commerciales à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de distance est assurément une gageure.
On peut donc assez logiquement considérer le Kodeda comme un « coup d’essai » pour l’Empire, qui tente de réaffirmer son autorité localement. Ecraser le mouvement indépendantiste au Kodeda serait une démonstration de force adressé à l’égard de ses autres provinces. A l’inverse, si la Listonie venait à échouer à protéger la province la plus proche de son territoire, le message envoyé au reste de ses possessions coloniales serait assurément désastreux : pourquoi rester intégré à l’Empire si celui-ci n’est en aucune mesure capable de préserver son autorité ? Autant négocier une indépendance rapide avec les pays voisins, avant que ces-derniers ne décident de l’arracher par la force.

Le second facteur est assurément le plus polémique, il s’agit d’une tentative d’extension de leur légitimité régionale par des acteurs qui n’ont, à première vue, pas grand-chose à faire dans la région.

Outre les traités signés par le Syndikaali, mais ce dernier ne semble pas avoir particulièrement soutenu ou appuyé le mouvement décolonial local – sans quoi on aurait sans doute vu un peu plus de pirates et d’anarchistes dans la région – c’est l’intervention de deux nouveaux camps qui doit nous alerter quant aux suites que pourraient donner un conflit au Kodeda.

Internationalisation du conflit, portrait d'acteurs illégitimes :

La premier, et nous y passerons rapidement, est l’Althlaj. Cette dernière multiplie depuis quelques temps les articles, déclarations et gestes en faveur d’une désescalade au Kodeda, condamnant d’une main les mouvement séparatistes armés, et de l’autre la gestion impériale de la crise. Il faut dire que l’Althalj est dans une situation complexe puisqu’elle se retrouve elle-même aux prises avec une province indépendantiste juste sous ses frontières : Shibh Jazirat Alriyh. S’il est évident que, comme pour la République Hafenoise ou Porto Mundo, l’Althalj souhaite pousser à l’indépendance – ou à l’autonomie – une province afin de l’intégrer naturelle à sa sphère économique d’influence, sa position est plus trouble concernant le Kodeda qu’elle n’appelle pas explicitement au soulèvement.
Il est frappant que de ce point de vue, l’Althalj semble s’aligner sur la ligne de crète pharoise – qui se fait assez discret sur ses déclarations au Kodeda – en soutenant les processus d’indépendances si et seulement si ceux-ci se font non seulement de manière pacifique, mais également en pour rejoindre des sphères économiques plus naturelles que celle de l’Empire. En d’autres termes : prenez votre liberté, mais sans heurts, et à condition de vous intégrer à des nations plus importantes capables de vous protéger et de subvenir à vos besoins.
On peut y voir une approche politique organique de la décolonisation. Chaque territoire serait voué à appartenir à une région, avec ses enjeux, ses pratiques, ses puissances, et la colonisation et l’impérialisme des eurysiens auraient artificiellement bouleversé ces équilibres régionaux harmonieux. L’harmonie est par ailleurs un élément de langage récurent des interventions althaljirs.

Le second camp qui semble se dessiner est celui, plus surprenant, de la République du Varanya qui soutient – des preuves ont été apportées depuis – avec l’aide de mercenaires mandrarikans, un coup militaire nationaliste au profit d’un clan local.

Si nous mettons de côté l’hypothétique passion altruiste du Varanya pour le décolonialisme, il est plus probable d’interpréter ses actions en termes de pan-nationalisme afaréen, ou nord-afaréen. En effet, difficile de voir comment le Kodeda pourrait s’intégrer intelligemment aux sphères politiques et économiques de l’Afarée de l’est, dont elle est isolée par de longs détours coûteux. A vrai dire, le Kodeda est plus proche des eurysiens, et sans doute même des paltoterrains, que des afaréens de l’est.
En apparence, donc, l’intervention des varanyiens n’a aucun sens et semble même dangereux, au vu de l’instabilité que traverse le pays, quelques années seulement au sortir d’une guerre civile l’ayant laissé exsangue, de déployer une force militaire à plus de 8000km de distance, à travers un continent entier.

Une première hypothèse pour expliquer ce paradoxe est, comme indiqué ci-dessus, l’émergence d’un mouvement pan-afaréen du nord, marqué par le début de l’interventionnisme du Varanya dans la région. Ce serait alors un changement de doctrine assez surprenant pour cette jeune république, somme toute globalement mineure en termes de poids politique et économique. De plus, un mouvement pan-afaréen du nord ne pourrait sérieusement s’envisager sans l’aval du puissant voisin banairais, ainsi que de celui de la Cémétie, un acteur incontournable de la région, positionné à cheval entre l’est et l’ouest. Enfin, et c’est sans doute le plus évident, la sphère économique « organique » du Varanya se trouve être la mer Blême et, dans une moindre mesure, l’océan des perles. Le territoire varanyien est situé de manière stratégique sur la corne est de l’Afaréen ce qui en fait, avec Jadida, un hub économique assez naturel pour les acteurs de la région. Toutes ces observations semblent indiquer que des motivations morales ou idéologiques dans le soutien aux indépendantistes armés du Kodeda est une illusion.

Une seconde hypothèse, considérée plus sérieusement, a été la vénalité des mercenaires. Pas besoin de longs discours pour intervenir à l’autre bout du monde, si cet autre bout du monde aligne les billets de banque. Une question alors subsiste : qui dans le monde a suffisamment de fonds pour se payer une armée privée étrangère ? Soit le clan Saadin dispose d’une manne économique et financière tout à fait considérable, en décalage totale avec le PIB réel du Kodeda, ce qui implique – au mieux – des activités de corruption et – au pire – d’une préparation séditieuse de longue date vis-à-vis de l’Empire. Soit, le clan Saadin, et c’est plus probable, reçoit lui-même des financements étrangers.
Pays étrangers, clan Saadin, mercenaires est-afaréens formeraient alors le « second camp » sans légitimité régionale, les deux derniers maillons de la chaîne n’étant en définitive que des pièces rapportées aux mains d’acteurs étrangers.

Si le rapport se garde bien de désigner un coupable, il souligne toutefois que le Grand Kah et l’Althalj ont tous deux dénoncés l’influence de l’Alguarena dans la montée des tensions et l’embauche de mercenaires étrangers au Kodeda. Si l’action de la Sérénissime de Fortuna n’est pas complétement à exclure, en raison de sa proximité géographique avec le Kodeda, la doctrine militaire de ces deux puissances diffèrent justement par leur tendance à l’impérialisme, rendant l’idée que Fortuna tente une opération militaire armée sur place peu probable.

Quel que soit le pays financeur, il est de toute façon éloigné de la région.

Cette observation amène à deux analyses importantes :

La première est qu’on peut se demander une chose assez simple : si le Kodeda venait à prendre son indépendance, soutenu par un pays-tiers, comment ce-dernier serait-il en mesure de faire survivre économiquement la province, désormais isolée des routes commerciales listoniennes et en froid avec ses voisins immédiats : Grand-Kah et Althaljir ? Il faudrait immédiatement négocier de nouveaux accords régionaux, ce qui rendrait extrêmement complexe l'avenir politique du pouvoir indépendantiste mis en place.
A bien des égards, le mouvement indépendantiste du Kodeda semble donc une construction parfaitement artificielle, un épiphénomène violent basé sur une mystification nationaliste et hors de toute rationalité politique et économique. L’histoire semble l’avoir démontré, pour le Kodeda, il n’y a désormais que trois chemins possibles : rester dans l’Empire, s’intégrer à une sphère économique régionale, ou mourir.

