02/07/2013
11:50:57
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Activités étrangères dans l'Empire Listonien - Page 20

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- C’est comme ça que ça avance le boulot ??

La capitaine Terhi déposa sur la coque du navire sa caisse à outil, dans un grand fracas de clous et de tourne-vis. Devant elle, allongé au soleil, son pré-adolescent de fils semblait plus intéressé à profiter de la chaleur afaréenne que de travailler sur le livre de comptes que sa mère lui avait laissé en partant ce matin, quelques heures plus tôt.

Une espèce de sourire de sainte-nitouche collé au museau, Jaska roula sur le ventre d’un air parfaitement angélique.

- J’ai tout fini !

- T’as tout fini tintin, tu me prends pour une mouette ? Il y en a pour une journée encore à tout vérifier, tu vas pas me dire que t’as tout fini non non, montre voir ça.

L’air pas franchement très désolé, le gamin se saisit du livre et, d’un geste vif, le fit glisser sur la coque de fer du navire, à quelques centimètres des pieds de sa mère.

- JASKA !!

Le ton était sans appel, il se releva sans traîner et accouru penaud ramasser le livre pour le donner à sa mère. L’œil sévère, celle-ci l’ouvrit à la première page et commença à parcourir en diagonal les colonnes de chiffres qui s’enchaînaient comme des cascades hypnotiques, pages après pages. Cryptée par les mathématiques, toute la vie du bateau – et du business de Terhi – était consigné là-dedans. Elle en avait évidement des copies informatisées, mais étant de la vieille école, elle préférait en posséder un exemplaire papier. En plus, si elle voulait vraiment parvenir à faire travailler sérieusement son fils dessus, il valait mieux garder le garçon loin des écrans.

- C’est quoi, ça ? lui demanda-t-elle en lui montrant l’une des premières pages du bouquin.

Jaska haussa les épaules, le regard fuyant.

- Ici. Précisa sa mère, en indiquant une colonne.

- 27.

- Non je te parle de la colonne ma buse !

- Les entrées ?

- C’est une entrée ça ?

- Ah… non ! Une sortie !

- Une sortie, oui. Du coup pourquoi tu l’as additionné dans le budget restant ?

Le gamin haussa de nouveau les épaules. Tehri soupira. Comme beaucoup d’enfants de pêcheurs – ou en l’occurrence, de pirates – au Syndikaali, Jaska étudiait sur le navire de ses parents. Il y apprenait des savoirs techniques relatifs à la vie en mer, et suivait l’école par correspondance. Les Pharois n’avaient pas d’école publique, mais le pays offrait une gamme assez conséquente de formations adaptées à la plupart des profils des élèves, pour peu qu’on soit prêt à payer pour ça. Heureusement il y avait les chèques éducation, mais Tehri n’en avait pas besoin. Elle gagnait assez bien sa vie comme ça, grâce à la contrebande afaréenne.
A côté des cours sur l’ordinateur, il était attendu que les enfants de l’océan se forment en mécanique, en navigation mais aussi aux arcanes du commerce ce qui incluait, malheureusement pour Jaska, à la comptabilité. Un bon moyen de réviser ses maths, sans doute, n’empêche que le garçon traînait sacrément des pieds dès que venait l’heure de se mettre aux devoirs et malheureusement sa mère n’était pas toujours là pour garder un œil sur lui. Il restait bien le reste de l’équipage, évidement, mais le travail ne manquait pas une fois à terre et il arrivait assez souvent que Jaska se retrouve seul sur le bateau.

A 13 ans, il avait le droit de vagabonder à sa guise sur le port, à condition que les devoirs soient terminés. En général, lorsque sa mère rentrait et le retrouvait à glandouiller sur le pont, c’était qu’il n’avait pas avancé suffisamment pour s’octroyer le droit de filer, mais n’était pas encore assez téméraire pour braver son interdit. « Cela viendra sûrement », pensa-t-elle, « encore un an ou deux et ce petit sera un vrai pirate. » Reste que pas de piraterie efficace sans comptabilité.

Tehri jeta un coup d’œil à sa caisse à outil. Hm. Les réparations pouvaient sans doute attendre demain, après tout ils étaient au port à présent, protégés de la houle et des vagues par les larges digues, il n’y avait pas grand risque que l’état de la coque s’aggrave pendant la nuit. De toute façon ce n’était pas avec le matériel qu’elle avait ramené qu’elle pourrait réparer ça. Au mieux retarder le moment où il faudrait mettre le navire en panne et le faire examiner par de vrais experts. Heureusement la base militaire du Syndikaali était juste à côté, et le marché noir avec. Ils ne rencontreraient aucune difficulté pour se faire réparer tout ça, et pour pas trop cher. La Libre Association chouchoutait ceux qui avaient le courage de sortir des eaux du nord pour faire fortune loin de l’Eurysie.

La capitaine referma la livre et s’en alla s’asseoir devant la table qu’elle avait installé sur le pont, pour que son fils puisse y travailler.

- Bon, viens là ma buse. Je vais te montrer quelque chose.

Jaska esquissa un sourire contrit et la tête toujours un peu basse, couru pour venir prendre place devant le livre que sa mère venait d’ouvrir dans les dernière pages.

- Tu sais, les comptes, c’est comme un message codé. Un secret à découvrir, je vais te montrer quelque chose…

Du doigt, elle désigna une série de chiffres, tous précédés d’une même lettre.

- Qu’est-ce que c’est que ça ?

Le gamin se pencha au-dessus du livre en plissant les yeux.

- De l’essence.

- Du carburant, c’est ça. Et qu’est-ce que tu vois ?

Il hésita.

- Ca baisse ?

- Alors oui, ce qui veut dire ?

- On en a moins ?

- C’est ça, les stocks baissent. Pourquoi ?

- On le vend ?

- Exactement. Si on l’utilisait ça irait dans la colonne des pertes, tu vois, mais là elle est stable. C’est la colonne du profit qui augmente, donc la vente de carburant nous rapporte de l’argent. Maintenant regarde.

Elle tourna plusieurs pages et revint en arrière.

- Qu’est-ce que tu vois ici ?

- Du carburant… mais il y en a plus qu’avant.

- Exactement. Mais si on compare avec cette page ici, tu vois qu’entre la colonne de tout à l’heure et celle-ci, on a avait les mêmes stocks. Donc ?

Le gamin fit la grimace ?

- Allez mon Jaskou, qu’est-ce que ça veut dire ?

- … que la demande augmente.

- Oui ma buse ! La demande augmente, et ça tu vois c’est une information très précieuse que tu peux lire dans les chiffres, tu sais pourquoi ?

- Non ?

- Parce que quelqu’un au Kodeda a soudain besoin de grandes ressources de carburant et que nous comme nous en revendons du pas cher, alors ça se voit sur nos comptes, tu comprends ? Et ça, crois moi ma buse, c’est une information pour laquelle nos amis de la base militaire sont prêts à payer très cher…



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Et les acteurs économiques observent.

C’était l’un des bâtiments les plus moderne et élevé de Nasabis, capitale du Kodeda. Une structure, comme une large pyramide de verre, longue de plusieurs rues, ornées des lettres métalliques, les noms de ses sponsors. Datadyn, Saphir Machrotechnology, Oreska Prospekt, Lafaille... À sa création on l’avait présenté comme un pôle recherche et développement, la structure abritait aussi une nouvelle chambre du commerce, un hôtel de standing international, des bureaux. Il s’agissait d’un lieu pensé comme le nouveau poumon économique d’une province asphyxiée, on l’avait construit à l’annonce de l’installation de l’enclave Pharoise, pour transformer la colonisation étrangère du territoire en une occasion. Le gouvernement n’avait rien à voir dans son édification, si ce n’était les quelques "taxes" extralégales qu’avait touché un certain nombre de fonctionnaires. Le Palais des Congrès de Nasabis, comme on l’appelait, échappait à sa juridiction. Ce qui s’y passait ne concernait que les corporations et leurs investisseurs.

Mais ça, Zula le savait déjà, car le somptueux Palais des Congrès, et sa terrible architecture moderne qui certes impressionnait les investisseurs étrangers et leur faisait miroiter les promesses d’une Nasbis future, propre, aux standards sans âmes du grand capital international, acculturée au possible, avaient été sortis de terre des mois et des mois avant que la situation ne dégénère au point de devoir, assez systématiquement, rappeler les investisseurs et partenaires qu’ils avaient pariés sur la région et que les contrats qu’ils avaient signés, nombreux et riches de promesses, faisaient de ces investissements dans la région la condition nécessaire à l’obtention de contrats avec Saphir, leader mondial dans plusieurs domaines industriels, et de certaines autorisations, notamment bancaires, au sein du Grand Kah. Ces individus, Zula les méprisait au plus au point. Ou plutôt, se surprenait à les mépriser. Plus fréquemment, même, qu’elle ne l’aurait voulu. Ce devait être cette rêveuse d’Aglaya qui déteignait sur elle. On ne pouvait rien y faire, à force de se côtoyer des réunions secrètes en rencontres officieuses, de boires des cafés à deux et d’évoquer ensemble les semblants tristes et lointains d’une vie sociale d’apatrides se retrouvant par hasard dans les lieux les plus branchés du sud économique, elles devaient bien s’influencer mutuellement. Peut-être même qu’Aglaya finirait un jour par ravaler sa rage de vivre et de vaincre son nébuleux impérialisme, qu’elle haïssait d’une haine si farouche qu’on aurait pu croire que le Grand Capital lui-même avait brûlé ses enfants ou son chat avant de s’enfuir dans un grand rire machiavélique, peut-être finirait-elle par calmer sinon ses ambitions, au moins leur expression. Et enfin, alors, elle passerait d’élément instable mais efficace à élément, tout simplement, efficace.

Car ça, Zula ne pouvait l’ignorer, pas plus qu’Aglaya d’ailleurs : elles étaient toutes deux des pions dans ce grand jeu, et elles suivaient la partition écrite par une même main mystérieuse et toute puissante, répondant à un cerveau lointain, au cœur des ministères d’Axis Mundis. Le Grand Kah, magnifique démocratie, à la transparence parfaite, avec des services secrets parmi les plus tortueux, nébuleux et, aussi, puissants de la planète. Spécialisé dans l’intelligence humaine, répartissant ses agents à la surface du globe, les actionnant quand cela était nécessaire. Et à quelles fins ? Ici, au moins, peu de doute permis : à fin de provoquer la révolution. Mais cela soulevait tout de même de nombreuses questions. Existait-il dans cette conjuration un révolutionnaire sincère ? Un seul homme ou une seule femme qui ne répétait pas ce qu’il devait répéter pour obtenir ce que le Cabinet Noir jugeait nécessaire ? Ou bien était-ce le contraire ? Le cabinet noir se saisissait-il de tout les révolutionnaires, tout ls héros, toutes les héroïnes, tous ceux et toutes celles qui, bientôt, auraient droit à des chants funèbres ou des articles sentencieux dans les livres d’Histoire, pour les remodeler selon ses besoins ? Cette structure générait-elle la révolution ou la parasitait-elle ? Quelle était l’option la moins déprimante ? Quelle était la bonne solution ? Pouvait-on tirer quoi que ce soit de bon de cette situation, si du moins la réflexion s’avérait fondée ?

