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Activités étrangères dans l'Empire Listonien - Page 6

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29 octobre 2006 - La province ultramarine aleucienne de Listonia gagnerait à prendre son indépendance et à rejoindre sous le statut de région autonome, la Fédération d'Alguarena.


Concurrence étrangère, chauvinisme, sentiment xénophobe à l'égard des pharois.
Concurrence étrangère, guerres commerciales imposées par la politique étrangère émise par la métropole, chauvinisme, sentiment xénophobe à l'égard des pharois, l'avenir économique des provinces ultramarines listoniennes ne semble pouvoir s'esquisser qu'auprès des puissances économiques régionales et sous un statut autonome.


Les correspondants des médias alguarenos continuent d’échanger téléphoniquement avec leurs homologues de l’Empire listonien, tandis que les crises politiques se sont multipliées, après la situation insurrectionnelle qui ayant frappé la capitale impériale.

La confiance entre l'administration impériale et ses provinces ultramarines est-elle sur le déclin?

Après la cession de nombreux territoires listoniens aux pharois ainsi que les graves troubles à l’ordre public enregistrés dans la capitale, conduisant à la mort du personnel diplomatique pharois, le lien qui unit certains territoires d’outre-mer à la métropole peut raisonnablement s’effilocher, à l’instar des territoires listoniens d’Aleucie ou de Paltoterra qui, intégrés aux économies et aux dynamiques commerciales d’autres pays, peuvent supporter de plus en plus difficilement, les conséquences de la politique internationale impériale dictée par la métropole, sans considération faite des enjeux locaux. Dans ces conditions, le divorce programmé entre la métropole listonienne et ses provinces ultramarines, est consommé, risquant de favoriser des actions émancipatrices de celles-ci, afin de rompre et réguler les conséquences économiques, commerciales mais aussi politiques, des affaires étrangères impériales listoniennes.

Accusant la métropole de vouloir marchander ses possessions ultramarines, afin de renforcer la capacité militaire d’un Empire qui cumule les rivalités, un certain nombre de citoyen au sein des territoires ultramarins souhaitent formaliser le rejet d’une telle fatalité, imposée par le dictat d’une famille impériale que ces territoires d’outre-mer ont perdu de vue depuis déjà de nombreuses et dizaines d’années. Étant donné l’éclatement du territoire listonien, il est en effet difficilement concevable que l’autorité impériale puisse raisonnablement se déplacer au sein de chaque territoire excentré de la métropole.

Aussi, interrogeons-nous sur la viabilité d’un Empire qui se désagrège par lui-même compte tenu de son étalement excessif. Face au déclin des territoires d’outre-mer listonien et leur parcellisation auprès de puissances étrangères, la présidence fédérale de l’Alguarena elle-même a rappelé tout l’enjeu de son organisation, en permettant à ces micronations, trop faibles pour exister autrement que sous le giron d’une autre puissance, de développer des dynamiques économiques et commerciales entre elles, formant à ce jour la première puissance mondiale au travers d’un regroupement de micronations, l’Arkoha, les Encolanas ou encore la Heenylth.

Intégrer la province listonienne de Paltoterra au sein de la Fédération alguarena, est le choix le plus évident si l’on souhaite développer son économie et ses dynamiques commerciales sur place, aux côtés d’autres tissus économiques stables à proximité, à l’instar des micro entités politiques qui composent aujourd’hui la Fédération d’Alguarena. Les territoires ultramarins listoniens n’ont pas besoin qu’on leur impose une nouvelle concurrence sur leur sol ou pire, des rivalités commerciales avec d’autres nations limitrophes. Ainsi pour s’investir davantage dans le paysage économique de la région qu’elles occupent, il est plus que certain à l’esprit de nombreux spécialistes, que les territoires ultramarins listoniens doivent songer à leur affranchissement de l’autorité impériale.

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economist
Les colonies ultra-marines nord-aleuciennes, grandes perdantes du transfert d'une partie de la souveraineté de la Listonie au Pharois ?

L'incroyable mise sous tutelle, "protectorat" dans le vocable pharois, des territoires extra-territoriaux listoniens pour le seul profit du pouvoir central, et de la métropole de l'Empire Listonien, avait alimenté et suscité de nombreux débats et discussions parmi les cercles spécialisés des économistes, sociologues, et divers experts en matière de diplomatie et politique internationale.
Elle avait également provoqué l'émoi et la consternation de nombreux pays, en proie à l'attitude considérée comme particulièrement agressive et offensive des diplomates listoniens, au point que la nation eurysienne s’était vue, fait rarissime, bannir pendant un temps des clients potentiels des principales sociétés d'armement de la Fédération d'Alguarena et du Reinaume d'Aumérine.
Un cas plutôt unique dans l'histoire du commerce mondialisé.

Le monde a donc appris avec consternation, comment et par quels habiles subterfuges le Pharois Syndikaali avait abusé de sa position dominante en Eurysie pour extorquer à l'Empire Listonien des concessions inédites sur ses exclaves. Une manœuvre particulièrement osée et dangereuse, qui défiait toute logique étant donné la nature même de l'accord, sur fond de transfert d'équipement militaire, qui, selon un journaliste économiste spécialistes des accord commerciaux internationaux, relevait ni plus ni moins d'une banale transaction tels qu'elles s'observent sur les marchés noirs de contrebande, typiques des activités mafieuses, ébranlant même les certitudes de beaucoup de diplomates sur les relations normalisées que d'autres nations envisageait d'établir ou de maintenir avec la Listonie à la suite de ce coup d'éclat !

Le politologue et ancien diplomate à la retraite, Alejandro Figueiras de Almèderia, qui avait par ailleurs été conseiller au Ministère des Affaires Etrangères pendant la dernière décennie, et aujourd'hui enseignant-chercheur à l'Université des Sciences Sociales de Kæviksborg ne semblait pas cacher son incrédulité et son désemparement face à la stratégie internationale de son pays qu'il qualifiait encore il y a peu de désastreuse et bipolaire :

" - Que pourraient penser les autres pays d'une nation qui négocie une partie de son territoire souverain qu'il abandonne à l'exploitation sans contrepartie d'une puissance étrangère aux ambitions impérialistes tels que se dévoile au monde l'Hydre Pharois ? Il n'est plus un secret pour personne que la deuxième puissance mondiale cherche à dominer la scène internationale, en développant ses réseaux et en multipliant ses coups de force de la main droite, et de la main gauche tente de s'insinuer insidieusement dans tous les interstices et failles que leur offrent des pays peu lucides et scrupuleux, dont l'économie vacillante se prête ainsi à toutes les compromissions ?"

Plus spécifiquement, un spécialiste des flux économies déportés, Antonin Ferguson était interrogé sur l'impact sur les territoires les plus éloignés de la métropole :

" A Jadis, par exemple,une partie non négligeable de la population locale, s'est tournée depuis plusieurs années pour s'approvisionner auprès de ses voisins proches, tels que Saint Marquise et le Lofoten, afin de subvenir à leurs besoins les plus essentiels telles que la fourniture d'électricité et autres énergies. Par exemple, une grande partie de la maintenance du réseau d'eau potable est réalisée par la compagnie Lofotène, la Northstream Power. Le saviez vous ? "


northstreampgazoduc
Les pipelines et gazoducs de la United Oil et de la NorthStream Power alimentant une partie des réseaux de distribution publiques des comptoirs coloniaux Listoniens de Nord-Aleucie

Les craintes et inquiétudes liées à la politique extérieure listonienne et de ses conséquences dans le quotidien des territoires reculés, dépendants de l'importation, n'ont fait qu'augmenter ces dernières années, pour atteindre un paroxysme avec des manifestations pro-independantistes et anti-gouvernementales des jours durant, peu après l'embargo de la flotte UP Navy. Il est indéniable d'affirmer que les colonies nord-aleuciennes présentent un véritable défi logistique pour la métropole listonienne, et celle ci s'est démontrée absolument incapable de se monter à la hauteur des attentes et des exigences de la population locale, qui s'est sentie abandonnée et peu considérée par les métropolitains. Le soft power exercé par les Provinces-Unies, et l'extension progressive et naturelle de la sphère commerciale d'influence des grandes entreprises lofotènes sur le continent nord-aleucien a rendu les colonies dépendantes des denrées importées, dont certaines n'étaient tout simplement pas disponibles, compte tenu de l'éloignement et des difficultés d'approvisionnement liées à la distance gigantesque qui sépare les comptoirs de la mère patrie.

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Un petit listonien allant chercher son colis alimentaire, certaines denrées, depuis l'embargo et les dures sanctions économiques imposées par l'Empire au reste du monde ont rendu l'accès à certains bien et produits de première nécessité extrêmement difficiles.
Dans chaque colis alimentaire fourni par les UPL, il existe un petit livret expliquant comment et pourquoi la nourriture a été mise à disposition gratuitement par les associations et bénévoles lofotènes.


portjadis
Port-Jadis, le comptoir commercial à la pointe Est de l'île du Norland


En outre, l'aide médicale et humanitaire qui n'a pas cessé d'affluer depuis la crise Jadis et qui s'est imposée comme une veine nourricière est devenue permanente et récurrente, conduisant même à une normalisation et encadrement de ces flux.
Les réseaux socio-économiques des Provinces-Unies irriguent les colonies nord-aleuciennes en produits culturels divers et variés.
Dernièrement à Jadis un bar Listo-Lofotène avait même vu le jour, bien que les résidents et nationaux Lofotènes n'étaient pas autorisés à résider en permanence sur le territoire Listonien, il fallait bien un lieu pour accueillir et faire stationner les marins, chauffeurs et autres employés étrangers qui venaient à Jadis de manière transitoire.



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Port-Hafen, la deuxième colonie listonienne, en face de saint-Marquise, située à l'embouchure du passage du Nord-Ouest

Aussi, naturellement, les comptoirs listoniens ne pouvaient raisonnablement pas restés hermétiquement isolé de la culture nord-aleucienne qui infusait toutes les strates de la société coloniale listonienne, ne serait-ce que par la langue des marins et pêcheurs étrangers qui faisaient halte dans les cafés listoniens ou les capitaineries des zones portuaires du Nordvestpassasjën par exemple.


Quoiqu'il en soit les comptoirs commerciaux étaient désormais directement tributaires de ses principaux fournisseurs commerciaux régionaux ( Lofoten, Saint-Marquise). Et l'opinion publique listonienne de Jadis particulièrement sensible nourrissait une défiance toute particulière sur la politique étrangère du régime impérial qui malgré son éloignement, entretient une politique terriblement impactante sur place. La mise en place du protectorat Pharois, un pays eurysien pas franchement connu pour être un exemple vertueux de démocratie libérale, et dont les ambitions ne laissaient guère planer de doute sur l'utilisation et l'exploitation qu'il ferait de ces concessions territoriales avaient suscité une vague d'indignation et de colère parmi la population listonienne, et plus spécifiquement celles des colonies. Si le sentiment indépendantiste était déjà présent parmi la population, exacerbée ces dernières années par les tensions internationales, aujourd'hui les mouvements politiques demandant purement et simplement un référendum citoyen sur l'indépendance ne se cachent plus et ne dissimulent plus leur intention de se désolidariser de l'Empire, afin de se rapprocher des puissances régionales, et plus spécifique des Provinces-Unies, le plus puissant voisin à proximité.


listonienmanifestant
Un manifestant anti-gouvernemental exprimant sa colère peu après l'annonce du traité listo-pharois, demandant explicitement un référendum sur une potentielle indépendance vis à vis de la métropole.


