La lente et progressive déliquescence des institutions métropolitaines dans les territoires ultra-marins nord aleuciens sont ils les signes annonciateurs d'une future et probable sécession des colonies listoniennes de la mère patrie ?
Dans les faits, voilà longtemps qu'elles sont se sont détachées, non seulement dans les cœurs, mais bien aussi dans le porte-feuille de l'Empire, et les seuls liens aujourd'hui visibles sont les panneaux en langue lusophone.
En effet Port-Hafen et Jadis, bien que cumulant à elles deux à peine 8000 natifs, leur population peut toutefois ainsi s'élever à pas moins de 20 000 âmes s'il l'ont compte les visiteurs occasionnels que constituent les pêcheurs, les dockers, le personnel des services manutentionnaires portuaires, les commerciaux, les grossistes, et par bine entendu ce qu'on appelle les touristes transitoires, les traversées et croisiéristes mouillant de temps à autre dans ses havres portuaires pour ravitailler en fioul ou bien en nourriture, déversant parfois plusieurs centaines de curieux sur les comptoirs coloniaux, au grand plaisir et ravissement des quelques commerçant locaux.
Beaucoup de nationalités se côtoient dans ces ports pittoresques, mais il s'agit principalement de Lofotèns bien évidemment, de Saint-Marquois, de ressortissant de la République clanique de Canix, et temps à autre de Fortunéens et d'Amérinois, les deux autres puissances régionales. Ce cosmopolitisme, malgré tous les efforts déployés par la métropole et sa xénophobie et racisme qui s'est malheureusement exacerbé ses dernières années au gré des fréquentes et diverses tensions internationales, se manifeste tous les jours, ne serait-ce que par la langue.
En effet il faut savoir que près d'un colon sur deux parle déjà couramment l'anglais, et depuis quelques années même, certains avaient appris le français et le norvégien, les langues d'usage dans le monde des affaires et du commerce, diffusées par les très nombreux acteurs économiques régionaux, les Provinces-Unies bien entendues, mais encore plus près, par delà le détroit, le plus proche voisin qu'était la République de Saint-Marquise, une démocratie libérale francophone et anglophone.
Il était donc impensable et irrationnel que ces comptoirs coloniaux demeurent ainsi totalement hermétiques à toute influence étrangère, malgré les dernières lois et décrets de l'Empire visant à maintenir ses possessions sous le joug d'un protectionnisme déraisonné et irréaliste. Les territoires ultra-marins listoniens sont inévitablement aspirés, draînés, par le dynamisme socio-économique de la Nord Aleucie, dont le principal moteur, les Provinces-Unies, utilisent le Nordvestpassäje depuis des centaines d'années maintenant, qui sépare donc la quatrième puissance mondiale de l'île du Norland, et dont le prolongement se termine par une étroite bande de mer appelé Détroit de Barthelemy, du nom d'un très fameux explorateur et trappeur Saint-Marquois.
La position ultra-stratégique explique à elle seule pourquoi notre nation aleucienne a depuis longtemps conforté ses positions dans ce territoire et même ouvert un bureau douanier directement sur place.
Voilà pourquoi les dernières sanctions et décisions contradictoires prises par la Listonie dont le but était d'entraver cette liberté économique avait indigné voir révolté les habitants des colonies. Une politique commerciale incohérente, incomprise, et terriblement impactante pour les chiffres d'affaires des petites entreprises locales avaient attisés les colères, nourrissant un ressentiment profondément enfoui d'injustice et de mépris manifestés par la métropole. Le traité listo-pharois était l'allumette qui a mis le feu aux poudres et ravivé les braises de la contestation.
Alors que les aspirations autonomistes et indépendantistes étaient murmurées ou tues, elles se sont exprimées avec force et vigueur ces dernière semaines. En outre, l'incapacité de la métropole à réagir, et l'abandon progressif de l'application des directives émtropolitianes par les fonctionnaires locaux expliquent en partie la flambée de mouvements indépendantistes à Port-Hafen, et à Jadis.