Zula n’y apportait, en fait, qu’un intérêt assez limité. Elle était, contrairement à certains de ses pairs - contrairement à Aglaya - une femme efficace. Simplement efficace. Et acceptait de jouer son rôle avec la joie simple et pure d’une travailleuse efficace. Ou plutôt la satisfaction, car elle ne semblait pas vraiment connaître la joie. Ce qui pouvait passer chez elle pour des émotions tendait à disparaître derrière un voile épais de cynisme, de déception. Elle maîtrisait parfaitement son esprit et ses impulsions, et leur intimait, stoïquement, de rester calme. Pas un mot plus haut que l’autre. Alors pour tout observateur extérieur, elle passait peut-être pour l’une de ces personnes dénuée d’âme. Avalée par un système sociopathe ou née pour y exister. C’était un constat qu’elle partageait avec celle que l’on surnommait l’Ingénieur : le capitalisme était un système pensé pour les tueurs en séries. Elle s’y faisait effectivement très bien, mais pas tant par vocation innée que par un entraînement sérieux et une assimilation parfaite des codes du système. C’était que pendant très longtemps elle s’était référée à ces théories libertariennes qui considéraient l’économie comme l’analyse non-pas des transactions, mais des méthodes mises en place par les individus pour remplir leurs buts puis en trouver d’autres. C’était une conception qui lui convenait et elle n’avait compris que très tard les limites d’un modèle assujettissant toute la conception philosophique et sociale à la pure question des individus, niant par la même toute notion contextuelle. Elle avait ensuite découvert les théories socialistes, qui plaçaient au contraire le contexte au centre des choses, faisant des individus le résultat d’une dialectique - interprétation, rejet, rejet du rejet - conforme aux pensées philosophiques pré-classiques. C’est à ce moment relativement lointain qu’elle avait commencée à réfléchir au système non-pas comme une expression visible d’un incroyable fourmillement d’individus mais comme une structure véritablement holistique, qu’on pouvait influencer à une échelle locale en vue de provoquer une réaction chez ses membres. En bref, c’était à ce moment qu’elle avait commencé à considérer que le socialisme, pour être un beau rêve irréalisable, contenait des notions concrètement cohérentes. On pouvait, effectivement, changer les choses. Le monde n’était pas nécessairement une course de tous contre tous dont l’apparence reflétait simplement la somme des individualités le parcourant. Si cette description des choses ressemblait pourtant au monde, c’était parce que le modèle capitalisme moderne, son néo-libéralisme post-classique, prônant des notions de désengagement des acteurs globaux au profit des entreprises, avait pour effet de reféodaliser la société, donnant ainsi un aspect personnel aux grands mouvements et grands effets socioéconomiques en les associant à des marques, à des riches investisseurs, à des comités d’entreprise. Bref, à ce qu’on pouvait qualifier, en termes révolutionnaires, de saloperies.

Pourtant, malgré tout, et surtout malgré les apparences, Zula avait toujours détestée la froideur réaliste de la dialectique matérialiste. Dans un contexte kah-tanais, il n’existe pas de «réalisme capitaliste». Il existe cependant un réalisme révolutionnaire. Et si la pensée est libre, elle s’imbrique toujours dans une structure. Oh, une belle structure. Une structure égalitaire.

Zula, pour sa part, était une rêveuse. En tout cas, elle se le justifiait de cette façon. Elle ’était une rêveuse. Oui. Elle refusait les limites de la société. Refusait autant les mythes capitalistes que les utopies socialistes. Méprisait les nationalismes, aussi. Elle avait regardé ce que le monde avait à offrir et avait, plutôt que de suivre la voie que traçait le contexte de sa naissance, décidée de devenir la plus horrifiante des abominations : une ultra-libérale. Le terme ne représentait rien, et ça lui allait parfaitement : elle n’était par libertarienne, pas centriste, pas non-plus une néo-classiciste. Elle était son propre genre de créature apathique et froide, conçue pour évoluer librement dans les structures corporates du monde moderne.

C’était pour ça qu’elle avait travaillé au sein de Saphir, d’ailleurs. Le Consortium était une vieille structure. Plus vieille encore que le Grand Kah si on s’en tenait à la structure histoire de sa conception et de son évolution dans le temps. Elle empestait le vieil argent, c’était même incroyable qu’une structure dont le coeur se trouvait maintenant installée dans le Grand Kah, centre-névralgique de la révolution, puisse à ce point dégager l’air d’un grand consortium capitaliste. Et en un sens, ce n’était peut-être pas surprenant; Saphir, comme toute chose, était un outil servant la Roue. Elle tournait, tournait, et savait reconnaître ses bons éléments. On avait créé Saphir, comme tant d’autres, avec l’ambition assumée de dominer un libre-marché mal préparé pour tenir le choc face à l’offensive d’acteurs aidés par leurs pays d’origine. Saphir était une méga-structure qui, peu à peu, avait envahi les marchés nationaux, les places financières. Répandant la révolution par ses propres moyens bizarres et détournés, provoquant des rentrées d’argent incroyables pour l’Union, finançant la croissance de cette fille prodige dont le destin promit était de mettre un terme aux oppressions.

Saphir, quoi qu’étant théoriquement une coopérative en ce qui concernait ses membres kah-tanais, était de ces entreprises autorisées à exister sous une forme capitalisée "classique". Championne dans les domaines des infrastructures et des véhicules de chantier, la structure était...

Disons simplement qu’elle jouait parfaitement son rôle. Comme Zula. Originaire du Grand Kah, mais jouant le jeu du capitalisme froid. Le jouant si bien, en fait, que le consortium en venait à écraser ses opposants. C’était simple, de recruter les meilleurs éléments dans tous les domaines lorsque l’on propose les meilleurs salaires, les meilleures conditions de travail, les défis les plus innovants, intéressants. Et le tout servis par une propagande à voir. On parlait d’agilité, de flexibilité, de termes novateurs et clinquants qui faisaient grandement plaisir à tous ces gens à la recherche de ce que des années d’éducation leur faisait prendre pour des promesses d’efficacité et de richesse. Technique bien simple : assécher la concurrence en la privant de toute opportunité d’action dans son domaine. Puis détruire ou racheter.

Zula, qui avait par son mari une double-nationalité, était une simple représentante d’entreprise. Ce qui voulait dire en fait qu’elle était à la fois juge et bourreau, et avait présidé, das de nombreux pays et à de nombreuses occasions, à ces actions-acquisitions meurtrières. Elle le faisait généralement avec un sourire aimable et en entretenant un dialogue cultivé et agréable. Au Kodeda, maintenant, elle venait en qualité d’alliée, ce qui expliquait aussi son ton beaucoup plus froid : inutile d’infliger à ses alliés le calvaire de ces digressions de bonnes gens, ayant passé toute leur vie à manger des petits fours et à boire des alcools hors de prix dans les plus grands hôtels du monde; Non. Surtout pas avec ces gens du PIK, simples et susceptibles, fiers et n’ayant jamais touché au luxe - pour la plupart - sinon avec un certain dégoût. Non pas que le PIK ne comptait pas dans ses leaders des individus que l’on pouvait qualifier de riches. Il y en avait même des très riches, toute proportion gardée. Mais le fait est que l’oligarchie impériale et ses excès avait fait passer à tous ces gens le goût de l’argent.

Mais ce n’était pas tout. Cas leurs projets faisaient appel à un monde extérieur qui, lui n’avait pas oublié. Un monde extérieur qui était en fait addict à ce goût. Un monde extérieur qui, si on lui en donnait l’opportunité, ferait tout son possible pour reproduire les gâchis listoniens, à l’échelle des richesses qu’il pourrait spolier sur le moment. C’était la raison pour laquelle on avait construit une impressionnante pyramide au coeur de Nasabis, la raison pour laquelle des noms de corporation y trônaient, la raison pour laquelle se trouvait dans ce petit morceau de bout du monde terriblement menu et dépourvu d’intérêt concret détaché du reste du monde, une structure d’une modernité si totale, si absolue, qu’elle en éclipsait - comme le font systématiquement les monuments érigés par les capitalistes en leur propre honneur - le pouvoir bien réel, celui détenu par les gouverneurs et l’armée. Fort heureusement, celui-là se rappelait fréquemment et dans les formes au petit royaume corporatiste. Ce fut en tout cas ce que se dit la représentante corporatiste lorsqu’un énième hélicoptère survola la ville en vol bas, faisant trembler les immenses panneaux de verre de la pyramide, et tout ce qui se trouvait derrière. L’un des cadres sur le bureau de la kah-tanaise fut renversé, ce qui l’arracha à son travail.

Les bureaux que l’on trouvait à l’intérieur du Palais des Congrès, la plupart étaient loués par le Consortium Saphir qui, de toute façon, détenait aussi le lieu par l’intermédiaire de holdings divers, étaient modernes et confortables. Ils n’auraient pas fait tâche à d’Heon-Kuang. Celui de Zula, en particulier, était approprié à son rôle important mais nébuleux au sein de l’organisation. Assez grand, divisé en un espace de travail équipé de mobilier design de verre et de métal couvert d’une couche de plastique bleu, et d’un espace de réception ressemblant un peu à un salon de présentation tant il était propre et parfaitement agencé. Zula avait un eu personnalisée les lieux depuis son arrivée dans la région, par exemple avec le cadre, que le passage de l’hélicoptère avait renversé, mais aussi par des touches exprimant subtilement son individualité. Replaçant ainsi le porte-manteau et le pot à crayon fournit par l’entreprise, remplissant la bibliothèque d’ouvrages libéraux un poil plus hétérodoxes que la moyenne, obtenant une grande toile de maître représentant le port du Kodeda du temps de la renaissance et l’installant face à son bureau, pour rappeler à ceux qui le savaient déjà que la représentante d’entreprise aimait la navigation à voile et s’y adonnait parfois en tant que loisir. Il se disait qu’elle avait même envisagé de se lancer dans une carrière sportive, dans sa jeunesse, avant d’abandonner pour se concentré sur sa carrière naissante. Ce qui était totalement faux, une pure spéculation sortie de l’esprit d’on ne sait qui, mais qui plaisait à Zula en ça qu’elle participait à son aura.

Dehors, c’était la grève. Elle s’éloigna de son bureau pour s’approcher de l’immense baie vitrée, qui courrait en fait sur deux pans de mur de la salle qui était à l’angle du Palais des congrès. De part sa position dans le nouveau centre-ville de Nasabis, la structure était bien placée pour observer les cortèges et les sit-ins organisés par les syndicats et mouvements politiques en ville. Elle n’avait pas vraiment suivi l’affaire, sinon en ses qualités de corporate. Elle ne comprenait pas beaucoup plus la situation qu’un autre cadre de sa position, et c’était très bien comme ça. Bien entendu elle se doutait que tout cela était lié au PIK, mais n’avait pas les détails, bien qu’il fût évident pour tout le monde que cela devait être lié à leurs revendications sociales ou indépendantistes. Probablement un mélange des deux. Les gens du PIK étaient des populistes hors-pairs, qui avaient parfaitement réussi à lier, de façon difficilement remédiable, les problèmes économiques de la région à l’occupation Listonienne.

En bras, dans l’avenu qui s’étendait sous ses pieds, elle voyait les cortèges colorés et les grandes banderoles. Elle devinait les chants et, lorsqu’elle fermait les yeux, ressentait mêmes les échos des percussions et des cris scandés. C’était rapide. Rythme rapide voulait dire, traditionnellement, rythme joyeux. Elle ouvrit la baie vitrée et sortie sur le balcon de son bureau. Elle voyait, plus en bas de la pyramide ou sur sa droite, d’autres balcons occupés par d’autres cadres Saphir, visiteurs du site, personnel en pause, clope au bec ou café en main. Tous observaient les manifestations avec un mélange détaché d’appréhension et d’approbation. Les milieux économiques "modernes" étaient par essence libéraux et favorables à l’indépendance, ou au moins, à une modernisation de la structure politique de la région. En ça ils étaient favorables au PIK. Bien plus, en tout cas, à eux - qui avaient déjà commencé à négocier avec des grands groupes économique - qu’envers un prince - maintenant sa fille -qui n’avait de cesse de militariser le débat; On ne voulait pas remplacer l’empire Listonien par une autre dictature : c’était mauvais pour les affaires. Très, très mauvais pour les affaires.

Comme elle l’avait devinée en se concentrant sur leur rythme, les percussions étaient joyeuses et la cohorte essayait de maintenir un semblant d’ordre. Dans les faits il y avait une grande crainte de l’armée. Ou plutôt, une crainte mêlée de colère. Beaucoup voulaient faire la révolution violente et tuer pour de bon les occupants. Mais ce n’était pas la politique du PIK. Alors c’était la confrontation, l’épreuve de force. On militait pacifiquement pour voir comment réagirait l’Empire. C’était à lui de décider, maintenant, s’il tirerait dans la foule, réprimerait la paix et ne laisserait plus d’autre choix que la guerre, ou laisserait faire, et ouvrirait la porte à des négociations. Personne de sensé ne voulait réellement la guerre, mais tout le monde avait bien conscience que chaque jour qui passait la situation locale devenait de plus en plus instable. Bientôt, s’ils n’obtenaient pas leur libération, les Kodedans finiraient pas chercher des méthodes alternatives. Des méthodes peut-être plus violentes, et cruelle.