Conclusion :

La seconde, et ce sera notre conclusion, est qu’une tendance à l’impérialisme armé se dessine depuis quelques années dans le monde. Que ce-dernier soit lié à la démocratisation des moyens de projection militaire, notamment par le développement de la marine, est incontestable. Mais on constate également un changement de mentalité quant à l’influence que chaque pays est en droit d’exercer sur une région. Si jusque-là, faute de mondialisation, des sphères culturelles, économiques et politiques distinctes se dessinaient et cohabitaient assez paisiblement, chacun réglant ses affaires dans son coin avec ses voisins, que ce soit par la diplomatie ou la force, depuis quelques années des pays se permettent désormais d’intervenir à l’autre bout du monde, sans aucune autre justification que leur capacité militaire et financière à le faire. L’inauguration de cette nouvelle aire aura été, a posteriori, l’intervention militaire de l’ONC au Prodnov, au mépris de tout ancrage ou légitimité régionale.
C'est un changement de paradigme qui doit inquiéter toutes les nations attachées à leur indépendance. Un petit nombre de puissance, adhérentes à l’ONC, semble en effet s’arroger de plus en plus ouvertement le droit de s’imposer par la force dans les affaires de pays avec lesquelles elles n’ont a priori que des liens très artificiels, cela au nom de leur doctrine militaire ou de leur idéologie économique.

L’étude conclue ce point en appelant les états-majors à considérer ce bouleversement paradigmatique et réajuster leur stratégie militaire au regard des enjeux modernes qui se dessinent pour les années à venir.
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logos des services secrets alguarenos et du Clan saadin kodedan.

CONFIDENTIEL - 4 janvier 2009 - Kodeda : Les brigands mandrarikans, des piliers de la Révolution pour porter “la sale guerre” dans la région.


Mercenaires mandrarikans et Cristobal Ravatomanga
Éleveur de hyènes et fils de boucher, Cristobal Ravatomanga est aujourd’hui le premier seigneur de guerre mandrarikan en passe de s’internationaliser, en participant activement à la lutte armée au Kodeda, en opposition frontale avec les forces impériales listoniennes.

Réputés brutaux et déterminés dans leur entreprise, les brigands mandrarikans que l’on sait actifs au Kodeda sont des figures féroces entourant le déclin impérial listonien, un déclin qui se matérialise au sein de son espace territorial, y compris celui ultramarin. Déjà connus pour leur sale guerre en Mandrarika, où ces pillards affiliés aux seigneuries de guerre se battent quotidiennement contre le pouvoir gouvernemental local, ces maraudeurs semblent avoir jeté un certain dévolu sur une nouvelle cible, le Kodeda. Occupée par une administration impériale listonienne contestée ou à minima contestable, la région du Kodeda est un bac au terreau fertile pour faire les nouvelles ramifications de cette criminalité en voie d’internationalisation.

A cheval entre le brigand et le mercenaire, le combattant mandrarikan actuellement actif au Kodeda est une pièce qui nourrit plusieurs inconnus, dans ce territoire afaréen à l’avenir de plus en plus incertain.

Cristobal Ravatomanga, un seigneur de guerre international à la notoriété crosisante.

Très méconnu en Mandrarika et largement éclipsé par les seigneurs de guerre de renom qui y sévissent déjà, Cristobal Ravatomanga est un aspirant seigneur de guerre en passe de surclasser certains de ceux qui ont constitué les modèles de sa jeunesse. Fils de boucher et lui-même éleveur de hyènes domestiquées, l’homme s’est très vite confronté à la brutalité de la vie et de la mort pour gagner sa subsistance.

Moins tendre qu’une hyène affamée depuis sept jours, Cristobal Ravatomanga et ses pillards mandrarikans sont craints et régulièrement cités par la presse étrangère, notamment althajirs. Il faut dire que la dureté du paysage, sans qu’il ne soit pourtant nominativement connu du grand public, l’a poussé dans les bras du brigandage et de l’extorsion, sport continent dans une afarée qui voit transiter les richesses du commerce international à ses portes, sans jamais en être l’exclusif destinataire.

Si l’appât du gain est une condition première de l’engagement de Cristobal Ravatomanga au Kodeda, il faut tout de même préciser que le sadisme et sa jeunesse empreints de violences lui octroient une relative satisfaction, en sus des bénéfices directs tirés de ses larcins.

Dès lors, le mercenariat devient une activité toute désignée pour lui et son clan. Tuer et être payé pour le faire? Aucune armée nationale au monde ne propose un pareil deal, alors que les gouvernements viennent se succéder face à la caméra, jurant de ne tuer que “par extrême nécessité” ou en cas de “cas de légitime défense”. Dans ces conditions le Kodeda et derrière l’Afarée, sont des pistes de travail très lucratives, considérant la terre de révolution que le continent afaréen représente, avec son passif colonial douloureux et l’importante corruption qui gangrène ses gouvernances, encore très éloignées du succès économique escompté par les populations locales.

Entouré par de jeunes mandrarikans, mineurs pour une partie et plongés dans la marginalité la plus totale, Cristobal Ravatomanga aimerait consolider son armée par un noyau dur d’enfants soldats, une main d’oeuvre pas chère et diablement acquise à la cause du seigneur de guerre, que certains seraient alors tentés d’assimiler à une figure paternelle ou encore un grand frère.

A chaque seigneur de guerre sa stratégie, si Cristobal Ravatomanga peut aujourd’hui compter sur une garde rapprochée composée d’adultes aguerris au combat face aux forces gouvernementales mandrarikanes, et peut-être demain face à celles de l’autorité impériale listonienne, il aimerait à terme développer une armée d’enfants-soldats, pour amoindrir ses frais d’entretien, en ravitaillement et en logistique. Un trait caractéristique de plus pour celui qui se fait déjà surnommé le boucher, par manque total d’empathie envers l’humanité. On raconte derrière l’opacité des toiles de jute qui forment les bivouacs clandestins où il séjourne avec ses hommes, dans l’attente d’un pillage, que l’homme use volontiers d’humour pour exprimer ses ambitions futures, entraînant l’envie selon ses dires, “de monter une chienne althajir”, ces voisins afaréens qui se font grand cas de mettre la femme à égale hauteur des hommes.


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logos des services secrets alguarenos et du Clan saadin kodedan.

CONFIDENTIEL - 7 janvier 2009 - La seigneurie de Cristobal Ravatomanga, n’est pas reconnue par l’union des seigneuries de la FCC, actuellement et militairement opposée aux forces gouvernementales mandrarikanes.


Populations mandrarikanes vivant du mercenariat.
Les seigneuries des Forces Claniques Combattantes de Mandrarika ne reconnaissent pas la seigneurie de Cristobal Ravatomanga, jugeant le mercenariat contraire à leur essence libertaire, préférant lui tourner le dos.


“Tuer des femmes et des enfants leurs mains liées ainsi qu’à bout portant, ok mais pas pour un billet de 10, faites le gratuitement” c’est le résumé synthétique qu’avait exprimé à l’oral un agent de l’Oficina de Investigacion y Seguridad Federal, le service du renseignement alguareno, pour détailler à sa hiérarchie la perception des mercenaires mandrarikans dans leur pays d’origine, notamment auprès des seigneuries de guerre.

L’affranchissement des hommes et des femmes à toutes les formes d’autorité, qu’elles soient de chairs ou d’argent, est un leitmotiv largement suivi par les seigneuries de guerre, s’opposant aux formations étatiques instaurées en Afarée orientale, non sans hypocrisie pour avoir prêté une allégeance aveugle et asservissante à des figures de chefs de guerre repoussantes.