Nous sommes allés sur place recueillir quelques témoignages de citoyens qui avaient du mal à contenir leur mécontentement et leur colère :

M. Luis Sodarnes, pêcheur de coquilles saint-jacques sur un chalutier :

"Avons nous été consultés nous habitants de Jadis ? Non ! Nous a t- on demandé notre sentiment sur la question ? Non ! Alors que nous, peuples coloniaux listoniens sommes les premiers concernés ! On a été vendus, c'est sûr, moi je vous le dit ce gouvernement impérial se prostitue auprès de son voisin, le Pharois Syndikaali qui en a jamais rien eu à faire de nous à part vouloir nous annexer et nous prendre un maximum de territoires ! Ils ont pu aisément le faire vu la faiblesse et la corruption endémique du gouvernement de la métropole. On le sait tous qu'il est très facile d'acheter des haut-fonctionnaires listoniens, c'est culturel. La perte d'Evora, ca leur suffisait pas ? Enfin pardon Albigärk désolé, j'ai du mal à me faire à ce nom"

Mme Olivia Delgado-Soles, assistante maternelle : "Moi personnellement, si on étaient gagnants,ben je me dis, d'accord le Pharois ou un autre pays, pourquoi pas ? Cela fait des années maintenant qu'on sait que l'Empire se délite, et que c'est miraculeusement qu'on a encore réussi à préserver nos foyers d'invasions étrangères. On le sait tous notre économie n'est pas florissante, vous avez les prix au supermarché ?C'est l'inflation à tous les niveaux, des coûts sur l'alimentation exorbitants, bien qu'on bénéficie des aides internationales, ce n'est pas suffisant. Mais qu'a t on obtenu en échange de ces sacrifices ? Rien, si c'est ça que ca veut dire d'être citoyenne Listonnienne, alors je rends mon passeport, je réfléchis de plus en plus à partir loin d'ici

M. Ricardo Suares, patron du trinquet "Amigos Del Mar :

"On a obtenu un porte-hélicoptères héhé, ca vaut pas le coup franchement ? L'arnaque du siècle moi je vous le dis Le gouvernement laisse le Pharois utiliser nos installations, nos infrastructures en échange d'un joujou pour son armée ? Comment voulez vous ne pas être en colère ! C'est honteux, moi et ma famille on a vraiment l'impression d'avoir été spoliés, dépossédés de notre terre ! Et les colonies obtiennent quoi dans cette histoire ? Qu'est-ce qui va améliorer nos conditions de vie ? Moi je vois qu'une chose dans mon quotidien, c'est que c'est pas les Pharois qui nous mettent à disposition ce dont on a besoin pour vivre, ou qui nous acheminent l’électricité et le gaz permettant de nous chauffer ! Tenez hier, mes deux cuves à fioul étaient vides, impossible ici de faire sans. J'ai contacté mon fournisseur historique, et tenez vous bien il m'annonce au moins 2 mois de délais car les réserves stratégiques sont quasi-vides, et les droits de douane ont flambé ces dernières années. J'ai du faire appel à une compagnie privée étrangère, qui pour 5% moins cher a accepté de me livrer en fioul car ils sont juste à côté, dans un délai raisonnable de 7 jours. Oh bien entendu c'est illégal de faire ça à cause des sanctions impériales et donc j'ai du jouer de mes relations avec les autorités portuaires, mais je m'en fous, il y a va de ma survie, ils ont qu'à venir le réquisitionner mon fioul et ils verront comment ils vont être reçus !

Pendant ce temps, par l'intermédiaire du Département Fédéral du Commerce et de l'Industrie, il a été descendu de maintenir un gel temporaire des prix de l'essence et du fioul, dont les installations et maisons vieillissantes des territoires listoniens sont gourmandes et dépendantes. La United Oil a par ailleurs largement communiqué sur sa volonté de maintenir des prix raisonnables et de contenir la hausse du coût de l'énergie malgré les sanctions économiques visant le Lofoten.

De manière plus pragmatique, le Département d'Etat Fédéral à la Défense, mesurant le danger d'une potentielle implantation pharoise aux portes des Provinces-Unies, a déclenché le dispositif "Bouclier de Thor" dont les détails et les contours demeurent à ce jour encore flous mais consisteraient peu ou prou en un déploiement massif de batteries de DCA et de dispositifs d'interception anti-missiles aux frontières, couplé à des rampes de missiles de croisières et balistiques dont la portée couvrirait aisément les territoires listoniens nord-aleuciens. Le Bouclier de Thor serait complété par une dissémination stratégiques de centaines de mines navales non loin des routes commerciales et convois très empruntés du passage du Nord-Ouest, et du détroit Lofotèno-Saint Marquois, afin de créer un véritable couloir de protection contre les éventuelles incursions pharoises.


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La Milice Fédérale et l'UP Navy, déployée à proximité immédiate des noeuds stratégiques que constituent les deux comptoirs commerciaux nord-aleuciens, situés en plein sur les routes commerciales septentrionales qu'empruntent chaque jour les centaines de convois entre la Fédération de l'Alguarena et les Provinces-Unies

Mme Magdalena Armstrong, porte-parole du Département d'Etat à la Défense, a par ailleurs notifié lors d'une conférence de presse à la Chancellerie que l'UP Navy déployait en ce moment même toute sa flotte sur ces points stratégiques, au Nord et au Sud du passage du Nord-Ouest. Parallèlement des missions de reconnaissance aériennes et maritimes vont se multiplier à un rythme soutenu afin de prévenir tout débarquement ou implantation militaire dans la sphère couverte par le Bouclier de Thor.

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Le porte-hélicoptères de l'UP Navy, l'UPS Freyr croisant ostensiblement dans les eaux du passage du Nord-Ouest, longeant les côtes de Saint-Marquise, les hélicoptères se tenant prêts en cas de suspicion d'intrusion à Pharoise à activer le plan de lutte anti-sous-marine à la moindre alerte
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El Boletin

8 novembre 2006 - Listonia, un territoire ultramarin qui exprime publique son désamour du régime impérial.


Des manifestations sont à prévoir dans certains territoires d'outre-mer, pour dénoncer la marchandisation des provinces coloniales.
A Listonia, les mouvements en faveur de l’autonomie du territoire tentent de cumuler les démonstrations de force, pour contraindre l’administration locale à formaliser un détachement politique de l’Empire listonien.


Les personnes soutenant la sécession du territoire ultramarin listonien manifestent désormais tous les quinze jours pour maintenir un bras de fer avec les autorités locales d’outre-mer et contraindre celles-ci à reconnaître l’impérieuse nécessité de se désolidariser de l’Empire listonien.

Politique commerciale musclée avec d’autres nations limitrophes, risque de conflit permanent, monétisation des possessions ultramarines, les griefs se sont accumulés pour décrire le ressentiment d’une partie de la population ultramarine à l’égard du pouvoir impérial listonien. Grands perdants de la politique étrangère menée par la métropole, les territoires ultramarins peinent à se construire une cohésion nationale, considérant les interactions avec d’autres états limitrophes, les spécificités régionales (dialectes, historique du territoire…) si bien qu’aujourd’hui certaines de ces provinces sont tentées de peser le pour et le contre de leur appartenance à l’Empire.
Et comme il reste encore de nombreux indécis, les mouvements en faveur de l’autonomie du territoire tentent de monopoliser les attentions, particulièrement médiatiques, pour afficher une démonstration de force permettant de convaincre. Ponctuant le mois d’octobre et maintenant de novembre d’actions revendicatrices au sein de l’espace public, ils se sont faits les porte-voix des nouvelles générations de listoniens, dont certains ont appris à grandir loin de la métropole et rêvent désormais d’une identité régionale qui ne leur soit plus dictée par décret impérial en provenance d’une métropole éloignée de plusieurs milliers de kilomètres.

Pour l’heure et les principaux organisateurs de ces mouvements s'en désolent, il n’y a pas de soutien parmi les classes politiques ou les administrateurs des institutions locales. Un constat qui pourrait possiblement évoluer si le mouvement devait gagner de l’ampleur et laissait entrevoir la possibilité d’une présidentialisation d’élus locaux, jusqu’ici en marge de la classe listonienne qui concentre le pouvoir et l’influence en métropole. Ces dernières semaines ont été marquées par un regain de participation à ces mouvements en faveur de l’autonomie du territoire, et beaucoup ne veulent de ce fait pas croire à l’essoufflement du mouvement, une première dans ces régions d’outre-mer qui malgré la colonisation, se sont toujours abstenues d’exercer une pression sur l’autorité impériale, en vue d’exiger plus d’indépendance.

Mais la donne semble changer et les projets en faveur d’ex-enclaves listoniennes prennent forme à l’esprit de nombreuses personnes apparaissant parmi les têtes de listes de ce type de rassemblement.

“Beaucoup nous décrivent comme des révolutionnaires, c’est totalement faux, nous serions même en quelque sorte des conservateurs car nous voulons simplement conserver nos acquis:
  • Maintenir nos routes maritimes avec nos principaux partenaires commerciaux, parfois bousculés par le régime impérial de métropole, ce qui affecte notre force de vente et d'achats vers ces destinations,
  • sécuriser nos marchés car qu’ils soient tournés vers l’import ou l’export, nous sommes dépendants des états voisins régionaux,
  • rompre avec la monétisation de nos territoires, des territoires offerts aux plus offrants, contre des retours totalement ubuesques à l’instar d’une location de porte-hélicoptères…

Nous ne serons pas la prochaine Albigark" finit par asséner un manifestant face à notre caméra. Nous croyons en l’indépendance car celle-ci est devenue notre bouée de sauvetage dans un monde en pleine mutation, des mutations imposées par une autorité impériale totalement déconnectée des enjeux politiques, sociaux et économiques de nos régions, n’observant le monde qui l’entoure que depuis une côte du littoral listonien de métropole…
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Despertar

11 novembre 2006 - L’Empire Listonien, le douanier du commerce intérieur aleucien sur sa façade orientale.


Zone côtière en marge du territoire ultramarin listonien.
Posté le long du détroit partagé entre le Lofoten et le Saint-Marquise, le territoire ultramarin listonien est fort d’influence sur le commerce de ces deux pays.

L’Empire listonien est-il souverain sur ses possessions ultramarines? “Pas tout à fait” répond du tac-o-tac l’économiste Maximiliano Tafalla. “Je veux dire, bien sûr qu’il est souverain quant aux décisions politiques prises sur son territoire, cependant et considérant son emplacement géographique, on peut effectivement penser que les États environnants celui-ci n’accepteront pas d’être impactés par des décisions qu’ils jugent contraires aux intérêts de leurs pays, entraînant des rapports de force plus ou moins musclés…” Il faut dire qu’en la matière, l’Histoire témoigne en faveur de cette analyse, considérant les perturbations commerciales organisées autour des territoires ultramarins de Listonia, de Janis, sur fonds de rivalités avec les autres puissances régionales que sont le Lofoten ou l’Alguarena.

Approvisionnement alimentaire, importation de ressources naturelles, échanges universitaires, tous ces points peuvent dès lors faire l‘objet de rivalités farouches entre deux parties dont l’une s’estime lésée, l’autre dans son droit. Mais dans ces bras de fer internationaux, les colonies listoniennes sont malheureusement jusqu’ici toujours perdantes. Trop petites pour abriter l’essentiel de l’industrie de consommation, les petites colonies listoniennes positionnées en outre-mer sont contraintes à maintenir des importations sur leurs territoires, qui n'excèdent quelques fois pas les 4 000 habitants.

“Les citoyens listoniens présents en outre-mer, ont besoin de voitures, d’ingénierie dans le bâtiment, d’électricité, d’électroménager… Mais quand vous avez une communauté de quelques milliers d’habitants seulement, vous ne justifiez pas d’un marché assez important pour inciter les industriels de l’automobile ou de l’électroménager à s’installer sur zone. Les biens présents dans le commerce sont donc nécessairement le fruit d’une importation, qui au moins cher, se fait auprès des autres États régionaux, à l’instar du Lofoten et de l’Alguarena, très fortement industrialisés et pouvant justifier d’une production rapide et présentant un rapport qualité/prix sans comparaison possible” nous explique l’expert. La dépendance économique des territoires ultramarins, un sujet tabou pour l’Empire listonien qui n’a finalement que sa métropole pour vitrine à faire paraître au reste du monde, tandis que ces provinces héritées d’une histoire coloniale, lutte ardemment chaque jour pour se maintenir dans un état de fonctionnement à peu près normal.

Aspirées par des dynamiques commerciales et économiques locales, les provinces d’outre-mer listoniennes se confrontent à la réalité d’un monde où la métropole impériale les a relativement exclues. Dans ce contexte, les territoires ultramarins peuvent-ils rebondir? Notre économiste pense que oui, mais à la condition que ces mêmes territoires jouent à fond le jeu de la perte de souveraineté amorcée par l’Empire listonien de métropole, et se positionnent sur un courant plus favorable, portés par les autres nations régionales qui créaient les interactions et le profit dans ces secteurs. “L’indépendance des territoires ultramarins listoniens n’est plus une option, s’ils ne veulent pas voir se répéter les différentes cessions territoriales opérées à Albigark puis dans chaque territoire d’outre-mer. Le régime impérial voit ces territoires comme des monnaies d’échange, indéfendables, qu’il convient de rentabiliser moyennant une contrepartie en coopération militaire qui ne fait pas le jeu du développement économique de ces régions…”
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El Globo

14 novembre 2006 - Des mouvements indépendantistes éprouvent les institutions impériales au sein de leurs possessions coloniales.