L’idée du terrorisme armé ne plaisait pas à Zula. Elle rentra à l’intérieur et s’approcha de son bureau pour composer sur le téléphone qui s’y trouvait le numéro de la pièce voisine, ou se trouvait son assistant.

- Cheng, tu peux venir, s’il te plaît ? » Et sans lui laisser le temps de répondre. « Avec un café, merci. »

Le dénommé Cheng fut trés rapide à venir. c’était un trentenaire efficace, pas beaucoup plus ouvert que sa supérieure en apparence, il était du genre très qualifié. Assez, en fait, pour s’occuper de ses affaires en son absence. N’étant lui-même pas un tulpa - à priori - elle évitait de lui déléguer trop d’opérations, ou de le mettre au courant de toutes ses activités. Les deux se respectaient et travaillaient bien ensemble. Du reste, Cheng avait un avis sur beaucoup de choses, généralement renseigné ou au moins éclairé par sa vive intelligence, et n’était pas avare de commentaire si on l’autorisait explicitement à s’exprimer. Il déposa le café demandé sur le bureau Zula, qui ne s’était pas assise et avait plutôt récupérée son assistant personnel DataDyne, compulsant les données d’un air grave.

« Vous avez besoin d’autre-chose ?
- Oui, les chiffres des grévistes au sein du consortium ?
- Toujours les mêmes depuis ce matin. De tête je ne sais pas exactement ce qu’il en est mais... »

Elle le regarda et acquiesça. Grève minimale au sein des structures dépendantes de Saphir Macrotechnologies dans la région : les grands chantiers ayant été immobilisés par l’armée, il se trouvait une quantité importante d’employés au chômage technique (découvrant par la même avec surprise le concept d’indemnités), les autres faisaient soit du travail de bureau assez confortable en ville - certains avaient tout de même pris leur journée pour manifester en soutien avec les autres, ce qui était louable et approuvé (à demi-mot) par la direction - soit des ingénieurs, professeurs, techniciens de tout ordre travaillant dans des villages où il aurait été hors de propos d’arrêter de travailleur à leur raccordement au monde moderne. Cependant, il allait sans dire que les syndicats et une partie des employés de Saphir avaient organisée, là-bas, des actions populaires de soutien prenant la forme de fêtes, de banquet, de célébrations, de discours ou retransmission de discours. Cela donna une idée à Zula.

« Franchement, Cheng, je crois que je vais prendre ma pause. Vous voulez venir ?
- Venir où ? »

Elle réfléchit un instant. Elle se demandait si Aglaya se trouvait à ce petit café, presque secret, suspendu dans les auteurs d’une tour d’habitation et où étudiants et artistes écoutaient de la musique jazz et latine. Base arrière confortable d’un PIK urbanisé. Non. Peu probable. L’ingénieure devait être en ville. Elle devait marcher triomphalement, et même, il y avait fort à parier que les slogans que cette foule compacte et colorée répétait avaient été prononcés, pour la première fois, par cette étrangère que le peuple kodedans avait adopté comme l’une des siennes.

« Je vais en salle de repos, Cheng, et je vais regarder les informations.
- Je vois. Ce n’est pas une journée très occupée, citoyenne, je suppose que je peux vous suivre. Je vais juste dire à Célia de predre les appels s’il y en a.
- Je vous attends là-bas alors ! »

Elle rangea le Datadyne dans une poche de sa veste de tailleurs et attrapa le café, avec lequel elle se mit en route en direction de la salle de repos de l’étage. Ce dernier se trouvait à quelques couloirs à peine de son bureau. Couloirs construits selon un plan aérien et ouvert, comme des passerelles suspendues entre des murs de verre et des piliers métalliques laissant voir les autres couloirs des étages inférieurs et supérieurs, et la forme des bureaux suspendus contre les parois du Palais. Il se trouvait une quantité anormalement élevée d’individus occupés à discuter contre les balustrades ou autour des nombreux distributeurs de boisson. S’arrêtant en cours de route pour observer les différents étages, Aglaya se pencha un peu au-dessus du vide et vit, sans trop de surprise, que la sécurité du site avait bouclée le rez-de-chaussée. On voulait probablement éviter que les manifestants ne s’y déversent dans un soudain élan d’anti-capitalisme confusionniste et hors de propos. Cependant elle savait aussi qu’en cas de répression, les portes seraient stratégiquement laissées ouvertes. L’Empire allait déjà au-devant de plusieurs procès contre Saphir, notamment liés à l’arrêt des travaux dans la région, imposant un manque à gagné insupportable pour le grand groupe et ses partenaires. Il ne voudrait sans doute pas avoir à gérer, en plus de cela, une affaire de policiers - ou pire, de militaires - intervenant dans une structure inter-corporatiste pour y tabasser à mots des réfugiés entrés en toute légalité dans ce qui demeurait un étage ouvert aux visiteurs.

Ces procès, sur le plan strictement légal, ne donneraient probablement rien. Certes les avocats du consortium s’acharneraient jusqu’au bout pour tirer des juges listoniens et de l’imposant code de lois qu’ils sont censés faire appliquer quelque-chose à l’avantage de l’entreprise. Mais l’empire était royaume d’arbitraire, et il était évident que la politique prendrait le pas sur la loi, au détriment des intérêts corporatistes. Non. Le but n’était pas de gagner es procès, bataille perdue d’avance, mais d’en faire un grand moment de télévision mondiale : que toutes les sphères économiques de la planète voient, une fois encore, avec quelle délicatesse la Listonie traite les acteurs économiques présents sur son sol. La base d’une guerre économique sale, bête et méchante, qui avait en théorie les moyens de provoquer une crise terrible dans une nation déjà affaiblie par des décisions gouvernementales assez systématiquement catastrophiques.

Mais que pouvait-on y faire. Certainement pas menacer le gouvernement de sa majesté, et encore moins le chien enragé qu’il avait lâché sur le Kodeda en guise de représentant. Ces militaires n’avaient aucun sens du long terme et risquaient peut-être même de continuer de percevoir le Consortium comme un risque ou un adversaire, continuant par la même de s’aliéner les acteurs économiques mondiaux et d’empirer la situation qu’ils prétendaient stabiliser Alors on ne pouvait vraiment rien faire d’autre qu’attendre, les concernant. Et donc, faire comprendre non-pas sur le ton de la menace mais de l’inquiétude bienveillante de ceux qui aimeraient faire affaire dans la région envers et contre tout bon-sens (représenté ici par la frilosité maladive des marchés concernant les dictatures militaires et monarchies absolue), s’adressant à leurs amis et partenaires. Vous savez, chers amis, nous comprenons évidemment vos raisons, mais les marchés non. Il y a un risque réel que nous ne puissions plus investir chez vous. Ni nous ni personne d’autre en fait. Et l’inflation, ah, elle serait vraiment terrible. Personne ne veut de ça, nous les premiers : nous sommes là pour vendre des produits et des services, ce qui serait impossible si un emballement des marchés provoquait une implosion de votre tissus économique et du pouvoir d’achat de vos sujets. Vraiment.

La salle de repos étaient un lieu là encore moderne, mais déjà moins impersonnel que le bureau de Zula. S’y trouvait une grande écran télévisé, plusieurs petits salons dans des loges de verre les isolant du bruit extérieur et, insulte suprême, comme un doigt d’honneur dressé ironiquement à l’adresse de toute revendication syndicale, un billard, dans un coin. La télé était déjà allumée et plusieurs cadres et employés se pressaient autour. On avait mis PNN, qui passait pour une chaîne suffisamment libérale, modérée, et était aussi et surtout la principale chaîne internationale kah-tanaise. Ce qui, considérant la nationalité d’une bonne partie des travailleurs étrangers de la structure, avait dû peser dans la balance.

Plus exactement il s’agissait de l’antenne Afaréenne de PNN, qu’on avait longuement hésité à nommer ANN, la question n’était en fait pas tranchée et il était bien possible que l’expansion de la chaîne finisse par donner lieu à sa division en plusieurs entités continentales, ce qui était de fait déjà plus ou moins le cas, bien que chaque antenne s’appelait encore PNN et utilisait les mêmes visuels. La présentatrice, une jeune arabe installée dans les studios confortables des studios de télévision de Somagoumbé, lisait son prompteur d’un air très professionnel et souriant, on aurait pu croire qu’elle improvisait ou connaissait son texte par coeur. Derrière elle, sur un écran coloré, les images de foule compacte et de fête villageoise se suivaient, le tout couvert d’une musique lancinante sensée représentée l’urgence de la situation. Elle parlait d’un ton rapide et contrôlé.

« Nous en savon un peu plus sur les mouvements de contestation sociale en cours dans la colonie listonienne du Kodeda, sous gestion militaire depuis désormais un an et en proie à une opposition de plus en plus ouverte entre les acteurs de la société civile et le clan Saadin. Nos journalistes sur places nous informent qu’il s’agirait de mouvements menés de façon coordonnée par différents acteurs très différents. Qu’en est-il Ali ? »

Le dénommé Ali est un journaliste des plus fringuant, aussi présentable qu’on peut m’être lorsqu’on a passé une journée entière à couvrir une manifestation dans une région sablonneuse et dangereuse. Il sourit, répond avec un petit temps de latence correspondant à celui qu’il faudra pour que les ondes radios fassent passer la question de la présentatrice. Derrière lui, les structures traditionnelles d’une petite ville. Les bâtiments bas, au revêtement de stuc ocre. On voit des banderoles, des jeunes villageois qui passent en riant, certains s’arrêtent pour regarder la caméra. On entend de la musique, quelqu’un fait un discours retransmis dans des enceintes.

« Oui, c’est ce qu’on nous a expliqué ici, dans la localité de Metbek, dans le sud est du Kodeda. Selon les anciens du village toutes les communautés du Kodeda ont des revendications à faire entendre, et il s’agit pour elles d’un moyen de les faire entendre. Il y a une vraie peur de la répression et personne ne sait comment réagiront le gouverneur militaire ou le clan Saadin, qui a passé les derniers mois à s’entourer de mercenaires et dont certains craignent qu’il se prépare à la guerre.
- Des témoignages entendus par Judith à Nasabis parlent de l’attaque du projet d’investissement dans la région menée par certains consortiums économiques tels que le groupe Saphir dans la région. Qu’en est-il ?
- Oui c’est vrai que c’est aussi un sujet; Dans ces petites communautés cela fait plus d’un an que les investissements de Saphir permettent à une population jusque-là isolée et précaire de toucher un salaire élevé, sans parler des investissements massifs vissant à créer des écoles, à distribuer l’eau courante. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une nouvelle attaque menée par des assaillants non-identifiée à poussée l’armée Listonienne à mettre fin au chantier ? Eh bien selon les habitants de Metbek que nous avons pu interroger il pourrait s’agir d’une nouvelle attaque de mandrakiens ou de mercenaires payés par le clan saadin. Ce ne serait pas la première fois et ils sont très en colère. Ils demandent au gouvernement impérial d’agir our leur sécurité.
- Qu’est-ce que ça veut dire, dans ce contexte, Ali ?
- Ils n’ont pas été plus précis et on sent bien que la question les mets un peu mal à l’aise, mais je crois qu’ils aimeraient que les mercenaires soient définitivement chassés et que le clan saadin soit condamné pour ses actions. Beaucoup de personnes ici ont été blessés ou ont des proches qui l’ont été, voir pire, lors de ces attaques mercenaires.
- Je vois, merci Ali.» Elle regarde droit devant elle, dans la caméra. Zula se dit que si elle la croisait dans un bar elle aurait sans doute tenté de l’aborder. Cette fille avait ce genre de visage, qui donne spontanément envie d’initier la conversation. « Rappelons que ce sont ces attaques de mercenaire qui ont poussé le Grand Kah à déployer un important contingent de sécurité dans la région, avec leurs partenaires continentaux Afaréens, et que le clan Saadin est encore invité à comparaître devant les tribunaux d’Axis Mundis pour répondre de la mort de plusieurs ressortissants kah-tanais. »

« J’aurai aimé qu’ils parlent un peu de la situation à Nasabis, » fit remarquer Cheng qui était arrivé durant l’émission. Zula acquiesça doucement.

« C’est dommage, oui. Peut-être qu’ils en parleront après. »
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19 novembre 2011 - L’assimilation des mouvances nationalistes au clan Saadin, une main d'œuvre bienvenue?


