L'Afarée, condamnée à rester aux marges du développement ?
Anargyros Zervatos | 20/08/2004
Alors que la piraterie, le terrorisme et les guerres civiles gangrènent le continent, le développement semble se faire lointain.
Nouveau coup d'éclat en Afarée occidentale : des attentats ont meurtri la République socialiste de l'Ardchouja, faisant soixante-et-onze morts et plus d'une centaine de blessés, ainsi que plusieurs blessés chez des expatriés aleuciens. Une série d'actes terroristes qui s'inscrivent dans une dynamique plus large sur le continent, alors même que des groupuscules terroristes gangrènent l'Ouroundie, plus au sud sur le continent. Si les facteurs liés à l'apparition de cette menace terroriste continentale varient entre les pays, il reste néanmoins certain que les méthodes sont les mêmes entre groupes terroristes et dénotent d'une certaine tendance qu'a le continent afaréen à canaliser les tensions ethniques et religieuses, au point d'en exacerber les épiphénomènes.
Alors que 2004 a été marquée par diverses initiatives d'entente locale, en Aleucie d'abord autour du projet arkencan d'harmonisation intercontinentale, puis en Eurysie septentrionale avec une première tentative d'organisation régionale, l'année s'est révélée infructueuse pour les États afaréens avec l'échec du sommet continental initié par la République socialiste des Nets’amerēti. Si les autres continents arrivent à se retrouver régionalement autour de valeurs ou d'intérêts communs, une cause commune à toute l'Afarée peine à se dégager malgré les débats et l'émulation intellectuelle dans le continent, où les initiatives politiques ne manquent pas, tant pour proposer une union continentale qu'une simple discussion permanente entre représentants.
Autre point de tension : l'ingérence internationale dans la guerre civile varanyenne n'est plus à prouver ; si le conflit prenait une tournure varanyo-varanyenne au début du millénaire, il s'est désormais globalisé en impliquant des acteurs tant afaréens, comme les troupes de la Principauté de Cémétie par le truchement de l'opération Behedetite, que des puissances extracontinentales comme l'Arkencheen ou la République Sérénissime de Fortuna qui ont également fait montre d'une implication importante dans le conflit, qui n'est de fait plus celui entre le régime de Thadamis et les factions révolutionnaires du sud du pays mais bien entre les influences de puissances comme la Cémétie, l'Arkencheen, Fortuna, Albel ou plus récemment l'Empire francisquien, soit plus d'extra-afaréens que de puissances continentales.
L'Afarée reste donc plus un terrain d'enjeux et de jeu pour les puissances occidentales que le réceptacle des forces continentales ; la première puissance du continent, la Cémétie, demeure la seule véritablement développée, devançant de quasiment cent milliards de dollars internationaux en termes de Produit Intérieur Brut respectifs. La Principauté reste d'ailleurs la seule puissance véritablement stable du continent, là où à l'extrême-sud l'Aubrane peine à développer une politique internationale claire tout en connaissant une certaine stagnation économique et politique ; le reste de l'Afarée est partagé entre piraterie internationale, terrorisme ethno-culturel voire carrément guerre civile paralyzante, comme au Varanya où l'implication de puissances étrangères pourrait bien rendre toute transition de régime bien plus difficile que si le conflit ne s'était pas internationalisé.