Article de presse étrangère sur le devenir des provinces ultramarines listoniennes.
L'Empire listonien s'est hissé au sommet sur le dos des provinces coloniales dont elle use aujourd'hui comme monnaie d'échange en rendez-vous "diplomatico-commercial".

Albigark est peut-être l’unique région impériale à avoir recouvré son indépendance, elle n’est pas pour autant la seule à y avoir aspiré. Depuis la cession territoriale d’Albigark et des territoires d’outre-mer au gouvernement pharois, une partie non négligeable des populations résidant au sein des provinces ultramarines aspire à l’indépendance. “Quitte à changer le propriétaire de la crèmerie, autant que ce soit nous les nouveaux propriétaires” disait face à notre caméra un manifestant indépendantiste. Représentant plusieurs milliers d’individus, rien à l’échelle de l’Empire, immensément trop à l’échelle des colonies, ces mouvements indépendantistes maintiennent une forte pression sur l’autorité impériale de métropole et toute administration jugée “complaisante” en outre-mer.

“Nous ne voulons pas l‘indépendance pour tout changer, nous voulons l’indépendance pour que rien ne change, pour que nos routes commerciales ne souffrent pas de fermetures avec nos voisins, que les taxes de nos produits importés/exportés ne varient pas au gré de l‘agenda politique du ministère des affaires étrangères impérial…” confiait un autre citoyen en faveur de l’indépendance. “On doit persévérer dans cette voie et montrer à la métropole que les territoires d’outre-mer ne sont pas une poignée de billes que des gamins s’échangent dans une cour de récré pour faire l’acquisition d’armements…”

Un fait flagrant est effectivement remarqué par la population, c’est celui qui montre le régime impérial listonien se militariser à outrance, pour soit disant maintenir sa souveraineté là où elle se trouve, mais finalement brader celle-ci dans les DOM-TOM pour la dotation d’une flotte de guerre. “Il y a un véritable paradoxe entre d’une part la recherche de moyens de défense pour asseoir une souveraineté par la dissuasion militaire, et d'autre part les largesses diplomatiques accordées au travers de cessions territoriales ultramarines. On sent bien que la métropole use encore de ses DOM-TOM comme à l’âge le plus sombre du colonialisme… On doit se détacher de tout ça et trouver notre voie, le potentiel économique et commercial est déjà là, grâce à des partenaires régionaux stables et prospères, c’est vers eux que les colonies doivent se tourner en 2006 !”

Entre les rivalités internationales nourries par les échanges diplomatiques du cabinet impérial et les dissensions au sein des territoires éloignés de la métropole, le défi semble n’avoir jamais été aussi grand pour l’autorité impériale.

La position de l’Empire listonien est bien entendu la plus compliquée qui soit. Pour se maintenir sur le devant de la scène internationale, il est à la fois obligé de s’acoquiner avec les rares états prêts à se rapprocher de lui pour défendre ses intérêts, mais contraints de leur céder des contreparties avantageuses qui fragilisent d’autant plus sa position à l’intérieur de l’Empire. Un sac de nœuds où chaque démêlage produit l’effet inverse à un autre endroit” nous résume ainsi l'économiste Maximiliano Tafalla. Si les territoires ultramarins venaient à chercher leur indépendance, que ferait l’Empire listonien? Enverrait-il le porte-hélicoptères loué à une nation étrangère en contrepartie de cessions territoriales? Il semblerait que cela viendrait davantage envenimer les choses car l’essentiel de la marine de guerre listonienne repose sur des tractations commerciales qui ont lésé à un moment ou un autre, les intérêts des populations d’outre-mer.
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Les officiers Kah-tanais étaient arrivés dans les colonies au profit des troubles ayant opposé l'Empire au Jashuria. À cette époque pas si lointaine l'Empire avait besoin de formateurs et le Grand Kah, toujours soucieux d'étendre son réseau d'influence, avait répondu présent. Pas vraiment par sens du devoir, pas non-plus pour se rapprocher de ce qui pouvait, à terme, devenir un allié puissamment armé. Il s'agissait d'autre-chose. Entre la blague perverse que la Convention Générale aurait adressée au monde entier et le plan tordu du Commité de Salut Public. Il avait, c'était maintenant indéniable, un fait pour les coups bas. Revendiquant ouvertement sa propension au stratagème, il avait à l'époque expédié ses officiers dans plusieurs pays du globe. Le Plantar, l'Astra... Maintenant la Listonie...

Trois régimes instables. Trois régimes bien mal représentés à l'internationale.

Trois régimes amenés, enfin, à s'effondrer sous le poids de leurs propres contradictions. Et cette-fois encore les officiers s'y trouvaient, dans leurs casernes et baraquements, dans leurs résidences diplomatiques ou leurs planques. En présence de leurs élèves, auxquels ils avaient inculqué l'art du commandement mais aussi, comme dans un cursus kah-tanais standard, quantité de choses sur la guérilla, la lutte politique, et la théorie du pouvoir. Maintenant que l'Empire semblait à son tour emprunter la direction de l'effondrement, il y avait fort à parier que ces hommes et femmes ne verraient jamais leur apprentissage mis à profit lors des grandes guerres qui menaçaient d'éclater au Nazum ou en Aleucie. Tout au plus, c'était la meilleure carrière que l'on pouvait leur souhaiter désormais, ils finiraient chef de guerre notables. Seigneurs un peu respectueux, dépassant leurs pairs en ça qu'eux, en plus de la guerre, avaient appris deux trois choses sur la paix. Les officiers du Grand Kah, plus précisément les officiers formateurs, étaient d'implacables idéologues. Leurs élèves, invariablement, tournaient libertaires.

En ce moment la plupart des officiers auraient déjà dû plier bagages. Rejoindre les ambassadeurs dans les avions militarisés envoyés pour les escorter hors de ce qui allait très prochainement devenir une poudrière pas possible. Les manifestations étaient terribles, on comptait déjà quelques pharois morts aux mains des nationalistes, qu'est-ce qui disait que ceux-là ne retenteraient pas le coup sur du Kah-tanais à la viande peut-être moins dure que celle de ces chers marins barbus ? Après tout la bête avait goûtée au sang, elle croyait probablement à sa propre puissance, maintenant…

Bien entendu l'Union avait été catégorique : le gouvernement Listonien pouvait être assisté dans la protection de son territoire, il pouvait être assisté sur des missions de contre-espionnage, il pouvait être guidé sur des questions stratégiques… Mais son régime ne saurait être sauvé par l'Union. Si elle ne se sauvait pas d'elle-même, la Monarchie Listonienne disparaîtrait. Et bon débarras. Oui, on proposerait des visas à un certain nombre de personnalité politique et publique, oui on évacuerait son lot de civiles. Oui les aides humanitaires fuseraient. Mais le gouvernement, s'il tombait, serait seul.

Et pourtant, les officiers formateurs étaient toujours là. En poste dans les territoires métropolitains et ultra-marins de l'empire. Avec leur personnel, leurs interprètes lusophones pour ceux qui en avaient besoin, leurs gardes du corps, leurs aides. Ils étaient toujours là, dans leurs casernes et baraquements, demeures diplomatiques et planques. Là à observer la dégradation de la situation, l'étiolement du régime, la catastrophe annoncée qui se profilait à l'horizon comme l'Aube de jours violents. Ils étaient là, avec leurs élèves, leurs nombreux élèves officiers, dont il était sûr et certain qu'ils ne trouveraient bientôt plus un seul supérieur pour leur donner des ordres. Les accepteraient-ils seulement ? L'armée comptait son lot de colonisés. De créoles, fils et filles noirs, asiatiques, latinos, qui ne se sentaient pas nécessairement listoniens, qui, peut-être, sympathisaient avec la grogne croissante. Pas celle insane des nationalistes tuant diplomates et étrangers, mais celles de ceux qui n'avaient jamais été chez eux, qu'on avait exproprié de leur culture, dont l'empire avait violé la culture, l'identité, volé le destiné. Oui, à n'en pas douter il se trouvait de nombreux jeunes officiers qui n'attendaient qu'une chose : que l'indépendance se fasse.

Et les officiers Kah-tanais étaient là, en qualité d'officiers formateurs, à leur chevet, à leur faire cours, à leur apprendre les bases de tout ce qui était utile à un officier, mais aussi à un Kah-tanais. Et qu'est-ce qu'un kah-tanais sinon un révolutionnaire en puissance ? Plus qu'une nationalité, plus qu'un état d'esprit, c'est un set de principes et de méthodes pour les faire gagner. Sous couvert d'apprendre aux hommes comment lutter contre la guérilla on les avait formés à la guérilla. Sous couvert de leur donner un aperçu de comment penserait l'ennemi on les avait formés comme tel. On avait fait l'apologie de l'indépendantiste, la gloire du peuple décidant de lui-même comment se gouverner. Peut-être que ça avait été, depuis toujours, le plan de la Convention. Peut-être que ces officiers envoyés chez l'ennemi – Astra l'instable, Plantar l'incapable, Listonie la chaotique, étaient en fait autant de graines destinées à fleurir en évènement révolutionnaire. En tout cas ils avaient changé les garnisons locales en terreaux fertiles, en matière première, soupe primordiale dont émergeraient bientôt quelques embryons à l'évolution si rapide qu'on s'y tromperait. Qu'est-ce qui fait le révolutionnaire, finalement, sinon les circonstances folles qui le pousse à s'élever ? Pour la Convention Générale la réponse semble être « Le Kah-tanais qui lui sert de professeur ». Il suffisait d'y penser.

Maintenant ce n'était pas tout. Un mouvement militaire pouvait phagocyter un mouvement civil mais ce n'était pas ce qu'il fallait. Pas du tout. Le mouvement devait l'accompagner. Se mettre à son service et en épouser la forme. Toute junte était une aberration. L'armée comme directrice de l’État, une insulte au bon-sens. Le soldat de métier n'avait pas les idées claires, sinon il aurait fait autre-chose de sa vie. Tout de même, les officiers kah-tanais se disaient que la remarque tenait aussi pour les politiciens. Et puisqu'au sein du Grand Kah chaque citoyen était politicien on pouvait en déduire qu'ils venaient d'un pays de fou. Alors soit, soyons fous : le principe était d'exporter cette folie sous une forme cohérente et adaptée au contexte local. En bref il n'y a que l'imbécile et le soviétique – synonymes, diront les plus anarchistes des uns et des autres – pour croire qu'un modèle unique de Révolution existe. Que chaque pays peut être fondu et coulé dans un même moule. Alors quoi, peut-on vraiment prendre le Lofoten, la Listonie, le Jashuria, la Damannie, les jeter dans un fourneau puis en fait autant de bustes identiques de Marx ? Shinra ? Pordon-Masov ? Ridicule. On croirait penser comme un capitaliste qui confondrait la question et la réponse. Dans son cas il veut vendre les mêmes produits à tout le monde et considère donc que tout le monde est un même produit. Dans le cas des officiers, ils voudraient apporter l'indépendance à tous les pays et, pour se fait, leur retireraient leur individualité. Dans inter-nationale il y a nation, et il y a inter, et c'est le propre de toute doctrine internationale de prendre en compte qu'effectivement, deux nations ne se ressemblent pas, et que si rien ne ressemble plus à un humain qu'un autre être humain, on pourrait parfois se demander s'il n'y a pas un peu plus qu'un océan de séparation entre le Lofoten et le Pharois.