Combattants volontaires internationaux.
Le volontariat armé au sein des mouvances nationalistes kodedanes, une initiative nécessaire pour aseptiser l’avenir de la région?


Les rivalités, parfois armées, qui opposent les pillards mandrarikans, les autorités impériales listoniennes et les services de renseignement de plusieurs puissances étrangères, imposent aux factions en présence l’identification d’une main d’oeuvre prête à tenir les armes face à l’ennemi. Parce qu’il est toujours plus simple de faire digérer aux populations locales les affres de la guerre avec une chair à canon étrangère, la constitution d’une brigade internationale pour servir la cause kodedane s’est naturellement imposée au clan Saadin.

Misant simultanément sur ces étrangers et l’intégration de nationalistes locaux affiliés à la communauté beïdane, le clan Saadin vient muscler son bras armé dans la région, indépendamment de l’assistance fournie par les services de renseignement alguarenos. Il faut dire que les services de renseignement étrangers, particulièrement alguarenos et varanyens, avaient fait leur part, en permettant le transit des premières livraisons d’armement vers ce territoire en ébullition.

Armés et résolus à se battre, les mercenaires employés par la famille Saadin et les soutiens populaires fournis par les nationalistes ainsi que la communauté beïdane locale, avaient désormais toutes les cartes à jouer pour construire le Kodeda de demain qui les inspirerait. La guerre civile kodedane, ou plutôt la guerre d’indépendance rectifieraient les nationalistes, apparaissait de plus en plus inévitable sur le territoire. Résultat de plusieurs forces contraires exprimées, ainsi que de plusieurs évènements conjoncturels indépendamment des parties prenantes, tels que le contexte inflationniste saisissant le territoire et le privant de toute attractivité auprès des investisseurs étrangers.

“Il semblerait qu’on va bientôt devoir tirer des pigeons un peu plus gros” dit le pillard mandrarikan répondant au nom de Younous Ndahimanja, en étirant un sourire édenté qui fait naturellement rire son interlocuteur, indépendamment de son discours.

“Tu vois aussi facilement l’avenir qu’il m’est permis de voir ce que tu as bouffé ce matin Younous” répondit alors avec un certain sarcasme Colaad Rasalama.

“Tu crois qu’avec l’accent local il m’est permis de t'appeler connard plutôt que Colaad?” renchérit le jeune mandrarikan, touché dans son amour propre.

“Excuse-moi j’étais pas prêt, je crois que ta seule dentition justifie que les dentistes gagnent aussi bien leur vie, en Mandrarika ou ailleurs…”

“J’espère que si l’un de la bande doit crever, ce sera toi…” conclut finalement Younous.

“On verra bien assez vite si tu es exaucé, ne t’en fais pas. ça fait un certain moment que nous sommes statiques et les pillages sont de moins en moins permis compte tenu des opérations militaires étrangères renforcées. On raconte que le clan Saadin a bien su tirer son épingle du jeu malgré quelques bras de fer, des armes sont arrviées dans le pays, des armes comme tu en as jamais vues, avec des lunettes infrarouges, lance-grenades intégrés, certains auraient même des cornershot… De la folie ! J’espère que j’aurais l’occasion d’en prendre une en main.”
“Rah ouais, ça alors, comme je te comprends” analysait Younous, mimant le bruit d’une arme imaginaire qu’il brandit dans le vide avant d’en simuler le tir lointain.

La fourniture d’armements à ces groupes de pillards était un évènement bienheureux pour eux, puisqu’elle traduisait la considération faite à leur valeur martiale, les inscrivant dans un processus du changement politique qui ébranle maintenant la région depuis plusieurs mois. Grâce à elles, ceux que les ont qualifiés jadis de vauriens pourraient changer d’estime à leur égard, car ils avaient désormais et relativement une fière allure, ces forces de libération.

Si les manœuvres politiques s’étaient déjà mises en place avant ce jour, l’armement de factions rebelles et mercenaires, qu’elles soient varanyennes ou mandrarikanes, traduit manifestement un tournant dans la crise rencontrée dans le pays.

“Moi ce que je voudrais, c’est un fusil de précision alguareno sans recul, et avec une visée infrarouge. Tu crois qu’ils en ont également?” dit Younous avec un enthousiasme débordant à son frère d’armes.

“On peut tout croire, Noël approche…” lui répondait le brigand Colaad sur le ton de la plaisanterie. “Et si ce n’est pas le Père Noël qui te donne satisfaction, tu pourras toujours commander ton pêché mignon auprès du gourou…”

“C’est vrai qu’il y a ce fou aussi. Un à la fois, d’abord les impériaux et les kah-tanais, puis ensuite ce tyran et queutard invétéré qui nous a conduit à l'expatriation…”[/secret]

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ACTIONS A CONSÉQUENCES MODÉRÉES - 30 000 points d'influence clandestine.


Pays infiltrant: Varanya (+services de renseignement alguareno)
Pays infiltré: Kodeda (Empire Listonien) impacté mais destination du message tourné vers l’international.
Prévisionnel de la date (RP) de l'action: l'action démarre le 19/11/2008, l'opération doit se faire le 10/12/2008 (soit 7 jours IRL).

Objectifs:
  • Stimuler l’intégration de nationalistes kodedans dans le contingent révolutionnaire fomenté par le clan Saadin.
  • Inciter des étrangers à l’arrivée sur le territoire pour prendre les armes dans l’intérêt de la Révolution.

Réussite majeure : L’appel en ligne émis par les sphères religieuses pousse un certain nombre de combattants internationaux à rejoindre le Kodeda pour y entamer la lutte armée. Parallèlement à cela, des soutiens à la cause nationaliste, parfois intégrés aux administrations, ainsi qu’aux forces de sécurité locales sont susceptibles d’intégrer le mouvement.
(+800 soldats professionnels essentiellement des beïdans kodedans)
(+1500 soldats réservistes essentiellement des beïdans kodedans)
(+1500 soldats conscrits essentiellement des beïdans kodedans)

Réussite mineure : L’appel émis aux nationalistes et aux combattants internationaux touche une partie d’entre eux, essentiellement des initiatives individuelles, de personnes appartenant à la société civile, essentiellement sans aucune expérience des armes.
(+400 soldats professionnels essentiellement des étrangers)
(+1000 soldats réservistes essentiellement des étrangers)
(+1000 soldats conscrits essentiellement des étrangers)

Échec mineur : L’appel international à prendre les armes au Kodeda est un échec, l’intérêt et la relative complaisance que certains peuvent avoir eu égard à la démarche, ne justifient pas qu’ils aillent risquer leur vie à l’international. L’origine de l’appel en ligne reste relativement intraçable, faisant l’objet de diffusion multiples sous des localisations IP diverses, en Afarée et en Eurysie méridionale essentiellement.

Échec majeur : L’appel au “jihad” ou à la décolonisation du Kodeda échoue, l’origine varanyenne des principaux appels vidéos et audios, ne fait aucun doute.

Enjeu:
  • Muscler le contingent révolutionnaire chargé d’entamer l’indépendance du territoire.
  • Solidariser la population avec le mouvement, par une participation directe et armée à celui-ci.

Moyens engagés (et base RP sur laquelle s'appuie l'action) :
  • Niveaux de technologie de l’électronique alguareno à 8/10, pour justifier l’emploi de moyens de diffusions performants, difficilement traçables et aptes à contourner certains filtres qui seraient imposés par le gouvernement impérial listonien pour freiner leur diffusion, ne serait-ce que sur le territoire listonien et particulièrement kodedan.
  • Discours décolonial porté par la faible considération donnée aux populations afaréennes qui économiquement parlant, malgré la présence eurysienne à biens des endroits, dans le passif historique de biens des états afaréens, ne justifient toujours pas d’une puissance continentale notable : pour les détracteurs, le coupable est alors tout désigné, c’est le gargantuesque ogre colonisateur, de Listonie ou d’ailleurs, qui prive l’Afarée de sa réussite collective.
  • Discours nationalistes autour des (faibles) performances économiques listoniennes et donc kodedanes, avec une inflation de +100% sur certains secteurs économiques. Une inflation qui a pu commencer à baisser grâce à l’initiative de familles aristocrates afaréennes (sic “le clan Saadin, un acteur économique afaréen au service de l’Afarée”).

Identification des cibles :
Province #28478 - Kodeda (Empire listonien).
Population, fonctionnaires et communautés afaréennes + expatriés.


Chaine logistique :
  • Bien que l’aéroport de Nasabis soit fermé, des infrastructures portuaires demeurent ouvertes, avec lesquelles se trouvent également les frontières terrestres du Kodeda. A ce jour, rien n’empêche le transit d’hommes et de femmes vers le Kodeda, surtout s’ils ne sont pas armés. Les hommes et femmes volontaires pour combattre n’ont qu’à se rendre au Kodeda par les voies officielles.


Manière d’opérer :

Budget du clan Saadin a écrit :

163 555 points - 97 300 points + 10 136 = 76 391 points de développement.
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23 novembre 2008 - Comment faire face et survivre à la guerre civile?

Guerre civile au Kodeda, fiction ou réalité pour ce petit territoire ultramarin de l'Empire listonien?
La guerre civile est un contexte dangereux qui heurte le citoyen kodedan dans son quotidien, si très peu l’appellent de leurs vœux, sa prise en compte est grandissante dans les mentalités de la population et des experts prodiguent déjà, leurs premiers conseils en pareilles situations.


La guerre civile peut raisonnablement intervenir dans n’importe quel pays, fut-il le plus grand empire eurysien jamais connu. Une leçon de vie apprise à l’occasion de la guerre d’indépendance du Pontarbello, rompant à jamais le lien qui unissait la colonie à sa métropole impériale. Le manque de préparation des troupes impériales face à un contingent de révolutionnaires formés à l’étranger, laisse à penser qu’une telle opération est reproductible, notamment sur le dossier kodedan. Dès lors les populations, sans céder à la psychose ou légèrement, peuvent légitimement s’interroger sur leur capacité à agir dans un contexte tel que celui précédemment évoqué. Doivent-elles subir l'événement, y prendre part, pour tuer ou simplement survivre?

Si notre organisation n’a pas la prétention d’établir des doctrines militaires pour indiquer comment vaincre tel ou tel adversaire, la survie et de manière générale, la limitation des pertes humaines civiles dans un cas de figure comme celui-là nous commande en revanche d’exprimer différentes recommandations applicables à tous les citoyens kodedans.
Ainsi donc, comment est-il permis de survivre à la survenue d’une guerre civile dans cette région esseulée et au climat déjà hostile?

Il faut en premier lieu considérer que la guerre civile puisse s’exprimer sous différentes causes et facettes, telles que l’opposition de communautés entre elles, ou bien encore dans sa forme la plus dure, l’opposition d’une partie de la société civile et de l'État souverain sur la région. Ces données prises en compte, qui ne changent pas fondamentalement les règles de survie en situation de guerre, que faire pour se protéger, soi et ses proches?

Pour se préparer comme il se doit, nos experts mandatés pour la question, Walid Rahimi et Faudel Bimgha, respectivement consultant en sécurité intérieure pour l’un et auteur d’un livre intitulé “vaincre le doute” sur le survivalisme, sont à votre disposition pour expliciter ce qui peut certainement faire la différence entre un homme vivant et une charogne de treize semaines.

Première étape: trouver ou concevoir un refuge.

“La principale mission de tout survivant est de trouver ou à fortiori d’installer un refuge. La présence d’un refuge multipliera vos chances de survie, par le maintien au sec de vos effets personnels, votre capacité à stocker et sécuriser des provisions, afin d’anticiper la longévité d’un conflit. Par ailleurs, disposer d’un refuge est un préalable indispensable au bon rétablissement des blessures, pour les soustraire à l’humidité, aux températures extrêmes, aux insectes ou à des mauvais mouvements imposés par une marche perpétuelle à travers le pays” nous explique Faudel Bimgha, l’auteur de “Vaincre le doute”.

Deuxième étape : débuter le stockage de nourriture.