“En définitive ne nous leurrons pas, la différence entre les mercenaires mandrarikans au Kodeda et les seigneuries de guerre mandrarikanes restées au pays, en Afarée orientale, est uniquement liée au fait que les premiers ont un compte en banque plus fourni que les seconds, si bien qu’il serait assez surprenant que l’audace de Cristobal Ravatomanga, ne soit pas imitée par d’autres chefs de clans locaux de la Mandrarika” conclut également ce même rapport, toujours délivré à l’oral. L’absence de reconnaissance par les seigneuries de la Force Clanique Combattante pourrait à priori, réfréner la capacité du clan Ravatomanga à recruter d’autres mercenaires en Mandrarika. Néanmoins, il est à considérer que l’absence de reconnaissance de la part de ces seigneuries contribue paradoxalement à faire la renommée de ce chef de guerre méconnu du grand public. Plus la médiatisation des mercenaires mandrarikans aura lieu à l’international ou à minima, en dehors du Kodeda, et plus le mercenariat pourra exercer une certaine attractivité, sur les populations de Mandrarika ou d’ailleurs.

Fortune et notoriété sont effectivement le cocktail gagnant pour aller capter les âmes désoeuvrées de certains pays en voie de développement. Les mandrarikans ou bien d’autres communautés telles que les néo-fidésiens, sont particulièrement autarciques et connaissent encore que très peu de choses du monde qui les entoure. Par conséquent, certains recruteurs à la solde de Cristobal Ravatomanga pourraient leur faire miroiter plus facilement, une prospérité par l’aventure, agitant quelques liasses de billets au passage, pour ajouter du crédit à ces promesses.

Le sentiment d’argent facile qu’il est possible d’obtenir en exerçant au Kodeda la même violence que celle rencontrée quotidiennement en Mandrarika, peut inviter de nouveaux mandrarikans au départ, ainsi que d’autres populations issues de pays tout aussi défavorisés, à l’instar du Majanda voisin, pour ne citer que lui. C’est pourquoi il importe de considérer que la désolidarisation des seigneurs de guerre mandrarikans avec le “partenaire” de nos associés Saadin, n’est pas nécessairement une mauvaise chose puisqu’il sort Cristobal Ravatomanga de la sphère d’influence des seigneuries mandrarikanes pour le mettre pleinement au service de la Révolution beïdane et de l’évincement des administrations impériales listoniennes, implantées localement dans ces territoires d’outre-mer.

Toutefois, l’affranchissement du clan Ravatomanga aux autres seigneuries claniques mandrarikanes le positionne en roue libre de ce conflit, son allégeance au clan Saadin étant pour partie conditionnée par l’argent qu’il en perçoit. C’est pourquoi il nous importe, dans la mesure du possible, de pousser le clan Saadin à exposer sa force mercenaire sur les missions les plus périlleuses, pour prévenir la menace que pourrait représenter Cristobal Ravatomanga, s’il venait à s’émanciper durablement.

Car il ne faut pas oublier un peu trop rapidement que les forces vives du mercenariat entourant Cristobal Ravatomanga sont alimentées par des criminels endurcis dont le courage, ou à minima la brutalité, a pu s’exprimer sur les forces gouvernementales mandrarikanes. Ce sont également des mercenaires qui n’hésiteront pas à utiliser leurs réseaux en Mandrarika, pour faire transiter des choses au Kodeda, où ils vivent du racket et de l’extorsion, ou même encore des trafics en tout genre, notamment le trafic de drogues. Une drogue de piètre qualité (car la prise de drogues en Mandrarika est autorisée, ils misent donc sur la quantité et la casse des prix pour vendre sur un marché saturé).

Utilisés pour de basses besognes, les mercenaires mandrarikans sont une carte à jouer pour que leur coupe les ailes, afin de prévenir le jour où ils deviendront trop encombrants. Car pour renverser un régime et évoluer dans une société à couteaux tirés, il est nécessaire de frapper fort et d’associer des personnes dont il est très facile de se délier en cas d’échec. Car dans une prise de pouvoir, l’échec est on ne peut plus mortel.

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Un nouvel arrivant

Des soldats en exercice dans la base aérienne de Mâlik

Cela fait des mois et des mois que la situation en Afarée de l'Ouest s'aggrave. L'effondrement et la renaissance de l'Empire Listonien, acteur eurysien majeur dans la région, a entraîné dans sa chute ses populations locales et ses voisins directs comme la respectée Althalj qui craignent un embrasement du conflit. En ce début d'année 2009, il semble bien que la situation au Kodeda soit restée au point mort : les négociations entre le Pharois, l'Althalj et l'Empire n'ont toujours pas about et le parti d'indépendance kodedan s'enlise dans un affrontement politique et malheureusement également paramilitaire avec le clan Saadin qui a résisté à la disparition de son chef de famille, le prince Mutarrif ibn Saadin. En effet, les correspondances entre le Banairah et l'Althalj ont permis aux premiers de prendre connaissance des récents événements, dont une particulièrement préoccupante, le mercenariat mandrarikan. Si la Mandrarika est connue pour son instabilité et sa culture de la violence, l'export massif de ses ressortissants au Kodeda venus faire bonne fortune trouve en réalité ses sources dans les choix politiques peu recommandables du prince et désormais de la princesse Saadin. Cet usage systématique de mercenaires dans les conflits modernes complexifient la lutte contre les forces ennemies qui s'y cachent derrière et qui alimentent une machine de guerre qui pourrait bien se retourner contre d'autres pays du continent voire du monde entier. Après les flottes pirates pharoises, les mercenaires mandrarikans ? Alors, pour éviter un tel désastre, par ailleurs suspecté d'être encore une fois indirectement financé par la Fédération d'Alguarana via son marché de l'armement, l'état-major de la République Directe a décidé de soutenir l'effort de lutte contre le mercenariat et le crime organisé dans la région. L'invitation de la part du Grand Kah à rejoindre la base militaire de Mâlik, dans la commune exclave de Gokiary a donc été chaleureusement acceptée et un contingent de soldats équipés s'envola pour la base aérienne, où serait livré le reste de l'équipement militaire. L'objectif était double : endiguer la menace et faire acte de présence dans la région. L'état-major espérait ainsi refroidir ses opposants en faisant une petite démonstration de force. Il s'agissait aussi d'un acte de loyauté envers l'allié althaljir qui partage les mêmes ambitions de développement et d'indépendance du continent afaréen vis-à-vis du reste du monde.

