Malgré une tête de pont bien établie, notamment à Staïglad, la capitale du Prodnov, et les campagnes alentours, le contexte politique était loin d'être idyllique, les mouvements politiques nés de la révolution avaient du mal à imrpimer leur marque, et à s'imposer dans le paysage. Et que dire de la situation stratégique périlleuse en certains endroits, malgré la prédominance écrasante des forces de l'O.N.C et la maîtrise du ciel prodnovien, un enjeu certes crucial, mais qui ne garantissait pas cependant une victoire totale de l'O.N.C sur les troupes d'invasions de l'Union Albienne, qui bénéficiaient quant à elle du corridor maritime Pharois et de sa puissante marine.
Celle-ci était forte de plusieurs cuirassés et même des destroyers, ces impressionnantes forteresses flottantes. La marine lofotène était certes, moins bien armée et nombreuse, mais elle disposait tout de même d'atouts non négligeables, notamment sa flotte sous marine et ses nouveaux submersibles lanceurs d'engins, l’orgueil national.
Les nations environnantes, notamment les régimes autoritaires communistes, continuaient de regarder avec l'avidité et la cupidité qu'on leur connaît les territoires de la république du Prodnov, adjacents aux frontières lutharoviennes et reylosiennes. En effet, n'existe- il pas meilleure opportunité qu'un pays en plein conflit larvé, secoué et fragilisé par un coup d'état, avec une société civile meurtrie, exsangue, et divisée parfois même au sein des familles, pour accroître et obtenir des gains de terres substantiels, ou même économiques.
Le Prodnov était un pays pauvre certes, mais ce n'était pas le cas de son sous-sol, et de ses ressources naturelles, qui ne demandaient qu'à être exploitées. Et il n'y avait rien de pire pour l'Union Albienne qu'un peuple qui pense, qui décide de lui même et qui ose se choisir ses propres institutions et représentants. Un tel pays échapperait alors à la sphère d'influence pieuvresque de la mafia albienne.
"Dépecer un cadavre, les vautours sont à l’œuvre, et il ne restera bientôt plus grand chose de la carcasse à ce rythme"
Voilà qu'elle était la principale obsession du patron des services secrets lofotènes.
Aussi à la demande expresse du Sky Marshall Esther Marley, la cheffe d'Etat-Major des Provinces-Unies, il avait mis sur pied un groupe assez conséquents d'agents expérimentés, dont certains étaient sur le terrain voici plusieurs mois, et d'informateurs locaux avec lesquels ils avaient noué des liens, certes ténus avant la révolution populaire d'octobre, mais qui s'étaient étoffés et étaient devenus plus épais et consistants, avec la chute du rgime et la fuite du dictateur communiste prodnovien.
Il y avait bien entendu l'Agente spéciale Margitaï Arginski, l'atout du F.S.D dont la contribution dernièrement avait été à la hauteur de toute les espérances, puis il y avait également l'Agent de Liaison Djikstra, connu sous le nom de code : Novembre. Ce dernier avait œuvré en sous-marin afin de constituer un réseaux d'informateurs, sur tout le territoire, des dissidents, des anticommunistes, ou tout simplement des gens du commun qui avaient perdu un ou plusieurs proches dans les terribles purges et bains de sangs dont le régime prodnovien était tristement célèbre. L'Agent Novembre était d'origine théodosienne, et avait également travaillé pour les services secrets novigradiens. Il avait rejoint les rangs du F.S.D car à l'époque ces derniers étaient beaucoup moins regardants sur ses méthodes peu orthodoxes. Mais une chose sur laquelle tous s'accordaient, et même si M. Finnigan désapprouvait parfois certaines de ses actions, fort discutables sur le plan moral, il obtenait d'indéniables résultats sur le terrain.
La haine farouche du socialisme et de l'ancien gouvernement, couplé à une pauvreté et misère sociale endémique à cause d'une économie atrophiée par des décennies de corruption et de planification sociale, facilitait grandement le recrutement des indicateurs non-officiels. Ces derniers étaient logiquement concentrés à Staïglad, mais de plus en plus de fermiers, paysans, ou simples fonctionnaires locaux se ralliaient plus ou moins facilement à la cause de l'O.N.C, parce que le vent du changement était dans l'air, et qu'il faut le dire, l'Union Albienne était l'agresseur et l'envahisseur, et se composait de communistes, dont certains purs et durs. L'Union Albienne rappelaient donc à tous que ces derniers formaient des alliés naturels pour Kuklin Viktor, et pourraient, en cas de victoire, restaurer le tyran et son implacable pouvoir.