“Le contexte d’une guerre met à terre l’économie d’un pays. Les gens ne vont plus travailler, les institutions et les services publics se retirent de certaines zones, si ce n’est toutes, le système monétaire s’effondre. Un billet de 50 pesetas alguarenas vaut alors moins que 5 kilos de pommes de terre. Les gens se réfugient dans les possessions matérielles et les vivres en font partie.
Dès lors, il vous importe d’en acquérir, ne pouvant plus acheter ces vivres via vos réseaux de distribution habituels. Car si l’économie s’effondre, les producteurs n’ont plus d’intérêt à la commercialisation de ces biens et produisent à plus faible allure, sur la base de leur consommation, préférant parfois même se retirer de l’exploitation agricole pour se soustraire à la violence d’un pillage perpétré par des citoyens qui ne sont plus en capacité d’acquérir des ressources via un autre biais.

Les denrées alimentaires disparaissent alors peu à peu du paysage environnant et il vous appartient d’identifier celles-ci sous leurs formes la plus originelle qui soit, ou bien encore d’aménager un espace propice à leur stockage ! Il faut effectivement prévoir un choix de denrées alimentaires assez ciblé, avec un fort niveau de satiété. Et prioriser la consommation des denrées les moins pérennes dans le temps.”

Troisième étape : vous équiper d’une arme.

“En période de guerre civile, la détention d’une arme, principalement une arme blanche, est un facteur sine qua non de survie, en vous permettant tout d’abord de vous protéger face à une agression, l’ordre public étant défaillant et le retrait des pouvoirs publics acté. Mais celle-ci vous permettra également d’entreprendre des menus travaux du quotidien, pour rendre vos conditions de vie et d’installation au refuge plus commodes et supportables, n’oublions pas qu’une guerre civile peut très bien s’éterniser jusqu’à plusieurs mois voire plusieurs années.
Avoir une arme blanche, préférablement à une arme à feu, est un choix judicieux compte tenu de l’incapacité à trouver des munitions, si ce n’est en vous rapprochant, à vos risques et périls, des factions belligérantes. Pas besoin pour autant de monter un arsenal militaire, cet équipement sera très vite encombrant si vous devez changer de refuge de manière brusque et soudaine.”

Pour notre second expert, Walid Rahimi, il est important de retenir 3 éléments clés de la survie dans un contexte de guerre civile :

“Si je ne trouve rien à redire sur les priorités décrites par mon confrère, j’attire cependant votre attention sur ce complément d’informations. Le rationnement de vos aliments est un enjeu de la survie et celui-ci ne sera possible que si vous vous offrez les conditions favorables nécessaires au stockage des denrées.

Deuxième point, avant même l’armement, la récupération d’une radio est un élément central de votre quotidien, puisqu’elle permettra de connaître les secteurs à éviter, à privilégier, et vous informera possiblement de l'évolution de la situation sécuritaire. Les moyens d’informations habituels, téléviseurs et journaux, seront bien entendu indisponibles, compte tenu du fait de possibles coupures d’électricité, ou encore de l’arrêt des activités journalistiques.

Et enfin dernier point notable, préparez-vous une trousse de soins pour parer toute éventualité. Quand bien même les services de secours seraient toujours fonctionnels, il est plus que probable que certains secteurs, compte tenu de leur niveau sécuritaire, ne soient plus inclus dans leur zone de couverture, si tant est qu’ils continuent de sortir récupérer les blessés.
Aussi afin de prévenir toute carence sur le sujet, veiller toujours à avoir une trousse de secours pour vous prodiguer les premiers soins, en l’absence des intervenants hospitaliers et autres secouristes, qui au mieux arriveront plus tard qu'à l'accoutumé étant donné le niveau d’ordre public dégradé, au pire n’arriveront jamais…”

Une précision de taille est également à faire, en rappelant l’éventuelle longévité de cette situation critique, la guerre civile sous son intensité la plus forte, peut facilement s’étaler sur plusieurs semaines. Ce guide de survie est donc établi avec une projection de moyen et long terme.

Budget du clan Saadin a écrit :

76 391 points + 6 604 = 82 995 points de développement.
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5 décembre 2008 - CONFIDENTIEL - La République du Varanya formerait des combattants kodedans, pour porter la révolution du peuple au Kodeda.


Entrainement d'un aspirant révolutionnaire kodedan.
Déjà aménagée pour avoir formé des unités révolutionnaires engagées contre le régime impérial du Shah, la République du Varanya pourrait rouvrir certains centres d'entraînement pour former les révolutionnaires d’autres pays afaréens, ceux du Kodeda en tête.


Si les mandrarikans expatriés sont de notoriété publique des mercenaires et des soudards s’étant détournés des seigneuries de guerre et du gouvernement local, les varanyens sont quant à eux, par leur récente histoire révolutionnaire, des combattants plus volontaires et des soutiens engagés, au sein des causes révolutionnaires. Un destin commun qui amène aujourd’hui les révolutionnaires des deux pays, à mutualiser leurs efforts de guerre pour ce qu’ils assimilent à “l’émancipation des peuples afaréens”.

Mais la comparaison s’arrête ici car faute de professionnalisation, les révolutionnaires kodedans ont une empreinte relativement faible dans la direction prise par ce territoire ultramarin de l’Empire listonien, qui n’en finit plus d’interpeller sur la scène internationale. Jouissant d’une force de frappe limitée, essentiellement composée de citoyens et nationalistes à peine formés au combat, le gros de la force de frappe des révolutionnaires kodedans est jusqu’ici très dépendant du mercenariat étranger, alimenté par les soudards Mandrarikans et les chiens de guerre varanyens. Peut-on espérer une professionnalisation des révolutionnaires kodedans? Oui mais à condition d’y mettre les moyens nécessaires insistent plusieurs figures de la révolution kodedane, auprès des agents du renseignement alguareno.

Des doléances entendues du côté varanyen, puisque les installations mises à disposition dans ce pays pacifié à l’extrême orient d’Afarée, pourraient permettre la formation d’un premier contingent de rebelles révolutionnaires kodedans sur ce sol étranger. Conduites de véhicules blindés ou non, manipulations d’armes antiaériennes ou bien encore antichars, la Révolution kodedane a matière à s’exercer au combat en maintenant le contact avec les autorités varanyennes, en partie aidées par la Fédération d’Alguarena, qui commercialise des armes vers le clan Saadin et la Révolution kodedane avec la même facilité qu’elle ne l’accorderait pour les états-majors de nations étrangères.

Un combattant brandit son fusil d’assaut vers des cibles bariolées aux couleurs de l’armée impériale listonienne et de soldats kah-tanais. Une image atypique mais qui illustre à elle-seule, l’engagement dont sont maintenant prêts à faire preuve des milliers d’hommes et de femmes kodedans, un temps désabusés par la conjoncture économique de leur région natale, mais maintenant frustrés et en colère, au point de prendre les armes contre ceux qu’ils considèrent comme des colonisateurs ou bien encore des traîtres à leur patrie, une traîtrise dénoncée pour leurs actes pernicieux ou à minima irréfléchis.

Ce premier contingent en cours de formation sur le territoire étranger, traduit simultanément la réussite logistique, militaire et in fine politique, de ce mouvement naissant qu’est la Révolution beïdane du Kodeda, démontrant sa capacité à s’offrir de nouveaux moyens de développement de sa force brute, donc de nouveaux avantages sur le plan opérationnel et ainsi une meilleure visibilité dans le paysage politique kodedan, offerte par des victoires militaires de plus en plus plausibles, compte tenu de la professionnalisation constante des révolutionnaires.

Si les infrastructures et les moyens logistiques fournis à ces infrastructures apparaissent clairement sous la nationalité varanyenne, l’empreinte alguarena n’est pas invisible pour autant, considérant la manufacture des armes employées, dont la commercialisation directe auprès des forces révolutionnaires kodedanes, n’est possible qu’avec l‘aval des administrations alguarenas autorisant de fait les industriels de l’armement à honorer les commandes réceptionnées.

Si la prouesse logistique est là, les services du renseignement alguareno tempèrent toutefois l’enthousiasme autour de celle-ci, en indiquant que ces formations d’expatriés ne pourront que toucher un nombre limité de combattants, la formation militaire étendue à des milliers d’individus, ne pouvant se faire que sur le sol kodedan lui-même, pour des raisons pratiques.
Cependant et les services du renseignement le concèdent, la capacité à former des troupes d’élites à l’international permettra la constitution d’un bataillon de choc, de forces aguerries chargées de poser les verrous d’une ligne de front qui, compte tenu de la faible superficie du territoire, ne devrait pas être excessivement étendue, permettant la proximité permanente de ces unités d’élite, avec les corps de troupes plus irrégulières, plus inexpérimentées.

Ces troupes aguerries seront à même d'utiliser les armements les plus sophistiqués de la Révolution beïdane, un atout notable sur le champ de bataille, pour apporter le support escompté aux troupes plus irrégulières, dont la formation limitera forcément l’emploi d’équipements militaires.

“Un combattant enrôlé, lui apprendre à se servir d’un fusil d’assaut et autres équipements individuels, c’est déjà le bout du monde, ne vous attendez pas à les mettre aux commandes d’un hélicoptère…” avait couché sur papier un officier du renseignement alguareno, lorsqu’il lui avait demandé de décrire la capacité opérationnelle des forces révolutionnaires kodedanes.
Les individus pressentis pour ces formations complètes, doivent donc figurer parmi les strates les plus fiables de la Révolution, à l’instar des communautés beïdanes installées dans la ruralité du pays ou proches des milieux nationalistes, dont la population a été largement conquise par les figures successives qui ont donné le cap au clan Saadin. La dernière particularité de ces unités “professionnelles” est qu'elles suivent une formation militaire, elles sont donc en mesure d’engager l’ennemi à travers des formations de combat. Les formations des troupes irrégulières, sans présumées qu'elles soient moins efficaces, seront davantage tournées vers la préparation au combat en unités réduites, pour ne pas dire carrément en unités autonomes. Des unités capables d’évoluer avec un équipement léger en zone hostile, pour débuter des actes de subversion, voire possiblement des attentats, pour semer le chaos et la désorganisation derrière même les lignes de front, là où l’ennemi se sent le plus à l’abri et amasse les moyens militaires nécessaires à la poursuite d’une contre-révolution.

Budget du clan Saadin a écrit :

92 724 points + 6 052 = 98 776 points de développement.
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9 décembre 2008 - CONFIDENTIEL - Les révolutionnaires, prêts à combattre oppresseurs et envahisseurs d'un même coup d'estoc.


Révolutionnaires kodedans en partance pour un camp d'entrainement provincial.
Les révolutionnaires kodedans et étrangers, jouissent d'entraînements récurrents, pour préparer les combats de demain.


Asad était un étudiant varanyen engagé sur sa troisième manifestation contre le Shah lorsqu’il a pris les armes pour perpétrer des actions armées antigouvernementales. Il faut dire que les forces loyalistes engagées dans le maintien de l’ordre autour de ces manifestations n’étaient pas tendres et nombreux sont les camarades d’Asad à être décédés. Pour qui arriverait à percer son mutisme de premier abord, il serait en mesure d’apprendre que le jeune homme comptait cinq amis et proches perdus dans ces manifestations populaires au Varanya, durement réprimées.

Aussi, lorsque la pensée indépendantiste s’est levée au Kodeda, l’engouement de ces jeunes révolutionnaires renvoyés à des occupations plus sereines, s'est ravivé. Convaincus que la manifestation et les actions non violentes étaient une fantaisie pour échoir la mainmise d’un régime impérialiste indésirable, de nombreux révolutionnaires varanyens, aidés par quelques mercenaires mandrarikans payés pour ce faire, ont ambitionné l’instauration d’une nouvelle révolution populaire en Afarée, derrière les frontières régionales du Kodeda listonien. Asad est intégré à un contingent de ces révolutionnaires varanyens, ne se mélangeant finalement qu’assez peu avec les mercenaires mandrarikans, qui n’avaient pas eu “l’honneur” de participer et de porter la révolution varanyenne.

L’aventure kodedane lui avait offert de nouveaux frères d’armes, à l’instar de Marouane et Youcif, un ancien fonctionnaire de l’administration impérial qui avait tout perdu avec la chute du Shah et un ex-artisan qui avait connu la faillite après s’être attiré l’hostilité de l'administration du Shah, déterminée à faire fermer son commerce, son gagne pain. Les trois comparses étaient rattachés à une section de douze combattants, chacun détenteur d’une histoire triste au possible, qui les avait définitivement inscrits dans la lutte armée à l’international, pour mettre à mal les régimes impériaux et coloniaux déjà ébranlés.