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La journée qui s'achevait avait lessivé Ansong. Un hôpital était enfin terminé, déjà dépassé évidemment, il fallait prévoir la construction du prochain, et la mettre dans l'interminable liste d'attente de constructions fréquemment revue, jamais complètement organisée, malgré toute son importance. Si on décidait de construire une caserne de pompiers avant une école, on serait protégé plus efficacement d'un incendie dans certains quartiers, mais les éducations communes d'enfants restent compliquées à mener quelques années encore. La livraison de nourriture se faisait encore attendre, et il y avait 100 000 demandeurs plus ou moins résidents ou migrants de passage qui en avaient besoin. Il y avait fréquemment des groupes de gens qui s'énervaient et risquaient de se taper dessus à tout moment. L'après midi était passé dans une rencontre interminable entre représentants majeqa, pèlès et majandiens, qui n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la façon dont on devrait diriger l'expansion inarrêtable de la ville. Que la ville arrive à s'organiser malgré cela restait miraculeux. Alors, quand il s'installa dans la salle commune pour se reposer cinq minutes, la dernière chose à laquelle il voulait s'attendre surgit du central radio : "Ansong, on t'appelle à la radio, çà parle du Kodeda !"
Le Kodeda ?
Il s'assit au poste, de l'autre côté, il y avait Khadzhimurat, l'un des gens de la Gyasarr qui parlaient avec les pays étrangers. Ansong commença à mener sa part du dialogue :
"Oui je te reçoit, c'est quoi le problème"
Il n'avait pas rajouté le "encore", même s'il l'avait pensé très fort. Khadzhimurat expliqua :
"Vous savez ce qu'il se passe au Kodeda ? Ça fait plus de deux semaines qu'on vous demande d'intervenir !"
"Et moi je dois trouver de la bouffe pour des migrants qui n'ont basiquement rien mangé depuis des jours, et si on parlait de çà plutôt ?!"
"C'est en train de tourner au vinaigre, on a à peu près tous les mercenaires de la région converge vers le Kodeda, les armées nationales sont aussi en train de s'y mettre, et tout le monde essaie de tirer quelque chose du conflit, on ne connaît absolument pas notre futur voisin vous devriez aussi recevoir certains migrants dans pas longtemps !"
"Et ? On essaie de les sauver ? Est-ce qu'on a seulement la logistique pour çà ? Vous avez reçu les hydravions loduariens ?"
"Eh, non, certains bateaux ont fini de livrer le pas de tir, et ne repartiront pas pour çà avant la fin de la crise, ils vont rester à Tumgao sous votre autorité, on a également acheté un surplus de médicaments, d'eau et de nourriture de l'étranger, une partie est déjà au Kodeda, vous devriez recevoir la livraison du reste sous peu ! Et le but n'est pas seulement de les aider"
"Ne me dites pas que vous allez faire vos impérialistes, comme si gérer Tumgao n'était pas suffisant !"
"Déjà, les contacter, des baleines chantantes sont sur place, on rappellerait à la population qu'ils peuvent signer les traités et se lier à l'Union, ça vaut toujours le coup de tenter. Sinon, faisons-nous des connaissances, ils pourraient nous aider à endiguer la crise"
"En gros nous allons asticoter l'un des plus gros pays militaristes du coin ?"
"Ça, faire venir des Kodedans dans de bonnes conditions au besoin"
"A Tumgao ?"
"A Tumgao, ils seront toujours mieux ici que là-bas, et récupérer les œuvres d'art et les pièces historique avant qu'elles ne soient détruites, nous sommes les seuls à nous être proposés pour çà, alors plusieurs musées locaux vous attendent de pied ferme"
"Vous pouvez pas vous empêcher de vous mettre dans des histoires pas possibles !"
"Nous sommes, et vous plus particulièrement, parmi leurs plus proches voisins, il faut gérer çà maintenant ou çà va dégénérer, tu peux t'en occuper ou je demande à un autre ?"
"Tumgao ne peut pas gérer çà !"
"On prends le matériel et la logistique en charge, on a besoin de vous pour servir de contact avec le Kodeda"
"Traduction : on va encore foutre çà sur le dos des ouvriers des Terres australes, comme s'ils n'avaient pas déjà assez de travail pour tous les autres, c'est bon, envoyez les instructions !"
"Là, on n'est plus au début de la crise où on pouvait se dire "c'est leurs affaires", la situation devient catastrophique et le climat international complique les choses, tu comprends"
Ansong resta hésitant deux secondes
"Oui"
"Si la situation dégénère au point que cela se finisse en guerre interétatique ou en catastrophe humanitaire, c'est toute la région qui sera touchée, tu comprends ?"
"Oui"
"Vous êtes sur le terrain, certainement plus concernés que l'Althalj ou le Mandrarika, et on a besoin que vous répondiez présents et que vous vous impliquiez, est-ce que tu comprends"
"On fait çà pour de vrai, compris ! Envoyez les instructions !"
"Toi, ton boulot, c'est d'écrire une lettre et d'aller sur place, tu prends le bateau demain si c'est possible, tu as de la chance que les peuples dérivants soient déjà là, sinon, l'entente avec les Kodedans à ce stade du conflit aurait été très, très difficile"
"C'est bon, n'en rajoute pas, je vais écrire la lettre"
"La lettre n'est pas destinée au clan Saadin, les avoir dans l'Union serait carrément dangereux, elle va être distribuée aux populations locales, elle sera distribuée dans les deux villes, les villages et parmi certains contacts autochtones, probablement prononcée à la radio, vous enverrez la lettre à Abdulvagap Magelmurshervashidze, c'est lui qui la remettra en mains propres aux différents contacts kodedans"
Fin de transmissions, il restait là, à regarder dans le vide, cinq bonnes minutes, puis se leva lentement du poste radio, et essaya de formuler une lettre.

Ceci est la lettre adressée par Ansong Okyere, alors accepté en position de maire de Tumgao, aux peuples kodedans

Frères kodedans, sœurs kodedanes, et amis du Kodeda,
La crise que vous traversez actuellement sera retenue comme un événement historique, peut-être la renaissance de la Listonie, ou la victoire des Saadin, ou alors la victoire d'un pays lointain qui pourra l'évoquer comme l'acte fondateur d'une nouvelle puissance, ou même le début d'une paix durable sous l'égide d'une nation étrangère car évidemment, les Kodedans sont incapables de décider par eux-mêmes lorsqu'une colère est légitime. L'on ne dira jamais à quel point elle est simplement injuste, ou comment elle était la conclusion prévisible de luttes de pouvoir mesquines. La réalité, est que quelque soit l'issue du combat, vous resterez les invisibles. Nous tous, afaréens de l'Ouest, ne connaissons que trop bien les crises continuelles que traversent la région. Elles s'enchaînaient bien avant qu'il n'y ait une occasion pour qui que ce soit d'en retirer une influence. Je suis de Tumgao, une ville enfantée par toutes ces crises, par ce qu'il nous reste d'espoir, c'est par espoir que j'essaie de la maintenir, et aujourd'hui, c'est avec espoir que nous pouvons nous soutenir. C'est avec espoir que vous pourrez survivre à cette injustice de plus, et nous avons espoir que nous pourrions nous assurer ensemble que ce sera la dernière ! Au nom de la région de Tumgao, nous vous incitons à solliciter notre soutien autant que vous en auriez besoin, à vous servir dans ce que nous pourrions vous amener, à maintenir le contact avec la ville de Tumgao, à discuter, à vous plaindre autant que vous le souhaiteriez, car c'est en nous soutenant que nous survivrons. Restons en contact, et ne nous perdons pas de vue !

Face à la folie des puissants, il n'y a pas de remède, la crise devra passer, et il n'est rien que nous puissions changer. Face à la mort en revanche, et face à la maladie et la souffrance, la solidarité est notre rempart. Kodedans, vous n'êtes pas seuls, toute l'Afarée de l'Ouest est avec vous, puissiez vous dormir la nuit, sortir entre amis et connaitre à nouveau le plaisir de voir le temps passer, c'est une vie à laquelle vous avez le droit d'aspirer. Laissons la guerre se faire, mais ne la laissons pas gagner sur nous. Lorsque le dernier tir retentira et que le silence s'installera, l'histoire du Kodeda vous reviendra, nous pouvons nous mettre ensemble pour écrire la plus belle des suites.