Aujourd'hui les velléités séparatistes sont bien présentes parmi la population, et
Des slogans courts et efficaces tels que : "Bye bye Listonia" ou "Freedom for Port-Hafen" se sont mit à fleurir sur les murs de la petite cité portuaire, et le week-end dernier, une gigantesque manifestation, près de 2500 personnes, soit plus de la moitié de la population de Port-Hafen, s'était rassemblée sur la Plaza Del Mayor, devant l'hôtel de ville pour laisser éclater leur colère et porter leur revendications autonomistes envers un pouvoir central mutique et absent. En effet, le gouvernement impérial, submergé par la contestation, et, gangréné par des années de corruption endémique, semble sur le point de s'effondrer, et est actuellement paralysé.
Pire, nos correspondants sur place rapportent des faits de fraternisation entre la Guardia Civil et les manifestants.
Le maire de Port-Hafen, Gustovo Caracas, s'est adressé ce dimanche à la foule en criant :
"Citizens of Port-Hafen, mi amigos, my friends, je suis des vôtres, et je l'ai toujours été, si je dois choisir entre mes concitoyens, et l'Empire, alors je vous choisirais ! Je suis né ici et je compte bien vous servir jusqu'au bout !"Le fait qu'il utilise ses quelques mots d'anglais, alors que jusqu'à présent l'emploi de la gues étrangères était formellement proscrit, est un message fort, lourd de sens, et de prémices pour les jours à venir qui s'annoncent décisifs.
Le Mouvement pour la Liberté des Colonies, l'un des mouvements indépendantistes les plus populaires et actifs, surtout chez les jeunes générations, milite clairement pour un rattachement aux Provinces-Unies, visiblement influencés par les médias et la culture lofotène, très présente dans leur vie quotidienne depuis quelques années.Ce dernier souhaite ni plus ni moins organiser un référendum pour l’autodétermination, reflétant une situation actuellement explosive dans les comptoirs coloniaux listoniens qui met en lumière les problèmes longtemps restés irrésolus du système colonial dépassé et rétrograde, consistant à considérer les colonies comme des territoires non intégrés qui ne seraient jamais l'égal de la métropole, mais qui devaient en revanche verser taxes et impôts comme tous les citoyens de l'Empire. Les habitants demandent depuis très longtemps des réformes structurelles qui présupposent temps et consensus dans le but de maintenir l’intégrité listonienne, maints fois repoussées et au final rejetées officieusement par le gouvernement impérial.
Aujourd'hui, la fièvre séparatiste touche l'ensemble des territoires éloignées de la métropole, avec des degrés d'intensité différente, mais les sondages montrent clairement que plus de la moitié des ressortissants listoniens ultra-marins sont favorables à une indépendance totale, et on peut se demander si la résurgence des velléités indépendantistes est totalement du fait de la politique hasardeuse de la Listonie, ou si les agents du FSD des Provinces-Unies, que l'ont sait très actifs dans les territoires listoniens depuis l'Embargo, ne sont pas étrangers à ce bouillonnement populaire
Au train où vont les évènements, Mme Magdalena Armstrong, la porte-parole des forces fédérales des Provinces-Unies, et M. Harald Vold, du Département d'Etat Fédéral à la Défense, ont rappelé le principe fondamental de l'auto-détermination des peuples à choisir leur propre voie et gouvernement, mais ont annoncé que les Provinces-Unies se porteraient garantes de l'intégrité de ces territoires, ultra-stratégiques, et de toute atteinte que l'Empire, ou bien une puissance étrangère, voudrait exercer sur les territoires ultra-marins listoniens et profiter du chaos ambiant pour entreprendre une action d'entrisme voir dans le pire des cas d'invasion. En effet le traité listo-pharois, considéré comme un accord inique et une violation des droits de la souveraineté internationale, n'est actuellement pas reconnu comme valide par une partie de la communauté internationale, et plus spécifiquement par les Provinces-Unies, qui n'ont jamais reconnu les annexions et actes manifestes d'impérialisme pharois.
Evora est aujourd'hui toujours considérée par les services plénipotentiaires lofotènes comme un territoire ultra-marin listonien occupé militairement par le Syndikaali.