Pourtant, à les regarder, chacun de ces hommes était animé par une ferveur et une passion ardente, que des soldats professionnels défendant leur pays viendraient à envier eux-mêmes.
Il faut dire qu’en manœuvre, ce n’était pas l’amateurisme de ce groupe de combat qui transparaissait le plus. Un groupe de combat lui-même divisé en deux équipes, avec des trinômes autonomes, chargés d’opérer des tirs de couverture tandis que l’un d’eux prenait position.

Des petits groupes agiles, qui évoluent donc très bien en milieu urbain, parvenant à se dissimuler en intégralité derrière des éléments du paysage citadin, tels qu’une voiture ou un muret délimitant une propriété. “Combattre en unité réduite enlève de la puissance de feu à votre section, c’est un fait, mais cela permet une meilleure dissimulation de l’unité, pour aller capturer le moment opportun, les positions défensives adverses installées en ville…” expliquait par télécommunication un officier révolutionnaire à un agent secret alguareno.

Mais les unités révolutionnaires semblent disposer d’un avantage tactique appréciable, la présence d’armements de haute technologie, permettant la conduite d’actions militaires avec une puissance de feu conséquente, malgré la petitesse des contingents simultanément déployés en théâtre d’opération. Fusils d’assaut avec un cornershot pour tirer dans les angles d’un bâtiment sans exposer son tireur, lunettes de visée avec ou sans infrarouge, lance-grenades intégrés, les accessoires ne manquent pas et on est pourtant loin de tomber dans les gadgets. Grâce à ces équipements et le support de ces hommes expérimentés, le Kodeda a l’opportunité de se sauver par la Révolution. Une présence et un soutien, qui en plus d’apporter une technicité aux combats révolutionnaires, vient gonfler le moral de ces révolutionnaires qui étaient hier, éleveur, fermier, artisan et bien d’autres représentants de la société civile kodedane. Car si les combattants varanyens et mandrarikans poursuivent leur formation une fois au Kodeda, c’est bien les kodedans eux-mêmes qui ont vocation à profiter de celle-ci. "Aucune révolution ne peut être accomplie sans le peuple. Les kodedans doivent être la colonne vertébrale de celle-ci” soufflait un conseiller militaire étranger à un officier révolutionnaire, satisfait des forces étrangères en présence.

A terme, l’officier espère monter des promotions de cinquante à soixante individus, afin de permettre un roulement rapide de ces volontaires jouissants déjà d’une formation restreinte. Volontaires, enrôlés, réserves opérationnelles, les dénominations se succèdent mais la situation est celle-ci : une formation s’impose et malgré ça, il est raisonnablement permis de douter qu’elle ne suffise pas à les préparer aux affres de la guerre qui les attendent.

Si le clan Saadin peut cependant louer les moyens apprêtés pour sa Révolution, l’intervention étrangère, dans ce qu’elle a de plus massif et bref, pourrait se révéler indispensable, donnant un coup de boutoir dans l’Empire listonien agonisant, chassant du même fait les mouches à vers kah-tanaises et althajirs.

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Le 7 décembre 2008 - Kodeda

Des drones repérés près des bases des mercenaires mandrarikans

Drones

Une dizaine de drones a survolé les bases des mercenaires mandrarikans durant la nuit du 6 au 7 décembre 2008. Malgré la relative discrétion dont ont fait preuve les pilotes, ces drones ont été repérés par quelques mercenaires durant leur tour de garde. Si les drones sont restés assez longtemps pour capturer des images exploitables, ils ont vite rebroussé chemin lorsque les mercenaires ont commencé par les cibler au fusil, en vain.

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Le 10 décembre 2008 - Kodeda

Des appels en ligne à la libération du Kodeda mobilisent des combattants internationaux et des citoyens du pays, rejoignant la lutte par leurs propres moyens.

Combattants volontaires internationaux.

Les appels en ligne émis par des religieux et des figures révolutionnaires, à destination des nationalistes kodedans et des combattants internationaux, touchent une partie d’entre eux. Des hommes et des femmes rejoignent alors la révolution beïdane au Kodeda, des initiatives essentiellement individuelles, accomplies pour une grande partie par des personnes appartenant à la société civile et sans aucune expérience des armes.

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Opération arbitrée par Chancelier-animateur.
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10 décembre 2008 - CONFIDENTIEL - Des kodedans et des étrangers, prêts à prendre les armes contre l’administration coloniale et les forces d’occupation étrangère.

Combattants internationaux engagés dans l'indépendance du Kodeda
Avec les appels à l’indépendance et à la Révolution au Kodeda, des citoyens d’ici ou d’ailleurs n’hésitent plus à rejoindre les révolutionnaires dans leur lutte armée.

Qui sont les combattants qui embrassent aujourd’hui la Révolution beïdane du Kodeda? Alors que l’administration impériale listonienne en Afarée s’enfonce dans le chaos et le déclin, il semblerait qu’il y ait aujourd’hui de plus en plus de monde pour tenir le couteau à la gorge des institutions coloniales listoniennes. Au niveau local, il y a effectivement une partie de la population kodedane, engagée dans la lutte contre le colonisateur, un colonisateur largement dépassé par la crise économique et l’inflation essuyées dans tout l’Empire. Dès lors, les personnes susceptibles de concourir à la révolution kodedane sont localement des citoyens appartenant à la ruralité, des chefs de clans locaux, ou bien encore, dans sa frange la plus dure et la plus radicale, des nationalistes ainsi que des indépendantistes convaincus, qui cumulent la lutte politique avec la lutte armée.

Si les soutiens disponibles parmi les populations présentes à l’intérieur du pays sont désormais notables, ils sont sans comparaison possible avec le soutien disponible depuis l’étranger.

L’étranger fournit plus de la moitié, environ 60 à 65%, des hommes et des femmes engagés dans la révolution kodedane. Cette proportion s’explique notamment par le passif de l’Empire listonien, implanté dans les deux hémisphères du globe, dans des provinces toujours contrôlées ou depuis autonomes. Le Pontarbello par exemple, compte tenu de son passif avec l’Empire listonien et de la lutte armée qui conduira à l’indépendance du territoire, entretient une population “réceptive” à la cause kodedane, où des populations demeurent engluées dans un fiasco d’abord économique, puis désormais politique considérant la multiplication des ingérences étrangères là-bas, particulièrement kah-tanaises et althajirs.

Les pontarbellois, précédemment engagés dans la lutte armée contre l’Empire listonien à qui ils ont imposé l‘indépendance, sont des clients tout désignés pour identifier de la main d’oeuvre étrangère là-bas, une main d’oeuvre prête à s’engager militairement dans la révolution et l’indépendance du Kodeda, ces derniers cumulant simultanément les raisons de se battre ainsi que l’expérience précédemment acquise lors de la Guerre d’Indépendance, tantôt contre les forces impériales listoniennes, tantôt contre les Brigades Solaires kah-tanaises.
Autre foyer de combattants internationaux, la République du Varanya, qui après s’être débarrassée du Shah et avec lui, de l’Empire varanyen tout entier, identifie potentiellement dans le petit frère kodedan, un écho à la soif d’émancipation et de réussite économique jadis entonnée dans cet État de l’Est-Afaréen. Il faut dire que le Varanya a dénombré de nombreux révolutionnaires au plus fort de la guerre civile, plus de vingt-mille combattants, sans mentionner les milliers de combattants internationaux appartenant à l’étranger et venus combattre sur place.

Le régiment libertarien, bien que dissou à l’issue de la guerre civile varanyenne, constitue lui aussi un vivier d’importance pour dénicher des combattants rompus au combat et inspirés par l’acte révolutionnaire.

La Mandrarika, dans une moindre mesure, est quant à elle une terre où des personnes sont susceptibles de s’engager dans le mercenariat, tant la situation économique et politique locale reste perfectible, pour une partie de la population installée dans les seigneuries de guerre. Compte tenu de l’argent brassé par les mouvances révolutionnaires beïdanes (pour partie issu du clan Saadin) leur engagement dans la lutte armée, contre espèces sonnantes et trébuchantes, n’est pas impossible, tout en demeurant un canal marginal pour la fourniture d’hommes et de femmes prêts à combattre, fussent-ils placés sous le signe du mercenariat.

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Face à l’évidence d’un risque d’embrasement au Kodeda, le Syndikaali fait remonter le destroyeur Päivää vers le nord

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Cela faisait plusieurs mois que le Päivää stationnait au large du Shibh Jazirat Alriyh, envoyé au titre de « caserne flottante » par l’état-major pharois prêter main forte à une région alors en plein écroulement économique en raison des troubles de la métropole. Une mission qui avait perdu de son sens avec la reprise des communications impériales, mais dont le but restait symbolique : le soutien du Syndikaali au Gouverneur O Prefeito, un acteur majeur de la région qui avait collaboré avec les Pharois et l’Althlaj pendant toute la période de rupture.

Si des militaires du Syndikaali restent au Shibh Jazirat Alriyh, le navire a quitté le port ce matin en direction du nord. L’allure est tranquille, rien ne presse pour le grand navire de guerre qui abrite sur son pont une piste d’hélicoptère. Toutefois, la fonction du Päivää est assez évidente. En cas de troubles au Kodeda, la sécurité de l’enclave du Syndikaali est assurée par les canons du navire. Si l’état-major pharois n’a encore rien communiqué sur la mission du destroyer, en interne les mots d’ordre sont clairs : tenez vous prêts à tout, y compris à récupérer à bord des civils voire l’administration listonienne en cas d’embrasement.
Les officiers sur le pont comptent malgré tout sur l’efficacité des forces d’intervention listoniennes pour régler l’opération d’un coup de sabre. Ou de missile balistique.

« Les Pharois n’ont pas vocation à être des héros, mais bon, si personne ne prend le rôle, pourquoi pas nous ? » déclare en riant la capitaine Maaria, l’officier de bord en charge des opérations.

Plus tard, on fit remarquer que comme c’était les industries pharoises qui avaient sorti le porte-hélicoptères qu’utilisait l’Empire Listonien, la rencontre des deux navires aurait un peu des airs de retrouvailles familiales.

« Moi tout ce qui j’espère, c’est qu’on dépassera le Kodeda pour retourner vers l’océan du nord. J’en ai ma calque de l’Afarée ! » s’exprime un marin.
Tous ne sont pas de cet avis cependant, il suffit de voir les teins habituellement pâles bronzés par le soleil et le plaisir qu’on certains à profiter des tenues relâchées sur le pont, les eaux gelées de l’Eurysie ne sont pas un bon souvenir pour grand monde.

« On en viendrait presque à espérer que ça s’enlise ici, hein ? pour rester un peu dans le coin. » sourit un mousse sur le ton de la confidence, avant d’être rapidement chassé par un officier bougon.

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20 décembre 2008 - Le régime impérial listonien fait couler le premier sang au Kodeda, en tirant plusieurs missiles contre des positions qu’il juge envahies par l'étranger.

Frappes de missiles balistiques au Kodeda.
Les tirs de missiles stratégiques sur son propre sol, sur son propre peuple, sont susceptibles de mortellement fragiliser le pouvoir impérial listonien, qui n’a visiblement plus la mainmise sur le niveau sécuritaire de son pays, pour porter la guerre dans ses bourgs.


Trois détonations, c’est l'enchaînement rythmé qui fait office de réveil pour les habitants de Sidi Karif qui auraient voulu profiter d'une sieste après le déjeuner. Passées la stupeur et surprise, les habitants de la ville purent découvrir avec sidération l'exécution de trois frappes de missiles balistiques à plusieurs endroits de la ville. Une situation inédite qui place le marqueur de la tragédie à son paroxysme, compte tenu de l’emploi d’armes de guerre stratégiques listoniennes, sur le sol “listonien” lui-même.