D'ailleurs beaucoup s'interrogeaient sur l'irrationnalité et le manque total de cohérence politique du Norstalkian, dont le gouvernement partait complètement à la dérive, et se rapprochait de plus en plus d'un état autoritaire sous tutelle pharoise, sans guère plus de souveraineté que celle que l'on accorde à une colonie satellite de la mère-patrie.
Campagne environnante de Prepolo - 28 novembre 2007
Le commando ainsi formé, supervisé par le duo de choc Arginski-Djikstra ne choma pas, et se mit à l'oeuvre avec un zèle et une énergie peu commune. Ils recrutèrent des partisans, des paysans, et surtout surtout des patrons de bars et de cafés, là où les rumeurs et les informations, anodines comme cruciales, convergeaient et foisonnaient.
Faire le tri de cette masse de renseignement devenait difficile.
Leur champ d'action était la campagne environnante de Prepolo, il fallait amasser le plus d'information sur les positions, les patrouilles, les rotations, les renforts, les équipements et le matériel déposé et stockés par les troupes albiennes, qui occupaient la ville et la Province.
Arginski, de par son charme naturel, ses atouts physiques, et son accent lutharovien, accéda avec une aisance quelque peu, intime, à obtenir d'anodins renseignements sur certains dispositifs et armements stratégiques du camp d'en face.
Djikstra, quant à lui, fit des merveilles avec son argent. Il faut dire que le budget qu'on lui avait alloué était généreux, et tout le monde était friand de devises étrangères, celles qui avaient encore de la valeur du le marché des changes, et qui était utilisé par les réseaux clandestins, et le premier d'entre eux, le marché noir, qui avait pratiquement totalement remplacé l'économie de Prepolo. Les habitants, qui vivaient donc sous occupation militaire, avaient adopté une attitude de survie, gardant leurs distance, contenant de manifester leur hostilité vis à vis des occupants.
De plus en plus d'incidents étaient reportés aux autorités militaires albiennes, quelques faits de sabotages ou de résistance passive, notamment de désobéissance civile. Le refus de servir les militaires Norstalkians dans les bars, les arrêts maladies ou les accidents de travail inexplicables dans le secteur des transports, du maintien de l'ordre, ou des infrastructures essentielles, devenait de plus en plus fréquent. Sans gravité, pas de quoi remettre en question les capacités logistiques ou militaires, mais leur progression, et l’hostilité croissante de la population commençait à devenir pregnante, et une méfiance s'installait durablement parmi les habitants de la ville...
Deux réussites majeures furent mises au profit du commando du FSD, l'un de leurs soldats d'élite, sniper, et spécialistes des actions de camouflage, avait réussi à infiltrer les lignes ennemies, aidé en cela il faut le dire par l’impressionnant arsenal technologique déployé par la Milice Fédérale des Provinces-Unie,s notamment les drônes de reconnaissance, et l'AWACS, toujours en vol stationnaire aux limites périphériques de la zone de contrôle des forces de l'O.N.C.
L'interception des télécommunications et transmissions, un enjeu stratégique.
Enfin, ils avaient réussi à "convaincre" un autochtone de les aider dans leur entreprise, et non des moindres un chauffeur de camion prodnovien, et pas n'importe lequel, celui qui ravitaille l'un des camps de base des forces norstalkiennes. L'homme, discret, affable, et plutôt bon vivant a su noué de bons contacts avec les sentinelles dont la hiérarchie avait insisté pour demeurer le plus possible courtois et avenant avec la population, afin de réduire l'insoutenabilité de l'occupation, et de l'acceptation de la forte présence militaire, auxquels les habitants de la ville frontalière de Prepolo était peu accoutumée.
Ivan, c'est son nom, apportait toute sorte de choses, notamment certains denrées périssables, qu'il est difficile d'acheminer et de conserver sur le long terme, et quelques produits moins communs, plus exotiques, provenant bien entendu du marché noir ou des généreuses contributions du F.S.D : alcool, tabac, et autre substances récréatives et de loisirs, qui contribuaient manifestement à améliorer le moral et diminuer l'es effets de l'attrition de l'armée d'occupation. Une bienveillance de façade bien entendu, mais qu'importe, tout le monde y gagnait après tout. Ivan de temps en temps; était même conduit à l'intérieur du camp, sous bonne escorte bien sûr, mais tout de même, assez pour pouvoir visuellement photographier tout ce qui pourrait potentiellement intéresser ses nouveaux amis et partenaires...