Restons ensemble,
Ansong Okyere, au nom de la Région de Tumgao


Dans un tel conflit, les premières victimes ne sont pas les belligérants
Enfants kodedans jouant dans une cave alors qu'au-dehors le conflit risque d'atteindre la rue à tout moment.
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"...Marchons, toi et moi, à travers le vent,
Vivons, nous ensemble, au-delà des temps,
Tu est mes songes, mon air, mon eau, ma vie,
Serais-tu ma femme, pour la prochaine nuit ?"
Ehenkouen ag El Kounti, qui venait de déclamer le poème, était une vielle connaissance d'Elkubra. Des membres de deux tribus frères qui avaient par moment voyagé ensemble bien avant la naissance de Tumgao, et qu'elle était contente d'enfin entendre à nouveau à la radio.
"Alors, comment tu trouves ?"
"Ou est-ce que tu as trouvé ce poème ? Tu l'as écrit toi-même ?"
"Moi ? Non, j'ai pas ce talent, j'ai trouvé ça dans une vieille bibliothèque des ruines du Nedjma"
"Le Nedjma, c'était pas devenu... Un espèce de truc totalitaire, avec des chefs racistes qui tiraient les nomades à vue ?"
"Même ça, ça s'est cassé la gueule, aujourd'hui, c'est surtout du désert, des survivants désespérés, des nomades qui ne peuvent pas prendre tout le monde, et des gens qui essaient de passer en Eurysie, et pas mal de ruines remplis de trucs qui n'intéressent que les nomades"
"C'est à la fois triste et beau, de voir le désert engloutir à nouveau une civilisation, c'est comme un poème, mais pour de vrai"
"Ouais, je t'avoue que là, j'ai vu trop d'os desséchés là-bas. C'est une chose de lire sur la mort, c'est est une autre de la voir... Et... De la sentir"
"Tu penses que c'est ce qui va arriver au Kodeda ?"
"Il y a toutes les chances, ouais. J'ai l'impression qu'ils n'ont tiré aucune leçon du Nedjma, c'est déjà un miracle que la Listonie soit encore là d'ailleurs"
Le Kodeda était à quarante kilomètres à l'Ouest de là, du moins, la frontière officielle, en plein désert, sans aucune infrastructure. Une zone, qui pour une raison, était très contestée, que tout le monde voulait s'approprier. Une région de 200 kilomètres qui au fil des années, reviendrait à la steppe et au désert.
Le bateau-village Layndarr était stationné dans une crique, près des côtes à discuter à la VHF avec l'ensemble des personnes qui pourraient les entendre. Ici : des nomades principalement, les Majeqa en premier lieu, mais même des peuples de pasteurs shahilis comme les Pèlès, et dans une moindre mesure les Aggaris atteignaient la région en voyageant par les côtes. Des routes que seules quelques caravanes et troupeaux matérialisaient, et qui bien souvent, n'était cartographiées que dans les mémoires. Dans les quarante kilomètres autour du bateau où portaient la VHF, se trouvait aussi un village agraire sung, qui avait quelques locuteurs de langue pèlèe et avec qui Ansong discutait parfois longuement. Si officiellement, il s'agissait de négociations et de pourparlers, il s'agissait la plupart du temps de se poser à la radio, et de discuter. Même les villages, les tribus, les équipages et surtout les expéditions peuvent se sentir seules. Dans les faits, bien des gens passaient dans la région, tous n'y posaient pas une radio dans la portée de la VHF, des fois, le bateau disposait de la portée pour contacter un groupe, mais le groupe ne disposait pas de la portée pour répondre (auquel cas, le bateau indiquait sa position, ils voyaient s'ils se rapprochaient du point ou non).
"Donc, toi, et les autres, vous allez vraiment vous mettre dans ce piège géant ? Pas moyen que je mette les pieds au Kodeda !"
"On est déjà impliqué, depuis longtemps. Ce n'est qu'un chapitre de plus des dizaines de crises qui parsèment l'Afarée de l'Ouest en permanence"
"Et je croyais que tu étais à Tumgao justement pour les éviter !"
"Tumgao gère ces crises depuis sa fondation, c'est clairement pas l'endroit pour les éviter. Pour avoir la paix, il n'y a pas tant de chemins à prendre, il faut résoudre la crise"
"Tu as changé, et pas en mieux. Tu n'a pas à te sacrifier pour eux, ni pour la ville, ni pour nous tous. D'ailleurs, malgré tout le respect que j'ai pour Tumgao, et même pour ses alliés, aucun de vous n'avez à faire ça. On devrait juste laisser ces couillons raser la région jusqu'à ce que le désert reprenne ses droits"
"On parle de pays, d'états-nations peut-être pas durables, mais plus puissants que nous tous. Donc, ça peut dégénérer au-delà de ce qu'on a toujours connu. On ne sait pas ce qui va se passer là-bas et ça pourrait bien virer au cauchemar, on en est rendu à une situation ou même ne pas intervenir est un choix. Et puis, je vais pouvoir enfin visiter le Kodeda !"
"C'est juste... Pas ton rôle. Je tiens à toi. On reste amis, quoi qu'il arrive. Je voudrais que tu sois avec nous, loin de tout ça"
"Je connais les risque, et je ne reste pas seul. Vous restez dans la région ?"
"Au vu des échanges que vous proposez, la tribu a l'air plutôt chaude à rester un moment. La cheffe parle de s'installer près de la frontière, et ça m'étonnerait que l'amenokal y trouve à redire, être en bons termes avec Tumgao est trop utile !"
"Alors je viendrais te voir"

La radio, un peu comme une voix partant à 40 kilomètres à la ronde.

La modulation d'amplitude est géniale. Elkubra se disait cela en jouant avec un petit récepteur radio. Sur le bruit des vagues, du vent et des mouettes, s'additionnait le grésillement du réglage de la fréquence de récepteur entrecoupée de courts extraits de musiques et de voix en différentes langues. Selon la fréquence : discours althaljirs, rock kah-tanais, publicités fortunéennes, reportages de Tumgao, journaux radio listoniens, humour de Tamaret, variété de Sarranid, météo marine pharoise... Même des radios eurysiennes, banairaises, gondolaises, pakokayes... Les cultures radiophonique variaient énormément selon les pays. Elkubra se rendait compte que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé arabe, et s'exerçait du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait quand même parlé avec des populations arabes assez longtemps pour que tous les mots qu'elle prononçaient lui apparaissent familiers. Elle ne savait plus combien de fois elle avait tenté d'échanger avec des gens avec qui elle ne pouvait pas parler. Des fois, il fallait utiliser d'autres moyens de communiquer. Et des fois, il fallait simplement admettre qu'il n'y avait rien à communiquer. Elle finit par s'arrêter sur un canal pharois dont elle ne comprenait rien, mais ça faisait partie de ce qu'il y avait de reposant. Une mélodie de syllabes qu'elle ne déchiffrera probablement jamais.

La nuit commençait à tomber, laissant entrevoir une voûte céleste claire qui lui rappelait un autre temps. Plusieurs académiciens du Kodeda, dont certains historiens qu'Elkubra avait déjà rencontré en conférence ou avec qui elle avait déjà entretenu des contacts dans le cadre de ses recherches, avaient transmis une série de carte et d'articles aux chercheurs de l'expédition. Ils s'étaient mis à vingt, et à la lumière d'une lanterne électrique, passaient en revue tous les documents qu'ils avaient reçus. Et notamment sur ce que l'on savait de l'histoire de la région. On savait que de grandes civilisations s'étaient développées en vivant du commerce transsahréen, les autochtones connaissaient l'emplacement de ruines, mais c'est quelque chose qui jusque-là avait été très peu fouillé. A vrai dire, peu s'y étaient même intéressé. La Listonie avait entrepris quelques fouilles au Kodeda, et dans le Shibh Jazirat Alriyh, ils avaient rapatrié la plupart des découvertes, et les pièces historiques encore présentes sur les terres coloniales l'étaient souvent par hasard. Évidemment, le rapatriement des pièces historiques restera une revendication pour bien des années, même pas sûr qu'elle aboutisse. Autrement, l'Afarée restait un lieu dont l'histoire n'intéressait que peu de monde. Ça arrangeait les Eurysiens de se dire que l'Afarée n'avait pas connu de civilisation avant eux. Ça arrangeait aussi bien des Afaréens de pouvoir réécrire leur histoire comme un monde en constante mutation. On essayait de trouver les palais, les tombeaux les lieux les plus mythiques. Pourtant, il était impossible de comprendre le passé de la région sans ses fermes, maisons, ateliers, infrastructures. C'est un travail qu'il faudrait réaliser dans toute l'Afarée, et actuellement, les académiciens craignaient que des sites archéologiques kodedans soient irrémédiablement perdus.