La Listonie, avec son empire tentaculaire et omniprésent, en est une belle illustration. C'est peut-être précisément parce qu'il est impossible d'imposer une culture unique à des peuples séparés géographiquement que la Monarchie s'effondre. L'Autocratie est, par principe, incompatible avec l'extension coloniale. C'est simple : le peuple soumis à un régime rigide répondant à une culture donnée, ne s'y reconnaît pas. On modèle son espace de vie, la colonie, sous la forme d'un espace lointain et différent qui ne lui dit rien. Il devient aliéné, étranger à lui-même et à son pays. Ainsi il entre inévitablement en guerre à un moment ou un autre. Il y a deux moyens pour lutter contre cette situation. Le premier consiste à exterminer la population native. Le souci étant qu'au fils du temps les colons, séparés de leur métropole, commenceront à développer leur propre culture et à devenir, à leur tour, un genre de peuple natif qu'il faudra à nouveau pourger pour éviter une indépendance ; L'autre possibilité, et de mitiger l'effet de l'aliénation en accordant des droits aux locaux. Plus une société est libéralisée (au sens noble issue du mot liberté), plus ses habitants se sentent chez eux. Maintenant, point de vue d'un Kah-tanais, est-ce qu'une société capitaliste peut seulement y arriver ? Empêcher l'aliénation des colonisés est impensable pour une nation dont tout le système repose sur l'aliénation des métropolitains. Car c'est, comme dit, le projet capitaliste : changer chaque être humain en unité toute à la fois consommatrice et travailleuse. Ces êtres ne sont plus tout à fait humains. Bref si le projet de société est déjà aussi nauséabond en métropole on s'imagine bien que des colonies, ou plutôt leurs habitants, ne s'y retrouveraient pas nécessairement non-plus. Et si le réalisme capitaliste permet aux métropolitains de s'endormir à l'idée que « C'est la vie, on y peut rien », le colonisé peut encore pointer du doigt l'anomalie historique : il est dominé par l'étranger. Ainsi, sur le faux-prétexte de retrouver sa liberté, il entre en guerre. Bien souvent cette guerre débouche sur l'indépendance, et cette indépendance sur la reproduction du système capitalisant d'oppression et d'aliénation. Mais cette fois, le peuple étant à nouveau chez lui, il s'endort. C'est la vie. On souffre toujours et de façn exactement similaire à avant, mais au moins… Au moins !… Au moins les oppresseurs ont la même couleur de peau que moi. Ou parlent la même langue que moi. Ou viennent d'une ville que j'arrive à situer sur une carte.

C'est tout de suite beaucoup mieux.

Pas pour les officiers Kah-tanais. Maintenant ils comprenaient pourquoi l'Union ne les avait pas rappelés. L'Empire allait inévitablement exploser. Il fallait faire quelque-chose pour que quelque-chose de constructif en émerge. Le peuple de ces colonies avait assez souffert, il était tant que cela-cesse : l'indépendance ne piétinerait pas ses promesses, ils s'en assureraient.
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A Jadis et Port-Hafen, les Pharois et les Listoniens dînent sur la plage.

- « Et santé ! »

C’est une des premières initiatives des soldats du Syndikaali venus s’installer dans les enclaves Aleuciennes : saluer leurs nouveaux voisins. Le déploiement de troupe est très modeste, une petite cinquantaine de soldats à Jadis, un peu plus du double à Port-Hafen, largement de quoi sécuriser et prendre possession du quartier loué par l’Empire Listonien à l’occasion du Traité de Fraternité signé un mois plus tôt.
Le Capitaine Jaano, commandant de la marine pharoise, a tenu à adresser ses salutations en personne aux habitants de chacune des deux provinces, après s’être longuement entretenus avec les équipes municipales pour finaliser le projet d’implantation.

- « Un beau continent que l’Aleucie, assurément. Etant moi-même grand amateur de randonnées, il me tarde d’en découvrir les sentiers et les chemins. Les Pharois sont de nature curieuse, c’est chose connue, et nulle doute que les touristes ne tarderont pas à venir remplir les hôtels et les gargote de cette belle ville qui a tant de charme. »

Côté Listonien, la municipalité temporise, bien que l’intérêt de voir affluer plus fréquemment des touristes venus d’Eurysie est sans aucun doute un argument de poids dans la balance.

- « Nous sommes isolés ici, quatre mille âme, ça ne produit rien, toute notre richesse est importée de l’Empire, et l’Empire, désormais, c’est aussi un peu le Pharois. L’arrivé de capitaux étrangers ne peut qu’être bénéfique à notre région. Nous ne sommes pas des mendigots, nous ne voulons pas vivre éternellement de la générosité de quelques philanthropes. Nous travaillons, nous sommes fiers de notre région et nous souhaitons vivre de nos efforts, voilà tout. Voir de nouveaux visages en Aleucie est assurément une bonne chose. »

Interrogé en conférence de presse par un journaliste local sur les manifestants anti-gouvernement, le maire balaye d’un geste ce qu’il qualifie d’épiphénomène.

- « Une poignée de militants d’extrême-droite et complotistes. Ces gens-là croiraient n’importe quoi pour peu que cela embrasse leur vision du monde. On leur a dit que les Pharois mangeaient les enfants et ils l'ont cru, ça leur passera, ce n'est rien de sérieux, rassurez-vous. Nous respectons le droit, ici, nous ne sommes pas des casseurs. L’indépendance ? Alors qu’il n’y a rien autour de nous ? Mais ce serait la famine en trois jours, soyons réalistes. Non vraiment, si les gens avaient un peu plus de bases en économie ils diraient moins de bêtises. »

Une déclaration saluée par plusieurs membres du conseil municipal et par le Capitaine Jaano également.

- « J’ai vu beaucoup d’animosité de la part de gens qui n’ont jamais vu un Pharois de leur vie. Si ce n’est pas du racisme, je ne sais pas comment appeler cela. Mais j’ai toute confiance en mes hommes pour s’intégrer au sein de ces petites mais honnêtes communautés, nous payerons nos impôts, nous contribuerons à la vie de la collectivité, nous participerons aux fêtes, nous donnerons un coup de mains aux associations et un jour ou l’autre, j’en suis sûr, on nous invitera pour une partie de pêche ou une après-midi patin à glace.

Quand vos enfants vont à l’école avec ceux des Listoniens, alors la différence entre nos deux communautés s’évapore très vite. Laissez trois mois aux énervés, nous leurs prouverons que, comme eux, nous sommes des gens honnêtes qui avons à cœur la paix et la prospérité.
»

Interrogé quant au déploiement de la flotte Lofotèns dans la région, le Capitaine Jaano se contente de sourire.

- « Le Lofoten semble aimer tomber la chemise pour montrer ses muscles au moindre coup de vent. Résultat, il s’enrhume à chaque fois. Il y a ici une poignée de soldats venus sécuriser et travailler dans une zone grande comme un pâté de maison, s’il en faut aussi peu pour effrayer les Provinces-Unies, un bon bain chaud et une bouteille de whisky leur ferait le plus grand bien pour se déstresser un peu. »


Pour l’heure, les enclaves Pharoises à Jadis et Port-Hafen ne sont encore que deux terrains vagues où les militaires ont installé leur camp de base. Tentes en plastique bâchées et structures éphémères destinées à la vie quotidienne, plusieurs commandes ont toutefois été passées auprès des entreprises de la région pour le chantier de construction de bâtiments plus solides. Une annonce qui ravit les entrepreneurs listoniens sur place puisque leur carnet de commande s’annonce plein pour les cinq prochaines années.
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La Voz Del Popolo

17 novembre 2006 - L’Empire listonien et le cumul des indépendantismes régionaux.


Manifestation indépendantiste en outre-mer.
Les successions de volontés indépendantistes parcourant les régions de l’Empire traduisent-elles la volonté d’émancipation d’un peuple en souffrance?


“On entend pas beaucoup les hélicoptères par ici vous savez” dit Javier Borgereira, retraité âgé de 75 ans sur la presqu’île de Listonia. Ses propos sont une allusion directe au porte-hélicoptères négocié par l’Empire en contrepartie de ses territoires. Comme beaucoup de listoniens d’outre-mer, Javier Borgereira ne croit pas à la plusvalue pour sa région d’une telle transaction gouvernementale et nombreux sont ceux qui soulignent l’absence d’intérêts pour une telle acquisition d’armements là où ces provinces ont au contraire besoin de la désescalade pour commerce avec les états limitrophes et prospérer.

“L’Empire continue de perdre de sa superbe” affirmait à notre antenne un consultant politique. “C’est inévitable, quand le tronc est pourri, les branches tombent…” Successivement plongé au sein de crises politiques, commerciales, économiques et même récemment sociales, avec les graves troubles intervenus dans la capitale de métropole, l’Empire listonien apparaît à bout de souffle aux yeux du spécialiste. Statut de région autonome, d’état indépendant, ou “simple” réaffirmation régionale, que veulent ces provinces révoltées, prêtes à ébranler une organisation étatique déjà chancelante?

Si l’Empire Listonien a souvent occupé l’actualité internationale, 2006 est une année d’exception pour lui, considérant les premières marques d’effritement qui l’ont traversées.
Jusqu’à présent, les milieux financiers surveillaient les décisions politiques du régime impérial puisqu’elles étaient sources d’embargos, de guerres commerciales dans le monde, mais avec les troubles intervenant au sein de la population listonienne, le risque financier s’est terriblement accru et les revendications indépendantistes, se sont quant à elles démultipliées.
Par chance, les troubles constatés dans la capitale listonienne ont laissé place aux débats. Il faut dire que les provinces ultramarines sont déjà livrées à elles-même et là-bas tout le monde se connaît, il est donc hors de propos la possibilité qu’une poignée d’entre eux aille incendier la mairie ou s’en prendre aux fonctionnaires en charge de la représentation impériale sur place, fut-il au nom d’une revendication aussi militante que l’indépendance et l’autonomie du territoire.

Cependant, le jusqu’au boutisme déployé par les autorités impériales, qui se refusent à tout scrutin ou référendum, tend à frustrer les opinions publiques et à les radicaliser, au point que la pression de ces dernières se fait de plus en plus pressante sur les administrations locales. Un hypothétique référendum ayant été écarté par les autorités impériales de métropole, il faut maintenant parier sur un acte de sécession, énoncé de façon unilatérale par l’administration locale ou un collectif citoyen qui viendrait à se faire reconnaître comme l’organe décision de substitution. Le statut de région semi-autonome semble donc compromis et la piste envisagée tendrait davantage vers la quête d’une indépendance. Les réticences de l’autorité impériale auront-elles raison du mouvement? sera-t-il contraint à l’usure ou à la rupture? En outre-mer, les partisans d’une décolonisation du territoire restent encore très nombreux et très mobilisés, laissant présager que l’Empire a vocation à “s’empirer”...
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pembertonpost


Les Marches pour la Liberté des Colonies font vaciller l'Empire de Listonie, assailli par les aspirations démocratiques des peuples ultra-marins

La lente et progressive déliquescence des institutions métropolitaines dans les territoires ultra-marins nord aleuciens sont ils les signes annonciateurs d'une future et probable sécession des colonies listoniennes de la mère patrie ?

Dans les faits, voilà longtemps qu'elles sont se sont détachées, non seulement dans les cœurs, mais bien aussi dans le porte-feuille de l'Empire, et les seuls liens aujourd'hui visibles sont les panneaux en langue lusophone.

En effet Port-Hafen et Jadis, bien que cumulant à elles deux à peine 8000 natifs, leur population peut toutefois ainsi s'élever à pas moins de 20 000 âmes s'il l'ont compte les visiteurs occasionnels que constituent les pêcheurs, les dockers, le personnel des services manutentionnaires portuaires, les commerciaux, les grossistes, et par bine entendu ce qu'on appelle les touristes transitoires, les traversées et croisiéristes mouillant de temps à autre dans ses havres portuaires pour ravitailler en fioul ou bien en nourriture, déversant parfois plusieurs centaines de curieux sur les comptoirs coloniaux, au grand plaisir et ravissement des quelques commerçant locaux.

Beaucoup de nationalités se côtoient dans ces ports pittoresques, mais il s'agit principalement de Lofotèns bien évidemment, de Saint-Marquois, de ressortissant de la République clanique de Canix, et temps à autre de Fortunéens et d'Amérinois, les deux autres puissances régionales. Ce cosmopolitisme, malgré tous les efforts déployés par la métropole et sa xénophobie et racisme qui s'est malheureusement exacerbé ses dernières années au gré des fréquentes et diverses tensions internationales, se manifeste tous les jours, ne serait-ce que par la langue.
En effet il faut savoir que près d'un colon sur deux parle déjà couramment l'anglais, et depuis quelques années même, certains avaient appris le français et le norvégien, les langues d'usage dans le monde des affaires et du commerce, diffusées par les très nombreux acteurs économiques régionaux, les Provinces-Unies bien entendues, mais encore plus près, par delà le détroit, le plus proche voisin qu'était la République de Saint-Marquise, une démocratie libérale francophone et anglophone.