Dans l’agglomération c’est l’effroi, alors qu’une partie de la ville est déjà réveillée, au travail ou bien en cours. “On est attaqué” s’écrit une nonagénaire qui ouvre ses volets avec grands fracas, fixant l’horizon depuis la fenêtre du premier étage. Le facteur, en contrebas, reste béas, fixant également une colonne de fumée noire gravir le ciel. “Oh mon Dieu, c’est certainement la zone d’activité et le quartier résidentiel des Palmiers Dorés, quelle horreur ! C’est une attaque terroriste…”

Plus tard, les premiers témoignages relateront avoir vu “plusieurs missiles s’abattre à différents endroits de la ville avant de générer un halo lumineux, sous l’effet d’un souffle ardent”. La version officielle se mit ensuite en place et le gouvernement impérial ne tarda pas à assumer l'exécution de ces frappes stratégiques contre sa population, invoquant une impérieuse nécessité de riposter à une invasion étrangère. Une invasion étrangère, dans certains quartiers résidentiels de Sidi Karif et sa zone d’activité industrielle? Dans un autre contexte, l’allégation aurait pu faire sourire si cette initiative assumée des autorités impériales listoniennes n’avaient pas causé des pertes que les témoins de la scène pourraient possiblement assimiler à des riverains.

Si du côté des civils l’évènement amorçait un chaos généralisé, les révolutionnaires prirent celui-ci pour ce qu’il était : le début des hostilités. Dès lors, les cellules dormantes reçurent bientôt l’ordre de quitter leur torpeur pour coordonner l’effort de guerre contre l’ennemi.

Parmi l’opinion publique favorable au clan Saadin et à la pensée nationaliste, l'exécution de frappes stratégiques dans une ville de province, l’arrière pays à forte dominante beïdane, une communauté native du Kodeda, était l’action de trop. Une action inqualifiable, fratricide même, si elle n’était pas déjà perpétrée par le bourreau étranger de cette terre de désolation, le colonisateur listonien.

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23 décembre 2008 - Tirs de missiles balistiques sur son territoire, l’Empire listonien accusé de terrorisme d’état.


Frappe balistique
L’Empire listonien a ordonné l'exécution de plusieurs frappes de missiles balistiques sur son territoire ultramarin du Kodeda, et ce en l’absence de toute agitation ou menace sur les populations civiles attenantes, un usage de la terreur qui pourrait ne pas passer auprès des populations.


“Rien ne va plus dans l’Empire” ou “ça en pire grave” lisait-on dans les journaux provinciaux et étrangers, pour décrire l’excentrique action de la crème des états-majors impériaux listoniens, après qu’il fut rapporté l'exécution de tirs préventifs d’au moins trois missiles balistiques, contre des positions que l’Empire jugeait “prises par des contingents étrangers”.
Si les mouches ne sont pas connues pour piquer, quel scorpion aurait alors réussi l’exploit de s’immiscer dans les sous-vêtements du Général Cordobà pour ce faire? Lui restait-il seulement de place, face à un officier impérial listonien qui veut convaincre tous et toutes, “qu’il en a une grosse paire”? Ces sarcasmes à part, considérant la gravité et la singularité de ces évènements dans l’histoire du monde, une partie de la classe politique mondiale pourrait se poser la question suivante : faut-il traiter d’égal à égal avec l’Empire listonien ou le reconsidérer comme un état voyou, une gouvernance illégitime, en perte de vitesse sur ses colonies, usant du pire pour asseoir terreur et souveraineté?

Martha Fulton, conseillère fédérale pour l’Alguarena, s’est déclarée bouleversée par l’annonce de frappes balistiques exécutées par un gouvernement sur son propre territoire, s’inquiétant de “voir la guerre s’immiscer dans le quotidien ordinaire du Kodeda, lui qui avait jusqu’à présent su s’interdire tout envenimement des tensions communautaires et politiques sur place”. Toujours selon la haute fonctionnaire de l’administration alguarena, “l’usage d’armes stratégiques par les autorités impériales listoniennes, sur son espace souverain, traduit l’échec cinglant de sa politique du vivre-ensemble, de sa cohésion nationale et de sa capacité tout simplement fédérer un empire cosmopolite mal vieilli de plusieurs siècles. Peut-être est-il temps pour les autorités impériales d’amorcer la transformation politique de ces territoires ultramarins, exotiques, qui ne se reconnaissent plus dans l’Empire listonien?” Pendant un peu plus de dix minutes, Martha Fulton a enchaîné les discours rhétoriques, regrettant l’aggravation des clivages sociétaux qui habitent le Kodeda depuis maintenant plusieurs mois.

Du côté de la République du Varanya, les autorités démocratiques du pays, présidées par Mohammad Karimi, ont déclaré appeler l’Empire listonien à “ne pas répéter le schéma destructeur nourri par le Shah de l’Empire varanyen”. Parallèlement et malheureusement à cela, d’autres figures du parti présidentiel aient annoncé qu’il soit “probablement déjà trop tard” pour cela.

Un constat sévère, pour qualifier ce qui est une première sur le continent afaréen. “L’emploi d’armes stratégiques pour assurer le maintien de l’ordre sur son territoire n’a pas lieu d’être. Il existe au Kodeda des problèmes de nature sociétale, alimentés par la situation économique désastreuse du pays, où l’inflation coupe court à tous les projets de réindustrialisation sur place. Il serait de bon ton que l’autorité impériale travaille sur les problèmes de fonds dans la région. Car oeuvrer vers l’amassement de troupes sur place, métropolitaines qui plus est, et exécuter des frappes balistiques sur le territoire des agglomérations ou à minima à proximité d’elles, est un comportement indigne.”

Pour ces premiers à s’être exprimé sur la situation sécuritaire critique du Kodeda, l’Empire listonien doit œuvrer dans le sens de la désescalade, quitte à reconsidérer la place des communautés natives de certains territoires d’outre-mer, des communautés jusqu’à aujourd’hui lésées et appauvries par une gouvernance que beaucoup serait maintenant tenté de juger, comme hasardeuse et autodestructrice.

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L'Althalj n'acceptera pas l'impunité mercenariale en Afarée de l'Ouest


La Qari Ijja Shenna ne s'était pas prononcée sur le sujet, déléguant aux qaris de la Maktaba et à la Sororité la voix sur un sujet à haute tension.
Voilà plusieurs mois, années que cette pratique de substitution au dialogue est regardée par certains pontes du monde comme une manière légitime de faire valoir ou d'atteindre des desseins violents, voir malveillants.


Qu'ils soient d'Afarée de l'Est, du Paltoterra, d'Aleucie, d'Eurysie ou du Nazum, le mercenariat (armé) sévit à chaque fois que l'opportunité de guerroyer est potentiellement rémunérée.
C'est avec avidité que les organisations internationales mercenariales occupent une place prépondérante dans l'accentuation de la déstabilisation locale ou régionale au sein de terrains de jeu exotiques.

En effet, ces organisations seront plus enclines à voyager où les armées régulières disposent d'effectifs modestes, plutôt que sur des "terrains de jeu" où le trop plein d'armements lourds et la masse auront tôt fait de mettre à mal la valeur mercenariale, mais aussi dévaster des années d'entraînement, d'investissements ou d'une réputation d'efficacité ou d'expertise.
Il faut savoir composer avec l'opportunisme fiduciaire, réputationnel et dans une certaine mesure jouissif, car le mercenaire lambda aura beau prêcher la droiture du métier, il n'en reste que l'attrait de l'argent ne semble point être la seule donne à prendre en compte...


Il y a néanmoins un aspect secondaire qui peut être négligé ; les nations usent de cet "outil" afin d'orienter la conjoncture, une situation locale. Sous couvert d'une séparation stricte entre les gouvernements et les sociétés militaires (de sécurité ?) ou organisations mercenariales, il y a toutefois un laisser-faire qui, tant qu'il sert les intérêts nationaux, qu'ils soient à travers l'acquisition de matériels militaires extrêmement pointus ou plutôt la création de poches de focalisation ou d'influence internationale... un laisser faire qui semble être en fait une réelle stratégie d'instigation de déstabilisation.

Prenons un exemple, l'éléphant dans la KhaÏma,
Faut-il pointer du doigt une source récurrente d'influence Alguarena ? Les Iles Fédérées sont les premières distributrices d'armements dans le monde, et ainsi la relation "commerciale" directe n'est point une preuve en soi.

Les bonnes relations avec la République sacrée et Universaliste de la Mandrarika et l'utilisation honteuse du clan Saadin de mercenaires de ce pays afin d'assoir un terrorisme intérieur dans le but de prendre plus d'influence (le pouvoir ?) ne sont pas une preuve en soi.

La participation active et majeure de l'Alguarena au sein du conflit au Varanya et la nouvelle lubie de ses habitants de prendre des vacances au sein du Kodeda, tant bien même que le PIB / habitant (exit la tranche riche du pays) ne devrait leur permettre le caprice de voyager plus de 8 000 kilomètres en avion, dans un pays qui n'a de similaire que sa nationalité continentale et un climat océanique plus clément que celui du Sahra'. Les Kodedans Chiites ne forment même pas une statistique... Tout ceci n'est guère une preuve en soi toutefois.


En parlant de statistiques, les Althaljirs ont répondu à 86% que les trafics d'armes internationaux sont la raison première de l'instabilité internationale grandissante depuis 2006, les 14% restantes ayant précisé le choix de la religion/non-religion ou du mode de vie comme raison première.


Revenons néanmoins à ces deux augmentations substantielles de "touristes" Mandrarikans et Varanyens.
Soyons claires, la Mandrarika dispose d'une situation difficile et le mercenariat est sûrement valorisé comme un moyen d'échappatoire ou canalisateur de certaines aspirations de seigneurs de guerre.
La Qari Ijja Shenna aura été transparente à ce sujet ; ses paroles reflètent parfaitement les retours de nos sondages à travers les Tamurt n Althalj quant à leur implication dans la crise qui ne fait pas que secouer une minuscule parcelle d'Afarée.


Ce qui est tout de même assez incompréhensible est l'implication et la volonté d'effectifs armés d'origine du Varanya.
Soyons claires... il n'y a... aucunes raisons pour que cette traversée du désert, une barrière culturelle, soit aussi transigeante.
L'appât du gain pour un mercenaire semble être dans la définition du terme ; toutefois ce pays, qui a subi des affres immenses, des ravages que nous n'avons plus à documenter, dispose encore d'hommes prêts à porter la même tragédie à l'autre bout du continent. Dés lors qu'il est parfaitement admissible de penser qu'un Kodedan et Varanyen ont en commun leur appartenance Afaréenne et une fierté respective, un sentiment anti-colonialiste semble bien contradictoire avec les moyens employés par les autres afin d'assoir un régime nouveau.


Attention, certains diront que l'afflux de "touristes" du Varanya n'a rien à voir avec l'exacerbation des tensions en cours au Kodeda. Il y a un réel intérêt pour cette belle contrée dés lors que l'instabilité politique et sécuritaire sont des aimants connus pour cette activité tout à fait légitime.
De plus, il serait mal avisé de penser que ces "touristes" ne peuvent exporter leur mode de penser. L'opportunité Kodedane est bien trop forte, grâce notamment à un trait culturel proche qu'est celui d'y voir l'accession au pouvoir d'une femme à la tête d'une famille aristocrate de renom...

Ne soyons pas dupes, les "touristes" en provenance du Varanya ont tant de similitudes avec la contrée du Kodeda et les acteurs de la (dé)politique en cours que nous ne serions pas étonnés que ceux-ci participent aux règles de bienséance recommandée par les journaux Alguarenos. La guerre civile est une activité tout à fait louable de nos jours et elle serait une fois de plus malavisée de saluer l'expertise journalistique qui n'influence aucunement la suite des évènements dés lors que la Volonté du Peuple fait de même dans une certaine mesure...



Soyons claires,
La crise dispose de prédicateurs internationaux, qu'ils soient du LiberalIntern, de l'ONC et nous voyons avec désarroi Listonia essayer de survivre à la prédation idéologique et financière d'acteurs de tous bords.
L'Althajl a eu ses différents avec L'Empire Colonial de Listonia, toutefois les Tamurt n Althalj ont aussi travaillé main dans la main avec ses forces impériales afin de limiter et éradiquer au mieux l'Afarée de l'Ouest des réseaux de traite humaine, du grand banditisme lors de la Crise des Courageux.

La Maktaba semble s'être rapprochée des délégués militaires de l’Empire Colonial de Listonia afin de normaliser des relations détériorées des suites de négociations précédentes quant au Shibh Jazirat Alriyh.


La priorité est la sécurité des Afaréens avant toutes autres choses.