Elle avait encore du mal à se figurer à quel point le climat kodedan était tendu. Ce n'était pas complètement une guerre, pas encore, mais des gens mourraient. Le pays restait listonien, la Listonie y maintenait un semblant d'ordre, mais celui-ci s'était assez délité pour que ce territoire voie en fait apparaître des dizaines de gouvernements. Ça, c'était encore le sujet d'autres recherches menées par une autre équipe, des guerriers surtout, elle leur posera des questions à l'occasion.

A la radio, une voix familière répondait :
"Pour les dromadaires, vous aurez pas trop de difficulté à en trouver des gens pour vous en fournir. On ne peux pas tous les nourrir, et ce n'est pas si souvent qu'on a un débouché pour eux"
"Ce n'est pas un coup à perdre de l'influence ?"
"Pas si on ne peut pas les garder de toute façon, nous, on vous en fournira, et on verra pour les autres groupes, mais je pense que eux aussi le feront"
"Je peux annoncer ça chez nous ?"
"Fais donc, s'il y a des problèmes, on vous le dit de toute façon"
"Il y a quelque chose que je puisse faire pour toi..."
"Ramène-moi des photos du Kodeda !"
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Cette discussion avait été jugée primordiale par la Maktaba.

La permacrise Afaréenne avait fait voler en éclat les différents en cours entre l'Empire Colonial de Listonia et les Tamurt n Althalj en ce qui concerne l'approche cavalière vis à vis du Shibh Jazirat Alriyh.
Lorsque la paix accompagne le quotidien, que la quiétude est omniprésente au sein des esprits et des actes, les priorités sont toutes autres.
Lorsque la guerre rogne petit à petit le paisible et la stabilité, il y a un phénomène étrange et pourtant naturel qui prend le dessus.




"Les soucis et tracas de pouvoir payer une facture, d'obtenir une place dans une école pour un enfant, de trouver l'ingrédient particulier qui parachèvera la recette de la grand-mère pour le repas du samedi midi, tout ceci semble bien futile dès lors que les voisins astiquent le métal et le bois des armes et que les conversations de la famille tournent à des désagréments conflictuels et idéologiques.

Les mères regardent les enfants jouer dans la rue et restent quelques instants à fixer ce moment rare où la naïveté est toujours celle de la jeunesse, de l'insouciance et du bonheur de vivre simplement. Les pères contiennent la colère de voir des amis ou de la famille glisser si facilement vers la prise des armes, comme s'ils n'arrivaient à comprendre les impacts irrémédiables sur la société, sur les vies, leurs vies.

Toute une génération ne souffrira pas seulement des tracas du quotidien des suites d'une guerre, mais souffrira aussi de traumatismes qu'ils lègueront indirectement ou directement à leur entourage.
La naïveté du changement par les armes se mêlent au romantisme du combat face à une injustice considérée commune.

La prise des armes semble attirer dans un premier temps, "la fleur au fusil".
Et les premiers combats foudroient et font vaciller l'image héroïque du guerrier apportant la seule vérité aux moins sachant et démunis.
Les horreurs, les pertes des proches, nul ne peut comprendre la douleur avant de l'avoir vécu, nul ne peut s'attendre à une vie meilleure lorsque les individues qui, nous sont chères, ne sont plus et ne pourront plus partager cette vie que nous pensions meilleures par des actes de colère et de haine.

Déshumaniser par une différence de sexe, de couleur de peau, de nationalité ou de convictions, c'est oublier les enseignements "aslaf", de nos ancêtres.
Ne prenez pas les armes et continuer votre chemin de la résilience et du dialogue.

Votre destin et celui de vos pairs ne peut pas s'améliorer par la guerre."

Discours de la qari Malha Ik Kebur à la télévision, retransmis au Kodeda








La Qari Ijja Shenna avait ainsi obtenu l'acquiescement pour organiser une entrevue avec le Général Cortès. La priorité était celle de préserver les vies, qu'elles soient Afaréennes ou non.
Il n'y avait aucun secret quant à l'initiative Althaljir et Listonienne. Le contenu de la conversation n'avait pas été dévoilée publiquement néanmoins.


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A la suite de cette entrevue essentielle, des directions durent données au sein des Tamurt n Althalj.
La Maktaba et la Sororité ordonnèrent de prolonger le budget sur la communication pacifique à véhiculer au sein de l'Afarée de l'Ouest.
Les Forces Matriarcales Ilhamiques et la Maktaba commencèrent à contacter les parties prenantes de ce que les Tamurt n Althalj estimaient alignées sur l'objectif de stabilisation et préservation de la paix.
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CONFIDENTIEL - 14 février 2009 - Révolution beïdane, de nouveaux acteurs pour le “reset politique” d’un territoire longtemps diminué.


Révolutionnaires beïdans (et varanyens) sur des spots de propagande en ligne et affichant le drapeau kodedan.
La révolution beïdane, après avoir été une mouvance citoyenne et une tendance politique, devient une armée de libération, (image tirée d'un spot de propagande en ligne, au profit des révolutionnaires).


Les pensées révolutionnaires au Kodeda amorcent l’émergence d’un nouveau genre parmi ses acteurs. Des acteurs qui tranchent avec ceux que le monde avait l’habitude de côtoyer, à l’instar des généraux putschistes ou des corporations idéologiques d’extrême-gauche. “Jusqu’à présent, les révolutions étaient portées par des hommes de pouvoir, qui entraînent dans leur sillage les populations. Il n’y a peut-être bien que la Révolution varanyenne, qui puisse faire le précurseur des événements qui se déroulent aujourd’hui devant nous.

Car avant cette guerre civile, tous les exemples révolutionnaires connus contrastaient avec la situation du Kodeda. Là-bas c’est différent… il y a un réel plébiscite de la part de la société civile, eu égard à des personnalités en pleine ascension, telles que le Prince Mutarrif ibn Saadin et sa fille Safya bint Saadin” analyse de ces mots la politologue Bisna Hayek. Les provinciaux, indépendantistes et nationalistes ne viennent pas aujourd’hui soutenir le clan Saadin, mais le plébisciter, à travers différentes manifestations passées et réussies à travers le pays.
Le divorce entre l’empire colonial listonien et ses possessions ultramarines, les enfants pauvres d’une nation sur le déclin, semble en passe d’être consommé. Et la réussite de la guerre civile varanyenne, déboulonnant une gouvernance ancrée depuis près de cinquante ans à l’intérieur du pays, a de quoi faire rêver. “Toutes les révolutions ont leurs idéaux, leurs rêves et leurs martyrs… La révolution kodedane garde en mémoire et pour bien des aspects, la révolution varanyenne qui traduit pour elle, la revanche populaire dans sa forme la plus pure, sur la gouvernance d’une classe élitiste désuète et décadente, plongeant le pays ou la région kodedane pour reprendre l’exemple qui nous intéresse, dans une spirale autodestructrice de son économie.

D’abord engagés sur le terrain de la non-violence, les révolutionnaires, qu’ils soient hier varanyens ou aujourd’hui kodedans, ont d’abord débuté leur action sous un schéma prônant la non violence, avant que le gouvernement impérial local, ne passe d’opposant politique à oppresseur, en faisant couler le premier sang. La frappe stratégique de l’Empire listonien sur son propre territoire ultramarin, le Kodeda, atteste dès lors d’une action expéditive, marqueur d’une escalade sans précédent dans cette région reculée d’Afarée occidentale. Une dramatisation qui fait le jeu des révolutionnaires car qui peut décemment envoyer une frappe de missile balistique sur son territoire, et affirmer tenir le pays? L’emploi d’armes de destruction “massive”, de missiles balistiques pour les nommer dans leur juste représentation, est un gage probant de la faiblesse étatique de l’Empire listonien sur cette région afaréenne, un empire contraint à l’emploi d’une force brute, pour s’affranchir d’évoquer les pistes politiques évoquant une autonomisation du territoire kodedan, dont l’économie est aujourd’hui largement plombée, par l’inflation engrangée dans la métropole impériale.