Il était donc impensable et irrationnel que ces comptoirs coloniaux demeurent ainsi totalement hermétiques à toute influence étrangère, malgré les dernières lois et décrets de l'Empire visant à maintenir ses possessions sous le joug d'un protectionnisme déraisonné et irréaliste. Les territoires ultra-marins listoniens sont inévitablement aspirés, draînés, par le dynamisme socio-économique de la Nord Aleucie, dont le principal moteur, les Provinces-Unies, utilisent le Nordvestpassäje depuis des centaines d'années maintenant, qui sépare donc la quatrième puissance mondiale de l'île du Norland, et dont le prolongement se termine par une étroite bande de mer appelé Détroit de Barthelemy, du nom d'un très fameux explorateur et trappeur Saint-Marquois.
La position ultra-stratégique explique à elle seule pourquoi notre nation aleucienne a depuis longtemps conforté ses positions dans ce territoire et même ouvert un bureau douanier directement sur place.


Voilà pourquoi les dernières sanctions et décisions contradictoires prises par la Listonie dont le but était d'entraver cette liberté économique avait indigné voir révolté les habitants des colonies. Une politique commerciale incohérente, incomprise, et terriblement impactante pour les chiffres d'affaires des petites entreprises locales avaient attisés les colères, nourrissant un ressentiment profondément enfoui d'injustice et de mépris manifestés par la métropole. Le traité listo-pharois était l'allumette qui a mis le feu aux poudres et ravivé les braises de la contestation.

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Alors que les aspirations autonomistes et indépendantistes étaient murmurées ou tues, elles se sont exprimées avec force et vigueur ces dernière semaines. En outre, l'incapacité de la métropole à réagir, et l'abandon progressif de l'application des directives émtropolitianes par les fonctionnaires locaux expliquent en partie la flambée de mouvements indépendantistes à Port-Hafen, et à Jadis.
Aujourd'hui les velléités séparatistes sont bien présentes parmi la population, et

Des slogans courts et efficaces tels que : "Bye bye Listonia" ou "Freedom for Port-Hafen" se sont mit à fleurir sur les murs de la petite cité portuaire, et le week-end dernier, une gigantesque manifestation, près de 2500 personnes, soit plus de la moitié de la population de Port-Hafen, s'était rassemblée sur la Plaza Del Mayor, devant l'hôtel de ville pour laisser éclater leur colère et porter leur revendications autonomistes envers un pouvoir central mutique et absent. En effet, le gouvernement impérial, submergé par la contestation, et, gangréné par des années de corruption endémique, semble sur le point de s'effondrer, et est actuellement paralysé.

Pire, nos correspondants sur place rapportent des faits de fraternisation entre la Guardia Civil et les manifestants.

Le maire de Port-Hafen, Gustovo Caracas, s'est adressé ce dimanche à la foule en criant :

"Citizens of Port-Hafen, mi amigos, my friends, je suis des vôtres, et je l'ai toujours été, si je dois choisir entre mes concitoyens, et l'Empire, alors je vous choisirais ! Je suis né ici et je compte bien vous servir jusqu'au bout !"

Le fait qu'il utilise ses quelques mots d'anglais, alors que jusqu'à présent l'emploi de la gues étrangères était formellement proscrit, est un message fort, lourd de sens, et de prémices pour les jours à venir qui s'annoncent décisifs.
Le Mouvement pour la Liberté des Colonies, l'un des mouvements indépendantistes les plus populaires et actifs, surtout chez les jeunes générations, milite clairement pour un rattachement aux Provinces-Unies, visiblement influencés par les médias et la culture lofotène, très présente dans leur vie quotidienne depuis quelques années.Ce dernier souhaite ni plus ni moins organiser un référendum pour l’autodétermination, reflétant une situation actuellement explosive dans les comptoirs coloniaux listoniens qui met en lumière les problèmes longtemps restés irrésolus du système colonial dépassé et rétrograde, consistant à considérer les colonies comme des territoires non intégrés qui ne seraient jamais l'égal de la métropole, mais qui devaient en revanche verser taxes et impôts comme tous les citoyens de l'Empire. Les habitants demandent depuis très longtemps des réformes structurelles qui présupposent temps et consensus dans le but de maintenir l’intégrité listonienne, maints fois repoussées et au final rejetées officieusement par le gouvernement impérial.


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Aujourd'hui, la fièvre séparatiste touche l'ensemble des territoires éloignées de la métropole, avec des degrés d'intensité différente, mais les sondages montrent clairement que plus de la moitié des ressortissants listoniens ultra-marins sont favorables à une indépendance totale, et on peut se demander si la résurgence des velléités indépendantistes est totalement du fait de la politique hasardeuse de la Listonie, ou si les agents du FSD des Provinces-Unies, que l'ont sait très actifs dans les territoires listoniens depuis l'Embargo, ne sont pas étrangers à ce bouillonnement populaire

Au train où vont les évènements, Mme Magdalena Armstrong, la porte-parole des forces fédérales des Provinces-Unies, et M. Harald Vold, du Département d'Etat Fédéral à la Défense, ont rappelé le principe fondamental de l'auto-détermination des peuples à choisir leur propre voie et gouvernement, mais ont annoncé que les Provinces-Unies se porteraient garantes de l'intégrité de ces territoires, ultra-stratégiques, et de toute atteinte que l'Empire, ou bien une puissance étrangère, voudrait exercer sur les territoires ultra-marins listoniens et profiter du chaos ambiant pour entreprendre une action d'entrisme voir dans le pire des cas d'invasion. En effet le traité listo-pharois, considéré comme un accord inique et une violation des droits de la souveraineté internationale, n'est actuellement pas reconnu comme valide par une partie de la communauté internationale, et plus spécifiquement par les Provinces-Unies, qui n'ont jamais reconnu les annexions et actes manifestes d'impérialisme pharois.

Evora est aujourd'hui toujours considérée par les services plénipotentiaires lofotènes comme un territoire ultra-marin listonien occupé militairement par le Syndikaali.




"Nous observerons avec intérêt et bienveillance les évènements qui secouent actuellement les comptoirs coloniaux de l'Empire, et notamment les territoires de Jadis et de Port-Hafen, nous avons déployés une partie de notre flotte à proximité immédiate de leurs côtes, et plus spécifiquement dans le Détroit de Barthelemy. Nous protégerons cette artère vitale pour le commerce maritime. Les habitants de Port-Hafen et de Jadis sont souverains et disposent de leurs libres droits à exercer leurs aspirations démocratiques. Les Provinces-Unies de par leur histoire et leur opposition profonde et viscérale au colonialisme et à toute forme d'impérialisme autocratique, soutiendra toute initiative républicaine et démocratique populaire."
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Memento morti : « et sur les ruines du monde, construire un nouvel empire. »

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Si l’information est encore confidentielle, on s’attend de plus en plus à ce qu’elle se transforme en secret de polichinelle avec le temps : l’administration centrale de l’Empire Listonien ne serait plus qu’une coquille vide alors que la métropole voit se multiplier les troubles sur son sol. Une atmosphère de fin du monde que de nombreux listoniens sentent jusque dans les territoires d’outre-mer où plusieurs revendications indépendantistes ont commencé à voir le jour. Principal partenaire économique et politique de l’Empire, le Pharois Syndikaali observe d’un mauvais œil son voisin latin s’effondrer sur lui-même, mettant cruellement à bas un certain nombre de plans et de prévisions élaborées par l’état-major et les services secrets pharois.

« Contre mauvaise fortune, bon cœur » est le mot d’ordre actuel de l’administration du Syndikaali, mais le bon cœur se traduit également par des actes forts. Considérant ne pas pouvoir à lui seul tenir des territoires au bord de la dislocation politique, le Syndikaali revoit sa stratégie : concentrer ses forces sur quelques zones précises, et bon vent aux autres.

Dans le secret des salles de réunions, trois fronts se dessinent : l’Aleucie, le Nazum, et le Détroit. Pour le reste du monde, il y aura d’autres occasions.


Premier théâtre d’opération : le Nazum. Territoire moins instinctivement stratégique car fortement éloigné, il peut compter sur la présence Jashurienne comme partenaire local. Une occasion en or de se rapprocher du géant méridional dans une zone où le Syndikaali est peu implanté. La présence jashurienne à Maccao et la prospérité de la ville sont deux arguments laissant envisager que contrairement au reste du monde, les colonies ont peu de chance de s’effondrer sur elles-mêmes. Il faut donc négocier avec le Jashuria pour y préserver la présence pharoise, quitte à lui offrir le reste du territoire, de toute façon intenable. Le grand canal jashurien est un haut lieu du commerce sud nazuméen et une implantation locale se ferait assurément au plus grand bénéfice économique du Syndikaali, en plus d’être la porte d’entrée pour une réaffirmation des bonnes relations qu’il entretient avec Agartha.

Il s’agit là de l’opération la plus simple, ne nécessitant finalement qu’une bonne dose de diplomatie et un peu d’huile de coude pour arrondir les angles avec les différentes forces locales en présence.


Deuxième théâtre d’opération : le Détroit. Celui-ci a été désigné comme « le plus simple d’accès, mais également le plus crucial ». En effet, la Nouvelle Doctrine pharoise ne prévoyait pas une extension outre-mer aussi rapide, mais préconise avant tout le verrouillage de ses intérêts nord-eurysien. « Si tout doit être perdu, le Détroit au moins restera sous notre contrôle. » aurait déclaré le Capitaine Ministre Mainio lors d’une réunion de crise au siège de la C.A.R.P.E.
Le ton est donné : il serait inacceptable de laisser certaines puissances voisines jouer de leur influence pour déstabiliser l’ordre régional. En premier lieu, c’est évidement une action hostile de la Bundesrepublik Walserreich que redoutent les stratèges pharois, même si l’Empire Démocratique Latin Francisquien est également scruté de près.

Grâce au Traité de Bonne Entente, la sécurité et la souveraineté de la province de Port-Listonia sont depuis six mois sous la responsabilité militaire et politique du Syndikaali qui a négocié un mandat avec l’Empire Listonien pour protéger ses possessions dans le Détroit de toute ingérence étrangère. De fait, le prétexte est tout trouvé pour justifier sinon une intervention, au moins un statut de protectorat si la métropole listonienne venait à s’enfoncer dans une guerre civile. Sans alliés régionaux, sans capacité de défense militaire, Port-Listonia ne peut que se tourner vers son voisin pharois pour préserver un minimum de sa souveraineté et éviter l’effondrement économique.

C’est en tout cas cette stratégie qui est pesée côté Pharois. Depuis quelques jours, la flotte du Syndikaali s’adonne à des exercices dans la région, se tenant prête à intervenir en cas de menace. De plus, les diplomates pharois multiplient les réunions et rencontres avec la municipalité de Port-Listonia et les principaux acteurs politiques et économiques de la région afin de les assurer de leur soutien inconditionnel et de leur volonté de préserver leurs intérêts et leur souveraineté en cas d’effondrement de l’Empire.
Possédant déjà plusieurs ports libres dans le Détroit, le Syndikaali pourrait choisir de négocier un accord plus arrangeant avec Port-Listonia, préservant sa souveraineté totale tout en continuant néanmoins d’assurer sa protection militaire, dans la continuité de l’Accord de Bonne Entente. Une forme de protectorat libertaire, en somme, ayant moins pour ambition d’assurer localement les intérêts pharois que d’empêcher ses voisins de mettre leur nez dans la région. Selon les conditions négociées de l’accord, il pourrait également s’agir d’un important pied de nez réalisé à la Bundesrepublik Walserreich, Port-Listonia étant située à quelques milles marins du lander de Nörteborg.


