C’est avec un certain soulagement que nous avons pu lire votre réponse relative à ce début, quelque peu mouvement, de relations diplomatiques entre nos deux Fédérations. Il aurait été vain et probablement dommageable à l’avenir, de couvrir ma précédente lettre du voile du mensonge ou de la langue de bois quant à la position tanskienne sur les affaires du monde.
J’ai, avec toute l’attention qu’elle se doit d’avoir, suivi le détail de la position de la Fédération d’Alguarena sur la question de Port-Hafen. Il me faut tout d’abord préciser que la République Fédérale de Tanska n’entretient, à ce jour, aucune relation qu’elle quelle soit avec les Communes Unies du Grand Kah ainsi qu’avec la République Pirate Révolutionnaire Pharoise.
La posture qu’a adopté le Congrès Fédéral Tanskien est, certes marquée du sceau de la condamnation relative à une réponse que nous jugeons exagérée, violente et injustifiée envers ce qui est avant tout une population civile, avant tout dictée par une volonté humaniste d’apporter une aide à une population victime d’évènements qu’elle n’avait souhaitée. Pour autant que l’Empire Listonien puisse agir dans une démarche qu’il estime raisonnable et avant tout interne, la réponse tanskienne ne se veut pas militaire, et encore moins belliqueuse. Par conséquent, si l’opération qui devrait bientôt débutée partira effectivement pour la République de Saint-Marquise, elle n’a nullement pour objectif d’aboutir à une mission conséquente par les moyens qu’elle déploie, pérenne, et encore moins militaire dans ses actions.
Notre gouvernement ne compte nullement interférer dans les dramatiques événements armés qui s’y déroulent. Ainsi, tant qu’un coup de feu sera tiré dans la cité portuaire de Port-Hafen, aucune aide ne lui sera livrée. Si Tanska souhaite agir humanitairement, elle ne compte pas, en tant qu’Etat, s’impliquer dans un quelconque conflit armé avec l’Empire Listonien ou tout autre Etat partie au conflit. De plus, et parce qu’il serait vain de se cacher une vérité flagrante, les forces tanskiennes seraient bien incapable de présenter une sérieuse résistance aux forces impériales.
Enfin, et je tenais particulièrement à insister sur ce point, si la condamnation publique peut donner lieu à des condamnations communes avec d’autres Etats à l’image de la République de Teyla, notre Etat agit seul. La posture est la nôtre, souveraine, de même que l’action humanitaire entreprise qui, si elle se trouvera sans doute rejointe par d’autres, n’est nullement multilatérale, encore moins coalisée mais le seul fruit de la décision souveraine de venir en aide à une population civile. Et ceux, à nouveau, sans risquer un engagement militaire contre l’Empire listonien ou tout autre partie au conflit. Ainsi, si un blocus venait à prendre place, l’aide ne quitterait pas la base aérienne Saint-Marquoise où elle sera stationnée.
Cet aspect majeur traité, il est effectivement central pour notre gouvernement d’aborder la question sécuritaire. Avant cela, néanmoins, je tenais à indiquer que la question de l’Organisation des Nations Commerçantes devrait bientôt être inscrite à l’ordre du jour du Congrès Fédéral pour étudier un possible dépôt de candidature avec l’aval du ministère dont j’ai la charge. La possibilité d’une délégation permanente dans un territoire ultramarin, et donc d’un Consulat est sur ce point intéressante.
Sur l’aspect sécuritaire, la République Fédérale de Tanska, que ce soit au sein de ces classes dirigeantes ou législatives est en ce moment engagées dans de profondes discussions se reflétant au sein de
la Revue de Sécurité nationale et de Stratégie de Défense (2011) en cours de rédaction. Le document étant public, les points que je vais désormais aborder ne sont pas sous couvert du secret défense. Il apparaît clairement pour n’importe quel Etat, qui plus est fusse-t-il une Grande puissance comme la vôtre, ou service de renseignement capable, que les Forces de Défense nationales tanskiennes sont trop limitées pour les tâches qu’elles ont à accomplir. Se faisant, les Etats-Majors en lien avec les responsables politiques sont en train d’établir une liste d’équipements prioritaires qui pourront voir devront faire l’objet d’ « achats sur étagères » afin de palier rapidement aux lacunes. Il ne s’agit toutefois pas d’achats irréfléchis effectués dans la panique, mais de la dotation, de manière cohérente, d’équipements d’importances stratégiques nécessaire à l’accomplissement général des missions confiées à nos forces de défenses. De l’intervention en cas de drame environnemental à la protection de la pêche en passant par le nécessaire maintien des relations entre nos territoires. Si une partie sera probablement couverts par le secteur industriel de défense tanskien, il est évident qu’il est trop limité pour se charger de tout.
C’est pourquoi, la mention faite de possibilités d’obtenir des contrats commerciaux à vocation militaire, ou sécuritaires, avec votre fédération et les Benca et Marbone Industrias trouvent en mon ministère un important écho. A l’heure actuelle, sans que cela ait été définit, c’est avant tout la Force d’Auto-Défense Maritime qui devrait recevoir les principales enveloppes budgétaires relatives aux achats sur étagères aux côtés du financement nécessaire à l’équipement complet d’une à deux brigades des Forces de Défense Territoriale.
La division entre matériel neuf et de « seconde main », si le terme m’est permis, n’a pas fait l’objet d’arbitrage. Mais, au-delà de la nécessaire et impérative cohérence du dispositif et donc des achats, c’est aussi l’aspect financier qui fera peser la balance sur cette affaire. Nous sommes donc ouverts à recevoir la liste des équipements étant prochainement amenés à être déclassés si cela est possible.
En espérant vous avoir éclairé sur la clarté de la position diplomatique tanskienne, que ce soit sur les questions actuelles ou non,
Mar Loftsson,
Ministre des Affaires étrangères et des Droits humains de la République Fédérale de Tanska