La frappe d’un missile balistique sur son propre territoire, manifestement de manière préventive à toute agitation armée, offre nécessairement gain de cause aux courants nationalistes kodedans, qui identifiant l’empire listonien comme un acteur souffrant et acculé, faisant basculer ce territoire, d’une crise politique à un état de guerre… Par leur non-violence, les nationalistes et indépendantistes kodedans, ont voulu préserver leur dignité de citoyen, mais qu’est-ce qu’un citoyen dans un pays où les tentatives de maintien de l’ordre s’expriment sous leurs formes la plus brute, comme l’usage d’armes de guerre, en distanciel, sur des structures et groupuscules installés de part et d’autres du pays? Le Kodeda est-il en perdition? Le clan Saadin et les mouvances indépendantistes ne souhaitent pas le croire mais pour elles, force est désormais de constater que le pays est au moins entré dans une phase guerroyante. Échec de l’ouverture économique, échec de l’imprégnation culturelle entre l’autorité impériale et ses possessions ultramarines, échec encore du maintien de la paix et de l’harmonie dans des territoires déjà marqués par le recul économique, n’est-ce pas un peu trop?

Si les révolutionnaires beïdans se sont jusqu’ici abstenus d’une opposition armée pour saisir l’indépendance de leurs terres natives, l’emballement militaire initié par le pouvoir impérial listonien amène à penser que les kodedans n’auront peut-être pas le luxe d’attendre que l’autorité impériale listonienne considère de bon gré, l’autonomisation du territoire kodedan comme une solution viable à la reprise économique de cette (petite) entité territoriale située en Afarée occidentale.

Dans la nouvelle conjoncture imposée par le pouvoir listonien, la violence populaire ne serait alors plus un mode d’expression politique mais un mode de survie sous son expression la plus triviale, pour précipiter la chute d’une gouvernance coloniale délégitimée. Une gouvernance quasi-étrangère, qui tient désormais dans un espace public kodedan surmilitarisé, une présence militaire ostentatoire et composée par des “concitoyens” de métropole.

En passe de légitimer la violence contre des autorités impériales incendiaires, les révolutionnaires beïdans connaissent une dynamique intarissable, qui transforme continuellement leur organisation, d’un courant citoyen à une mouvance politique, puis maintenant en véritable armée de libération, prête à imposer aux forces impériales listoniennes, le combat permanent. Un combat durablement ancré dans la région, un combat pour chaque arrondissement, chaque intersection et chaque maison, où le colon impérial listonien pensera entretenir calme et sérénité.

Pour la chaîne de commandement de ces révolutionnaires, l’utopie poursuivie par le mouvement valait les sacrifices risqués à travers cette entreprise. Une violence décomplexée, destinée à contrebalancer les années, les décennies, les siècles, de profits engrangés par l’entretien d’un empire colonial, un empire vampirisé par une métropole eurysienne longtemps belliciste et elle-même chahutée sur la scène internationale.

“L’écrasement de l’autocratie accompli sous l’ex-empire varanyen, est un schéma reproductible et souhaité à notre mère-patrie le Kodeda” souffle un officier révolutionnaire à une section de combattants, essentiellement étranger. "Indépendamment du côté de la frontière où vous êtes nés, kodedans ou non kodedans, nous avons aujourd’hui l'opportunité de nous animer sous une même flamme, celle qui rougit les fers dont il nous appartient de nous libérer sous l’effet percutant d’un marteau. L’Afarée n’est pas une colonie ! Si l’Afarée a sa propre histoire, laissons-lui avoir son propre avenir !”

Avec la surreprésentation militaire de l’état-major impérial, le commandement des révolutionnaires beïdans ne tarissait plus d’agressivité lors des nombreux briefings qui ponctuent désormais le quotidien centres d’entraînement des combattants de la révolution. Des centres d’entraînement qui manquent encore d’un nombre important de recrues locales, pour donner un visage kodedan à cette révolution que beaucoup aimeraient voir tendre en guerre civile. Considérant la conjoncture économique du territoire, les éléments de la jeunesse kodedane seraient tout particulièrement une cible de choix pour engraisser l’outil révolutionnaire et démultiplier ses opportunités à travers toute la province.

Budget du clan Saadin a écrit :

141 400 points + 7 086 = 148 486 points de développement.
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Discours de la Qari Ijja Shenna diffusé par Internet sur les réseaux sociaux et media régionaux et Kodedans.


Il fallait toucher toutes les strates de la population Kodedane. Les jeunes et les nouveaux moyens de communications, les traditionnalistes sur les valeurs familiales et de perpétuer la santé générationnelle, les dévots et à travers la résilience de la Foi de l'Islam, les familles modestes et rurales sur l'équité et la puissance de la voix par rapport au gâchis de l'action armée et court termiste, les plus modernes et les changements par la rationalité et l'opportunité de bâtir plutôt que de déconstruire, détruire.

Les Althaljirs ne faisaient pas un effort qu'à travers la Maktaba et la Sororité, mais une mobilisation nationale était en cours afin de permettre à la Bienveillance de prévaloir face à la spirale nocive de négativité et de volonté d'en découdre par des moyens armés, violents et pour une finalité désastreuse et irrémédiable.





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24 février 2009 - L’ascension continue de Safya bint Saadin, qui voit sa notoriété s’expatrier.

Safya bint Saadin, un nom qui fait office de faire-valoir pour certains établissements culturels étrangers.
Le nom des Saadin, va-t-il servir à nommer certains établissements étrangers tournés vers le progrès?


“Safya bint Saadin, une figure progressiste du monde afaréen est pressentie pour donner son nom à un établissement universitaire varanyen” c’est l’écho qui est fait parmi la sphère intellectuelle varanyenne et qui contrbue à alimenter la notoriété de ce personnage d’exception, dans la région/état du Kodeda… Il faut dire qu’avec la chute de l’Empire du Varanya et de son élite décadente, les varanyens ont fait le choix de la République. La fin de l’élitisme varanyen vient de facto ouvrir des perspectives à tout à chacun au sein de la vie quotidienne varanyenne. Ce regain de perspectives et d’opportunités, a suscité un très large engouement de la jeunesse varanyenne, dans la poursuite, voire la reprise de ses études, chacun pouvant désormais se sentir maître de son apprentissage, de son avenir.

Un emballement tel, que les nouvelles autorités (républicaines) du Varanya, ont pris connaissance de leur capacité d’accueil du public estudiantin, très limitée jusqu’ici. Dans ces circonstances, la projection, le financement, la construction et trois ans plus tard, l’ouverture de nouveaux établissements publics s’imposaient. Mais plus que l’accroissement d’une capacité d’accueil, la démarche a vocation à occuper une dimension politique, traduisant la volonté du nouveau gouvernement républicain du Varanya, d’introduire une politique intérieur progressiste et inclusive, en permettant l’actorisation de chacun par l’enseignement.

Quoi de plus symbolique pour ce faire alors, que de nommer son établissement à l’attention d’un personnage illustre d’Afarée, particulièrement investi dans l’intégration des femmes kodedans et derrière elles, afaréennes, dans un continent 2.0 où les communautés natives apprennent à compter. En passe de réduire le dangereux contexte inflationniste qui sévit sur la région, Safya bint Saadin est l’espoir d’un continent afaréen qui souhaite trouver l’autodétermination et la réussite économique dont il est si longtemps privé.