Troisième et dernier théâtre d’opération : les colonies de Jadis et Port-Hafen, deux petites provinces faiblement peuplées et isolées, mais qui constituent une tête de pont bienvenue en Aleucie et, indirectement, une porte ouverte vers le Paltoterra et les alliés Kah-tanais et Austraux. Une fois de plus, c’est la présence des Provinces-Unies du Lofoten sur place qui inquiète les autorités pharoises. Le merlan farouche ayant récemment déclaré ne pas reconnaitre la souveraineté du Syndikaali sur ces territoires, si le Lofoten venait à y faire valoir ses intérêts c’est une négation pure et simple de l’implantation pharoise que craignent les stratèges du Syndikaali.
Une violation de leur souveraineté inenvisageable et qui passerait facilement pour un camouflet diplomatique en plus d’envoyer un très mauvais message au reste du monde.

Concernant Jadis et Port-Hafen, le mot d’ordre est simple : « pas un seul mètre de territoire perdu sur les protectorats. Pour le reste, l’indépendance ne nous pose aucun problème réel, mais nous ne cèderont pas de terrain sur nos droits. »
Stratégie ambiguë, en somme, qui consiste à ne rien faire pour empêcher un soulèvement des populations locales, tout en s’assurant leur fidélité grâce au poids économique et aux promesses d’investissements réalisées sur place. Le poids du marché de ces deux provinces étant assez limité du fait de leur faible population, les investissements ne devraient pas être démesurés et faire simplement tourner l’économie locale suffit amplement à modérer les ardeurs violentes des quelques illuminés d’extrême droite présents sur place.

« Pas de coups de menton, pas de démonstration de force, la force tranquille, telle la marée nous affluons et refluons, creusant par nos caresses un paysage conforme à notre image. »

« Les Provinces-Unies du Lofoten sont libres de jouir comme elles le souhaitent d’une zone d’influence, nous serions bien hypocrites et de toute façon incapable de la leur disputer, mais nos protectorats ne tomberont pas sous la coupe d’une poignée de matamores. »

Ainsi finissait la note d’instruction du Capitaine Ministre Mainio à ses équipes sur place. Sur cette opération, lui et le ministre Sakari parlent d’une même voix, conformément à l’habitude des Pharois de se serrer les coudes lorsque leurs intérêts se trouvent menacés. Communistes, libéraux et pirates ont tous, pour des raisons différentes, intérêts à maintenir des têtes de pont outre-Espérance, que ce soit pour se rapprocher des communistes Kah-tanais, favoriser le commerce trans-océanique ou garder des bases arrière sur tous les continents, le projet chemin noir avait fait l’unanimité au sein des différentes forces politiques du Syndikaali, chacun voyant midi à sa porte. Personne ne semble donc prêt à laisser cet ambitieux projet s’effondrer sans réagir, quitte à faire des choix stratégiques et abandonner certaines régions pour en conserver d’autres, conformément aux analyses des stratèges de la C.A.R.P.E.
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Surfer sur les flammes

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Faisant toujours face à un cruel manque de main d’œuvre capable de soutenir sa forte croissance, le Syndikaali fait de l’œil aux Listoniens sur fond de dislocation de l’Empire.


Comment faire taire les rumeurs d’animosité pharo-listoniennes sinon en tendant littéralement la main à ses populations pour les inviter à rejoindre le Syndikaali ? C’est en tout cas la stratégie de communication mise en place par le Capitaine Mainio, ministre des Intérêts internationaux de la Libre Association des Propriétaires de Phares et de Filets d'Eurysie Septentrionale.

« Les nationalistes et l’extrême droite auront beau hurler que nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble, les passeports leurs donneront tort. »

C’est avec cette déclaration que le débonnaire ministre a terminé sa conférence de presse donnée devant les bâtiments du Ministère, à Pharot. Il faut dire qu’en termes d’accueil des populations listoniennes, le Syndikaali n’en est pas à son premier coup d’essai et part donc avec une longueur d’avance administrative. Quelques six mois plus tôt, le Traité de Bonne Entente unissait définitivement l’Empire avec la nation pharoise, ouvrant deux portes d’entrée sur le territoire de cette-dernière : la Commune d’Albigärk et la Côte des Caprices. Quatre mois plus tard, rebelote, les protectorats pharois accordés par le Traité de Fraternité réduisent une nouvelle fois la distance de frontière à frontière qui séparait jusqu’alors les latins des nordiques.

Si c’est la réduction de cette distance qui crispe une poignée d’identitaires Listoniens, reste que les flux migratoires se font plutôt dans un sens que dans l’autre. Alors que l’économie de l’Empire est à la peine, subissant les affres d’une forte inflation et devant composer avec une productivité horaire et un niveau de vie bien en dessous de celle du Syndikaali, le territoire pharois fait quand à lui figure de point de chute intéressant pour tous les entrepreneurs et travailleurs désireux de faire du business. Avec ses lois économiques beaucoup plus permissives et son manque de plus en plus critique de main d’œuvre, les Pharois accueillent à bras ouverts les nouveaux venus méridionaux.

Nation historiquement cosmopolite, fondée sur l’agrégation progressive de territoires et de communautés disparates, et possédant des diasporas éclatées sur le globe, le Syndikaali a l’habitude de gérer l’intégration de populations étrangères. La facilité avec laquelle a été organisée l’accès à la double nationalité pharo-listonienne le prouve, l’administration assez flexible et peu stricte traite les dossiers des natifs comme des immigrés quasiment sur un pied d’égalité.

« Il y a assez de place au Pharois pour toutes les bonnes volontés. » déclare ainsi le Capitaine Mainio.

Si des fractures culturelles et politiques peuvent parfois se faire sentir entre les pirates libertaires et les nouveaux-arrivants, la grande permissivité du Syndikaali, la multiplicité de ses villes et régions sous régime de lois différenciés, permet d’amortir avec une certaine élégance les écarts de perceptions et de valeurs des nouveaux venus.



« Si Pharot ne vous convient pas, essayez les Ports Libres du Détroit. »

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C’est l’amusante campagne de publicité réalisée par la ville de Pohjoishammas pour attirer des travailleurs sur ses chantiers navals. A quelques centaines de kilomètres, la cité industrielle d’Helmi jouait sur les mêmes cordes : « A Helmi, on n’a pas de soleil, mais on a du boulot. »
Ainsi, la plupart des sensibilités politiques cohabitent au sein du Syndikaali. Les communistes les plus révolutionnaires s’exilent naturellement dans la région des stations libres, utopie gelée pour les amoureux de l’administration envahissante et des repas à base de boîtes de conserves, tandis que les libéraux peuvent profiter des taxes inexistantes et de la grande liberté commerciales des Ports Libres du Détroit. La côte sud accueille les citoyens aux caractères les plus conservateurs, désireux de jouir de la proximité des villes historiques de Kanvaportti et d’Hylkeenlathi aux architectures datant de l’ère royale et aux mœurs tranquilles. Enfin, les esprits les plus anticonformistes profiteront d’Albigärk ou de Pharot, connues pour leurs scènes artistiques expérimentales et underground et leurs foisonnement intellectuel et politique.

Sur négociation avec le ministère de la Défense territoriale, les Ports-Libres de Pohjoishammas et Etelähammas s’étaient vu accorder une autorisation de délivrer quelques cinq-cents milles visas de travail renouvelables. Une largesse qui pourrait être étendue au reste du territoire afin de régulariser un flux attendu de réfugiés Listoniens.

« Au nord de l'Eurysie se trouve un ami ! » énonce sobrement la campagne de communication réalisée dans les colonies listoniennes et sur le sol de la métropole. Le message annonce la régularisation prochaine de plusieurs milliers de travailleurs qui en feraient la demande dans les semaines à venir. Une campagne aux allures d’offre commerciale, ouvrant une fenêtre limitée pour les Listoniens qui désireraient acquérir la double-nationalité.

En plus de venir fournir les entreprises, équipages et usines pharoises en main d’œuvre, le Capitaine Mainio compte ainsi se donner le beau rôle dans la crise qui s’annonce.

« Nous ne pouvons peut-être pas sauver l’Empire, mais nous pouvons tendre la main à son peuple. » aurait-il ainsi déclaré en off, venant de cette façon ajouter de l’eau au moulin des rumeurs avançant que la métropole serait au bord du chaos. De quoi souffler un vent de panique que le Capitaine Ministre espère pouvoir contrôler à son avantage : les images de l’arrivée des migrants Listoniens dans les différentes villes du Syndikaali servant indirectement la communication du gouvernement, renforçant d’autant plus sa réputation – que certains tentes de délégitimer – d’ami de la Listonie.

Une stratégie toutefois à double-tranchant puisque l’enjeu est de contrôler le flux de nouveaux arrivants afin de le garder conséquent sans pour autant être débordé. A cette fin, le Syndikaali parie sur l’effondrement progressif de l’Empire ce qui lui permettrait d’en gérer l’immigration qui se diluerait sur le moyen termes. L’avenir reste donc encore une fois ouvert, à l’image des frontières pharoises, pour les prochaines semaines tout du moins.
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Prensa Libre

19 novembre 2006 - La métropole listonienne, acculée par les actions en faveur de l’indépendance et du décolonialisme.


la classe politique listonienne en outre-mer, grande absente de l'éveil citoyen en faveur de l'autonomie des territoires.
Face à l'échec d'une prise de conscience politique des territoires ultramarins listoniens, devons-nous craindre la mise en place d'une quête d'indépendance violente, voire armée?


Les instances décisionnaires de l’Empire listonien ne se sont jamais trouvées aussi diminuées qu’en ce moment même, compte-tenu des contestations croissantes dans ses possessions ultramarines et d’une mainmise qui lui échappe, compte tenu de sa facilité à céder sa souveraineté au plus offrant, en référence à la cession territoriale d’Albigark ainsi que d’autres parcelles présentes dans que chaque province d’outre-mer.

Nous sommes encore très loin du séparatisme armé mais l’enthousiasme affiché par les manifestants a maintenant de quoi effrayer les instances impériales. “Les indépendantistes ont clairement l’initiative des agendas politiques envisagés dans les colonies. C’est un atout indéniable pour ces mouvements qui n’existaient pas il y a encore un an…” nous confiait le politologue listonien Rogério Vasconcelos. L’autorité impériale est amoindrie dans ses possessions ultramarines car chaque sujet politique est écrasé par les revendications des indépendantistes qui mettent le doigt sur la perte de souveraineté, sur l’échec économique que représentent les décisions unilatérales en provenance de métropole. L’institution impériale est attaquée sur tous les plans, politique, économique et social, c’est une position délicate que l’Empire listonien n’avait jamais connu car son adversité face aux puissances étrangères pouvait au moins faire le jeu en faveur d’une cohésion nationale, d’un relan nationaliste. Ici, la sauce ne prend plus, compte tenu des récents actes anti-souverainistes perpétrés par la famille impériale elle-même, en contrepartie d’une location de matériel militaire. Une hérésie que continuent de dénoncer encore les principaux courants nationalistes du pays.

A l’international, le soutien des principales démocraties et républiques se fait de plus en plus évident et quasi-exclusivement à la faveur des mouvements indépendantistes. Seul le Syndikaali Pharois tente de minimiser les récentes cessions territoriales concédées par l’Empire listonien, s’agissant de l‘unique bénéficiaire de celles-ci. La volonté indépendantiste affichée dans ces territoires et le dos tourné qui leur est présenté par l’autorité impériale, fait craindre une interférence de plus en plus prononcée de la part des puissances étrangères, craignant de voir la situation pourrissante de ces colonies, impacter la stabilité politique et finalement commerciale, de leur région.