"... Devant une situation complexe, les Tamurt n Althalj ont contacté l'Empire Colonial de Listonia afin de permettre au Kodeda et à l'Afarée de l'Ouest d'obtenir les moyens de tamiser les tensions et l’instabilité grandissante.
Je tiens à être personnellement présente lors des discussions à venir avec le Général Cortès afin de permettre aux Tamurt n Althalj d'affirmer leur plein engagement dans l'entreprise de sécurité, de stabilité et de prospérité régionale.

L'Empire Colonial de Listonia prendra les décisions que lui incombe au sein du Kodeda et utilisera la main tendue par l'Althalj si cela sied à la situation.

La possibilité de travailler de concert n’est ainsi pas omise.


En ce qui concerne la montée inadmissible de l'utilisation du mercenariat au sein de l'Afarée de l'Ouest, la Maktaba et la Sororité se sont accordées sur une démarche franche.
Toutes organisations mercenariales, militaires, non gouvernementales, sont déclarées illégales par les Tamurt n Althalj.
Toute présence au sein de l'Althalj Alkabir et sa proximité sera considérée comme un acte d’agression passible d’action armées, militaire préventives ou de sécurisation.


La création d’une zone de contrôle est établie au sein de l’Althalj Alkabir afin d’endiguer toute diffusion de la menace mercenariale et déstabilisatrice.
Les Tamurt n Althalj n’entendront pas rester de marbre face à l’impunité dont ont jouies l’ignominie et la grande délinquance et qui leur ont ainsi permis de s'installer dans l’Afarée de l’Ouest. Les peuples Afaréens disposent du droit à l’harmonie sociétale à travers une base saine de paix, respect et stabilité.


La Maktaba et la Sororité octroient à la Force Matriarcale Ilahmique les moyens nécessaires à cette œuvre de Bienveillance.


Les Tamurt n Althalj ne laisseront pas leurs consoeurs dans un désarroi, d’autant plus orchestré et entretenu par la vilénie. »


Discours de la Qri Ijja Shenna face à la Maktaba.




La Qari aura terminée son discours hors micro en rappelant à toutes les bases de la Bienveillance Althaljirs.

« Ilahat veille sur l’Afarée. »








Extrait du numéro spécial du 25 Décembre 2008

Il est tout de même extrêmement paradoxal que les media Alguarena généralisent une réaction propre, entièrement politique à l’international.
En effet l’Almutasawilin a sondé les différents types de media sur les diverses plateformes de diffusion de l’information et la conclusion laisse à penser que l’exigence journalistique est affublée de populisme et d’intérêts politiques directs dans la crise Kodedane.

Les Iles Fédérées sont les seules à avoir réagi avec une consternation emprunte de tartufferie.
L’Alguarena oublie que la présence d’une menace connue et fortement impopulaire (du moins au sein de l’Althalj afin de faire preuve d’exhaustivité journalistique) qui est celle des mercenaires Mandrarikans, par exemple, est une menace omniprésente à la sécurité des populations Kodedanes.

Est-il normal qu’une crise sécuritaire soit d’ores et déjà oubliée dans le seul intérêt de continuer l’objectif Alguarenos d’émasculer Listonia par les armes, comme ce fut le cas lors de la crise du Pontarbello, sous couvert de liberté et démocratie. Il faut voir comme le Pontarbello est un exemple de droiture démocratique dorénavant. N’oublions pas que la démocratie est un concept très large et aussi largement exploité à des fins dont la duplicité est sousjacente.

« Après les aéroports en Eurysie, c’est au sein du Kodeda que les missiles Alguarenos sont employés. Allez bon, vendons le matériel ou des armes de destruction stratégiques et offusquons-nous de leur utilisation.
Si je comprends bien, une menace militaire a été ciblée et cela devient un scandale notoire aux yeux du premier fournisseur international de mort ? », s’étonne une éminence de la Sororité.
« N’en a-t-on pas déjà assez de l’omniprésence Alguarena comme point de référence journalistique sur la scène internationale ? », commente l’historienne Noria Alheim Althaljir de renom, sur son blog mensuel.
De cette question, une réponse partielle ; les Althaljirs lisaient autrefois les media Renegado ou l'Oficina de Investigacione, car faciles d’accès, toutefois il y a un réel rejet de ces sources d’information depuis les innombrables influences et manipulations qui les jalonnent depuis voici plusieurs mois. Les lecteurs se tournent vers la qualité de la Τύπος στο Κεμέτ, Presse de la Cémétie en complément de celle du Banairah, de Fortuna et Althaljir, plus véhémente.

[...]

Les populations Kodedanes ne sont pas dupes et savent que les tensions sont exacerbées par une fange politique. Malheureusement les efforts économiques et d’investissement et le travail qui en découle, mettent les citoyens dans une situation délicate. Faut-il favoriser ses convictions politiques, la loyauté culturelle ou un regain économique ?
Le Kodeda reste un territoire fortement influencé par une culture patriarcale où les fruits du travail ne viennent que d’une seule source (masculine) et empêchent dès lors l’émancipation de la contrainte financière ou du moins d’une obligation de baisser l’échine (rompre l’échine) afin de subvenir aux besoins primaires de la famille.

[...]

Listonia a souhaité rappeler qu’elle seule régit le Kodeda.
Le risque reste celui de voir une crédibilité s’essouffler autant qu’un arsenal fourni à prix d’or par un fournisseur autrefois privilégié alors que nous savons que les acteurs majeurs internationaux sont à la manœuvre.
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El Imparcial

2 janvier 2009 - La crise kodedane renvoie l’Afarée à ses vieux démons relevant de son passif colonial.


Drapeau listonien, flottant au vent ou happé par la tempête à venir?
L’empreinte coloniale en Afarée et l’échec économique puis politique de ce continent, sont deux facteurs de crispation depuis lesquels naissent des guerres civiles locales.


Depuis les années 2000, l’essentiel des conflits d’ampleur, des guerres civiles, se situe en Afarée. L’exemple du Varanya en tête, de la Mandrarika et aujourd’hui du Kodeda, tend à nous interroger, sur l’ADN même de cette région du monde, qui concentre la majeure partie des foyers de tensions, derrière l’Eurysie bien entendu. En effet, si les conséquences de ces crises locales entraînent des effets non négligeables sur les économies ainsi que sur les individus impactés localement, ces rapports bien connus et relayés par des experts internationaux ne mentionnent jamais les causes fondamentales à ces dysfonctionnements dommageables.

Dès lors, il nous importe aujourd’hui de rectifier une pareille injustice, en nous attelant à la compréhension et à l'explicitation des facteurs prédéterminants à la guerre civile en Afarée. Qu' elles soient apparues au Varanya ou possiblement au Kodeda, les guerres civiles afaréennes semblent jusqu’ici comporter, certes à des degrés divers, les mêmes déterminants. Dès lors, cet article a vocation à vous proposer différents parallèles, qui semblent lier la conjoncture actuelle du Kodeda, avec le lourd passif afaréen en matière de guerre civile et d’émergence révolutionnaire. Cette démonstration, non exhaustive mais illustrative, vient développer les différents foyers de crispation sous un angle jusqu’ici inédit, tourné vers les causes d’un pourrissement annoncé de l’ordre établi.

Assimilée à un conflit mettant en confrontation deux factions relevant d’une même entité politique ou à minima, territoriale, et ce dans le but d’asseoir ou de renverser un ordre ainsi qu’une autorité établis, la guerre civile tend à de plus en plus capter l’intérêt des journalistes et experts internationaux. Car à mesure que les guerres conventionnelles s’effacent de l’actualité internationale, en grande partie liée à l’agglomération des nations autour d’une ou plusieurs organisations internationales, rendant de plus en plus dissuasifs les affrontements directs, les manoeuvres d’influence et les guerres par procuration font leur bonhomme de chemin, entretenant l’horreur et la souffrance à la vue du grand public.
Les conséquences directes des guerres civiles sont connues et profitent d’un consensus largement majoritaire, concédant la perte physique d’infrastructures ou de capitaux, peut-on malgré tout tomber d’accord sur ses causes?

Car si les conséquences économiques désastreuses d’une guerre civile sont connues, faut-il pour autant exclure ce même échec économique des causes qui l’ont amorcé?
L’économie, un déterminant connu et essentiel de la guerre civile moderne.

Dans le cas du Varanya et du Kodeda, l’économie locale s’est voulue centrale dans la crispation des opinions publiques.

Au Varanya pour commencer, avec la montée croissante de la corruption et la présence renforcée d’une élite, qui se refuse à tout partage du pouvoir dans la gouvernance du pays. Entravant les investissements de certains acteurs économiques privés, pour confier des secteurs stratégiques et lucratifs à des parties prenantes de la vie politique varanyenne, le Shah a installé des monopoles familiaux dans la gestion de ces secteurs stratégiques parmi les plus lucratifs du pays (cf : le pétrole varanyen). Ces monopoles ont nécessairement entrainé une accumulation de capitaux vers un nombre réduits de détenteurs, ralentissant les investissements et projets de développement car la mise en concurrence des détenteurs de capitaux devenait de plus en plus inéquitable et entraînait de facto, plus de corruption encore.

En ce qui concerne le Kodeda (région contestée de l’Empire listonien), la dégradation économique de ce territoire s’est liée à la montée croissante de l’inflation, elle-même dépendante d’un historique colonial, qui place le développement de la métropole listonienne avant celui de ses territoires ultramarins, de ses territoires coloniaux. Enterré sous son orgueil, l’Empire listonien a multiplié les politiques étrangères agressives, contre le Lofoten, le Jashuria, l’Alguarena et bien d’autres. Cette politique extérieure désastreuse est venue conditionner les pratiques tarifaires du commerce international. Les importations listoniennes coûtent plus chères à faire entrer sur les territoires, métropolitains et coloniaux, parce que les gouvernements en froid avec le régime impérial d’Eurysie mettent les moyens pour offrir à leurs industriels, d’autres débouchés commerciaux excluant l’Empire listonien.

Par ailleurs, étant donné l’éclatement de l’Empire listonien à travers le monde, ce dernier ne peut pas décemment favoriser des mouvements commerciaux à l’intérieur de son empire. Les marchandises exportées de Macao (région coloniale listonienne au Nazum) seront toujours plus chères à faire entrer sur le territoire métropolitain que celle de Paltoterra, compte tenu des distances. C’est pourquoi économiquement parlant, l’Empire listonien est un boulet à l’économie de ses territoires coloniaux, car s’ils veulent exporter vers d’autres nations ils doivent s’acquitter des taxes en vigueur, et s’ils veulent positionner leurs marchandises sur le marché intérieur (interne à l’Empire listonien) ils sont incapables de proposer des tarifs compétitifs, comparativement aux coûts de production et aux frais de transport réduits de certains pays étrangers, plus proches de la métropole que ne le seront jamais ses territoires coloniaux.
Et dans les colonies où l’industrialisation n’est pas excessivement développée, l’importation a un rôle important dans la bonne marche de ces territoires excentrés. Mais une fois encore, l’éloignement de la métropole leur interdit de profiter de marchandises et autres biens manufacturés issus de la production impériale à bas coûts, compte tenu des frais de transport. Ils doivent donc identifier des sociétés étrangères pour fournisseurs, et s’acquitter des taxes réglementaires, se persuadant ainsi “de faire au mieux” et constatant par A+B la plus-value toute relative de cette appartenance à “l’Empire”, qui ne possède plus que le nom.

Si les crises économiques listoniennes et varanyennes souffrent de quelques variantes, il est malgré tout possible de déceler que la flagrance entourant l’échec étatique dans le développement économique du territoire favorise les conditions préalables à l’éclatement du pays. Des “pays” ou pour faire du politiquement correct, des “provinces”, qui n’attendent alors plus que l’étincelle destinée à les enflammer. Dans le cas du Varanya, la répression étatique faite à l’égard des premières manifestations dénonçant plus d’équité et la casse des monopoles élitistes, a favorisé la surenchère, fracturant durablement le rapport d’autorité entre la gouvernance du Shah et la société civile varanyenne.

Pour le cas du Kodeda, il est plus flagrant que c’est le passif colonial et la démarcation identitaire, culturelle en somme, qui a durablement opposé l’administration impériale coloniale et des lobbys que l’on pourrait identifier comme natifs du territoire, bien que de nombreux combattants étrangers se soient associés à la lutte armée initiée localement depuis.

Budget du clan Saadin a écrit :

115 771 points + 6 665 = 122 446 points de développement.
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