Une figure forte et légitime, qui compte alors parmi les choix naturels de certaines entités politiques ou institutions étrangères, soucieuses de mettre à l’honneur des exemples vertueux de piliers progressistes. “Les valeurs n’appartiennent pas aux nations, mais à l’humanité” soufflait le président varanyen Mohammad Karimi, pour commenter la notoriété transfrontalière du clan Saadin.

Des déclarations qui viennent corroborer l’idée selon laquelle, les prochaines figures emblématiques des bâtiments publics varanyens, à l’instar de la future université de Thadimis, seront identifiés à l’étranger, avec pour seule condition que d’appartenir au continent afaréen. Une démarche qui a vocation à soutenir la transformation politique, et parfois la transformation culturelle, d’un continent toujours perçu comme laissé-pour-compte de la mondialisation. En identifiant Safya bint Saadin parmi les candidats recevables à l'appellation de cette université, la présidence de la République varanyenne inscrit dans le “marbre” ou à minima, la pierre, le caractère honorable, si ce n’est vénérable, de l’héritière du clan Saadin.

Un choix calculé, en ces périodes de troubles qui plongent le Kodeda sous un épais brouillard d’incertitudes, dans lequel le pire ou le meilleur peuvent encore se dessiner, au gré des acteurs qui s’agitent en coulisse.
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CONFIDENTIEL - 3 mars 2009 - Biographie des personnalités présentes au Kodeda / Cristobal Ravatomanga.

Portrait du seigneur de guerre Cristobal Ravatomanga
Cristobal Ravatomanga “Charko le boucher”
Théâtre d’opérations : Mandrarika, Kodeda.
Né à Nibancoro (Mandrarika), en 1971 Nationalité: Mandrarikan Age: 38 ans, sexe: Masculin Taille: 1m90 Poids: 88kg Yeux: Noirs Cheveux: bruns.

Sans diplôme universitaire et formé sur le tas à la découpe de viandes dans l’abattoir familial de son père boucher, Cristobal Ravatomanga était longtemps comparé à un taureau, pour sa brutalité, ses excès de colère et son caractère impétueux en société. Marginalisé, puis exclu des communautés sous la protection gouvernementale mandrarikane, ce dernier a été contraint de rejoindre les zones de non-droit, pour survivre sous l’égide de la loi du plus fort. Rapidement remarqué par un clan mineur de la région, l’homme s’est peu à peu taillé une place à force de larcins et de rapines, se distinguant lors des séances de tortures par la facilité avec laquelle il lacérait les chairs de ses ennemis. Un fait notable qui lui valu le premier surnom de “Charko” en référence à la manière dont il brutaliser ses victimes, les “charcutait”.

Certains diront qu’il coulait presque des jours heureux, jusqu’à ce qu’une mésentente durable avec son dernier chef de clan le contraigne à l’assassiner avant de quitter sa communauté de nuit, avec vivres et provisions diverses. Son ancien clan ne s’en remettra pas et se dissoudra quelques semaines plus tard.

Son exil imposé à lui-même, lui vaudra de passer la frontière, quelques semaines seulement après avoir eu connaissance des troubles agitant le Kodeda. Son arrivée au Kodeda fut initialement motivée par sa volonté de se soustraire à toutes les poursuites, gouvernementales ou claniques, des communautés kodedanes. En effet, aussi bien le gouvernement mandrarikan que les seigneuries de guerre sympathisantes du chef de clan assassiné voulaient sa tête. Dans ces circonstances, son arrivée au Kodeda avait pour principal enjeu d’adopter la plus grande discrétion. Et puis l’éclatement des tensions communautaires entre beïdanes, colons et étrangers, laissa émerger une manne financière que l’homme pouvait difficilement se refuser, constatant l’installation de flux marchands dans le nord du pays et le recul de l’autorité impériale dans ses possessions territoriales ultramarines. Recrutés par des personnes moins scrupuleuses que lui, il démarrera des contrats de mercenariat, lui permettant d’être payé pour piller des convois marchands, un double gain profitable qui le perdra durablement dans les abymes et la spirale infernale de la criminalité.

Se forgeant peu à peu une réputation, l’homme fondera son propre clan seigneurial, mais restera en manque de reconnaissance de la part des autres communautés claniques, notamment pour avoir précédemment assassiné son ancien chef de clan, une sorte de “régicide” qui compte parmi les infamies de ce monde, même dans celui des seigneuries claniques mandrarikanes…

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CONFIDENTIEL - 11 mars 2009 - Biographie des personnalités présentes au Kodeda / Mostafa Ali Aslani.

Portrait du commandant Mostafa Ali Aslani
Commandant Mostafa Ali Aslani dit "la flamme de la Révolution"
Théâtre d’opérations : Varanya, Kodeda.
Né à Shadiq (Varanya), en 1975 Nationalité: Varanyen Age: 34 ans, sexe: Masculin Taille: 1m76 Poids: 92kg Yeux: Noirs Cheveux: bruns.

Mostafa Ali Aslani était, avant d'être surnommé la flamme de la Révolution, berger au Varanya. Mais la décadence économique qui a sévit dans ce pays d'Afarée orientale, consécutivement à l'ouverture de multiples sites d'exploitations pétroliers concurrents, notamment au Banairah et à l'élitisme qui privait le pays de tout renouvellement de sa classe dirigeante ou encore de ses institutions, a douché ses espoirs après la perte d'économies qu'il avait destiné au financement des études de son fils, recalé au diplôme de médecine, "faute d'un nom". Cette iniquité brutale qui lui a sauté au visage, l'a amené à rejoindre la Révolution varanyenne, pour porter la guerre civile jusqu'au palais impérial du Shah si nécessaire. Fin connaisseur des provinces varanyennes et de la survie en haute altitude, l'homme a rapidement pris la tête d'une équipe de saboteurs, chargée d'entraver les manoeuvres impériales des forces loyalistes, le long des rares cols et passages qui leur permettaient de rallier des noeuds logistiques d'importance et donc d'y rassembler des forces susceptibles de défaire l'armée révolutionnaire du Front National Varanyen, en cours de formation dans le sud du pays.

Cette connaissance locale et singulière, particulièrement appréciée dans les rangs de l'armée révolutionnaire naissante, lui valut la prise de responsabilité et l'achèvement de faits militaires notables, ponctués d'embuscades et d'actions de guerillas sur terrains escarpés et avec un certain relief. Conduisant ses actions armées en province, là où les nouvelles des heurts en ville peinaient à parvenir, l'homme eut tôt fait d'être baptisé la flamme de la Révolution, pour constituer dans ces provinces relativement déconnectées du reste du pays, l'action et l'image même qui prouve l'existence de personne prête à combattre et même mourir si nécessaire, lorsque la situation l'exige.

Désireux de refaçonner le paysage politique varanyen sous un auspice plus favorable, autrement dit plus juste et équitable pour les nouvelles générations qui, indépendamment de la situation de leurs parents, entament les sacrifices préalables à l'obtention de diplôme visant à occuper des fonctions qui leur étaient jadis fermées, réservées à des membres de la noblesse varanyenne. Dès lors, l'abnégation totale affichée par le berger varanyen, mêlée à un cercle rapproché de partenaires engagé dans le sabotage des infrastructures et des manœuvres impériales du Shah, lui forge une réputation durable, marqueur de son ascension sociale mais au sein de la révolution populaire.

Le contexte de cette guerre civile varanyenne, mêlée aux souhaits de décolonisation exprimés par une partie de la population listonienne, est un fait marquant pour Mostafa Ali Aslani, qui l’obligera peu à peu à déborder sur les deux théâtres militaires, soutenant les révolutions et leurs idées plutôt qu’une nation. Cet engagement inébranlable et applicable à toutes les causes qu’il reconnaît, indépendamment du pays où elle est revendiquée, lui vaudra son surnom de “flamme de la Révolution”, autant pour son caractère propagateur qu’ardent.
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