En effet, les puissances étrangères ne disposent pas de beaucoup de solutions pour contraindre l’autorité impériale à entendre les volontés d’émancipation exprimées par les régions ultramarines. “Toute action de rétorsion économique dirigée contre l’Empire listonien serait d’abord et avant toute chose, préjudiciable aux territoires coloniaux. Pour aider les mouvements indépendantistes et en l’absence de compréhension de la part des autorités impériales, les parties prenantes étrangères doivent songer à un durcissement de leur soutien auprès de ces micro communautés, étouffées et spoliées par les décisions impériales en provenance de la métropole. Si les indépendantistes veulent effectivement reprendre contre vents et marées leur autonomie, ils devront paradoxalement solliciter l’aide étrangère de nations régionales, pour la fourniture d’un armement indispensable à la sauvegarde de leur souveraineté, voire à l’émancipation elle-même de leur province face à une institution impériale qui n’est décidée à céder sa souveraineté que quand on lui tend un contrat militaire en échange…

En pratiquant un positionnement aussi trouble que celui-ci, la métropole listonienne risque d’être très rapidement débordée par les indépendantistes régionaux qui se sont déjà fait connaître dans l’essentiel des provinces ultramarines d’Aleucie et de Paltoterra. Pour la Fédération d’Alguarena, soutenir ces émancipations citoyennes est une évidence, après la révolution varanyenne et la création même de la Fédération d’Alguarena, érigée en véritable organisation politique destinée à donner du poids à ces micronations en perte de souveraineté. “Qu’aurait-été l’Arkoha, les Encolanas et la Heenylth s’il n’y avait pas eu la Fédération pour leur donner de la voix et la possibilité de mutualiser leurs moyens? La possibilité offerte par la Fédération d’Alguarena fait de ces trois micronations, la première puissance économique mondiale” nous relate la politologue heenylthaine Felicity Edminston. “Dans une configuration telle que celle décrite, il apparaît comme on ne peut plus évident, la bienveillance alguarena à l’égard de potentielles micronations naissantes.”

Au-delà de ces considérations idéologiques, les experts avancent d’autres faits, selon lesquels la conjoncture actuelle permet une prise d’influence notable du Pharois Syndikaali dans le pré carré alguareno, une prise de position inacceptable qu’il convient de combattre, par la recherche d’autonomie de territoires jusqu’ici administrés par une autorité impériale complaisante, si ce n’est sympathisante, des puissances hostiles à l’hégémonie alguarena. Ainsi, la Fédération d’Alguarena veut renforcer son influence dans ces enclaves listoniennes, où tous les passes droits acquis aux autorités pharoises constituent une nouvelle inconnue pour la politique étrangère alguarena.

Hier encore, la présidente fédérale Mazeri Abrogara exprimait un nouveau message de sollicitude à l’égard des listoniens ultramarins qui exprimaient leur volonté d’indépendance, insistant sur la nécessité des peuples à pouvoir disposer d’eux-mêmes, allusion à peine voilée à la commercialisation des terres listoniennes, situées dans des régions éloignées de la métropole.

Il faut reconnaître qu’en matière d'émancipation des peuples opprimés, la Fédération d’Alguarena a déjà quelques réussites en Afarée orientale, où s’opposant au régime liberticide du Shah, elle avait au terme d’un an et demi de combats défait l’armée impériale varanyenne et ses soutiens militaires de Cémétie et d’Albel. Si l’on considère le projet de routes commerciales pour l'hémisphère sud et la monétisation de territoires impériaux aux portes de la Fédération à qui peut se les permettre moyennant un ou deux navires de guerre, il est plus que probable que la Fédération d’Alguarena ne prendra pas le risque de maintenir les assises de puissances étrangères, qu’elles soient listoniennes ou pharoises, sur ces territoires ultramarins limitrophes. Cette proximité forcée, par le jeu politique dévastateur des autorités impériales, pourrait mener à la conduite d’actions armées perpétrées par des indépendantistes locaux, mais jouissant d’un soutien logistique et financier des services secrets de puissances régionales, possiblement celui de la Fédération d’Alguarena? L’autorité présidentielle fédérale s’évertue à maintenir que non, la Fédération d’Alguarena ne fera pas la guerre à un état souverain, si l’intégrité physique des populations qui s’y trouve n’est pas compromise mais dans l’ombre des état-majors, qui sait quelles manoeuvres sont exercées pour entretenir des actions subversives dans ces zones en perte de contrôle?
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Politiques & Avenir, journal bi-settimanal banairais, édition du 24/11/2006.

LISTONIE : l'Empire à genoux, Jadida se soulève
Quel avenir pour la région ?


Manifestants en colère marchant contre le pouvoir impérial, 23/11/2006.


Suite aux récents soulèvements dans l'ensemble des colonies listoniennes, le peuple tasmate se lève à son tour contre l'occupant. Ici une marche dans Jadid, capitale provinciale.

"Liberté !", "Sus aux tirans !", "Arrêtons le massacre diplomatique" ou encore "Laissez-nous en paix". Voilà ce que l'on peut lire sur les centaines de pancartes brandies avec fermeté par les manifestants depuis maintenant une petite semaine. Bien qu'il soit difficile de les compter, on peut assurément affirmer qu'il s'agit d'une des plus grandes manifestations comptées à ce jour à Jadida. Agriculteurs traditionnalistes, artisans en manque de matières premières, pêcheurs victimes de la nouvelle implantation pharoise ou encore chefs d'entreprise ayant perdu leur maigre clientèle étrangère, tous exigent des réponses rapides et efficaces de la part du gouvernement. Réouverture aux marchés extérieures, rupture du soi-disant Pacte de Fraternité et augmentation de l'autonomie locale sont parmi les sujets posés sur la table. "Nous n'en pouvons plus. Cela fait des mois que les prix augmentent, j'ai quatre enfants à la maison. L'entreprise où je travaillais a dû faire des coupes dans son personnel, et me voilà toujours à la recherche d'un emploi." nous explique une manifestante, arrêtant un instant de brandir sa banderolle "Toujours tout pour Listonia, et nous ?". Un sentiment de ras-le-bol partagé avec Assim, fabricant de meubles traditionnels : "La politique étrangère de la Listonie n'a que trop duré. A cause d'elle, je n'ai plus personne à qui vendre, les gens ont peur et font des économies. Que vais-je devenir ?". Propriétaire de l'affaire familiale, cet artisan de 40 ans craint qu'il doive se reconvertir, quitte à faire outrage à l'héritage familial pourtant si important au sein de cette communauté. "Que vont-ils penser de moi à la maison ? Sans cette production, je ne peux pas nourrir ma famille...C'est ce que nous ont donné nos ancêtres, nous devons perpétuer cette tradition !" Assim n'est pas le seul dans ce cas. En réalité, l'ensemble de la société traditionnelle tasmate se trouve désormais en danger, après des siècles de survivance sous le joug des colons listoniens. Les pêcheurs craignent désormais la concurrence pharoise qui ne tardera pas à venir, les artisans ne trouvent plus d'acquéreurs mais ne peuvent pas se tourner vers e marché extérieur faute de moyens et de politique étrangère stable. Les agriculteurs quant à eux peuvent encore subvenir à leurs besoins mais se joignent ardemment aux protestations, du moins lors de leurs descentes en ville. Toutes les strates de la société tasmate, épuisées, tonnent de nouveau contre la métropole, accusée d'exploiter les locaux. "Regardez !" nous interpelle un manifestant, pêcheur depuis son adolescence. "Tout cela, ce sont des villas listoniennes. Ils appellent ça le style colonial. C'est révulsant, comment peut-on faire de l'art sur quelque-chose qui vise à soumettre un peuple ?" De part et d'autre de la chaussée se trouvent en effet des immeubles dans le plus pur style eurysien, vraisemblablement d'anciennes maisons de marchands venus s'installer lors de la colonisation. "En attendant, nous n'avons rien eu de plus. Le port s'est agrandi, mais ce n'est pas pour nous : l'eau est devenue polluée et je ne trouve plus de poissons." Que souhaitez-vous donc, demande alors notre correspondante sur place : "Hier nous aurions dit une politique d'apaisement, plus d'autonomie ou quelque-chose comme ça" débute une Sallim, étudiante listonienne ralliée à la cause. "Maintenant, nous ne voyons d'autre solution que de se tourner vers nos véritables voisins. La couronne n'a fait que démontrer sa totale incompétence depuis maintenant plus d'un an." "S'ils nous vendent contre des hélicoptères, c'est nous qui allons partir, et ça va pas leur plaire !" marmone une mère listonienne, vivant depuis maintenant 20 ans à Jadida, sa ville de coeur. "Quand je suis partie pour Jadida, j'étais rempli de confiance envers le gouvernement. On m'avait proposé un emploi à Jadida dans une entreprise d'import-export. Ici comme dans le reste de l'outremer, ce genre de commerces sont très importants. Je croyais naïvement que l'état reconnaissait tous ses citoyens comme égaux, du moins les Listoniens de souche. Il s'avère que non, et pas qu'un peu. A Jadida, les procédures administratives durent des mois et les administrations vous donnent des consignes contradictoires, selon l'humeur du régime. Un jour on peut travailler, l'autre non. On m'a même demandé ma carte d'identité pour certifier que j'étais listonienne. Si je ne l'avais pas eu sur moi, on m'aurait sûrement renvoyé pour suspicion. Toute cette paranoïa est absurde."

Une demeure bourgeoise listonienne de style colonial, Jadid, nouveaux quartiers.
Une demeure bourgeoise listonienne de style colonial dans les Novos Bairros, ou Nouveaux Quartiers en listonien, aujourd'hui occupée par les instances locales. Ces quartiers ont été bâtis au détriment de la population locale à la fin du XIXème siècle. Construites au frais de nombreuses vies sur d'anciennes terres agricoles, elles symbolisent l'oppression étrangère pour les Tasmates, le peuple indigène de cette partie de l'île.

Ces protestations ne datent pas d'hier : la fermeture de l'économie listonienne avait soulevé nombre de petits entrepreneurs, un désastre économique et social que la lumière médiatique n'avait que peu montré au grand public. Mais aujourd'hui, les récentes -et violentes- secousses que subit le Trône de Listonie au sein de l'ensemble de ses colonies ont capté l'attention des médias à travers le monde : Port Hafen, Macao...Tous comptent un jeune mais menaçant -du moins pour la capitale listonienne- mouvement indépendantiste qui gagne semaine après semaine en ampleur. Une dynamique qui ne semble pas pouvoir s'arrêter, étant donné le mutisme complet de Listonia et de sa tristement célèbre porte-parole Daniel Alva Silva en charge des Affaires Etrangères. Le reste du gouvernement impérial reste également sans réponse, alors les habitants se mobilisent. Des affiches écrites en langue locale sont placardées dans les rues, des cadres du nouveau mouvement Asli Jadida -la véritable Jadida, Jadida signifiant originellement renouveau- font passer les informations dans les endroits reculés de la province et les manifestants les plus connectés se coordonnent avec leurs homologues d'outremer afin d'impacter plus fortement encore le pouvoir central. Souvent listoniens ou bourgeois tasmates, ces derniers se font ainsi accepter par un soulèvement majoritairement ethnique. "Les protestations contre le colonisateur datent maintenant de plus d'un siècle" relate Shaïn Salbia, maître-conférencier en Histoire à l'Institut d'Histoire et d'Ethnologie d'Al Kara. Tasmate d'origine, il est parti de son pays natal pour venir étudier au Banairah où il a bénéficié d'une bourse étudiante. Désormais passé maître en son domaine, il observe les événements actuels avec grand intérêt mais également inquiétude. "L'empire listonien a eu depuis fort longtemps une politique colonisatrice, mais son attitude vis-à-vis des peuples soumis a été fort contrastée selon les périodes comme les régions. Des colonies comme Jadis ont été permises par l'expulsion des natifs par exemple. Les colonies australes n'ont quant à elles eu peu de problème à s'imposer sans violence. Il n'en est rien de Jadida, qui a été capturée à la suite d'une guerre de succession au trône du royaume local alors en place. L'ensemble de l'île est alors en proie à de violents affrontements, dont certains causés par l'ingérence listonienne afin de faciliter leur implantation. Profitant de leur armée technologiquement supérieure, les généraux listoniens n'ont que peu de mal pour s'imposer, mais font face à de graves problèmes d'approvisionnement. La production locale tient difficilement la route pour nourrir à la fois l'armée sur place et les populations locales. Ces dernières sont alors spoliées de leurs récoltes et forcées à travailler. Ne pouvant pas s'approvisionner auprès des puissances locales qui n'ont pas la production suffisante pour exporter ou même l'intérêt d'appuyer indirectement les actions bellicistes d'une puissance colonisatrice désormais à leurs portes, l'armée ne peut qu'attendre les approvisionnements venant des colonies voisines et étendre les exploitations agricoles sur la côte, quitte à y sacrifier une population épuisée et en proie à la disette. Débute alors une longue histoire d'exploitation des Tasmates, histoire qui finit par s'améliorer grâce à la stabilisation de la région. Néanmoins, les souvenirs restent de part et d'autre, et les discriminations ne sont pas rares : emplois, accès aux urgences, etc. L'ère contemporaine a réussi à libérer un peu ce peuple grâce aux puissances extérieures ayant gagné en puissance et désormais à même de concurrencer l'empire, mais la politique listonienne d'enfermement a cristallisé de nombreuses tensions."
Mais alors, quels liens entretient donc cette région si unique et pourtant si dépréciée par la couronne ? L'historien et sociologue listonien Diego Iasmano explique : "Al-Jadida a depuis le XVème siècle de très bons rapports avec le Banairah. C'est à cette époque que ce dernier se relève de la guerre contre l'envahisseur turco-mongol. Liés par une histoire commune, l'Emirat de Tasmatie Occidentale et la toute nouvelle République Directe du Banairah -rappelons à nos lecteurs que le Banairah change à cette époque de fonctionnement et acquiert sa forme que l'on connaît, à quelques différences près, aujourd'hui- se rapprochent diplomatiquement. Alors en conflit avec le Reinaume de Destane, l'Emirat sollicite l'aide du Banairah alors plus à même de percer les défenses de l'île grâce à son avance technologique supérieure. En 1460, la Reine signe le traité de paix faisant de l'île désormais appelé Destanh un territoire souverain du Banairah. Loin de vouloir s'imposer en maître malgré son intérêt évident pour de nouvelles terres fertiles et stratégiques, le tout premier Khasser offre une autonomie partielle à l'île et montre ses bonnes intentions pour les peuples locaux. L'objectif est évidemment d'apaiser pour mieux régner, mais la guerre étant à l'origine contre le gouvernement en place, la stratégie rencontre le succès. L'Emirat est quant à lui satisfait de se voir débarrassé d'un ennemi menaçant et se voit offert des réparations de guerre raisonnables. Les siècles suivants seront structurés par les échanges commerciaux intenses entre l'Emirat, ses voisins immédiats, le Banairah et Fortuna qui possède alors la partie sud de l'île de Destanh suite à une succession. Des ressortissants banairais s'installent alors dans la région, et ce surtout au sein de l'Emirat afin de monter leur affaire au contact d'une juteuse route commerciale. Malheureusement, la Tasmatie Occidentale, que les Banairais ont par ailleurs nommé Alay Al-Jadida -le Nouvel Elan-, nom qui sera contracté en Elan Al-Jadida, a été victime de son succès. L'Empire de Listonie sent que la région est une manne financière et voit d'un mauvais oeil Fortuna qui s'en accapare une grande proportion. L'Empereur finit donc par ordonner la mise en place de comptoirs dans la région afin de concurrencer son rival. Le Banairah à cette époque est dépassé par la flotte impériale et ne peut qu'assister à la chute de l'Emirat au suite d'une guerre de succession contrôlée par les services secrets de la couronne. Mais les liens restent puissants et rentrent dans l'imaginaire collectif. L'opposition ferme du Banairah à la politique mortifère de l'Empire et l'application de sa politique souverainiste trouvent un auditoire très large au sein de la population tasmate, et cela n'a jamais été aussi vrai."

Carte de la région d'Elan Al-Jadida


Carte de l'Archipel Ocre, ou Archipel d'Oshrey, et frontières de la province listonienne de "Jadidos" (nom listonien), ou Elan/Alay Al-Jadida. Source : Atlas Mondial 2006, éditions Savoirs.
Correction carte
Il s'agit de la mer des Bohrins et non la Leucitalée, mes excuses !

Reste donc à savoir quelle sera la réponse d'Abunaj face à la montée du séparatisme tasmate : reconnaissance d'un régime indépendant et envoi de matériel, ou simple soutien moral ? Certains pensent plutôt à un soutien moins visible via l'utilisation de réseaux parallèles, mais personne ne pourra vérifier la véracité de cette hypothèse, sinon l'Ambē. "Cela me paraît encore bien disproportionné, surtout pour un régime aussi pacifique que la République Directe" nous confiait Mr.Iasmano. "Ce qui est sûr, c'est que la population locale sera majoritairement en faveur d'une aide étrangère, et encore plus banairaise. Le Banairah est le seul pays de la région à la fois assez puissant et culturellement proche pour apporter une aide bienvenue à la province. L'opinion des Listoniens de souche est plus dubitative, certains se préoccupant des intentions d'un tel pays qui peut, malgré leur durée de séjour à Al-Jadida, leur sembler assez étranger." Cette inquiétude reste en toute probabilité peu fondée. En effet, l'intérêt premier du Banairah est de garantir la stabilité de ses voies commerciales importantes pour son économie, et de protéger sa région d'une influence étrangère incontrôlée dont fait partie celle de la couronne listonienne. Si les représentants du Banairah sont restés cordiaux avec le premier ministre listonien, ceux-ci ont fait savoir leur désaprobation de la politique listonienne auprès des médias nationaux, un ensemble de décisions qui n'a eu que peu d'importance simplement grâce au poids plume de la Listonie au sein de la mer des Bohrins. Il faut avouer que la situation a plu en partie aux acteurs économiques banairais : la Listonie en sabotant sa propre économie sous le coup de mesures paranoïaques a redirigé l'ensemble des capitaux vers les ports banairais bien plus compétitifs.

Les coordinateurs de la manifestation à Jadida que nous avons rencontré sur place nous ont informé qu'ils continueront à manifester jusqu'à obtenir une réponse des instances impériales. Certains groupes sont déjà depuis quelque temps devant le palais du gouverneur où la tension est palpable : les habitants d'outremer l'ont bien compris, leur avenir ne se trouve pas auprès des Listoniens, mais bien avec celui de leurs partenaires historiques...
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Trabajador

25 novembre 2006 - Après la cession de territoires contre espèces sonnantes et trébuchantes, les régions ultramarines listoniennes aspirent à un libre arbitre et à l'autodétermination.

rejet de l'autorité impériale et aspiration à un statut autonome.
La parcellisation de l’Empire amorcée par la vente de territoires à des nations étrangères passera désormais par la quête d’indépendance et le rejet de l'autorité impériale.



C’est devenu de notoriété publique, des mouvements populaires en faveur de l’indépendance des territoires ultramarins listoniens ont fleuri sur les dernières semaines écoulées et mobilisent sans cesse plus de concitoyens autour de leur projet régional. Mais ce qui l’est moins, c’est que des nations étrangères présentes dans ces régions sont aujourd’hui prêtes à reconnaître le statut autonome, voire indépendant, de ces provinces sans dessus-dessous. La présidente fédérale pour l’Alguarena, Mazeri Abrogara, est la première dirigeante internationale, qui s’est déclarée prête à reconnaître le statut indépendant de certaines régions listoniennes. Un soutien politique de taille pour ces actions citoyennes qui ont démarré de rien et font aujourd’hui trembler un Empire. Une déclaration comme celle émise par la présidence alguarena est lourde de sens quant à la lecture du jeu politique qui se dessine face à nous. “La Fédération d’Alguarena, par ce geste, vient implicitement de priver l’Empire listonien de toute légitimité quant à la cession de souveraineté en outre-mer, au profit d’un État tiers. Reconnaître l’indépendance des régions ultramarines, c’est reconnaître qu’elles puissent se désolidariser des décisions impériales sans justifier de répercussions pénales, voire militaires en provenance de la métropole listonienne.

Le peuple listonien d’outre-mer va-t-il renoncer à toute entente sur la sortie de crise motivée par les cessions territoriales?

L’emballement populaire autour des mouvements indépendantistes est tel que de nombreux experts sont tentés de croire à leur future politisation. Une hypothèse qui ne fait plus guère de doutes lorsqu’on constate la construction progressive des revendications de ces mouvements autonomistes présents au sein des régions d’outre-mer Aleuciennes et Paltoterranes. Confortés par des déclarations politiques émanant des nations limitrophes, ces mouvements indépendantistes formalisent des revendications nouvelles, qui appellent à la rupture avec les autorités impériales. Là où Albigark a subi son indépendance, fruit d’une transaction commerciale véreuse entre les autorités impériales listoniennes et celles pharoises, les territoires ultramarins veulent anticiper tout changement de souveraineté et affirmer dès à présent, leur capacité à conduire une autodétermination.

Une situation appréciable pour les démocraties limitrophes mais qui mobilise fortement les état-majors alguarenos et voisins, compte tenu du risque d’apercevoir un embrasement des provinces listoniennes d’outre-mer, frustrées de ne pas obtenir leur indépendance sur la base d’une mobilisation populaire, alors que celle-ci a été imposée à Albigark, conséquence d’une signature officielle entre deux énarques, pharois et listonien.

Le Conseil de la Fédération s’est par ailleurs réuni de façon extraordinaire ce matin, pour évoquer la crise politique listonienne et les options possibles en ce qui concerne les troubles croissants à l’ordre public sur ses territoires. “C’est un point de bascule, tout le monde guette le point final possible à ce type de revendications. L’autorité impériale entendra-t-elle raison et réfléchira-t-elle à une administration pour assurer la transition vers un statut plus autonome? ou verrons-nous une fin de non recevoir qui débouchera sur une radicalisation des mouvements indépendantistes?” explique le politologue listonien Rogério Vasconcelos. Après avoir justifié une opération militaire au Varanya, afin de soutenir la Révolution dans sa reconquête des instances du pouvoir face à un régime dynastique décadent, la Fédération d’Alguarena peut-elle politiquement maintenir une position en retrait, auprès de ses partenaires directs dont les institutions viennent aujourd’hui s’ébranler aux yeux du monde.

La Présidente Mazeri Abrogara, qui a multiplié les interventions filmées pour rassurer les acteurs économiques du pays en lien avec l’outre-mer listonien, a expliqué suivre de très près l’évolution de la politique étrangère de l’Empire listonien, considérant comme déjà le statut indépendant des provinces ultramarines listoniennes, présentes en Aleucie et Paltoterra.
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Culture(s)

Des terroirs, des hommes, des savoirs.

Revaloriser l'agriculture pour restaurer la société : l'ambitieux projet balayen pour Jadida

Un village de montagne traditionnel dans la région d'Alay Al-Jadida, province listonienne de Jadida.
Un village de montagne traditionnel dans la région d'Alay Al-Jadida. Ici, l'agriculture est familiale et vivrière, et s'adapte aux contraintes, notamment les pentes abruptes et l'irrigation inégale.

Il s'agit d'un projet ambitieux, mais porteur de grands espoir : redonner un nouveau souffle à la Tasmatie listonienne en réinvestissant son agriculture. Voilà ce que planifient de jeunes étudiants agronomes et économistes des universités de Balaya. Au cœur de traditions et partie prenante de la société tasmate, l'agriculture de cette région si charmante possède un grand potentiel qui une fois exprimé grâce aux avancées agroécologiques pourrait bien apporter un nouvel élan à la population. Trois axes : la pérennisation des ressources en eau, la sécurisation des voies de montagne et l'entretien de l'économie locale. "Augmenter la capacité de production sans dénaturer, voilà notre objectif principal" explique un des étudiants, Saïm Kalgao. "Nos frères insulaires sont porteurs de traditions agriculturales précieuses qu'il serait inconcevable de perdre. En revanche, nous sommes en mesure de leur apporter les moyens nécessaires à la mise en culture de parcelles jusque là jugées inaccessibles, souvent car ne possédant que trop peu d'eau, problème quotidiennement recontré et résolu au Banairah. Nos expériences sont complémentaires." relate-t-il. Auparavant une simple idée au fil d'une discussion, elle fit son chemin jusqu'à la direction de l'université d'agronomie de Balaya à la suite d'une présentation de projet durant laquelle les trois accolytes ont rediscuté des pours et contres avec le public. Désormais en lien avec la Direction et l'Assemblée Étudiante, la petite équipe a accueilli de nouveaux membres et reçu une aide logistique de la part du corps enseignant. "Étudier des cas concrets est un exercice courant mais toujours formateur" expose Melteh Al Risa, enseignant-chercheur en génie et procédés de l'université. "Aussi suis-je fort enthousiasmé de voir ce projet prendre forme, et qui sait ? Peut-être sera-t-il utile pour les Jadidais..." Si le projet n'est qu'à ses prémisses, ses bases sont robustes : Balaya est reconnue régionalement pour son expertise dans le domaine de la biologie et de l'agriculture, les recherches sont entre de bonnes mains !
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